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Autorisation de mise sur le marché

L'autorisation de mise sur le marché (AMM) est l'accord donné à un titulaire des droits d’exploitation d’un médicament fabriqué industriellement pour qu’il puisse le commercialiser[1]. Cette procédure existe tant en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire.

Lorsqu'un laboratoire pharmaceutique désire mettre en vente un produit de santé — médicament, produit d'analyse, etc. —, il doit présenter un dossier auprès de l'autorité compétente concernée. L’AMM est délivrée soit par les autorités nationales compétentes (telles que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en France pour les médicaments à usage humain ou l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) en France pour ceux à usage vétérinaire, l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) pour la Belgique, Swissmedic pour la Suisse) en cas de procédure nationale ou de reconnaissance mutuelle, soit par l'Agence européenne des médicaments (EMA) en cas de procédure centralisée (médicaments à usage humain et aussi à usage vétérinaire). Aux États-Unis, les demandes sont à formuler auprès de la Food and Drug Administration (FDA).

Pour chaque indication, on Ă©valuera son efficacitĂ© thĂ©rapeutique mise en regard du mĂ©dicament et de la maladie. Ceci est gĂ©nĂ©ralement dĂ©signĂ© par « rapport bĂ©nĂ©fice/risque Â».

Un retrait d'AMM peut être demandé en cas de découverte d'effets indésirables à long terme dans le cadre d'une pharmacovigilance qui entraîneraient une balance bénéfice-risque défavorable.

Dossier d'AMM

Le mĂ©dicament « candidat » Ă  l'obtention d'une AMM est examinĂ© Ă  partir d'un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marchĂ©. Aujourd'hui, ce dossier est rĂ©digĂ© dans un format standardisĂ© : le format CTD (« Common Technical Document »). Ce format est utilisĂ© en Europe, au Maroc, aux États-Unis et au Japon. Les pays d'Asie utilisent un type de dossier diffĂ©rent : l'ASEAN CTD.

Dans le format CTD, les informations sont organisées en cinq parties :

  • module 1 : informations administratives ;
  • module 2 : « rĂ©sumĂ©s Â» des modules 3, 4 et 5 ;
  • module 3 : documents sur les propriĂ©tĂ©s chimiques (et/ou biologiques) du mĂ©dicament, sa fabrication et son contrĂ´le : stabilitĂ©, etc.
  • module 4 : les informations non-cliniques (ou prĂ©-cliniques), c'est-Ă -dire chez l'animal ;
  • module 5 : les informations cliniques, c'est-Ă -dire chez l'Homme.

Un dossier pour une nouvelle molécule comporte des milliers de pages. Il décrit à la fois la fabrication de la substance active (souvent à partir de documents type Certificat de conformité à la pharmacopée européenne ou « Drug Master File » qui aident à l'évaluation de la substance), la fabrication du produit fini, les études cliniques et non-cliniques.

Le dossier peut ĂŞtre abrĂ©gĂ© lorsqu'il s'agit d'un mĂ©dicament gĂ©nĂ©rique, d'un mĂ©dicament « d'usage mĂ©dical bien Ă©tabli Â». Certaines informations ne sont alors pas requises (principalement les Ă©tudes cliniques remplacĂ©es par des Ă©tudes de bio-Ă©quivalence).

Europe

La Procédure d'obtention de l'AMM est particulière en Europe[2].

La procédure classique s'effectue suivant l'une des modalités suivantes :

  • la procĂ©dure est dite « centralisĂ©e » lorsque l'AMM est accordĂ©e par la Commission europĂ©enne après avis de la Commission d'autorisation de mise sur le marchĂ© europĂ©enne (Agence europĂ©enne du mĂ©dicament ou EMA). L'AMM est alors accordĂ©e Ă  tous les Ă©tats membres. Cette procĂ©dure est obligatoire pour les produits innovants, tels que les anticancĂ©reux ;
  • la procĂ©dure est nationale lorsque l'AMM est octroyĂ©e par l'Agence du mĂ©dicament d'un État, et n'est valable qu'Ă  l'intĂ©rieur de cet État. En France, l'AMM est dĂ©livrĂ©e par le Directeur GĂ©nĂ©ral de l'Agence nationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament et des produits de santĂ© (ANSM);
  • la « procĂ©dure par reconnaissance mutuelle Â» (RPM, ou MRP en anglais) permet d'octroyer une AMM Ă  certains États choisis par le demandeur, après l'octroi d'une AMM initiale par l'un des Ă©tats membres ;
  • la « procĂ©dure dĂ©centralisĂ©e Â» est identique Ă  la procĂ©dure de reconnaissance mutuelle hormis le fait qu'aucun des Ă©tats choisis n'a dĂ©livrĂ© une AMM initiale : l'Ă©valuation est d'emblĂ©e partagĂ©e entre les Ă©tats.

Un État qui refuse de reconnaître les décisions d'un autre État doit motiver son refus, pour ne pas gêner la libre circulation des marchandises. Ainsi, les procédures par reconnaissance mutuelle et décentralisée offrent aux firmes pharmaceutiques une alternative intéressante à la procédure centralisée.
Une fois l'autorisation obtenue, elle reçoit un numéro appelé différemment selon les pays.

À la procédure classique de l'octroi d'une AMM, telle que décrite précédemment, existent des dérogations qui permettent une commercialisation plus rapide des médicaments. Il s'agit de :

  • l'AMM conditionnelle : valide seulement un an au lieu de cinq. Elle n'est accordĂ©e que si le bĂ©nĂ©fice est supĂ©rieur au risque, que le mĂ©dicament rĂ©pond Ă  des besoins mĂ©dicaux non satisfaits, et que les bĂ©nĂ©fices pour la santĂ© publique l'emportent sur le risque liĂ© Ă  une incertitude du fait d'une Ă©valuation incomplète du mĂ©dicament. Elle peut ĂŞtre renouvelĂ©e si un rapport intermĂ©diaire est fourni par la firme pharmaceutique ;
  • l'AMM pour circonstances exceptionnelles. Une AMM peut ĂŞtre octroyĂ©e de façon exceptionnelle, rĂ©Ă©valuable chaque annĂ©e, lorsque le dossier d'Ă©valuation du mĂ©dicament n'est pas complet ;
  • l'AMM accĂ©lĂ©rĂ©e. La procĂ©dure d'Ă©valuation est accĂ©lĂ©rĂ©e (150 jours au lieu de 210 jours) lorsqu'un mĂ©dicament prĂ©sente un intĂ©rĂŞt majeur du point de vue de la santĂ© publique ;
  • l'autorisation temporaire d'utilisation. Il s'agit de la possibilitĂ©, en France, d'utiliser un mĂ©dicament qui ne dispose pas d'une AMM française ou europĂ©enne, afin de traiter des maladies graves ou rares qui ne disposent pas de traitement adĂ©quat. L'ATU peut ĂŞtre accordĂ©e pour un patient particulier, ou pour un groupe de patients. La firme pharmaceutique doit justifier l'efficacitĂ© prĂ©sumĂ©e du mĂ©dicament dont l'Ă©valuation est insuffisante, et s'engager Ă  dĂ©poser une AMM dans un dĂ©lai fixĂ©. Cette procĂ©dure est dĂ©sormais Ă©galement disponible au niveau europĂ©en, dĂ©livrĂ©e par l'EMA.

France

En France, l’AMM est un préalable à toute mise sur le marché d’un médicament depuis 1941.

L'AMM est accompagnĂ©e de trois « annexes Â» :

  • le rĂ©sumĂ© des caractĂ©ristiques du produit (RCP)[3], prĂ©cisant notamment la dĂ©nomination du mĂ©dicament, la composition qualitative et quantitative, la forme pharmaceutique[4], le RCP synthĂ©tise les informations sur les indications thĂ©rapeutiques, contre-indications, modalitĂ©s d’utilisation (la posologie, la voie d’administration) et la population cible (par exemple, adultes Ă  l’exclusion des enfants ou femmes enceintes) et les effets indĂ©sirables d’un mĂ©dicament. Les RCP sont consultables notamment dans le dictionnaire Vidal qui rĂ©pertorie l'ensemble des mĂ©dicaments commercialisĂ©s en France, sur le RĂ©pertoire des SpĂ©cialitĂ©s Pharmaceutiques[5], sur le site de l'EMA[6] ou de la Commission europĂ©enne pour les mĂ©dicaments enregistrĂ©s en procĂ©dure centralisĂ©e[7] ;
  • la notice destinĂ©e au patient : elle prĂ©sente l'essentiel des informations du RCP dans un vocabulaire plus accessible ;
  • l'Ă©tiquetage et le conditionnement.

Effets de l'obtention de l'AMM : en cas de commercialisation, en France, le titulaire doit communiquer les dates de commercialisation des présentations concernées à l'ANSM. Certaines données constituant les dossiers de l'AMM sont protégées pendant 10 ans[8].

Une spĂ©cialitĂ© pharmaceutique peut ĂŞtre commercialisĂ©e sous diffĂ©rentes prĂ©sentations, selon la taille ou la contenance du conditionnement (il est possible que toutes les prĂ©sentations ne soient pas en vente). Chacune de ces prĂ©sentations est identifiĂ©e par un Code d'Identification de la PrĂ©sentation (CIP) que l'on retrouve sur la boĂ®te après la mention « mĂ©dicament autorisĂ© Â» et aussi sur le code barre (code Ă  13 chiffres depuis 2009, anciennement Ă  7 chiffres).

Par exemple, le Doliprane 500 mg, comprimé, est enregistré en boîte de 10, 12, 16, 20 et 100 pour les hôpitaux. Chaque présentation a donc son code CIP : 323 202-4 pour la boîte de 10, 321 816-5 pour celle de 12, etc.

L'agence du médicament (ANSM) délivre aussi au médicament un Code d'Identification de la Spécialité (CIS) composé de 8 chiffres, selon un format - --- --- -.

par exemple, 6 336 833 2 est le code CIS du Doliprane 500 mg, comprimé (paracétamol).

Les deux codifications devraient cohabiter jusqu'en 2012[9].

Belgique

En Belgique, lorsque le médicament est autorisé, il reçoit un numéro de licence composé comme suit :

<Licence de la firme pharmaceutique><Code spécialité><Numéro du médicament pour cette firme>F<Code de la forme>
  • la licence identifie le laboratoire pharmaceutique (par exemple 243) ;
  • le Code spĂ©cialitĂ© : S si le mĂ©dicament est conditionnĂ© en Belgique, IS s'il est importĂ© ;
  • le numĂ©ro de la spĂ©cialitĂ© est un simple numĂ©ro d'ordre (ce numĂ©ro change si le mĂ©dicament existe sous diffĂ©rents conditionnements, par exemple en blister et en flacon) ;
  • la lettre F signifie « forme Â» ;
  • le code forme indique de quelle forme pharmaceutique :

Par exemple, 779 IS 52 F3 désigne le Nurofen smelt 200 mg (ibuprofène) enregistré par Boots Healthcare (numéro 779), c'est le 52e médicament enregistré par ce laboratoire, c'est un comprimé (d'où le code F3) et c'est un médicament importé (code IS, car fabriqué en France).

Champs d'application

Certain médicaments homéopathiques sont soumis à enregistrement.

Les produits thérapeutiques annexes (PTA) sont soumis à une procédure particulière. Pour l'essentiel, cette catégorie de produits comprend des milieux de conservation de greffons (tissus, organes), des milieux utilisés dans le cadre de la fécondation in vitro, ou des milieux utilisés au cours de la préparation de produits de thérapie cellulaire.

Renouvellement

L'AMM doit être renouvelée. Depuis 2008 en France, à la suite d'une directive européenne, il n'y a plus qu'un renouvellement unique cinq ans après l'enregistrement initial. L'AMM est ensuite valable sans limitation de durée, sauf si l'ANSM demande au laboratoire d'accomplir un renouvellement à titre exceptionnel (à la suite d'un problème de pharmacovigilance par exemple).

La demande de renouvellement est l'occasion de faire un point sur l'innocuité du médicament grâce aux données de pharmacovigilance : la compilation de l'ensemble des effets secondaires déclarés depuis le début de la commercialisation du médicament est fournie aux autorités dans un document appelé « Periodic Safety Update Report » (PSUR). Au vu de ces données, les autorités de santé peuvent décider de retirer le médicament, de modifier l'information médicale (RCP, notice) ou de ne rien faire si les données ne montrent aucun effet indésirable grave nouveau. Le laboratoire doit également fournir un rappel de toutes les variations intervenues depuis l'enregistrement.

Aujourd'hui, il n'y a plus qu'un seul renouvellement mais un PSUR doit toujours être fourni tous les trois ans ou sur demande des autorités.

Les autorités suisses d’enregistrement valorisent la recherche pédiatrique en octroyant une prolongation du brevet de cinq ans si la demande d’AMM comprend une étude clinique pédiatrique bien menée.

Caducité de l'AMM

En Europe, une nouvelle règle apparue en 2005 fait que l'AMM est annulée si le médicament n'est pas commercialisé pendant 3 ans. Elle est appelée « sunset clause ». Cette loi est intégrée au Droit français depuis 2008.

Retrait ou suspension de l'AMM

En France, l'article R. 5121-47 du Code de la Santé Publique prévoit que l'AMM peut être retirée ou suspendue à tout moment[10].

Il se peut qu'un médicament soit retiré du marché. Soit directement par le laboratoire, soit à la demande des autorités de santé lorsque apparaît un problème sérieux.

Les autorités de santé peuvent refuser un retrait de marché économique si le médicament est le dernier dans le traitement d'une maladie.

Les raisons du retrait du marché peuvent être diverses :

  • raisons de santĂ© ; effet secondaire indĂ©sirable majeur, non-respect des règles de fabrication, etc.
  • raisons Ă©conomiques ; apparition de gĂ©nĂ©riques, apparition de molĂ©cules plus efficaces, faillite du laboratoire, etc.

Autorisation temporaire d'utilisation

En France, les autorisations temporaires d’utilisation dites ATU permettent d’effectuer des prescriptions hors AMM dans des situations prĂ©vues par la loi ; deux cas de figure sont prĂ©vus pour autoriser un usage dit « compassionnel[11] » du mĂ©dicament[12] : l’ATU dite de « cohorte Â» ou « prĂ©-AMM Â» et l'ATU dite nominative. Ces deux types d'ATU sont dĂ©livrĂ©es par l'ANSM après examen d'un dossier de demande du laboratoire (ATU de cohorte) ou Ă  la suite de la demande d'un prescripteur (ATU nominative ou usage compassionnel Ă  titre individuel).

Recommandation temporaire d’utilisation

Une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) est un dispositif d’encadrement transitoire (inférieur 3 ans) qui permet, en France, l'utilisation de certains médicaments en dehors de leur AMM.

Cas des génériques : bioéquivalence

Les mĂ©dicaments gĂ©nĂ©riques sont des « copies Â» autorisĂ©es de mĂ©dicaments, dits princeps, dont le brevet est Ă©chu ou qui n'ont pas Ă©tĂ© brevetĂ©s. Ils doivent ĂŞtre bioĂ©quivalents au mĂ©dicament princeps.

Le dossier d'AMM requis par l'ANSM pour l'enregistrement de cette copie est facilité par rapport à celui du produit original (dispense d'études pharmaco-toxico-cliniques).

MĂ©dicaments bio-similaires

Les médicaments bio-similaires sont des copies de médicaments pour lesquels des êtres vivants sont utilisés lors de la fabrication (bactéries ou levures obtenues par génie génétique par exemple). On parle de biosimilaire plutôt que de biogénérique car la reproduction exacte du médicament vivant est techniquement impossible.

Pour ces médicaments, l'AMM est délivrée sur la base d'une équivalence de résultats thérapeutiques et non pas uniquement sur la base de la bioéquivalence comme pour les génériques traditionnels. La démonstration de la similarité nécessite donc de nouveaux essais précliniques et cliniques.

Prescription hors AMM (off-label)

Toute prescription de médicaments qui ne correspond pas à l’indication reconnue par les autorités d’enregistrement selon l’autorisation de mise sur le marché (AMM) est dite hors AMM ou off-label. La prescription off-label est légale, mais engage la responsabilité du médecin prescripteur qui devra, s'il y a lieu, prouver avoir respecté les "données acquises de la science" et avoir eu recours à un traitement « reconnu » dans cette indication hors AMM. Plus qu'à l'ordinaire, le médecin devra s'assurer de l'information éclairée du patient, concernant les risques d'une part mais aussi le non-remboursement du médicament (cas général). La prescription hors AMM dans une indication reconnue ne protège néanmoins pas le médecin prescripteur de toute poursuite. À l'inverse, dans certains cas il pourrait être fait grief au praticien de ne pas avoir prescrit hors AMM. La responsabilité du pharmacien ayant délivré le produit et de l'infirmière l’ayant administré est aussi engagée.

L'initiative de la prescription hors AMM peut être le fait du patient lui-même — qui demande un médicament recommandé par un proche, ou encore dans le cas de situations où les traitements homologués font défaut… —, du médecin prescripteur ou encore du fabricant (promotion hors AMM).

Un médecin peut être amené à prescrire hors AMM dans le cas de populations pour lesquelles les études cliniques font notoirement défaut — en pédiatrie de façon générale, dans le cas de maladie orphelines, dans le cas de personnes affectées de poly-pathologies comme c'est fréquemment le cas dans les populations âgées… Il peut s'appuyer ce faisant sur des recommandations. Il peut aussi parfois anticiper une AMM en cours d'homologation.

Les prescriptions hors AMM sont fréquentes - elles représenteraient de 15 à 20 % de la totalité des prescriptions. Dans le domaine pédiatrique, c'est une pratique notoire : le manque de médicaments adaptés aux enfants en ce qui concerne les pathologies courantes autant que celles plus rares conduit les médecins à prescrire des spécialités pharmaceutiques n’ayant pas obtenu d’autorisation de mise sur le marché ni le label pédiatrique. Ainsi,en 1998, seulement 16 % des spécialités pharmaceutiques mises sur le marché en France comportaient des indications pédiatriques. En Suisse, en 2007, la prescription hors AMM était estimée à 50-60 % en pédiatrie[13].

Le Viagra offre l'exemple d'un médicament qui a connu une utilisation fort éloignée de l'indication initialement mentionnée dans l'AMM : homologué afin de traiter l'angine de poitrine, on s'est aperçu depuis qu'il pouvait être également utile pour traiter les dysfonctions érectiles et l'hypertension pulmonaire. Dans ces deux usages, il s'agit d'une utilisation hors AMM.

Il n'est pas rare qu'un médicament soit plus prescrit hors AMM que dans le cadre des indications pour lesquelles il a obtenu cette autorisation. Ainsi de la Thalidomide : autorisée pour le traitement de la lèpre, elle est utilisée bien plus souvent dans le traitement de certaines formes de cancer ou de sida. D'ailleurs, aux États-Unis, la plupart des médicaments utilisés dans le traitement du sida et du cancer sont utilisés hors des préconisations de la FDA[14].

Si certains professionnels de la santé, notamment aux États-Unis, s'appuyant sur ce constat, réclament un assouplissement des règles d'enregistrement, d'autres en soulignent les dangers en faisant remarquer que ces prescriptions off-label sont souvent pratiquées alors que des études cliniques contrôlées manquent pour prouver l’efficacité et la sécurité du médicament dans le nouveau contexte comme ce fut le cas par exemple pour les neuroleptiques[13].

Notes et références

  1. La décision d'autorisation de mise sur le marché est le nom du document qui formalise cet accord.
  2. Mathieu Guerriaud, « Droit pharmaceutique », sur www.elsevier-masson.fr, Elsevier Masson, (ISBN 9782294747564, consulté le )
  3. Cette information est plus particulièrement destinée aux professionnels de santé (article R. 5128-2 du Code de la santé publique), …)
  4. Le principe actif d'une spécialité pharmaceutique est identifiée par un ou plusieurs codes ATC qui figurent dans le RCP au moins jusqu’au troisième niveau de la classification.
  5. http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/index.php Répertoire des Spécialités Pharmaceutiques de l'ANSM
  6. http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=/pages/medicines/landing/epar_search.jsp&murl=menus/medicines/medicines.jsp&mid=WC0b01ac058001d125 Liste des médicaments autorisés en procédure centralisée avec leurs Annexes, sur le site de l'EMA
  7. http://ec.europa.eu/health/documents/community-register/html/alfregister.htm Registre des médicaments autorisés en procédure centralisée avec leurs Annexes, sur le site de la Commission européenne
  8. « Le médicament générique », sur leem.org via Wikiwix (consulté le ).
  9. Correspondance des codes et décision du 9 mars 2007 - AFSSAPS (page consultée le 02/04/2007)
  10. l'article R. 5121-47 du Code de la Santé Publique
  11. Le traitement proposé en compassionnel renvoie à la distribution de médicaments, dont l'efficacité et la non-nocivité ne sont pas encore certifiées, à des malades qui n'ont plus d'autres recours pour leur survie. cf. Sébastien Dalgalarrondo & Philippe Urfalino, « Choix tragique, controverse et décision publique. Le cas du tirage au sort des malades du sida », Revue française de sociologie, vol. 41, no 1,‎ , p. 141
  12. Jacques-Antoine Robert et Alexandre Regniault, Médicaments : les règles du jeu, Lavoisier, , p. 68
  13. « Revue Médicale Suisse - Revue médicale francophone de référence », sur Revue Medicale Suisse (consulté le ).
  14. http://www.cato.org/pubs/regulation/regv27n2/v27n2-8.pdf

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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