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Datation par le rhénium-osmium

La datation par le rhĂ©nium-osmium est une mĂ©thode de datation radiomĂ©trique qui repose sur la dĂ©sintĂ©gration ÎČ de l'isotope 187Re vers 187Os. La demi-vie de 187Re est de 41,6 Ă— 109 ans[1] - [alpha 1] Le rhĂ©nium et l'osmium sont tous deux fortement sidĂ©rophiles (se liant facilement avec le fer), et le rhĂ©nium est par ailleurs chalcophile (se liant facilement avec le soufre), cette mĂ©thode est donc trĂšs utilisĂ©e pour la datation des minerais de sulfure, tels que les dĂ©pĂŽts d'or ou de cuivre-nickel.

Cette méthode de datation est fondée sur une isochrone calculée à partir de rapports isotopiques mesurés par spectrométrie de masse à thermoionisation en ions négatifs (NTI-MS, pour Negative Thermal Ionization Mass Spectrometry).

Isochrone rhénium-osmium

La datation rhĂ©nium-osmium utilise la mĂ©thode isochrone. Les isochrones sont faites par analyse de plusieurs Ă©chantillons gĂ©ologiques supposĂ©s s'ĂȘtre formĂ©s en mĂȘme temps Ă  partir d'une mĂȘme source. L'isochrone Re-Os reprĂ©sente le rapport entre le 187Os (radiogĂ©nique) et le 188Os (non-radiogĂ©nique), en fonction du rapport de l'isotope pĂšre 187Re sur 188Os.

L'isotope 188Os, à la fois non-radiogénique, stable, et relativement abondant, est utilisé pour normaliser l'isotope radiogénique dans l'isochrone.

L'isochrone Re-Os elle-mĂȘme est dĂ©finie par l'Ă©quation suivante :

oĂč :

  • t est l'Ăąge de l'Ă©chantillon ;
  • λ est la constante de dĂ©croissante du 187Re
    , oĂč est la demi-vie. Les grandeurs et t doivent ĂȘtre exprimĂ©es dans la mĂȘme unitĂ© ;
  • (eλt-1) est la pente de l'isochrone, qui dĂ©finit l'Ăąge du systĂšme.

Un exemple d'utilisation de la datation rhénium-osmium est l'étude sur la datation d'un gisement d'or dans le campement minier de Witwatersrand, en Afrique du Sud[3].

Notes et références

Notes

  1. La demi-vie de 187Re est réduite à seulement 33 ans lorsque le rhénium est complÚtement ionisé[2]. Une ionisation aussi poussée ne se produit pas dans la nature, mais l'article cité propose une formule pour corriger la constante de désintégration en fonction de la charge du cation de rhénium 187.

Références

  1. (en) M.I. Smoliar, R.J. Walker et J.W. Morgan, « Re-Os ages of group IIA, IIIA, IVA, and IVB iron meteorites », Science, vol. 271, no 5252,‎ , p. 1099–1102 (DOI 10.1126/science.271.5252.1099, Bibcode 1996Sci...271.1099S)
  2. (en) F. Bosch, T. Faestermann, J. Friese, F. Heine, P. Kienle, E. Wefers, K. Zeitelhack, K. Beckert, B. Franzke, O. Klepper, C. Kozhuharov, G. Menzel, R. Moshammer, F. Nolden, H. Reich, B. Schlitt, M. Steck, T. Stöhlker, T. Winkler et K. Takahashi, « Observation of bound-state ÎČ–decay of fully ionized 187Re:187Re-187Os Cosmochronometry », Physical Review Letters, vol. 77, no 26,‎ , p. 5190-5193 (PMID 10062738, DOI 10.1103/PhysRevLett.77.5190, Bibcode 1996PhRvL..77.5190B).
  3. (en) J. Kirk, J. Ruiz, J. Chesley, J. Walshe et G. England, « A major Archean, gold- and crust-forming event in the Kaapvaal Craton, South Africa », Science, vol. 297, no 5588,‎ , p. 1856–1858 (PMID 12228713, DOI 10.1126/science.1075270, Bibcode 2002Sci...297.1856K)

Voir aussi

Bibliographie

  • Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.), Jean-Marc Luck et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8), chap. 4 (« Emploi du couple rhĂ©nium-osmium »)
  • Philippe Vidal (prĂ©f. Jean Aubouin), GĂ©ochimie, Dunod, coll. « Sciences Sup », (1re Ă©d. 1994), 190 p., chap. 4 (« Isotopes radiogĂ©niques »)

Articles connexes

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