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Sepsis

Septicémie

Sepsis
SymptÎmes FiÚvre rémittente (en), frissonnement (en) et fiÚvre intermittente
Classification et ressources externes
CISP-2 A78
CIM-10 R65.20 et R65.21
CIM-9 995.92
DiseasesDB 11960
MedlinePlus 000666
MeSH D018805
Patient UK Sepsis-septicaemia-pro

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Le Sepsis (du grec ancien Ïƒáż†ÏˆÎčς « putrĂ©faction »), anciennement appelĂ© septicĂ©mie, est un terme mĂ©dical qui dĂ©signe toute « rĂ©ponse inflammatoire gĂ©nĂ©ralisĂ©e associĂ©e Ă  une infection grave ». Cette rĂ©ponse potentiellement mortelle survient lorsque la rĂ©action de l'hĂŽte Ă  l'infection, l'inflammation systĂ©mique et grave de l'organisme, cause des lĂ©sions Ă  ses propres tissus et organes. Elle s'accompagne d'un choc cytokinique[1].

Il était anciennement désigné par le terme de septicémie, signifiant aussi et littéralement « infection du sang » ; utilisé pour la premiÚre fois par le médecin français Pierre Adolphe Piorry.

Depuis 2016[2], le sepsis est défini comme un dysfonctionnement d'organe secondaire à une réponse inappropriée de l'hÎte envers une infection.

Un sepsis peut se développer à partir de n'importe quelle infection systémique sévÚre.

La majoritĂ© des germes responsables proviennent du tube digestif. Ce sepsis peut ĂȘtre provoquĂ© par un grand nombre de pathogĂšnes, tels que les Staphylococcus aureus, Neisseria meningitidis, des virus (SARS ou virus de la grippe A (H1N1) par exemple) ainsi que par d'autres micro-organismes.

Histoire médicale

On parlait autrefois de « gangrĂšne (ou pourriture) des hĂŽpitaux », qui touchait notamment les soldats blessĂ©s au combat, alors que la « fiĂšvre puerpĂ©rale » dĂ©signait l'infection post-accouchement touchant les femmes. Armand Trousseau comprend ensuite que la gangrĂšne nosocomiale et la fiĂšvre puerpĂ©rale sont deux formes d'une mĂȘme maladie qu'on dĂ©signera ensuite souvent par le mot « septicĂ©mie ».

Autrefois, le pronostic d'un sepsis Ă©tait souvent fatal et c'est un syndrome qui reste grave ; selon l'Institut Pasteur (octobre, 2019), dans le monde :

  • Une personne meurt de sepsis toutes les 5 secondes[1] ;
  • Dans les pays riches, 95 cas de sepsis par 100 000 habitants sont comptabilisĂ©s chez les moins de 65 ans, et 1220 chez les plus de 65 ans[1] ;
  • 350 000 nouveau-nĂ©s en meurent par an[1].
  • 18 000 femmes en meurent chaque annĂ©e, des suites d'un accouchement (essentiellement dans les pays pauvres)[1] .
  • 11 millions de personnes environ en meurent chaque annĂ©e[1] .

En France :

  • le nombre de cas annuel de sepsis d’origine bactĂ©rienne est estimĂ© Ă  250 000-300 000, auxquels s’ajoutent les sepsis d’origine fungique ou virale.
  • 27 % des patients touchĂ©s en meurent, et ils sont environ 50 % dans les cas graves (choc septique)[1] ;
  • environ 60 000 patients en meurent par an[1].

La dĂ©pense de soins pour sepsis a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă  16,7 milliards de dollars rien que pour les États-Unis en 2008[3]. En 2011, elle a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă  20 milliards de dollars[4].

Depuis la fin des années 1980, les bactéries Gram-positives, souvent nosocomiales, sont devenues les organismes le plus souvent responsables de sepsis.

L'arrivée des antibiotiques modernes a permis de bien mieux combattre efficacement ces infections qui restent néanmoins trÚs dangereuses pour un organisme affaibli ou en cas de défenses immunitaires insuffisantes ou de microbe devenu multi-antibiorésistant.

Les taux de mortalité (pour la septicémie comme pour les sepsis sévÚres) ont diminué des années 1980 à 2000, mais le risque nosocomial et l'antibiorésistance restent préoccupants.

En 2017, l'OMS a classé le sepsis comme « priorité de santé publique »[1].

SĂ©quelles

Les patients qui survivent à leur épisode de sepsis semblent en conserver des séquelles : Environ 25 % d'entre eux conserveront des altérations cognitives[1]. Et par rapport à la population générale, ils risquent plus de retomber malades ou de mourir dans les cinq ans suivant la guérison[3].

ÉpidĂ©miologie, Ă©coĂ©pidĂ©miologie

Le sepsis touche surtout des personnes au systÚme immunitaire immature, déficient, ou des personnes déjà fragilisées par une comorbidité. Le nouveau-né et la personne ùgée sont les plus touchés[1].

En 2020, environ 6 millions de personnes en meurent par an, surtout dans les pays riches oĂč le nombre de personnes ĂągĂ©es a beaucoup augmentĂ© (proportionnellement) ; lĂ  le sepsis tue autant que l’infarctus du myocarde. Inversement dans les pays pauvres, ce sont les nouveau-nĂ©s (350 000 par an) qui en sont les premiĂšres victimes[1].

Des projections prospectives Ă©voquent un doublement du nombre de cas d’ici cinquante ans, surtout Ă  cause du vieillissement de la population[1].

Facteurs de risque

Ont été identifiés comme facteurs de risque :

SaisonnalitĂ© : Des variations saisonniĂšres sont identifiĂ©es (le sepsis est plus frĂ©quent en hiver dans les rĂ©gions oĂč l'hiver existe)[3].

Traitement

Choc septique

Le choc septique se traduisant par la chute de la tension artĂ©rielle, les frissons, les extrĂ©mitĂ©s froides, la tachycardie, il nĂ©cessite une hospitalisation en milieu de rĂ©animation oĂč seront placĂ©es, entre autres, des perfusions intraveineuses (goutte Ă  goutte) qui permettront l'administration d'antibiotiques directement dans le sang, de l'oxygĂšne, des produits comme la dopamine (nĂ©cessaire au bon fonctionnement du systĂšme circulatoire), etc.

Selon les cas on aura recours aux soins suivants:

  • Transfusion sanguine, administration de concentrĂ©s de globules rouges
  • Ventilation artificielle, traitement de l’état de choc
  • Alimentation artificielle, administration d’insuline et surveillance du traitement
  • Traitement des troubles de la coagulation
  • HĂ©modialyse en cas de dĂ©faillance des reins

L'Ă©limination des bactĂ©ries pathogĂšnes se fait par l'utilisation d'antibiotiques ou par la chirurgie si nĂ©cessaire pour Ă©liminer la source infectieuse. Le sepsis exige un traitement rapide, qui ne doit pas attendre les rĂ©sultats de l'hĂ©moculture et de l'antibiogramme. Ce traitement doit ĂȘtre suivi pendant 15 jours.

Antibiothérapie

Plus le traitement est rapide, plus les chances de guérison sont grandes. Dans un premier temps on administre un traitement antibiotique à large spectre, en intraveineux et à dose élevée en attendant les résultats de l'antibiogramme.

Le choix des antibiotiques utilisĂ©s dĂ©pendra de la cause supposĂ©e du sepsis. Si l’on soupçonne une origine pulmonaire certains germes spĂ©cifiques seront discutĂ©s, tandis que si l'origine suspectĂ©e est abdominale ou urinaire, d’autres seront envisagĂ©s.

Phagothérapie

La phagothĂ©rapie a Ă©tĂ© largement utilisĂ©e dans le monde avant la dĂ©couverte des antibiotiques. Si elle a Ă©tĂ© progressivement abandonnĂ©e par les pays occidentaux sĂ©duits par les avantages de l’antibiothĂ©rapie, la phagothĂ©rapie est toujours employĂ©e et dĂ©veloppĂ©e dans les pays de l'ancienne Union SoviĂ©tique[6]. Dans les pays occidentaux, des patients victimes d'infection par bactĂ©ries multi-rĂ©sistantes se regroupent pour faciliter l'accĂšs aux traitements bactĂ©riophagiques Ă©trangers[7] - [8] - [9].

Dans le cas d'un sepsis par bactérie multi-résistante, on peut envisager un traitement bactériophagique bien qu'il y ait peu d'études sur le sujet[10] - [11] - [12].

Ancienne classification des Ă©tats septiques (obsolĂšte)

L'ancienne classification des états septiques remontait à 1992[13]. Elle a été révisée en 2001[14], puis remplacée en 2016[2]. Elle a introduit la notion de syndrome de réponse inflammatoire systémique.

Le sepsis était alors défini comme un syndrome de réponse inflammatoire systémique causé par une infection (preuve microbiologique comme une bactériémie ou forte suspicion clinique)[14].

Ces différents états septiques sont, par ordre de gravité croissante :

  1. le sepsis,
  2. le sepsis grave : sepsis avec dysfonctionnement d'organe, hypoperfusion, ou hypotension,
  3. le choc septique : sepsis grave avec hypotension artérielle réfractaire à un remplissage adéquat.

Le pronostic est trÚs différent pour chacun d'entre eux. Ainsi la mortalité au 28e jour est de 10 à 15 % dans le sepsis non compliqué, de 20 à 30 % dans le sepsis grave et de 40 à 50 % dans le choc septique.

Syndrome de réponse inflammatoire systémique

Il s’agit d’une rĂ©ponse Ă  une agression grave, mais pas forcĂ©ment infectieuse. Il est dĂ©fini comme associant au moins deux des signes suivants :

  • tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  38,3 °C ou infĂ©rieure Ă  36 °C
  • frĂ©quence cardiaque (pouls) supĂ©rieure Ă  90 par minute (90 bpm) (tachycardie)
  • frĂ©quence respiratoire supĂ©rieure Ă  20 par minute (polypnĂ©e ou hypocapnie) ou PaCO2 < 32 mmHg
  • hyperleucocytose > 12 000 ou < 4 000 par millimĂštre cube ou plus de 10 % de neutrophiles sont immatures (en l'absence d'autres causes connues).

Sepsis grave

C'est un sepsis avec dysfonctionnement d'organe, hypoperfusion, ou hypotension. Les anomalies d'hypoperfusion et de perfusion peuvent inclure, mais sans s'y limiter, l'acidose lactique, l'oligurie ou une altération aiguë de l'état mental. L'hypotension est définie par une pression artérielle inférieure à 90 mmHg ou une diminution de 40 mmHg par rapport à la tension habituelle (en l'absence d'autres causes connues).

Nouvelle classification des Ă©tats septiques

Sepsis

Le sepsis est défini comme un dysfonctionnement d'organe secondaire à une réponse inappropriée de l'hÎte envers une infection.

L'utilisation du syndrome de réponse inflammatoire systémique comme critÚre de définition pour le sepsis est abandonnée[2] en raison de sa faible performance statistique[15].

Cliniquement, le sepsis associe une infection avec un score SOFA (Sequential Organ Failure Assessment Score) ≄ 2 ou une augmentation du score supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  2 points s'il existait une dysfonction d’organe avant l'infection.

Choc septique

Le choc septique associe un sepsis avec :

  • nĂ©cessitĂ© d’utiliser des vasopresseurs QSP PAM ≄ 65 mmHg ;
  • lactatĂ©mie > 2 mmol/L (18 mg/dL) ;
  • malgrĂ© un remplissage vasculaire adĂ©quat.

Le risque de mortalité intra-hospitaliÚre est de 40 %[2].

Notes et références

  1. « Sepsis / septicémie », sur Institut Pasteur, (consulté le )
  2. (en) Mervyn Singer, Clifford S. Deutschman, Christopher Warren Seymour et al., « The Third International Consensus Definitions for Sepsis and Septic Shock (Sepsis-3) », JAMA,‎ (lire en ligne)
  3. Hodgin KE, Moss M. (2008), The epidemiology of sepsis ;Curr Pharm Des. 2008;14(19):1833-9 (Résumé.)
  4. (en) Celeste M Torio et Roxanne M Andrews, « National Inpatient Hospital Costs: The Most Expensive Conditions by Payer, 2011 », Healthcare Cost and Utilization Project (HCUP) Statistical Briefs,‎ (lire en ligne)
  5. « Revue médicale Suisse »
  6. Alexander Sulakvelidze, Zemphira Alavidze et J. Glenn Morris, « Bacteriophage Therapy », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 45, no 3,‎ , p. 649–659 (ISSN 0066-4804, PMID 11181338, DOI 10.1128/AAC.45.3.649-659.2001, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. « Phages-Sans-FrontiĂšres – Ensemble nous pouvons tenter de changer le destin ! », sur phages-sans-frontieres.com (consultĂ© le )
  8. « Association PHAG ESPOIRS », sur Association PHAG ESPOIRS (consulté le )
  9. « EuroPhages - Sauver les vies de milliers de Français grùce aux bactériophagiques », sur EuroPhages (consulté le )
  10. AuĆĄra Gaidelytė, Martti Vaara et Dennis H. Bamford, « Bacteria, Phages and Septicemia », PLoS ONE, vol. 2, no 11,‎ (ISSN 1932-6203, PMID 18188406, PMCID PMC2190619, DOI 10.1371/journal.pone.0001145, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en-US) Scott LaFee et Heather Buschman, « Novel Phage Therapy Saves Patient with Multidrug-Resistant Bacterial Infection », UC San Diego Health System,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Andrzej GĂłrski, Ewa JoƄczyk-Matysiak, Marzanna Ɓusiak-Szelachowska et Ryszard Międzybrodzki, « The Potential of Phage Therapy in Sepsis », Frontiers in Immunology, vol. 8,‎ (ISSN 1664-3224, PMID 29312312, PMCID PMC5732260, DOI 10.3389/fimmu.2017.01783, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. R. C. Bone, R. A. Balk, F. B. Cerra et R. P. Dellinger, « Definitions for sepsis and organ failure and guidelines for the use of innovative therapies in sepsis. The ACCP/SCCM Consensus Conference Committee. American College of Chest Physicians/Society of Critical Care Medicine », Chest, vol. 101, no 6,‎ , p. 1644–1655 (ISSN 0012-3692, PMID 1303622, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. (en) Levy MM, Fink MP, Marshall JC et al., « 2001 SCCM/ESICM/ACCP/ATS/SIS International Sepsis Definitions Conference. », Crit Care Med,‎ (rĂ©sumĂ©)
  15. (en) Churpek MM, Zadravecz FJ et al., « Incidence and Prognostic Value of the Systemic Inflammatory Response Syndrome and Organ Dysfunctions in Ward Patients. », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine,‎ (rĂ©sumĂ©, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) ACCP/SCCM Consensus Conference Committee (1992) Definitions for sepsis and organ failure and guidelines for the use of innovative therapies in sepsis. Chest ; 101:1644-65.
  • (en) Chiche, L., Forel, J. M., Thomas, G., Farnarier, C., Vely, F., BlĂ©ry, M., et al. (2011) The role of natural killer cells in sepsis. Journal of Biomedicine & Biotechnology, 2011, 986491.
  • (en) Brahmamdam, P., Inoue, S., Unsinger, J., Chang, K. C., McDunn, J. E., & Hotchkiss, R. S. (2010) Delayed administration of anti-PD-1 antibody reverses immune dysfunction and improves survival during sepsis. Journal of Leukocyte Biology, 88(2), 233–240.

Articles connexes

Liens externes

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