Accueil🇫🇷Chercher

Bob Beamon

Robert Beamon dit Bob Beamon ( à Jamaica dans le Queens à New York[1]) est un athlète américain, spécialiste du saut en longueur.

Bob Beamon
Image illustrative de l’article Bob Beamon
Bob Beamon en 2018
Informations
Disciplines Saut en longueur
Nationalité Américain
Naissance
Lieu de naissance JamaĂŻca, New-York
Taille 1,91 m
Surnom L'araignée de l'espace
Club Houston Striders
Records
Détenteur du record du monde de la longueur pendant 23 ans (1968-1991) et actuel détenteur du record olympique
Distinctions
Élu au Temple de la renommée de l'athlétisme des États-Unis en 1977
Palmarès
Jeux olympiques 1 0 0

Il est connu pour son record du monde rĂ©alisĂ© lors des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1968 de Mexico, restĂ© en vigueur jusqu'en 1991. En effet, il sauta Ă  8,90 m, distance incroyable pour l'Ă©poque (les officiels durent ressortir leur dĂ©camètre, les viseurs optiques n'Ă©tant pas rĂ©glĂ©s pour prendre en compte cette distance). D'un seul saut, le record du monde progressait de 55 cm. Le style singulier de Beamon lui valut le surnom d'« AraignĂ©e de l'espace »[1].

Biographie

Début de carrière

Beamon perce au plus haut niveau en 1967, rĂ©alisant 8,11 m en plein air et 8,20 m en salle. Lors des Jeux panamĂ©ricains de 1967, il remporte la mĂ©daille d'argent avec un saut Ă  8,07 m, s'inclinant de plus de 20 cm face Ă  son compatriote Ralph Boston.

Il rĂ©alise ensuite une excellente saison 1968, battant le record du monde en salle avec 8,30 m et devenant champion des États-Unis en hissant son record personnel Ă  8,33 m. Il remporte de plus le concours de la longueur des sĂ©lections olympiques amĂ©ricaines avec un bond Ă  8,39 m, supĂ©rieur au record du monde (8,35 m), mais non homologuĂ© en raison d'un vent trop favorable.

L'incroyable record du monde

Bob Beamon lors des Jeux olympiques de 1968.

Aux Jeux olympiques de Mexico, Bob Beamon se prĂ©sente donc parmi les favoris du concours du saut en longueur. Mais Ă  Mexico, il a affaire Ă  forte partie : les trois autres principaux favoris sont le Gallois Lynn Davies, champion olympique et champion d'Europe en titre, ainsi que ceux qui sont sans doute les deux meilleurs sauteurs en longueur des annĂ©es 1960 : le SoviĂ©tique Igor Ter-Ovanessian et l'AmĂ©ricain Ralph Boston. Les deux hommes sont alors codĂ©tenteurs du record du monde avec 8,35 m.

Ă€ Mexico, Beamon rĂ©alise 8,19 m dans les qualifications, Boston est le seul Ă  faire mieux avec 8,27 m.

La finale du saut en longueur dans le stade olympique de Mexico a lieu le 18 octobre 1968, sous la menace d’un temps orageux et après une soirĂ©e durant laquelle Bob Beamon avoua par la suite avoir tentĂ© d’oublier dans l’alcool ses soucis personnels et le contexte pesant entourant les athlètes noirs amĂ©ricains après le geste de protestation effectuĂ© la veille sur le podium du 200 m par John Carlos et Tommie Smith. Bob Beamon, dossard numĂ©ro 254, est le premier finaliste Ă  s’élancer, Ă  15 h 45, sous les yeux des seize autres concurrents.

Dès le premier essai, après une course d'Ă©lan très rapide, il effectue un saut parfait et atterrit au-delĂ  de la zone mesurĂ©e habituellement puis comme emportĂ© par son Ă©lan il effectue trois petits sauts pieds joints. SĂ»rs d’une planche parfaite, et donc de l’exploit, les juges de l'IAAF, Adriaan Paulen et Arthur Takac[1] doivent recourir Ă  un mètre Ă  bande mĂ©tallique, avant d’annoncer le nouveau record du monde : 8,90 m, soit 55 cm de plus que le prĂ©cĂ©dent record. Rarement dans l'histoire de l'athlĂ©tisme un record a Ă©tĂ© battu aussi largement. Ce vol inattendu est immĂ©diatement qualifiĂ© de « saut du XXe siècle »[1]. Ă€ peine commencĂ©, après le premier bond du premier concurrent, le concours des Jeux de Mexico Ă©tait dĂ©jĂ  terminĂ©, d'autant plus que la pluie se met Ă  tomber, gĂŞnant les autres concurrents. Beamon effectue un deuxième saut Ă  8,04 m puis cesse de concourir. Boston, Ter-Ovanessian et Davies, assommĂ©s par la performance de Beamon, sont très dĂ©cevants : Boston se classe 3e avec 8,16 m, Ter-Ovanessian 4e avec 8,12 m et Davies seulement 9e avec 7,94 m. L'Allemand Klaus Beer en profite pour remporter la mĂ©daille d'argent Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale avec 8,19 m, soit 71 cm derrière le vainqueur, un Ă©cart record qui ne semble pas près d'ĂŞtre battu.

Connaissant mal le système mĂ©trique, Beamon, exclu des compĂ©titions universitaires peu avant les Jeux pour avoir refusĂ© de courir avec ses partenaires blancs jugĂ©s irrespectueux, doit attendre que son coĂ©quipier Ralph Boston lui convertisse la distance en pieds (soit 29 pieds et 2,5 pouces) pour comprendre. Il venait de prendre sa revanche et s’effondra sur la piste, emportĂ© par une Ă©motion incontrĂ´lable et contagieuse. Sa postĂ©ritĂ© est dĂ©sormais assurĂ©e par la langue anglaise, l’adjectif sportif « beamonesque » y dĂ©signant depuis un « exploit tellement supĂ©rieur aux prĂ©cĂ©dents qu'il dĂ©passe l'imagination » (CIO).

Les spĂ©cialistes annonçaient que la piste synthĂ©tique (pour la première fois aux Jeux olympiques), l'altitude, et la teneur en oxygène Ă  Mexico aidant, les records du monde pourraient tomber. Ce fut le cas dans toutes les courses d'athlĂ©tisme masculin jusqu’au 400 m, y compris les relais et les haies, ainsi qu'au triple saut oĂą le record du monde est battu plusieurs fois durant le concours. Pour le saut en longueur, Ă©tant donnĂ© les conditions favorables et le niveau des compĂ©titeurs, le record du monde Ă©tait d'autant plus menacĂ©. Un nouveau record aux alentours de 8,50 m paraissait envisageable. Mais la performance de Beamon dĂ©passa de loin tout ce qui Ă©tait imaginĂ©.

Lors du saut de Beamon, le vent a Ă©tĂ© mesurĂ© favorablement Ă  2 mètres par seconde, soit exactement la limite maximale autorisĂ©e.

Il faut attendre 1991 pour que Mike Powell (8,95 m lors d'un concours face Ă  Carl Lewis pendant les championnats du monde de Tokyo) fasse reculer Beamon dans la liste des dĂ©tenteurs du record du monde de saut en longueur. Le record de Beamon a tenu 22 ans et 10 mois, soit moins que les 8,13 m de Jesse Owens rĂ©alisĂ©s en 1935, record qui a tenu 25 ans et 2 mois, avant d'ĂŞtre battu par Ralph Boston en 1960, et moins que le record de Powell qui tient toujours depuis 1991. Aujourd'hui la performance de Beamon est encore record olympique.

Vie après les Jeux de Mexico

Bob Beamon en 1968.

L'annĂ©e suivante, Beamon rĂ©ussit un saut Ă  8,20 m aux championnats nationaux amĂ©ricains, puis il passe professionnel. Il fait par la suite du golf et ouvre une sociĂ©tĂ© de communication pour tirer bĂ©nĂ©fice de sa notoriĂ©tĂ©[1].

En 1969, il fut sélectionné par les Suns de Phoenix à la Draft de la NBA, mais ne joua jamais professionnellement au basket-ball[2] - [3].

En 1972, il passe un diplôme de sociologie à l'Université Adelphi[4].

Palmarès

Records

Notes et références

  1. Alain Billouin - préface de Serguei Bubka, 100 Dieux du Stade, Paris, Solar - code S03198, coll. « Athlétisme », , 119 p. (ISBN 2-263-03198-7), page 80
  2. (en) « 1969 NBA Draft », sur www.basketball-reference.com (consulté le )
  3. (en) « Draft Oddities », sur www.nba.com (consulté le )
  4. (en) « The HistoryMakers ROBERT BEAMON », sur The HistoryMakers (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.