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Pachacamac (dieu)

Pachacamac, aussi appelé Pacha Kamaq, Pacha-Camak, Pacharurac ou encore Pachöu-Kamù est le dieu créateur des peuples établis le long des côtes du Pérou, fils du soleil et de la lune : culture Lima, culture Chancay, culture Ychsma (es), culture Huari, culture Chincha.

L'« idole de Pachacamac », retrouvée à Pachacamac.

Histoire

En quechua, Pachacamac signifie « créateur du monde », de pacha « la terre, le monde » et de kamaq « celui qui ordonne, qui crée ».

Un dieu plus ancien, Kon, avait créé les premiers hommes, mais Pachacamac le renversa et transforma ces hommes en singes. Il créa ensuite un nouveau couple, mais ne lui accorda aucune nourriture. L'homme en mourut, la femme mit au monde un enfant qui lui apprit à se nourrir de plantes sauvages. Pachacamac en fut courroucé et tua l'enfant. Le maïs et toutes les plantes qui se cultivent naquirent du corps de l'enfant qu'il avait tué.

Pachacamac fut par la suite confondu avec le dieu suprĂŞme des Incas Viracocha.

TĂ©moignage anthropologique

Inca Garcilaso de la Vega, chroniqueur métis (de père espagnol et de mère inca) écrit au début du XVIIe siècle que les Incas n’adoraient que deux dieux : l’un visible (le soleil) et l’autre invisible (Pachacamac).

Selon ce dernier, le nom de Pachacamac « est dérivé de Pacha, qui signifie le monde, et de Camac, qui est participe du temps présent du verbe camar, qui signifie animer, lequel qui tire son étymologie du nom Cama, qui veut dire l’âme. De sorte qu’en joignant ces deux significations ensemble, le mot de Pachacamac désigne celui qui est l’âme de l’univers, ou bien celui qui est à l’univers ce que l’âme est au corps….»

Les Incas avaient ce mot « en si grande vénération qu’ils n’osaient le proférer : mais si la nécessité les y obligeait, Ils le prononçaient avec de grandes marques de respect et de soumission, car alors ils resserraient les épaules, ils baissaient la tête et tout le corps, ils levaient les yeux vers le ciel, puis tout à coup ils les baissaient vers la terre ; ils portaient les mains ouvertes sur l’épaule droite, et donnaient des baisers à l’air. (…) On voyait qu’ils avaient plus de vénération dans leur âme pour Pachacamac que pour le soleil, puisqu’ils n’osaient proférer le nom du premier, au lieu qu’ils nommaient l’autre à tout moment. Si quelqu’un leur demandait qui était Pachacamac, ils répondaient que lui seul donnait la vie à l’univers et le faisait subsister ; qu’ils ne l’avaient pourtant jamais vu ; qu’à cause de cela ils ne lui bâtissaient point de temples, et ne lui offraient point de sacrifices, mais qu’ils l’adoraient dans le fond de leur cœur, et qu’ils le regardaient comme le Dieu inconnu»[1].

Culture populaire

Dans la bande dessinée Le Temple du Soleil, Tintin et ses compagnons montent à bord d'un navire du nom de Pachacamac. Plus tard, le jeune reporter fera mine de s'adresser au Soleil au moment où des descendants des Incas s'apprêtent à l'immoler sur un bûcher. Il déclame (en faisant l'erreur d'appeler le Soleil par le nom du fils que celui-ci a eu avec la Lune) : « Ô sublime Pachacamac ! Je t'adjure de manifester ta toute-puissance !... Si tu ne veux pas de ce sacrifice, voile ici, devant tous, ta face étincelante. »

Articles connexes

  • Liste de sites archĂ©ologiques au PĂ©rou (en)

Notes et références

  1. Garcilaso de la Vega, Inca, Situation des Incas – Le Temple du Soleil – XVIe siècle, Lausanne, Éditions Rencontre, 1962, p. 222-223
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