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Scintigraphie

La scintigraphie est une méthode d'imagerie médicale de médecine nucléaire qui produit une image fonctionnelle par l'administration d'un médicament radiopharmaceutique (MRP) dont on détecte les rayonnements une fois qu'il a été capté par l'organe ou la cible à examiner.

Appareil de scintigraphie

Le patient reçoit des molécules ou des isotopes radioactifs qui vont se fixer sur les organes ou les tissus que l'on cherche à explorer. Ensuite, une machine, en général une gamma-caméra, détecte les rayons émis par le corps. Enfin, on reconstruit l'image obtenue. La dose de radioactivité est maintenue faible de manière à minimiser les risques liés à l'irradiation. Par exemple, une scintigraphie osseuse n'irradie pas plus que d'autres examens d'imagerie comme une radiographie ou un scanner[1].

Elle peut être utilisée pour visualiser plusieurs parties du corps, selon le traceur utilisé et ce que l'on veut voir. Elle permet de voir la forme et le fonctionnement de l'organe, la présence de tumeur primaire ou secondaire, l'origine de douleurs ou de maladies. Elle peut aussi servir à confirmer un diagnostic incertain.

Principe

La scintigraphie[2] est une imagerie d'émission (c’est-à-dire que le rayonnement vient du patient après injection du traceur appelé radio pharmaceutique), par opposition à l'imagerie radiographique qui est une imagerie de transmission (le faisceau est externe et traverse le patient).

On injecte au patient un traceur : c'est l'association d'une molécule vectrice et d'un marqueur radioactif. La molécule vectrice est choisie pour se fixer de façon sélective sur une structure particulière de l'organisme (un organe, un secteur liquidien, une lésion). Dans cette molécule se trouve un isotope radioactif. Ce marqueur radioactif permet de suivre la position de la molécule dans l'organisme, car il émet un rayonnement gamma qu'on peut visualiser à l'aide d'une gamma-caméra (c'est une caméra à scintillation qui donne les scintigraphies).

Ce traceur est un médicament, appelé radiopharmaceutique, qui n'a pas d'effet sur l'organisme étant donné les doses massiques extrêmement faibles utilisées. Il émet un rayonnement à la fois adapté à sa détection et de très faible toxicité sur le plan biologique et radiotoxicologique. L'irradiation n'est pas plus importante qu'une radiographie du thorax ou de l'abdomen.

Exemples de radiotraceurs ou médicaments radiopharmaceutiques (MRP) :

Scintigraphie osseuse révélant une lésion sous le bord inférieur droit de l'orbite.
  • Le biphosphonate marquĂ© au technĂ©tium 99m. Les biphosphonates sont un vecteur rentrant dans l'os en formation. Le radiopharmaceutique utilisĂ© pour la scintigraphie osseuse est composĂ© de bisphosphonates, couplĂ©s au technĂ©tium 99m radioactif.
  • L'iode 123 est en lui-mĂŞme vecteur de la thyroĂŻde et Ă©metteur radioactif.
  • Le thallium 201, analogue du potassium, pour les scintigraphies myocardiques qui recherchent des ischĂ©mies, tĂ©moignant d'une stĂ©nose (rĂ©trĂ©cissement) des artères coronaires.
  • Le MIBI, le DTPA, le MAG3, le DMSA, l'HIDA (en), le technĂ©tium lui-mĂŞme… sont autant de traceurs rĂ©gulièrement utilisĂ©s pour respectivement, les scintigraphies myocardiques, rĂ©nales, biliaires, thyroĂŻdiennes ou des glandes salivaires.

Il existe des traceurs permettant d'explorer un organe (cerveau, cœur, poumons, foie, reins, les vaisseaux lymphatiques…) ou des pathologies (certains cancers par exemple) comme l'Octreoscan ou la MIBG.

Le traceur est administré le plus souvent par voie veineuse. Le délai de fixation sur l'organe cible est variable, ce qui explique l'attente entre l'injection et les acquisitions.

L'élimination biologique varie selon le radio-pharmaceutique (MRP). Le plus souvent l'élimination est rénale avec les urines et parfois biliaire via le foie, la bile et les selles. Cependant, indépendamment de l'élimination biologique la radio-activité diminue de façon logarithmique avec le temps, on parle de demi-vie (application d'un logarithme de base 2). Il faut donc tenir compte des deux périodes, biologique et physique selon le MRP utilisé.

Pour acquérir des images, la scintigraphie utilise une gamma-caméra. La gamma-caméra permet la localisation spatiale des photons émis par l'organe cible.

On peut obtenir :

  • des images statiques : dont la durĂ©e d'acquisition peut varier de 1 Ă  20 minutes environ ;
  • un balayage du corps entier : la camĂ©ra « balaye » le corps de haut en bas pour avoir une vision d'ensemble (comme sur l'illustration jointe) ;
  • des images dynamiques : une sĂ©quence d'images, dont la durĂ©e de chaque image varie d'une seconde Ă  plusieurs minutes et dont la durĂ©e totale peut varier de plusieurs secondes Ă  plusieurs heures en fonction du processus physiologique observĂ©. Cet enregistrement temporel permet par exemple de voir le drainage du traceur injectĂ© sous la peau par les vaisseaux lymphatiques jusqu'aux premiers relais ganglionnaires (lymphoscintigraphie pour la dĂ©tection d'un ganglion sentinelle) ;
  • des images tomographiques : l'enregistrement se fait autour d'un axe et permet d'avoir une reconstruction en trois dimensions.
  • des images synchronisĂ©es, par exemple Ă  l'Ă©lectrocardiogramme. En l'occurrence, cela permet d'avoir une image du cĹ“ur en mouvement : le cycle cardiaque est divisĂ© en 8 ou 16 parties. On somme ensuite toutes les images correspondant au premier huitième (ou seizième), au deuxième, huitième, etc., et on met ces images sommĂ©es les unes derrière les autres. On obtient ainsi une visualisation en mouvement et en trois dimensions de la contraction du cĹ“ur.

Selon l'examen réalisé, la durée nécessaire à sa réalisation varie de manière importante. En effet, en fonction du délai nécessaire au traceur pour atteindre la cible souhaitée, il faudra attendre de quelques minutes à plusieurs heures avant de pouvoir commencer l'enregistrement des images. Ainsi, il faut compter de deux à trois heures entre l'injection du traceur et l'acquisition des images pour une scintigraphie osseuse, mais seulement 20 minutes pour une scintigraphie de la thyroïde au technétium et entre 48 et 72 heures pour une scintigraphie au gallium. Cela dit, les patients repartent en général entre l'injection et la réalisation des images.

Gamma caméra

Une gamma-caméra

On utilise une gamma caméra à scintillation pour acquérir les images. Celle-ci est constituée d'un collimateur, un écran de détection à base de matériau scintillateur (le plus souvent à base de NaI, iodure de sodium), d'un guide de lumière, d'un dispositif de mesure de lumière ou photodétecteur (souvent des photomultiplicateurs), d'une électronique associée et d'un logiciel.

La caméra utilise le plus souvent un collimateur à trous parallèles, permettant la sélection des photons qui frappent ce collimateur de façon perpendiculaire à sa surface. La collimation est essentielle pour la formation de l'image, c'est-à-dire pour déterminer l'origine des photons (une focalisation optique est impossible pour des photons énergétiques). En ne conservant que les photons parallèles à l'axe, on réalise une projection de la source d'émission (l’organe ou les cellules d’intérêt) sur le détecteur de la caméra (la caméra).

Le rôle de l'écran scintillateur est de détecter les photons gamma : le matériau excité par les photons gammas se relaxe par émission de photons de plus basse longueur d'onde, dans le domaine visible. Le guide de lumière aide au couplage optique et à la répartition de la lumière entre plusieurs cellules de photodétecteur. Les photodétecteurs servent à convertir le signal optique en signal électrique. Enfin l'électronique et l'informatique permettent l'extraction de la position et de l'énergie des photons gammas, et la construction des images et spectres énergétiques.

Grâce à la mesure de l'énergie, on est capable d'améliorer la qualité d'image par sélection de l'énergie des photons : on ne retient que ceux ayant l'énergie caractéristique du radio-traceur permettant ainsi, entre autres, de rejeter les photons diffusés. On parle alors de collimation énergétique.

La quantitĂ© de matière radioactive pouvant ĂŞtre injectĂ©e au patient est faible et de par leurs compromis de dimensionnement gĂ©omĂ©trique la sensibilitĂ© des collimateurs est faible (typiquement 10-4 soit un photon sur 10 000 Ă©mis). On ne dispose donc que de très peu de photons pour construire l'image.

Il est donc essentiel de mesurer chacun avec le plus grand soin, en le localisant et en estimant son énergie correctement. On utilise pour cela des dispositifs d'amplification de lumière extrêmement sensibles, les photomultiplicateurs ou Channeltrons. Ces dispositifs agissent comme des amplificateurs et sont relativement volumineux. On ne peut donc pas en mettre autant que de pixels requis dans l'image finale. Cependant, il est possible de faire de l'interpolation entre les photomultiplicateurs pour déterminer la position précise de scintillation. La résolution spatiale n'est donc pas limitée que par le nombre de dispositifs détecteurs, mais aussi par le nombre de photons de scintillation et l'extension de la surface sur laquelle ils sont détectés. En effet, le principe de positionnement utilise le calcul du «centre de masse», et permet d'obtenir une résolution spatiale inférieure à la dimension des photomultiplicateurs. Le positionnement étant déterminé statistiquement, le nombre de photons observés va limiter la précision de l'estimation.

Il y a en France en 2013 un peu plus de 460 gamma caméras réparties dans 220 centres de médecine nucléaire. Un peu moins de la moitié des machines sont des gamma caméras hybrides, couplées à un tomodensitomètre (scanner). Quelques machines récentes utilisant des détecteurs à base de matériau semi-conducteur (le CdZnTe aussi dit CZT), permettent une amélioration notable de la sensibilité et de la résolution spatiale. Toutefois leur champ de vue est réduit, ce qui limite leur utilisation de cette technologie à de petits organes, en pratique le cœur uniquement pour le moment.

Utilisation

La scintigraphie est une technique d’exploration du corps humain qui permet de diagnostiquer des maladies.

  • La scintigraphie myocardique [3]permet l'Ă©tude de la perfusion du myocarde, c'est-Ă -dire le flux sanguin arrivant dans le muscle cardiaque. C'est une des mĂ©thodes de choix pour explorer la maladie coronaire. En effet, lorsqu'une artère coronaire se bouche partiellement, cela peut entrainer une souffrance (ischĂ©mie) et, si elle s'obstrue totalement, une nĂ©crose (infarctus). La scintigraphie permet de manière dite non invasive de mettre en Ă©vidence les zones ischĂ©miques pendant un effort ou les zones nĂ©crosĂ©es après un infarctus par exemple. Elle permet de diffĂ©rencier les cardiomyopathies ischĂ©miques et dilatĂ©es, hypertrophiques ou restrictives. On peut Ă©galement avoir une information sur le fonctionnement du muscle, le volume du cĹ“ur et sa capacitĂ© Ă  se contracter (fraction d'Ă©jection).
  • La scintigraphie pulmonaire permet d'imager les fonctions de ventilation et perfusion du poumon, afin de diagnostiquer une embolie pulmonaire. L'embolie pulmonaire est un dĂ©faut de circulation sanguin dans le poumon due Ă  l'obstruction par un caillot. La scintigraphie pulmonaire consiste Ă  administrer par voie aĂ©rienne un aĂ©rosol radioactif dans le poumon et Ă  observer sa position ; dans un deuxième temps, on injecte un traceur radioactif dans le sang du patient afin d'observer le flux sanguin dans le poumon. Le rapport ventilation/perfusion effectuĂ© sur les images obtenues met en Ă©vidence une embolie (zone ventilĂ©e mais non perfusĂ©e).
  • La scintigraphie osseuse[4] permet, au niveau de l’os, de mettre en Ă©vidence les zones malades par la visualisation de l'augmentation du mĂ©tabolisme ostĂ©oblastique (ou du renouvellement osseux augmentĂ© en d'autres termes). Elle permet de diagnostiquer les pathologies du sportif (fissures, pĂ©riostite), l'algodystrophie, les tumeurs osseuses primitives ou secondaires, les infections, les ostĂ©omyĂ©lites, les douleurs osseuses, des maladies osseuses mĂ©taboliques ou pour dĂ©tecter des atteintes osseuses dans le contexte d'une lombalgie ou dorsalgie. Elle peut aussi ĂŞtre utilisĂ©e en complĂ©ment pour confirmer, prĂ©ciser ou infirmer un diagnostic dĂ©jĂ  Ă©tabli grâce Ă  une autre technique d'imagerie, comme le myĂ©lome, l'ostĂ©omalacie, le tassement vertĂ©bral ostĂ©oporotique, l'arthropathie inflammatoire, la douleur de la hanche et la douleur rachidienne persistante. De plus, elle sert Ă  faire un bilan d'extension initial des cancers du nasopharynx, de la prostate (selon la concentration plasmatique de PSA, du grade histologique de la tumeur, de l'extension tumorale et des points d'appel osseux) mais aussi Ă  exclure la fracture du scaphoĂŻde lors d'un traumatisme du poignet ou la fracture de fatigue de la cheville en deuxième intention[5].
  • La scintigraphie rĂ©nale dynamique permet Ă  l'aide d'un film construit Ă  l'aide de plusieurs images successives, de montrer la captation et l'Ă©vacuation par les reins d'un traceur. Il est possible de calculer pour chaque rein la courbe de la fonction rĂ©nale permettant d'apprĂ©hender sa "clairance" ou capacitĂ© de filtration. C'est utile pour un cas de dilatation des voies urinaires ou pour prĂ©ciser la fonction rĂ©nale et analyser de manière morphofonctionnelle l'arbre urinaire, pour un reflux vĂ©sico-urĂ©tĂ©ral (recherche de cicatrices parenchymateuses rĂ©nales), pour dĂ©montrer la relation de cause Ă  effet entre la prĂ©sence d'une stĂ©nose artĂ©rielle rĂ©nale et une hypertension artĂ©rielle, pour dĂ©tecter les complications vasculaires du transplant rĂ©nal et d'en caractĂ©riser les complications urologiques ou pour visualiser la vidange pyĂ©lo-calicielle devant une suspicion d'obstruction. Elle sert aussi Ă  dĂ©tecter la localisation et la caractĂ©risation de tumeur(s) primaires ou secondaires ou bĂ©nignes de la mĂ©dullo-surrĂ©nale. Elle peut aussi servir pour une dilatation pyĂ©lique nĂ©onatale (en milieu spĂ©cialisĂ© et dès les premiers jours de la vie uniquement) ou pour rechercher une cicatrice six mois après une pyĂ©lonĂ©phrite aigĂĽe[6].
  • Au niveau du cerveau, la scintigraphie peut reflĂ©ter la perfusion du cerveau. Or dans certaines maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives (Maladie d'Alzheimer, maladie Ă  corps de Lewy, DĂ©gĂ©nĂ©rescence lobaire fronto-temporale...) ou Ă©pileptiques, les anomalies de perfusion intĂ©ressent des zones prĂ©cises du cerveau, ce qui permet d'orienter le diagnostic. On observe Ă©galement des troubles de la perfusion cĂ©rĂ©brale dans certaines maladies infectieuses, telles que la neuroborrĂ©liose et l'encĂ©phalite herpĂ©tique. De nouveaux traceurs ciblĂ©s sur des rĂ©cepteurs spĂ©cifiques permettent Ă©galement de faire des images de la rĂ©partition des rĂ©cepteurs de neurotransmetteurs, comme ceux de la dopamine avec le Dat-scan, qui peut ĂŞtre utilisĂ© dans la maladie de Parkinson par exemple ou les syndromes parkinsoniens.
  • La scintigraphie est aussi utilisĂ©e couramment pour diagnostiquer les maladies thyroĂŻdiennes. Elle est demandĂ©e si l’on suspecte une hyperthyroĂŻdie, voire Ă©ventuellement un hypofonctionnement ou une augmentation de volume de la thyroĂŻde (goĂ®tre) ou encore pour le contrĂ´le d’une opĂ©ration chirurgicale. Elle apporte des informations morphologiques et fonctionnelles quantifiĂ©es qui permettront de dĂ©cider d'un traitement en cas d'hyperthyroĂŻdie[7].
  • La scintigraphie digestive est rĂ©alisĂ©e pour apprĂ©cier l'efficacitĂ© d'un traitement gastrique, pour Ă©valuer les troubles de la motilitĂ©, pour explorer une hĂ©morragie basse inexpliquĂ©e ou des saignements intermittents après une endoscopie nĂ©gative, pour Ă©valuer l'activitĂ© et le dĂ©veloppement d'une maladie de l'intestin grĂŞle (comme la maladie de Crohn ), ou d'une maladie inflammatoire du cĂ´lon. Elle peut aussi ĂŞtre utilisĂ©e en cas de suspicion de sepsis profond qui n'aurait pas Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© avec les moyens habituels de dĂ©tection[8].
  • La scintigraphie hĂ©patobiliaire peut ĂŞtre rĂ©alisĂ©e pour Ă©tudier le transit biliaire et donner des renseignements fonctionnels s'il n'y a aucun obstacle Ă  l'Ă©vacuation, comme la permĂ©abilitĂ© biliaire, mais aussi pour le diagnostic de cholĂ©cystite aigĂĽe ou alithiasique, pour la recherche d'une fuite occulte biliaire postopĂ©ratoire. De plus, on peut l'utiliser si un doute persiste après examen sur l'origine bĂ©nigne ou maligne d'une lĂ©sion du foie ou s'il existe une forte suspicion de tumeur langerhansienne endocrine, mais aussi pour la localisation de diverticules de Meckel avec muqueuse gastrique ectopique en cas de suspicion de rectorragie[9].
  • La mammoscintigraphie peut ĂŞtre rĂ©alisĂ©e pour rechercher des lĂ©sions multiples consĂ©quences d'un cancer du sein, rechercher le ganglion sentinelle (pour les petits cancers du sein, n'ayant ni Ă©tĂ© opĂ©rĂ© ni traitĂ© par chimiothĂ©rapie, pour certains mĂ©lanomes ou plus rarement certains cancers gynĂ©colgiques)[10].

On peut également explorer le foie, les vaisseaux lymphatiques, détecter certaines tumeurs bien particulières… Tout dépend du traceur que l'on utilise.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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