Stade panathénaïque
Le Stade panathénaïque (en grec moderne : Παναθηναϊκό Στάδιο / Panathinaïkó stádio, « stade de tous les Athéniens ») est un stade antique d’Athènes, rénové pour les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896. Son nom usuel en grec, Καλλιμάρμαρο / Kallimármaro (« d’un beau marbre »), fait référence au marbre dont il est revêtu.
Παναθηναϊκό στάδιο
Construction |
- |
---|---|
Inauguration | |
Architecte | |
Rénovation |
Clubs résidents | |
---|---|
Propriétaire |
Gouvernement grec |
Administration |
Surface | |
---|---|
Capacité |
45 000 actuellement |
Patrimonialité |
Site archéologique de Grèce (d) |
Coordonnées |
37° 58′ 06″ N, 23° 44′ 28″ E |
---|
La piste de forme allongée est typique du stade antique (d'une longueur de 200 m environ, où le virage était très serré). Il se situe entre deux collines recouvertes de pinèdes, dans une conque, entre le quartier de Pangráti et celui de Mets.
Histoire
Antiquité
La construction du stade eut lieu sous l'impulsion de l'homme d'État Lycurgue, au cours de la période de renouveau ayant suivi la défaite d'Athènes à Chéronée ; il fut inauguré au cours de l'été -330 à l'occasion des grandes Panathénées auxquelles il servit de cadre par la suite[1].
Le biographe d'Hadrien rapporte que l'empereur organisa à Athènes des jeux consistant en une chasse comportant mille bêtes sauvages[2], peut-être en 132 à l'occasion de la création du Panhellénion[3].
Le stade fut rénové et agrandi vers 140 grâce à l'évergète (bienfaiteur public) et rhéteur Hérode Atticus, né à Marathon. Entièrement reconstruit en marbre, il est alors cité comme un véritable miracle par les historiens antiques, comme Pausanias, qui affirme que sa construction a presque épuisé les carrières du mont Pentélique[4], ou encore Philostrate. Il pouvait accueillir à cette époque environ 50 000 personnes[5].
Après l'interdiction des cérémonies païennes et des spectacles sanglants par l'empereur Théodose Ier à la fin du IVe siècle, le stade, abandonné, tomba en ruine. Progressivement, sa fonction fut oubliée, un champ de blé recouvrit son site[6] et son revêtement de marbre disparut, réutilisé pour d'autres constructions[7].
Période contemporaine
Après l'indépendance de la Grèce, des fouilles archéologiques entreprises dès 1836 mirent au jour des vestiges du stade d'Hérode Atticus. En 1869-1870, des fouilles plus systématiques furent conduites par l'architecte d'origine allemande Ernst Ziller[8]. En 1870 et 1875, le site accueillit les Jeux olympiques de Záppas, tentative de recréation des Jeux olympiques antiques financée par le mécène grec Evángelos Záppas[7] et qui rassembla quelque 30 000 spectateurs[9].
En vue des Jeux olympiques de 1896, le gouvernement grec, par l'entremise du prince héritier Constantin, demanda à Georges Averoff, homme d'affaires grec établi en Égypte, de financer la seconde reconstruction du stade[10]. En s'appuyant sur les découvertes de Ziller, l'architecte Anastásios Metaxás élabora un plan de reconstruction[11]. L'édifice, rebâti en marbre pentélique, « se distingue par son haut degré de fidélité à l'antique monument d'Hérode[7] ». Averoff donna 920 000 drachmes pour le projet[10] - [12]. En hommage à sa générosité, une statue à son effigie fut inaugurée le 5 avril 1896 à l'entrée du stade[13], où elle est toujours visible.
Lors des championnats du monde d'athlétisme 1997, il a été utilisé pour la cérémonie d'ouverture où se produit Vangelis, qui réunit 90 000 personnes et pour l'arrivée du marathon. Après avoir été à nouveau restauré, il a accueilli lors des XXVIIIes Jeux olympiques de l'ère moderne les épreuves de tir à l'arc et l'arrivée des deux marathons, dont la dernière épreuve des Jeux, le . Sa capacité était de 5 720 spectateurs pour le tir à l'arc (du 15 au 21 août) et de 28 400 spectateurs pour l'arrivée des marathons (les 22 et 29 août).
Références
- Habicht 2000, p. 43.
- Spartianus, « Vie d'Hadrien », Histoire Auguste, ch. 18.
- Paul Graindor, Athènes sous Hadrien, p. 53.
- Description de la Grèce, Livre 1, ch. XIX.
- (en) Richard Ernest Wycherley, The Stones of Athens, Princeton University Press, , p. 215.
- Darling 2004, p. 134.
- (en) « Panathenaic Stadium - History », Comité olympique hellénique, .
- Tobin 1993, p. 82.
- Young 1996, chapitre 4.
- Young 1996, p. 128.
- (en) Joanna Kakissis, « 36 Hours in Athens », The New York Times, (lire en ligne).
- Darling 2004, p. 135.
- (en) « George Averoff Dead: A Benefactor of Greece and Egypt », The New York Times, (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
- Christian Habicht (dir.) (trad. de l'allemand par Denis Knoepfler), Athènes hellénistique. : Histoire de la cité d'Alexandre le Grand à Marc Antoine [« Athen. Die Geschichte der Stadt in hellenistischer Zeit »], Les Belles Lettres, coll. « Histoire » (1re éd. 2006), 608 p. (ISBN 978-2-251-38077-3).
- (en) Janina K. Darling, Architecture of Greece, Greenwood Publishing Group, , 237 p. (ISBN 978-0-313-32152-8, lire en ligne), « Panathenaic Stadium, Athens », p. 133-135.
- (en) Jennifer Tobin, « Some New Thoughts on Herodes Atticus's Tomb, His Stadium of 143/4, and Philostratus VS 2.550 », American Journal of Archaeology, vol. 97, no 1, , p. 81-89 (JSTOR 505840).
- (en) David C. Young, The Modern Olympics : A Struggle for Revival, Johns Hopkins University Press, , 272 p. (ISBN 0-8018-7207-3).
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ressource relative à l'architecture :
- Ressource relative à la musique :