Reposoir
Un reposoir ou sĂ©pulcre est un autel provisoire destinĂ© Ă abriter temporairement le Saint Sacrement en dehors du tabernacle lors des processions, par exemple celles de la FĂȘte-Dieu ou du Jeudi saint. Il peut ĂȘtre placĂ© dans une salle ou en plein air, et dĂ©corĂ©, vĂ©gĂ©talisĂ© et fleuri.
On appelait aussi « reposoir » au Moyen Ăge un petit oratoire, construit le long d'une route par exemple, et pouvant aussi occasionnellement servir d'abri. Ce terme dĂ©signait aussi une dalle en console (surĂ©levĂ©e ou non), appelĂ©e « table des morts » Ă cĂŽtĂ© d'une croix monumentale sur laquelle les cercueils Ă©taient autrefois exposĂ©s et posĂ©s pendant les Ă©tapes du cortĂšge funĂšbre depuis la maison du dĂ©funt jusqu'au cimetiĂšre. Ces croix Ă©taient disposĂ©es le long de la voie des morts, Ă des intervalles variant en fonction des difficultĂ©s du parcours[1].
Reposoir du Jeudi saint
Chaque Jeudi saint, le reposoir est ornĂ©s de fleurs oĂč les hosties sont consacrĂ©es au cours de la messe de la CĂšne et sont placĂ©es, ou rĂ©servĂ©es, pour ĂȘtre utilisĂ©es le lendemain Ă l'office de la Passion. Au soir du Jeudi saint, le tabernacle est vidĂ© et laissĂ© ouvert, et la veilleuse rouge est Ă©teinte. Les fidĂšles qui le dĂ©sirent vont au reposoir pour un temps dâAdoration qui peut aller dâune heure Ă une partie de la nuit. Entre le moment de la mort de JĂ©sus sur la croix et sa RĂ©surrection, fĂȘtĂ©e le Samedi saint au soir et le dimanche de PĂąques, la messe n'est pas cĂ©lĂ©brĂ©e avec la communion. Toutes les hosties utilisĂ©es pour PĂąques doivent avoir Ă©tĂ© consacrĂ©es auparavant le Jeudi saint et placĂ©es ensuite dans le reposoir, avec Ă©ventuellement certaines dâentre-elles dĂ©posĂ©es sur lâautel dans un calice recouvert dâune patĂšne mise Ă lâenvers ou d'un voile de calice. Ă la fin de l'office du Jeudi saint, tous les autels, sauf celui qui est utilisĂ© comme autel de repos, sont dĂ©pouillĂ©s. Le Saint-Sacrement reste dans ce lieu temporaire jusqu'Ă la partie de la communion de la messe des PrĂ©sanctifiĂ©s (service liturgique du Vendredi saint).
ModĂšles de reposoir
En 1945 Ă Plougourvest « la plus belle cĂ©rĂ©monie Ă©tait celle de la FĂȘte-Dieu au printemps : une procession sur prĂšs de 500 mĂštres, jusqu'Ă un reposoir en forme d'autel pour le Saint Sacrement, dans un espace tendu de draps ornĂ©s de boutons de roses. Le sol Ă©tait couvert de sciure de bois teinte, entourĂ©e de marc de cafĂ© et parsemĂ©e de fleurs de genĂȘts et de digitales, disposĂ©es en figures gĂ©omĂ©triques »[2].
- Un reposoir Ă Vannes vers 1920 (carte postale H. Laurent).
- Croix Ă reposoir devant l'Ă©glise de La Villeneuve-les-Convers.
- Le reposoir de Noaillac photographié par Jean-Auguste Brutails.
- Reposoir du Jeudi saint en Italie.
- Reposoir dressĂ© pour la FĂȘte-Dieu, dans le village de BourrĂ©ac, (Hautes-PyrĂ©nĂ©es), en 1945
Notes et références
- Pierre Moulier, Croix de Haute-Auvergne, Créer, , p. 9.
- Jean Rohou, Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne), Ă©ditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN 978-2-918135-37-1)