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Bromargyrite

La bromargyrite est une espèce minérale composée de bromure d’argent, de formule AgBr, avec des traces de chlore et d’iode.

Bromargyrite
Catégorie III : halogénures[1]
Image illustrative de l’article Bromargyrite
Bromargyrite sur Acanthite - Mine Auberg, Erzgebirge, Saxe, Allemagne
Général
Nom IUPAC Bromure d'argent
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique AgBr [Polymorphes]
Identification
Masse formulaire[2] 187,772 ± 0,001 uma
Ag 57,45 %, Br 42,55 %,
Couleur noir verdâtre ; brun olive ; jaunâtre
Classe cristalline et groupe d'espace Hexakisoctaédrique,
Fm3m
Système cristallin cubique (isométrique)
Réseau de Bravais faces centrées F
Macle rare sur {111}
Clivage aucun
Cassure sub-conchoĂŻdale
Habitus massif, cristaux cubiques ou octaédrique
Échelle de Mohs 1,5 à 2
Trait gris
Éclat adamantin à cireux
Propriétés optiques
Transparence transparent Ă  translucide
Propriétés chimiques
Densité 6,47
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Historique de la description et appellations

Inventeur et Ă©tymologie

La bromargyrite fut décrite par Johann August Friedrich Breithaupt en 1859[3]. Son nom est inspiré de sa composition chimique, le brome et l'argent.

Topotype

San Onofre, Plateros, Zacatecas, Mexique.

Synonymes

Il existe pour cette espèce de nombreux synonymes[4] :

Caractéristiques physico-chimiques

Critères de détermination

La bromargyrite se présente sous forme de cristaux cubiques ou octaédraux, de couleur noir verdâtre, brun olive ou jaunâtre. Elle est transparente ou translucide, son éclat est adamantin à cireux. Son trait est gris ; sa fracture est sub-conchoïdale.

C'est un minéral très tendre : sa dureté sur l'échelle de Mohs est entre 1,5 et 2, ce qui le situe entre le talc et le gypse.

Cristallochimie

La bromargyrite forme une série isomorphe avec la chlorargyrite : la série de l'embolite[note 1]. Cette série constitue le groupe 9.01.04 selon la classification de Dana : il s'agit d'halogénures (9) de formule chimique générale AX (9.01). Selon la classification de Strunz, la bromargyrite appartient au groupe 3.AA.15 des halogénures (III) simples non hydratés (3.A) de formule chimique MaXb où le rapport a:b peut prendre les valeurs 1:1, 2:3, 3:5, etc. (3.AA). Ces deux groupes contiennent les mêmes minéraux.

SĂ©rie de l'embolite
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
BromargyriteAgBrm3mFm3m
ChlorargyriteAgClm3mFm3m
EmboliteAg(Br, Cl)m3mFm3m

Cristallographie

Structure de la bromargyrite.

La bromargyrite cristallise dans le système cristallin cubique, de groupe d'espace Fm3m (Z = 4 unitĂ©s formulaires par maille), avec une structure de type NaCl[6]. Son paramètre de maille est = 5,774 5 Ă… (volume de la maille V = 192,55 Ă…3), sa masse volumique calculĂ©e 6,48 g/cm3.

Les atomes d'argent sont en coordination octaĂ©drique de brome ; les atomes de brome sont en coordination octaĂ©drique d'argent. La longueur de liaison Ag-Br est de 2,887 Ă….

Sous l'effet de la pression, la bromargyrite subit une transition de phase structurelle[7] : Ă  7,9 GPa, elle devient monoclinique, de groupe d'espace P21/m (Z = 2) avec les paramètres de maille = 3,787 Ă…, = 3,985 Ă…, = 5,487 Ă… et β = 97,94° (V = 97,94 Ă…3, masse volumique calculĂ©e = 6,40 g/cm3).

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

La bromargyrite se trouve dans les zones oxydées des dépôts d’argent, tout particulièrement dans les zones arides.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

  • En France
  • En Allemagne
    • Mine Clara, vallĂ©e de Rankach, Oberwolfach, Wolfach, ForĂŞt noire, Bade-Wurtemberg[9]
    • Mine Auberg, Ehrenfriedersdorf, Erzgebirge, Saxe
  • Dans le monde
    • De très nombreux gisements aux États-Unis et au Mexique

Notes et références

Notes

  1. L'embolite n'est pas une espèce minérale reconnue par l'IMA.

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (de) A. Breithaupt et C.F. Plattner, « Bestimmung neuer mineralien: Embolit oder bromchlorsilber », Annalen der Physik und Chemie, vol. 153,‎ , p. 134-135 (lire en ligne)
  4. « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
  5. (ru) Jeremejew, dans Gornyi Journal, vol. 3, 1887, p. 263
  6. ICSD No. 65 062 ; (en) Haruyuki Takahashi, Shigeru Tamaki et Shoichi Sato, « Electron Density Distribution in AgBr », Journal of the Physical Society of Japan, vol. 56, no 10,‎ , p. 3593-3597 (DOI 10.1143/JPSJ.56.3593)
  7. (en) S. Hull et D.A. Keen, « Pressure-induced phase transitions in AgCl, AgBr, and AgI », Phys. Rev. B, vol. 59, no 2,‎ , p. 750–761 (DOI 10.1103/PhysRevB.59.750)
  8. dans Le Règne Minéral, no 33, 2000, p. 5-25
  9. (de) K. Walenta, « Neue Mineralfunde von der Grube "Clara" ». 6. Folge, 1. Teil. dans Lapis, vol. 20, no 5, 1995, p. 33-38

Voir aussi

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