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Ischémie

Une ischĂ©mie (prononcĂ© : /is.ke.mi/ ; du grec ancien : ጎσχω / Ă­skhĂŽ, « tenir » et αጷΌα / haĂźma, « sang ») est la diminution de l'apport sanguin artĂ©riel Ă  un organe. Cette diminution entraĂźne essentiellement une baisse de l'oxygĂ©nation des tissus de l'organe en dessous de ses besoins (hypoxie) et la perturbation, voire l'arrĂȘt, de sa fonction. L’ischĂ©mie est l’interruption Ă  la fois de l’apport d’oxygĂšne et de nutriment, mais cela interrompt Ă©galement l’élimination des molĂ©cules toxiques rĂ©sultant du mĂ©tabolisme cellulaire.

MĂ©canismes

L'ischémie peut avoir diverses causes :

  • thrombose artĂ©rielle obstructive ;
  • plaque d'athĂ©rome obstructive ;
  • hĂ©morragie ou hypoperfusion empĂȘchant certains tissus d'ĂȘtre correctement alimentĂ©s ;
  • compression d'une artĂšre par un objet extĂ©rieur (Ă©crasement d'un membre, garrot) ou par un phĂ©nomĂšne interne (hĂ©matome, tumeur, Ă©panchement d'un liquide).

L'ischĂ©mie peut ĂȘtre rĂ©versible et n'entraĂźner qu'une gĂȘne limitĂ©e. Elle peut ĂȘtre irrĂ©versible et peut conduire Ă  l'infarctus de l'organe, c'est-Ă -dire Ă  la mort d'une partie (notion de « pĂ©nombre ischĂ©mique »[1]) ou de la totalitĂ© de celui-ci. Les deux cas les plus critiques sont les ischĂ©mies touchant le cerveau (AVC) ou le muscle cardiaque (infarctus du myocarde).

L'ischémie aiguë d'un membre, consécutive à l'oblitération brutale de l'axe artériel de ce dernier, est une urgence vasculaire à pronostic vital engagé (mortalité d'environ 20 %). Elle survient le plus souvent aprÚs une thrombose ou une embolie. Il en résulte une souffrance tissulaire due à l'anoxie.

En plus de cela, l'ischémie entraßne une acidose métabolique, avec une augmentation de concentration de protons, et une augmentation de la pression partielle de dioxyde de carbone.

Conséquences

Les conséquences locales immédiates sont une atteinte des nerfs périphériques en 2 à 5 heures, suivie d'une rhabdomyolyse dans les 6 heures. L'atteinte cutanée n'est décelable que tardivement et indique souvent des lésions irréversibles.

Si elle touche le cerveau et est due Ă  une hypertension chronique, elle est Ă  long terme un facteur de risque de dĂ©mence[2] et de maladie d'Alzheimer (MA). Certains se demandent mĂȘme si la MA n'est pas une maladie vasculaire plutĂŽt que neurodĂ©gĂ©nĂ©rative[3], notamment liĂ©e Ă  une hypoperfusion cĂ©rĂ©brale[4] et Ă  une mauvaise irrigation du cerveau[5], comme dans d'autres formes de dĂ©mence peut-ĂȘtre.

Manifestations

Elle peut se manifester par des douleurs au niveau de l'organe atteint (angine de poitrine pour le cƓur, claudication intermittente pour une jambe, syndrome des loges pour les muscles, etc.). L'ischĂ©mie peut aussi provoquer un mauvais fonctionnement de l'organe atteint (insuffisance cardiaque pour le cƓur par exemple).

Quand l'organe atteint est le cerveau, elle peut provoquer des maux de tĂȘte, des troubles du comportement, une perte de motricitĂ© ou une perte de connaissance.

Principes de traitement

Le traitement vise essentiellement à rétablir un débit artériel suffisant vers l'organe.

On propose soit la correction de l'anomalie artérielle responsable (angioplastie, chirurgie vasculaire, etc.) soit l'administration de médicaments qui vont dilater les artÚres.

Le traitement prĂ©ventif consiste Ă  empĂȘcher la rĂ©cidive des lĂ©sions sur l'artĂšre, ou, au moins, empĂȘcher leur progression Ă  l'aide d'un traitement antiagrĂ©gant plaquettaire et de la lutte contre les facteurs de risque de l'athĂ©rome.

Dans tous les cas, l'entraĂźnement rĂ©gulier de l'organe atteint permet de limiter de maniĂšre notable la gĂȘne occasionnĂ©e par l'ischĂ©mie : marche en cas d'artĂ©rite des membres infĂ©rieurs, rĂ©Ă©ducation cardiaque.

Cas particuliers

  • La diminution du dĂ©bit artĂ©riel pulmonaire, dans le cadre par exemple d'une embolie pulmonaire, n'entraĂźne pas d'ischĂ©mie de cet organe, le sang Ă©tant dans ce cas carbonatĂ© (pauvre en oxygĂšne), mĂȘme s'il circule dans une artĂšre.
  • En outre, l'ischĂ©mie rĂ©sultant de la pression du follicule sur l'ovaire au moment de l'ovulation participe Ă  la rupture de la paroi ovarienne, et donc Ă  l'ovulation. Cette ischĂ©mie n'est donc pas pathologique mais tout Ă  fait physiologique.

Notes et références

  1. Autour de la zone de nĂ©crose ischĂ©mique irrĂ©versible, territoire d'hypoperfusion sĂ©vĂšre constituĂ© rapidement et nĂ©crosant les tissus, la « pĂ©nombre ischĂ©mique » correspond Ă  des zones oĂč le dĂ©bit sanguin est moins diminuĂ©, maintenant les cellules qui ne fonctionnent plus en vie.
  2. (en) Nien-Chen Li, Austin Lee, Rachel A Whitmer, Miia Kivipelto, Elizabeth Lawler, Lewis E Kazis, and Benjamin Wolozin Use of angiotensin receptor blockers and risk of dementia in a predominantly male population: prospective cohort analysis ; BMJ 2010;340:b5465 DOI 10.1136/bmj.b5465 (2010/01/12) ; résumé, publié en Creative Commons Attribution Non-commercial License, consulté le 5 mai 2010)
  3. (en) De la Torre JC. Is Alzheimer’s disease a neurodegenerative or a vascular disorder ? Data, dogma, and dialectics. Lancet Neurol 2004;3:184-90
  4. (en) Ruitenberg A, den Heijer T, Bakker SL, van Swieten JC, Koudstaal PJ, Hofman A et al. Cerebral hypoperfusion and clinical onset of dementia: the Rotterdam Study. Ann Neurol 2005;57:789-94
  5. (en) Encinas M, De Juan R, Marcos A, Gil P, Barabash A, Fernandez C et al. Regional cerebral blood flow assessed with 99mTc-ECD SPET as a marker of progression of mild cognitive impairment to Alzheimer’s disease. Eur J Nucl Med Mol Imaging 2003;30:1473-80.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • KrĂ€henbĂŒhl, B. (1977). Une mĂ©thode utile pour le diagnostic du phĂ©nomĂšne de Raynaud: la suppression par le froid de l'hyperĂ©mie rĂ©actionnelle post-ischĂ©mique digitale. Schweiz Med Wochenschr, 107(49), 1831-1833.
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