Fernando BelaĂşnde Terry
Fernando Belaúnde Terry, né à Lima au Pérou le et mort dans la même ville le , est un architecte et homme d'État péruvien qui fut président de la République du Pérou à deux reprises, de 1963 à 1968 et de 1980 à 1985. Il fonda le parti Acción Popular.
Fernando BelaĂşnde Terry | |
Fernando BelaĂşnde Terry en 1963. | |
Fonctions | |
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Président de la République du Pérou | |
– (5 ans) |
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Vice-président | Fernando Schwalb López Aldana |
PrĂ©sident du Conseil | Manuel Ulloa ElĂas Fernando Schwalb LĂłpez Aldana Sandro Mariátegui Chiappe Luis Ciro PĂ©rcovich Roca |
Prédécesseur | Francisco Morales Bermúdez (président du gouvernement révolutionnaire des forces armées) |
Successeur | Alan GarcĂa |
Président de la République péruvienne | |
– (5 ans, 2 mois et 5 jours) |
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Élection | 9 juin 1963 |
Vice-président | Fernando Schwalb López Aldana |
PrĂ©sident du Conseil | Julio Ă“scar Trelles Montes Fernando Schwalb LĂłpez Aldana Daniel Becerra de la Flor Edgardo Seoane Corrales RaĂşl Ferrero Rebagliati Oswaldo Hercelles GarcĂa Miguel Mujica Gallo |
Prédécesseur | Nicolás Lindley López (chef de la junte militaire) |
Successeur | Juan Velasco Alvarado (chef suprême de l'État péruvien) |
Président de l'Action populaire | |
– (45 ans) |
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Successeur | Valentin Paniagua |
Biographie | |
Nom de naissance | Fernando BelaĂşnde Terry |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lima (PĂ©rou) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Lima (Pérou) |
Nationalité | péruvienne |
Parti politique | Action populaire |
Conjoint | Violeta Correa |
Enfants | Rafael BelaĂşnde Aubry |
Diplômé de | Université de Miami Université du Texas à Austin |
Profession | architecte |
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Présidents de la République du Pérou | |
Jeunes années
Fernando BelaĂşnde Terry est nĂ© dans une famille d’ascendance espagnole aisĂ©e de Lima. Pendant la dictature de Augusto B. LeguĂa y Salcedo, son père Rafael et son oncle VĂctor AndrĂ©s BelaĂşnde furent persĂ©cutĂ©s et la famille fut forcĂ©e de s’exiler en France en 1924. Fernando y commença des Ă©tudes d’ingĂ©nieur.
De 1930 Ă 1935, BelaĂşnde Ă©tudia l’architecture aux États-Unis, Ă l’UniversitĂ© de Miami (oĂą son père enseignait), puis Ă partir de 1935 Ă l’UniversitĂ© du Texas Ă Austin, oĂą il obtint son diplĂ´me d’architecte. Il partit pour Mexico travailler comme architecte pendant une courte pĂ©riode, puis il rentra au PĂ©rou en 1936. Il commença sa carrière professionnelle en concevant des habitations. En 1937, il lança la revue El Arquitecto Peruano (L’Architecte pĂ©ruvien), qui traitait d’amĂ©nagement intĂ©rieur, d’urbanisme et des problèmes du logement auxquels le pays Ă©tait confrontĂ©. Cela donna lieu Ă la fondation de l’Association des Architectes du PĂ©rou et de l’Institut d’Urbanisme du PĂ©rou. BelaĂşnde devint ainsi consultant pour les questions du logement auprès du gouvernement de son pays et Ă l’étranger. En 1943, BelaĂşnde commença d'enseigner l’architecture et l’urbanisme Ă l’UniversitĂ© catholique de Lima et fut par la suite doyen du dĂ©partement d’ingĂ©nierie civile et d’architecture. BelaĂşnde dirigea la construction de la facultĂ© d’architecture de l’Universidad Nacional de IngenierĂa en 1955.
Carrière politique
1944-1963
Fernando BelaĂşnde Terry commence sa carrière politique en participant Ă la crĂ©ation du Front National DĂ©mocratique en 1944, dont il est dĂ©putĂ© de 1945 Ă 1948, et qui mène au pouvoir JosĂ© Bustamante y Rivero jusqu’au coup d’État du gĂ©nĂ©ral Manuel OdrĂa en 1948.
Belaúnde revient en politique en 1956, à l'occasion de nouvelles élections à la demande d’étudiants réformistes, dont certains ont été ses élèves, regroupés au sein de l’organisation Front National des Jeunes Démocrates.
Il devient célèbre le 1er juin, après le refus de sa candidature aux élections, à la tête d’une grande manifestation appelée « manguerazo » à cause des canons à eau employés par la police. La confrontation risquant de tourner à l’émeute, Belaúnde fait montre d’un don pour les gestes symboliques qui le servira tout au long de sa carrière politique, calmant la foule et s’élançant avec un drapeau péruvien dans l’espace séparant les manifestants de la police. Il remet alors un ultimatum au chef de la police, demandant que sa candidature soit validée. Le gouvernement doit accepter, et l’image choc de Belaúnde marchant avec le drapeau fut reprise le jour suivant par le magazine Caretas, dans un article titré « Asà nacen los lideres » (Ainsi naissent les leaders).
Il se présente donc, mais sans succès, à l’élection présidentielle et fonde dans la foulée le parti d'opposition Acción Popular, au nom duquel il parcourt le pays.
En 1959, le gouvernement Prado refuse d’autoriser la convention annuelle du parti Acción Popular. Belaúnde passe outre, le gouvernement l’arrête et l’emprisonne dans la prison El Frontón dans les faubourgs de Lima. Il y passe douze jours, au cours desquels il échoue dans une tentative d’évasion à la nage. Sous la pression de l’opinion, le gouvernement doit le libérer et renoncer à ses poursuites.
Ă€ la tĂŞte de son parti, il arrive deuxième Ă l’élection prĂ©sidentielle de 1962, derrière le candidat de l’Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine VĂctor RaĂşl Haya de la Torre. Mais aucun des candidats ne dispose du tiers des voix nĂ©cessaire pour l’emporter. La dĂ©signation du prĂ©sident revient au Congrès. Haya de la Torre conclut une alliance avec l’ancien dictateur OdrĂa grâce Ă laquelle ce dernier obtient la prĂ©sidence. Un gouvernement de coalition doit ĂŞtre formĂ©, mais l’armĂ©e pĂ©ruvienne intervient sur des soupçons de fraude Ă©lectorale, et dĂ©pose Prado et installe une junte militaire conduite par Ricardo PĂ©rez Godoy. Godoy convoque de nouvelles Ă©lections en 1963.
Premier mandat présidentiel
En 1963, BelaĂşnde remporte ces Ă©lections grâce Ă son alliance avec les dĂ©mocrates-chrĂ©tiens et avec l’appui officieux du Parti communiste. Mais il ne dispose pas de la majoritĂ© au Congrès de la RĂ©publique, oĂą la coalition Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine - UniĂłn Nacional OdriĂsta gĂŞne son travail. Il suit une politique modĂ©rĂ©e et lance de timides rĂ©formes qui ne satisfont ni les classes populaires ni la bourgeoisie.
Belaúnde défend une doctrine intitulée "La conquête du Pérou par les Péruviens", qui encourageait l'exploitation des ressources de la forêt amazonienne et d'autres régions périphériques du Pérou par la conquête des peuples indigènes, affirmant que "ce n'est qu'en tournant notre regard vers l'intérieur et en conquérant notre nature sauvage comme les États-Unis l'ont fait autrefois que l'Amérique du Sud parviendra enfin à un véritable développement". En 1964, le gouvernement Belaúnde a attaqué les Matsés avec les forces armées péruviennes et des avions de chasse américains qui ont largué du napalm sur les groupes indigènes armés d'arcs et de flèches, tuant des centaines de personnes[1].
Il lance de nombreux projets de dĂ©veloppement. Notamment la Carretera Marginal de la Selva, une route reliant Chiclayo sur le Pacifique Ă des rĂ©gions alors isolĂ©es de la selva du Nord du PĂ©rou, Amazonas et San MartĂn. Il donne Ă©galement une nouvelle impulsion aux projets d’irrigation de Santiago Antunez de Mayolo et Chira Piura, et les projets hydroĂ©lectriques de Tinajones, Jequetepeque, Majes, Chavimochic, Olmos, Chinecas. BelaĂşnde supervise la fondation de la Banque du PĂ©rou (Banco de la NaciĂłn). Pour soulager la pauvretĂ©, il lance un programme de logements sociaux Ă Lima et dans d’autres villes. Cependant son administration est critiquĂ©e pour sa politique Ă©conomique malheureuse, le sol est fortement dĂ©valuĂ© en 1967. Pendant son mandat, des soulèvements de paysans et des dĂ©buts de guĂ©rilla sont rĂ©primĂ©s par l’armĂ©e. En 1967, ses alliĂ©s dĂ©mocrates-chrĂ©tiens l'abandonnent[2].
En août 1968, l’administration Belaúnde annonce l’engagement d’une procédure de longue haleine avec une filiale de la compagnie pétrolière Standard Oil of New Jersey pour la restitution des riches gisements de pétrole de La Brea et de Pariñas. La décision de Belaúnde d’indemniser la Standard Oil en échange de leur restitution au Pérou sème l’émoi et contraint son cabinet à démissionner le 1er octobre.
Le malaise s’accroît quand il s’avère que le texte d’accord communiqué à la presse par Belaúnde est amputé de la onzième et dernière page. La page onze manquante devient une « affaire » et est montrée à la télévision. On y voit le montant de la contribution que Belaúnde a promis de payer. Plusieurs jours après, Belaúnde est destitué par un coup d’État militaire. Son successeur, le général Juan Velasco Alvarado annonce plusieurs jours après que les militaires se sont emparés des champs pétrolifères de La Brea et de Pariñas. Belaúnde est envoyé en exil en Argentine.
Deuxième mandat présidentiel
Incapable de contrôler le pays, le gouvernement de Francisco Morales Bermúdez Cerruti promet de nouvelles élections en 1980. Belaúnde est autorisé à rentrer d’exil et à présenter sa candidature à la présidence. Soutenu par une grande partie de l’électorat, et avec l’Alliance populaire révolutionnaire américaine en proie à des divisions, il revient au pouvoir en 1980 dans le cadre d’une nouvelle constitution promulguée en 1979 (qui a remplacé la Constitution de 1933).
Une des premières mesures du Président est de rendre à leurs propriétaires les journaux confisqués. La liberté d'expression est ainsi rétablie. Peu à peu, il tente de revenir en partie sur la réforme agraire de Velasco, et opère un rapprochement avec les États-Unis. Il applique une politique économique libérale[3].
Après un début prometteur, la popularité de Belaúnde s’érode avec l’inflation, la crise économique, et le terrorisme : le revenu par habitant baisse, la dette extérieure du Pérou explose, et les violences perpétrées par les groupes rebelles d’extrême gauche (principalement le Sentier lumineux) ne cessent d’augmenter.
Dans le même temps, de fréquents scandales affectent l'image de son administration : des députés de son parti, voire des ministres, sont compromis dans des scandales touchant au trafic de la cocaïne, à la contrebande ou à l’acceptation de pots-de-vin[3].
En 1981, un conflit éclate avec l’Équateur. Cette même année, en octobre, il nomme Luis Cisneros Vizquerra ministre de la Guerre.
Quand éclate en 1982 la Guerre des Malouines entre l’Argentine et le Royaume-Uni, Belaúnde annonce que « le Pérou est prêt à aider l’Argentine avec tous les moyens nécessaires », notamment avec des avions de combat de l’Armée de l'air péruvienne, des navires et des équipes médicales. Le gouvernement de Belaúnde propose un plan de paix entre les deux pays, mais les Britanniques le rejettent et attaquent les forces argentines déployées aux Malouines. Comme le Chili soutient le Royaume-Uni, Belaúnde appelle à l’unité latino-américaine.
Il reprend les projets de développement planifié pendant son premier mandat, notamment la fin de la construction de la Carretera Marginal de la Selva qui est considérée comme sa plus grande contribution.
BelaĂşnde ne prĂŞta guerre attention aux actions du Sentier lumineux. Les mouvements rebelles Ă©taient dĂ©jĂ actifs lors de son premier mandat, mais sans beaucoup de soutien. Des reprĂ©sentants de l’État et des rebelles furent accusĂ©s par la suite de violations des Droits de l'homme, et l’état d’urgence fut instituĂ© dans les rĂ©gions d’Ayacucho et ApurĂmac.
AcciĂłn Popular perd le pouvoir
Aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1985, le parti AcciĂłn Popular est battu par le candidat de l’Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine Alan GarcĂa. BelaĂşnde devient sĂ©nateur Ă vie comme tout ancien prĂ©sident jusqu’à ce que la Constitution de 1993 supprime le sĂ©nat.
En 1990, il soutient Mario Vargas Llosa, candidat à la présidence face à Alberto Fujimori. Par la suite, il cesse de participer activement au jeu politique, tout en restant considéré comme un leader d’opinion et en restant secrétaire général de son parti jusqu’en . Il succombe à une attaque cérébrale en .
Il était reconnu pour son intégrité et pour son dévouement à la démocratie. Selon un sondage du , il est le président le plus apprécié des Péruviens (70 %).
Notes et références
- Modèle:Quote publication
- Elena de La Souchère, « Le président du Pérou doit faire face à une double crise politique et économique », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Alain Labrousse, « La résurgence de la guérilla », sur Le Monde diplomatique,
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (es) El Arquitecto Peruano – Revue fondée par Belaúnde