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Paclitaxel

Le paclitaxel est une molécule produite par des champignons endophytes (Taxomyces andreanae, Nodulisporium sylviforme)[2], que l'on trouve également dans des extraits de certaines espèces d'ifs à qui elle confère leur forte toxicité. C'est une molécule utilisée en chimiothérapie anticancéreuse ainsi que sur les stents.

Paclitaxel
Image illustrative de l’article Paclitaxel
Identification
Nom UICPA acide β-(benzoylamino)-α-hydroxy -6,12b-bis(acétyloxy)-12-(benzoyloxy)- 2a,3,4,4a,5,6,9,10,11,12,12a,12b-dodécahydro-4,11-dihydroxy-4a,8,13,13-tétraméthyl-5-oxo-7,11-méthano-1''H''-cyclodéca(3,4)benz(1,2-b)oxet-9-yl ester,(2a''R''-(2a-α,4-β,4a-β,6-β,9-α(α-''R''*,β-''S''*),11-α,12-α,12a-α,''''2b-α))-benzènepropanoïque
No CAS 33069-62-4
No ECHA 100.127.725
Code ATC L01CD01
DrugBank DB01229
PubChem 36314
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche
Propriétés chimiques
Formule C47H51NO14 [Isomères]
Masse molaire[1] 853,906 1 ± 0,045 6 g/mol
C 66,11 %, H 6,02 %, N 1,64 %, O 26,23 %,
Propriétés physiques
T° fusion décomposition 213 °C
Solubilité 50 g·L-1 DMSO.
Sol dans l'Ă©thanol
Précautions
Directive 67/548/EEC
Nocif
Xn


Écotoxicologie
DL50 12 mg·kg-1 souris i.v.
128 mg·kg-1 souris i.p.
Données pharmacocinétiques
Demi-vie d’élim. de 6 à 20 heures
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Chimiothérapie
Voie d’administration parentérale (perfusion)
Précautions Belgique : sous ordonnance

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Paclitaxel
Informations générales
Princeps
  • Paclitaxel-Mepha (Suisse),
  • Paclitaxèle « Ebewe » (Suisse),
  • Paxene (Belgique, France),
  • Taxol (Belgique, France, Suisse)
Classe Cytotoxique - Poison du fuseau mitotique
Identification
No CAS 33069-62-4
No ECHA 100.127.725
Code ATC L01CD01
DrugBank 01229

Mode d'action

Le paclitaxel est un poison du fuseau mitotique. Il inhibe la dépolymérisation des microtubules, bloquant le mécanisme de la mitose.

Utilisation

Traitement anticancéreux

C'est une molécule médicamenteuse utilisée dans le traitement des cancers et injectée par perfusion. Vendue sous le nom de « taxol », elle fait partie de la classe des taxanes, qui comprend également le docétaxel. En cancérologie, le paclitaxel est principalement utilisé dans le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer de l'ovaire.

Les effets secondaires sont ceux habituellement rencontrés avec les traitements anticancéreux : une diminution des globules blancs, des plaquettes et des globules rouges, perte de cheveux et inflammation des muqueuses, en particulier de la bouche. Les effets secondaires spécifiques du paclitaxel sont une atteinte des nerfs périphériques, parfois sévère, un risque de rétention hydrique (ascite, épanchements pleuraux ou péricardiques), des réactions cutanées, une altération des ongles et des réactions d’hypersensibilité à l'injection.

Protection des implants

Le paclitaxel est également utilisé dans certains stents en cardiologie et angiologie (les stents sont des petits ressorts que l'on dispose à l'intérieur d'une artère afin d'éviter un nouveau rétrécissement [resténose] après une angioplastie). Le paclitaxel qui entoure les mailles du ressort permet d'éviter la prolifération cellulaire, l'un des mécanismes de la resténose.

Des recommandations de l'ANSM concernant le traitement de l’artĂ©riopathie oblitĂ©rante des membres infĂ©rieurs (AOMI) Ă  l'aide de dispositifs mĂ©dicaux au paclitaxel sont publiĂ©es en [3] Ă  la suite d'une mĂ©ta-analyse qui suggère un risque possible de surmortalitĂ©, Ă  partir de la deuxième annĂ©e après implantation, chez les patients atteints d’artĂ©riopathie oblitĂ©rante des membres infĂ©rieurs (AOMI) traitĂ©s avec des ballons recouverts ou des stents Ă  Ă©lution de paclitaxel comparativement Ă  ceux traitĂ©s avec des dispositifs mĂ©dicaux sans paclitaxel (ballons non enduits ou stents en mĂ©tal nu).

Histoire

Dans les annĂ©es 1960, l'Institut national du cancer amĂ©ricain (NCI) lance une Ă©tude large sur les propriĂ©tĂ©s anticancĂ©reuses des plantes du monde entier, y compris l'if. En 1970, l'extrait d'Ă©corce d'if rĂ©vèle une puissante activitĂ© toxicologique. En 1971, les chimistes Wani, Wall et Taylor isolent la molĂ©cule active, le paclitaxel, dans l'Ă©corce (100 mg/kg)[4]. Aux États-Unis, pour passer aux essais cliniques nĂ©cessitant 2 kilos de paclitaxel, 12 000 arbres sont abattus, Ă  la grande colère des Ă©cologistes[5]. En 1980, en France, une Ă©quipe de l'Institut de chimie des substances naturelles (Gif-sur-Yvette, direction: Pierre Potier) extrait un prĂ©curseur du paclitaxel des feuilles de l'if europĂ©en, Taxus baccata: la 10-dĂ©sacĂ©tyl-baccatine III (10-DAB) et trouve le procĂ©dĂ© pour la transformer en peu d’étapes et en grandes quantitĂ©s en paclitaxel. Dans le mĂŞme temps, l'Ă©quipe isole une nouvelle molĂ©cule, le docĂ©taxel («Taxotère»), deux fois plus active[6] - [7] - [3].

Divers

Le paclitaxel fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en ).

Références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Philippe Silar et Fabienne Malagnac, Les champignons redécouverts, Belin,
  3. Recommandations ANSM de traitement de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) à l'aide de dispositifs médicaux au paclitaxel
  4. Mansukhlal C. Wani, Harold Lawrence Taylor, Monroe E. Wall et Philip Coggon, « Plant antitumor agents. VI. Isolation and structure of taxol, a novel antileukemic and antitumor agent from Taxus brevifolia », Journal of the American Chemical Society, vol. 93, no 9,‎ , p. 2325–2327 (ISSN 0002-7863, DOI 10.1021/ja00738a045, lire en ligne, consulté le )
  5. l'if : du poison au médicament anti-cancéreux
  6. « Pierre Potier - Historique de l'ICSN », sur historique.icsn.cnrs-gif.fr (consulté le )
  7. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
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