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FenĂȘtre

En architecture et construction, une fenĂȘtre, chĂąssis en français louisianais[1], est une baie, une ouverture dans un mur ou un pan inclinĂ© de toiture, avec passage de l'Ă©clairement et peut-ĂȘtre de l'air. Sur un mur, sa diffĂ©rence rudimentaire avec la porte rĂ©side dans le fait qu'elle ne descend pas jusqu'au sol (sinon c'est une porte-fenĂȘtre, un Ă©lĂ©ment crĂ©Ă© au XVIIe siĂšcle traitĂ© ici aussi). Dans le langage familier, le mot « fenĂȘtre » dĂ©signe de façon gĂ©nĂ©rique les diverses menuiseries permettant de fermer la baie, le chĂąssis de fenĂȘtre.

Un ensemble de fenĂȘtres parisiennes sur un immeuble haussmannien.
FenĂȘtre d'un grenier Ă  Amsterdam.

Fonctions

FenĂȘtre d'Ă©glise Ă  Le Guerno, protĂ©gĂ©e par un fer forgĂ© Ă  pointes orientĂ©es vers le bas (Morbihan, France).
Une fenĂȘtre antique datant du Ve siĂšcle, intĂ©grĂ©e dans son dĂ©cor intĂ©rieur d'Ă©poque, baptistĂšre des Orthodoxes de Ravenne (Italie).
FenĂȘtre romane Ă  linteau Ă  profil courbe, Ă  arc simulĂ© dĂ©lardĂ© en bas-relief dans la tĂȘte du linteau et Ă  cordon d'imposte.
Le bois, le cadre, les arcs, les moulures, un Ă©ventuel balcon, le verre colorĂ©, etc., accroissent la valeur dĂ©corative de la fenĂȘtre. Cet art de la fenĂȘtre prit un dĂ©veloppement particulier dans l'Art nouveau. Ici une maison de Tournai (Belgique).
« AccÚs pompiers », matérialisé par une signalétique spécialisée.

Une fenĂȘtre assure plusieurs fonctions pour le local concernĂ© : l'Ă©clairage, la vue possible intĂ©rieur-extĂ©rieur ou vers l'extĂ©rieur seul, l'aĂ©ration, auxquels s'ajoutent parfois la communication verbale et la sĂ©curitĂ© des Ă©vacuations. Tout ceci est fait en respectant la sĂ©paration des lieux par leur isolation thermique et phonique selon le besoin. La fenĂȘtre a servi autrefois Ă  faire entrer et sortir en façade sur rue des marchandises dans des magasins situĂ©s en Ă©tage. Elle a servi Ă  Ă©vacuer des ordures mĂ©nagĂšres, aussi bien Ă  la ville qu'Ă  la campagne et cet usage a disparu avec son interdiction dans les rĂšglements royaux puis municipaux. Aux fonctions d'Ă©clairement de porte d'accĂšs Ă  baie vitrĂ©e, une mise en conformitĂ© de sĂ©curitĂ© incendie pour partie non privative (les communs) est obligatoire comme pour toutes les portes. Dans le mĂȘme cadre sĂ©curitaire, les Ă©clairements qui concernent en haut des escaliers les dĂŽmes, il est prĂ©vu une Ă©vacuation des fumĂ©es d'incendie dĂ©clenchĂ©e par un automate. Pour l'amĂ©nagement des intĂ©rieurs Ă  Ă©clairer, une incitation par diminution des impĂŽts est faite en France pour la maĂźtrise de la chaleur entrant dans le bĂątiment par l'ensoleillement; Concernant la perte de la chaleur de l'intĂ©rieur vers l'extĂ©rieur en France aprĂšs la jurisprudence loi 2010, la loi 2019 interdit au 1 janvier 2023 la vente de locaux habitables « indĂ©cents » par carence d'isolation grave[2] - [3].

La fenĂȘtre de plain-pied sur la rue est devenue une vitrine pour l'Ă©tal du commerce. Selon les marchandises vendues, c'est devenu ensuite un Ă©tal non accessible depuis la rue.

Lorsque la baie est un accÚs à la lumiÚre dans un local sans vue autorisée sur l'extérieur, la baie est un jour-de-souffrance qui fait partie des servitudes intégrées dans les rÚglements d'immeubles.

La fenĂȘtre a eu une importance sociale et politique : dĂ©fenestration, impĂŽt sur les portes et fenĂȘtres, importance qui est aussi relatĂ©e dans la littĂ©rature et la peinture.

Un élément de construction

FenĂȘtre d'un chalet-restaurant en Suisse (septembre 2018).

Composants d'une fenĂȘtre

Une fenĂȘtre peut ĂȘtre fixe ou bien s'ouvrir et comporte alors un ouvrant. Elle peut ĂȘtre unique, gĂ©minĂ©e ou multiple (triple, quadruple, quintuple, sextuple).

La partie scellée au mur de maniÚre étanche est le fixe, le bùti, le dormant. La partie mobile est l'ouvrant qui, refermé, doit assurer en façade l'étanchéité aux intempéries et au bruit. La partie mobile est soit le vantail ou battant qui s'ouvre en formant un angle avec le mur vertical, soit le chùssis intermédiaire glissant latéralement dans le plan du mur vertical, soit le dÎme qui s'ouvre en toiture en dormant un angle.

La forme de la baie peut ĂȘtre une traduction symbolique Ă  valeur essentielle culturelle constituant sa fonction primordiale parfois. Les fenĂȘtres hautes d'Ă©glise signifient l'Ă©lĂ©vation, le sublime et les rosaces, le rayonnement de Dieu.

Les chambranles de fenĂȘtre font partie de la structure de l'Ă©difice, constituĂ©s dans le matĂ©riau de structure de l'Ă©difice : il s'agit de bois (majoritĂ© des cas jusqu'au XIXe siĂšcle compris), de pierre maçonnĂ©e, de brique (gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  partir du XIXe siĂšcle) qui parfois donnent des arcs (plein-cintre, brisĂ©s), puis il s'agit de bĂ©ton (au milieu du XXe siĂšcle), avec lequel le chambranle est un vide obtenu simplement par une rĂ©servation mise dans le coffrage. Le bĂ©ton autorise toutes les formes possibles par sa plasticitĂ©, mais on reste cependant le plus souvent sur la forme rectangulaire de base pour la fenĂȘtre. Dans des immeubles Ă  structure poteaux-dalles, les fenĂȘtres peuvent ne plus avoir de chambranle Ă  vĂ©ritablement parler.

Historiquement, le jumelage des baies a constituĂ© les croisĂ©es Ă  meneau, milieu XIVe siĂšcle. Ces fenĂȘtres avec une croix de pierre au centre du tableau de maçonnerie sont devenues ensuite les fenĂȘtres Ă  double-battant qui sont si rĂ©pandues.

Les dispositifs de fermeture des fenĂȘtres sont le loquet, l'espagnolette Ă  poignĂ©e (avec une tringle tournante verticalement agrippant le bĂąti avec un crochet en haut et bas), la crĂ©mone Ă  bouton (avec une bĂ©quille mĂ©tallique en bas et une en haut s'enfonçant dans des gĂąches), qui datent du XVIIe siĂšcle. Cela constitue la quincaillerie devenue dĂ©corative Ă  laquelle s'ajoutent les paumelles, fixations articulĂ©es en charniĂšre des battants au bĂąti qui restent en gĂ©nĂ©ral assez sobres en comparaison de celles mises en place pour les portes renforcĂ©es de style ostensible traditionnel actuel.

Selon le mode d'ouverture, on distingue actuellement diffĂ©rents types de fenĂȘtres : les fenĂȘtres Ă  frappe avec des vantaux battants, les fenĂȘtres coulissantes sur chĂąssis, les fenĂȘtres de toit en pente, les lanternes de toit ou de terrasse fournissant un Ă©clairage zĂ©nithal, les portes-fenĂȘtres, les impostes de porte.

Les volets intĂ©rieurs ou les contrevents Ă  l'extĂ©rieur sont rĂ©pandus au XVIIe siĂšcle. Ils devinrent ensuite les persiennes extĂ©rieures ajourĂ©es. Les volets et contrevents Ă©quipent la fenĂȘtre pour assurer l'occultation totale de la baie, pour permettre Ă  la fois l'obscuritĂ© et la rĂ©sistance Ă  l'effraction. On leur ajoute ensuite selon les besoins des stores extĂ©rieurs en toile qui protĂšgent du soleil et peuvent prendre une forme de corbeille Ă  arceaux, des stores vĂ©nitiens intĂ©rieurs Ă  lames et des moucharabieh-jalousies qui protĂšgent l'intimitĂ© et aussi du trop-plein de lumiĂšre et de chaleur avec les baies situĂ©es en hauteur. Des moustiquaires sont mises en place contre les insectes. Dans l'architecture moderne du XXe siĂšcle apparaĂźt le brise-soleil comme Ă©lĂ©ment de façade marquant le style.

ÉlĂ©ments d'histoire

L'apparition des baies avec des vitraux dans l'architecture correspond Ă  la conception de la visibilitĂ© et de la protection par rapport Ă  l'extĂ©rieur Ă  partir de l'AntiquitĂ© dans les bĂątisses (Histoire du verre). Les ouvertures du XIIe siĂšcle sont plus grandes que celles de la pratique antĂ©rieure qui faisait des toutes petites embrasures rectangulaires ou rondes-ovales. Certaines petites proportions sont restĂ©es : dans les lucarnes pour les rectangulaires, dans les lunettes et oculi pour les rondes. L'ensemble des portes-fenĂȘtres installĂ©es sur des terrasses Ă  l'intĂ©rieur ou Ă  l'extĂ©rieur des bĂątiments, est une composante majeure de la notion du dedans pour un espace clos mais pas forcĂ©ment couvert (par exemple une fabrique de jardin en forme de ruine ou une cour de maison de ville avec jour de souffrance sur le voisin). Le dehors est un espace forcĂ©ment Ă  ciel ouvert. L'intermĂ©diaire entre ces deux Ă©lĂ©ments existe aussi bien symboliquement que pratiquement par la porte-fenĂȘtre et le porche en avant-corps du bĂątiment : le dedans et le dehors peuvent se joindre et nĂ©cessitent alors de faire disparaĂźtre le mur mais aussi de le refermer (porte, pont-levis etc.); ainsi est fait le porche des Ă©glises qui est le symbolique corps de logis reprĂ©sentant le Paradis.

Dans la fenĂȘtre, la partie maçonnĂ©e haute, le linteau (monolithe ou clavĂ©, Ă©vidĂ© ou Ă  profil plat ou courbe, avec ou sans cordon d'imposte), est Ă  l'origine une table de pierre ou de bois appuyĂ©e sur les pieds-droits. Cette partie haute fut renforcĂ©e en rigiditĂ© par l'invention du chaĂźnage XVIIe siĂšcle (partie mĂ©tallique horizontale encastrĂ©e) qui se marque souvent par un bandeau en façade ; chaĂźnage qui autorisa des embrasures larges Ă  moindre risque d'effondrement par dislocation de la structure.

La partie maçonnĂ©e basse sur laquelle s'appuyait la fenĂȘtre formait Ă  l'origine la banquette intĂ©rieure faite dans l'Ă©paisseur du mur avec son dossier mince qui constitue l'allĂšge qui n'est pas forcĂ©ment marquĂ©e en façade. Elle allĂ©geait la construction faite en mur Ă©pais. En mĂȘme temps pour la partie latĂ©rale verticale, on rigidifiait les trumeaux Ă©vidĂ©s par les alettes. À l'apparition des murs minces en parpaings ou briques, on simplifia l'ouverture maçonnĂ©e — le tableau — cette partie de la maçonnerie de l'Ă©paisseur de mur visible Ă  l'extĂ©rieur de la baie.

Les fenĂȘtres font partie avec les portes de ce qui constitue l'huisserie placĂ©e sur les tableaux de maçonnerie dĂšs le XIIIe siĂšcle. La totalitĂ© de la fenĂȘtre a Ă©tĂ©, dĂšs lors, traditionnellement rĂ©alisĂ©e en menuiserie de bois avec l'emboĂźtement de gueule-de-loup[4] , ses cadres fermant et leurs traverses, croisillons et parcloses tenant les carreaux de verre. L'intĂ©rĂȘt de cet ouvrage lĂ©ger est qu'il peut suivre les dĂ©formations que subit le gros Ɠuvre non monolithique par ses contraintes dues au sol, aux planchers qui s'affaissent et dĂ©forment les baies. Le travail de fabrication et d'installation est depuis fait par la mĂȘme corporation que celle qui fait les meubles — mĂȘme s'il s'agit d'une partie de l'immeuble —, celle des menuisiers. Des profils en fer furent utilisĂ©s en substitution du bois (le chĂȘne a eu une trĂšs grande importance dans le bĂątiment et un grand prix) fin du XIXe siĂšcle, puis le bois exotique prit une place Ă©minente. puis usage de fer, d'aluminium et de PVC pour le bĂąti au XXe siĂšcle. Au XXe siĂšcle l'Ă©clairage des passages souterrains et des montĂ©es d'escalier jour en façade mais aussi des parties intĂ©rieures en second-jour en se fait avec des briques de verre.

Au Moyen Âge, dans les vitrages dormants, les carreaux sont tenus dans une rĂ©sille de plomb fixĂ©e au mur. Cela donne par exemple les Ă©clairages des Ă©glises avec vitraux. Dans les vitrages ouvrants, la rĂ©sille est fixĂ©e Ă  un chĂąssis bois. Cela donne par exemple les croisĂ©es des grandes demeures.

Les vitres de la fenĂȘtre ont Ă©tĂ© translucides avant d'ĂȘtre transparentes. Ce fut du parchemin, de la toile huilĂ©e, du mica, avant de pouvoir ĂȘtre au XIVe siĂšcle du verre ou du cristal. L'Europe connaĂźt une innovation avec le verre blanc qui se rĂ©pand aux fenĂȘtres au XVIe siĂšcle, alors que le volet reste plein et sans vitrage dans les campagnes pendant plus de deux siĂšcles encore. Le verre acrylique (le verre des dĂŽmes d'Ă©clairage zĂ©nithal dans les garages ou dans les montĂ©es d'escalier, le verre des fenĂȘtres arquĂ©es modernes) s'y est ajoutĂ© Ă  partir du milieu du XXe siĂšcle[5].

Des grilles en avant-corps ont pu ĂȘtre disposĂ©es pour protĂ©ger les locaux. Elles devinrent des garde-corps sur lesquels on pouvait s'accouder. La ferronnerie d'art qui avait pris son essor fut grandement remplacĂ©e au XIXe siĂšcle par de la fonte moulĂ©e reprenant les dessins classiques, la grille devint banale. Y succĂ©dĂšrent de simples barres mĂ©talliques encastrĂ©es, avec l'Ă©puration des lignes architecturales au XXe siĂšcle. La plaque d'acier dĂ©coupĂ© au laser trouve sa place au XXIe siĂšcle

L'utilisation de barreaux afin de se protĂ©ger des intrusions avait disparu dans l'architecture des grands immeubles d'habitat de ville aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, mĂȘme dans leurs Ă©tages bas. Ces Ă©quipements donnaient l'utilitĂ© de l'ouverture des battants vers l'intĂ©rieur (Ă  la française) plutĂŽt que vers l'extĂ©rieur (Ă  l'anglaise) qui, pour sa part, Ă©conomisait l'espace intĂ©rieur accessible. Ces systĂšmes dĂ©fensifs Ă©taient devenus parfois un Ă©lĂ©ment d'ornementation important en façade et Ă©taient parfois trĂšs agressifs (herses appelĂ©es Ă©tripe-chat au Canada ; voir aussi garde-cocu en France). Cependant, les fenĂȘtres de rez-de-chaussĂ©e Ă  barreaux sont revenues en ce dĂ©but d'architecture du XXIe siĂšcle.

Économie du bñti

La fenĂȘtre, ainsi que la porte, a un statut particulier de fait dans l'histoire et probablement non voulu lors de la construction : ĂȘtre rĂ©cupĂ©rable comme le sont d'autres membres de corps de bĂątiment. Ainsi au cours des Ăąges les baies ont Ă©tĂ© dĂ©mĂ©nagĂ©es d'un Ă©difice Ă  un autre avec parfois leur maçonnerie complĂšte et pas simplement leurs huisseries. Soit par qu'il s'agissait de prises de guerre, de « re-rĂ©partition de richesse » comme lors de la RĂ©volution française, soit parce que leur haute valeur symbolique Ă©tait prise en compte : haute valeur religieuse comme ces rĂ©cupĂ©rations rĂ©ciproques entre l'islam et la chrĂ©tientĂ© aprĂšs le Moyen Âge, haute valeur patrimoniale comme ces dĂ©mĂ©nagements entre l'Europe et le Nouveau Monde jusqu'au XXe siĂšcle.

La tradition de la diffĂ©renciation des fenĂȘtres selon l'endroit de la construction (fenĂȘtre Ă  guillotine anglaise par exemple, fenĂȘtre d'aĂ©ration en hauteur de piĂšce) s'amoindrit actuellement face aux impĂ©ratifs fonctionnels : Ă©conomie d'Ă©nergie, confort de mode d'ouverture, confort au bruit. Le systĂšme de double fenĂȘtre traditionnel dans les maisons de montagne au climat rigoureux s'Ă©tend aux zones urbaines trĂšs bruyantes pour la rĂ©fection des constructions plus ou moins anciennes (fenĂȘtres ajoutĂ©es Ă  l'intĂ©rieur ou Ă  l'extĂ©rieur sur le chambranle et balcons-loggia refermĂ©s) ainsi que parfois aux trĂšs modernes immeubles de bureaux.

On fabrique maintenant de plus en plus de fenĂȘtres en profilĂ©s acier, aluminium[6] et surtout PVC[7]. Est fourni le bloc-fenĂȘtre, chĂąssis plus ouvrant et vitrage constituant l'huisserie complĂšte. La rigiditĂ© notable de l'ensemble est donnĂ©e par les glaces en sandwiches (type SĂ©curit) ou les double vitrages autant que par les montants qui antĂ©rieurement devaient soutenir des carreaux fragiles. Les vitrages autonettoyants sont actuellement Ă©tudiĂ©s par les fabricants pour compenser l’importance des charges de nettoyage induites aprĂšs leur mise en place sur des façades trĂšs hautes ne comportant que des glaces transparentes et opaques.

De nos jours, la plupart des fenĂȘtres sont Ă©quipĂ©es de chĂąssis en bois, aluminium ou PVC, chaque matĂ©riau ayant ses propres caractĂ©ristiques :

  • le bois apporte de trĂšs bonnes propriĂ©tĂ©s isolantes, tant au niveau acoustique que thermique. Une piĂšce avec une fenĂȘtre en bois gagne du point de vue esthĂ©tique car ce matĂ©riau est Ă©lĂ©gant et chaleureux. Concernant l'entretien, la fenĂȘtre en bois doit ĂȘtre entretenue rĂ©guliĂšrement, toutefois la frĂ©quence requise pour ces tĂąches d'entretien est moins importante qu'auparavant car les fenĂȘtres en bois sont de mieux en mieux traitĂ©es grĂące Ă  des produits qui les rendent plus durables et rĂ©sistantes. Le chĂąssis en bois est nĂ©anmoins dĂ©conseillĂ© en zone maritime car il pourrait, au bout d'un certain temps, subir un impact nĂ©gatif Ă  cause de l'humiditĂ©. L'un des avantages des fenĂȘtres en bois est qu'elles sont capables de "respirer". Les micropores du bois laissent passer l'air, de sorte que la condensation se forme moins sur le verre de ces fenĂȘtres[8] ;
  • l'aluminium est de plus en plus utilisĂ© pour les fenĂȘtres modernes. C'est un matĂ©riau solide et, Ă  l'inverse du bois, il est trĂšs simple Ă  entretenir. La fenĂȘtre en aluminium offre Ă©galement de bonnes propriĂ©tĂ©s isolantes et un aspect trĂšs Ă©lĂ©gant. Ce matĂ©riau est trĂšs souvent utilisĂ© pour les baies vitrĂ©es Ă  galandage[9] qui s'encastrent dans le mur, structure apportant beaucoup de luminositĂ©. Il est toutefois Ă  noter que la fabrication de fenĂȘtres en aluminium nĂ©cessite une consommation Ă©nergĂ©tique assez importante (partie de l'Ă©nergie grise), ce qui reprĂ©sente un inconvĂ©nient par rapport au bois qui est naturel et au PVC qui a besoin de beaucoup moins d'Ă©nergie ;
  • le PVC est, de nos jours, le matĂ©riau le plus utilisĂ© en tant que chĂąssis de fenĂȘtre. Cela est dĂ» entre autres Ă  sa rĂ©sistance, sa durabilitĂ© et ses excellentes propriĂ©tĂ©s isolantes. Contrairement au bois, la fenĂȘtre en PVC s'entretient trĂšs facilement. Un autre avantage de ce matĂ©riau est que l'Ă©nergie grise de fabrication d'une fenĂȘtre en PVC est beaucoup moins importante (environ sept fois moindre) que celle d'une fenĂȘtre en aluminium. Le PVC a nĂ©anmoins des inconvĂ©nients et notamment il ne s'adapte pas aux fenĂȘtres de trĂšs grandes dimensions.

Un élément du style architectural

FenĂȘtre dont le riche dĂ©cor sculptĂ© affiche la qualitĂ© de la demeure (Renaissance).

La fenĂȘtre permet l'organisation de l'espace avec sa hauteur liĂ©e avec la profondeur de la piĂšce pour le calcul de la rĂ©partition de la lumiĂšre et elle est dĂ©corative en formant l'apparat de la demeure.

La fenĂȘtre a pu imposer une architecture oĂč le mur est le moins prĂ©sent possible, aussi bien pour l'habitat que pour les espaces oĂč on travaille. Les vitrines du commerce ont imposĂ© l'usage de colonnes en fonte de support et de linteaux monolithes en façade de rue Ă  la fin du XIXe siĂšcle pour les galeries marchandes. La fausse-fenĂȘtre, qui n'est qu'une formulation du mur plein (sans vitrage), a pris sa place dans l'architecture oĂč la psychologie de l'individu percevant l'espace totalement fermĂ© ou possiblement ouvrable prend le pas sur la simple matĂ©rialitĂ© fonctionnelle[10]. Le mur translucide ou transparent, qui transmet la lumiĂšre sans avoir de fenĂȘtre, Ă©lĂ©ment qui peut s'ouvrir, est apparu au dĂ©but du XXe siĂšcle[11] et nie presque la conception de la baie mĂȘme Ă  fenĂȘtre fixe dans le mur. Le mur se transforme enfin Ă  la fin du XXe siĂšcle pour des raisons d'Ă©conomie d'Ă©nergie en un mur de verre possĂ©dant des ouĂŻes d'ouverture rĂ©glables placĂ© Ă  faible distance devant un mur plein porteur accumulateur d'Ă©nergie solaire aux baies plus conventionnelles.

Les Ă©lĂ©ments constitutifs de la fenĂȘtre et sa quincaillerie composent, par leurs diverses matiĂšres, la dĂ©coration intĂ©rieure.

FenĂȘtre Ă  la française, verres anciens, vers 1780.

Le vitrage a changĂ© au cours des temps sa modularitĂ© : les multiples petits carreaux carrĂ©s portĂ©s par le chĂąssis sont devenus la trĂšs grande glace unique autoporteuse. Dans une certaine culture traditionnelle, les petits carreaux Ă  bords taillĂ©s portĂ©s par croisillons sont restĂ©s signe d'Ă©lĂ©gance. Les dimensions qui dĂ©notent dans une fenĂȘtre cette Ă©lĂ©gance se sont stabilisĂ©es, alors qu'Ă  son origine il s'agissait de possĂ©der des fenĂȘtres de plus en plus grandes Ă  carreaux de plus en plus grands, en consĂ©quence de la mode Ă©lĂ©gante d'afficher sa modernitĂ©. Cette mode a Ă©tĂ© trĂšs coĂ»teuse avant la rĂ©volution industrielle du XIXe siĂšcle et donc Ă©tait distinctive. Ces notes de style font choisir souvent de remplacer pour des impĂ©ratifs techniques ou pour des raisons de marketing les battants Ă  vitrage simple des fenĂȘtres restaurĂ©es ou neuves par des double vitrages Ă  grandes glaces qui ont une forme de croisillons bien apparents en sandwich entre elles. L'esprit baie trĂšs grande s'est poursuivi dans certaines architectures modernes sans se montrer impĂ©rieux dans le concept de modernitĂ©. Il est le signe de la distinction moderne portĂ©e par l'architecture actuelle autre qu'historicisante. L'apparence du verre est maintenant variĂ©e, il peut mĂȘme ĂȘtre sĂ©rigraphiĂ© avec des motifs ornementaux ou publicitaires pour les fenĂȘtres Ă  l'extĂ©rieur, et sert aussi fortement les fenĂȘtres intĂ©rieures.

On a pu colorer la lumiÚre d'ambiance intérieure par l'emploi de rideaux mais aussi de verre teinté (dans les habitations au XIXe siÚcle).

Le style de la façade doit beaucoup aux styles trĂšs variĂ©s des fenĂȘtres, elles ne sont cependant pas formelles pour dĂ©coder le style car leurs transformations au cours du temps ont pu ĂȘtre trĂšs importantes pour respecter les normes de confort et la mode :

  • arcs : roman, brisĂ© gothique avec meneau flamboyant en pierre ajourĂ©e, en anse-de-panier Art nouveau, nĂ©o-gothique tri-lobĂ© ;
  • frontons et consoles peuvent ĂȘtre nĂ©o-classiques ou porter des armoiries trĂšs rĂ©centes, celles par exemple de villes l'affichant sur leurs bĂątiments, les communs, pour beaucoup pour la premiĂšre fois au dĂ©but du XXe siĂšcle.

La fenĂȘtre moderne apparaĂźt avec la croisĂ©e, l'emblĂšme de l'architecture de la Renaissance oĂč la religion domine en marquant toute forme d'art. Elle est conçue Ă  partir des rĂšgles esthĂ©tiques du carrĂ© donnant le rectangle d’or. On rabat Ă  la verticale les diagonales du carrĂ© pour constituer les grands cĂŽtĂ©s du rectangle formĂ©s par les jambages en hauteur des quatre baies, on sĂ©pare en deux parties symĂ©triques la fenĂȘtre par le meneau vertical en pierre taillĂ©e symbolisant le pied de la croix latine chrĂ©tienne, la traverse de la croix en pierre divisant en hauteur la fenĂȘtre est normalement positionnĂ©e en reformant le carrĂ© du bas. Cette croisĂ©e a donnĂ© la baie de moindre portĂ©e formĂ©e par une moitiĂ© verticale selon cette conception, un demi-carrĂ© dĂ©limitĂ© par une demi-traverse dans un demi-rectangle d’or, en gĂ©nĂ©ral composant une ouverture dans des piĂšces de second ordre et affirmant encore plus une verticalitĂ© en façade. Elle a aussi donnĂ© la croisĂ©e dont la croix latine est constituĂ©e en bois dans le second Ɠuvre, la forme Ă©tant restĂ©e trĂšs gĂ©nĂ©ralisĂ©e jusqu'au milieu du XXe siĂšcle et autorisant de deux Ă  quatre battants par chĂąssis suivant sa hauteur.

Le fenĂȘtrage, l'ensemble architectural des fenĂȘtres avec leur disposition, est un Ă©lĂ©ment essentiel de l'esthĂ©tique de la façade constituĂ© Ă  partir de la Renaissance. La fenĂȘtre est associĂ©e Ă  l'importance entendue dans l'organisation du logis de la piĂšce Ă©clairĂ©e. Les fenĂȘtres ont une grande surface dans les piĂšces nobles. Dans le cas gĂ©nĂ©ral des ouvertures secondaires, elles sont de moindre surface et rendues moins visibles[12].

Certaines fenĂȘtres Ă©clairent avec un seul percement du mur deux piĂšces superposĂ©es sur deux Ă©tages, une technique constituĂ©e avec l'entresol de l'architecture XVIIIe siĂšcle oĂč le compartiment haut de la croisĂ©e Ă©claire en pied l'Ă©tage supĂ©rieur.

Certaines portes-fenĂȘtres se multiplient sur la façade en disposition centrĂ©e associĂ©es aux balcons, ou donnent un rythme par leur rĂ©pĂ©tition sur la façade dans le classicisme avec l'ordonnancement du « tant plein que vide » qui signifie que les contrevents extĂ©rieurs rabattus ouverts sont quasi jointifs et semblent former sur la façade des baies aux contrevents fermĂ©s.

L'obligation de se tenir Ă  la symĂ©trie oblige Ă  une convention de style dans le classicisme qui considĂšre qu'une fenĂȘtre avec allĂšge mise dans un renfoncement alignĂ© de baie est Ă©quivalente aux portes-fenĂȘtres.

Une fenĂȘtre dont la baie « coupe » le cordon, la frise, marquant le niveau en façade est une fenĂȘtre dite « pendante ».

Certaines fenĂȘtres en chien-assis ont autorisĂ© l'amĂ©nagement de combles (Ă  la Mansart).

Certaines fenĂȘtres Ă  claire-voie placĂ©es en hauteur font respecter par principe les rĂ©serves concernant la vue possible depuis l'intĂ©rieur tout en conservant l'Ă©clairage dans des bĂątiments comme les Ă©glises, les lycĂ©es, les palais de justice, les prisons.

Certaines fenĂȘtres d'atelier en sous-sol de bĂątisse ont Ă©tĂ© cachĂ©es, transformĂ©es en soupiraux classiques. D'autres plus tard soustraient la vue constituant une distraction d'attention par les verriĂšres hautes qui sont l'un des versants de toit de halls industriels Ă  partir du XIXe siĂšcle.

Certaines fenĂȘtres ont pris un principe de forme horizontal et non plus vertical en passant du chĂąssis double au chĂąssis triple pour l'habitat au XXe siĂšcle conçu par des architectes tenant compte des fonctions hygiĂ©niques nouvellement montrĂ©es du soleil entrant dans les piĂšces[13].

Certaines fenĂȘtres de l'architecture vernaculaire et de l'architecture hippie sont lĂ  par nĂ©cessitĂ© Ă©conomique ou volontĂ© idĂ©ologique. Provenant de vĂ©hicules dont on a rĂ©cupĂ©rĂ© les fenĂȘtres, elles profitent du design industriel qui a fourni une grande richesse de formes au XXe siĂšcle.

Certaines fenĂȘtres ne se distinguent pas du restant du remplissage en glaces opaques des murs rideaux de la façade des Ă©difices modernes, consĂ©quence du chĂąssis vitrĂ© Ă  nouveau fixe imposĂ© par le conditionnement de l'air.

La fenĂȘtre a aussi ajoutĂ© des fonctions nouvelles : pour les grandes demeures, on passe de l'orangerie Ă  la serre au XVIIe siĂšcle. Cela permet, outre une activitĂ© de culture dĂ©tachĂ©e du climat, d'obtenir des jardins intĂ©rieurs d'agrĂ©ment. Puis on crĂ©e des vĂ©randas confortables au XVIIIe siĂšcle et des marquises transparentes aussi pour les petites demeures. Mais en mĂȘme temps rĂ©siste l'usage dans les cases crĂ©oles et les villas californiennes de baies simples, ouvertures munies de pare-soleil et de panneau moustiquaire.

Typologie des fenĂȘtres

FenĂȘtres Ă  coulissement dans un plan parallĂšle

  • FenĂȘtre Ă  guillotine ou fenĂȘtre Ă  l’amĂ©ricaine : un chĂąssis remontant et un chĂąssis fixe ou bien deux chĂąssis mobiles solidarisĂ©s par cĂąbles pour « monter-descendre » en coulissant verticalement dans le dormant.
  • FenĂȘtre coulissante : un chĂąssis mobile et un chĂąssis fixe ou bien deux chĂąssis mobiles coulissant horizontalement et parallĂšlement dans le dormant. C'est un type de fenĂȘtre assez courant pour des ouvertures de grandes dimensions exposĂ©es au vent, par exemple les baies de vĂ©randa, ou comme fenĂȘtre simple dans des lieux sĂ©curisĂ©s comme les Ă©coles et hĂŽpitaux.

FenĂȘtres Ă  axes de rotation verticaux

  • FenĂȘtre Ă  la française : ouvrants en vantail pivotant verticalement sur leur bord vers l’intĂ©rieur, avec charniĂšres sur le dormant. Elle est souvent complĂ©tĂ©e par un chĂąssis fixe horizontal situĂ© sous le vantail ouvrant[14].
  • FenĂȘtre Ă  l'anglaise : ouvrants en vantail pivotant verticalement sur leur bord vers l’extĂ©rieur, avec charniĂšres sur le dormant (comme des contrevents extĂ©rieurs)[15]. Ce type de fenĂȘtre est dĂ©nommĂ© french window par les Anglo-Saxons.
  • FenĂȘtre arquĂ©e : baie vitrĂ©e incurvĂ©e. Les fenĂȘtres arquĂ©es sont conçues pour crĂ©er de l'espace en se projetant au-delĂ  du mur extĂ©rieur d'un bĂątiment et de fournir une vue plus large sur le jardin ou la rue Ă  l'extĂ©rieur et gĂ©nĂ©ralement combiner quatre ou plusieurs fenĂȘtres Ă  battants, qui se joignent pour former un arc.
  • FenĂȘtre en baie, oriel, balcon vitrĂ© : fenĂȘtre en saillie vers l'extĂ©rieur depuis les parois principales d'un bĂątiment crĂ©ant la formation d'une piĂšce avec baie vitrĂ©e, formant un plan rectangulaire ou trapĂ©zoĂŻdal.
  • FenĂȘtre pivotante : un ouvrant Ă  pivot vertical en son milieu pivotant sa moitiĂ© droite ou gauche vers l’extĂ©rieur et son autre moitiĂ© vers l’intĂ©rieur en rotation.
  • FenĂȘtre accordĂ©on : ouvrants rendus solidaires par articulation verticale et guidĂ©s horizontalement par le dormant en repliement en accordĂ©on.

FenĂȘtre Ă  axes de rotation horizontaux

  • FenĂȘtre basculante : axe constituĂ© de deux pivots n'Ă©tant pas sur le dormant mais plus centralement (souvent Ă  la moitiĂ© ou plus haut). ModĂšle trĂšs courant en fenĂȘtre de toit, mais aussi en traditionnelle.
  • FenĂȘtre Ă  soufflet ou abattante : un ouvrant basculant horizontalement en projection vers l’intĂ©rieur sur son bord infĂ©rieur avec charniĂšres sur le dormant.
  • FenĂȘtre Ă  auvent (en anglais : awning window) : un ouvrant basculant horizontalement en projection vers l’intĂ©rieur sur son bord supĂ©rieur.
  • FenĂȘtre Ă  l'italienne : un ouvrant basculant horizontalement vers l’extĂ©rieur en descendant son bord supĂ©rieur par guidage dans les montants du dormant et reliĂ© Ă  son bord bas au dormant par des barres.
  • FenĂȘtre Ă  la canadienne : un ouvrant basculant horizontalement vers l’intĂ©rieur en remontant son bord infĂ©rieur par guidage dans les montants du dormant et reliĂ© au dormant Ă  son bord haut par des barres.
FenĂȘtre Ă  auvent.
  • FenĂȘtre Ă  l'australienne : un ouvrant du dessous basculant horizontalement vers l’intĂ©rieur en remontant son bord infĂ©rieur par son guidage dans les montants du dormant et retenu au dormant sur son bord haut par une extrĂ©mitĂ© des barres pivotantes en leur milieu qui le solidarisent avec l'ouvrant du dessus, — si laissĂ©e ouverte, en cas de pluie lĂ©gĂšre, ce type de fenĂȘtre Ă©vacue l'eau d'elle mĂȘme — ; ou un ouvrant du dessus basculant horizontalement vers l’extĂ©rieur en descendant son bord supĂ©rieur par son guidage dans les montants du dormant et retenu au dormant sur son bord bas par l'autre extrĂ©mitĂ© des barres pivotantes en leur milieu qui le solidarisent avec l'ouvrant du dessous.
  • FenĂȘtre scandinave : chaque vantail s'ouvre vers l'extĂ©rieur.

Multi-axes

  • FenĂȘtre oscillo-battante : fenĂȘtre pouvant s'ouvrir par un axe vertical ou basculĂ© sur un axe horizontal bas, trĂšs intĂ©ressant pour l’entrebĂąillement par le haut ;
    • ouvrants en vantail pivotant verticalement sur leur bord vers l’intĂ©rieur avec fiches de charniĂšres latĂ©rales activĂ©es et fiches de charniĂšres basses dĂ©sactivĂ©es sur le dormant pour la premiĂšre position ;
    • en deuxiĂšme position, vantaux basculant horizontalement en imposte vers l’intĂ©rieur sur leur bords infĂ©rieurs avec fiches de charniĂšres basses activĂ©es et fiches de charniĂšres latĂ©rales dĂ©sactivĂ©es sur le dormant. Type de fenĂȘtre assez courant dans une cuisine.

Autres

Quelques chiffres

En France, selon l’Union des fabricants de menuiseries extĂ©rieures[16], en 2012, environ 11 millions de fenĂȘtres ont Ă©tĂ© produites (soit 10 % de moins qu’au plus fort de l'activitĂ© en 2006). C’est le secteur de la rĂ©novation du rĂ©sidentiel qui en achĂšte le plus (73 % du marchĂ©), poussĂ© par la recherche d’économies d’énergie (64 % des fenĂȘtres fabriquĂ©es en 2012 annonçaient un coefficient d’isolation thermique (Uw) compris entre 1,4 et 2,0, contre 58 % en 2010). La tendance est aux fenĂȘtres plus isolantes et donc plus Ă©paisses, et munies de verre plus Ă©pais (Le double vitrage de 20 mm d’épaisseur a presque disparu et le double vitrage de 24 mm rĂ©gresse au profit du 28 mm, qui gagne progressivement du terrain. Cette taille de double vitrage passe en effet de 7 % en 2006 Ă  15 % deux ans plus tard.). En 2012, le PVC domine les ventes (61 % des ventes en France), devant l’aluminium (23 %) et le bois (stable par rapport Ă  la derniĂšre Ă©tude, qui reprĂ©sente 13 % des parts de marchĂ©). La menuiserie mixte, elle, reste un marchĂ© de niche avec 3 % du marchĂ©.

Une fenĂȘtre Ă©tait en moyenne vendue 407 euros HT par le fabricant (+ 5,7 % depuis 2010), pour 806 euros HT une fois posĂ©e (- 2,5 % depuis 2010).

Parmi les fenĂȘtres posĂ©es en France, 7 % seraient issues de l'importation[16].

Caractéristiques énergétiques

Coefficients thermiques

Les coefficients employĂ©s pour dĂ©crire les performances thermiques d'une fenĂȘtre sont de deux types : U pour la conductivitĂ© thermique (inverse du pouvoir isolant), S pour le facteur solaire ou capacitĂ© Ă  transmettre la lumiĂšre solaire Ă  l'intĂ©rieur de la piĂšce.

Ug
Coefficient de transfert thermique du vitrage, g pour glass, en W/mÂČK. Autour de 1,1 W/mÂČK pour un double vitrage
Uf
Performance thermique du cadre de fenĂȘtre, f pour frame. Le PVC est performant, notamment du fait de chambres d'air. Cette performance ne prend pas en compte l'Ă©nergie grise.
Uw
ConductivitĂ© thermique de la fenĂȘtre, w pour window en W/mÂČK. Prend en compte les indices prĂ©cĂ©dents. Les valeurs courantes sur le marchĂ© sont entre 1 et 2 W/mÂČK.
Sw
Facteur solaire, sans unitĂ©, entre 0 (opacitĂ© totale) et 1 (transparence totale thĂ©orique). Cette valeur doit ĂȘtre Ă©levĂ©e en hiver pour capter l'Ă©nergie solaire, mais peut ĂȘtre abaissĂ©e en Ă©tĂ© par des volets, un store, une casquette.

Température

Une ouverture de fenĂȘtre conduit Ă  une baisse de tempĂ©rature et donc Ă  une consommation accrue d'Ă©nergie de chauffage.

Exemple illustrant une baisse de tempĂ©rature induite par une fenĂȘtre ouverte entre 10 h et 12 h[17].

Normes

En Europe, les fenĂȘtres sont testĂ©es dans des essais AEV afin de dĂ©terminer leur impermĂ©abilitĂ© Ă  l'air (A1 Ă  A4), Ă  l'eau (E1 Ă  E9) et au vent (V1 Ă  V5). Le cas le plus courant est sans-doute A2 E4 VA2.

En France, la norme Ă  respecter dĂ©pend de la zone gĂ©ographique (littoral, continent, DOM), de la hauteur des menuiseries, et de l'environnement (ville, campagne, lac). La pose des fenĂȘtres est rĂ©gie par la norme NF DTU 36.2.

En France, la norme NF reste stable (53 % du volume produit en France en 2012)[16].

Notes et références

  1. (en) Amanda Lafleur, Benjamin Forkner, « A Cajun French-English Glossary », sur lsu.edu, Louisiana State University (consulté le ).
  2. Logements impossibles Ă  chauffer : ce que va changer la loi. En finir avec les « passoires thermiques », c’est l’objectif des mesures adoptĂ©es ce vendredi par les dĂ©putĂ©s. Le texte ne prĂ©voit pas de sanction., site Le Parisien, 28 juin 2019, (lire en ligne, consultĂ© le 2 fĂ©vrier 2023).
  3. « Appartement mal isolĂ© : l’acquĂ©reur peut obtenir l’annulation de la vente », site monimmeuble', 2010, (lire en ligne, consultĂ© le 2 fĂ©vrier 2023).
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « gueule-de-loup » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  5. André Corvisier, Précis d'histoire moderne, Presses universitaires de France, , p. 10.
  6. Aluminium thermolaqué ou plaxé (thermocollage à chaud d'un film pour donner par exemple un effet bois).
  7. PVC teinté dans la masse, thermolaqué ou plaxé.
  8. « FenĂȘtre », sur regulirovka-okna.kiev.ua
  9. Informations lexicographiques et étymologiques de « galandage » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  10. Les fausses fenĂȘtres sont prĂ©sentes dans le foyer de l'OpĂ©ra Garnier prĂ©vu comme un lieu favori de rencontres galantes.
  11. Avec l'architecture de la Farnsworth House de Mies van der Rohe (1930) et celle de la maison de verre à mur de béton et blocs de verre de Pierre Chareau (1931).
  12. Par exemple des ouïes d'aération restent plutÎt des fentes verticales dans l'esprit de la construction maçonnée ancienne et ne sont horizontales que si leur usage l'impose (voir le soupirail).
  13. Une grande partie des constructions d'habitation populaire qui aboutissent à la formulation des appartements actuels prend forme sous l'impulsion de philanthropes et de médecins (mouvement hygiéniste).
  14. « Principe de la fenĂȘtre Ă  la française », sur futura-sciences.com (consultĂ© le ).
  15. « Principe et utilisation de la fenĂȘtre Ă  l'anglaise », sur futura-sciences.com (consultĂ© le ).
  16. Source : EnquĂȘte bisannuelle de l’UFME (Union des fabricants de menuiseries extĂ©rieures) qui interroge les principaux fabricants de profilĂ©s adhĂ©rents au SNEP et SNFA, 60 fabricants industriels de fenĂȘtre et pose chantiers, 400 points de vente et 1 400 entreprises artisanales de fabrication et/ou de pose de fenĂȘtres.
  17. « Monitoring du climat intĂ©rieur »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Deux femmes Ă  la fenĂȘtre, tableau de Murillo (vers 1655-1660).

Liens externes

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