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Jan Guillou

Jan Oscar Sverre Lucien Henri Guillou, nĂ© le d’un pĂšre breton et d’une mĂšre norvĂ©gienne Ă  SödertĂ€lje, est l’un des plus cĂ©lĂšbres Ă©crivains et journalistes suĂ©dois. Parmi ses ouvrages, les plus connus sont ses romans mettant en scĂšne l’espion suĂ©dois Carl Hamilton et sa trilogie du templier Arn Magnusson.

Jan Guillou
Fonction
Présidence du club des publicistes (d)
-
Arvid Lagercrantz (d)
Stig Fredrikson (d)
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Jan Oskar Sverre Lucien Henri Guillou
Nationalités
Activités
Période d'activité
depuis
Conjoint
Ann-Marie Skarp (d) (depuis )
Enfant
Ann-Linn Guillou (d)
Autres informations
Condamné pour
Distinctions
Auteur de l'année (d) ()
Prix LĂ©nine (en) ()
Jan Guillou en 2005

Guillou est devenu cĂ©lĂšbre pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© un scandale liĂ© aux services secrets en 1973 (L’« affaire IB »). Cette rĂ©vĂ©lation lui a valu dix mois d’emprisonnement. Il est aujourd’hui un journaliste indĂ©pendant influent, en particulier sur le conflit au Moyen-Orient et diverses questions intĂ©rieures. Ses articles, publiĂ©s dans le plus important organe de presse suĂ©dois, Aftonbladet, critiquent notamment la maniĂšre dont les États-Unis mĂšnent leur « guerre contre le terrorisme », l’occupation des territoires palestiniens par IsraĂ«l, les services secrets suĂ©dois et les prĂ©tendus « experts » qui sĂ©vissent, par exemple, dans les tribunaux.

Ses débuts

Guillou est nĂ© Ă  SödertĂ€lje, en SuĂšde, d’un pĂšre breton, Charles Guillou (1922–2020), et d'une mĂšre norvĂ©gienne, Marianne Botolfsen (1922–2013). Il travaille comme journaliste pour FIB-aktuelt en 1966-1967 et est cofondateur du magazine Folket i bild-Kulturfront dans lequel il Ă©crit de 1970 Ă  1977.

L’affaire IB

En 1973, Folket i bild-Kulturfront publie une sĂ©rie d’articles Ă©crits par Jan Guillou et Peter Bratt (en) qui rĂ©vĂšlent que l’agence de renseignement militaire secrĂšte et illĂ©gale InformationbyrĂ„n (ou IB) collectait des informations sur les citoyens suĂ©dois dans des buts politiques. Ces articles provoquĂšrent un gigantesque scandale, connu sous le nom d’« Affaire IB ». Guillou et Bratt furent condamnĂ©s pour espionnage.

Télévision

Jan Guillou Ă©crit et prĂȘte sa voix Ă  la sĂ©rie documentaire historique « L’Ère des sorciĂšres », pour la chaĂźne suĂ©doise TV4, et participe, au cours des annĂ©es 1980, Ă  l’émission, parfois controversĂ©e, de journalisme d’investigation « Rekordmagazinet » pour la Sveriges Television. Il fait Ă©galement son apparition dans de nombreuses autres Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es suĂ©doises.

Livres : La série du Coq Rouge, la trilogie des croisades, La Fabrique de violence

En 1986, Guillou publie un roman dont le hĂ©ros est Carl Hamilton, espion des renseignements secrets suĂ©dois. Ce personnage de fiction a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un entraĂźnement du type de celui des Navy SEAL amĂ©ricains, mais son passĂ© de gauchiste lui vaudra le surnom de Coq Rouge. Ce premier roman sera suivi de neuf autres aventures.

Une fois achevĂ©e la sĂ©rie des « Coq Rouge », Guillou se lance dans l’écriture d’une trilogie mĂ©diĂ©vale (dite « des croisades ») autour du personnage d’Arn Magnusson : Le Chemin de JĂ©rusalem, (Agone, 2007 [VĂ€gen till Jerusalem, 1998]), Le Chevalier du Temple (Agone, 2007 [Tempelriddaren, 1999]), Le Royaume au bout du chemin (Agone, 2008 [Riket vid vĂ€gens slut, 2000]). Cette trilogie prend Ă  contre-pied la vision traditionnelle d’un Moyen Âge sombre et barbare pour dĂ©voiler l’extraordinaire dynamisme du laboratoire culturel et politique qu'il a reprĂ©sentĂ©. En filigrane, elle Ă©rige en modĂšle les valeurs de tolĂ©rance et d'humanisme dont son hĂ©ros est porteur.

En 2001, Guillou publie une suite autour du personnage de Birger Jarl, prĂ©sentĂ© dans la fiction comme le petit-fils d’Arn Magnusson, intitulĂ©e L'HĂ©ritage d’Arn (Arvet efter Arn).

Son roman autobiographique sur son expĂ©rience d'Ă©ducation (La Fabrique de violence, Agone, 2001 [Ondskan, 1981]) est adaptĂ© au thĂ©Ăątre en France par la compagnie La MĂ©tonymie en 2002, sur une mise en scĂšne de Tiina Kaartama, avec Christophe Caustier dans le rĂŽle principal. En 2003, il est adaptĂ© au cinĂ©ma en SuĂšde par Mikael Hafstrom et le film est nommĂ© pour un Oscar du cinĂ©ma, mais Guillou ne peut assister Ă  la cĂ©rĂ©monie car il est toujours incrit sur la liste des terroristes Ă©tablie par les États-Unis – sans doute parce qu'il a Ă©tĂ©, Ă  la fin des annĂ©es 1960, membre de l'organisation marxiste-lĂ©niniste du Front dĂ©mocratique pour la libĂ©ration de la Palestine (FDLP). Il parvient Ă  obtenir un visa Ă  la condition d'assister uniquement Ă  la cĂ©rĂ©monie, Ă  laquelle il n'est finalement pas invitĂ©.

Opinions controversées

Guillou a toujours critiquĂ© IsraĂ«l dans les termes les plus durs, comparant l’occupation des territoires palestiniens Ă  l’apartheid sud-africain et affirmant que le sionisme est un mouvement raciste. Il a dĂ©clarĂ©, Ă  propos de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza : « La diffĂ©rence entre IsraĂ«l et l’apartheid de l’État sud-africain, c’est qu’IsraĂ«l assassine plus de gens et qu’elle en dĂ©tient plus encore dans ses prisons et dans les zones surveillĂ©es par l’armĂ©e[1] ». »

Guillou a Ă©galement participĂ© aux premiĂšres Ă©missions radiophoniques animĂ©es par Ahmed Rami. Au dĂ©but, ce dernier restait concentrĂ© sur l’occupation des territoires palestiniens par IsraĂ«l, mais lorsqu’il se mit Ă  nier l’Holocauste et Ă  exprimer des sympathies nazies, Guillou refusa de participer plus avant Ă  ses Ă©missions. Ce programme a aujourd’hui cessĂ© mais Rami continue de diriger le site Internet Radio Islam, sur lequel il fait paraĂźtre des citations de Guillou datant des Ă©missions diffusĂ©es Ă  la fin des annĂ©es 1980 ainsi que des extraits plus rĂ©cents d’articles Ă©crits par Guillou.

Dans son livre Irak - det nya Arabien, publiĂ© en 1976, Guillou affirmait que l’exode des Juifs d’Irak n’avait rien Ă  voir avec les persĂ©cutions arabes mais avec, entre autres choses, le travail des « agents israĂ©liens qui jetaient des bombes dans les mosquĂ©es de Bagdad ». C’est une idĂ©e largement diffusĂ©e, mĂȘme si elle est aujourd’hui dĂ©mentie. NĂ©anmoins les spĂ©cialistes concĂšdent que les activitĂ©s des rĂ©seaux sionistes en Irak ont effectivement jouĂ© un rĂŽle dans l’empressement des Juifs Ă  quitter le pays. Dans ce livre, Guillou qualifie IsraĂ«l de « raciste » et d’« État guerrier europĂ©en ». En 1977, il dĂ©clarait dans un entretien accordĂ© au journal suĂ©dois Svenska Dagbladet : « Je suis un optimiste et je crois qu’IsraĂ«l cessera d’exister avant l’Armageddon. »

Guillou a aussi Ă©tĂ© accusĂ© d’anti-amĂ©ricanisme. Au cours d’un dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© qui a suivi les attaques terroristes du , il a refusĂ© ostensiblement de respecter les trois minutes de silence observĂ©es Ă  travers toute l’Europe pour rendre hommage aux victimes des attentats de New York et de Washington en dĂ©clarant que « les États-Unis [Ă©taient] les plus grands bouchers de notre temps » et que les attentats terroristes ne visaient pas tous les AmĂ©ricains, mais seulement les symboles de l’impĂ©rialisme amĂ©ricain.

Bibliographie en français

Notes et références

  1. « Jan Guillou, kolumnist », sur Aftonbladet (consulté le ).

Liens externes


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