MĂ©lanome
Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, développé aux dépens des mélanocytes (tumeur mélanocytaire)[1].
Médicament | Actinomycine D, bléomycine, docétaxel, témozolomide, dacarbazine, aldesleukine (d), procarbazine, lomustine, hydroxyurée, dabrafenib, lambrolizumab, vemurafenib, cobimétinib (en), nivolumab, bevacizumab, tramétinib (en), paclitaxel, ipilimumab, peginterféron alfa-2b et sargramostim (en) |
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Spécialité | Oncologie |
CISP-2 | S77 |
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CIM-10 | C43 |
CIM-9 | 172.9 |
ICD-O | M8720/3 |
OMIM | 155600 |
DiseasesDB | 7947 |
MedlinePlus | 000850 |
eMedicine | plastic/456 |
MeSH | D008545 |
Mise en garde médicale
Son siĂšge initial est la peau dans l'immense majoritĂ© des cas. Il existe toutefois des mĂ©lanomes de l'Ćil (mĂ©lanome choroĂŻdien), des muqueuses (bouche, canal anal, vagin), et plus rarement encore des organes internes.
Mélanome signifie littéralement « tumeur noire » mais en dépit de ce que son nom suggÚre, il n'est pas toujours foncé : environ 5 % des mélanomes nodulaires sont « achromiques » (de la couleur normale de la peau chez les personnes autres qu'à peau noire)[2].
ĂpidĂ©miologie
Son incidence augmente de plus de 2 % par an[3], mais elle tend à se stabiliser dans certains pays, probablement du fait des changements d'habitude d'exposition au soleil[4]. Cependant, sa mortalité diminue réguliÚrement[5], probablement du fait que la plupart des mélanomes détectés sont de petites tailles, et donc, de meilleur pronostic[6].
France
Le mĂ©lanome cutanĂ© constitue en 2011 la 6e cause de cancer chez la femme avec 5,100 nouveaux cas estimĂ©s et la 8e chez lâhomme avec 4,680 nouveaux cas estimĂ©s. Les mĂ©lanomes cutanĂ©s reprĂ©sentent respectivement les 14e et 12e causes de dĂ©cĂšs chez la femme et chez lâhomme avec 720 et 900 dĂ©cĂšs estimĂ©s pour lâannĂ©e 2011[7] pour 9 780 nouveaux cas totaux estimĂ©s[8]. Les taux dâincidence (standardisĂ©s monde) sont estimĂ©s Ă 10,1 et 9,7 pour 100 000, respectivement chez la femme et lâhomme, et les taux de mortalitĂ© Ă 1,1 pour chacun des deux sexes.
Les mélanomes ne représentent que 10 % des cancers cutanés diagnostiqués en France. Moins fréquents que les carcinomes, ils sont toutefois les plus dangereux du fait de leur fort potentiel métastatique[9].
Europe
En Europe, lâincidence du mĂ©lanome de la peau est hĂ©tĂ©rogĂšne selon les pays et diminue selon un gradient Nord-Sud. Ce gradient est principalement liĂ© aux diffĂ©rences de phototypes cutanĂ©s et de prĂ©disposition gĂ©nĂ©tique entre les populations europĂ©ennes. Le taux dâincidence estimĂ© en 2008 varie de 21,9 mĂ©lanomes pour 100 000 femmes au Danemark Ă 2,0 en GrĂšce et de 16,1 mĂ©lanomes pour 100 000 hommes en SuĂšde Ă 2,5 en GrĂšce. Parmi les 27 pays europĂ©ens, la France est classĂ©e pour cette mĂȘme annĂ©e au 20e rang pour lâhomme et au 15e rang pour la femme[7].
Terrain
Génétique
Cinq à dix pour cent des patients ayant un mélanome ont un antécédent familial de cette maladie[3]. Une mutation sur le gÚne CDKN2A (en) située sur le chromosome 9 ainsi que sur le gÚne CDK4 situé sur le chromosome 12 entraßne l'apparition du mélanome. Tous deux codent des protéines suppressives de tumeurs distinctes. Une mutation sur le gÚne BRAF (gÚne) codant une kinase est présente dans plus d'un cas sur deux de mélanomes métastasés[10], constituant une cible thérapeutique. Des mutations sur le RAS (un quart des cas) ou sur le NF1 (un cas sur six) sont décrites[11]. D'autres gÚnes sont aussi reliés à la transmission du mélanome : BAP1, POT1 (en), gÚne ACD (en), TERF2IP (en) et TERT (en)[12].
Une étude australienne a séquencé le génome entier de 183 échantillons de divers sous-types de mélanome, ce qui a permis d'identifier un ensemble de mutations spécifiques des localisations de la tumeur (peau, muqueuses, mains et pieds)[13]
Facteurs de risque
Le mélanome se forme dans environ 70 % des cas sur une peau auparavant indemne, et dans environ 30 % des cas sur un grain de beauté préexistant de type nÊvus. La kératose solaire favorise la survenue de ce cancer[3]. Ainsi, contrairement à une idée reçue, les nÊvus ne sont pas, dans l'immense majorité des cas, des états précancéreux qui se transforment en cancer à la suite d'expositions solaires multiples et l'exérÚse systématique des nÊvus dans le but d'éviter la survenue de mélanomes est donc inutile. De plus, les nÊvus du tronc et de la face (zones habituellement plus exposées aux UV) n'ont pas plus de risque de se transformer en mélanomes que ceux d'autres zones de peau plus protégées[14].
Il est cependant reconnu que les grands nÊvus congénitaux ont un risque plus élevé de transformation cancéreuse, et qu'un nombre élevé de nÊvus sur le corps est un marqueur de risque de développer un mélanome, sans que ce dernier résulte de la transformation desdits nÊvus.
Il se manifeste d'abord comme une simple tache pigmentée.
La brĂ»lure solaire, en particulier dans l'enfance[15] et les antĂ©cĂ©dents familiaux[16] sont les principaux facteurs de risque. L'exposition solaire rĂ©guliĂšre et modĂ©rĂ©e d'une peau susceptible de bronzer a un certain effet protecteur[17]. Bien qu'il puisse apparaĂźtre partout, le mĂ©lanome a tendance Ă se former plus souvent sur les parties du corps qui sont couvertes dans la vie quotidienne mais exposĂ©es occasionnellement lors des bains de soleil, comme le torse et les jambes. De mĂȘme, l'utilisation d'ultraviolets artificiels dans un but de bronzage augmente significativement le risque de mĂ©lanome[18] - [19] avec une nette corrĂ©lation avec les doses prises. Pour des utilisateurs europĂ©ens, un Ăąge infĂ©rieur Ă 35 ans au moment des premiĂšres sĂ©ances est associĂ© Ă un risque multipliĂ© par 2[19].
Il semble également exister une majoration modérée du risque de survenue d'un mélanome en cas d'antécédent d'endométriose ou de fibrome de l'utérus chez la femme[20].
La couleur de la peau joue également un rÎle important : le risque est plus que doublé chez les roux et trÚs sensiblement augmenté chez les personnes avec peau pùle[21]. Il est plus de dix fois moins important chez les personnes de couleur de peau non blanche[3].
L'exposition aux « pesticides domestiques » est un facteur de risque supplémentaire[22].
Ătendue
AprÚs une phase d'extension horizontale, parallÚle à la surface cutanée, le mélanome plonge vers les couches profondes de la peau : (derme profond, hypoderme) et à partir de là , peut métastaser vers les ganglions lymphatiques, ou les organes internes (poumons, os, foie, cerveau).
Les capacitĂ©s de mĂ©tastase exceptionnelles du mĂ©lanome sont dues Ă la rĂ©activation lors de la cancĂ©risation d'un gĂšne nommĂ© slug[23]. Il s'agit du gĂšne qui permet la migration dans l'embryon des cellules issues de la crĂȘte neurale, dont font partie les mĂ©lanocytes.
Pathologie
Formes superficielles
Les formes superficielles se répartissent en trois groupes :
- MĂ©lanome d'extension superficielle proprement dit (en anglais : superficial spreading melanoma, SSM) (70 %)
- Il se voit à tout ùge et dans toutes les localisations; il réalise une tache de forme irréguliÚre, polychrome, légÚrement palpable.
- Histologiquement, il existe des thÚques et des cellules mélaniques disséminées dans toute la hauteur de l'épiderme et parfois dans le derme, accompagnées d'une réaction inflammatoire souvent intense du derme.
- MĂ©lanome de Dubreuilh (en anglais : lentigo melanoma, LM) (5 %)
- Elle touche des sujets plus ùgés et se voit sur les parties découvertes (pommettes).
- La tache est de forme irréguliÚre, de coloration bistre inégale; elle est généralement plane, non palpable.
- Histologiquement, l'atteinte, purement épidermique (au début), est surtout faite de cellules disséminées, avec peu de thÚques. L'évolution est essentiellement locale. Les métastases à distance sont trÚs rares et tardives.
- MĂ©lanome acrolentigineux (8 %)
- Il siĂšge essentiellement sur les zones palmoplantaires et sous les ongles. Il Ă©volue comme un SSM avec toutefois un pronostic plus mauvais en raison dâun diagnostic plus tardif.
Les formes superficielles Ă©voluent en deux stades :
- d'abord extension lente, superficielle purement Ă©pidermique, par Ă©talement centrifuge ;
- puis pénétration dans le derme, sous forme d'un nodule qui va rapidement s'étendre en profondeur et donner des métastases.
Cas particulier du mélanome cutané amélanotique
Ce cas inclut les mélanomes sans couleur noire ou faiblement colorés (dits mélanomes hypomélanotiques).
Ces mélanomes constituent un défi pour leur diagnostic[24] car leur manque de pigmentation les fait confondre avec des affections bénignes (ou malignes mais autres)[25] ;
Ils se présentent généralement comme de simples macules ou nodules érythémateux, parfois superficiellement abrasés, le plus souvent chez des personnes ùgées à peau photodommagée, évoquant plutÎt un carcinome basocellulaire, un carcinome épidermoïde, une kératose actinique ou une maladie de Paget ou une maladie de Bowen voire de simples lésions vasculaires, telles que l'hémangiome ou le granulome pyogÚne[26].
Ils représenteraient de 0,4 à 27,5% de tous les cas de mélanome, et 2% à 8% pour les formes totalement non-mélaniques[24] - [26]. Généralement découverts chez les plus de 50 ans, ils touchent 4 femmes pour 0,5 hommes. Les personnes rousses, à peau de type I, à taches de rousseur, sans grains de beauté (naevus) dans le dos, ayant un phénotype sensible au soleil ou ayant déjà présenté un mélanome amélanotique risquent plus d'en développer.
Par rapport aux mélanomes pigmentés, ils sont plus souvent nodulaire, lentigineux acraux ou desmoplastiques. Leur épaisseur de Breslow est plus importante ; leur taux mitotique est plus élevé et une ulcération est plus commune. Le stade tumoral est plus élevé au diagnostic, ce qui implique des chances de survie plus faible qu'avec les mélanomes pigmentés.
Selon Hillenbrand & al. en 2008 : parmi les mélanomes anorectaux (rares), 30% seraient amélanotiques[27]. Une muqueuse (buccale par exemple) est parfois (rarement) touchée[28].
Dans tous les cas un diagnostic (histologique) précoce améliore les chances de survie[28] généralement aprÚs que la dermoscopie ait mis en évidence un schéma vasculaire anormal (souvent le seul paramÚtre décelable à la dermoscopie, dont les algorithmes de diagnostic classiquement utilisés pour les lésions pigmentées sont impropres à diagnostiquer les mélanomes amélanotiques)[29].
MĂ©lanome nodulaire
Dans environ 15 % des cas, le mĂ©lanome est nodulaire d'emblĂ©e, sans ĂȘtre passĂ© par un stade superficiel individualisable.
Macroscopie : Le mélanome nodulaire constitue une lésion tumorale en saillie, monochrome, noire bleutée ou gris rose, parfois achromique, qui va s'accompagner d'un halo inflammatoire et s'ulcérer.
Microscopie : Il existe une prolifération en nappe, sans thÚques, située dans le derme sans atteinte épidermique.
Indice de Breslow : Le pronostic des mélanomes dépend de l'extension en profondeur, il est pratiquement toujours fatal si l'envahissement va jusqu'à l'hypoderme. En pratique, on mesure l'épaisseur de la tumeur en millimÚtres (indice de Breslow). Une épaisseur supérieure ou égale à 0,75 mm est un élément de mauvais pronostic et a plus de risque de s'accompagner de métastases ganglionnaires, viscérales, hépatiques, pulmonaires et cérébrales et d'une mortalité accrue (25 % des cas).
Le mélanome cutané nodulaire est reconnu par un épiderme reposant sur le derme, qui contient des annexes pilosébacées. Le derme et l'hypoderme sont envahis par une grande lésion nodulaire. En superficie, cette lésion contient des thÚques de cellules tumorales enroulées les unes sur les autres. Sur certaines lames, quelques thÚques sont visibles à la jonction dermo-épidermique. En profondeur, ces cellules tumorales ont un aspect plus fusiforme. Les cellules tumorales sont de grande taille avec un noyau fortement nucléolé. Elles contiennent parfois du pigment noir (mélanine).
La gravité de ces tumeurs, lorsqu'elles sont arrivées au stade nodulaire, commande l'ablation de toute lésion pigmentée suspecte : lésion extensive, de forme encochée, de coloration inégale, nÊvus qui se modifie.
Ăvolution et pronostic
Le pronostic est déterminé par l'épaisseur de la tumeur initiale (indice de Breslow) qui est exprimée en millimÚtres mesurés depuis le point le plus superficiel au point le plus profond de la tumeur, complété par le niveau de Clark qui va de 1 à 5 suivant la couche de la peau la plus profonde atteint par la tumeur, et par le résultat du bilan d'extension (recherche de métastases). Au stade initial d'extension superficielle, le pronostic approche les 100 % de survie à dix ans.
Traitement
Seule l'exĂ©rĂšse totale de la lĂ©sion initiale permet de guĂ©rir le mĂ©lanome. Les marges de sĂ©curitĂ©, c'est-Ă -dire la surface de peau saine qui doit ĂȘtre enlevĂ©e avec le mĂ©lanome dĂ©pend de son Ă©paisseur. Jusqu'aux annĂ©es 1980, la marge courante d'excision Ă©tait d'environ 4 Ă 5 cm autour de la lĂ©sion, ce qui causait d'importantes cicatrices, voire une dĂ©figuration. La marge de sĂ©curitĂ© actuellement prĂ©conisĂ©e est de quelques millimĂštres[30]. De maniĂšre plus prĂ©cise on recommande une marge de 5 mm pour les mĂ©lanomes intra-Ă©pidermiques, de 1 cm pour les mĂ©lanomes d'une Ă©paisseur infĂ©rieure Ă 1 mm, et de 2 cm pour les mĂ©lanomes plus Ă©pais (ramenĂ©e Ă 1 cm pour des localisations difficiles Ă opĂ©rer).
Le bilan d'extension local repose essentiellement sur l'épaisseur (indice de Breslow) ainsi que sur la présence de micro-ulcérations[31]. La biopsie du ganglion sentinelle (celui drainant le lieu du mélanome) est également une procédure courante dans l'évaluation de son extension.
Divers protocoles de chimiothĂ©rapie ou d'immunothĂ©rapie peuvent ĂȘtre proposĂ©s pour les stades avancĂ©s, dont un traitement par interfĂ©ron, ce dernier donnant des rĂ©sultats mitigĂ©s[32]. Dans les formes mĂ©tastatiques, plusieurs mĂ©dicaments ont dĂ©montrĂ© leur efficacitĂ©, dont l'Ipilimumab[33].
D'autres médicaments sont utilisés en cas de mutation sur le BRAF : l'association nivolumab/ipilimumab[34], le vemurafenib[35], un inhibiteur de la kinase mutée codée par le gÚne BRAF présent chez la moitié des patients et qui induit une addiction oncogénique de la tumeur, mais aussi le dabrafenib[36] et le trametinib[37].
Le vemurafenib et l'ipilimumab ont reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché) européenne en 2012.
Le , une autorisation de mise sur le marchĂ© a Ă©tĂ© accordĂ©e au nivolumab par le Japon dans lâindication mĂ©lanome non rĂ©sĂ©cable. Il sera commercialisĂ© par la firme japonaise Ono Pharmaceutical sous lâappellation Opdivo. Hors Asie, la molĂ©cule est sous licence Bristol-Myers Squibb[38].
En juin 2021, la sociĂ©tĂ© BioNTech a engagĂ© les essais cliniques de phase II (premiĂšre injection chez un patient) d'un vaccin Ă ARNm dirigĂ© contre un marqueur de cellules cancĂ©reuses[39]. Ce traitement en cours de dĂ©veloppement est destinĂ© Ă ĂȘtre administrĂ© en combinaison avec le cemiplimab Ă des patients prĂ©sentant des mĂ©lanomes de stade 3 ou 4.
Prévention
à gauche de haut en bas : (A) Asymétrie, (B) Bords irréguliers (C) Coloration non homogÚne (DE) DiamÚtre important et se modifiant. à droite, des grains de beauté normaux n'ayant pas de caractéristiques anormales (pas d'asymétrie, bords réguliers, couleur homogÚne, petits et stable en taille).
Elle repose sur la protection solaire (en particulier des enfants) et sur la consultation d'un dermatologue en cas de modification d'un grain de beauté ou d'apparition d'une lésion cutanée noire. La protection solaire repose sur son évitement ou sur l'utilisation de crÚme solaire protectrice[40]. Le dermatologue utilise un dermatoscope pour observer les lésions.
Il est recommandé de se méfier d'autant plus des lésions qui sont (rÚgle « ABCDE ») :
- A : Asymétrique ;
- B : Bords irréguliers ;
- C : Coloration non homogĂšne (la tache est de plusieurs couleurs) comme sur la troisiĂšme image en partant de haut en bas : nuance de marron et de beige ;
- D : DiamĂštre important (> 6 mm) ;
- E : Ăvolutif, dont l'aspect se modifie avec le temps.
Ces rÚgles sont d'autant plus importantes que l'on a des antécédents familiaux de mélanome.
Expérimentalement, la vitamine C associée au cuivre aurait un effet toxique sur les cellules de mélanome qui accumulent les ions cuivre[41] - [42] - [43].
Auto-examen des personnes Ă risque
Ce quâil faut rechercher[44] :
- une tache pigmentée (lésion mélanocytaire) différente des grains de beauté (nÊvus) ou des taches de rousseur (éphélides) déjà présents sur le corps ;
- une lésion cutanée ulcérée qui ne guérit pas ;
- un nĂŠvus qui grossit.
Lâauto-examen peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© une fois par trimestre. La personne doit ĂȘtre debout, complĂštement nue, dans un endroit bien Ă©clairĂ©[44].
- Elle inspecte lâintĂ©gralitĂ© de son corps, Ă lâaide dâun miroir en pied, les bras pendant le long du corps, le dos de la main tournĂ© vers le miroir.
- Elle examine chaque profil, les bras levés, les paumes de main tournées vers le miroir.
- Elle observe les paumes des mains et des pieds, les ongles et les espaces interdigitaux.
- Elle vĂ©rifie, avec un miroir Ă main, lâarriĂšre des jambes, du cou, du dos, des fesses et des organes gĂ©nitaux.
- Pour lâexamen du cuir chevelu, une aide est nĂ©cessaire.
Chez les personnes sans antĂ©cĂ©dents de mĂ©lanome et sans prĂ©dispositions gĂ©nĂ©tiques, le dĂ©pistage par un professionnel n'est ni Ă©tayĂ© ni rĂ©futĂ© par les preuves actuelles issues d'essais contrĂŽlĂ©s randomisĂ©s ; il ne remplit donc pas les critĂšres acceptĂ©s pour la mise en Ćuvre de programmes de dĂ©pistage en population[45].
Alimentation
Toutes les Ă©tudes disponibles s'accordent sur les effets bĂ©nĂ©fiques des rĂ©gimes mĂ©diterranĂ©en et DASH, la perte de poids et le rĂŽle dĂ©lĂ©tĂšre de l'alcool (surtout le vin blanc)[46]. Aucune preuve concluante n'est disponible pour plusieurs autres facteurs nutritionnels (tels que les lĂ©gumes, les lĂ©gumineuses, les fruits, les cĂ©rĂ©ales, les sucreries, les Ćufs, la viande transformĂ©e, le thĂ© et les vitamines A, B, C et E) et d'autres Ă©tudes bien menĂ©es sont donc nĂ©cessaires[46].
Recherche
L'évolution d'un cancer se caractérise notamment par l'apparition de mutations spécifiques. Ces mutations induisent des changements dans le jeu de protéines (et ces protéines doivent coopérer pour induire une transformation maligne). Le profilage génomique a identifié des mutations qui semblent déterminantes pour divers cancers ; elles concernent presque toujours des protéines qui initient ou favorisent le développement de la tumeur. Ces protéines sont donc des cibles thérapeutiques possibles[47].
Le profil gĂ©nomique tumoral laisse cependant de cĂŽtĂ© le rĂŽle des cellules du microenvironnement tumoral qui peuvent aussi jouer un rĂŽle dans la progression tumorale[47]. Une cartographie de ligands multiĂ©pitopes faite Ă partir d'Ă©chantillons de peau humaine par Ostalecki et al. a rĂ©cemment (2016-2017) mis en Ă©vidence des changements dans l'abondance protĂ©ique et dans la localisation subcellulaire des mĂ©lanocytes et kĂ©ratinocytes associĂ©s Ă divers stades de dĂ©veloppement de mĂ©lanome[47]. Ce travail a aussi montrĂ© le rĂŽle dĂ©lĂ©tĂšre d'un couple peptidase (peptidase-like 3 ou SPPL3) et mĂ©talloprotĂ©inase (ADAM10) qui semble jouer un rĂŽle critique dans l'Ă©volution cancĂ©reuse via des modifications transmises entre kĂ©ratinocytes par simple contact cellulaire. ContrĂŽler par un mĂ©dicament cette communication intercellulaire dĂ©lĂ©tĂšre (et/ou ses effets) pourraient ĂȘtre une nouvelle piste de lutte contre le mĂ©lanome[47].
Notes et références
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Classification internationale des maladies oncologiques
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- (en) Classification internationale des soins primaires
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- (en) Héritage mendélien chez l'humain
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- (en) Melanoma Molecular Map Project