Amalgame (métallurgie)
Un amalgame est un alliage mĂ©tallique qui se forme facilement, sans chauffage. Cela dĂ©signe uniquement des alliages composĂ©s de mercure et d'un autre mĂ©tal[1] le plus souvent de l'or (pour son extraction) de l'argent, et d'autres mĂ©taux tels l'Ă©tain et le cuivre (utilisĂ© pour les obturations dentaires). Ils peuvent ĂȘtre naturels ou artificiels. Le mercure ne forme pas d'amalgame avec le fer, le platine, le tantale et le tungstĂšne.
Principaux amalgames et utilisations
Amalgame de métaux alcalins
L'amalgamation des métaux alcalins est fortement exothermique. De plus, ils s'oxydent facilement à l'air libre en se dissociant en oxydes de métaux alcalins et en mercure.
Amalgame de sodium
Le sodium peut former l'amalgame de formule NaHg2 avec le mercure lorsqu'il y est dissous. Il s'agit d'un agent rĂ©ducteur important en chimie organique et inorganique. Il s'oxyde rapidement dans l'air et rĂ©agit avec l'eau. Il doit donc ĂȘtre protĂ©gĂ© dans une atmosphĂšre inerte d'azote par exemple.
Amalgame de potassium
L'amalgame de potassium présente des propriétés similaires à celui de sodium : il s'oxyde rapidement à l'air et réagit violemment avec l'eau. Sa formation est également exothermique[2]. Il peut se présenter sous plusieurs formes dont KHg de couleur dorée et KHg2 de couleur argentée (de point de fusion respectif 178 °C et 278 °C).
Amalgame d'ammonium
L'amalgame d'ammonium se forme en dissolvant des ions ammonium dans du mercure. Il a été découvert en 1808 par Humphry Davy et Jöns Jakob Berzelius. Il présente une coloration grise et est instable à température ambiante.
Amalgame d'aluminium
L'amalgame d'aluminium peut se former en dissolvant de la poudre d'aluminium directement dans du mercure ou en plongeant une lame d'aluminium dans une solution de chlorure de mercure(II), les bandes se recouvrant d'une mince couche d'amalgame. Cet amalgame peut ĂȘtre utilisĂ© comme agent rĂ©ducteur, car il ne permet plus la passivation de l'aluminium. La suppression de cette couche de passivation est Ă l'origine de sa grande rĂ©activitĂ©, notamment vis-Ă -vis de l'eau, avec laquelle il peut former une grande quantitĂ© d'hydrogĂšne.
Amalgame de thallium
L'amalgame de thallium se solidifie Ă â58 °C. Il est donc utilisĂ© dans les thermomĂštres de basses tempĂ©ratures[3].
Amalgame d'Ă©tain
L'amalgame d'étain a été utilisé jusqu'au milieu du XIXe dans le tain des miroirs[4].
Amalgame d'or
L'amalgame d'or est utilisé pour la réalisation de dorures ainsi que pour former des pépites d'or dans la technique de l'orpaillage. Dans les deux cas, l'amalgame est ensuite chauffé pour que le mercure s'évapore et ne subsiste plus que l'or.
Amalgame d'argent
L'amalgame d'argent est utilisé, tout comme celui d'or, dans l'extraction miniÚre[5]. Il a aussi été utilisé pour la réalisation du verre mercuré.
Sonde Ă mercure
La prĂ©sence d'ions mercure dans l'eau peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e par une sonde composĂ© d'une lamelle de cuivre et d'une solution d'acide nitrique. Les ions mercure subissent une rĂ©action redox avec le cuivre:
- Hg2+ + Cu â Hg + Cu2+.
Le mercure élémentaire réagit ensuite avec la plaque de cuivre pour former un amalgame. Les ions argent réagissent eux aussi mais ils n'adhÚrent pas à la plaque (ils ne forment pas d'amalgame) et sont donc facilement emportés, les différenciant des ions mercure.
Notes et références
- « Amalgame », sur https://www.linternaute.com
- Louis Jacques Thénard (baron.), Traité de chimie élémentaire, théorique et pratique, vol. 1, Crochard, (lire en ligne)
- « Thallium - Tl », sur http://www.lenntech.com
- (de) « Die Sendung mit der Maus, Sachgeschichte vom Spiegel » [archive du ] (consulté le )
- http://real.ehesp.fr/pluginfile.php/4701/mod_resource/content/11/modulenc/co/m2_4_mines.html
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Amalgam (chemistry) » (voir la liste des auteurs).