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Olof Palme

Sven Olof Joachim Palme, nĂ© le Ă  Stockholm et mort assassinĂ© le dans la mĂȘme ville, est un homme d'État socialiste rĂ©formiste suĂ©dois qui est Ă  deux reprises Premier ministre de SuĂšde (ministre d'État), de 1969 Ă  1976 et de 1982 Ă  sa mort. Il dirige de 1969 Ă  sa mort le Parti social-dĂ©mocrate suĂ©dois des travailleurs (SAP).

Olof Palme
Illustration.
Olof Palme en septembre 1974.
Fonctions
Premier ministre de SuĂšde
–
(3 ans, 4 mois et 20 jours)
Monarque Charles XVI Gustave
Prédécesseur Thorbjörn FÀlldin
Successeur Ingvar Carlsson
–
(6 ans, 11 mois et 24 jours)
Monarque Gustaf VI Adolf
Charles XVI Gustave
Prédécesseur Tage Erlander
Successeur Thorbjörn FÀlldin
Biographie
Nom de naissance Sven Olof Joachim Palme
Date de naissance
Lieu de naissance Stockholm (SuĂšde)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Stockholm (SuÚde)
Nature du décÚs Assassinat
Nationalité Suédoise
Parti politique SAP
Conjoint Lisbeth Beck-Friis

Signature de Olof Palme

Olof Palme
Ministres d'État suĂ©dois

Biographie

Olof Palme Ă  Norra Bantorget, une place de Stockholm, le 1er mai 1973.

NĂ© dans un milieu conservateur, Olof Palme Ă©tudia au Kenyon College, Ohio (États-Unis) en 1947–1948, oĂč il obtint un BA, ensuite le droit Ă  l'universitĂ© de Stockholm, d'oĂč il sortit diplĂŽmĂ© en 1951, puis se lança dans la politique au sein du Parti social-dĂ©mocrate. Cette annĂ©e passĂ©e aux États-Unis sera dĂ©terminante dans son engagement : il fut trĂšs marquĂ© par la sĂ©grĂ©gation raciale et les inĂ©galitĂ©s sociales ; il rĂ©digea son mĂ©moire d'Ă©tude sur l'Ă©conomiste Friedrich Hayek. DĂšs 1953, il dirigea le secrĂ©tariat du chef du gouvernement Tage Erlander, qui le nomma ministre en 1963 aprĂšs son Ă©lection au Parlement, en 1957. Il dirigea le Parti social-dĂ©mocrate de son pays de 1968 jusqu'Ă  sa mort et fut chef du gouvernement (ministre d'État) entre 1969 et 1976 et entre 1982 et 1986. Ingvar Carlsson lui succĂ©da.

Palme prit position notamment contre la guerre du ViĂȘt Nam, l'apartheid et la prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires. Il provoqua la rupture des relations diplomatiques entre la SuĂšde et les États-Unis pour avoir participĂ© personnellement, en tant que ministre, Ă  une manifestation d'opposants Ă  la guerre du ViĂȘt-Nam. Durant la crise des euromissiles, il prit fermement position contre le dĂ©ploiement des missiles Pershing amĂ©ricains en Europe, ce qui le rapprochait de l'Union soviĂ©tique. Enfin, il ne manifesta jamais la moindre tolĂ©rance pour l'apartheid sud-africain et milita toujours pour son abolition.

Il met également en place une « politique d'immigration volontariste » notamment pour les réfugiés politiques[1].

Il réalisa des réformes ambitieuses sur le plan interne, telles l'introduction de la codécision des travailleurs et travailleuses dans les entreprises, ainsi que les « fonds salariaux ». Ces fonds d'investissements collectifs alimentés par l'impÎt étaient destinés à racheter le capital des entreprises privées et permettre ainsi une sorte de socialisation en douceur de l'économie privée. Ces derniers ont été supprimés en 1991 et jamais rétablis.

En 1968, alors qu'il est en vacances sur l'ßle de Gotland, il interpelle les électeurs dans un parc de Visby, donnant naissance à un évÚnement politique annuel (sorte d'université d'été) trÚs populaire en SuÚde, l'Almedalen. Depuis, tous les partis de l'échiquier politique, les syndicats et des entreprises s'y retrouvent pendant quelques jours en été, prenant successivement la parole devant le public, illustrant là le modÚle de consensus démocratique suédois[2].

Les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1976 ont abouti Ă  la dĂ©faite des sociaux-dĂ©mocrates aprĂšs 44 ans au pouvoir. Entre les mandats, Palme a continuĂ© Ă  ĂȘtre actif dans son parti et a maintenu sa forte position pacifiste. Il avait Ă©galement des relations personnelles Ă©troites avec des politiciens sociaux-dĂ©mocrates europĂ©ens tels que Bruno Kreisky d'Autriche et Willy Brandt d'Allemagne de l'Ouest. Il a Ă©tĂ© prĂ©sident du Conseil nordique de 1979 Ă  1980, a prĂ©sidĂ© la Commission indĂ©pendante sur le dĂ©sarmement et la sĂ©curitĂ© Ă  GenĂšve et a agi en tant qu'envoyĂ© spĂ©cial de l'ONU pour servir de mĂ©diateur dans la guerre entre l'Iran et l'Irak[3].

Membre de la commission Brandt, il participe donc Ă  l'Ă©laboration du Rapport Nord-Sud (1980).

Assassinat

Plaque commĂ©morative sur le lieu de l'assassinat d'Olof Palme 59° 20â€Č 12″ N, 18° 03â€Č 46″ E.
Croisement des avenues SveavĂ€gen et Tunnelgatan oĂč Olof Palme a Ă©tĂ© assassinĂ©.

Olof Palme est mort assassinĂ© le dans une rue de Stockholm, alors qu'il rentrait Ă  son domicile, sans escorte de protection comme Ă  son habitude, aprĂšs ĂȘtre allĂ© au cinĂ©ma avec son Ă©pouse Lisbeth Beck-Friis.

L'enquĂȘte officielle conclut Ă  la piste de l'assassin solitaire.

Plusieurs autres théories sont défendues. Un complot monté par les services secrets sud-africains à cause de son opposition déterminée à l'apartheid, ou un complot monté par les protagonistes du contrat Bofors (Affaire Bofors) ; l'entreprise Bofors avait remporté un marché avec le gouvernement indien pour la livraison de matériel d'artillerie, ce qui avait donné lieu aux versements de « commissions » à des hauts-fonctionnaires indiens. Olof Palme aurait voulu rendre le scandale public. Aucune preuve tangible ne permet d'étayer ces théories.

Il a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© la possibilitĂ© d'un complot Ă©manant d'une faction d'extrĂȘme-droite de la police de Stockholm : la « Ligue de baseball » qui avait Ă©tĂ© scindĂ©e en 1983 avant d'ĂȘtre rĂ©partie dans les diffĂ©rents services de police de la capitale suĂ©doise.

La piste du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, organisation classĂ©e comme terroriste) d'Abdullah Öcalan a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e avec comme justification la politique antiterroriste de la SuĂšde. L'enquĂȘte a suivi cette piste, avec l'arrestation de plusieurs Kurdes vivant en SuĂšde, sans aboutir. En 2001, Öcalan accuse un groupe dissident du PKK, menĂ© par son ex-femme Kesire Yildirim, d'avoir perpĂ©trĂ© l'attentat, mais son interrogatoire n'amĂšne aucune preuve[4].

Le 10 juin 2020, lors d’une confĂ©rence de presse, le procureur gĂ©nĂ©ral Krister Petersson, en charge de l’enquĂȘte depuis 2017, a estimĂ© qu’il n’était « plus possible d’avancer davantage » et que tout pointait vers la culpabilitĂ© de Stig Engström (qui est nĂ© Ă  Bombay le 26 fĂ©vrier 1934, et s'est suicidĂ© le 26 juin 2000 Ă  TĂ€by, dans le comtĂ© de Stockholm), baptisĂ© « Skandiamannen » − « l’homme de Skandia », du nom de la compagnie d’assurances oĂč il travaillait comme graphiste Ă  quelques dizaines de mĂštres du lieu du crime. Il est sorti de son bureau deux minutes avant l’assassinat d’Olof Palme, qu’il dĂ©testait. En mars 2018, un journaliste (Thomas Pettersson) avait rĂ©vĂ©lĂ© que Stig Engström avait accĂšs Ă  des armes Ă  feu par un ami collectionneur et possĂ©dait aussi une expĂ©rience du tir. L’arme du meurtre n’a cependant jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©e et aucune preuve technique ne permet d’étayer les conclusions du procureur gĂ©nĂ©ral[5] - [6]. En 2021, une sĂ©rie suĂ©doise, L'Improbable Assassin d'Olof Palme, divise la presse suĂ©doise car, outrepassant les faits, elle prĂ©sente la culpabilitĂ© de Stig Engström comme un fait avĂ©rĂ©[7].

Hommages

Depuis l'assassinat de Palme, un prix portant son nom, le prix Olof Palme, est dĂ©cernĂ© chaque annĂ©e pour rĂ©compenser une Ɠuvre humanitaire. Il existe une Fondation internationale Olof Palme, dont la prĂ©sidente en 2009 est Anna BalletbĂČ.

En France, une fontaine rĂ©alisĂ©e par Bernard PagĂšs en 1986 lui est dĂ©diĂ©e Ă  La Roche-sur-Yon, ainsi qu'une salle municipale Ă  BĂ©thune, une place Ă  Besançon, une rue Ă  Clichy, une rue Ă  Montpellier dans le quartier de l'Industrie, la rue du consulat d'AlgĂ©rie Ă  CrĂ©teil ou encore une avenue Ă  Nandy. En Belgique, une rue et un pont Ă  Charleroi portent son nom. À Alger, le bois du Paradou situĂ© dans la commune d'Hydra — quartier rĂ©sidentiel surplombant la capitale algĂ©rienne — est renommĂ© jardin Olof-Palme. Une rue porte son nom aussi Ă  Alicante, en Espagne. Aux Pays-Bas, dans l'arrondissement Nord d'Amsterdam, une place lui est Ă©galement dĂ©diĂ©e.

Vie privée

Olof Palme a eu trois enfants avec son Ă©pouse Lisbeth :

Notes et références

  1. SuÚde : pourquoi les banlieues brûlent, Axel Gyldén, lexpress.fr, 24 mai 2013.
  2. Frédéric Faux, « L'Almedalen, le Woodstock démocratique suédois », Le Figaro, samedi 7 / dimanche 8 juillet 2018, p. 19.
  3. (en) « Olof Palme | Biography, Assassination, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. (en) « Ocalan questioned over Swedish murder », BBC News, .
  5. Anne-Françoise Hivert, « Le meurtrier d’Olof Palme, premier ministre suĂ©dois tuĂ© en pleine rue, identifiĂ© 34 ans aprĂšs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « Le parquet suĂ©dois clĂŽt l'enquĂȘte sur l'assassinat d'Olof Palme en 1986 », rts.ch,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. « Une enquĂȘte trop bien ficelĂ©e », Courrier International, no 1623,‎ , p. 55

Bibliographie

  • Hans Haste, Olof Palme, Paris, Descartes & Cie, 1994.
  • Cyril Mizrahi (avec la collaboration de JoĂ«l Burri), « Olof Palme, « fier d'ĂȘtre socialiste » », Pages de gauche, mensuel d'opinions socialistes, no 43, Lausanne, 2006.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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