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FĂȘte-Dieu

La FĂȘte-Dieu, dite aussi Corpus Domini ou Corpus Christi, aujourd'hui appelĂ©e par l'Église catholique SolennitĂ© du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ[1] (en latin : Sollemnitas Sanctissimi Corporis et Sanguinis Christi), est une fĂȘte religieuse essentiellement catholique et parfois anglicane[2] cĂ©lĂ©brĂ©e le jeudi qui suit la TrinitĂ©, c'est-Ă -dire soixante jours aprĂšs PĂąques, ou le dimanche d'aprĂšs dans certains pays comme la France (en vertu d'un indult papal). Cette fĂȘte cĂ©lĂšbre la prĂ©sence rĂ©elle de JĂ©sus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, c'est-Ă -dire sous les espĂšces (apparences sensibles) du pain et du vin consacrĂ©s au cours du sacrifice eucharistique (messe).

Saint-Sacrement
du Corps et du Sang du Christ
Procession de la FĂȘte-Dieu Ă  Bamberg en Allemagne en 2007.
Procession de la FĂȘte-Dieu Ă  Bamberg
en Allemagne en 2007.

Observé par Chrétiens
Type Célébration religieuse
Signification Corps et Sang de Jésus-Christ présents sous les espÚces eucharistiques
Date 2022 16 juin
Date 2023 8 juin
Date 2024 30 mai
Célébrations Messe
Observances PriĂšre, communion, procession
Lié à CÚne, Passion du Christ, Crucifixion, Pùques

Les origines de la fĂȘte du Corps et du Sang du Christ remontent au XIIIe siĂšcle. L'Ă©lĂ©vation de l'hostie, lors de la messe, manifestait dĂ©jĂ  le dĂ©sir de contempler le Saint-Sacrement. Mais l'impulsion dĂ©cisive en vue d'une fĂȘte particuliĂšre fut donnĂ©e par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de LiĂšge. Cette fĂȘte fut instituĂ©e officiellement le par le pape Urbain IV, natif de Troyes, et ancien archidiacre de LiĂšge.

La fĂȘte du Saint-Sacrement est un jour fĂ©riĂ© dans certains pays de tradition catholique (Portugal, Monaco, Croatie, Pologne, BrĂ©sil, Colombie, Autriche, Saint-Marin, lĂ€nder catholiques d'Allemagne[3], cantons suisses catholiques, par exemple). En vertu d'une dĂ©rogation prĂ©vue par les livres liturgiques dont l'application relĂšve de l'autoritĂ© des Ă©vĂȘques et des confĂ©rences Ă©piscopales des pays concernĂ©s, elle est reportĂ©e au dimanche qui suit la Sainte-TrinitĂ© dans les pays oĂč elle n'est pas inscrite au nombre des jours fĂ©riĂ©s (Belgique, France, Italie - depuis 1977, etc.).

Pendant la procession, l'officiant (prĂȘtre ou Ă©vĂȘque) porte l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues et des places qui sont trĂšs souvent richement pavoisĂ©es de draperies et de guirlandes et d'autels personnels, familiaux, devant l'entrĂ©e des maisons devant lesquelles passe la procession. Le Saint-Sacrement et l'officiant qui le porte sont abritĂ©s sous un dais portĂ© par quatre Ă  huit notables ou clercs. On marche habituellement sur des tapis de pĂ©tales de roses parsemant l'itinĂ©raire, aux chants des cantiques et des fanfares.

Origine

L'histoire de la solennitĂ© s'inscrit dans le sillage du dĂ©bat thĂ©ologique suscitĂ© par la polĂ©mique de BĂ©renger de Tours, qui niait la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l'Eucharistie. Dans la bulle Transiturus qui institua la FĂȘte-Dieu, le pape Urbain IV Ă©crit :

« Il est juste, pour confondre la folie de certains hérétiques, qu'on rappelle la Présence du Christ dans le trÚs Saint-Sacrement ».

Les Ă©volutions de la thĂ©ologie sacramentelle et son dĂ©veloppement dans les Ă©coles du XIIe et XIIIe siĂšcles ont Ă©tĂ© dĂ©cisives. Le facteur dĂ©terminant qui a permis la solennitĂ© de la FĂȘte-Dieu a surtout Ă©tĂ© l'Ă©volution de la religiositĂ© populaire, grĂące au dĂ©veloppement de la prĂ©dication. Ce rĂ©veil s'accompagnait d'un dĂ©sir de contempler l'hostie consacrĂ©e pendant la messe : c'est Ă  Paris, vers 1200, que l'existence de ce rite de l'« Ă©lĂ©vation », au moment de la consĂ©cration, est attestĂ©e pour la premiĂšre fois.

Personnalités du XIIIe siÚcle en lien avec l'Eucharistie

Le XIIIe siĂšcle est une pĂ©riode fĂ©conde pour l'Église avec les figures de Julienne du Mont-Cornillon, de François d'Assise et Claire d'Assise et de Thomas d'Aquin.

  • Saint François d'Assise

La foi de Saint François d'Assise dans le Corps et le Sang du Seigneur apparaĂźt dans sa Lettre aux fidĂšles. François rappelle, en une sorte de credo, l’essentiel du mystĂšre de JĂ©sus : la place centrale et rĂ©capitulative de l’Eucharistie : « Cette Parole du PĂšre, si digne, si sainte et si glorieuse, le PĂšre trĂšs haut l’envoya du ciel [
] Lui qui fut riche par-dessus tout, il voulut lui-mĂȘme dans le monde, avec la trĂšs bienheureuse Vierge, sa mĂšre, choisir la pauvretĂ©. Et prĂšs de la passion, il cĂ©lĂ©bra la PĂąque avec ses disciples et, prenant le pain, il rendit grĂąces et le bĂ©nit et le rompit en disant : Prenez et mangez, ceci est mon corps (Math. 26, 26). » Ici, l’Eucharistie se situe Ă  la charniĂšre entre les deux temps forts du mystĂšre du Christ : sa venue dans le dĂ©pouillement de l’incarnation et son chemin pascal de remise totale entre les mains du PĂšre. Pour François, incarnation rĂ©demptrice, conversion de vie et rĂ©ception de l’Eucharistie sont trois rĂ©alitĂ©s imbriquĂ©es.

  • Sainte Claire d'Assise

Claire d'Assise († 1253), dans une iconographie rĂ©pandue Ă  partir du XVIIe siĂšcle, est souvent reprĂ©sentĂ©e l'ostensoir Ă  la main, par allusion au fait que, dĂ©jĂ  trĂšs malade, elle se prosternait, soutenue par deux sƓurs, devant le ciboire d'argent contenant l'hostie, placĂ© devant la porte du rĂ©fectoire, face aux troupes sarrazines.

  • Saint Thomas d'Aquin

Thomas d'Aquin († 1274) se distingua par son amour de l’Eucharistie, qu'il cĂ©lĂ©brait chaque jour aprĂšs avoir servi la messe d'un de ses confrĂšres. Quand il cĂ©lĂ©brait l’Eucharistie, des larmes coulaient sur ses joues. Il fut chargĂ© par le pape Urbain IV de rĂ©diger le texte de l'office et de la messe de la solennitĂ© promulguĂ©e en 1264 par la bulle Transiturus. Les manuscrits autographes font dĂ©faut, et la premiĂšre composition rĂ©alisĂ©e en 1264 n'est pas connue. Son office, qui est actuellement en usage, peut ĂȘtre des Ɠuvres Ă©laborĂ©es tardivement, et il semble que la version dĂ©finitive ait Ă©tĂ© fournie aprĂšs le concile de Trente.

Prémices à LiÚge

Gravure d'un cortĂšge de FĂȘte-Dieu imprimĂ© Ă  Metz en 1858, musĂ©e du Grand Curtius, LiĂšge.

C'est en grande partie Ă  Julienne de Cornillon que l'on doit la FĂȘte-Dieu : Ă  partir de 1209, elle eut de frĂ©quentes visions mystiques. Une vision revint Ă  plusieurs reprises, dans laquelle elle disait voir une lune Ă©chancrĂ©e, c'est-Ă -dire rayonnante mais incomplĂšte, une bande noire la divisant en deux parties Ă©gales. À partir de cette pĂ©riode, elle Ɠuvra pour l'Ă©tablissement d'une fĂȘte solennelle en l'honneur du Saint Sacrement. Elle fut aidĂ©e pour cela par la bienheureuse Ève de LiĂšge, recluse.

Certificat d'institution de la FĂȘte-Dieu. Document sur parchemin, . MusĂ©e du Grand Curtius, LiĂšge.

En 1222, Julienne fut Ă©lue prieure du Mont-Cornillon et continua les dĂ©marches pour l'instauration de la FĂȘte-Dieu, demandant conseil Ă  plusieurs personnalitĂ©s de l'Ă©poque, tels que Jean de Lausanne, chanoine de Saint Martin, Jacques PantalĂ©on, archidiacre de LiĂšge et futur pape Urbain IV, Guy, Ă©vĂȘque de Cambrai, et aussi des thĂ©ologiens dominicains, dont Hugues de Saint-Cher.

La fĂȘte fut cĂ©lĂ©brĂ©e pour la premiĂšre fois par le prince-Ă©vĂȘque Robert de Thourotte. TombĂ© malade Ă  Fosses, craignant de n'avoir pas le temps de confirmer la fĂȘte Ă  sa principautĂ©, il recommanda l'institution de la fĂȘte au clergĂ© qui l'entourait et en fit cĂ©lĂ©brer l'office en sa prĂ©sence, Ă  Fosses mĂȘme. Il y mourut le sans avoir pu tenir un synode gĂ©nĂ©ral et y publier son mandement. Cependant, Ă  partir de 1246, la FĂȘte-Dieu fut cĂ©lĂ©brĂ©e dans le diocĂšse de LiĂšge Ă  la basilique Saint-Martin avant d'ĂȘtre instituĂ©e en 1252 par le lĂ©gat pontifical Hugues de Saint-Cher et confirmĂ© en 1254 par Pierre Caputius autre cardinal-lĂ©gat du Saint-SiĂšge.

Les bourgeois de LiĂšge s'opposaient Ă  la fĂȘte car cela signifiait un jour de jeĂ»ne en plus et certains religieux considĂ©raient que telle fĂȘte ne mĂ©ritait pas pareil budget. L'opposition Ă  la fĂȘte devenant plus forte aprĂšs 1246, Julienne dut quitter son couvent et passa de monastĂšre en monastĂšre. Elle trouva refuge dans plusieurs abbayes cisterciennes. Elle mourut le Ă  Fosses-la-Ville, entre Sambre et Meuse, et fut inhumĂ©e dans l'abbaye cistercienne de Villers-La-Ville.

Instauration de la FĂȘte-Dieu

Miracle de BolsĂšne

Dalle de marbre avec le sang du miracle conservée dans S. Cristina in Bolsena.

L'approbation papale de la FĂȘte-Dieu doit beaucoup Ă  un miracle eucharistique vĂ©cu Ă  BolsĂšne en 1263. Cette tradition est relatĂ©e par les fresques de la cathĂ©drale d'Orvieto. Un prĂȘtre de BohĂȘme, Pierre de Prague, avait fait un pĂšlerinage et Ă©prouvait de grands doutes spirituels notamment sur la PrĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l’Eucharistie. Au cours d’une messe cĂ©lĂ©brĂ©e par ce prĂȘtre, lors de la consĂ©cration, l’hostie prit une couleur rosĂ©e et des gouttes de sang en tombĂšrent sur le corporal[4]. Le prĂȘtre interrompit la messe pour porter Ă  la sacristie les saintes espĂšces. Le pape Urbain IV vint alors constater ce qui Ă©tait survenu et participa lui-mĂȘme au transfert de l'hostie et du corporal de BolsĂšne jusqu'Ă  la cathĂ©drale Sainte-Marie de l’Étoile d'Orvieto.

Institution de la FĂȘte-Dieu

Le pape Urbain IV, in Orvieto, institua alors, Ă  la demande de ses personnels Ă  LiĂšge, la fĂȘte du Corpus Domini par la bulle Transiturus de mundo donnĂ© in Orvieto le . Il la fixa au jeudi aprĂšs l’octave de la PentecĂŽte et confia la rĂ©daction des textes liturgiques Ă  S. Thomas d'Aquin, lui aussi in Orvieto pres S. Domenico.

La FĂȘte-Dieu ne fut reçue dans toutes les Ă©glises latines qu'au temps de ClĂ©ment V, Ă  l'Ă©poque du concile de Vienne (1311-1312), oĂč il renouvela la constitution d'Urbain IV.

DĂ©veloppement et coutumes de la FĂȘte-Dieu

Allemagne

La procession du Saint-Sacrement est attestĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  Cologne, entre 1274 et 1279 : appelĂ©e MĂŒlheimer Gottestracht, en tant que procession navale se produisant sur le Rhin. Cette dĂ©votion se dĂ©veloppa jusqu'au XVIIe siĂšcle et continue encore aujourd’hui.

Belgique

En faveur du 600e anniversaire cĂ©lĂ©brĂ© en 1846 Ă  LiĂšge, les autoritĂ©s avaient demandĂ© Ă  Felix Mendelssohn de composer une cantate en polyphonie de la sĂ©quence Lauda Sion, qui fut jouĂ©e le jour de la FĂȘte-Dieu Ă  la basilique Saint-Martin.

Dix ans plus tard, le diocÚse de LiÚge organisa diverses manifestations, dont un défilé de chars dans le quartier Saint-Laurent prÚs de la basilique, puis un cortÚge fluvial sur la Meuse.

France

Procession de la FĂȘte-Dieu Ă  Saint-Paul-en-Jarez (Loire) au dĂ©but du XXe siĂšcle.

Cette fĂȘte Ă©tait autrefois accompagnĂ©e en France de processions publiques oĂč l'hostie Ă©tait portĂ©e en grande pompe Ă  travers les rues. Elles Ă©taient entrecoupĂ©es de stations et de priĂšres Ă  des autels provisoires dĂ©corĂ©s, appelĂ©s reposoirs, disposĂ©s le long du parcours. À Angers, la procession qui s’appelait “sacre“ comportait de grands thĂ©Ăątres portatifs en bois du nom de “torches“ pour chaque corps de mĂ©tier important[5]. Ailleurs, les hommes constituent une « garde nationale » oĂč se mĂ©langent sapeurs, tambour-majors et autres soldats en armes. Les costumes, fabriquĂ©s par les couturiĂšres du village, sont Ă©clatants de couleurs. La troupe dĂ©file en musique (alternativement chants des hommes, chants des femmes puis la batterie fanfare) jusqu'Ă  l'Ă©glise dans un ordre imposĂ©. Dans le diocĂšse de Metz, les premiĂšres communiantes de l'annĂ©e prĂ©cĂ©daient le cortĂšge en lançant des pĂ©tales de fleurs.

L’usage des processions a subi deux dĂ©clins, aprĂšs la RĂ©volution française et au dĂ©but du XXe siĂšcle, mais a survĂ©cu dans certaines rĂ©gions, notamment en Alsace. Le pape Jean-Paul II a relancĂ© leur pratique en 1979 poursuivie par BenoĂźt XVI[6]. En 2007, environ 5 000 personnes se sont retrouvĂ©es Ă  la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris pour une veillĂ©e de priĂšre suivie d’une procession du Saint-Sacrement Ă  Montmartre[7]. Ainsi, les processions sont plus particuliĂšrement solennisĂ©es Ă  la capitale et dans quelques autres grandes villes, ainsi que dans de nombreux villages comme pour la FĂȘte-Dieu d'Armendarits au Pays basque. La tradition des tapis de fleurs sur le parcours de la procession se perpĂ©tue notamment en Bretagne Ă  Ouessant et en Alsace Ă  Geispolsheim, tandis qu'Ă  ChenneviĂšres-sur-Marne, la tradition est celle d'un long tapis de sciure vivement colorĂ©e devant le reposoir. Des draps sont parfois accrochĂ©s aux façades des maisons.

Italie

Tapis de fleurs et procession de la FĂȘte-Dieu Ă  Spello en Italie, le .

À Rome, c’est seulement Ă  la fin du XVe siĂšcle, pendant le pontificat de Nicolas V, que l’on commença Ă  cĂ©lĂ©brer la fĂȘte par une procession de l'archibasilique Saint-Jean de Latran Ă  la basilique Sainte-Marie-Majeure. Pourtant l’actuel tracĂ© de la procession, le long de la via Merulana, ne fut praticable qu’à partir de 1575, date de la fin des travaux voulus par GrĂ©goire XIII. La tradition s’est ensuite maintenue pendant trois siĂšcles. Mais en 1870, annĂ©e de la prise de Rome, l’usage est tombĂ© dans l’oubli. C’est Jean-Paul II qui a relevĂ© la tradition dĂšs sa premiĂšre annĂ©e de pontificat, en 1979.

Les tapis de fleurs, en italien infiorata, qui décorent le trajet de la procession entre autres à BolsÚne, Genzano di Roma et Spello, sont une tradition née à Rome dans la premiÚre moitié du XVIIe siÚcle et particuliÚrement répandue dans le Latium et en Ombrie.

Suisse, canton de Fribourg

La FĂȘte-Dieu est un Ă©vĂ©nement social Ă  Fribourg[8]. Tous les corps constituĂ©s et les autoritĂ©s civiles participent Ă  la messe puis Ă  la procession. Au centre du cortĂšge formĂ© de cinq groupes dĂ©finis au prĂ©alable, l’évĂȘque porte l’ostensoir, entourĂ© par la VĂ©nĂ©rable ConfrĂ©rie du TrĂšs-Saint-Sacrement fondĂ©e en 1653[9] et formĂ©e de membres d’anciennes familles patriciennes, vĂȘtus d’habits noirs et de gants blancs et armĂ©s d’une lanterne armoriĂ©e pour l’occasion ; 30 lanternes transmises de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration dĂ©filent autour du dais. Les gardes suisses assurent la garde du Saint-Sacrement. Sur le parcours ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s des reposoirs oĂč ont lieu les bĂ©nĂ©dictions. Des coups de canon marquent chaque Ă©tape, du dĂ©but de la messe dans la cour du collĂšge Saint-Michel jusqu’au 8e coup de canon qui clĂŽt la cĂ©lĂ©bration devant la cathĂ©drale Saint-Nicolas.

Le plus ancien document connu relatif Ă  la FĂȘte-Dieu Ă  Fribourg date de 1425[10]. Sans renier ses origines, la procession change quelque peu durant la seconde partie du XXe siĂšcle, sous l’influence de Vatican II, et de par l’évolution de la sociĂ©tĂ© fribourgeoise ; plus simple (les rangs des religieux se sont resserrĂ©s, les collĂ©giens ne dĂ©filent plus, la procession s’arrĂȘte devant la cathĂ©drale, les façades sont moins dĂ©corĂ©es.

La FĂȘte-Dieu est un jour fĂ©riĂ© dans le canton, sauf pour les communes rĂ©formĂ©es du district du Lac[11]. Toutes les paroisses catholiques organisent une messe et une procession oĂč les premiers communiants, entre autres, dĂ©filent vĂȘtus d’une aube.

Corpus Christi, procession dans une rue de TolĂšde en 2010.

Espagne

Depuis 1989, par accord entre le gouvernement espagnol et la confĂ©rence Ă©piscopale, la fĂȘte du Corpus Christi a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e au dimanche suivant (comme en France), de sorte que le jeudi reste un jour ouvrable. Bien que la solennitĂ© liturgique soit le dimanche, diverses localitĂ©s cĂ©lĂšbrent toujours la procession le jeudi traditionnellement, alors dĂ©clarĂ© fĂȘte locale par leurs municipalitĂ©s respectives. Celles de TolĂšde (avec aussi les PĂȘcheurs et Danseurs de Camuñas (es)[12]) et des villes de BĂ©jar (Salamanque) et de Ponteareas (Pontevedra) ont obtenu le titre de festivals d'intĂ©rĂȘt touristique international.

Panama

Les danses et expressions associĂ©es Ă  la FĂȘte-Dieu *
Image illustrative de l’article FĂȘte-Dieu
Célébrations à La Villa de Los Santos
Pays * Drapeau du Panama Panama
Liste Liste représentative
AnnĂ©e d’inscription 2021
* Descriptif officiel UNESCO

PrĂ©sentĂ©es par le Panama, « les danses et expressions associĂ©es Ă  la FĂȘte-Dieu » sont sĂ©lectionnĂ©es sur la liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© par l'UNESCO en [13].

Pologne

La tradition des tapis de fleurs pour les processions de la FĂȘte-Dieu *
Image illustrative de l’article FĂȘte-Dieu
Tapis de fleurs Ă  Spycimierz.
Pays * Drapeau de la Pologne Pologne
Liste Liste représentative
AnnĂ©e d’inscription 2021
* Descriptif officiel UNESCO

PrĂ©sentĂ©e par la Pologne, « la tradition des tapis de fleurs pour les processions de la FĂȘte-Dieu » est sĂ©lectionnĂ©e sur la liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© par l'UNESCO en [13].

Date de la FĂȘte-Dieu

La date de la FĂȘte-Dieu est, dans l'Église catholique, le jeudi qui suit l'octave de la PentecĂŽte, c'est-Ă -dire, le jeudi aprĂšs la fĂȘte de la TrinitĂ©. Mais en France, depuis le Concordat de 1801, la FĂȘte-Dieu est solennisĂ©e le dimanche suivant et non le jeudi pour la majoritĂ© des catholiques. Elle reste cependant attachĂ©e au jeudi suivant la TrinitĂ© chez les catholiques de la Petite Église. Elle est cĂ©lĂ©brĂ©e au plus tĂŽt le 21 mai, et le 24 juin, jour de la Saint Jean, au plus tard.

Galerie

Notes et références

  1. Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de liturgie
  2. La FĂȘte-Dieu a Ă©tĂ© abolie par l’Église anglicane en 1548, mais le mouvement anglo-catholique l'a rĂ©tablie dans certaines paroisses Ă  partir du milieu du XIXe siĂšcle.
  3. Bade-Wurtemberg, BaviÚre, Hesse, Rhénanie-Westphalie, Rhénanie-Palatinat et Sarre ainsi que certaines communes à majorité catholique en Saxe et en Thuringe.
  4. Une partie des reliques est encore conservĂ©e Ă  la cathĂ©drale d'Orvieto, ainsi que dans la basilique Saint-Christine oĂč l’on peut voir l’autel du miracle et quatre pierres tachĂ©es de sang.
  5. Processions de la FĂȘte-Dieu Ă  Angers
  6. Homélie du Pape Benoßt XVI le Jeudi 7 juin 2007
  7. Renouveau de la procession du Saint-Sacrement
  8. « FĂȘte-Dieu Fribourg », sur www.fete-dieu.ch (consultĂ© le )
  9. Jean-Pierre Dorand, La ville de Fribourg de 1798 Ă  1814, Fribourg, Academic Press, , p. 78.
  10. Claude Macherel et Jean Steinauer, « L’Etat de Ciel », Pro Fribourg, no 80,‎ , p. 284.
  11. Delphine Francey, « Le Vully au travail Ă  la FĂȘte-Dieu », La LibertĂ©,‎ , p. 17.
  12. Antoinette MoliniĂ©, « Rite espagnol en clef de juif », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 27,‎ , p. 131–146 (ISSN 0760-5668, DOI 10.4000/terrain.3401, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. « Découvrez les nouveaux éléments inscrits sur les listes de la Convention 2003... », sur UNESCO - Patrimoine culturel immatériel,

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Bertholet, Histoire de l'institution de la FĂȘte-Dieu, LiĂšge, 1746
  • Dom Pal Nau, Le mystĂšre du Corps et du Sang du Seigneur : La messe d'aprĂšs saint Thomas d'Aquin, son rite d'aprĂšs l'histoire, Éd. Solesmes, 1976, 215 p. (ISBN 978-2-85274-022-8)
  • Lucien Regnault, Le Corps et le Sang du Christ, collection « Ce que dit le pape », Éd. Le Sarment Fayard, 1992, 121 p.
  • Jean et Johann MĂŒlhauser - Jean-Claude Gadmer, Dieu en fĂȘte : Regards sur la procession de la FĂȘte-Dieu Ă  Fribourg, Éd. la Sarine, 2009, 144 p. (ISBN 978-2-88355-127-5)
  • (de)Guido Fuchs (de), Fronleichnam. Ein Fest in Bewegung. Pustet, Regensburg, 2006 (ISBN 3-7917-1992-0)
  • (en) Miri Rubin, Corpus Christi: The Eucharist in Late Medieval Culture, Cambridge University Press, 1991 (ISBN 0-521-35605-9)

Articles connexes

Liens Externes

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