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Athlétisme

L’athlétisme (du grec ancien ἀθλητής / athlêtês, « participant à une compétition », dérivé de ἆθλος / áthlos, « concours ») est un ensemble d’épreuves sportives codifiées comprenant les courses, sauts, lancers, épreuves combinées et marche. Il s’agit de l’art de dépasser la performance des adversaires en vitesse ou en endurance, en distance ou en hauteur. Les épreuves athlétiques, individuelles ou par équipes, ont varié avec le temps et les mentalités. L'athlétisme est l'un des rares sports universellement pratiqués, que ce soit dans le monde amateur ou au cours de nombreuses compétitions de tous niveaux. La simplicité et le peu de moyens nécessaires à sa pratique expliquent en partie ce succès. Les premières traces de concours athlétiques remontent aux civilisations antiques. La discipline s'est développée au cours des siècles, des premières épreuves à sa codification.

Athlétisme
Description de l'image Athletics pictogram.svg.
Fédération internationale World Athletics
Sport olympique depuis 1896
Champions du monde en titre masculin RĂ©sultats mondiaux en 2022
féminin Résultats mondiaux en 2022
Description de cette image, également commentée ci-après
Départ d'un 100 mètres haies.

Le calendrier est dominé par quatre types d'épreuves : les meetings, les rencontres inter-clubs, les championnats nationaux et les grands rendez-vous internationaux. Les Jeux olympiques sont l'épreuve internationale la plus prestigieuse ; ils se tiennent tous les quatre ans depuis 1896 et l'athlétisme en est la discipline-phare. Depuis 1982, l'association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), organisme chargé de la réglementation de la discipline, a assoupli ses règles pour mettre fin à l'amateurisme. Les premiers championnats du monde d'athlétisme ont été organisés en 1983, ils ont lieu tous les deux ans depuis 1991.

Historique

Antiquité

Course à pied, amphore panathénaïque du Peintre de Cléophradès, v. , musée du Louvre (F 277)

Courir, lancer et sauter sont des gestes naturels et, de fait, le concept d'athlétisme remonte à des temps immémoriaux comme le confirment certaines peintures rupestres du paléolithique inférieur () au néolithique montrant une forme de rivalité dans les courses et les lancers[1]. Les sources deviennent plus précises en Égypte au XVe siècle avant notre ère, avec la référence écrite la plus ancienne se référant à la course à pied sur la pierre tombale d'Aménophis II (c. 1438-)[1]. À la même période, la civilisation minoenne (Crète) pratique également les courses mais aussi des lancers comme le javelot et le disque[1].

Les premiers concours sportifs grecs, les agĂ´nes, se mettent en place au VIIIe siècle avant notre ère et l'athlĂ©tisme y tient une place importante. La course du Stade, sur une distance de 192,27 mètres, soit 600 fois la longueur du pied d'HĂ©raclès, est l'Ă©preuve de course la plus ancienne[2]. De nouvelles Ă©preuves apparaissent ensuite comme le double-stade ou diaulique, puis la course de demi-fond ou hippique et la course de fond ou dolique. Toutes ces Ă©preuves sont des multiples de la distance de la course du stade[3]. Le pentathlon, qui combine la course, le saut en longueur, la lutte, le javelot et le disque est une autre discipline de l'athlĂ©tisme introduite au programme olympique avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C.

Longtemps éclipsées par les Jeux olympiques, les agônes sont très nombreuses en Grèce. Ainsi, pas moins de 38 cités grecques organisent des Jeux olympiques (aussi appelées isolympiques pour les différencier des véritables Jeux se tenant à Olympie) et 33 des Jeux Pythiques (ou isopythiques), notamment[4].

Rome pratique l'athlétisme dans deux versions différentes. La première est d'inspiration étrusque (cursores), la seconde est une adaptation des disciplines grecques (athletae) qui sont pratiquées à Rome à partir de [5]. Le stade de Domitien construit en est entièrement consacré à l'athlétisme dit grec[6].

L'Irlande organise entre et 1169 des jeux comprenant des épreuves inconnues des Grecs comme le saut à la perche, le lancer du marteau et une forme de cross-country. Ces disciplines sont exportées en Écosse au IVe siècle lors de la migration des Scots. Ces jeux prennent racine en terre écossaise et deviennent les Highland games[1].

Période classique (du Moyen Âge au XIXe siècle)

Les Jeux de Cotswold

Depuis le XIe siècle, des sources font état de courses à pied en Angleterre[1]. L'engouement est tel que les autorités locales réservent un espace à ces compétitions en 1154 à Lord[1]. La description d'un lancer de pierre figure dans les récits de Havelock le Danois en 1275. Par ailleurs, selon les historiens, le roi Henri II d'Angleterre fait installer des terrains de sport dans les environs de Londres[7] pour la pratique du lancer du marteau de forgeron, le jet de la barre et de la pique, ainsi que des jeux de balle. À la même époque, la jeunesse londonienne se défie par le biais de courses interminables à travers la ville.

En 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi-totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires[1]. Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits[1]. Les concours persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les courses à pied à Londres en 1510[1]. Henri VIII encourage la pratique quotidienne de l'exercice physique alors que des théoriciens de l'époque, à l'image de Thomas Elyot, accordent une large place aux sports dans le cadre des études. Au XVIe siècle, des réunions athlétiques sont décrites pour la première fois dans le cadre des Jeux de Cotswold (Cotswold Games), sorte de meeting sportif organisé dans le Gloucestershire et inspiré directement des héros de la Grèce antique[8].

La compétition athlétique se développe au Royaume-Uni au cours du XVIIe siècle. Les sports les plus pratiqués sont alors le lancer du marteau, le saut en hauteur, le saut en longueur et la course à pied. Avec l'émergence du puritanisme, l'Église anglicane souhaite abolir la pratique sportive en prétextant que les joutes athlétiques disputées au travers de toute l'Angleterre se terminent généralement par des rixes et des beuveries. En réaction au puritanisme, le roi Jacques Ier pousse ses sujets à pratiquer le sport, après les offices du dimanche après-midi[9]. Il fait la promotion du sport en éditant un Book of Sports[10]. Les premiers coureurs professionnels apparaissent à la fin du XVIIe siècle en Angleterre. Ces coureurs de fond étaient ambulants et se mesuraient aux champions locaux dans des défis rémunérés[1].

Au Pays basque, le Korrikolaris est pratiqué depuis le Moyen Âge. Il s'agit d'une course pédestre opposant deux coureurs sur une longue distance.

Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes concourent à la grecque, c'est-à-dire nus[1]. L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris. L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées, à l’aide de deux montres marines[11].

XIXe siècle

Compétition d'athlétisme au Detroit Athletic Club en 1888.
W. G. George, recordman de l'heure de 1884 Ă  1897 (18,541 km).

Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près de Londres[1]. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel, mais sous l'influence des épreuves du Lord's Cricket Ground disputées depuis 1826 et de Tara en Irlande (1829), le programme s'étoffe[1]. Le premier 100 yards haies est couru au Collège d'Eton en 1837[12]. En 1849, l'armée britannique met en place des compétitions à l'arsenal londonien de Woolwich. Un clairon d'argent est offert à partir de 1850 au vainqueur du plus grand nombre d'épreuves. Le capitaine Wilmot remporte l'édition de 1850, alors qu'est créée cette même année la première piste d'athlétisme. L'Exeter College d'Oxford organise son premier meeting en 1850 qui devient le meeting de l'université d'Oxford à partir de 1856[13]. Le premier match d'athlétisme opposant Oxford et Cambridge se tient en 1864[14]. En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen[1]. Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic Association est créée en 1886[1].

En France, les courses Ă  pied sont dotĂ©es de prix en espèces dès 1853[15]. Pendant trois dĂ©cennies, les coureurs professionnels français s'affublent de surnoms comme « Cerf-Volant », l’« homme Ă©clair » ou l’« homme vapeur ». Au milieu des annĂ©es 1880, et dans la droite ligne de la vision sociale du sport anglais, Georges de Saint-Clair et Ernest Demay lancent une campagne de « purification » de l'athlĂ©tisme français et obtiennent l'interdiction de ces courses professionnelles. En rĂ©action, l'Union des SociĂ©tĂ©s Professionnelles d'AthlĂ©tisme est crĂ©Ă©e Ă  Paris[15]. L'Union des sociĂ©tĂ©s françaises de sports athlĂ©tiques, fĂ©dĂ©ration omnisports fondĂ©e le par les clubs parisiens du Racing Club de France et du Stade français, met particulièrement en avant sa volontĂ© de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est Ă  l'origine de la rĂ©novation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle organise les premiers championnats de France d'athlĂ©tisme en 1888 avec quatre Ă©preuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies. Le Racingman RenĂ© Cavally remporte deux titres en 1888 sur 100 et 400 m[16].

Dans le reste du monde, les États-Unis sont un pĂ´le important de dĂ©veloppement de l'athlĂ©tisme. L'Olympic Club de San Francisco est crĂ©Ă© en 1860[17] et le New York Athletic Club voit le jour en 1868[18]. L'Intercollegiate Athletic Association est fondĂ©e en 1876 et organise les premières compĂ©titions sur le sol amĂ©ricain[1]. L'Allemagne est touchĂ©e en 1874 grâce Ă  un groupe d'Ă©tudiants anglais de l'universitĂ© de Dresde qui importe les Ă©preuves anglaises[1]. Elle organise ses premiers championnats nationaux en 1891, l'Australie en 1893[19] après avoir organisĂ© Ă  Sydney un Inter Colonial Meet le [20]. En Belgique, le premier championnat national disputĂ© dès 1889 se limite alors Ă  deux Ă©preuves : le 100 mètres et le mile[21].

Avec les débuts du chronométrage électrique en 1892 en Angleterre et la rénovation des Jeux olympiques, l'athlétisme entre dans l'ère moderne.

De l'amateurisme au professionnalisme

Jim Thorpe, sanctionné en 1912 pour amateurisme marron

Alors que le sport amateur s'organise peu à peu, de nombreuses courses de professionnels sont disputées des deux côtés de l'Atlantique. Des matchs historiques opposent à l'occasion les meilleurs clubs américains et britanniques vers la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, inspirés par l'épreuve du steeple-chase, des concours de pronostics sont organisés sur certaines courses d'athlétisme disputées le plus souvent sur des pistes en herbe d'hippodromes[22]. À l'image des grands duels de boxe, des promoteurs américains recrutent alors les meilleurs athlètes du moment afin de défier d'autres champions lors de face-à-face rémunérés.

Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles. L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans l'Hexagone[23] ; le football passe professionnel à cette même période. La réaction du public français est sans équivoque : il boycotte désormais l'athlétisme qui traverse une grave crise en France durant les années 1930.

Durant plus d'un demi-siècle, l'amateurisme reste la règle essentielle des compétitions d'athlétisme. De nombreux spécialistes n'hésitent pas alors à abandonner leur discipline pour rejoindre des équipes professionnelles, comme des clubs de football américain ou de baseball aux États-Unis, ou des équipes de rugby à XIII en Europe.

En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes[24].

Aujourd'hui, les athlètes sont des travailleurs « free-lance ». Leurs revenus principaux proviennent en partie des cachets attribués lors des différents meeting en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçu grâce à des sponsors ou des mécènes, et varient en fonction de la notoriété du sportif. Par ailleurs, certains athlètes bénéficient d'une rémunération de la part de leur club. Ainsi, aux États-Unis, le Santa Monica Track Club a l'habitude de rétribuer certains de ses licenciés, à l'image par exemple de Carl Lewis[25]. La rémunération d'un athlète de haut niveau est donc aléatoire et tributaire de l'état de forme et des performances de celui-ci. Récemment, de véritables « écuries » de courses regroupant les meilleurs athlètes et les meilleurs entraîneurs ont vu le jour, à l'image du système de management des fondeurs africains, ou dans la structure du HSI[26], véritable multinationale du sprint aux États-Unis.

Mondialisation de l'athlétisme

203 nations ont pris part aux championnats du monde de 2007.

Durant la première moitiĂ© du XXe siècle, la pratique de l'athlĂ©tisme est essentiellement l'apanage des États-Unis et des nations d'Europe occidentale, tels le Royaume-Uni, la France ou les pays scandinaves dans les Ă©preuves d'endurance. Ă€ partir des annĂ©es 1930, des athlètes afro-amĂ©ricains volent la vedette aux europĂ©ens dans les courses rapides, Ă  l'image d'Eddie Tolan, premier champion olympique noir du 100 m en 1932[27]. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques athlètes issus des colonies europĂ©ennes parviennent Ă  s'imposer dans leur nouveau pays d'adoption, alors que certaines nations de l'hĂ©misphère sud Ă©mergent au niveau mondial, Ă  l'image de la Nouvelle-ZĂ©lande. Dans les annĂ©es 1950, les pays communistes investissent les sports olympiques afin de faire valoir leur existence et manifester leur puissance. Le monde de l'athlĂ©tisme est alors bipolaire et deux blocs s'affrontent : les nations occidentales et les pays issus du bloc de l'Est. Les annĂ©es 1960 et 1970 sont marquĂ©es par l'Ă©mergence des nations des CaraĂŻbes, Ă  l'image des sprinteurs venus de JamaĂŻque, mais surtout par l'arrivĂ©e des coureurs d'Afrique noire et du Maghreb sur les moyennes et longues distances. L'Éthiopien Abebe Bikila est le prĂ©curseur en devenant le premier africain Ă  remporter le marathon olympique (en 1960) tandis que la France aligne dĂ©jĂ  des coureurs de fond originaires du Maghreb depuis les annĂ©es 1920. Alain Mimoun gagne le marathon quatre ans avant Bikila.

Ă€ partir des annĂ©es 1980, l'athlĂ©tisme devient de plus en plus universel et suit l'Ă©volution gĂ©opolitique mondiale. Le nombre de fĂ©dĂ©rations nationales et le nombre de licenciĂ©s augmentent significativement dans les pays en voie de dĂ©veloppement. A contrario, la pratique de l'athlĂ©tisme de compĂ©tition stagne dans les pays dĂ©veloppĂ©s, en raison notamment de son niveau d'exigence en termes d'entraĂ®nement, mais aussi par la diversitĂ© accrue de l'offre sportive et de loisirs[28]. Aujourd'hui, l'athlĂ©tisme est un des sports de compĂ©tition les plus universels. RĂ©cemment, des athlètes issus de nations Ă  faible population sont parvenus au sommet de ce sport. Lors des championnats du monde 2003, Kim Collins, sprinter originaire de Saint-Christophe-et-NiĂ©vès remporte l'Ă©preuve reine du 100 m. Plus globalement, la rĂ©ussite de la plupart des athlètes des CaraĂŻbes s'explique par le fait qu'ils Ă©tudient dans des universitĂ©s amĂ©ricaines offrant des meilleures conditions d'entraĂ®nement que dans leur pays d'origine.

Depuis le milieu des annĂ©es 1990, certains athlètes, en majoritĂ© africains, ont fait le choix de l'expatriation et du changement de nationalitĂ©. Ainsi en 1995, le coureur de 800 m Wilson Kipketer fait figure de prĂ©curseur en optant pour la nationalitĂ© danoise. Interdit par le CIO de concourir aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1996, l’ex-KĂ©nyan est suivi par la suite par plusieurs de ses compatriotes. En 2003, Stephen Cherono rejoint le Qatar et se fait appeler dĂ©sormais Saif Saaeed Shaheen[29]. Autre exemple en date, le mĂ©daillĂ© olympique Bernard Lagat choisit en 2005 de poursuivre sa carrière avec la nationalitĂ© amĂ©ricaine. Cette fuite de talents, justifiĂ©e par les athlètes par un manque de reconnaissance de leurs pays d’origine, est surtout le moyen de conclure des contrats rĂ©munĂ©rateurs avec des fĂ©dĂ©rations ou des sponsors[30]. Actuellement, des États du Golfe, tel le Qatar ou BahreĂŻn, ou encore la Turquie[31] - [32], offrent des conditions financières confortables Ă  leurs nouveaux ressortissants, et promettent aux jeunes athlètes de financer leur Ă©ducation et d’assurer leur reconversion[33].

Épreuves

Le terme « athlétisme » recouvre un ensemble d’activités variées regroupées en deux grandes catégories : l’athlétisme de stade ou en salle comprenant les courses, les sauts, les lancers et les épreuves combinées, et les épreuves hors stade comprenant notamment la marche athlétique, le marathon et le cross-country.

D’autres Ă©preuves peuvent ĂŞtre disputĂ©es lors de meetings. Elles font l’objet d’un record du monde mais ne figurent pas au programme des Championnats. Il s'agit notamment du 1 000 m, du Mile, du 2 000 m, de l'Heure, ou des relais 4 x 200 m, 4 x 800 m et 4 x 1 500 m.

Sprint

ArrivĂ©e d'un 100 m fĂ©minin.

De toutes les activitĂ©s athlĂ©tiques, les courses de vitesse ou sprints sont les plus pratiquĂ©es, et ce dès les origines olympiques. Elles consistent Ă  parcourir un espace court (jusque 400 m) dans le plus petit laps de temps.

Le 100 m est la course la plus courte dans le calendrier de plein air. Elle est aussi l'une des plus anciennes puisqu'on retrouve trace du sprint dès le XVe siècle av. J.-C., si l'on se fie Ă  Homère et aux poètes grecs. La distance originale initiĂ©e par les Britanniques fut le 110 yards (100,58 m) puis le 100 yards (91,44 m) avant que le mètre ne devienne la norme officielle[36]. Au dĂ©but du siècle, le journaliste George Prade dĂ©finit le 100 m comme « L'aristocratie en mouvement »[37]. Selon lui, peu d'entraĂ®nement est nĂ©cessaire pour obtenir des rĂ©sultats apprĂ©ciables, la vitesse Ă©tant innĂ©e chez l'athlète. Au fil des annĂ©es, le 100 m a supplantĂ© le marathon et est devenu l'Ă©preuve-reine de l'athlĂ©tisme, du fait du nombre accru de concurrents et de l'intĂ©rĂŞt qu'elle suscite auprès des spectateurs.

Le 200 m actuel s'apparente Ă  la longueur du stade de la Grèce antique[38] (stadion signifie littĂ©ralement longueur du stade). Il dĂ©coule du dĂ©coupage du mile anglais et est disputĂ© Ă  l'origine sur 220 yards. Longtemps exĂ©cutĂ© en ligne droite, le 200 m avec un virage sur une piste de 400 m est officiellement reconnu en 1958[39]. Les spĂ©cialistes de cette Ă©preuve doivent combiner la vitesse de base d'un sprinter de 100 m, mais possĂ©der Ă©galement une capacitĂ© d'accĂ©lĂ©ration estimĂ©e Ă  130-140 m.

Le 400 m a pour origine le double stade ou diaulique (384 m), Ă©preuve exĂ©cutĂ©e dans l'AntiquitĂ©. Remise au goĂ»t du jour au Royaume-Uni sous la forme du quart de mile (402 m ou 440 yards), cette Ă©preuve est considĂ©rĂ©e comme un sprint d'endurance dans la mesure oĂą elle requiert, en plus de la puissance physique, une capacitĂ© de rĂ©sistance Ă  la fatigue et Ă  la douleur, ainsi qu'une gestion optimale de la frĂ©quence de course. Les athlètes courant le 400 m sont pendant longtemps divisĂ©s en deux catĂ©gories, les sprinteurs purs issus du 200 m et les sprinteurs plus endurants issus du 800 m. Aujourd'hui, la grande majoritĂ© des spĂ©cialistes du tour de piste ont un morphotype proche des athlètes courant sur courte distance.

Courses de fond et de demi-fond

Course de 1 500 mètres masculin.

Les courses de demi-fond sont ainsi nommĂ©es car elles se disputent sur des distances intermĂ©diaires comprises entre le sprint et le fond (de 800 Ă  3 000 mètres). Parmi toutes les Ă©preuves reconnues par l'IAAF, seules le 800 m et le 1 500 m figurent au programme des Jeux olympiques ou des championnats du monde. Le 800 m a d'abord Ă©tĂ© le 880 yards ou le demi-mile (804,67 m)[40]. Elle est l'Ă©preuve charnière entre la vitesse prolongĂ©e du sprint et la rĂ©sistance des Ă©preuves d'endurance. Les athlètes effectuent tout d'abord le premier virage dans leur propre couloir Ă  l'image du 400 m, avant de se rabattre vers la corde après environ 120 m de course. Les concurrents doivent alors faire preuve, en plus de leur capacitĂ© physique, d'un sens tactique fait de placements, d'anticipation et d'adresse.

Le 1 500 m, crĂ©ation purement continentale, est nĂ© vers 1890 en France. Elle requiert de la part des concurrents une certaine endurance, un sens tactique de la course ainsi qu'une capacitĂ© d'accĂ©lĂ©ration et de rĂ©sistance dans le dernier tour. Le mile britannique (1 609,32 m) est proche du 1 500 m et est Ă  ce jour la seule discipline reconnue par l'IAAF dĂ©finie par une longueur non mĂ©trique. Les autres courses de demi-fond sont le 1 000 m, le 2 000 m et le 3 000 m

Les courses de fond sont des Ă©preuves dont la distance est supĂ©rieure Ă  3 000 mètres. D'invention britannique, le 5 000 m est une adaptation du 3 miles (4 828 m) et le 10 000 m du 6 miles (9 656 m)[41]. Les premières expĂ©riences de l'exercice de l'endurance remontent Ă  1740 Ă  Londres lorsqu'un athlète parcourut la distance de 17,300 km en une heure. Ces Ă©preuves se dĂ©roulent en intĂ©gralitĂ© sur la piste du stade d'athlĂ©tisme. La rĂ©sistance Ă  la fatigue et Ă  la douleur, associĂ©es Ă  une capacitĂ© d'accĂ©lĂ©ration finale sont les qualitĂ©s nĂ©cessaires aux fondeurs.

Courses « hors-stade »

Coureurs du Marathon de New-York en 2005.

Le marathon ne figure pas au programme des Jeux olympiques antiques mais tire sa lĂ©gende des diffĂ©rents rĂ©cits de la mythologie grecque, comme celui du soldat Phidippidès qui accomplit d'une traite Ă  la course, la distance qui sĂ©parait le champ d'une bataille de la citĂ© d'Athènes oĂą il dut apporter la nouvelle de la victoire. En 1895, le Français Michel BrĂ©al convainc son ami Pierre de Coubertin de s'emparer de ce mythe et de l'adapter aux Jeux olympiques modernes. C'est ainsi que pour les premiers Jeux de 1896, vingt-quatre concurrents sont rĂ©unis Ă  Marathon. Le berger grec SpyrĂ­don LoĂşis devient le premier vainqueur de cette nouvelle Ă©preuve. Aux Jeux de Londres en 1908, la famille royale britannique dĂ©sire que la course dĂ©marre du château de Windsor pour se terminer face Ă  la loge royale du stade olympique. Le trajet, mesurĂ© prĂ©cisĂ©ment Ă  42,195 km, devient par la suite la distance officielle du marathon. Cette Ă©preuve d'endurance est disputĂ©e sur route dure, principalement dans les rues et sur un parcours plat.

Des compĂ©titions se dĂ©roulent sur des distances intermĂ©diaires telles le 10 km ou le semi-marathon. L'ultrafond dĂ©signe la course Ă  pied de grand fond, c'est-Ă -dire toutes les distances supĂ©rieures au marathon soit 42,195 km, il s'applique aux sorties en solitaire et aux courses (ou « raids ») suivantes : 6 heures, 12 heures, 24 heures, 6 jours, ultra-trail, trail, raids par Ă©tapes, 100 km, 100 miles, courses sur routes par Ă©tapes.

Le cross-country, Ă©preuve non olympique, est une course de fond disputĂ©e en pleine nature sur des terrains variĂ©s. La distance va de 3 Ă  15 km selon les catĂ©gories d'âge et de sexe. La première course du genre se dĂ©roule Ă  Ville-d'Avray en 1898 entre les Ă©quipes de France et d’Angleterre. Autres disciplines, les courses nature ont lieu en sous-bois, en montagne, dans le dĂ©sert ou dans tout autre environnement naturel.

Courses de haies

Course de 110 m haies.

Les courses avec obstacles, contrairement Ă  la plupart des disciplines athlĂ©tiques, ne prennent pas racine dans le sport antique. Elles sont en fait une invention moderne due une nouvelle fois aux Britanniques et sont inspirĂ©es des steeples-chases hippiques. Le rĂ©cit des premières Ă©preuves officielles ancĂŞtres du 110 m haies font Ă©tat de courses de 120 yards (109,72 m) avec dix obstacles de 3 pieds 6 pouces (1,06 m) soit la hauteur encore utilisĂ©e de nos jours. Le 110 m haies, tout comme le 100 m haies, son Ă©quivalent fĂ©minin, est une Ă©preuve de sprint consistant Ă  franchir dix haies hautes distancĂ©es entre elles de 9,14 m pour les hommes et de 8,50 m pour les femmes[42].

Le 400 m haies, discipline relativement rĂ©cente, est prĂ©sentĂ©e Ă  Oxford vers 1860 sous la forme d'un 440 yards. Elle se dĂ©veloppe ensuite en France alors que Britanniques et AmĂ©ricains la dĂ©daignent durant plusieurs annĂ©es. Le 400 m haies est l'une des Ă©preuves les plus techniques de l'athlĂ©tisme car elle requiert des capacitĂ©s physiques de sprinteur ainsi qu'une attention soutenue Ă  la frĂ©quence de course, et en particulier du nombre de foulĂ©es exĂ©cutĂ©es entre les dix obstacles.

Le 3 000 m steeple allie l'endurance au franchissement de haies. Il fut d'ailleurs conçu par le biais d'un pari entre Ă©tudiants, en rĂ©fĂ©rence au sport hippique britannique très en vogue Ă  la fin du XIXe siècle[43]. Les athlètes doivent parcourir sur la piste la distance de 3 000 m et franchir par ailleurs diffĂ©rents obstacles, les haies et la rivière. Depuis peu, le 3 000 m steeple est ouvert aux femmes et a figurĂ© pour la première fois au programme olympique en 2008

La course de haies est avant tout une des disciplines les plus compliquées de l'athlétisme, elle demande aisance technique et de la vitesse. POur passer correctement les haies il faut que la jambe gauche ou droite selon les préférances soit tendus et l'autre jambe plier comme un canard

Relais

Les courses de relais ont pour origine les sociétés antiques où des coursiers rapides et endurants se transmettent des messages de ville en ville[44]. Mais c'est aux États-Unis que la discipline prend racine dans le cadre d'une course de charité organisée par les pompiers de New York[45]. Les relais 4 × 100 m et 4 × 400 m sont composés de quatre athlètes par équipe. Le but est de parcourir la distance le plus rapidement possible tout en assurant la transmission d'un bâton cylindrique nommé témoin. Les spécialistes de ces épreuves doivent combiner la capacité physique du sprinter avec le sens de l'anticipation et de la coordination pour la transmission du témoin. Les deux courses de relais sous leur forme actuelle ont fait leur première apparition olympique en 1912. L'ekiden est une forme de marathon en relais de six coureurs développé dans les années 1980, au début au Japon.

Sauts

Le saut à la perche remonte aux sociétés antiques grecques, mais s'est développé à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne au cours de compétitions de gymnastique. Vers 1850, des membres du Cricket Club d'Ulverston au Royaume-Uni décident de mettre en place l'épreuve du « running pole leaping », littéralement bond à la perche avec élan. Le saut à la perche consiste, après une course d'élan d'une trentaine de mètres, à franchir à l'aide d'une perche une barre transversale sans la faire tomber[46]. Au fil des siècles, la technique de saut et le matériel ont été améliorés. Les perches en bambou utilisées aux Jeux de 1900 sont remplacées par des perches en fibre de verre en 1956, puis en fibre de carbone aujourd'hui. L'épreuve fut au programme des premiers Jeux olympiques en 1896 et n'est disputée par les femmes qu'à partir des Jeux de Sydney en 2000.

Le saut en longueur existe dans toutes les compétitions sportives depuis l'Antiquité. On retrouve trace de cette épreuve dans les Tailteann Games celtiques au IXe siècle av. J.-C. Les Grecs l'ont codifié par la suite et l'ont fait figurer au programme des Jeux antiques. La discipline s'est ensuite développée dans les pays anglo-saxons dans le milieu du XIXe siècle. Le saut en longueur consiste à effectuer un bond à partir d'une planche d'appel après avoir effectué quelques pas d'élan[47].

Le triple saut est une variante du saut en longueur. Née également en sol irlandais, l'épreuve s'est ensuite démocratisée en Amérique. Comme son nom l'indique, le triple saut consiste à effectuer une série de trois bonds après élan : un premier à cloche-pied, le pied d'appel étant également le pied de réception, puis un second saut toujours du même pied avant de terminer à la manière de la longueur[48].

Le saut en hauteur possède des origines celtes mais également germaniques puisque, dès 1470, des concours de hauteur sont retranscrits dans les annales de la ville d'Augsbourg. Il fut disputé pour la première fois en 1840 et réglementé en 1865. La règle consiste à franchir une barre horizontale la plus haute possible sans la faire tomber après avoir pris élan. La prise d'appel se fait sur un pied[49]. La technique de saut a beaucoup évolué au cours du XXe siècle. Le « ciseau » et le « rouleau » furent longtemps utilisés par les athlètes jusqu'à l'arrivée en 1968 du Fosbury flop utilisé aujourd'hui par tous les sauteurs.

Lancers

Le principe mĂŞme du lancer s'inspire du geste ancestral du chasseur.

Le lancer du poids a pour origine la mythologie grecque oĂą des lancers de pierre sont dĂ©crits par Homère. Il prend ensuite son essor au XVIIe siècle oĂą des compĂ©titions se dĂ©roulent au sein de l'artillerie britannique. La première Ă©preuve officielle est disputĂ©e aux États-Unis en 1876. Le poids de l'engin est fixĂ© Ă  16 livres (7,257 kg) en rĂ©fĂ©rence au boulet de canon, et la technique de lancer Ă©volue entre la position figĂ©e et la prise d'Ă©lan. Le principe est de projeter le boulet le plus loin possible Ă  partir d'un cercle comportant un butoir situĂ© dans l'aire de lancer jusqu'Ă  la zone de chute[50].

Le lancer du disque est l'Ă©preuve athlĂ©tique la mieux dĂ©crite par les Grecs. Les techniques de lancer et les diffĂ©rents disques sont expliquĂ©s dans l’Iliade. Le « solos » Ă©tait un disque percĂ© d'un trou Ă  travers lequel on passait une corde, alors que le « diskos » Ă©tait plat, en pierre ou en bronze. La discipline se dĂ©veloppe aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. En 1907, le poids du disque masculin est dĂ©finitivement fixĂ© Ă  kg et le diamètre Ă  22 cm[51].

On retrouve trace du lancer du marteau dans d'anciennes lĂ©gendes celtes datant de 829 av. J.-C., ainsi qu'au cours du Moyen Ă‚ge oĂą de vĂ©ritables marteaux de forgerons remplacent les engins rustiques de l'AntiquitĂ©. Tout comme les autres disciplines de lancer, le marteau a Ă©voluĂ© au cours des siècles dans sa forme et dans son poids[52]. Aujourd'hui, pour les hommes, le boulet en acier pèse 7,257 kg (soit 16 livres) et est fixĂ© Ă  une corde en acier reliĂ©e Ă  une poignĂ©e. AutorisĂ©es Ă  concourir seulement depuis 1995, les femmes disposent quant Ă  elles d'un marteau de kg.

Le javelot[53], instrument de chasse utilisé par les plus anciennes civilisations mais aussi arme employée par de nombreuses armées de l'Antiquité, est à l'origine de la discipline du lancer de javelot. Hercule est réputé avoir été l'un des premiers lanceurs de javelot, épreuve figurant au programme des Jeux olympiques antiques. Vers 1780, les Scandinaves adoptent et développent la discipline, le javelot devenant même un symbole d'indépendance nationale pour les Finlandais. Les performances n'ont cessé de croître au fil des siècles, à tel point que l'engin fut à plusieurs reprises redessiné dans les années 1980 afin de contrôler la sécurité et de réduire le temps de vol. Malgré ces mesures, des incidents surviennent encore aujourd'hui. En 2007, les athlètes Roman Šebrle et Salim Sdiri furent atteints accidentellement par un javelot lors de réunions[54].

Épreuves combinées

Les épreuves combinées requièrent toutes les qualités nécessaires à la pratique de l'athlétisme. Dès la Grèce antique, des compétitions multidisciplinaires furent disputées afin de récompenser l'homme le plus complet.

Le dĂ©cathlon prend naissance au cours du XIXe siècle dans diffĂ©rents pays europĂ©ens avant que les Irlandais n'exportent cette idĂ©e aux États-Unis. Un championnat toutes Ă©preuves (« all around championship »), composĂ© de dix tests athlĂ©tiques successifs, est alors expĂ©rimentĂ©. Avery Brundage, futur prĂ©sident du comitĂ© international olympique, remporta Ă  trois reprises le concours national amĂ©ricain. DisputĂ© sur deux jours, le dĂ©cathlon[55] est constituĂ© de quatre courses (100 m, 400 m, 110 m haies et 1 500 m), de trois sauts (longueur, hauteur et perche) ainsi que de trois lancers (poids, disque et javelot). Chaque performance est convertie en points selon un barème et la somme de ces points dĂ©termine le classement.

Les premières Ă©preuves combinĂ©es fĂ©minines eurent lieu pour la première fois en 1928 sous la forme d'un pentathlon. Deux Ă©preuves supplĂ©mentaires furent rajoutĂ©es au dĂ©but des annĂ©es 1980, donnant naissance Ă  l'heptathlon. Ce dernier se compose de trois courses (100 m haies, 200 m et 800 m), de deux sauts (longueur et hauteur) et de deux lancers (poids et javelot)[56].

Marche athlétique

La marche athlĂ©tique est une invention d'origine britannique datant du XIXe siècle. Entre 1775 et 1800, des marches de six jours sont organisĂ©es, suscitant un vĂ©ritable engouement populaire. Le premier championnat de marche de vitesse a lieu en 1866 sur 7 miles, et 1908 marque l'entrĂ©e de cette discipline au programme des Jeux olympiques (sur 3 500 m)[57]. La marche athlĂ©tique est une discipline sportive dans laquelle les engagĂ©s doivent marcher sans jamais courir, c'est-Ă -dire qu'un pied au moins doit ĂŞtre en permanence en contact avec le sol (Ă  l'Ĺ“il nu) tandis que la jambe de soutien doit ĂŞtre droite (pas pliĂ©e au genou) depuis le moment oĂą le pied touche le sol jusqu'Ă  ce qu'elle passe Ă  la verticale du buste.

Les distances en marche athlĂ©tique de vitesse sont fixĂ©es aujourd'hui Ă  20 km et 50 km[58].

Il existe aussi des Ă©preuves de marche athlĂ©tique de fond, dont la plus connue est le Paris-Colmar Ă  la marche (500 km), ainsi que des Ă©preuves sĂ©lectives de marche de fond (150 Ă  200 km).

Environnement du stade

Piste et aires de concours

Le stade d'athlĂ©tisme doit rĂ©pondre Ă  certaines normes pour officialiser les compĂ©titions et les performances qui s’y dĂ©roulent. Toutes les installations sont rĂ©glementĂ©es par l’IAAF (dimensions, dĂ©clivitĂ© et disposition). Les compĂ©titions d’athlĂ©tisme en plein air se dĂ©roulent dans des stades constituĂ©s d’une piste ovale de 400 mètres de long. Cette distance a Ă©voluĂ© au cours des annĂ©es. Aux Jeux de 1896, la piste mesurait 333,33 m, pour passer Ă  500 m lors des Jeux de 1900 Ă  Paris, et Ă  536,45 m (un tiers de mile) Ă  Saint-Louis en 1904. En 1912, la distance fut portĂ©e Ă  383 m, puis Ă  nouveau 500 m aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1924.

La piste d'athlĂ©tisme est formĂ©e de deux lignes droites parallèles et deux virages identiques, et doit comporter de 6 Ă  8 couloirs de 1,22 m de large, et un fossĂ© adaptable Ă  la course du 3 000 m steeple (la rivière)[59]. En salle, la longueur de la piste est de 200 m et les virages peuvent ĂŞtre relevĂ©s de 18 degrĂ©s au maximum. Le nombre de couloirs doit ĂŞtre compris entre 4 et 6. Une piste en ligne droite indĂ©pendante, situĂ©e au centre de la salle, est requise. La texture de la piste d'athlĂ©tisme a Ă©voluĂ© au fil des annĂ©es. Tout d'abord disputĂ©es sur terre, puis sur herbe au dĂ©but du siècle, les courses d'athlĂ©tisme se dĂ©roulent ensuite sur une piste en cendrĂ©e, forme de terre battue. Les annĂ©es 1960 sont marquĂ©es par l'avènement des surfaces synthĂ©tiques. En 1967, la firme 3M innove en crĂ©ant les premières pistes en polyurĂ©thane. Le tartan fait son apparition pour la première fois lors des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1968 Ă  Mexico[60]. La couleur rouge de la piste est alors choisie en raison de sa rĂ©sistance aux rayons ultra-violets du soleil.

Piste d'athlétisme traditionnelle et aires de concours

Les aires de lancers sont composĂ©es d'une surface d'Ă©lan dĂ©limitĂ©e par un cercle fait d'une bande de fer dont le diamètre varie selon la discipline (2,135 m pour le poids et le marteau et 2,50 m pour le disque) et dont le revĂŞtement peut ĂŞtre en bĂ©ton ou en asphalte[59]. Le lancer du javelot est effectuĂ© sur une piste d'Ă©lan synthĂ©tique similaire Ă  la piste. Sa longueur minimale est de 36 m et sa largeur de m. Chaque athlète ne doit pas mordre la ligne ou le cercle de lancer sous peine de voir son jet invalidĂ© par les juges. Les secteurs de chute sont gĂ©nĂ©ralement en herbe afin que l'engin puisse laisser une empreinte au sol pour mesurer la distance. Il est dĂ©limitĂ© par des lignes blanches et forme un angle dĂ©terminĂ© (29° pour le javelot et 34°9 pour les autres engins). Les aires de sauts sont composĂ©es en matĂ©riau synthĂ©tique. La longueur et le triple saut disposent d'une piste d'Ă©lan de 40 m de long et de 1,22 m de large, et se terminent par une fosse de rĂ©ception (de m de long sur 2,75 m de large) remplie de sable fin. Des planches d'appels sont fixĂ©es au sol et sont recouvertes de plasticine afin de vĂ©rifier si un athlète n'a pas mordu son saut. L'aire du saut en hauteur mesure 20 Ă— 20 m afin de pouvoir installer le sautoir. Enfin, les perchistes disposent d'un couloir d'Ă©lan de 40 m de long et de 1,22 m de large conclu par un bac d'appel.

Matériel et équipement

RĂ©glementation en vigueur[61]
Épreuves Hommes Femmes
Poids des engins
Poids7,260 kgkg
Disquekgkg
Javelot0,800 kg0,600 kg
Marteau7,260 kgkg
Hauteur de haies
100 m haies-0,84 m
110 m haies1,06 m-
400 m haies0,91 m0,76 m
3 000 m steeple0,91 m0,76 m

Une compĂ©tition d'athlĂ©tisme nĂ©cessite, par son nombre Ă©levĂ© d'Ă©preuves, un matĂ©riel important[59]. Pour les courses (du 60 m au 400 m), la prĂ©sence de starting blocks, si possible reliĂ©s avec un système de contrĂ´le des faux-dĂ©parts, est obligatoire. Ils permettent une meilleure impulsion et des dĂ©parts sans dĂ©rapage. Par ailleurs, des plots de dĂ©part doivent indiquer les couloirs attribuĂ©s aux athlètes. Afin d'homologuer les performances, l'IAAF impose la prĂ©sence d'un anĂ©momètre afin de mesurer et d’enregistrer la vitesse du vent[62], ainsi qu'un système de chronomĂ©trage entièrement automatique au centième de seconde.

Des matelas de rĂ©ception, ainsi que des poteaux avec supports, sont requis pour les sauts en hauteur et Ă  la perche. Les barres peuvent ĂŞtre en bois, en mĂ©tal ou en fibre de verre. Des taquets fixĂ©s Ă  des montants mobiles doivent ĂŞtre prĂ©vus Ă  la perche. Les divers engins de lancer – poids, disques, marteaux et javelots – doivent respecter scrupuleusement les poids et dimensions conformes aux diverses catĂ©gories d’âge et de sexe[63]. Le tĂ©moin utilisĂ© lors des courses de relais ne doit pas excĂ©der 50 g et 30 cm. Des panneaux d'affichage doivent ĂŞtre utilisĂ©s pour renseigner les athlètes et les spectateurs des performances enregistrĂ©es.

La tenue typique d'un athlète est constituée d'un maillot, d'un short et de chaussures de courses. Celles utilisées par un sprinteur ne possèdent ni talon ni voûte plantaire, et comptent 11 crampons ne devant pas dépasser mm de longueur[64].

Officiels et règlements

Officiels

Officiel indiquant à l'athlète que son saut en longueur n'est pas validé.

Une compétition d’athlétisme est composée de divers officiels chargés de garantir le bon déroulement des épreuves et la validité des performances, en veillant sur l'application constante des règlements internationaux.

Pour les compétitions le ou les juge-arbitre(s) devront veiller à ce que les règles des compétitions soient observées. Le starter est chargé d’assurer au mieux le départ des courses, notamment en matière de tenue des athlètes, de placement, ou de positionnement dans les starting-blocks[65]. Il veille également à d’éventuels faux-départs et disqualifie le responsable. Les commissaires de course doivent signaler au juge-arbitre toute entrave au règlement lors du déroulement des courses, notamment en cas d’empiétement du couloir de gauche en virage, de mauvais franchissements d’obstacles, de bousculades ou encore de mauvais passage de témoin lors des relais[59]. Les athlètes sont classés dans l'ordre dans lequel une partie de leur corps (torse, à l'exclusion de tête, cou, bras, jambe, main ou pied) franchit le bord intérieur de la ligne.

Le jury de course est secondé par des chronométreurs officiels qui doivent disposer obligatoirement d’un outil de mesure automatique au centième de seconde ainsi que d’un anémomètre.

Les concours de saut et de lancer sont également encadrés par le juge-arbitre. Il est secondé par au moins cinq juges-officiels chargés de vérifier la bonne exécution et la validité de l'essai, ainsi que de mesurer au centimètre près la performance de l'athlète. Un essai est validé lorsque le juge lève un drapeau blanc, invalidé s'il lève un drapeau rouge. À la fin des épreuves, le juge-arbitre doit établir un classement définitif et accompagner les lauréats au podium.

Règles de compétition

Positionnement des athlètes lors d'un 100m avant le coup de pistolet du starter.

L'IAAF a édicté des règles de compétition strictes et rigoureuses afin de garantir l'équité des concurrents lors des épreuves. Lors d'une compétition officielle, l'athlète doit être préalablement inscrit et pointer au secrétariat pour recevoir son dossard. Il dispose d'un terrain d'échauffement réservé à cet effet et doit se présenter à la chambre d’appel à un horaire déterminé. Il doit ensuite se diriger vers le lieu des épreuves accompagné des autres concurrents. Les athlètes doivent porter des tenues réglementaires reconnues par leur Fédération. Ces tenues doivent de plus être non offensantes et ne pas gêner la vision des juges. Un athlète a la possibilité de participer pieds nus, ou porter des chaussures à un ou aux deux pieds[64].

Lors des courses de sprint, les athlètes courent dans le couloir qui leur est affecté, d’un bout à l’autre de l’épreuve et partent obligatoirement des starting-blocks où un juge (starter) donne les commandements de départ suivants : « à vos marques », puis « prêts ? » avant de déclencher le coup de pistolet, lorsque les coureurs sont en position immobile[59]. Les concurrents ne doivent pas changer de couloir ni empiéter sur la ligne intérieure, surtout en virage. À partir du 800 m, les athlètes partent en position debout, sans le deuxième commandement. Pendant la course, ils ne doivent ni se gêner, ni se bousculer. Pour les relais, les athlètes doivent respecter les zones de transmission marquées sur la piste et acheminer le témoin jusqu'à la ligne d'arrivée. Pour les épreuves d’obstacles, les coureurs doivent passer au-dessus de la haie et ne pas la renverser délibérément.

Lors des sauts en hauteur et à la perche, les montées de barre doivent être fixées à l’avance, et l'ordre de passage des concurrents nécessite un tirage au sort. Chaque concurrent dispose d'un temps imparti et de trois tentatives par hauteur de barre pour la franchir. Le classement est effectué en retenant la meilleure hauteur franchie. À la longueur et au triple saut, tous les athlètes disposent également de trois essais, puis les huit meilleurs sauteurs ont droit à trois tentatives supplémentaires. Le saut est validé par les juges si le sauteur ne « mord » pas la ligne d’appel au cours de sa tentative et sort de la fosse de réception en avant de la marque laissée dans le sable.

Dans les compétitions internationales, un athlète est un représentant d'une fédération. Dans le cas de changement de nationalité ou de double nationalité, il ne pourra représenter son nouveau pays pendant au moins trois ans à compter de la date à laquelle il a représenté pour la dernière fois la première fédération[66]. Un athlète peut être soumis à un contrôle antidopage dès la fin d'une épreuve. Dans le cas d'un relais, tous les membres doivent se soumettre au contrôle. Les échantillons sont ensuite envoyés à un laboratoire accrédité de l’AMA. L'homologation d'une performance et d'un record est soumise à la présence des résultats des analyses de ces échantillons dans le dossier. Plus tard, si un athlète reconnaît avoir eu recours à des substances interdites durant la période où avait été établi le record, celui-ci est retiré des tablettes. Le compétiteur dispose d'un droit d'appel. Il doit être déposé par un représentant de l'athlète ou l'athlète lui-même.

Organisation internationale : l'IAAF

En 1912, immĂ©diatement après les Jeux de Stockholm, l'Association internationale des fĂ©dĂ©rations d'athlĂ©tisme voit le jour ; elle rassemble alors 17 membres de la FĂ©dĂ©ration internationale d'athlĂ©tisme[67]. L'IAAF a procĂ©dĂ© Ă  la codification de l'athlĂ©tisme Ă  l'Ă©chelle mondiale, en fixant des règles très strictes garantissant la rĂ©gularitĂ© des Ă©preuves. Elle veille aussi Ă  la validation des records mondiaux, ainsi qu'Ă  l’organisation des compĂ©titions internationales[68]. En 2015, le Britannique Sebastian Coe est le prĂ©sident de cette institution[69] dont le siège est situĂ© Ă  Monaco.

L'IAAF est subdivisĂ©e en six rĂ©gions continentales (Afrique, Asie, Europe, OcĂ©anie, AmĂ©rique centrale et du Nord, AmĂ©rique du Sud) rĂ©gies elles-mĂŞmes par leur propre institution. L'Association europĂ©enne d'athlĂ©tisme est crĂ©Ă©e en 1970[70], et comprend aujourd'hui 50 membres.

Au total, 214[71] fédérations nationales membres sont affiliées à l'IAAF, soit plus qu'il n'existe de pays dans le monde, certaines dépendances politiques des Antilles et d'Océanie y sont notamment représentées. En France, la FFA voit le jour en 1920[72]. Elle est notamment chargée de gérer la formation sportive à travers les différents clubs, d'organiser les compétitions et d'établir les règles techniques nationales. Sous sa tutelle, les différents Comités départementaux et Ligues régionales encadrent les milliers de clubs d'athlétisme en France.

De nombreux pays se sont dotés d'une structure professionnelle. En France, la Ligue nationale d'athlétisme a vu le jour le [73]. Elle regroupe une vingtaine d'athlètes français sous contrat qui perçoivent un salaire et une aide à la formation en contrepartie de leur participation à certains meetings. C'est la première fois en France qu'un sport individuel s'organise en ligue professionnelle.

Principales compétitions

Championnats internationaux

Ces compétitions internationales se déroulent selon un calendrier quadriennal. Elles se composent des Jeux olympiques, des championnats du monde et des championnats continentaux, et sont organisées par l'IAAF, le CIO ou la fédération continentale (par exemple la Fédération européenne d'athlétisme). Seuls trois athlètes par nation sont autorisés à concourir dans chaque discipline. Afin de sélectionner les meilleurs athlètes, un grand nombre de pays ont mis en place le système des minima établi selon un barème de performances.

Jeux olympiques

L'arrivée du Marathon dans le Stade panathénaïque lors des premiers jeux de l'ère moderne en 1896.

La principale compétition d'athlétisme se déroule tous les quatre ans lors des Jeux olympiques d'été. L’histoire de l'athlétisme se confond avec celle des Jeux olympiques, il fut en effet présent dès 1896 lors de la renaissance des olympiades à l'initiative du baron Pierre de Coubertin. Il fait par ailleurs partie des cinq sports ayant toujours figuré au programme olympique[74], et est celui qui comprend le plus grand nombre d'épreuves. De douze titres décernés lors des premiers jeux rénovés, le total des épreuves programmées pour les Jeux de Londres en 2012[75] s'élève à 47. Les femmes ont été autorisées à concourir pour la première fois lors des Jeux de 1928, et cela contre la volonté de Coubertin[76]. Les compétitions se déroulent dans le stade olympique, lieu des cérémonies d'ouverture et de clôture. Elles focalisent, durant le déroulement des Jeux, l'attention des spectateurs et des médias. L'athlétisme est considéré comme le « sport roi » des Jeux olympiques.

Championnats du monde

Le stade olympique de Berlin accueillant les mondiaux 2009.

Longtemps dépourvu de rendez-vous mondiaux puisque les Jeux olympiques tenaient lieu de compétition suprême, l'athlétisme consacra sa grande mue par la tenue de ses premiers championnats du monde à Helsinki en juillet 1983, sur une idée de son président de l'époque Primo Nebiolo. Ce rendez-vous mondial désigne un champion du monde pour chaque discipline. Depuis 1991 la compétition est devenue bisannuelle, encadrant l'année olympique. La quinzième édition est organisée en 2015 à Pékin. En marge de cet événement, le cross-country bénéficie de ses propres championnats du monde disputés chaque année durant l'hiver (tous les deux ans depuis 2011). L'épreuve, sous la forme d'un cross long et d'un cross court, récompense les meilleurs athlètes individuels ainsi que la meilleure équipe. Les championnats du monde d'athlétisme en salle ont lieu également tous les deux ans, en alternance avec la compétition disputée en plein air. Une première édition s'est tenue en 1985 à Paris sous le nom de Jeux mondiaux indoor, mais l'appellation officielle de championnats du monde en salle est donnée pour la première fois en 1987 à Indianapolis.

Championnats continentaux

Les fédérations continentales organisent leurs propres championnats visant à récompenser leurs meilleurs athlètes. Des championnats d'Europe sont ainsi organisés tous les quatre ans[77] par l'Association européenne d'athlétisme, au milieu d'un cycle olympique. La première édition eu lieu en 1934 à Turin et la dernière en date s'est tenue en 2018 à Berlin, la compétition ayant adopté un cycle bisannuel à partir de 2012, en alternance avec les championnats du monde[78]. Depuis 1966, des championnats d'Europe en salle sont disputés tous les deux ans. Les autres fédérations organisent également leur propre compétition en plein air, à l'image des championnats d'Afrique ou des championnats d'Asie. Les championnats du monde et/ou d’Europe de cross, de marche, de semi-marathon et de marathon font l’objet de classements par équipes.

Meetings

Le Meeting d'Oslo fait partie des 14 Ă©tapes de la Ligue de diamant 2010.

Outre les Jeux olympiques, les championnats du monde, les championnats d’Europe et les championnats nationaux, l’athlétisme se décline également sous la forme de rencontres internationales appelées meetings. Elles s'appuient sur des partenaires publics ou des sponsors privés, et fonctionnent sur un programme réduit de quelques épreuves. Les athlètes participants sont invités par les organisateurs. Les meetings[59] sont organisés au niveau international, national et régional, et utilisent le système des primes d'engagement et des primes de performances. De très nombreux meetings d’athlétisme existent et sont classés par label en fonction de l'importance et du prestige de la compétition[79].

Avant 2010

Le circuit de la Golden League, intégré dans le Tour mondial d'athlétisme (World Athletics Tour) de 1998 à 2009 regroupe les « meilleurs » athlètes de l'année et bénéficie d'une importante couverture médiatique (retransmission télévisée) et de dotations importantes. En 2008, l'épreuve était composée de 6 meetings européens : Oslo, Rome, Paris, Zurich, Bruxelles et Berlin, la finale de la saison ayant lieu à Monaco. Les athlètes parvenant à remporter une même épreuve lors de tous ces meetings se partagent un « jackpot » d'un million de dollars en lingots d'or[80]. Les six épreuves féminines et six épreuves masculines sont choisies par l'IAAF.

Les autres meetings, moins prestigieux que la Golden League, sont ensuite classés (par ordre décroissant) par l'IAAF en Super grand prix, puis en Grand prix. Ils doivent répondre à plusieurs critères : la qualité des infrastructures, la logistique, une dotation minimale, et une présence obligatoire d'athlètes en fonction de leur classement. Les autres meetings ne permettent pas aux athlètes de marquer des points au classement IAAF. La Finale mondiale[81] regroupant les meilleurs athlètes de l'année est disputée en fin d'année jusqu'en 2009.

Depuis 2010

À partir de 2010, pour renforcer la popularité de l'athlétisme hors de l'Europe, la Golden League disparaît au profit de la Ligue de diamant qui regroupe 14 meetings en Europe, Moyen-Orient, Asie et aux États-Unis. Contrairement à la Golden League, à chaque épreuve (16 épreuves masculines et 16 épreuves féminines) sont attribués des points en fonction de la place obtenue. À la fin des 14 meetings, le premier de chaque catégorie remporte un diamant de 4 carats.

Les catégories Super Grand Prix et Grand Prix ont également disparu et été remplacées par une catégorie unique : l'IAAF World Challenge qui regroupe 13 meetings sur tous les continents en 2016[82]. Ces meetings sont moins prestigieux que ceux de la ligue de diamant.

Championnats nationaux et interclubs

Chaque pays organise ses propres championnats pour déterminer les meilleurs athlètes par discipline. Les championnats de France d'athlétisme sont organisés tous les ans par la Fédération française d'athlétisme. Ils rassemblent des athlètes par clubs et se déclinent par catégories d'âge (cadets, juniors, espoirs et élite). Des championnats interclubs sont également disputés au niveau départemental et régional, avec des qualifications aboutissant au plus haut niveau.

Les championnats nationaux peuvent également servir d'épreuve qualificative à une future compétition internationale. Aux États-Unis, les « U.S. trials » voient s'affronter les meilleurs athlètes américains. En sprint, le système de sélection s'avère souvent impitoyable puisque certaines finales sont de même niveau que les finales mondiales.

Autres compétitions

D'autres compétitions par équipes sont organisées, elles portent souvent le nom de « Coupe ». On peut citer notamment la Coupe du Monde des nations qui regroupe des équipes de continents, la Coupe du monde de marathon ou la Coupe du monde de marche. Au niveau continental, la Coupe d'Europe d'athlétisme est une épreuve par équipes regroupant les huit meilleures équipes du continent depuis 1965. Disputée sur deux journées, elle récompense à l'issue d'un classement final les meilleures nations masculines et féminines européennes, et permet de refléter la réelle valeur athlétique d'un pays. La coupe d'Europe est disputée tous les ans depuis 1993[85], et est régie par l'EAA.

Les « matchs internationaux » sont des rencontres opposant des équipes nationales sur un programme pratiquement complet. Ces épreuves constituaient les compétitions majeures dans la période allant de l'après-guerre à la première édition des Championnats du monde, surtout lors des années non olympiques. Les rencontres entre les équipes des États-Unis et d'URSS étaient souvent considérées comme un événement majeur de la saison d'athlétisme. La France essaye de redonner un peu de gloire à ce type de compétition par l'intermédiaire du DécaNation. Autres compétitions internationales, les Jeux du Commonwealth, les Jeux Méditerranéens, ou les Jeux de la Francophonie sont souvent issues d'organisations historiques ou politiques. Les Universiades, les Goodwill Games (tombés aujourd'hui en désuétude) sont des compétitions multisports organisées sur le modèle des Jeux olympiques[86].

Grands noms de l'athlétisme

En 2000, le livre édité par le quotidien sportif français L'Équipe, 100 champions pour un siècle de sport[87], établissait un classement des 100 sportifs du siècle, parmi lesquels l'athlétisme était le sport le plus représenté. Par ailleurs, en 1999, l'IAAF désigna les champions d'athlétisme du XXe siècle[88]. Chez les hommes, l'Américain Carl Lewis devança son compatriote Jesse Owens alors que la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen fut récompensée chez les femmes.

Hommes

Chez les sprinteurs, l'Américain Carl Lewis est sans conteste l'athlète ayant marqué le plus la discipline par l'ampleur de son palmarès. Fort de ses neuf titres olympiques (dont quatre au saut en longueur) et de ses huit titres de champions du monde, il a réussi à asseoir sa domination pendant près de deux décennies, il codétient avec Usain Bolt la performance d'avoir réussi pendant deux olympiques de suite à garder son titre dans trois disciplines différentes : le 100 m, 200 m et le 4 × 100 m[89]. Jesse Owens s'assure une place dans l'histoire du sport en obtenant quatre titres olympiques aux Jeux de 1936[90]. Parmi les autres sprinters de renom, on peut citer Ray Ewry, Alvin Kraenzlein, Jim Hines, Tommie Smith, Valeriy Borzov, Pietro Mennea, et plus récemment Butch Reynolds, Frank Fredericks, Donovan Bailey, Maurice Greene et Michael Johnson.

Les finlandais volants, surnom donnĂ© entre autres aux athlètes Paavo Nurmi, Ville Ritola ou Hannes Kolehmainen, règnent sur les courses de fond et de demi-fond dans la première moitiĂ© du XXe siècle. Le TchĂ©coslovaque Emil Zátopek entre dans la lĂ©gende en s'adjugeant le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon lors des Jeux de 1952. Les autres lĂ©gendes de l'endurance sont entre autres les Éthiopiens Abebe Bikila et Haile Gebrselassie, le Français Alain Mimoun, l'Australien Herb Elliott, les Britanniques Sebastian Coe et Steve Ovett, le NĂ©o-ZĂ©landais Peter Snell, le KĂ©nyan Kipchoge Keino, l'autre Finlandais Lasse VirĂ©n, les Marocains SaĂŻd Aouita et Hicham El Guerrouj, l’AlgĂ©rien Noureddine Morceli ou encore l'AmĂ©ricain Mal Whitfield.

Dans les concours, plusieurs athlètes ont définitivement acquis le statut de « légende » de l'athlétisme. On peut citer notamment les Soviétiques Valeriy Brumel et Viktor Saneïev, ainsi que les Américains Al Oerter, Bob Beamon et Dick Fosbury. Plus récemment, Jonathan Edwards, Lars Riedel, Javier Sotomayor, Mike Powell, Jan Železný et Sergueï Bubka ont dominé chacun leur spécialité. Dans les autres épreuves, on retiendra parmi les grands noms de l'histoire du sport les décathloniens Jim Thorpe et Daley Thompson ainsi que les marcheurs Volodymyr Holubnychy et Robert Korzeniowski.

Aujourd'hui, le Britannique Mohamed Farah, succĂ©dant Ă  l'Éthiopien Kenenisa Bekele, domine le fond mondial. Les KĂ©nyans, comme David Rudisha ou Ezekiel Kemboi, règnent sur le demi-fond. Depuis 2008, le JamaĂŻcain Usain Bolt rĂ©alise des performances exceptionnelles sur le sprint. Aux Jeux olympiques de PĂ©kin, il remporte les Ă©preuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 Ă— 100 m en Ă©tablissant pour chaque Ă©preuve un nouveau record du monde et rĂ©Ă©dite aux Jeux olympiques de Londres, quatre annĂ©es plus tard[91]. Aux Jeux olympiques de Rio 2016, Usain Bolt remporte encore une fois les 3 Ă©preuves, totalisant 9 mĂ©dailles de prestige en athlĂ©tisme[92]. Cependant, après la disqualification de l'Ă©quipe de JamaĂŻque de 4 x 100 mètres des Jeux de PĂ©kin[93], celui-ci perd officiellement une mĂ©daille, rĂ©duisant son total Ă  8.

Du cĂ´tĂ© des courses « hors-stade », en 2019, Eliud Kipchoge devient le premier homme Ă  passer sous les 2 heures[94] et est considĂ©rĂ© par plusieurs comme le plus grand marathonien de l'Histoire[95].

Femmes

Depuis sa première apparition aux Jeux olympiques en 1928, l'athlĂ©tisme a Ă©galement forgĂ© au cours des dĂ©cennies ses lĂ©gendes fĂ©minines. La sprinteuse amĂ©ricaine Betty Robinson devient la première championne olympique sur 100 m[96]. Les courses rapides ont consacrĂ© notamment la NĂ©erlandaise Fanny Blankers-Koen[89], seule femme ayant remportĂ© quatre mĂ©dailles d'or en une seule olympiade, les Australiennes Betty Cuthbert et Cathy Freeman, la Polonaise Irena SzewiĹ„ska, les Est-Allemandes Marita Koch et Marlies Göhr, la Française Marie-JosĂ© PĂ©rec, et la sprinteuse JamaĂŻcaine Merlene Ottey. On peut Ă©galement citer des athlètes amĂ©ricaines telles Wilma Rudolph, Evelyn Ashford, Valerie Brisco-Hooks, Gwen Torrence, Gail Devers, ou encore Florence Griffith-Joyner dont les performances inĂ©galĂ©es font toujours l'objet de soupçons de dopage[97].

Chez les « fondeuses », les grands noms sont Jarmila Kratochvílová, Tatyana Kazankina, Maria Mutola, Gabriela Szabó, Doina Melinte, Joan Benoit, Ingrid Kristiansen, Hassiba Boulmerka, Svetlana Masterkova, Kelly Holmes et Derartu Tulu, pour ne citer qu'elles. La Britannique Paula Radcliffe collectionna les places d'honneur sur la piste avant de devenir le grand leader du marathon.

Dans les concours, l'Américaine Jackie Joyner-Kersee domina les épreuves de l'heptathlon et du saut en longueur en décrochant au total trois titres olympiques et quatre titres mondiaux. Sa principale rivale fut l'Allemande Heike Drechsler. Ulrike Meyfarth, Stefka Kostadinova, Inessa Kravets et Trine Hattestad ont également porté leur discipline au plus haut niveau.

Aujourd'hui, la Croate Blanka Vlašić en saut en hauteur, la sprinteuse américaine Allyson Felix, la perchiste russe Yelena Isinbayeva dominent dans leur spécialité. Par ailleurs, les Éthiopiennes Tirunesh Dibaba et Meseret Defar s'avèrent être les plus grandes spécialistes de fond au niveau mondial.

Athlétisme féminin

La « course des midinettes » à Paris en 1903.

L’athlĂ©tisme fĂ©minin, longtemps tenu Ă  l’écart par la FĂ©dĂ©ration internationale, a dĂ©finitivement pris sa place depuis la fin de la guerre 1939-1945[98]. Pourtant, la pratique de ce sport par les femmes remonte elle aussi aux civilisations antiques lorsque des concurrentes s’affrontaient dans des Ă©preuves d’haltères et de lancers dans l’Égypte antique, ou lorsque des scènes de courses furent dĂ©crites dans la mythologie grecque. Vers 1350 av. J.-C., Hippodomie, femme de PĂ©lops, crĂ©e des jeux exclusivement fĂ©minins appelĂ©s les Jeux d'HĂ©ra. Des compĂ©titions de courses Ă  pied s'organisent ainsi tous les quatre ans. Au XVIe siècle en Allemagne, des Ă©preuves athlĂ©tiques fĂ©minines ouvertes aux jeunes bergères sont organisĂ©es Ă  Markt Groningen. Avec la codification de l’athlĂ©tisme, les premiers meetings mettant aux prises des femmes apparaissent dès la fin du XIXe siècle. On enregistre dans les universitĂ©s amĂ©ricaines des compĂ©titions d’étudiantes, Ă  l'image des jeunes filles du Vassar College de New York en 1895. Les athlètes amĂ©ricaines prennent part Ă  des compĂ©titions nationales (universitaires) Ă  partir de 1903. Le en France, près de 2 500 ouvrières du textile participent Ă  la Course des Midinettes, Ă©preuve reliant Paris Ă  Nanterre Ă  la course ou Ă  la marche[99]. Sur un parcours de 12 km, la modiste Jeanne Cheminel s'impose en 1h10[100]. Les Finlandaises sont admises aux championnats nationaux en 1913.

Une athlète participant à une compétition d'heptathlon.

En l’absence des hommes mobilisés lors de la Première Guerre mondiale, l’émancipation du sport féminin est accélérée. C’est ainsi que des réunions sportives inter-usines ont lieu en France et au Royaume-Uni. La Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) est fondée le 18 janvier 1918 en s'appuyant notamment sur des clubs sportifs féminins fondés avant la Grande Guerre comme le Fémina Sport (1912) qui pratique déjà l'athlétisme. Alice Milliat[101] devient présidente de la FSFSF. Se heurtant au refus du baron Pierre de Coubertin et du Comité international olympique d’accueillir des athlètes féminines, Milliat décide de créer en 1921 les premiers Jeux mondiaux féminins regroupant cinq nations européennes à Monte-Carlo[102], puis les Jeux féminins à Paris en 1922 et à Göteborg en 1926. En août 1922, lors du congrès de la Fédération sportive féminine internationale (fondée en 1921), on voit l'homologation des 38 premiers records mondiaux féminins d'athlétisme[103]. Le début des années 1920 correspond également aux premières épreuves nationales et internationales féminines dans les autres nations européennes.

En 1928, l’IAAF admet la rĂ©alitĂ© de l’athlĂ©tisme fĂ©minin en dĂ©cidant d’intĂ©grer quelques Ă©preuves lors des Jeux d’Amsterdam. Dans l'Ă©preuve du 800 m, l'arrivĂ©e de certaines concurrentes Ă  bout de forces provoqua la polĂ©mique et rendit la distance non fĂ©minine jusqu'en 1960[104]. Un journaliste allemand de l'Ă©poque affirme alors : « Nous croyons que la femme ne doit pas courir sur des distances aussi grandes [...] presque toutes les concurrentes Ă©taient terrassĂ©es. Ce n'Ă©tait pas beau Ă  voir »[105]. Cette vision de la course fut nĂ©anmoins remis en cause par le CIO en 1952[106] qui considĂ©ra que ces femmes s'Ă©taient effondrĂ©es au sol plus par dĂ©ception que par rĂ©el Ă©puisement. Aux Jeux de Los Angeles de 1984, lors de l'intĂ©gration du marathon fĂ©minin au programme olympique, l'arrivĂ©e de la Suissesse Gabriela Andersen-Schiess provoque la mĂŞme polĂ©mique qu'en 1928. Totalement dĂ©shydratĂ©e, elle termine les derniers mètres en titubant et en s'effondrant sur la ligne[107], contrastant avec la victoire de Joan Benoit dans un meilleur temps qu'Emil Zátopek Ă  Helsinki en 1952.

Le contingent d'athlètes fĂ©minines ne cesse de croĂ®tre aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde et les diffĂ©rences de programme entre les hommes et les femmes se rĂ©duisent au fil des annĂ©es. La perche et le lancer du marteau ont Ă©tĂ© introduits Ă  Sydney en 2000. Aux Jeux olympiques de 2008, le 3 000 m steeple fĂ©minin a fait son apparition au programme[108].

Innovations de la discipline

Techniques

La progression des performances athlĂ©tiques au cours des siècles dĂ©coule de l'Ă©volution du matĂ©riel mais aussi des Ă©volutions techniques propres Ă  chaque Ă©preuve. Ă€ la fin du XVIIIe siècle, un gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain invente le « crouch start », technique consistant Ă  prendre le dĂ©part d'une course accroupi. Tom Burke, premier champion olympique du 100 m de l'histoire, utilise cette nouvelle mĂ©thode[109]. Aux Jeux de 1900, l'AmĂ©ricain Alvin Kraenzlein innove en rĂ©duisant le nombre de foulĂ©es entre les haies. Dans les annĂ©es 1920, des AmĂ©ricains introduisent une nouvelle technique de saut en longueur, le « hitch kick », consistant Ă  effectuer des battements de jambes en l'air durant le saut[110]. Au lancer du poids, l'AmĂ©ricain Parry O'Brien invente la technique de lancer dos Ă  l'aire de rĂ©ception, et en effectuant une rotation Ă  180°. Juste après la Seconde Guerre mondiale, des entraĂ®neurs soviĂ©tiques dĂ©veloppent les diffĂ©rentes techniques de saut en hauteur. Valeriy Brumel est l'un des premiers athlètes Ă  expĂ©rimenter la technique du « rouleau ventral » qui remplace aussitĂ´t celle des ciseaux. Quelques annĂ©es plus tard, la discipline est une nouvelle fois rĂ©volutionnĂ©e par l'apparition du « fosbury-flop », du nom de l'AmĂ©ricain Dick Fosbury qui remporte le concours de la hauteur des Jeux de Mexico en 1968 avec la technique du « saut dorsal »[89].

Entraînement

Avec l’apparition du professionnel au début du XXe siècle, les méthodes d’entraînement ne cessent de progresser. Aux États-Unis, la préparation physique des sprinters est mise au point dès les premières compétitions nationales. La technique consiste à courir à l’entraînement à allure de compétition. Au début des années 1920, le fondeur finlandais Paavo Nurmi est l'inventeur d'une méthode d'entraînement diversifiée et rigoureuse basée sur des séances d'endurance et de vitesse chronométrées[111]. Inspiré par l'exemple finlandais, l’entraîneur suédois Gosse Holmer met au point le fartlek, système où l'athlète est libre de pouvoir créer par lui-même un entraînement qui s'adapte à sa propre individualité. Holmer met en place un véritable camp d’entraînement situé en pleine nature suédoise composé d'un parcours sportif en forêt extrêmement sélectif comportant des séries de côtes et d’obstacles (tronc d’arbres, rivière...)[28]. Dans les années 1950, la technique de l’entraînement par intervalles, l'interval training, est mis au point par des médecins en Allemagne[112]. Ce système exigeant bénéficie dès l’après-guerre aux athlètes de l’Europe de l'Est, et notamment au Tchèque Emil Zátopek, coureur multi-médaillé aux Jeux olympiques. La RDA, grâce à une politique de détection précoce, de formation d'entraîneurs de haut-niveau, et de recherches en biomécanique ou en physiologie[28], produit des sprinteuses de haut niveau. En même temps, le jogging est créé en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’un nouveau programme intensif basé sur l'endurance. Cette méthode est utilisée, entre autres, par le fondeur Peter Snell dans les années 1960[113]. À Melbourne, l'Australien Herb Elliott reprend les méthodes suédoises d'avant-guerre dans un camp d'entraînement consacré à l'athlétisme.

Performances

Records

Records en athlétisme
Monde • Monde en salle • Jeux olympiques • Championnats du monde • Juniors • Cadets •
Afrique • Amérique du Nord • Amérique du Sud • Asie • Océanie • Europe

Les records du monde d'athlétisme masculins sont reconnus officiellement par l'IAAF depuis 1912. Avant cette date, les performances des athlètes étaient établies par des statisticiens sans garantie de conformité, et sans réelle réglementation pour chaque épreuve. La première liste des records du monde est publiée pour la première fois en 1914 et est composée de 53 records de course à pied, 30 records de marche et 12 records de concours. En 1936, les performances féminines sont diffusées à leur tour par l'IAAF. Ces dernières étaient régies auparavant par la FSFI, une fédération féminine autonome[114]. Depuis 1987, la Fédération Internationale d'Athlétisme prend en compte les épreuves disputées en salle. Actuellement, près d'une cinquantaine de disciplines athlétiques (dont 22 pour les femmes) reconnues font l'objet de records au niveau mondial, continental ou national. Les épreuves non reconnues sont considérées comme des « meilleures performances ».

L'homologation d'un record est soumise au respect d'un certain nombre de règles. Ce record doit d'abord avoir été établi au cours d'une compétition ou réunion figurant au calendrier et respectant les règles de la Fédération internationale. Les courses sont chronométrées électroniquement et le vent qui peut favoriser ou défavoriser les coureurs est pris en compte dans la validité d'une performance ou d'un record. La limite du vent est fixée à m positif (c'est-à-dire dans le sens de la course) par seconde. La demande d'homologation doit être faite dans les trente jours par la Fédération membre de l’IAAF représentant le pays où a été établie la performance[115].

Les organisateurs de meetings font souvent appel Ă  des « lièvres » lors d'Ă©preuves de fond. Ces athlètes doivent donner Ă  la course une allure suffisante et respecter des temps de passage dĂ©finis Ă  l’avance, pour permettre aux champions de battre un record. Dans ce cas, les lièvres bĂ©nĂ©ficient de primes de performance. En 1997, au meeting de Rome, le KĂ©nyan William Tanui remporte la somme de 15 000 dollars pour avoir participĂ© au record du monde du mile en tant que lièvre[116].

Limites

Les records du monde ont considĂ©rablement changĂ© au cours du XXe siècle, plus particulièrement dans les annĂ©es 1920 ainsi qu'Ă  partir des annĂ©es 1950. Avec le progrès technique, notamment l'Ă©volution du matĂ©riel, des mĂ©thodes d'entraĂ®nement, ainsi qu'avec l'aide du dopage, les performances athlĂ©tiques sont multipliĂ©es Ă  partir des annĂ©es 1970. Depuis plusieurs annĂ©es, les nouveaux records du monde d'athlĂ©tisme sont moins nombreux malgrĂ© l'amĂ©lioration des procĂ©dĂ©s d'entraĂ®nement et du recrutement des athlètes. Selon des Ă©tudes, les limites physiologiques de l'espèce humaine seraient atteintes dans une gĂ©nĂ©ration, soit vers 2027[117]. Ainsi, certains records du monde Ă  l'image du 100 m fĂ©minin Ă  l'actif de l'AmĂ©ricaine Florence Griffith-Joyner en 1988 (10 s 49) semblent aujourd'hui inaccessibles.

En 2009, lors de la finale du 100 m des Championnats du monde de Berlin, le JamaĂŻcain Usain Bolt a touchĂ© du doigt cette barrière en Ă©tablissant un nouveau record du monde avec un temps de 9 s 58, avec un faible vent favorable.

Dopage

La sprinteuse américaine Marion Jones a avoué en 2007 avoir eu recours au dopage.

En 2011, sur 2000 athlètes interrogés anonymement par des scientifiques, 30 % de ceux qui ont participé aux Mondiaux 2011 et 45 % de ceux qui ont participé aux Jeux panarabes déclarent s'être dopés[118].

Le dopage en athlĂ©tisme est un phĂ©nomène ancien. Les premiers cas recensĂ©s remontent au dĂ©but du XXe siècle, lors du marathon olympique de 1904, oĂą l’AmĂ©ricain Thomas Hicks bĂ©nĂ©ficia d’une injection de strychnine par son entraĂ®neur lors d’une dĂ©faillance pendant la course[119]. Cette pratique ne suscite alors aucune indignation et l’utilisation de drogues dans le sport est mĂŞme saluĂ©e. En 1941 Ă  Bâle, le comportement Ă©trange de trois coureurs Ă  l’issue d’un cross mettent en avant le problème de l’absorption d’amphĂ©tamines Ă  des fins de rĂ©sistance Ă  l’effort[120]. Aux Jeux de Londres de 1948, l’excitation et l’énervement d’Emil Zátopek après son arrivĂ©e victorieuse du 10 000 m laisse prĂ©sager aux spĂ©cialistes les risques de la prise d’une telle substance. Dans les annĂ©es 1950, des rumeurs font Ă©tat d’un dopage organisĂ© aux stĂ©roĂŻdes anabolisants par les athlètes soviĂ©tiques, puis par les AmĂ©ricains[121]. Ces soupçons sont d’ailleurs renforcĂ©s par l’apparition de nouveaux gabarits Ă  forte musculature dans les stades. Par ailleurs, le fondeur finlandais Lasse VirĂ©n fait l’objet de rumeurs Ă  son sujet concernant l’autrotransfusion, technique destinĂ©e Ă  amĂ©liorer l’oxygĂ©nation de l’organisme[122].

Les années 1970 et 1980 sont marquées par le dopage d’État, en particulier de celui des sportives d'Allemagne de l'Est. Durant cette période, les athlètes féminines de la RDA dominent le monde de l'athlétisme. Les soupçons de dopage qui existent alors sont étayés par les déclarations des quelques rares athlètes à réussir à passer à l'Ouest, comme Renate Neufeld en 1977. Depuis la chute du Mur de Berlin, de nombreuses sprinteuses ont dénoncé ce dopage institutionnalisé[123]. Ainsi, Ines Geipel demanda en 2005 à la fédération allemande de retirer des tablettes ses performances et records[124]. En outre, de nombreuses athlètes germaniques victimes de « grossesses d’État » quelques années auparavant se sont exprimées au grand jour. À l’instar des gymnastes, ces athlètes auraient été mis enceintes afin de profiter des effets physiologiques liés à la grossesse[125]. Il est toutefois possible qu'il s'agisse d'un « mythe des grossesses dopantes »[126]. Des coureurs de longue distance sont également contrôlés positifs à cette période, notamment des marathoniens convaincus de prise d’anabolisants. En 1993, les stéroïdes sont considérés par des spécialistes comme la cause des décès des athlètes Detlef Gerstenberg et Uwe Beyer[127]. Depuis 1990, le dopage institutionnalisé sous le régime de la République démocratique allemande est avéré, et les performances de certains athlètes sont remises en cause[128].

Le dopage est depuis cette époque considéré comme une tricherie et à ce titre sanctionnable. Des contrôles antidopage ont été mis en place pour tenter d'enrayer un phénomène que les instances nationales et internationales de l'athlétisme considèrent comme un fléau à la fois pour l'image des disciplines du stade et pour la santé des athlètes. L'IAAF participe à la lutte antidopage en multipliant les contrôles et le suivi des athlètes. Elle adhère par ailleurs au code de l'Agence mondiale antidopage[129].

Plusieurs athlètes de haut niveau incarnent Ă  eux seuls l'importance du dopage dans l'athlĂ©tisme. Par exemple le sprinteur canadien Ben Johnson, après une victoire et un record du monde aux 100 m des Jeux olympiques de 1988 de SĂ©oul, se voit dĂ©chu de son titre et de son record pour dopage. Après sa suspension, il est pris une nouvelle fois en 1993[130] et finit suspendu Ă  vie. En 2004, le scandale du laboratoire pharmaceutique Balco Ă©clate au grand jour[131]. Durant des annĂ©es, il a fourni Ă  des athlètes de haut niveau des substances interdites, notamment la THG, stĂ©roĂŻde anabolisant indĂ©tectable[132]. Après enquĂŞte, Victor Conte, le directeur du laboratoire, livre les noms de grands champions tels Tim Montgomery, Dwain Chambers ou Marion Jones. Cette dernière met fin en octobre 2007 Ă  plusieurs annĂ©es de soupçons et rumeurs en avouant avoir eu recours au dopage[133] - [134]. Elle est condamnĂ©e Ă  six mois de prison ferme en janvier 2008 pour parjure[135]. D'autres grandes figures de l'athlĂ©tisme ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par l'IAAF ces dernières annĂ©es pour dopage. On peut citer notamment le cas du sprinteur Justin Gatlin[136] ou des coureurs de demi-fond HezekiĂ©l Sepeng[137] et SĂĽreyya Ayhan[138].

Économie

Chaussure dorée portée par Michael Johnson lors des Jeux d'Atlanta. Le marché de la chaussure de sport représente d'énormes enjeux économiques.

Les retombĂ©es Ă©conomiques de l'athlĂ©tisme reposent surtout sur les grands Ă©vĂ©nements organisĂ©s par l'IAAF. Les Championnats du monde d'athlĂ©tisme attirent les spectateurs et les tĂ©lĂ©spectateurs Ă  travers le monde, et par la mĂŞme occasion de nombreux sponsors. Aux Championnats du monde 2003 organisĂ©s Ă  Paris, une autre compĂ©tition se dĂ©roule en coulisse, celle des grands Ă©quipementiers sportifs mondiaux. Profitant de l'attention suscitĂ©e par l'Ă©vĂ©nement, les trois grandes marques du secteur (Nike, Reebok et Puma) choisissent de renforcer le sponsoring auprès des athlètes Ă  forte notoriĂ©tĂ© afin de promouvoir leurs produits et d'acquĂ©rir de nouvelles parts de marchĂ©, notamment dans le secteur des chaussures de sport auprès du jeune public[139]. La fĂ©dĂ©ration jamaĂŻcaine d'athlĂ©tisme conclut Ă  cette occasion un partenariat privilĂ©giĂ© avec la marque allemande Puma. En 2010, Puma reconduit le contrat le liant Ă  Usain Bolt pour 3 ans et 24 millions de dollars, un montant Ă©quivalent Ă  celui entre Cristiano Ronaldo et Nike (32 millions de dollars sur 4 ans)[140]. Toutefois, les salaires des athlètes restent bien en dessous de ceux touchĂ©s dans le football, le basket ou le tennis.

Un grand championnat d'athlĂ©tisme permet aujourd'hui Ă  une ville organisatrice de bĂ©nĂ©ficier d'importantes retombĂ©es Ă©conomiques, par l'intermĂ©diaire de la billetterie, des sponsors et des droits de tĂ©lĂ©vision. Par ailleurs, il reprĂ©sente pour la ville hĂ´te un afflux Ă©conomique liĂ© Ă  l'industrie du tourisme[141]. Les meetings d'athlĂ©tisme attirent Ă©galement les sponsors, Ă  l'image du Meeting Gaz de France de Saint-Denis dont la manne financière du partenaire principal reprĂ©sente 200 000 â‚¬ en 2007. Les sponsors du marathon de Paris doivent quant Ă  eux dĂ©bourser 400 000 â‚¬[142].

Culture

Athlète, copie romaine d'un original attribué à Lysippe.

L'esthétique de la discipline inspire l'école grecque des sculpteurs qui signent de très nombreuses représentations d'athlètes en plein effort. En littérature, les Grecs dédient également nombre de poèmes et autres pièces de théâtre aux athlètes. Le poète Pindare, au premier chef, offre des odes aux principaux vainqueurs olympiques. Le sophiste Hippias d'Élis, Aristote, Ératosthène et Phlegon de Tralle consacrent même du temps à compléter les listes des vainqueurs olympiques, déjà incomplètes au IVe siècle avant notre ère[143].

De nombreux textes ont mis en avant le thème de l'athlétisme. L'écrivain José-Maria de Heredia fit l'éloge du coureur dans l'une de ses poésies[144]. Au XXe siècle, des auteurs comme Henry de Montherlant (Les Olympiques, 1924), Raymond Boisset, (À vos marques !, 1949) et Yves Gibeau (La Ligne droite, 1956), introduisent l'athlétisme dans la littérature française.

Dans le domaine du cinéma, on citera deux films majeurs ayant pour sujet principal l'athlétisme. Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl sur les Jeux olympiques d'été de 1936 et Les Chariots de feu, de Hugh Hudson, qui retrace, de manière romancée, les parcours de l'Anglais Harold Abrahams et de l'Écossais Eric Liddell avant et pendant les Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris. De nombreux autres films traitent d'athlétisme, notamment Le Chevalier du stade (1951) où Burt Lancaster campe Jim Thorpe, Prefontaine (1997) et Without Limits (1998) sur la vie de Steve Prefontaine, coureur de fond américain, Le Vainqueur (1980) et Ralph (2004).

MĂ©dias

Presse Ă©crite

Le Miroir de l'athlétisme fut le journal de référence de l'athlétisme en France. Proche du Parti communiste français, le magazine fut créé au début des années 1960 et compta parmi ses chroniqueurs d'anciennes gloires de l'athlétisme tels Jules Ladoumègue. Aujourd'hui, Athlétisme magazine fait partie des derniers médias écrits spécialisés de la discipline. Aux États-Unis, le magazine Track and Field News fait figure de référence en la matière, et s'autoproclame la « Bible du Sport ».

MĂ©dias audiovisuels

Les grands Ă©vĂ©nements de l'athlĂ©tisme peuvent ĂŞtre vus par le tĂ©lĂ©spectateur en direct ou avec un dĂ©calage dans Ă  peu près tous les pays et les territoires de la planète et ils gĂ©nèrent une audience Ă©levĂ©e. La retransmission des championnats du monde d'athlĂ©tisme 2003 Ă  Paris (Saint-Denis) a Ă©tĂ© suivie par des millions de tĂ©lĂ©spectateurs[145], dont 5,4 millions en France pour une population d'environ 60 millions d'individus. La prĂ©sence au sommet de Carolina KlĂĽft, de Christian Olsson a accru l'intĂ©rĂŞt en Suède avec 45 heures de diffusion, 2,2 millions de tĂ©lĂ©spectateurs pour une population de neuf millions d'habitants. L'Allemagne (83 millions d'habitants) a connu une audience maximale de 4,4 millions de tĂ©lĂ©spectateurs.

Lors des Championnats d'Europe d'athlĂ©tisme 2002 Ă  Munich, la Suède a vu au plus 1,8 million de tĂ©lĂ©spectateurs regarder la retransmission, pour 3,1 millions de tĂ©lĂ©spectateurs français et 5,9 millions de tĂ©lĂ©spectateurs allemands. En aoĂ»t 2009, la finale du 200 mètres masculin aux Championnats du monde, remportĂ©e par Usain Bolt, a Ă©tĂ© suivie en France par 4,7 millions de tĂ©lĂ©spectateurs[146].

Les Ă©preuves d'athlĂ©tisme aux Jeux olympiques de 2012 ont rĂ©alisĂ© des audiences record, avec notamment 2 milliards de tĂ©lĂ©spectateurs pour la victoire de Usain Bolt sur 100 mètres[147]. En France, les finales du 100 mètres et 200 mètres hommes ont rĂ©uni respectivement 9,6 et 9,3 millions de tĂ©lĂ©spectateurs[148] ; celle du 3 000 mètres steeple masculin, 9,3 millions (49,5 % de part de marchĂ©) ; tandis que le concours du saut Ă  la perche masculin a Ă©tĂ© suivi par 8,7 millions de personnes (48,6 % de part de marchĂ©)[149]. En Grande-Bretagne, 17,1 millions de tĂ©lĂ©spectateurs ont assistĂ© Ă  la victoire du Britannique Mo Farah sur 10 000 mètres[150].

Notes et références

  1. Wojciech Liponski (s.d.), L'encyclopédie des sports, Poznan, Atena, 2003 (éd. fra., Paris, Grund et UNESCO, 2005), p. 33, (ISBN 978-2-7000-1227-9)
  2. (fr) « La naissance légendaire du premier stade », sur arena-stadium.eu.org (consulté le )
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Annexes

Bibliographie

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    • Violaine Vanoyeke, La Naissance des Jeux olympiques et le Sport dans l'AntiquitĂ©, Paris, Les belles lettres, 1992 (ISBN 978-2-251-33812-5)
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Articles connexes

Liens externes

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