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Prononciation du suédois

Cet article donne la prononciation suĂ©doise neutre au moyen des symboles de l’alphabet phonĂ©tique international.

Pour plus d'information sur la langue suédoise, rapportez-vous à l'article principal.

Particularités

Beaucoup des 29 lettres de l’alphabet et certains groupes de lettres se prononcent comme en français. Voici les principales diffĂ©rences :

Graphie Prononciation Graphie Prononciation
e /eː, ɛ, ə/ -rg, -lg /rj, lj/
ei /ej/ s, z /s/ (jamais /z/)
g /g, jV̘/* sj, skj, stj /ʃ/ « [ɧ] » = [ʃ̎]**
hj- (initial) /j/ sk /sk, ʃV̘/
k /k, çV̘/ u /ʉː, É”/
kj, tj /ç/ y /y(ː)/
-lj (final) /lj/ Ă„ /oː, ɔ/
ng, gn /Ƌ, Ƌn/ Ă€ /ɛ(ː)/
o /u(ː), oː, ɔ/ ö /Þː, Ɠ/
qu /kv/
* /V̘/ = Voyelle antĂ©rieure (e, i, y, Ă€, ö).
** voir la section sur les consonnes.

Voyelles

Avant toute chose, pour un parallĂšle le plus exact possible avec la prononciation française, il convient de rappeler que la sĂ©rie des voyelles postĂ©rieures du français (/u, o, ɔ/) est en rĂ©alitĂ© postĂ©ro-centrale ([u̘, o̘, ɔ̘] et il ne s’agit pas d’un lĂ©ger avancement mais bien de phones diffĂ©rents). De mĂȘme, le a français n’est pas central comme dans la plupart des langues mais antĂ©ro-central : /a/ [a̘].

La valeur des diacritiques [̘ ̙ ̝ ̞] n’est pas celle de l’API (qui se rĂ©fĂšre surtout Ă  la racine de la langue) mais celle d’un avancement, du reculement, de l’élĂ©vation et de l’abaissement de la langue tout entiĂšre.

Les voyelles peuvent ĂȘtre brĂšves ou longues (/ː/). La diffĂ©rence de longueur est doublĂ©e d’une diffĂ©rence de timbre. Pour les voyelles longues, le timbre est donc diffĂ©rent mais, plus important, se modifie au cours de l’émission de la voyelle. On a donc /Vː/ = [VV] (Ă©couter les enregistrements de la lettre e /eː/ et du mot heta /heˑta/ par rapport Ă  nej /nɛj/).

Il existe un certain nombre de mots ne diffĂ©rant Ă  l’oral que par la longueur de la voyelle accentuĂ©e : le mot vĂ€g avec Ă€ long signifie route, tandis que vĂ€gg (Ă€ court) signifie mur.

SystÚme vocalique suédois
  • i
    • /i/ ressemble au français.
    • /iː/ [i̙i̝] : part d’un i (antĂ©ro-central) plus postĂ©rieur qu’en français pour aboutir Ă  un i trĂšs antĂ©rieur et trĂšs fermĂ©, proche d’une consonne constrictive. Ex. : kniv.
  • e
    • /ɛ/ : semblable au Ăš ouvert français.
    • /eː/ [eɛ̝] : part d’un Ă© fermĂ© semblable Ă  celui du français qui s’ouvre un peu pour aboutir au son intermĂ©diaire entre [e] et [ɛ] (on peut aussi bien le transcrire [eᮇ]).
    • /ə/ [ə̘] : la lettre e reprĂ©sente Ă©galement le phonĂšme /ə/ qui en suĂ©dois est bien non arrondi (contrairement au français) mais plus antĂ©rieur que le schwa cardinal.
  • Ă€
    • Le Ă€ bref indique le mĂȘme phone que le e bref : /ɛ/.
    • /ɛː/ [ɛ̝ɛ̙] : part d’un Ăš d’aperture moyenne pour arriver Ă  un Ăš vraiment ouvert, mais antĂ©ro-central (= plus postĂ©rieur qu’en français).
  • y
    • /ʏ/ est trĂšs semblable au u français.
    • /yː/ [ʏ̘y̝] : les phones exacts sont trĂšs difficiles Ă  reprĂ©senter au moyen des symboles et diacritiques officiels. Les deux Ă©lĂ©ments sont proprement antĂ©rieurs (alors que /y/ et /ʏ/ sont gĂ©nĂ©ralement antĂ©ro-centraux). Il faut avoir Ă  l’esprit que /y/ courant n’est pas un /i/ arrondi mais bien un phone d’aperture similaire mais qui, en plus d’ĂȘtre arrondi, est aussi bien moins antĂ©rieur (on peut le dĂ©finir antĂ©ro-central). Le point d’arrivĂ©e du /yː/ suĂ©dois est quant Ă  lui bel et bien une version du phone correspondant Ă  un /i/ (vĂ©ritablement antĂ©rieur) arrondi pour lequel l’IPA n’a pas de symbole. Ce phone est par ailleurs particuliĂšrement antĂ©rieur et fermĂ© en suĂ©dois, on pourrait dire qu’il s’agit de la version arrondie du phone d’arrivĂ©e du /i:/ et, lĂ  aussi, le son produit est trĂšs proche d’une constrictive.
  • ö
    • /Ɠ/ [Ć“Ì] : eu d’aperture intermĂ©diaire entre /Ăž/ et /Ɠ/.
    • /Þː/ [ĂžĆ“Ì] : part d’un eu fermĂ© qui s’ouvre sur le phone intermĂ©diaire.
  • a
    • /a/ : central comme dans la majeure partie des langues (alors que le a français est plus antĂ©rieur).
    • /ɒː/ [ɒɔ] : part d’un a postĂ©rieur arrondi (le son aujourd’hui presque disparu en français dans les mots comme pĂąte est au contraire gĂ©nĂ©ralement dĂ©crit non arrondi) pour aboutir Ă  un o ouvert (et vraiment postĂ©rieur).
  • u
    • /É”/ [É”] : son inconnu en français, central et arrondi, d’aperture semblable Ă  celle du Ă© fermĂ© /e/.
    • /ʉː/ [ʉy] : part du son correspondant Ă  /É”/ mais fermĂ© (comme pour /u/) pour arriver Ă  un /y/ semblable au u français mais trĂšs fermĂ© (encore une fois, on est proche d’une constrictive).
  • o
    • /u/ semblable au ou français, mais vraiment postĂ©rieur.
    • /uː/ [ʊu] : part du son intermĂ©diaire entre /u/ et /o/ puis se ferme en /u/ proprement dit. Les points de dĂ©part et d’arrivĂ©e sont postĂ©rieurs.
  • o et plus rarement Ă„
    • /ɔ/ [ɔ̝] : Il ne s’agit pas d’un /ɔ/ un peu fermĂ© mais du phone intermĂ©diaire entre /o/ et /ɔ/ pour lequel l’API n’a pas de symbole.
  • Ă„ et plus rarement o
    • /oː/ [oo̞] : part d’un o fermĂ© puis passe Ă  un [o] moins fermĂ© mais aussi moins postĂ©rieur (il faudrait 2 diacritiques
).

Consonnes

Consonnes
Bilabiales Labio-
dentales
Dentales Alvéo-
laires
Post-
alvéolaires
Post-
alvéo-
vélaire
Palatales VĂ©laires Laryn-
gale
Sonorité - + - + - + + - + - - + - + -
Nasales m n [ɳ] Ƌ
Occlusives pb td [ʈ][ɖ] [c][ɟ] kÉĄ
Constrictives fv s [ʂ] ʃ̎ Ă§Ê
Approximante h
Latérales l [ɭ]
VibrĂ©e ÉŸ


Notes :

  • /ÉŸ/ + /n, t, d, s, l/ → [Éł, ʈ, ɖ, ʂ, É­] RĂ©alisation postalvĂ©olaire des groupes /ÉŸ/ + consonne dentale ou alvĂ©olaire. (Apico-)postalvĂ©olaire convient mieux que « rĂ©troflexe » : il s’agit bien de phones ne comportant qu’un seul point d’articulation, postalvĂ©olaire, justement. La charte officielle de l’API dĂ©finit mal /ʃ, ʒ/ comme postalvĂ©olaires, Ă©tant donnĂ© que plusieurs points d’articulation entrent en jeu dans la rĂ©alisation de ces phones (voir cette explication).
  • /p, t, k/ [pÊ°, tÊ°, kÊ°] Ces phones sont aspirĂ©s, sauf s’ils sont prĂ©cĂ©dĂ©s de /s/ : /sp, st, sk/ [sp, st, sk].
  • /-k, -g/ [-c, -ɟ] RĂ©alisation palatale de /k/ et /g/ finaux.
  • /j/ [ʝ] Ce phonĂšme a une rĂ©alisation constrictive.
  • /ÉŸ/ Ce phonĂšme a de nombreuses rĂ©alisations selon les rĂ©gions. Le plus souvent on a [ÉŸ], vibrĂ© (« monovibrant ») alvĂ©olaire, pouvant se dĂ©sonoriser en fin de mot. Dans le sud (en Scanie, par exemple) on a un approximant uvulaire [ʁ̞], pouvant Ă©galement se dĂ©sonoriser en fin de mot. À Stockholm on trouve un /z/ mais alvĂ©olaire et approximant pouvant se dĂ©sonoriser voire passer au phone non sonore correspondant. Ce phone est aisĂ©ment reprĂ©sentable (et lisible!) en API grĂące Ă  l’utilisation de deux diacritiques : [z̞Ìș]. Les bons alphabets phonĂ©tiques Ă©tendus disposent d’un symbole unitaire adaptĂ©.
  • /ʃ/ Les rĂ©alisations typiquement suĂ©doises de ce phonĂšme sont variĂ©es. La plus courante n’est rien d’autre qu’un [ʃ] vĂ©larisĂ© : [ʃˠ] que l’on reprĂ©sente plus simplement par [ʃ̎]. Officiellement : [ɧ].
Parmi les autres rĂ©alisations (rĂ©gionales), on trouve des versions vĂ©larisĂ©es et avec protrusion labiale des phones suivants [f, ʂ, ç] ; on trouve aussi [ç] avec protrusion mais non vĂ©larisĂ© ainsi que le passage au postalvĂ©olaire [ʂ] ni vĂ©larisĂ© ni labialisĂ©.
Nota :
Le diacritique [Ë ], en plus d’ĂȘtre redondant dans la charte, n’est pas cohĂ©rent avec ses acolytes [ÊČ, Ê·] ; il serait plus juste d’utiliser [É°]).
Le symbole /ɧ/ donnĂ© par la charte pour « /ʃ/ et /x/ simultanĂ©s » est superflu (alors que bien des symboles officiellement inexistants seraient au contraire d’une nĂ©cessitĂ© absolue) et son dessin fait trop penser Ă  /h, ÉŠ/ qui n’ont aucun rapport avec [ʃ̎].

Accentuation

Le suĂ©dois est une langue Ă  accent d’intensitĂ© et de hauteur. Un certain nombre de polysyllabes de sens diffĂ©rents autrement homographes ne diffĂšrent que par l’accentuation qui peut ne frapper qu’une syllabe (accent monosyllabique, aussi nommĂ© « accent aigu » ou mĂȘme « accent 1 ») ou au contraire deux syllabes (accent dissyllabique, « grave », « 2 »).

Soit le mot komma, avec un seul accent d’intensitĂ© sur la premiĂšre syllabe, il s’agit de la « virgule » ; avec un accent principal et un ton assez haut lĂ©gĂšrement descendant sur la premiĂšre syllabe et un accent secondaire dont le ton assez bas remonte lĂ©gĂšrement sur la deuxiĂšme, il s’agit du verbe « venir ».

Liens externes


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