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Brasage

Le brasage des métaux, aussi appelé brasure est un procédé d'assemblage permanent qui établit une liaison métallique entre les piÚces réunies[1]. Contrairement au soudage (soudure), il n'y a pas fusion des bords assemblés. Selon les cas il peut y avoir ou non utilisation d'un métal d'apport (en). Le mécanisme du brasage est la diffusion/migration atomique de part et d'autre de l'interface solide/solide dans le cas d'un brasage sans métal d'apport et de l'interface solide/liquide/solide lorsqu'un métal d'apport est utilisé, processus obtenu par action calorique et/ou mécanique.

Brasage de composants Ă©lectroniques.

Le brasage est trÚs largement utilisé comme technique d'assemblage dans les industries de pointe telles l'aérospatiale, l'aéronautique, l'automobile ainsi que la conception des petites piÚces creuses aux profils compliqués et en métal noble (micro-mécanique de précision, prothÚses, capteurs, etc.).

Dans les techniques de brasage mettant en Ɠuvre la chaleur, on distingue :

  • le brasage tendre qui met en Ɠuvre des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  450 °C ; le terme technique anglais correspondant est soldering (parfois incorrectement traduit par le mot « soudure »);
  • le brasage dur ou fort (brazing), incluant le soudobrasage (braze welding), qui met en Ɠuvre des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  450 °C. Par exemple, les brasures eutectiques argent-cuivre, titane-nickel ou encore titane-cuivre-nickel peuvent avoir des tempĂ©ratures de fusion comprises entre 600 °C et 900 °C, les brasures de cuivre et de laiton les moins coĂ»teuses ont une tempĂ©rature de fusion comprise entre 700 °C et 1 180 °C.

Histoire du brasage

Le petit chien Ă  bĂ©liĂšre — une pendeloque en or retrouvĂ©e dans les fouilles de Suse (Iran) et datĂ©e de 3300 Ă  3100 av. J.-C. — est le premier tĂ©moignage connu d'une technique de brasage[2] - [3].

Le brasage Ă©tait couramment mis en Ɠuvre Ă  l'Ăąge du fer, bien avant le soudage. Les forgerons effectuaient des assemblages permanents en combinant les effets de la chaleur aux effets mĂ©caniques. Cette technique, encore utilisĂ©e de nos jours, consiste Ă  chauffer au blanc-soudant deux morceaux de fer (« d'acier »), de les juxtaposer puis de marteler ce montage jusqu'Ă  ce que les piĂšces soient rĂ©unies de maniĂšre permanente. C'est la forme la plus ancienne du brasage et il s'agit bien lĂ  de brasage car les bords des piĂšces n'ont pas atteint leur point de fusion ; cependant, dans la littĂ©rature, il est parfois dĂ©signĂ© comme un procĂ©dĂ© de « soudage Ă  l'Ă©tat solide ».

Procédé

Le brasage est l'assemblage de deux matériaux :

  • soit Ă  l'aide d'un mĂ©tal d'apport ayant une tempĂ©rature de fusion infĂ©rieure Ă  celle des mĂ©taux Ă  assembler et mouillant, par capillaritĂ©, les surfaces Ă  assembler et mettant en Ɠuvre un mĂ©canisme de diffusion atomique ;
  • soit par contact des deux surfaces correctement ajustĂ©es suivi d'une chauffe du montage ainsi prĂ©parĂ© pour permettre la migration des atomes de part et d'autre du plan de contact. Cette opĂ©ration est appelĂ©e brasage diffusion.

Le brasage est l'opĂ©ration, la brasure est le rĂ©sultat. Le rĂ©sultat est gĂ©nĂ©ralement un assemblage « hĂ©tĂ©rogĂšne », cependant dans le cas du brasage diffusion de matĂ©riaux de mĂȘme nuance, l'interface peut ne plus ĂȘtre dĂ©tectable Ă  l'examen macroscopique.

Le chauffage de la zone à braser peut se faire, selon le mode opératoire employé, avec différents moyens tels que :

Les techniques de brasage sont grandement utilisées dans les industries suivantes :

  • l'automobile (piĂšces moteur, fusĂ©es, carburateurs, pompes Ă  injection, tĂŽlerie) ;
  • l'aĂ©ronautique et l'aĂ©rospatiale (brasage sous vide d'alliages mĂ©talliques exotiques et fortement sollicitĂ©s) ;
  • les instruments de prĂ©cision (fabrication de piĂšces d'instruments de mesure, dĂ©tendeurs, capteurs) ;
  • l'Ă©lectronique (composants sur circuits imprimĂ©s mais aussi en fabrication de composant actifs / semi-conducteurs) ;
  • la fabrication de diverses prothĂšses mĂ©dicales (implants dentaires, articulations, valves) ;
  • la tuyauterie (plomberie sanitaire, ligne d'instrumentation) ;
  • la dinanderie (objets d'art en cuivre et/ou en laiton) ;
  • la facture instrumentale, et en particulier celle des instruments Ă  vent (trompettes, trombone, flĂ»tes, clarinettes, saxophones, etc.) ;
  • l'orfĂšvrerie (objets de culte, luminaires, objets d'art) et la bijouterie (bagues, bracelets, colliers) ; brasage Ă  l'Ă©tain et Ă  l'argent.

Le mĂ©tal d'apport peut ĂȘtre un alliage d'Ă©tain, de cuivre, d'argent, d'aluminium, de titane, de nickel ou autres alliages de mĂ©taux prĂ©cieux.

L'emploi de flux solides, pùteux, liquides ou gazeux est souvent préconisé dans les modes opératoires de brasage pour décaper (nettoyer) et conférer la mouillabilité souhaitée aux surfaces à joindre et agir sur la tension superficielle du métal d'apport en fusion.

Aspects physico-chimiques du brasage

Pour que deux matĂ©riaux puissent ĂȘtre brasĂ©s, il est nĂ©cessaire de connaĂźtre et d'agir sur trois propriĂ©tĂ©s physico-chimiques :

  • la capillaritĂ© ;
  • le mouillage ;
  • la diffusion.

La capillarité

Figure 1 : Effet capillaire.

Le dictionnaire définit la capillarité comme un terme de la physique ayant trait à l'ensemble des phénomÚnes qui se passent dans le contact des liquides avec les solides présentant des espaces trÚs étroits ou capillaires (fig. 1).

La capillaritĂ© peut ĂȘtre vue comme une variĂ©tĂ© de l'adhĂ©sion, ou comme une force qui produit les phĂ©nomĂšnes capillaires. Ses effets sont observables lorsque les buvards aspirent l’encre ou quand les Ă©ponges s’imbibent d’eau et, dans le cas du brasage, lorsqu'un mĂ©tal fondu remonte entre les deux surfaces Ă  rĂ©unir lorsqu'elles sont espacĂ©es d'un jeu appropriĂ©.

La loi de Jurin donne la hauteur Ă  laquelle un liquide monte dans un tube capillaire.

Cette loi s'exprime par :

oĂč

  • h est la hauteur du liquide,
  • Îł est la tension superficielle du liquide (c'est la force motrice du phĂ©nomĂšne de capillaritĂ©),
  • Ξ est l'angle de raccordement entre le liquide et la paroi du tube (voir fig. 3),
  • ρ est la masse volumique du liquide,
  • r est le rayon du tube,
  • g est la constante d'accĂ©lĂ©ration de la pesanteur.

Les conditions de validité sont les suivantes : il faut que le diamÚtre du tube soit petit devant la longueur capillaire, qui vaut d'ordinaire deux millimÚtres pour de l'eau à la température et pression ambiante. Si le tube est tenu oblique alors la loi de Jurin donne la hauteur verticale et non pas la hauteur mesurée le long du tube.

La capillarité intervient dans la détermination du jeu à laisser entre piÚces emboßtées (ou qui se recouvrent) pour permettre au métal d'apport en fusion de monter le plus haut possible dans l'interface ainsi réalisée.

Le mouillage

Figure 2 : Gouttes de rosĂ©e sur une prĂȘle, exemple de non mouillabilitĂ©.
Figure 3 : Gouttelette d'eau sur une surface idéale.

Le mouillage d'un liquide (métal d'apport en fusion) sur un solide (piÚces à réunir) est le degré d'étalement du liquide sur ce solide. Les effets produits sont le contraire de ce que l'on constate lorsqu'on observe une goutte d'eau sur une feuille de chou ou des gouttes d'eau déposées par la rosée (fig .2).

On parle de « mouillage total » lorsque le liquide s'étale totalement et de « mouillage partiel » lorsque le liquide forme une goutte sur le solide.

La loi de Young-Dupré donne l'expression de l'angle de contact statique d'une goutte liquide déposée sur un substrat solide (ménisque), en équilibre avec une phase vapeur (fig. 3) :

oĂč :

, et désignent respectivement la tension superficielle des interfaces solide/vapeur, solide/liquide et liquide/vapeur.

Dans les procédés de brasage avec métaux d'apport (brasage tendre ou fort) le mouillage intervient, en préalable de la diffusion, en deux étapes :

  • d'abord en mettant en Ɠuvre des liaisons faibles, du type forces de van der Waals ; c'est l'adsorption physique ou physisorption, puis
  • en mettant en Ɠuvre des Ă©nergies de liaison importantes. On parle alors d’adsorption chimique ou chimisorption. L’adsorption chimique s’accompagne d’une profonde modification de la rĂ©partition des charges Ă©lectroniques des atomes adsorbĂ©s, les forces mises en jeu sont du mĂȘme type que celles qui agissent lors de la formation des liaisons mĂ©talliques et/ou des liaisons chimiques.

On amĂ©liore la mouillabilitĂ© par l'emploi de flux dĂ©capants appropriĂ©s aux mĂ©taux de base. Une fois l'opĂ©ration de brasage effectuĂ©e, toute trace de flux doit ĂȘtre supprimĂ©e afin d'Ă©viter des problĂšmes ultĂ©rieurs de corrosion.

La diffusion

La diffusion désigne la tendance naturelle d'un systÚme à rendre homogÚnes les concentrations des espÚces métalliques ou chimiques en son sein. C'est un phénomÚne de transport irréversible qui se traduit par la migration d'espÚces métalliques ou chimiques dans un milieu. Sous l'effet de l'agitation thermique on observe un déplacement des constituants des zones de forte concentration vers celles de faible concentration. D'un point de vue phénoménologique, et au premier ordre, ce phénomÚne est régi par une loi de Fick.

Le déplacement des atomes, ions ou molécules dans un milieu, que celui-ci soit solide (cristallin ou amorphe), liquide ou gazeux, est appelé de maniÚre générale « migration ». La diffusion est la migration sous l'effet de l'agitation thermique, à l'exception des autres phénomÚnes. Elle intervient par exemple dans des procédés d'amélioration des caractéristiques mécaniques (traitements de surface comme la nitruration ou cémentation).

Lorsqu'un atome se dĂ©place parmi des atomes de mĂȘme nature, on parle d'autodiffusion. Par exemple, on parle d'autodiffusion du fer pour dĂ©signer la migration d'un atome de fer dans un cristal de fer.

Lorsque l'on a deux milieux homogÚnes différents mis en contact, on parle d'interdiffusion. C'est ce qui se produit, en brasage, au travers de la zone de liaison entre le métal d'apport et le métal de base : il y a formation d'un alliage de ces deux métaux.

La diffusion peut ĂȘtre Ă  l'origine de la formation de composĂ©s intermĂ©talliques pouvant conduire Ă  la ruine de l'assemblage. C'est le cas lors du brasage d'un acier inoxydable avec un apport en laiton (dĂ©cohĂ©sion intergranulaire), d'un titane avec un apport en argent ou d'un alliage de nickel avec un apport chargĂ© en phosphore ou soufre(formation de composĂ©s fragiles).

Dilatation, jeu de brasage

La brasure travaillant bien en cisaillement, il est conseillĂ© d'utiliser des assemblages emboĂźtĂ©s, le jeu de montage est important. Un jeu optimal sera situĂ© entre 0,05 mm et 0,13 mm. Cela constitue un espace adĂ©quat pour que le mĂ©tal d'apport puisse se rĂ©pandre par capillaritĂ© (jeu qui ne tient pas compte de la dilatation thermique).

En brasant des matĂ©riaux dissemblables, il est important de placer le matĂ©riau le plus sujet Ă  la dilatation thermique Ă  l'extĂ©rieur, une fois l'assemblage Ă  tempĂ©rature ambiante, la brasure travaillera en compression. À l'inverse, si le matĂ©riau le plus dilatable est Ă  l'intĂ©rieur, la brasure travaillera en traction, ce qui affaiblira la tenue mĂ©canique de l'assemblage.

MĂ©tallurgie du brasage

Contrairement au soudage, que ce soit en brasage tendre, en brasage fort ou encore en soudo-brasage, les mĂ©taux de base n'atteignent pas leur tempĂ©rature de fusion. L'aspect mĂ©tallurgique (voir ThĂ©orie du soudage) doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ© du point de vue des effets de la diffusion et, en cas d'utilisation d'un mĂ©tal d'apport, des propriĂ©tĂ©s du mĂ©tal liquide et de sa solidification en interaction avec les surfaces des mĂ©taux de base aussi bien que des conditions environnementales et physiques de rĂ©alisation du joint brasĂ©.

Flux de brasage

Dans la mesure oĂč l'opĂ©ration de brasage doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en atmosphĂšre inerte ou rĂ©ductrice (par exemple dans un four), un flux de brasage est nĂ©cessaire pour empĂȘcher la formation d'oxydes sur toute la zone de mĂ©tal chauffĂ©. Le flux a Ă©galement pour but de nettoyer toute contamination prĂ©sente sur les surfaces Ă  braser. Le flux peut ĂȘtre appliquĂ© sous diverses formes par exemple en pĂąte, en liquide, en poudre voire en mĂ©lange poudre de flux et poudre de mĂ©tal d'apport ou encore injectĂ© dans le gaz combustible dans le cas de soudo-brasage au chalumeau (systĂšme gaz-flux). Le flux peut Ă©galement ĂȘtre intĂ©grĂ© en surface de la baguette de mĂ©tal d'apport (baguette spiralĂ©es), ou fourrĂ©.

Dans tous les cas le flux s'Ă©coule dans le bain de fusion pendant l'opĂ©ration de brasage et joue son rĂŽle en mouillant les surfaces Ă  assembler et leurs abords. Les traces de flux excĂ©dentaires doivent impĂ©rativement ĂȘtre enlevĂ©es une fois le brasage terminĂ© car l'excĂšs de flux peut conduire Ă  la corrosion, gĂȘner l'inspection et/ou des opĂ©rations de finition de surface.

Les flux de brasage n'ont pas de propriĂ©tĂ©s polyvalentes et doivent ĂȘtre gĂ©nĂ©ralement choisis en fonction de leurs performances sur les mĂ©taux de base en particulier. Pour ĂȘtre efficace, le flux doit ĂȘtre chimiquement compatible avec le mĂ©tal de base et le mĂ©tal d'apport utilisĂ©.

Avantages par rapport au soudage

Comme mentionnĂ© ci-dessus, les tempĂ©ratures de fusion des mĂ©taux de base ne sont pas (ne doivent pas ĂȘtre) atteintes. Ceux-ci seront moins affectĂ©s par la chaleur, la dĂ©gradation de leurs propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques sera attĂ©nuĂ©e de mĂȘme que leur oxydation. Les contraintes rĂ©siduelles et les dĂ©formations seront moindres et les procĂ©dĂ©s de brasage se prĂȘtent bien Ă  la production Ă  grande vitesse et de maniĂšre automatique.

Utilisation

Brasage de composants Ă©lectroniques

En électronique, le métal d'apport était généralement constitué de 60 % d'étain et de 40 % de plomb en masse afin de produire un mélange presque eutectique (point de fusion du mélange inférieur à n'importe lequel des points de fusion des éléments du mélange pris isolément).

Le rapport eutectique de 63/37 (%m) correspond de prÚs à un SnPb mélange intermétallique. Il donne un eutectique aux environs de 179 °C à 183 °C.

La réglementation (ROHS) impose de supprimer le plomb et de trouver d'autres alliages, par conséquent les alliages les plus courants sont composés d'étain (Sn), de cuivre (Cu) et d'argent (Ag) mais ils sont onéreux. Des dérogations existent pour pouvoir continuer à utiliser l'alliage de plomb.

Évolution

Suivant les directives de l'Union europĂ©enne WEEE (Waste of Electrical and Electronic Equipment) et RoHS (Reduction of Hazardous Substances), le plomb doit ĂȘtre Ă©liminĂ© des systĂšmes Ă©lectroniques depuis le , amenant un grand intĂ©rĂȘt des industriels pour les brasures sans plomb. Celles-ci contiennent de l'Ă©tain, du cuivre, de l'argent, et d'autres mĂ©taux dans des quantitĂ©s variĂ©es.

Voir l'article Composant monté en surface pour plus de détails sur les implications de ces changements dans l'industrie électronique.

Brasage utilisé en plomberie

En plomberie, une proportion de plomb supérieure était utilisée, ce qui avait l'avantage de faire prendre la brasure plus lentement, et qui permettait donc de le glisser sur le joint pour assurer l'étanchéité. Avec le remplacement des canalisations de plomb par du cuivre, le plomb dans les brasures fut remplacé par du cuivre, et la proportion d'étain augmenta.

Le métal d'apport utilisé pour le brasage fort est généralement un alliage cuivre/phosphore de cuivre/zinc, ou cuivre/argent. Le point de fusion de ces différents alliages se situe généralement entre 600 °C et 880 °C. Les alliages à forte teneur en argent (6 % minimum) sont recommandés pour la réalisation de brasages à résistance mécanique élevée et sont les seuls autorisés pour les raccordements de conduites de gaz de ville en cuivre et en laiton. Le laiton est utilisé pour le brasage de l'acier.

La brasure est en gĂ©nĂ©ral mĂ©langĂ©e ou utilisĂ©e avec du flux, lequel est un agent rĂ©ducteur conçu pour aider Ă  enlever les impuretĂ©s (en particulier les mĂ©taux oxydĂ©s). Pour l'aspect pratique le mĂ©tal d'apport est souvent commercialisĂ© sous forme de baguettes ou comme tubes contenant du flux. La plupart des brasures tendres sont suffisamment souples pour ĂȘtre roulĂ©es et stockĂ©es en rouleau.

Brasage dans la facture instrumentale

En facture d'orgue, ce procédé est utilisé afin de fabriquer les tuyaux. La technique à acquérir n'est pas évidente et est sanctionnée par un CAP spécifique. Les tuyaux sont faits d'un alliage soit riche en étain (> 63,3 %), soit pauvre (< 63,3 %). L'idéal étant que cet alliage ne soit pas trop proche de l'alliage utilisé pour braser. Les fils de soudure sont à 63,3 % d'étain car c'est à ce pourcentage que la température de fusion est au plus bas.

Dans le cas des instruments Ă  vent en mĂ©tal (famille des cuivres, saxophones, flĂ»tes) ou composĂ©s de mĂ©tal (mĂ©caniques de clarinette, de hautbois), l'assemblage des piĂšces est rĂ©alisĂ© par brasage. Certains composants de piĂšces n'ayant pas vocation Ă  ĂȘtre dĂ©montĂ©s (divers composants de clĂ© de saxophone, liaison tubes et bloc pistons sur les cuivres), leur assemblage est rĂ©alisĂ© par brasage fort Ă  haute teneur en argent (40 % en gĂ©nĂ©ral). Les autres assemblages sont rĂ©alisĂ©s par brasage tendre Ă©tain/plomb (ou leur pendant sans plomb) afin de permettre un dĂ©montage plus aisĂ© dans le cadre d'une rĂ©paration de l'instrument (dĂ©montage d'une patte ou d'une clĂ© pour dĂ©bosseler le tuyau liĂ©, par exemple).

Brasage métal-céramique et céramique-céramique

Il existe deux mĂ©thodes pour effectuer un brasage sur une cĂ©ramique. La mĂ©thode traditionnelle consiste Ă  « mĂ©talliser » la cĂ©ramique avant de pouvoir effectuer le brasage avec un alliage ordinaire. Cependant, cette mĂ©thode est coĂ»teuse en temps et en argent. La seconde mĂ©thode consiste Ă  intĂ©grer un Ă©lĂ©ment actif Ă  la brasure qui rĂ©agira avec la cĂ©ramique pour en faire une liaison permanente. Ces Ă©lĂ©ments actifs peuvent ĂȘtre du vanadium, niobium ou zirconium mais le plus courant est le titane.

Échangeurs pour l'automobile

Dans l'industrie automobile, les échangeurs thermiques (condenseur pour la climatisation, radiateur pour le refroidissement du moteur, refroidisseurs d'air de suralimentation (RAS ou « intercooler ») pour les véhicules équipés d'un compresseur ou d'un « turbocompresseur »), sont généralement constitués d'aluminium (nuances 3xxx). Le métal d'apport est alors un aluminium allié, enrichi en silicium entre 4 et 8 % (par ex nuances 4343 ou 4045), ce qui abaisse son point de fusion. Il est souvent apporté par colaminage du matériau d'apport sur le métal de base, on parle alors de placage.

L'alumine, dont la tempĂ©rature de fusion est bien plus Ă©levĂ©e que celle de l'aluminium, doit ĂȘtre Ă©liminĂ©e par voie mĂ©canique (grattage) ou chimique (flux actif). En effet, l'alumine n'Ă©tant pas mouillable, elle empĂȘche les effets de capillaritĂ© et de diffusion de se rĂ©aliser et, par voie de consĂ©quence, s'oppose Ă  l'effet de brasage.

Le nombre (plusieurs dizaines de milliers par échangeur), la taille de ces joints (souvent moins d'mm de large) et leur longueur cumulée (plusieurs centaines de mÚtres) font que le brasage est souvent la seule option possible pour ce genre de piÚce.

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « brasage » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. AgnÚs Benoit, « Pendeloque en forme de chien », sur www.louvre.fr (consulté le )
  3. Alain-RenĂ© Duval, Christiane EluĂšre, LoĂŻc Hurtel et Françoise Tallon, « La Pendeloque au chien de Suse. Étude en laboratoire d'une brasure antique », Revue du Louvre, no 3,‎ , p. 176-179

Articles connexes

Bibliographie

  • Welding Handbook - Fundamentals of Welding. Charlotte Weisman, Editor. AWS 2501 Northwest 7th Street. Miami, Florida 33125.
  • Manuel de Brasage Tendre - AWS. DiffusĂ© par les Publications de la Soudure AutogĂšne - 90 Rue des Vanesses 93420 Villepinte.
  • Manuel de Brasage Fort -. DiffusĂ© par les Publications de la Soudure AutogĂšne - 90 Rue des Vanesses 93420 Villepinte
  • Louis Ducros Le brasage, Paris, 1970, J.-B. BailliĂšre et fils, 241 p.

Liens externes

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