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Inclusion minérale riche en calcium et en aluminium

Les inclusions minĂ©rales riches en calcium et en aluminium (CAI, pour l'anglais calcium-aluminium-rich inclusion ou Ca-Al-rich inclusion) sont des enclaves rĂ©fractaires[alpha 1] de taille submillimĂ©trique Ă  centimĂ©trique, formĂ©es essentiellement de minĂ©raux notablement riches en calcium et en aluminium, qu'on trouve dans les mĂ©tĂ©orites du type chondrite carbonĂ©e. Elles sont visibles sous la forme de taches claires dans la mĂ©tĂ©orite. FormĂ©es il y a 4 567 Ă  4 571 millions d'annĂ©es (Ma), elles constituent les matĂ©riaux les plus anciens du Système solaire.

CAI (taches blanches) dans une météorite chondritique, collection de l'American Museum of Natural History

PĂ©trologie

On distingue deux types de CAI, celles à gros grains (CG, pour l'anglais coarse-grained) et celles à grains fins (FG, pour fine-grained). Les premières ont subi une fusion secondaire due à des événements thermiques après leur formation, les secondes non. Les FG sont considérées comme des condensats directs d'un gaz à haute température[2].

Minéralogie

Les CAI sont constituées de minéraux qui font partie des premiers solides à s'être condensés lors du refroidissement du disque protoplanétaire. Les minéraux les plus communs et les plus caractéristiques des CAI sont l'anorthite, la mélilite, la pérovskite, le spinelle, l'hibonite (en), le pyroxène et l'olivine magnésienne (riche en forstérite). Les CAI se sont formées à des températures bien plus élevées que les chondres qui leur sont associés, et ont survécu à plusieurs évènements de haute température alors que la plupart des chondres sont le produit d'un unique évènement de fusion transitoire.

GĂ©ochimie

Les anomalies isotopiques des CAI donnent d'importants indices sur la formation du Système solaire, suggérant que la nébuleuse solaire s'est effondrée peu de temps après une supernova proche. Les datations radiométriques montrent que les CAI se sont formées environ Ma avant les chondres.

Datations

En utilisant les donnĂ©es isotopiques du plomb dans les CAI, un âge de 4 567,2 Â± 0,6 Ma peut ĂŞtre calculĂ©, ce qui peut ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme le dĂ©but du système planĂ©taire[3]. Cependant, en raison des possibles perturbations du système isotopique du plomb dans les CAI, cet âge est peut-ĂŞtre une borne infĂ©rieure de l'âge rĂ©el. Un âge de 4 571 Ma a Ă©galement Ă©tĂ© proposĂ© pour les CAI en se basant sur les donnĂ©es isotopiques des chronomètres Mn-Cr et Mg-Al (radioactivitĂ©s Ă©teintes)[4]. En 2023, une rĂ©Ă©valuation des âges Pb-Pb (en) et 26Al-26Mg conclut Ă  un âge de 4 568,7 Ma pour la condensation des CAI[5].

Notes et références

Notes

  1. L'usage du mot inclusion est ici un anglicisme, le même mot pouvant servir en anglais pour désigner les inclusions au sein d'un minéral ou les enclaves (xénolithes) au sein d'une roche[1].

Références

  1. Inclusion sur Termium plus.
  2. (en) Yuki Masuda et Tetsuya Yokoyama, « Strontium isotope evidence for the repeated formation of refractory inclusions in the Allende meteorite », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 345,‎ , p. 50-61 (DOI 10.1016/j.gca.2023.01.024).
  3. (en) Y. Amelin, A. N. Krot, E. D. Hutcheon et A. A. Ulyanov, « Lead isotopic ages of chondrules and calcium-aluminum-rich inclusions », Science, vol. 297,‎ , p. 1678-1683.
  4. (en) J. Gilmour, « The Solar System's First Clocks », Science, vol. 297,‎ , p. 1658-1659 (lire en ligne [PDF]).
  5. (en) Maxime Piralla, Johan Villeneuve, Nicolas Schnuriger, David V. Bekaert et Yves Marrocchi, « A unified chronology of dust formation in the early solar system », Icarus, vol. 394,‎ , article no 115427 (DOI 10.1016/j.icarus.2023.115427 Accès libre).

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • (en) G. J. MacPherson, « Calcium-aluminum-rich inclusions in chondritic meteorites », dans H. D. Holland, K. K. Turekian et A. M. Davis, Treatise on geochemistry, vol. 1 : Meteorites, comets and planets, Amsterdam & London, Elsevier, , 737 p. (ISBN 978-0-080-43751-4, OCLC 704163846), p. 201-246
  • (en) Krot, A. N. () Dating the Earliest Solids in our Solar System. Planetary Science Research Discoveries. http://www.psrd.hawaii.edu/Sept02/isotopicAges.html
  • (en) Shukolyukov A., Lugmair G.W. (2002) Chronology of Asteroid Accretion and Differentiation 687-695, in Asterois III, Bottke W.F., Cellino A., Paolicchi P., Binzel R.P., eds., University of Arizona Press (2002), (ISBN 0-8165-2281-2)
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