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MĂ©thanal

Le mĂ©thanal ou formaldĂ©hyde ou aldĂ©hyde formique ou formol est un composĂ© organique de la famille des aldĂ©hydes, de formule chimique CH2O. C'est le membre le plus simple de cette famille. À tempĂ©rature ambiante, c'est un gaz inflammable. SynthĂ©tisĂ© pour la premiĂšre fois par le Russe Alexandre Boutlerov en 1859, il fut formellement identifiĂ© par l'Allemand August Wilhelm von Hofmann en 1867.

Méthanal - Formaldéhyde
Image illustrative de l’article MĂ©thanal
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Représentation du méthanal.
Identification
Nom UICPA méthanal
Synonymes

formaldéhyde
aldéhyde formique
formol

No CAS 50-00-0
No ECHA 100.000.002
No CE 200-001-8
No RTECS LP8925000
Code ATC « QP53AX19 »
DrugBank DB03843
PubChem 712
ChEBI 16842
No E E240
SMILES
InChI
Apparence gaz, d'odeur caractéristique,
ou liquide incolore (solution)[1]
Propriétés chimiques
Formule CH2O [IsomĂšres]
Masse molaire[2] 30,026 ± 0,001 2 g/mol
C 40 %, H 6,71 %, O 53,29 %,
pKa 13,27 à 25 °C[3]
Moment dipolaire 2,332 ± 0,002 D[4]
SusceptibilitĂ© magnĂ©tique −18,6 Ă— 10−6 cm3/mol
Propriétés physiques
T° fusion −92 °C[1]
T° Ă©bullition −19,5 °C[3] ;

98 °C (solution à 37 %)[1]

SolubilitĂ© 400 g L−1 (eau, 20 °C) ;

soluble dans l'alcool, l'éther diéthylique, l'acétone, le benzÚne[3]

Masse volumique 0,8 g cm−3[1]
T° d'auto-inflammation 430 °C[1]
Point d’éclair 53 °C
Limites d’explosivitĂ© dans l’air 7–73 %vol[1]
Pression de vapeur saturante 3 890 mmHg (25 °C)[3]
Point critique 137,2 à 141,2 °C
6,784–6,637 MPa[3]
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 218,9 J mol−1 K−1[6]
ΔfH0gaz −108,6 kJ/mol[7]
Cp 35,4 J mol−1 K−1
PCS 570,7 kJ mol−1 (25 °C, gaz)[9]
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 10,88 ± 0,01 eV (gaz)[10]
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,3746 (en solution)[3]
Spectre d’absorption absorption max (gaz) :
155,5 nm (LOG E=4,37) ;
175 nm (LOG E=4,26)[3]
Précautions
SGH[11]
SGH05 : CorrosifSGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxique
Danger
H301, H311, H314, H317, H331 et H350
SIMDUT[12]
A : Gaz compriméB1 : Gaz inflammableD1A : MatiÚre trÚs toxique ayant des effets immédiats graves
A, B1, D1A, D2A, D2B,
Transport[13]


Classification du CIRC
Groupe 1 : cancérigÚne pour l'homme[14]
Inhalation potentiellement létal
Yeux irritant
Écotoxicologie
DL50 100 mg kg−1 (rat, oral)
220,1 mg kg−1 (lapin, dermal)
Valeur d'exposition0,3 ml m−3 ; 0,37 mg m−3
LogP 0,35[3]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le formaldĂ©hyde est un gaz ubiquitaire, principalement issu de la combustion incomplĂšte de substances contenant du carbone. Il est donc prĂ©sent dans la fumĂ©e de feux de forĂȘt, dans les rejets de centrales Ă©lectriques thermiques, d'incinĂ©rateurs, de raffineries, de chaudiĂšres industrielles et dans les gaz d'Ă©chappement de vĂ©hicules[15] - [16] automobiles, et dans la fumĂ©e du tabac. Il est aussi produit dans l'atmosphĂšre sous l'action des rayons solaires et du dioxygĂšne sur le mĂ©thane atmosphĂ©rique ainsi que sur d'autres hydrocarbures[15] - [16] ; les processus de dĂ©composition de matiĂšres organiques (vĂ©gĂ©taux ou cadavre) en produisent aussi[17].

Dans l'air intérieur, il est notamment émis par divers types de colles. L'air intérieur en contient généralement plus que l'air extérieur[17].

De faibles quantités de méthanal sont produites par le métabolisme de la plupart des organismes, dont l'organisme humain.

Le formaldéhyde fait aussi partie des molécules détectées dans le milieu interstellaire[18].

Nomenclature, formes et composés proches

Le terme « formaldĂ©hyde » est issu de « aldĂ©hyde formique » (dĂ©rivant de l'acide formique, lui-mĂȘme ainsi nommĂ© car isolĂ© pour la premiĂšre fois Ă  partir d'un distillat de fourmis). En nomenclature systĂ©matique, le terme correct est mĂ©thanal (mĂ©th- pour un squelette Ă  un seul atome de carbone, terminaison -al pour un aldĂ©hyde), mais l'usage de « formaldĂ©hyde » reste prĂ©pondĂ©rant pour des raisons historiques.

Le formaldĂ©hyde est plus compliquĂ© que la plupart des composĂ©s carbonĂ©s simples, en ceci qu'il peut adopter plusieurs formes. Ces composĂ©s peuvent souvent ĂȘtre utilisĂ©s de maniĂšre interchangeable, et se convertir l'un en l'autre.

  • Le formaldĂ©hyde molĂ©culaire. À tempĂ©rature ambiante, c'est un gaz incolore Ă  l'odeur irritante caractĂ©ristique. Il est stable jusqu'Ă  environ 150 °C, mais polymĂ©rise lorsqu'il est condensĂ© sous forme de liquide.
  • Le 1,3,5-trioxane, de formule (CH2O)3. TrimĂšre du formaldĂ©hyde molĂ©culaire, c'est un solide blanc soluble dans les solvants organiques.
  • Le paraformaldĂ©hyde, polymĂšre du formaldĂ©hyde, de formule HO(CH2O)nH. Solide blanc, il est insoluble dans la plupart des solvants. Quand le degrĂ© de polymĂ©risation n est supĂ©rieur Ă  100, on parle plutĂŽt de polyoxymĂ©thylĂšne.
  • Le mĂ©thanediol, de formule CH2(OH)2. Ce composĂ© coexiste, Ă  l'Ă©quilibre, avec divers oligomĂšres, en fonction de la tempĂ©rature et de la concentration.

En raison de ces diverses formes, une faible quantité d'un stabilisant (généralement du méthanol) est souvent ajouté aux solutions de formaldéhyde commercialement disponibles, pour éviter les réactions d'oxydation et de polymérisation.

  • Principales formes de formaldĂ©hyde
  • MolĂ©cule de formaldĂ©hyde, ou mĂ©thanal.
    Molécule de formaldéhyde, ou méthanal.
  • Trioxane, trimĂšre cyclique stable du formaldĂ©hyde.
    Trioxane, trimÚre cyclique stable du formaldéhyde.
  • ParaformaldĂ©hyde.
    Paraformaldéhyde.
  • MĂ©thanediol, l'espĂšce majoritaire dans les solutions aqueuses diluĂ©es de formaldĂ©hyde.
    Méthanediol, l'espÚce majoritaire dans les solutions aqueuses diluées de formaldéhyde.

Le terme « formol » est généralement réservé aux solutions aqueuses diluées de formaldéhyde (d'une concentration typique de 3,7 % à 4 % en formaldéhyde).

La formaline est une solution aqueuse dans laquelle le méthanal est dissous à 37 % en masse[19]. Cette appellation tire son origine d'un produit commercial, mais s'est depuis étendue par abus de langage aux autres solutions de méthanal à cette concentration[20].

Propriétés

Le méthanal est à température ambiante un gaz, trÚs soluble dans l'eau, il y forme en solution le formol.

Le méthanal polymérise dans l'eau, ce qui fait que le formol contient peu de méthanal sous forme de monomÚres. Le méthanal polymérise sous forme de polyoxyméthylÚne (appelé paraformaldéhyde ; succession de groupes -O-CH2-) ou de 1,3,5-trioxane (trimÚre cyclique). La dépolymérisation est possible par distillation en présence de traces acides. Généralement, le formol vendu dans le commerce contient aussi du méthanol pour limiter la polymérisation du méthanal.

Le méthanal possÚde la plupart des propriétés chimiques des aldéhydes, hormis qu'il est plus réactif. Remarquablement électrophile, il peut réagir par substitution électrophile aromatique avec les composés aromatiques ou par addition électrophile sur les alcÚnes. En présence d'un catalyseur basique, le méthanal subit une réaction de Cannizzaro et se transforme en acide formique et en méthanol.

Enfin, le formol (méthanal) est facilement oxydé par le dioxygÚne de l'air pour former de l'acide formique. C'est pourquoi il faut le conserver dans des récipients étanches.

Production

Il est fabriqué industriellement par l'oxydation catalytique du méthanol, et plus précisément par action de l'oxygÚne de l'air sur le méthanol, en phase vapeur, en présence de catalyseur.

Sur la base du rapport air-méthanol du procédé, on distingue deux types de fabrication :

  1. Procédés d'oxydation partielle de méthanol ; s'effectuant au-dessus de la limite (haute) d'explosivité, soit 30 % en volume de méthanol. Dans ce cas les catalyseurs sont à base d'argent ou de l'argent métallique pur ; on parle donc aussi de « procédé à l'argent »[21] ;
    La catalyse à base d'argent nécessite une température élevée (650 °C environ). On utilise un réacteur adiabatique dans lequel deux réactions produisent simultanément du méthanal :
    oxydation mĂ©nagĂ©e : CH3OH + Âœ O2 → H2CO + H2O (R1)
    dĂ©shydrogĂ©nation : CH3OH → H2CO + H2 (R2)
    La premiÚre réaction est exothermique alors que la seconde est endothermique, (R1) fournit donc l'énergie nécessaire pour que la réaction (R2) puisse avoir lieu[22].
    En sortie de réacteur, les gaz sont refroidis et le formaldéhyde est absorbé dans de l'eau. On effectue ensuite une distillation pour séparer le formaldéhyde, l'eau et le méthanol qui n'a pas réagit ;
  2. Procédés d'oxydation totale de méthanol, qui s'effectuent sous la limite inférieure d'explosivité, soit 7 % en volume de méthanol. Les catalyseurs sont alors un mélange d'oxydes de fer, de molybdÚne et de vanadium ; on parle donc aussi de « procédé aux oxydes ». Dans ce cas, le méthanol et le dioxygÚne réagissent à 400 °C selon l'équation (R2). La réaction étant exothermique, il est nécessaire de refroidir le réacteur catalytique. Le traitement des gaz en sortie de réacteur est similaire à celui utilisé pour le procédé à l'argent.

Autres méthodes :

L'oxydation prolongée du méthanal conduit à la formation d'acide formique, que l'on trouve en faible concentration dans les solutions industrielles de méthanal.

Production artisanale

Le méthanal se dégage avec l'ajout de permanganate de potassium (KMnO4) dans les proportions de g de permanganate pour 2 ml de formaline. C'est une réaction exothermique, dont la chaleur générée est importante.

Cette mĂ©thode est utilisĂ©e par certains aviculteurs pour les fumigations d'Ɠufs.

À une Ă©chelle rĂ©duite, le formol peut ĂȘtre produit grĂące Ă  diverses rĂ©actions comme la conversion de l'Ă©thanol.

Utilisation

SynthĂšses industrielles

Le formaldéhyde est un précurseur pour la fabrication de nombreuses résines : résine urée-formaldéhyde, mélamine, résine phénol-formaldéhyde.

On emploie le méthanal pour produire de nombreux autres produits chimiques, dont la plupart sont des polyols comme le pentaérythritol, utilisé dans la fabrication de peintures et d'explosifs. On compte aussi d'autres dérivés du méthanal comme le méthylÚne diphényle diisocyanate, un constituant important des peintures et des mousses de polyuréthane, ainsi que l'hexaméthylÚnetétramine, utilisée dans les résines phénol-méthanal et pour fabriquer du RDX (un explosif).

Autres utilisations

Le méthanal est utilisé :

  • comme dĂ©sinfectant, notamment en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire (ex : pĂ©diluves de dĂ©sinfection) ;
  • comme fixateur et conservateur de cadavres ou de certains Ă©chantillons biologiques[23] d'animaux ou d'humains (pour les dissections d'Ă©coles de mĂ©decine par exemple) ou pour la conservation ou fixation d'Ă©chantillons ou de certains prĂ©lĂšvements biologiques, comme dans le cadre d'analyses IBGN, IBMR ou IOBS ;
  • comme conservateur dans certains vaccins ;
  • pour assĂ©cher ou tuer la peau (pour le traitement mĂ©dical des verrues par exemple) ;
  • en dentisterie ; sous forme directe (formaldĂ©hyde) ou dĂ©rivĂ©e (paraformaldĂ©hyde, polyoxymĂ©thylĂšne) intĂ©grĂ©s dans un grand nombre de spĂ©cialitĂ©s destinĂ©es Ă  obturer les canaux des dents dĂ©vitalisĂ©es. Contrairement aux mĂ©dicaments, les produits et matĂ©riaux employĂ©s en art dentaire ne sont pas soumis Ă  une autorisation de mise sur le marchĂ©, ce qui explique qu'ils Ă©chappent Ă  la rĂ©glementation Ă©voquĂ©e au paragraphe suivant ; l'usage pour les dentifrices est encore autorisĂ© en Union europĂ©enne, mais a Ă©tĂ© interdit aux États-Unis au dĂ©but des annĂ©es 1980 ;
  • pour embaumer les corps, donc par thanatopraxie, par exemple en attente d'un enterrement ;
  • pour produire des polymĂšres et des produits chimiques (plus de 50 % du total des usages du mĂ©thanal) ;
  • pour coller les tapisseries ;
  • illĂ©galement, pour la conservation des aliments[24] ;
  • comme inhibiteur de corrosion dans l'industrie d'extraction du gaz de schiste, oĂč le mĂ©thanal est diluĂ© dans un mĂ©lange d'eau, Ă  d'autres produits chimiques et de sable, pour l'injection dans les puits d'extraction du gaz de schiste comme liquide d'hydrofracturation ;
  • sous forme de formol pour faire sortir les vers de terre du sol, Ă  des fins de comptage[25] ;
  • pour fabriquer des phĂ©noplastes, en le combinant au phĂ©nol, Ă  l'urĂ©e ou Ă  la mĂ©lamine (fabrication d'aminoplastes). Le mĂ©thanal forme alors des rĂ©sines thermodurcissables.
    Ces résines sont souvent utilisées dans les colles permanentes, comme celles utilisées dans la fabrication d'agglomérés, de contreplaqués, de la laine de verre, de tapis, ou bien pour former des mousses synthétiques ;
  • comme dĂ©sinfectant en remplaçant l'atmosphĂšre de l'usine par un mĂ©lange de formaldĂ©hyde sur certains sites de production pharmaceutique.

RĂ©glementation

Le rÚglement CLP de l'Union européenne no 1272/2008 classe le formaldéhyde de la maniÚre suivante[26] :

  • cancĂ©rogĂ©nicitĂ©, catĂ©gorie 1B ;
  • mutagĂ©nicitĂ© sur les cellules germinales, catĂ©gorie 2 ;
  • toxicitĂ© aiguĂ« par contact avec la peau ou par ingestion, catĂ©gorie 3 ;
  • corrosion cutanĂ©e, catĂ©gorie 1B ;
  • sensibilisation cutanĂ©e, catĂ©gorie 1.

L'utilisation du formaldĂ©hyde est limitĂ©e par son statut de produit cancĂ©rigĂšne, mutagĂšne et reprotoxique suivant le rĂšglement UE no 552-2009. En tant que produit biocide, il est soumis aux articles L.522-1 et suivants du code de l'environnement. L'aldĂ©hyde formique est une substance identifiĂ©e et notifiĂ©e Ă  l'annexe II du RĂšglement DĂ©lĂ©guĂ© (UE) no 1062/2014[27] pour diffĂ©rents types de produits biocides. Il peut ĂȘtre prĂ©sent dans les produits suivants :

  • produits biocides destinĂ©s Ă  l'hygiĂšne humaine ;
  • dĂ©sinfectants utilisĂ©s dans le domaine privĂ© et dans le domaine de la santĂ© publique et autres produits biocides ;
  • produits biocides destinĂ©s Ă  l'hygiĂšne vĂ©tĂ©rinaire; dĂ©sinfectants pour eau de boisson ;
  • produits de protection des fibres, du cuir, du caoutchouc et des matĂ©riaux polymĂ©risĂ©s ;
  • produits de protection des denrĂ©es alimentaires destinĂ©s Ă  l'alimentation humaine ou des aliments pour animaux ;
  • fluides utilisĂ©s pour l'embaumement et la taxidermie ;
  • et lutte contre d'autres vertĂ©brĂ©s.

Le ComitĂ© des Biocides de l'Agence europĂ©enne des produits chimiques (ECHA) a Ă©valuĂ© en 2015 l'utilisation du formaldĂ©hyde en tant que produit de dĂ©sinfection et d'hygiĂšne vĂ©tĂ©rinaire (type 3 - PT3)[28] dans un but de prĂ©vention des maladies animales dans les bĂątiments oĂč les animaux sont Ă©levĂ©s, gardĂ©s ou transportĂ©s[29]. Ce comitĂ© a jugĂ© que dĂšs lors que les mesures de protection collective et individuelles Ă©taient respectĂ©es, l'utilisation de formaldĂ©hyde Ă©tait acceptable pour la santĂ© humaine et l'environnement dans le cadre :

  • de la dĂ©sinfection par nĂ©bulisation des bĂątiments d'Ă©levage de cochons ou de volailles, et par dĂ©sinfection humide de petites surfaces de ces bĂątiments ;
  • de la dĂ©sinfection des Ɠufs dans les couvoirs par nĂ©bulisation ou fumigation.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié le un rapport d'expertise collective pour l'élaboration de valeurs techniques de référence (VTR) pour le formaldéhyde[30]. En annexe de ce rapport, et concernant la réglementation européenne les experts affirment que le formaldéhyde est enregistré dans le rÚglement (CE) no 1907/2006 (REACH) et n'est « soumis à aucune restriction »[31]. Concernant le rÚglement CLP, les experts confirment les catégories ci-dessus, ainsi que l'utilisation industrielle qui en est faite. Les diverses tentatives de substitution du formaldéhyde par d'autres molécules se sont avérées jusqu'à aujourd'hui infructueuses dans ces industries. Aussi, des mesures de protection collective et individuelles sont mises en place suivant les principes généraux de prévention énoncés dans l'article L.4121-2 du code du travail[32] afin de protéger la santé des salariés exposés au formaldéhyde. Le , une proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la Directive 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à des agents cancérigÚnes ou mutagÚnes au travail a été publiée et s'intéresse à cinq molécules, dont le formaldéhyde. Une observation sensibilisation cutanée pour le formaldéhyde y est recommandée.

La Commission a aussi demandé à l'ECHA de préparer un dossier « annexe XV » en vue d'une éventuelle harmonisation des rÚglements nationaux et limitation du formaldéhyde et des rejets de formaldéhyde dans les mélanges et articles destinés aux consommateurs, en particulier ceux produits par la transformation du bois[33].

L'ECHA est aussi invitée à recueillir les informations existantes afin d'évaluer l'exposition potentielle au formaldéhyde et aux rejets de formaldéhyde sur le lieu de travail, y compris les utilisations industrielles et professionnelles. Enfin, le RÚglement d'exécution (UE) 2018-183 a refusé d'autoriser le formaldéhyde en tant qu'additif pour l'alimentation animale appartenant aux groupes fonctionnels des conservateurs et des améliorateurs de conditions d'hygiÚne[34].

Recherche, détection et mesures quantitatives

Dans les années 1950, des tests colorimétriques ont été créés par la chimie analytique pour détecter ce produit via la réaction de Hantzsch[35], puis au moyen de l'alcool méthylique[36] puis via la formation de radicaux[37], puis (dans les années 1990) par réaction avec l'acétylacétone[38] ou par d'autres méthodes[39].

Depuis diverses méthodes, plus fines ont été développées, dont utilisant le méthanol ou l'éthanol[40].

L'acide chromotropique permet le dosage spectrométrique du formaldéhyde[41].

Santé

Exposition de l'ĂȘtre humain

Le formaldéhyde est employé dans nombre de matériaux synthétiques ; ceux-ci relùchent au cours du temps des quantités non négligeables de formaldéhyde.

C'est un des polluants les plus répandus de l'air intérieur des habitations et lieux fermés de travail.

Les enfants y sont notamment exposés. En 2009, une association de médecins, l'Association santé environnement France, s'est intéressée au formaldéhyde en testant des lits pour bébé[42] vendus en grande distribution. Il a été démontré que tous les lits analysés, et ce quel qu'en soit le prix, émettent du formaldéhyde. En comparant les résultats de l'étude et les valeurs guide[43] de référence édictées par les autorités de contrÎle sanitaires françaises, les taux émis par les lits représentent plus d'un quart de la valeur toxique de référence.

MĂ©tabolisation

Chez les mammifÚres, le formaldéhyde semble assez rapidement dégradé par l'organisme en s'associant au glutathion (demi-vie du formaldéhyde = une minute pour les analyses de plasma sanguin faites chez le rat[15]). Ce seraient donc surtout ses métabolites[44] (hydroxyméthylglutathion, S-formylglutathion puis formiate), qui contribueraient à sa toxicité.

Organes cibles

  • Les yeux ; avec un caractĂšre irritant du formaldĂ©hyde au-delĂ  de certaines doses[45].
  • Certaines muqueuses (nez, gorge, pharynx) sont les premiĂšres touchĂ©es lors d'exposition chroniques ou d'exposition temporaires Ă  des taux plus Ă©levĂ©s de vapeurs de formaldĂ©hyde, selon des Ă©tudes contrĂŽlĂ©es d'exposition humaine Ă  court terme de formaldĂ©hyde (Ă  des niveaux de dĂ©part de 0,5 Ă  ppm pour les Ă©tudes retenues par l'IARC 1995)[45].
  • Les poumons sont touchĂ©s avec de possibles crises d'asthme, gĂ©nĂ©ralement pour une teneur de l'air dĂ©passant ppm chez les individus normaux (c'est-Ă -dire dans ce contexte « individus non sensibilisĂ©s ») selon l'IARC-2005). Dans la plupart des Ă©tudes portant sur la fonction pulmonaire, le formaldĂ©hyde seul ou en combinaison avec d'autres agents (concentration de formaldĂ©hyde : moins de 0,02 Ă  ppm) a provoquĂ© des baisses transitoires, rĂ©versibles de la fonction pulmonaire, sans preuve d'effet durable sur la fonction pulmonaire chronique (IARC 1995[45]).
  • Peau : des phĂ©nomĂšnes d'allergies et sensibilisation de la peau sont possibles (dermatite de contact allergique)[45].
    Des métaplasies squameuses et dysplasies légÚres ont été observées en cas d'exposition professionnelle[45].

Toxicologie

  • Irritant : au-dessus d'une concentration de 0,1 mg/kg dans l'air, il peut irriter les yeux et les muqueuses, causant des conjonctivites, des maux de tĂȘte et des difficultĂ©s Ă  respirer accompagnĂ©es de douleurs dans la gorge[45].
  • ReprotoxicitĂ© : selon le CIRC (2005), plusieurs Ă©tudes ont Ă©valuĂ© directement ou indirectement les effets sur la reproduction de l'exposition professionnelle au formaldĂ©hyde. Les rĂ©sultats examinĂ©s dans ces Ă©tudes ont inclus des avortements spontanĂ©s, des malformations congĂ©nitales, une chute du poids Ă  la naissance, l'infertilitĂ© et l'endomĂ©triose[45]. Les donnĂ©es et rapports restent contradictoires concernant le niveau de risque d'avortement spontanĂ© et d'abaissement du poids Ă  la naissance rapportĂ©s chez les femmes exposĂ©es professionnellement au formaldĂ©hyde. Quelques Ă©tudes faites sur l'animal de laboratoire exposĂ© Ă  ce produit via l'inhalation ont portĂ© sur les effets du formaldĂ©hyde sur la grossesse et le dĂ©veloppement fƓtal, n'ayant pas clairement mis en Ă©vidence de tels effets quand l'exposition est infĂ©rieure aux doses toxiques pour la mĂšre.
  • CancĂ©rogĂ©nicitĂ© : aprĂšs avoir Ă©tĂ© d'abord considĂ©rĂ© comme « cancĂ©rigĂšne probable », le formaldĂ©hyde a Ă©tĂ© classĂ© comme « cancĂ©rigĂšne certain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dĂ©pend de l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) et en 2011 l'Anses a demandĂ© son classement comme cancĂ©rigĂšne reconnu au niveau europĂ©en, de maniĂšre qu'il soit obligatoirement classifiĂ© et Ă©tiquetĂ© comme tel. Il cause de maniĂšre certaine le cancer du nasopharynx
    Et en 2006, son implication dans les cancers des fosses nasales et des sinus est suspectĂ©e, mais des biais dans les Ă©tudes faites en milieu professionnel ne permettaient pas encore de conclusion certaine[46] (ces travailleurs exposĂ©s Ă©taient gĂ©nĂ©ralement aussi exposĂ©s Ă  un grand nombre d'autres polluants potentiellement cancĂ©rigĂšnes (poussiĂšres de bois dans l'industrie du bois – responsable de cancer des fosses nasales –, benzĂšne – responsable de leucĂ©mies –, et d'autres aldĂ©hydes comme l'acĂ©taldĂ©hyde) ; le rĂŽle propre du formaldĂ©hyde dans ces cancers est donc difficilement mis en Ă©vidence[47] - [48]. L'Ă©valuation IRIS prĂ©cĂ©dente close en 2011 dĂ©crit l'hypothĂšse que le formaldĂ©hyde pourrait atteindre la moelle osseuse et y avoir des effets mutagĂšnes conduisant aux cancers notĂ©s, mais les auteurs prĂ©cisent que malgrĂ© l'utilisation de mĂ©thodes analytiques sensibles et sĂ©lectives susceptibles de diffĂ©rencier les expositions endogĂšnes des apports exogĂšnes, de nombreuses Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que les doses acquises de formaldĂ©hyde dĂ©passeraient rarement celles qui ne permettraient pas au mĂ©tabolisme de dĂ©grader la molĂ©cule[17]. Une autre hypothĂšse, Ă©galement reprise dans ce Rapport est que les cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques circulantes qui percolent dans le lit capillaire nasal ou dans les tissus lymphoĂŻdes associĂ©s au nez pourraient y muter sous l'effet du formaldĂ©hyde, puis conduire aux cancers notĂ©s, mais en 2011, aucune preuves expĂ©rimentales n'avait dĂ©montrĂ© ce mĂ©canisme[17].
    De nouvelle donnĂ©es sur le risque de leucĂ©mie devait ĂȘtre Ă©tudiĂ©es par l'EPA avec les acadĂ©mies des sciences entre 2016 et dĂ©but 2018[49]
    Les animaux de laboratoire soumis à d'importantes doses de méthanal durant leur vie voient le risque de cancer du nez et de la gorge augmenter.
    Des Ă©tudes suggĂšrent qu'au taux moyen de l'air intĂ©rieur des habitations, le formaldĂ©hyde n'a pas d'effet cancĂ©rigĂšne ; son potentiel cancĂ©rigĂšne (« Ă  seuil »), ne s'exprimerait qu'au-delĂ  de mg m−3, concentrations qui ne sont retrouvĂ©es qu'en milieu professionnel[50] et rarement dans l'habitat, oĂč les taux moyens sont nettement plus bas (exemple : moyennes françaises proches des 20 Â”g m−3, soit 250 fois moins que les taux dĂ©clenchant des cancers chez l'animal de laboratoire[51] - [52]).
    Son implication dans la survenue de cancers du sang (leucĂ©mies) est fortement suspectĂ©e[47] et pourrait ĂȘtre confirmĂ©e par une rĂ©Ă©valution par l'EPA (attendue dĂ©but 2018, mais dont la publication semble avoir Ă©tĂ© retardĂ©e[49]).
  • GĂ©notoxicitĂ© : le CIRC (2005) estime qu'il existe des preuves de gĂ©notoxicitĂ© pour plusieurs modĂšles in vitro ainsi que chez les personnes exposĂ©es et les animaux de laboratoire. Les Ă©tudes faites chez des travailleurs exposĂ©s au formaldĂ©hyde ont rĂ©vĂ©lĂ© des cassures ou rĂ©agencements (cross-link) des molĂ©cules d'ADN, ce qui est cohĂ©rent avec les observations faites chez les animaux de laboratoire (rats, singes), chez lesquels le formaldĂ©hyde inhalĂ© a causĂ©, de maniĂšre reproductible, des perturbations de l'ADN extrait de muqueuses nasales aprĂšs exposition Ă  inhalation[45].
    Une étude rapporte des anomalies cytogénétiques de la moelle osseuse de rats ayant été exposés par inhalation, mais d'autres études n'ont pas détecté cet effet[45].
  • En dentisterie, les quantitĂ©s faibles incorporĂ©es aux « pĂątes canalaires » causent parfois des rĂ©ponses allergiques graves (urticaire jusqu'Ă  l'ƓdĂšme de Quincke survenant dans les heures suivant l'introduction de la pĂąte dans les canaux dentaires, selon la littĂ©rature[53]).
  • Le formaldĂ©hyde ne fait pas partie des produits listĂ©s par la stratĂ©gie communautaire sur les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) ni par le rapport d'Ă©tude de la DG ENV sur la mise Ă  jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens Ă  faible tonnage[54].

Vers une réévaluation toxicologique et écotoxicologique du formaldéhyde ?

En Europe et aux États-Unis, l'Ă©valuation toxicologique et Ă©cotoxicologique des produits chimiques doit ĂȘtre pĂ©riodiquement mise Ă  jour, avec relecture par des pairs, afin de bĂ©nĂ©ficier des avancĂ©es scientifiques sur le sujet.

En 2017, Ă  la suite des lacunes ou incertitudes de l'Ă©valuation prĂ©cĂ©dente qui s'est dĂ©roulĂ©e aux États-Unis de 1998 Ă  2011[55] - [56] - [57], et en intĂ©grant les recommandations du Conseil national de la Recherche des NAS (National Academy of sciences), une nouvelle Ă©valuation du formaldĂ©hyde Ă©tait lancĂ©e au sein du programme IRIS (Integrated Risk Information System) de l'EPA[49].

Durant cette période Donald Trump a été élu Président et a nommé une nouvelle administration[49].
Début , la presse américaine cite des informations laissant penser que l'Administration Trump, sous l'autorité de Scott Pruitt et son adjoint Andrew Wheeler aurait freiné, voire bloqué toutes les phases du processus de réévaluation de la toxicicité et cancérogénicité de plusieurs produits chimiques, dont le formaldéhyde.

Le journal Politico note qu'A Wheeler (qui vient alors de remplacer S. Pruitt comme directeur intérimaire de l'EPA, jouant donc le rÎle de ministre intérimaire de l'environnement) était en outre en 2004 directeur du personnel du Comité sénatorial de l'environnement et des travaux publics alors que son président (Jim Inhofe) cherchait aussi à retarder une nouvelle évaluation de la dangerosité du formaldéhyde[49]. Les fonctionnaires nommés par l'administration Trump exigent des fonctionnaires de carriÚre chargés de l'évaluation qu'ils ne commencent pas d'études internes (dont sur l'évaluation du formaldéhyde) sans leur permission formelle, et ils ont annulé des réunions qui l'auraient avancé. Ces pressions et interférences du politique sur le scientifique sont survenues aprÚs que les scientifiques de carriÚre de l'EPA aient commencé en 2017 à mettre à jour les données sur le formaldéhyde, pour l'isoler de la controverse politique selon les administrateurs.

Dans une dĂ©claration, un porte-parole de l'EPA a niĂ© que l'Ă©valuation Ă©tait bloquĂ©e, ajoutant que l'EPA continuait de discuter de cette Ă©valuation avec ses partenaires du programme et n'avait « pas d'autres mises Ă  jour Ă  fournir pour le moment »[49]. Pourtant alors qu'en , S. Pruitt estimait devant un panel sĂ©natorial que le projet de rapport d'Ă©valuation Ă©tait complet et suivait son cours[58], en juillet il n'Ă©tait toujours pas publiĂ©, mis en consultation ni envoyĂ© aux relecteurs acadĂ©miques prĂ©vus. L'Ă©bauche rĂ©visĂ©e de cette nouvelle Ă©valuation IRIS du formaldĂ©hyde aurait normalement dĂ» ĂȘtre publiĂ©e pour recevoir d'Ă©ventuels commentaires publics puis envoyĂ©e pour relecture par des pairs et pour avis aux AcadĂ©mies nationales des sciences, qui constituent pour l'EPA un panel indĂ©pendant regroupant des scientifiques parmi les meilleurs du pays. Selon le journal Politico, l'EPA a prĂ©parĂ© un budget pour cela (500 000 dollars, le maximum autorisĂ© pour ce type de travail) mais mi-2018 les AcadĂ©miciens n'avaient toujours pas reçu le projet de rapport. Des documents internes de l'EPA montrent selon le journal Politico qu'un groupe de reprĂ©sentants des lobbys industriels susceptibles d'ĂȘtre concernĂ©s par de nouvelles rĂ©glementations si l'Ă©tude Ă©tait publiĂ©e « ont eu des contacts frĂ©quents avec des hauts responsables de l'EPA en les pressant de la garder l'Ă©tude secrĂšte ou d'en modifier les conclusions », affirmant notamment que « prĂšs d'un million d'emplois dĂ©pendent de l'utilisation du formaldĂ©hyde »[59]. Ce groupe d'intĂ©rĂȘt comprend notamment une filiale de Koch Industries (Georgia-Pacific Chemicals LLC) qui pourrait voir ses bĂ©nĂ©fices affectĂ©s par une rĂ©glementation plus stricte[49].

Santé au travail

Le risque d'absorber du formaldéhyde semble plus élevé :

  • dans la production de colles et de panneaux agglomĂ©rĂ©s, contreplaquĂ©s, de meubles et d'autres produits du bois recomposĂ© ;
  • dans la fabrication de diverses matiĂšres plastiques, certains fertilisants et rĂ©sines utilisĂ©es dans les moules de fonderie en sable, ainsi que de certaines peintures et vernis ;
  • parfois dans l'industrie du textile qui utilise ces rĂ©sines comme apprĂȘts pour rendre des tissus infroissables ;
  • dans les processus de synthĂšse d'autres produits chimiques ;
  • via l'utilisation de produits bactĂ©ricides en contenant (nombreuses formulations de produits dĂ©sinfectants, de cosmĂ©tiques, de liquides d'embaumement et de solutions de conservation de tissus biologiques) ;
  • dans le domaine de la science (conservation d'espĂšces animales, dans l'Ă©chantillonnage de la faune en vue de son analyse/identification
).

Voies d'exposition

En milieu de travail, l'exposition au formaldéhyde se produit par différentes voies.

Inhalation : le formaldéhyde gazeux est absorbé par les voies respiratoires. L'exposition professionnelle au formaldéhyde par inhalation provient principalement de trois types de sources :

  1. La décomposition thermique ou chimique des résines à base de formaldéhyde, et plus spécifiquement, la combustion du polyoxyméthylÚne ;
  2. L'évaporation de formaldéhyde à partir de solutions aqueuses (par exemple, les liquides d'embaumement) ;
  3. La formation de formaldéhyde résultant de la combustion d'une variété de composés organiques (par exemple, via les gaz d'échappement ou dans les blocs opératoires via les fumées chirurgicales produites par les bistouris électriques).

Passage percutané et contact avec la peau.

  • Ce risque est le plus Ă©levĂ© pour des mĂ©tiers utilisant ou produisant des solutions aqueuses de formaldĂ©hyde. Il cause des irritations, des dermites de contact (irritatives et allergiques).

Les symptÎmes sont des démangeaisons, des picotements et des rougeurs. Une sensibilisation cutanée est susceptible d'apparaßtre aprÚs un contact avec des solutions aqueuses de formaldéhyde de concentration égale ou supérieure à 2 %.

  • Un contact frĂ©quent avec des solides contenant du formaldĂ©hyde libre ou avec des rĂ©sines (surtout si elles sont mal polymĂ©risĂ©es) peut entraĂźner une sensibilisation allergique. Ces effets sont a priori facilement Ă©vitables en protĂ©geant les rĂ©gions de la peau exposĂ©es, par exemple, en portant des gants et tenues appropriĂ©es.

Les effets sanitaires d'une exposition à cette substance varient selon la voie d'exposition et la concentration ou dose absorbée, et probablement selon l'ùge du patient.

Lorsqu'une personne est sensibilisée, les manifestations de l'allergie cutanée (érythÚme) risquent de se produire à chaque contact avec des solutions de concentrations de plus en plus faibles (à partir de 0,5 % de formaldéhyde).

En situation d'accident, du formaldĂ©hyde peut ĂȘtre prĂ©sent dans l'air en fortes concentrations. Il constitue alors un danger immĂ©diat considĂ©rable.

  • Des concentrations Ă©gales ou supĂ©rieures Ă  20 ppm peuvent induire des ƓdĂšmes pulmonaires graves et Ă©ventuellement causer la mort.
  • Par contact important et direct avec la peau, le formaldĂ©hyde peut entraĂźner des lĂ©sions.

Le formol est couramment utilisé en pisciculture pour le traitement des parasites externes (costia entre autres).

Alimentation

Le formaldĂ©hyde peut ĂȘtre prĂ©sent Ă  faible dose dans l'alimentation humaine : il apparaĂźt naturellement dans certains aliments, tels que des fruits et des lĂ©gumes, Ă  des concentrations pouvant varier de 3 Ă  60 mg/kg[60]. RĂ©pertoriĂ© comme additif (conservateur) sous le code E240, il est dĂ©sormais interdit en tant que tel dans l'Union europĂ©enne[60].

Prévention, traitement de l'air intérieur

  • Une ventilation suffisante et un renouvellement de l'air intĂ©rieur sont recommandĂ©s surtout dans les logements neufs ou contenant des planchers, murs, plafonds ou meubles contenant de l'agglomĂ©rĂ©, des moquettes ou dalles synthĂ©tiques collĂ©es.
  • Certaines plantes (chlorophytum par exemple) se sont montrĂ©es en laboratoire, dans le cadre du programme Phyt'air par exemple, capables de dĂ©grader de façon modĂ©rĂ©e certains aldĂ©hydes. Mais avec des rendements qui ne permettent pas d'apurer l'air d'un logement de façon significative[61]. L'ADEME considĂšre que l'argument « plantes dĂ©polluantes » n'est pas validĂ© scientifiquement au regard des niveaux de pollution gĂ©nĂ©ralement rencontrĂ©s dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine[62].
  • Depuis 2013, au moins une peinture dĂ©truisant le formaldĂ©hyde est commercialisĂ©e, qui en laboratoire absorbe 40 % du formaldĂ©hyde en six heures et 60 % en 24 h (dans les conditions de la norme Iso 16 000).
  • On commence Ă  trouver sur le marchĂ© des agglomĂ©rĂ©s et meubles ou planchers garantis sans formaldĂ©hyde.

Colles alternatives

Des colles ou résines biosourcées et/ou sans formaldéhydes ou à moindre teneur en formaldéhydes apparaissent sur le marché pour les agglomérés ou contreplaqués (OSB, MDF/HDF
), dont un produit à base de déchets (tourteaux) de soja.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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