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Fumée

La fumée, ou boucane au Québec et en Acadie[1] - [2], est un nuage de gaz, de vapeurs (plus ou moins chaudes) et de particules solides émis par un feu, certaines réactions chimiques ou un échauffement mécanique. Ces particules sont principalement de la suie (du carbone imbrûlé), ainsi que des cendres volantes ; Souvent la fumée contient aussi un grande nombre de composants métalliques et organiques en faible quantité, mais qui pour beaucoup sont toxiques.

La formation d'une fumée blanche aprÚs l'extinction d'une bougie résulte des vapeurs de cire qui, en se refroidissant, se condensent.

Sources de fumées

Dans le monde, les humains sont statistiquement principalement exposés aux fumées de feux de bois, de charbon, de cigarette et d'incendie.

Sur la base des accidents recensĂ©s[3] et de leur analyse accidentologique, les accidents sources de fumĂ©es les plus dangereux naissent d'abord dans l'industrie chimique (qui fabrique et/ou manipule des matiĂšres inflammables et/ou dangereuses, parfois sources de rĂ©actions exothermiques
), puis dans l’agrochimie et les phytosanitaires (production et stockage) et enfin dans les entrepĂŽts, dĂ©charges ou stocks de pneus, etc.[4]. Des produits ou matĂ©riaux frĂ©quemment impliquĂ©s sont les plastiques (PVC, nĂ©oprĂšne, polystyrĂšne
), des caoutchoucs (pneumatiques), des revĂȘtements synthĂ©tiques, isolants, textiles, tapis, moquettes, vernis, colles, carburants et solvants, isolants thermiques, cĂąbles Ă©lectriques, tous souvent Ă  fort potentiel de fumĂ©es toxiques.

Toxicité et dangers des fumées

Femme nigériane exposée aux risques d'inhalation de toxines en fumant du poisson
Fumée opaque particuliÚrement riche en suies, issue d'un feu de pneus (aussi source de HAP, de particules de zinc et d'acide sulfurique

Lors d'un incendie, la fumée représente plusieurs dangers pouvant cumuler leurs effets voire agir synergiquement :

  • Son opacitĂ© et sa capacitĂ© Ă  rendre la respiration difficile gĂȘnent considĂ©rablement l'Ă©vacuation (d'un bĂątiment ou d'une forĂȘt ou savane en feu...), la dĂ©tection de victimes inanimĂ©es ainsi que la progression des secours ; elle a Ă©galement un « effet de filtre » qui modifie la perception des couleurs par les pompiers, et donc la lecture du feu : des flammes jaunes vont paraĂźtre rouges Ă  travers la fumĂ©e, et si le plafond de fumĂ©es est Ă©pais, il peut cacher les rouleaux de flamme annonciateurs de l'embrasement gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă©clair ;
  • Outre le CO2 et le CO asphyxiants, la fumĂ©e contient des dizaines Ă  centaines de composĂ©s toxiques[5] source d'intoxication[6] ; l'inhalation de fumĂ©e est la premiĂšre cause de dĂ©cĂšs lors d'un incendie. L'effet toxique peut persister aprĂšs extinction de l'incendie. La fumĂ©e a une toxicitĂ© systĂ©mique[7]. La toxicitĂ© des feux ruraux ne doit pas non plus ĂȘtre sous-estimĂ©e (la paille et l'herbe sur pied peuvent aussi dĂ©gager en brĂ»lant des composĂ©s cyanhydriques toxiques (lors d'un feu de chaume sur pied[8]). L'inhalation de fumĂ©e refroidie est pernicieuse car n'entraĂźne pas ou peu de sensation de gĂȘne immĂ©diate ou Ă  court terme ; Le noir de carbone dĂ©posĂ© par les fumĂ©es est cancĂ©rigĂšne et de nombreuses particules dĂ©posĂ©es par les fumĂ©es sont toxiques (notamment en cas de combustion de dĂ©chets et de dĂ©chets industriels). Les fumĂ©es issues d'accidents nuclĂ©aires ou d'incendies de forĂȘts contaminĂ©es par des retombĂ©es radioactives, aprĂšs la catastrophe de Tchernobyl par exemple, sont aussi radioactives et responsables de rĂ©-Ă©missions et dĂ©placements gĂ©ographiques de radionuclĂ©ides. D'autres cas particuliers sont par exemple ceux des fumĂ©es de combustion de pesticides[9], des fumĂ©es de tirs de munition ou d'explosif[10], des fumĂ©es de soudure (source de nanoparticules et de vapeurs mĂ©talliques[11] - [12] - [13]). Un simple feu de bois est source de produits toxiques et polluants[14].
  • La fumĂ©e au moment oĂč elle se produit transporte de la chaleur (gaz brĂ»lants et particules incandescentes) ; l'inhalation de fumĂ©es chaudes peut provoquer des brĂ»lures internes des poumons et des voies aĂ©riennes ; en facilitant l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature dans les locaux oĂč elle se rĂ©pand, elle peut provoquer la naissance d'un autre feu Ă©loignĂ© du foyer initial ;
  • Elle contient gĂ©nĂ©ralement des gaz imbrĂ»lĂ©s issus de la pyrolyse des matĂ©riaux ; en se mĂ©langeant Ă  l'air, elle peut provoquer une explosion de fumĂ©es (backdraft) voire un embrasement gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă©clair (flashover).
  • Certaines fumĂ©es sont trĂšs acides (issues de la combustion de PVC par exemple ; seules ou combinĂ©es aux eaux d'extinction elles peuvent dĂ©grader des installations techniques et des matĂ©riaux de construction ; des structures peuvent subir des dommages irrĂ©versibles, mĂȘme aprĂšs une brĂšve exposition. De mĂȘme pour certains Ă©lĂ©ments de connectique. Des industriels nĂ©gligeant ce problĂšme aprĂšs un sinistre s'exposent Ă  des pannes et des dĂ©faillances structurelles dans les jours ou semaines suivant le sinistre. Il existe des procĂ©dĂ©s de dĂ©contamination qui doivent intervenir dans les heures ou les jours qui suivent. La dĂ©contamination des fumĂ©es d'incinĂ©ration de dĂ©chets se fait avant la sortie de la cheminĂ©e[15].

Les fumées toxiques d'incendie

L'INERIS les classe en trois catégories :

  1. fumées asphyxiants : ce sont les plus rapidement mortelles, avec principalement : NO, H2S, SO2, HCN, CO[4];
  2. fumĂ©es irritantes : outre les suies (composĂ©s microparticulaires polycycliques azotĂ©s et carbonĂ©s), il peut s'agir d'acides minĂ©raux et de divers produits organiques irritants. Les gaz acides inorganiques les plus frĂ©quents dans les fumĂ©es d’incendie sont HCl, HBr, HF, NOx, SOx, P2O5. Les produits organiques irritants sont les composĂ©s carbonĂ©s (formaldĂ©hyde, acrolĂ©ine, butyraldĂ©hyde...), des dĂ©rivĂ©s de l'azote (NO, NH3, isocyanates, amines)[4] ;
  3. fumĂ©es Ă  « toxicitĂ© spĂ©cifique » : elle contiennent certains produits - souvent en faible quantitĂ© - qui peuvent ĂȘtre cancĂ©rigĂšne, mutagĂšne, allergisant... GĂ©nĂ©ralement les effets ne sont pas aigus mais se manifestent Ă  long terme (ex : benzĂšne, dioxine, dibenzofurane...)[4].

Principaux composés des fumées toxiques

Les principaux composĂ©s produits rejetĂ©s lors d'un feu sont carbonĂ©s, azotĂ©s, chlorĂ©s, soufrĂ©s. Les variations quantitatives et qualitatives de ces composĂ©s dĂ©pendent des conditions thermiques de dĂ©composition, de l’analyse Ă©lĂ©mentaire chimique du produit et du type d’incendie[16]. Ainsi l’azote issu de feux bien ventilĂ©s est rejetĂ© sous forme de NOx, tandis qu’à haute tempĂ©rature quand le feu est Ă  ventilation contrĂŽlĂ©e, l’azote est majoritairement rejetĂ© sous forme de HCN[4].

Selon le guide du SFPE Handbook of Fire Protection Engineering de 2002[17], cité par l'INERIS[4] ce sont :

  • Le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde de carbone (CO2) : produits de combustion les plus frĂ©quents et les plus abondants. La quantitĂ© globale de CO produite est du mĂȘme ordre de grandeur pour tous les matĂ©riaux, qu’il s’agisse de produit compact ou expansĂ©, de mousse souple ou rigide, de matiĂšre plastique ou de matĂ©riau traditionnel ;
  • L’acide cyanhydrique (HCN) : produit libĂ©rĂ© avec les polyamides, les polyacrilonitriles, les polyacrylonitriles butadiĂšne styrĂšne (ABS), les polystyrĂšnes acrylonitrile (SAN) et les polyurĂ©thannes et les polymĂšres nitrĂ©s. A 1 000 °C, les polyurĂ©thannes libĂšrent la totalitĂ© de leur masse sous forme d’HCN ;
  • Les oxydes d’azote ou les vapeurs nitreuses NOx (NO, NO2) : produits libĂ©rĂ©s avec les polyacrylonitriles, les polyamides et les celluloĂŻdes ;
  • L’anhydride sulfureux (SO2) et le sulfure d’hydrogĂšne (H2S) : produits libĂ©rĂ©s dans le cas des polysulfones et d’autres polymĂšres soufrĂ©s ;
  • L’acide chlorhydrique (HCl) : produit libĂ©rĂ© dans le cas des PVC et des synthĂ©tiques ignifugĂ©s avec du chlore (polyesters chlorĂ©s). Ainsi le PVC libĂšre tout son chlore Ă  400 °C sous forme d’HCl (1 bouteille d’eau minĂ©rale de 55g libĂšre 15l de HCl) ;
  • L’acide fluorhydrique (HF) : produit libĂ©rĂ© dans le cas par exemple du polytĂ©trafluoroĂ©thylĂšne ;
  • Le phosgĂšne (COCl2) : ce produit est libĂ©rĂ© Ă  l’état de traces dans certains cas de combustion ;
  • L’acrylonitrile ou le cyanure de vinyle : produit libĂ©rĂ© par les SAN et les ABS ;
  • Le styrĂšne : produit libĂ©rĂ© dans le cas des polystyrĂšnes ;
  • L’ammoniac (NH3) : produit libĂ©rĂ© dans le cas de certaines combustions de polyamides ou lors de la dĂ©composition d’engrais. –
  • L’acide acĂ©tique (CH3CO2H) et le chlore (Cl2) dans le cas de la combustion des acĂ©tates de vinyle ;
  • Le brome (Br2) : produit libĂ©rĂ© dans le cas de certains produits ignifugĂ©s ou halogĂ©nĂ©s, mais souvent Ă  des seuils trĂšs infĂ©rieurs aux seuils toxiques ;
  • Des mĂ©taux (dont le mercure et le plomb qui sont sublimĂ©s en vapeur facilement inhalable aux tempĂ©ratures d’un incendie classique) ;
  • Divers rĂ©sidus incomplĂštement brĂ»lĂ©s : goudrons, hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques en trĂšs fines particules (aĂ©rosols), HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, dont le benzo(a)pyrĂšne) peuvent envahir les voies respiratoires (risques d’ƓdĂšmes bronchiques et pulmonaires).

Remarque : Pour HCl, HF et NH3, une rĂ©action avec l’humiditĂ© de l’air s’opĂšre du fait que ces produits sont hygroscopiques.

Lutte contre l'incendie

Dans certains lieux (ex : établissements recevant du public en France), les normes de construction imposent des moyens de désenfumage.

Sur un feu en volume clos, la priorité des pompiers est de maßtriser la fumée :

  • confinement (fermeture des portes) ou au contraire Ă©vacuation (exutoires, c'est-Ă -dire d'une ouverture, quitte Ă  casser une fenĂȘtre ou le toit), Ă©ventuellement mise en place d'une ventilation opĂ©rationnelle ;
  • refroidissement des fumĂ©es en effectuant un jet diffusĂ© (nĂ©bullisĂ©) et pulsĂ© d'eau, ou bien par « crayonnage » (dessiner des lettres dans l'air avec le jet diffusĂ©).

Un seul kilogramme de plastique gĂ©nĂšre 2 500 m3 de fumĂ©es[18] - [19].

FumĂ©e des feux de forĂȘt

Fumée d'un incendie de steppe dans l'est du Kazakhstan
Panache d'incendie de forĂȘt dans le nord-ouest pacifique
Évolution prĂ©vue pour l'Ouest des États-Unis des temps d'exposition moyens (nombre de jour par an) et de la durĂ©e moyenne de la "saison des feux" entre le dĂ©but et le milieu du XXIe siĂšcle

Avec les cycles planĂ©taire normaux en matiĂšre de changements climatiques, la destruction de zones humides et l'augmentation du risque d'incendie de forĂȘt, les impacts sanitaires et climatiques des feux de forĂȘt prennent de l'ampleur, d'autant que la taille et la durĂ©e des incendies tend Ă  augmenter dans plusieurs rĂ©gions du monde, y compris dans des rĂ©gions habitĂ©es[20].

Ainsi selon une Ă©tude rĂ©cente (revue Climatic Change, 2016) dans l'ouest des États-Unis ces feux sont devenus la source de vagues de fumĂ©e rĂ©guliĂšres ; On appelle vague de fumĂ©e un Ă©vĂ©nement touchant un paysage ou une population durant 48 h ou plus ; ils sont dans les annĂ©es 2010 dans cette rĂ©gion du monde sources de plus des deux tiers des particules qui polluent l'air les jours de dĂ©passement des normes fĂ©dĂ©rales de qualitĂ© de l'air. Certaines communautĂ©s humaines sont exposĂ©es Ă  ces fumĂ©s durant des jours ou semaines (ex : Ouest des États-Unis oĂč par exemple Ă  Seeley Lake (commune de 1600 Ăąmes situĂ©e Ă  50 kilomĂštres au nord-est de Missoula) oĂč la ville a Ă©tĂ© noyĂ©e dans la fumĂ©e une bonne partie d'aoĂ»t et au dĂ©but de septembre 2017, ce qui a fait bondir la pollution de l'air jusqu'Ă  prĂšs de 20 fois le seuil classĂ© acceptable par l'Environmental Protection Agency) voire des mois (IndonĂ©sie), avec des risques aggravĂ©s de maladies pulmonaires et d'asthme en particulier. Ces feux sont sources de pollutions transfrontaliĂšres, ce qui pose des questions juridiques particuliĂšres en matiĂšre de prĂ©vention et de droit[20].

Ce phĂ©nomĂšne pourrait empirer avec dĂšs 2050 dans les pays occidentaux plus de 80 millions de personnes probablement concernĂ©es par une augmentation de prĂšs de 60 % du nombre de « vagues de fumĂ©e », au dĂ©triment de la santĂ© publique et de la qualitĂ© et durĂ©e de la vie. Ceci a motivĂ© plusieurs Ă©tudes encore en cours sur la mesure de la pollution, la chimie de ces fumĂ©es et l'Ă©volution des polluants Ă  diffĂ©rentes hauteurs de l'atmosphĂšre. Ces mesures sont effectuĂ©es par des satellite, et ponctuellement via des prĂ©lĂšvements faits par des avions (C-130 et bientĂŽt DC-8 et drones) directement dans les panaches de fumĂ©e de feux de forĂȘt[20].

Ces travaux doivent permettre de mieux connaitre et modĂ©liser le comportement et la chimie et toxicitĂ© ou Ă©cotoxicitĂ© des fumĂ©es de feux de forĂȘt, de brousse, de friches, etc. notamment concernant des polluants prĂ©occupants tels que micro et nanoparticules, dioxines, oxydes d'azote (qui contribuent indirectement Ă  la formation de l'ozone troposphĂ©rique qui est l'un des polluants prĂ©occupants qui tend Ă  croitre dans une grande partie du monde). Les chercheurs s'intĂ©ressent aussi au monoxyde de carbone et Ă  de trĂšs nombreux COV (composĂ©s organiques volatils). Dans la zone des retombĂ©es de Tchernobyl, les incendies sont Ă  l'origine de nouvelles dispersions de radionuclĂ©ides[20].

Ces fumĂ©es sont sources d'aĂ©rosols absorbant une partie de la lumiĂšre du soleil. Ils interagissent aussi avec les microclimats, la pluviomĂ©trie et le climat global (ils peuvent former des nuages, pour la plupart classĂ©s dans la famille des pyrocumulus). Il est donc important de mieux comprendre le comportement de ces aĂ©rosols quand ils sont absorbĂ©s dans les nuages. Comprendre ces phĂ©nomĂšnes (y compris quand ils proviennent d'Ă©cobuage et de brĂ»lages dirigĂ©s forestiers) est nĂ©cessaire pour comprendre leurs effets Ă©cologiques et sur la santĂ© publique, mais aussi pour corriger les prĂ©visions mĂ©tĂ©o pendant et aprĂšs les grands Ă©pisodes d'incendies de forĂȘt[20].

La nuit et parfois le jour (en condition d'inversion atmosphérique) une partie de la fumée peut descendre ou stagner dans les vallées, ce qui aggrave encore la qualité de l'air[20].

Ces travaux permettront aussi de mieux estimer les pertes induites en termes de carbone provisoirement fixé dans la biomasse et dans certains puits de carbone et donc de pouvoir mieux évaluer les conditions d'une neutralité carbone de la filiÚre bois-énergie[20].

On sait que la santé des pompiers urbains est altérée par leur travail en raison de la toxicité des fumées inhalées, mais en 2018 on manque encore de données sur la santé des pompiers forestiers, professionnels ou volontaires[20].

Sarah Henderson, épidémiologiste de l'environnement et chercheuse au Centre de contrÎle des maladies de Colombie-Britannique (Vancouver, Canada) voudrait étudier la santé des enfants nés lors de vagues de fumée[20].

Utilisation tactique

Utilisation civile de fumigĂšnes dans le cadre de manifestations (Paris XIII, novembre 2008). Les fumĂ©es de tir de certains fumigĂšnes peuvent ĂȘtre toxiques

Un systĂšme qui gĂ©nĂšre de la fumĂ©e est dit « fumigĂšne ». Les fumigĂšnes sont parfois utilisĂ©s par l'armĂ©e pour masquer la position exacte des soldats ; ils sont Ă©galement utilisĂ©s pour effectuer un balisage visible de jour depuis le ciel, par exemple pour marquer la zone d'atterrissage d'un hĂ©licoptĂšre (drop zone ou DZ). Des machines Ă  fumĂ©es sont Ă©galement utilisĂ©es pour crĂ©er des ambiances dans les discothĂšques. Les fumigĂšnes peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă  des fins rĂ©crĂ©atives, au mĂȘme titre que les pĂ©tards. Leur fabrication est simple et ils sont souvent fabriquĂ©s soi-mĂȘme, par exemple Ă  partir de balles de ping-pong[21].
Dans ces quatre cas, les fumées sont à ce jour considérées comme non toxiques.

Fumée de grands incendies : modÚle pour l'étude de ce que serait un hiver nucléaire

En 2019, des chercheurs chinois (avec le Pr Pengfei Yu, spĂ©cialiste de l'Ă©valuation des consĂ©quences d'une Ă©ventuelle guerre nuclĂ©aire[22] Ă  l'UniversitĂ© Jinan de Guangzho) se sont servis d'un grand panache de fumĂ©e issu des incendies de forĂȘt de 2017 dans l'Ouest canadien pour affiner la modĂ©lisation des effets d'un nuage issu d'une guerre nuclĂ©aire. La fumĂ©e d'un tel feu de forĂȘt monte jusque dans la stratosphĂšre (+ 23 kilomĂštres) et s'y incruste littĂ©ralement ; il lui a fallu environ 8 mois pour se dissiper (cette observation confirme les prĂ©visions des modĂšles d'hiver nuclĂ©aire[23].

Conservation des aliments

L'exposition de certains aliments à la fumée (procédé appelé fumage) permet d'accroßtre leur durée de conservation. Les plus connus sont le jambon, le poisson, le fromage...

Notes et références

  1. Grand Dictionnaire Terminologique
  2. Le mot fumĂ©e est tout de mĂȘme utilisĂ©
  3. par exemple dans base ARIA du BARPI, utilisée par l'INERIS
  4. INERIS ; Toxicité des fumées voir p 9/66
  5. Guillaume E (2012). ToxicitĂ© des fumĂ©es d'incendie. techniques de l’ingĂ©nieur (rĂ©sumĂ©
  6. Carsin, H., Le Gulluche, Y., Marotel, C., Mien, G., Timsit, J. F., & Guilbaud, J. (1990). ToxicitĂ© pulmonaire des fumĂ©es d’incendie. RĂ©animation et MĂ©decine d'urgence", Ed. Expansion Scientifique Française, Paris, 437-457.
  7. Megarbane B, Chaiba D & Baud F (2002) Origine et traitement des intoxications par inhalation de fumées d'incendie. Environnement, Risques & Santé, 1(4), 241-9.
  8. Besserre R & Delort P (1997) Toxicité systémique de la fumée de feux ruraux: un cas clinique, deux expérimentations en laboratoire. Urgences Medicales, 16(2), 77-80 (résumé).
  9. Jarry J (1992) Etude de la toxicité des produits de degradation thermique de composes agro-pharmaceutiques | Doctoral dissertation, université de Rouen| (résumé).
  10. Carbonel, P., & Bigourd, J. (1980). MÉthodes d'essais pour Ă©valuer La toxicitĂ© des fumĂ©es de tir. Propellants, Explosives, Pyrotechnics, 5(2‐3), 83-86 (rĂ©sumĂ©).
  11. Blandin, M., Pachura, S., Magot, D., & Staudt, J. P. (2018). Un outil d’aide Ă  l’évaluation du risque chimique par inhalation pour l’activitĂ© de soudage. Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement.
  12. Thaon, I., Guillemin, M., Gonzalez, M., & Cantineau, A. (2001). Risques toxiques et pathologies professionnelles liĂ©s au soudage mĂ©tallique. Pathologies professionnelles et de l’environnement in EncyclopĂ©die MĂ©dico-chirurgical, 16-538.
  13. Reygagne A, Balacey J.F, Richard B, Garnier R. Combourieu Y, lerest V & Boillot R (1999) Évaluation des risques toxiques des fumĂ©es de soudage Ă  l'arc lors de rĂ©parations de rails de chemin de fer. Archives des maladies professionnelles et de mĂ©decine du travail, 60(5), 461-463.
  14. Masse R & BoudÚne C (2013) Des toxiques au coin du feu: données récentes sur l'impact sanitaire des fumées de bois. Bulletin de l'Académie nationale de médecine, 197(1), 187-191.
  15. Lici, V. (1996) Prétraitement en milieu aqueux alcalin de résidus d'épuration de fumées d'incinération d'ordures ménagÚres avant stabilisation. Application à la solidification-stabilisation par liants hydrauliques et à la vitrification (Doctoral dissertation, CompiÚgne).
  16. https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/Omega_16_Toxicite_fumees_web.pdf
  17. SFPE Handbook of Fire Protection Engineering, 3e Ă©dition (2002)
  18. Hugues Demeude & Pascal Rossignol, « 10 kilos de plastique qui brûlent, cela fait 25 000 mÚtres cubes de fumées » ; in Feux de navires Les SP sur le pont ; Un nouveau GNR feu de navire est mis en place par la DDSC ; spmag N°954 février 2004
  19. (en) Warren Cornwall, « Scientists race to reveal how surging wildfire smoke is affecting climate and health », Science, Washington (district de Columbia), Association amĂ©ricaine pour l'avancement des sciences,‎ (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. « fabrication de fumigÚnes à partir de balles de ping-pong », sur searchexperiment.olympe.in
  21. Mills, M. J., Toon, O. B., Lee‐Taylor, J., & Robock, A. (2014) Multidecadal global cooling and unprecedented ozone loss following a regional nuclear conflict. Earth's Future, 2(4), 161-176.
  22. Yu, P., Toon, O. B., Bardeen, C. G., Zhu, Y., Rosenlof, K. H., Portmann, R. W., 
 & de Gouw, J. (2019). Black carbon lofts wildfire smoke high into the stratosphere to form a persistent plume. Science, 365(6453), 587-590|résumé.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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