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Pari sportif

Le pari sportif est un jeu d'argent sur la prédiction d'un évÚnement lors d'une rencontre sportive. Il existe de nombreux types de paris, dont les plus simples consistent à parier sur la victoire d'une équipe ou d'un sportif. Chaque pari a une cote et c'est elle qui permet de connaßtre à l'avance, en fonction de la somme misée, le montant gagné si l'événement se produit.

En notation dĂ©cimale, si on mise 10 € sur l'Ă©quipe A dont la cote est de 1,2 par exemple :

  • Si A gagne, la somme rĂ©cupĂ©rĂ©e (gain) est de 12 €, soit une plus-value de 2 € (+ 20 %) ;
  • Si A ne gagne pas, la somme misĂ©e est perdue, soit 10 €.

Les paris sont proposés par des bookmakers qui sont des organismes autorisés à proposer aux joueurs de parier. En français et avec l'essor des jeux d'argent sur internet, le terme de bookmaker fait généralement référence au site de paris en ligne.

Les paris sportifs Ă©taient le monopole en France de la Française des jeux et du Pari mutuel urbain jusqu'au , la veille de l'ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud (cf. Jeux de pronostics en France). À compter de cette date, l'AutoritĂ© de rĂ©gulation des jeux en ligne (ARJEL) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  la suite de la loi relative Ă  l'ouverture Ă  la concurrence des jeux d'argent et de hasard en ligne[1]. Elle a Ă©tĂ© remplacĂ© par l’AutoritĂ© nationale des jeux (ANJ) en 2019. Son rĂŽle est de rĂ©guler le marchĂ© et de dĂ©livrer des agrĂ©ments officiels aux opĂ©rateurs sur le territoire français[2].

Histoire

Les paris sportifs se pratiquaient dĂ©jĂ  en GrĂšce antique et au Moyen Âge pour les tournois. En France, le premier type de pari a Ă©tĂ© le pari mutuel en 1865, puis a Ă©tĂ© lĂ©galisĂ© en 1887 sous le nom de Pari mutuel urbain[3].

Les paris sportifs dans le football datent des annĂ©es 1920, de maniĂšre lĂ©gale et illĂ©gale[4]. À cette Ă©poque, le parieur remplit un bulletin, appelĂ© grille pour une dizaine de matchs d'une journĂ©e de championnat : pour chacun des rencontres, il note 1, 2 ou N en fonction du pronostic qu'il rĂ©alise, dans l'ordre respectif une victoire de l'Ă©quipe Ă  domicile, une victoire de l'Ă©quipe adverse ou un match nul[4]. Ainsi, deux modĂšles Ă©conomiques ont Ă©mergĂ© en Europe. Le premier fait Ă©merger de nombreux acteurs et crĂ©e un marchĂ© concurrentiel, comme ce fut le cas en Angleterre. L'autre modĂšle, plutĂŽt social-dĂ©mocrate, rend les entreprises illĂ©gales et crĂ©e un monopole d'État, comme ce fut le cas en SuĂšde[4].

Cotes

La cote d'un pari est une retranscription de la probabilité que l'évÚnement se produise.

La cote permet de savoir quel serait le gain en cas de réalisation de l'évÚnement (victoire d'une équipe, nombre de buts marqués, etc.). Celle-ci est calculée et proposée par les bookmakers en fonction de leurs estimations des probabilités de survenance de l'évÚnement en se basant notamment sur des données statistiques, l'historique des rencontres et de maniÚre générale toutes les informations disponibles pertinentes.

Elle tient également compte de la répartition (prévisionnelle ou réelle) des sommes misées par les parieurs. Les cotes proposées peuvent donc varier au cours du temps en fonction de ces critÚres.

Notation des cotes

La cote du pari peut ĂȘtre exprimĂ©e selon trois notations diffĂ©rentes : europĂ©enne, anglaise ou amĂ©ricaine. Le tableau ci-dessous donne un exemple simple des diffĂ©rentes notations de cotes pour une mĂȘme rencontre entre deux Ă©quipes A et B avec les gains et plus-values possibles en cas de victoire.

Équipe A Équipe B
Cote européenne 1,2 3
Cote anglaise 1/5 2/1
Cote américaine -500 +200
Mise 100 € 100 €
Gain 120 € 300 €
Plus value 20 € 200 €

Cote européenne

La cote européenne est utilisée comme son nom l'indique en Europe. En France par exemple, elle est proposée par défaut sur les sites de paris sportifs. C'est un indice décimal, qui indique le gain potentiel suivant la mise :

Pour un pari d'une mise de 100 euros sur la victoire de A, si elle se réalise, le parieur reçoit un gain correspondant à la mise multipliée par la cote, soit 100 * 1,2 = 120 euros. En tenant compte de la mise de 100 euros, le parieur a donc réalisé une plus-value de 120 - 100 = 20 euros.

Cote anglaise

La cote anglaise (trÚs couramment utilisée au Royaume-Uni) permet de connaßtre rapidement la plus-value possible et non le gain :

Elle est notée sous forme d'une fraction (par exemple ) et non sous forme décimale. La plus-value réalisée par le joueur se calcule ainsi simplement en multipliant la mise par la cote. Par exemple pour une mise de 100 euros sur la victoire de A, la plus-value est de 20 euros (et le gain correspond à la mise plus la plus-value, soit 20 + 100 = 120 euros).

Cote américaine

La cote américaine peut s'exprimer de deux maniÚres distinctes :

  • soit elle indique quelle somme il faut miser pour avoir une plus-value de 100 euros. La cote est alors notĂ©e nĂ©gativement. La cote de l'Ă©quipe A dans l'exemple est donc de -500, ce qui indique qu'il faut miser 500 euros pour avoir une plus-value de 100 euros. La plus-value se calcule par .
  • soit elle indique quelle plus-value est rĂ©alisĂ©e en pariant 100 euros. La cote est alors notĂ©e positivement et la plus-value se calcule par

Traditionnellement, les cotes américaines sont exprimées négativement si la cote est inférieure à 100 (dans l'exemple donné, on notera plutÎt -500 que +20 pour la cote américaine de l'équipe A).

Commission du bookmaker

Pour ĂȘtre bĂ©nĂ©ficiaire Ă  long terme, un bookmaker prend une commission sur les paris qui se reflĂšte dans les cotes proposĂ©es.

Dans le cas d'un pari mettant en jeu N équipes (dont une seule sera vainqueur) avec Ci la cote européenne de chaque équipe i, si on pose P la proportion d'argent redistribuée par le bookmaker, on a :

En reprenant l'exemple de cotes précédent avec l'équipe A à une cote européenne de 1,2 et l'équipe B à une cote de 3, on trouve P=85,7%. Le bookmaker prend donc une commission de 14,3%.

Probabilité estimée de survenance de l'évÚnement

Dans le cas d'un pari mettant en jeu N équipes (dont une seule sera vainqueur) avec Ci la cote européenne de chaque équipe i, il est possible de déterminer les probabilités de survenance de l'évÚnement "victoire de l'équipe i" par le calcul suivant :

oĂč P est la proportion d'argent redistribuĂ©e par le bookmaker et Ci la cote europĂ©enne de l'Ă©quipe i.

Dans l'exemple proposé avec seulement deux équipes A et B, la probabilité de victoire de l'équipe A est de 71,4 % et celle de B est de 28,6%.

LĂ©gislation

LĂ©gislation en France

Les paris sportifs en France sont rĂ©gulĂ©s par l'ANJ (AutoritĂ© nationale des jeux, anciennement l'ARJEL). Cet organisme Ă©tatique (AAI) permet notamment de rĂ©guler la venue de nouveaux opĂ©rateurs sur le marchĂ© grĂące Ă  l’attribution d’agrĂ©ment pour rentrer sur ce marchĂ©.

L’ANJ a plusieurs missions de rĂ©gulation, elle doit gĂ©rer la protection des joueurs, l’autorisation de rentrer sur le marchĂ©, lutter contre les sites illĂ©gaux, la fraude, le blanchiment d’argent et aussi contrĂŽler la sincĂ©ritĂ© des opĂ©rations de jeux rĂ©alisĂ©es par les opĂ©rateurs.

Durant la saison 2006-2007, Ă  la suite de l'affaire Bwin, la Ligue de football professionnel a interdit aux clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 d'ĂȘtre sponsorisĂ©s par des sites de paris sportifs en ligne (principalement sponsor maillot et panneaux publicitaires). Une douzaine de clubs est concernĂ©e : Auxerre, Bordeaux, Le Mans, Lens, Lorient, Monaco, Nantes, Nice, Saint-Etienne, Toulouse, Montpellier et Metz.

Le , l'AutoritĂ© de RĂ©gulation des jeux en ligne (ARJEL) a dĂ©livrĂ© ses premiers agrĂ©ments dont Bwin a fait partie, mettant ainsi fin aux possibilitĂ©s de poursuites[5]. C'est en application de l'article 21 de la loi 2010-476 du que l'ARJEL rĂ©gule le marchĂ© des paris sportifs. La loi indique que "la politique de l’État en matiĂšre de jeux d’argent et de hasard a pour objectif de limiter et d’encadrer l’offre et la consommation de jeux et d’en contrĂŽler l’exploitation"[6].

L'ordonnance du [7] ratifiĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique cette mĂȘme date et publiĂ©e au journal officiel le lendemain, fait de l’autoritĂ© nationale des jeux (ANJ) l’autoritĂ© principale de la rĂ©gulation des jeux d’argent et de hasard en France.

En ce qui concerne les paris sportifs, elle a désormais pour mission d'agréer les nouveaux opérateurs du secteur. Cette fonction était auparavant celle de l'ARJEL, le nombre de bookmakers légaux en France à la fin de sa mission d'agrément était donc de 15.

Au-delà de la délivrance ou non des agréments, l'autorité nationale des jeux pourra également ordonner à un opérateur agréé le retrait de toute campagne marketing qu'elle jugera comme une incitation excessive à jouer.

LĂ©gislation pour les acteurs

Si dĂ©sormais les paris sportifs sont lĂ©gaux pour le grand public, d’autres rĂšgles drastiques demeurent : tout acteur de compĂ©tition sportive et liĂ© d’une façon ou d’une autre Ă  des opĂ©rateurs de paris sportifs, se voit dans l’obligation de ne pas participer Ă  des opĂ©rations en relations avec les paris sportifs. Ainsi, les clubs de sport professionnels affiliĂ©s Ă  des fĂ©dĂ©rations sportives agrĂ©gĂ©es stipulent dans les contrats qu’ils font signer Ă  leurs joueurs, l’interdiction de prendre part Ă  des paris sportifs sous peine de poursuite judiciaire.

De nombreux Ă©vĂšnements montrent que cette loi est utile et nĂ©cessaire, comme l’illustre l’affaire des paris truquĂ©s en handball en 2012, et l’implication de sept joueurs du MAHB et deux du PSG.

Taxation des paris en ligne

La taxation sur les paris sportifs se fait au moment de la prise de pari. Pour une mise de 100 €,

  • l’État prĂ©lĂšve 5,70 € pour lui-mĂȘme au titre des articles 302 bis ZH[8] et 302 bis ZK[9] du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts.
  • Il prĂ©lĂšve Ă©galement 1,80 € au profit de la SĂ©curitĂ© sociale au titre des articles L137-21[10] et 23[11] du Code de la SĂ©curitĂ© sociale.
  • TroisiĂšme prĂ©lĂšvement, celui au profit du Centre national pour le dĂ©veloppement du sport, qui se monte Ă©galement Ă  1,80 € au titre de l’article 1609 tricies[12] du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts.
  • QuatriĂšme prĂ©lĂšvement, qui vient complĂ©ter le prĂ©cĂ©dent, avec pour but de financer les infrastructures sportives. Il est d’un montant de 0,30 €. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour financer l’Euro 2016, et devait prendre fin en 2017. Mais les Jeux olympiques de 2024 ont permis en 2017 une prorogation de cette taxe jusqu’en 2024
 (article 1609 novovicies[13]).

Au total, pour une mise de 100 €, les taxes prĂ©levĂ©es Ă  la source sont de :

5,70 + 1,80 + 1,80 + 0,30 = 9,60 € soit 9,6 % de la mise.

Sur les 100 € de mise, le bookmaker dispose donc de 90,4 € Ă  rĂ©partir entre sa rĂ©munĂ©ration et les gagnants.

Législation au Québec

Le marchĂ© quĂ©bĂ©cois, mĂȘme plus globalement le marchĂ© canadien, est bien diffĂ©rent des marchĂ©s europĂ©ens (notamment la France, la Belgique ou le Royaume-Uni). En 2011, le gouvernement canadien a ouvertement autorisĂ© les acteurs Ă©trangers Ă  opĂ©rer sur son sol Ă  condition qu'ils obtiennent la licence agrĂ©Ă©e de la province visĂ©e.

Certaines autorités comme l'ARJEL en France contrÎlent quotidiennement les sites de paris en ligne à plusieurs niveaux (fraude, paiements, etc.) ce qui n'est pas le cas au Canada.

Le Code civil du Québec contient des rÚgles sur le pari aux articles 2629[14] et 2630[15] C.c.Q. Ces dispositions prévoient que les contrats de jeu et de pari sont valables dans les cas expressément autorisés par la loi ; lorsqu'ils ne sont pas expressément autorisés, le gagnant ne peut exiger le paiement de la dette et le perdant ne peut répéter la somme payée. Mais en cas de fraude ou de supercherie, il y a lieu de récupérer l'argent obtenu frauduleusement.

États-Unis

Carte de la lĂ©galitĂ© des paris sportifs aux États-Unis 15.10.2021[16]
  • Paris sportifs lĂ©gaux
  • Paris sportifs illĂ©gaux
  • Le Kentucky a depuis lĂ©galisĂ© les paris sportifs, avec une mise en service prĂ©vue au plus tard le 28 dĂ©cembre 2023[17].

    Aux États-Unis, la loi de 1992 sur la protection des sports professionnels et amateurs (PASPA) interdisait auparavant aux États d'autoriser les paris sportifs, les rendant de fait illĂ©gaux. Les États du Delaware, du Montana, du Nevada et de l'Oregon, qui disposaient dĂ©jĂ  de loteries sportives et de systĂšmes de paris sportifs, ont refusĂ© de cette loi et en ont Ă©tĂ© exemptĂ©s[18] - [19] - [20]. La PASPA a Ă©tĂ© invalidĂ©e par la Cour suprĂȘme dans l'affaire Murphy contre l'Association athlĂ©tique collĂ©giale nationale en 2018, ce qui a donnĂ© Ă  d'autres États la possibilitĂ© de lĂ©galiser les paris sportifs.

    En mai 2020, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que depuis la dĂ©cision de la Cour suprĂȘme sur le PASPA, plus de 20 milliards de dollars ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s dans les paris sportifs aux États-Unis[21]. En mai 2022, 30 États et Washington, D.C. ont lĂ©galisĂ© les paris sportifs et les opĂšrent, tandis que quatre autres États les ont lĂ©galisĂ©s mais n'ont pas encore lancĂ© de paris sportifs lĂ©gaux[16].

    Portugal

    Presque tous les types de jeux d'argent sont lĂ©gaux, des casinos en ligne aux paris sportifs en passant par diverses loteries et jeux de grattage, pour autant qu'ils respectent les rĂšgles Ă©tablies par le Service de rĂ©gulation et d'inspection des jeux de hasard (SRIJ). Le Portugal fait donc exception Ă  la plupart des pays de l'Union europĂ©enne, qui exercent des contrĂŽles plus stricts sur les opĂ©rateurs de jeux d'argent. Il convient de noter que les opĂ©rateurs doivent s'acquitter de taxes relativement importantes. Les salles de bingo doivent payer 25 % d'impĂŽts Ă  l'État[22]. En ce qui concerne les jeux en ligne, les courses de chevaux, les paris sportifs, etc., la taxe varie entre 15 et 30 %.

    Italie

    En Italie, les paris illĂ©gaux apparaissent dans trois cas principaux, parfois faits par les joueurs eux-mĂȘmes, Ă  qui il a Ă©tĂ© interdit de parier pour des raisons Ă©videntes de conflit d'intĂ©rĂȘts. En matiĂšre de paris sportifs en Italie, c'est la sĂ©curitĂ© qui est privilĂ©giĂ©e[23] Afin de garantir la sĂ©curitĂ© de chaque pari, tout bookmaker qui souhaite opĂ©rer en Italie doit obtenir une autorisation de l'ADM[24] ( autrefois Aams ), l'Agence pour les douanes et les monopoles, qui rĂ©glemente les jeux d'argent en Italie.

    Données économiques

    Les paris sportifs sont les jeux d'argent les plus pratiqués en ligne. Ils représentent en 2009, 42 % ; tandis que les autres jeux d'argent représentent 38 % et le poker est à 22 %[25]. La répartition n'est pas identique en fonction du pays. Le Royaume-Uni le pratique à 26 % quand l'Asie à 77 %[26].

    En France, les paris reprĂ©sentent 350 millions d'euros de mise[27]. Six mois aprĂšs l'ouverture du marchĂ© Ă  la concurrence, les paris sportifs y reprĂ©sentent 11 % du marchĂ© face au 79 % du poker. Durant cette pĂ©riode, les paris se sont rĂ©partis Ă  57 % pour le football, 25 % pour le tennis et les 18 % restant sur les autres types de sport[28]. En 2016, uniquement pour le championnat d'Europe de football, 156 millions d'euros sont dĂ©pensĂ©s uniquement pour les matchs du premier tour[4].

    Critique et dérive

    Le pari sportif, trÚs éloigné des valeurs du sport, éthiques et morales, telles que promues par Pierre de Coubertin est l'une des sources du dilemme éthique qui se pose aux instances de gouvernance de méga-évÚnements sportifs trÚs médiatisés (Jeux olympiques, coupes nationales, coupes du monde
) qui n'échappent pas à la marchandisation ni, fréquemment, au Sportswashing ou à d'autres dérives (corruption, dopage, tricheries
) encouragées à l'ampleur des sommes dépensées[29].

    Entre 2008 et 2011, un réseau criminel asiatique sévissait en Europe sur les matchs de football grùce à la complicité de plusieurs acteurs, comme des dirigeants, des arbitres ou des joueurs, afin de remporter des paris sportifs. Celui-ci fut démantelé en 2013 par Europol, l'agence européenne de police criminelle[30].

    Les scandales de paris célÚbres

    Joseph J. "Sport" Sullivan était un bookmaker et parieur américain originaire de Boston, Massachusetts, qui a joué un rÎle clé dans le déclenchement du scandale des Black Sox de 1919.

    En 1919, les Chicago White Sox ont affronté les Cincinnati Reds lors de la Série mondiale. Cette série restera l'un des scandales sportifs les plus retentissants de tous les temps. Selon l'histoire, le parieur professionnel Joseph Sullivan aurait versé environ 10 000 dollars à huit membres des White Sox (Oscar Felsch, Arnold Gandil, Shoeless Joe Jackson, Fred McMullin, Charles Risberg, George Weaver et Claude Williams) pour truquer les résultats de la Série mondiale. Ces huit joueurs ont été définitivement bannis du baseball professionnel[31]. Pete Rose, le joueur de baseball ayant le plus grand nombre de coups sûrs en MLB, a également été banni en 1989 pour avoir parié sur des matchs alors qu'il était manager d'une équipe de la MLB.

    La rÚgle interdisant les paris dans le baseball, connue sous le nom de "RÚgle 21", est affichée publiquement sur les murs des vestiaires et stipule : "Tout joueur, arbitre, officiel ou employé d'un club ou d'une ligue qui parie une somme quelconque sur un match de baseball pour lequel il a une obligation de participer sera déclaré définitivement inéligible." Les personnes définitivement bannies de la Major League Baseball sont également exclues à vie du Temple de la renommée du baseball, bien que la plupart d'entre elles aient été réintégrées quelques années plus tard par un commissaire de baseball ultérieur. Par exemple, Mickey Mantle et Willie Mays ont tous deux été bannis en 1983 aprÚs avoir accepté des emplois dans des casinos (ce qui aurait entraßné leur exclusion du Temple de la renommée s'il avait été autorisé) ; ils ont été réintégrés deux ans plus tard. Seul Pete Rose attend toujours sa réintégration.

    Un scandale de paris en 1906 impliquant les Massillon Tigers et les Canton Bulldogs, deux des meilleures équipes du football américain professionnel au début des années 1900, a conduit à la disparition du football professionnel "à gros enjeux" pendant plusieurs années. Des recherches récentes ont suggéré que les accusations de paris étaient infondées.

    Le 7 décembre 1980, les San Francisco 49ers ont réalisé la plus grande remontée de l'histoire de la saison réguliÚre de la NFL en surmontant un déficit de 28 points à la mi-temps. Au début du troisiÚme quart-temps, le célÚbre bookmaker de Las Vegas, Frank Rosenthal, a reçu des avis de confiscation de gains prématurés de la part de 246 parieurs de San Francisco, totalisant plus de 25 000 dollars. Grùce aux réglementations sur les paris établies par la NAGRA, Rosenthal a pu conserver ces gains, indépendamment de l'issue du match[32].

    L'affaire Cronje était un scandale de trucage de matchs de cricket entre l'Inde et l'Afrique du Sud qui a été révélé au public en 2000[33] - [34]. Tout a commencé en 1996 lorsque le capitaine de l'équipe nationale de cricket d'Afrique du Sud, Hansie Cronje, a été convaincu par Mukesh "John" Gupta, un bookmaker indien, de truquer un match lors d'un Test à Kanpur, Inde. Le complot a été découvert lorsque la police de Delhi a enregistré des transactions illégales entre le bookmaker indien Sanjay Chawla et Cronje. Selon le Telegraph en 2010, Cronje aurait reçu un total de 65 000 livres sterling de la part de Gupta - [35].

    La corruption dans le tennis est depuis longtemps considĂ©rĂ©e comme un problĂšme majeur[36]. En 2011, l'ancien joueur de tennis autrichien, autrefois classĂ© 55e mondial, Daniel Köllerer, est devenu le premier joueur de tennis Ă  ĂȘtre banni Ă  vie pour tentative de trucage de matchs. Les infractions ont eu lieu entre octobre 2009 et juillet 2010, suite Ă  une enquĂȘte menĂ©e par les unitĂ©s d'intĂ©gritĂ© du tennis au nom de la FĂ©dĂ©ration internationale de tennis et des circuits ATP et WTA. En 2004 et 2006, Köllerer avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© suspendu pendant six mois en raison de son mauvais comportement. De plus, en aoĂ»t 2010, il a facilitĂ© les paris en proposant des cotes pour des matchs et avait des liens permettant de placer des paris[37].

    Notes et références

    1. Loi no 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne, (lire en ligne).
    2. « Opérateurs agréés », sur anj.fr (consulté le )
    3. Toulemonde 2011, p. 20.
    4. Breuil 2017, p. 108.
    5. « Paris en ligne : les jeux sont ouverts », sur Le Parisien,
    6. Benoßt Bréville, « Les pigeons et les requins », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
    7. « Ordonnance du 2 octobre 2019 rĂ©formant la rĂ©gulation des jeux d’argent », sur vie-publique.fr (consultĂ© le )
    8. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025516081&cidTexte=LEGITEXT000006069577
    9. « Article 302 bis ZK - Code général des impÎts », sur Légifrance (consulté le ).
    10. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025516095&cidTexte=LEGITEXT000006073189
    11. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000022209254&cidTexte=LEGITEXT000006073189
    12. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000030702120&cidTexte=LEGITEXT000006069577&categorieLien=id&dateTexte=20150606
    13. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006069577&idArticle=LEGIARTI000022207949
    14. Code civil du QuĂ©bec, RLRQ c CCQ-1991, art 2629 <http://canlii.ca/t/6c3nl#art2629> consultĂ© le 2020-01-19
    15. Code civil du QuĂ©bec, RLRQ c CCQ-1991, art 2630 <http://canlii.ca/t/6c3nl#art2630> consultĂ© le 2020-01-19
    16. « Carte interactive : Les paris sportifs aux États-Unis », American Gaming Association (consultĂ© le )
    17. « Paris sportifs au Kentucky », Legal Sports Report (consulté le )
    18. (en) « Kentucky Sports Betting », sur legalsportsreport.com (consulté le )
    19. « debet », sur debet.la (consulté le )
    20. (en) « The Vegas Era: Major Sports Betting Legislation in the USA », sur sportsbettingdime.com (consulté le )
    21. « La croissance des paris sportifs aux États-Unis est "extraordinaire" », sur ESPN.com, (consultĂ© le )
    22. (en) « Q&A: land-based gambling in Portugal », sur lexology.com (consulté le )
    23. (en) « Italy Gambling – Law, Legality & Games », sur legalgamblingguide.com (consultĂ© le )
    24. .(it) « Agenzia delle Dogane e dei Monopoli », sur adm.gov.it (consulté le )
    25. Toulemonde 2011, p. 23.
    26. Toulemonde 2011, p. 24.
    27. Toulemonde 2011, p. 26.
    28. Toulemonde 2011, p. 27.
    29. Kathleen Rodenburg, Louise Hayes, Lianne Foti et Ann Pegoraro, « Responsible Leadership in Sport: An Ethical Dilemma », Societies, vol. 11, no 3,‎ , p. 85 (ISSN 2075-4698, DOI 10.3390/soc11030085, lire en ligne, consultĂ© le )
    30. Brueil 2017, p. 107.
    31. Finley, 2008
    32. (he) « Coiffeur casino mont dore nc », sur www.steinmetz-foundation.co.il (consulté le )
    33. « The Cronje chronicles », sur ESPNcricinfo (consulté le )
    34. « Hansie Cronje match-fixing scandal: Sanjeev Chawla, the one that got away », sur The Indian Express, (consulté le )
    35. « Comment Hansie Cronje est devenu le méchant le plus infùme des scandales de trucage de matchs de cricket » [archive du ] AccÚs payant, (consulté le )ModÚle:Cbignore
    36. « Aucun sport plus facile à truquer que le tennis », (consulté le )
    37. « Daniel Köllerer banni à vie », (consulté le )

    Annexes

    Bibliographie

    • [Toulemonde 2011] Quentin Toulemonde, Les paris sportifs en ligne : comprendre, jouer, gagner, Amphora, , 384 p. (ISBN 978-285180-803-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • [Breuil 2017] Xavier Breuil, « Le marchĂ© des paris sportifs dans le football : le cas de la Belgique de 1922 Ă  1980 », Histoire, Économie et SociĂ©tĂ©, vol. 36, no 2,‎ , p. 107-126 (JSTOR 26448090). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

    Articles connexes

    Liens externes

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