Bremsstrahlung thermique
Le spectre de puissance du Bremsstrahlung décroît rapidement de l'infini (lorsque
) à zéro (lorsque
). Ce tracé est valide pour le cas quantique
eV et la constante K = 3,17.
Dans un plasma, les électrons libres produisent constamment un Bremsstrahlung lorsqu'ils entrent en collision avec des ions. Dans un plasma uniforme contenant des électrons thermiques[note 1], la densité spectrale de puissance[note 2] du Bremsstrahlung émis se calcule à partir de l'équation différentielle[1] :
où est la densité des électrons, est le rayon classique de l'électron, est la masse de l'électron, est la constante de Boltzmann et est la vitesse de la lumière dans le vide. Les deux premiers facteurs entre crochets à la droite de l'égalité sont sans dimension. L'état de la charge « efficace » d'un ion, , est une moyenne de la charge de tous les ions :
,
où est le nombre de densité des ions portant une charge de . La fonction est une exponentielle intégrale. La fonction se calcule selon :
avec le nombre d'onde maximum ou de coupure. quand eV (pour une seule espèce d'ions ; 27,2 eV est le double de l'énergie d'ionisation de l'hydrogène) où K est un nombre pur et est la longueur d'onde de De Broglie. Sinon, où est la distance classique de Coulomb selon la trajectoire la plus proche.
est infini à et décroît rapidement selon . Dans certains cas précis, il est possible de calculer analytiquement la primitive de l'équation différentielle.
Pour le cas , nous avons
- .
Dans ce cas, la densité de puissance, intégrée sur toutes les fréquences, est finie et vaut
- .
La constante de structure fine apparaît dû à la nature quantique de . En pratique, une version couramment utilisée de cette formule est[2] :
- .
Cette formule est proche de la valeur théorique si K=3,17 ; la valeur K=3 est suggérée par Ichimaru[1].
Pour des températures très élevées, il faut apporter des corrections relativistes en ajoutant des termes d'ordre kBTe/mec2[3].
Si le plasma est optiquement mince, la radiation du Bremsstrahlung quitte le plasma, emportant une partie de son énergie. Cet effet est appelé « refroidissement par Bremsstrahlung ».
Description par la mécanique quantique
La description entière à l'aide de la mécanique quantique a été exécutée pour la première fois par Bethe et Heitler[4]. Ils supposaient une onde plane pour des électrons qui sont diffusés par le noyau atomique, et ont déduit une section efficace qui lie la géométrie entière de ce phénomène à la fréquence du photon émis. La section efficace, qui montre une symétrie de la mécanique quantique à la création de paires, est:
Où, est le numéro atomique, la constante de structure fine, la constante de Planck réduite et la vitesse de la lumière. L'énergie cinétique de l'électron dans l'état initial et final est liée à son énergie totale et sa quantité de mouvement par la formule :
où est la masse de l'électron. La conservation de l'énergie donne
où est l'énergie cinétique du photon. Les directions du photon émis et de l'électron diffusé sont donnés par
où est la quantité de mouvement du photon.
Les différentielles sont données par
La valeur absolue du photon virtuel entre le noyau atomique et l'électron est
La validité est donnée par l'approximation de Born
où cette relation est vraie pour la vélocité du électron dans l'état initial et final.
Pour les applications pratiques (par exemple des codes de Monte Carlo) il peut être intéressant de se concentrer sur la relation entre la fréquence du photon émis et l'angle entre ce photon et l'électron entré. Köhn et Ebert [5] ont intégré la section efficace de Bethe et Heitler sur et et ont obtenu:
avec
et
Une double intégration différentielle de la section efficace montre, par exemple, que des électrons dont l'énergie cinétique est plus grande que l'énergie au repos (511 keV), émettent des photons en majorité dans la direction située devant eux alors que des électrons de plus petite énergie émettent des photons de façon isotrope (c.-à-d., de façon égale dans toutes les directions).