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Huari

La civilisation Huari (ou Wari) s’est dĂ©veloppĂ©e durant la pĂ©riode prĂ©-incaĂŻque de l’horizon moyen. Elle apparaĂźt au Ve siĂšcle de notre Ăšre dans la rĂ©gion d’Ayacucho situĂ©e dans les Andes du sud du PĂ©rou actuel. Sa capitale du mĂȘme nom est localisĂ©e prĂšs de la citĂ© moderne d'Ayacucho, au PĂ©rou. L’expansion de cette culture se fit d’abord en direction de la cĂŽte, vers le trĂšs important centre religieux de Pachacamac, qui semble avoir gardĂ© une forte autonomie. Plus tard, les Huari s’étendirent vers le nord sur les terres de l’ancienne culture Moche, oĂč se dĂ©veloppera par la suite la civilisation ChimĂș. À son apogĂ©e, la civilisation Huari s’étend sur toute la cĂŽte et les hauts plateaux du centre du PĂ©rou, s'Ă©tendant des dĂ©partements pĂ©ruviens actuels de Lambayeque au nord, Moquegua au sud et Ă  la jungle du dĂ©partement de Cuzco Ă  l'est.

Culture Huari
Image illustrative de l’article Huari
Territoires Huari (nord) et Tiahuanaco (sud)

PĂ©riode vers 500 ap. J.-C. Ă  1200 ap. J.-C.
Ethnie Huari
Villes principales Huari, Pikillacta
RĂ©gion d'origine Ayacucho
RĂ©gion actuelle Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou

Les restes les mieux préservés de la culture Huari subsistent prÚs de la ville de Quinua prÚs d'Ayacucho. Tout aussi réputées sont les ruines Huari de Pikillacta[1], au sud-est de Cuzco.

Les Huaris furent contemporains de la civilisation de Tiwanaku qui s’est dĂ©veloppĂ©e sur le haut plateau bolivien, sur les rives du lac Titicaca et la moitiĂ© nord du Chili. Les archĂ©ologues relĂšvent de nombreux points communs entre les deux cultures notamment dans le domaine artistique. Il est aussi possible que les deux civilisations se soient affrontĂ©es pour les mines situĂ©es aux limites de leurs aires d’influence. Les Huaris paraissent avoir Ă©tĂ© affaiblis par cette rivalitĂ©, et dĂ©clinĂšrent au XIe siĂšcle.

Les Huaris furent de grands bĂątisseurs : ils implantĂšrent des citĂ©s dans plusieurs provinces, dĂ©veloppĂšrent un systĂšme de culture en terrasses pour augmenter la productivitĂ© de l’agriculture dans les rĂ©gions montagneuses et rĂ©alisĂšrent de nombreuses routes que les Incas intĂšgreront plus tard Ă  leur systĂšme de communication. On considĂšre souvent que les Incas, qui Ă©mergĂšrent un siĂšcle aprĂšs la disparition des Huaris, figurent parmi les hĂ©ritiers de cette civilisation et de celle de Tiwanaku.

La plus grande ville associĂ©e Ă  cette culture est Huari, situĂ©e Ă  11 km au nord-ouest de l'actuelle ville d'Ayacucho. C'Ă©tait le centre d'un empire qui avait Ă©tabli des centres architecturaux distinctifs dans plusieurs de ses provinces, telles que Cajamarquilla ou Piquillacta. C'est, avec l'Empire Inca, l'une des deux seules cultures considĂ©rĂ©es comme «impĂ©riales» Ă  apparaĂźtre dans l'hĂ©misphĂšre sud.

Chronologie

La culture huari dans la chronologie précolombienne

Manteño-GuancavilcaTiwanakuNazca (civilisation)IncaCivilisation de ParacasHuariKotoshChancay (culture)ChavĂ­n (culture)Civilisation de CaralCulture RecuayVirĂșCupisniqueChimĂșMoche (culture)Lambayeque (culture)VicĂșs (culture)Chachapoyas (peuple)Chibchas

Référence[2] :

Les différentes périodes de la culture huari

La culture Huari Ă©tait une culture politique et sociale d'État qui a Ă©mergĂ© vers 500-550 (bien qu'il y ait de nombreuses divergences sur les dates parmi les chercheurs). Dorothy Menzel a divisĂ© la culture Huari en six Ă©tapes[3].

Vase Huari.

Le stade 1A

Au stade 1A, surgit la capitale appelĂ©e Huari, qui a donnĂ© son nom Ă  cette culture. Dans cette pĂ©riode, une forte influence de la mythologie Tiwanaku peut ĂȘtre dĂ©duite des vases trouvĂ©s Ă  Qonchopata (Ayacucho), sur lesquels le thĂšme du Dieu Soleil de Tiwanaku est reprĂ©sentĂ© Ă  plusieurs reprises[3].

Il existe deux styles de poterie Huari représentatifs de cette période, appelés "qonchopata" et "chakipampa A". L'influence de Tiwanaku est également mise en évidence dans le temple semi-souterrain de la ville de Huari. Pendant cette période également, les enclaves de la cÎte d'Ica et de Moquegua se développent.

Le stade 1B

Ce stade est caractĂ©risĂ© par de grands changements dans la structure sociopolitique Huari. La ville de Huari se dĂ©veloppe en raison de la migration des habitants des zones rurales. Dans le domaine politique, l'État Huari se renforce et se dĂ©veloppe; les centres provinciaux de Honqo Pampa et Huilcahuain sont dĂ©veloppĂ©s dans la CallejĂłn de Huaylas; Viracochapampa et Marcahuamachuco prĂšs de Huamachuco Ă  La Libertad et Pikillacta Ă  Cuzco. Les preuves archĂ©ologiques confirment le positionnement des Huari sur la cĂŽte centrale et mĂ©ridionale et dans la vallĂ©e de Santa[3].

De mĂȘme, des sites tels que Huarihuilca (es), Jincamoco et Waywaka sont fondĂ©s Ă  cette Ă©poque, et tous Ă©taient interconnectĂ©s par des rĂ©seaux routiers. Les sites au nord de Huari montrent l'adaptation des styles architecturaux des Huaris aux styles locaux, modifiant certains concepts et en assimilant d'autres.

En poterie, les styles appelés "Robles moqo", "Chakipampa B" et "Pacheco" se distinguent, ce dernier étant associé à un site archéologique important dans la région de Nazca[3].

Stades 2A et 2B

Au cours des phases 2A et 2B, il existe des preuves d'une restructuration politique et d'une derniÚre expansion, ainsi que d'une plus grande centralisation du pouvoir dans la ville de Huari. Elle atteint alors son extension maximale et son indice démographique le plus élevé, avec création de nouvelles villes périphériques telles que Jargampata et Azångaro à San Miguel et Huanta respectivement.

Les styles de poterie prédominants pendant la période 2A étaient «viñaque», «atarque» et «pachacamac». Les sites cÎtiers de Socos (dans la vallée de la riviÚre Chillón) et de Conoche (à Toparå) apparaissent également.

À l'Ă©poque 2B, la culture Huari s'est Ă©tendue Ă  la ville de Cajamarca, consolidĂ©e dans les montagnes de La Libertad et de Moquegua, et s'est Ă©tendue Ă  Sicuani.

En ce qui concerne la religion, le site de Pachacamac gagne en prestige pendant la période 2A, et par la période 2B il étend son influence stylistique vers la région d'Ica et Huancayo[3].

Stades 3 et 4

Ce sont les étapes du déclin de la culture Huari. Au stade 3, le déclin de la ville de Huari commence; Cependant, le site de Pachacåmac conserve son prestige religieux, en plus de l'émergence d'un site à Huarmey influencé par l'architecture des Huaris.

Au stade 4, commence une pĂ©riode de dessĂšchement des montagnes, un changement climatique qui durerait longtemps et qui est peut-ĂȘtre la cause de l'effondrement de l'État pan-andin de Huari[3].

Histoire

La culture Huarpa

A Ayacucho existait la culture Huarpa (es) qui dĂ©veloppa d’importantes contacts Ă©conomiques avec la civilisation Nazca. Ainsi se produisit un notable dĂ©veloppement de la production artisanale dans cette citĂ©.

Vase Huari.

Les huarpas ont quitté leurs villages pour se concentrer dans la ville de Huari et dans d'autres villes voisines. Ces colons avaient une longue tradition militaire en raison des luttes constantes pour les ressources dans les montagnes. Ce sont ces conditions difficiles qui provoquÚrent cette concentration, entre les années 560 et 600 dans ce qui deviendra la cité de Huari.

Influence de Tiwanaku

On observe ensuite le dĂ©veloppement d’une cĂ©ramique cĂ©rĂ©monielle connue sous le nom de Robles Moqo s’étendant sur une aire plus grande, comprenant les rĂ©gions d’Ayacucho, Ica, Nazca, la vallĂ©e du Santa et par delĂ  la montagne jusqu’au CallejĂłn de Huaylas. Cette premiĂšre expansion consacre la premiĂšre phase de l’emprise de la culture Tiwanaku-Huari. Dans cette civilisation Ă©tait produite une cĂ©ramique polychrome trĂšs Ă©laborĂ©e, des tissus polychromes, de petites sculptures en turquoise, des bijoux et diverses Ɠuvres d’art et d’artisanat.

La culture Tiwanaku se dĂ©veloppa sur les hauts plateaux entre 550 et 900[4] : son influence sur les Huari est notable dans le domaine religieux et les rites funĂ©raires. Sur certaines cĂ©ramiques, apparaĂźt la reprĂ©sentation de divinitĂ©s aux traits anthropomorphes et zoomorphes, similaires Ă  ceux de Viracocha (« dieu des bĂątons ») de la culture Tiwanaku. La prĂ©sence de la culture Tiwanaku ou Tiahuanaco Ă  Ayacucho est aussi attestĂ©e par la reprĂ©sentation d’une divinitĂ© gravĂ©e sur la « Porte du Soleil » situĂ©e au sommet de la pyramide d'Akapana dans l'enclos de Kalasasaya (en Bolivie). Cette image, tout comme les « anges » qui l’accompagnent, est dessinĂ©e sur de grandes urnes d’Ayacucho, que l’on connait sous le nom de style conchopata, car ce style est issu de cette localitĂ©.

Conchopata (en) (ou Qunchupata) n’était pas une grande citĂ© mais son influence s’étendait sur une aire considĂ©rable, avec une population dispersĂ©e. Conchopata se situe aujourd'hui prĂšs de l'aĂ©roport d’Ayacucho. Cette citĂ© fut la capitale d’une civilisation complexe dont l’aire d’influence s’étendait de Cajamarca et Lambayeque (au nord) Ă  Moquegua et Cuzco (au sud). Conchopata couvrait pratiquement 120 ha pour la partie la plus dense, oĂč vĂ©curent quelques milliers de familles. La citĂ© Ă©tait bĂątie en pierre, avec de hauts remparts de pierre et d'adobe, tout comme les terrasses et plateformes.

Expansion Huari

Parmi les trois grandes Ă©poques des Huari, la seconde (du VIIe au Xe siĂšcle) est celle de l’apogĂ©e. Elle est dĂ©finie par le style de cĂ©ramique appelĂ© Huari, qui comporte des variantes rĂ©gionales : Viñaque, Atarco, Pachacamac, Qosqopo et d'autres.

Archer Huari.

Il s’agit de l’époque de l’expansion maximale de cette civilisation, qui atteint Lambayeque et Cajamarca (au nord), et Moquegua et Cuzco (au Sud) tandis que Tiwanaku s’étendait de Cuzco au Chili et Ă  l’est de la Bolivie.

Les Huaris ont combattu et conquis les villes voisines grùce à une armée dont les armes principales étaient des haches de pierre, des clubs de métal, des arcs et des flÚches.

Les Huari introduisent une nouvelle conception de la vie urbaine, en crĂ©ant le modĂšle d’un grand centre urbain ceint de remparts. Les citĂ©s Huari les plus connues (parce que les plus fouillĂ©es) sont Pikillacta (prĂšs de Cuzco) et Viracochapampa (prĂšs de Huamachuco, dans la rĂ©gion de La Libertad). Ces citĂ©s se sont dĂ©veloppĂ©es aux limites de l’emprise Huari.

La citĂ© de Huari basa principalement son Ă©conomie sur les Ă©changes avec les autres citĂ©s partageant la mĂȘme culture. Mais durant la troisiĂšme Ă©poque, ces Ă©changes diminuĂšrent entraĂźnant le dĂ©clin politique et Ă©conomique des Huaris et finalement l’abandon de la citĂ© et la perte du contrĂŽle sur son ancienne aire d’influence.

AprĂšs le XIe siĂšcle, les peuples de ce que l’historiographie europĂ©enne grand public a appelĂ© « l’empire Huari » poursuivent leur dĂ©veloppement chacun de leur cĂŽtĂ©. Ayacucho dĂ©cline en abandonnant le modĂšle de vie urbaine pour revenir Ă  une structure de population rurale villageoise, similaire aux phases primitives des Huarpa[2].

Au dĂ©but, les Huari avaient Ă©largi leur territoire pour inclure l'ancien centre d'oracle de Pachacamac, bien qu'il semble ĂȘtre restĂ© largement autonome. Plus tard, les Huari sont devenus dominants dans une grande partie du territoire des cultures moche antĂ©rieures et plus tard ChimĂș. On pense que cette expansion a Ă©tĂ© motivĂ©e par la conversion religieuse, la diffusion des connaissances agricoles (en particulier l'agriculture en terrasse) et la conquĂȘte militaire. Le militarisme et la menace violente associĂ©e qui l'accompagne ont toujours jouĂ© un rĂŽle dans l'expansion et le maintien des anciens empires, celui de Huari ne faisant pas exception. Les preuves de la violence prĂ©sente dans la culture Huari sont les plus visibles dans la ville de Conchopata[5].

Le déclin

La troisiÚme époque est celle du déclin et de la décomposition politique économique des Huaris, avec l'abandon de la ville et la perte de leur contrÎle sur les anciennes colonies.

À la suite de plusieurs siĂšcles de sĂ©cheresse, la culture Huari aurait commencĂ© Ă  pĂ©ricliter vers 800 . Les archĂ©ologues ont dĂ©terminĂ© que la ville de Huari a Ă©tĂ© considĂ©rablement dĂ©peuplĂ©e en l'an 1000, bien qu'elle ait continuĂ© Ă  ĂȘtre occupĂ©e par un petit nombre de groupes de descendants. Les bĂątiments de Huari et d'autres centres gouvernementaux avaient des portes qui ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment bloquĂ©es (comme Ă  Pikillacta), comme si les Huari avaient l'intention de revenir, un jour lorsque les pluies seraint revenues[6].

Au moment oĂč cela se produisit, cependant, les Huari avaient disparu de l'histoire. Dans l'intervalle, la diminution des habitants des villes de Huari a fait cesser toutes les grandes constructions. Les preuves archĂ©ologiques montrent des niveaux significatifs de violence interpersonnelle, suggĂ©rant que la guerre et les raids se sont multipliĂ©s parmi les groupes rivaux Ă  la suite de l'effondrement de la structure de l'État de Huari[7] Avec l'effondrement des Huari, la « pĂ©riode intermĂ©diaire tardive » commence.

Vase Huari.

AprÚs le XIe siÚcle, les peuples soumis à l'Empire Huari ont repris leur chemin de développement indépendant, et Ayacucho est entré dans une phase de sous-développement avec l'abandon du modÚle de vie urbaine et le retour à une petite population de village rural, similaire aux premiÚres phases de Huarpa .

Les diffĂ©rentes rĂ©gions de l'empire sont devenues indĂ©pendantes du pouvoir de la capitale et finalement il a Ă©tĂ© abandonnĂ© et a fini par ĂȘtre supplantĂ©. AprĂšs la disparition du pouvoir impĂ©rial, les grandes villes ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es et dans de nombreuses rĂ©gions on est revenu Ă  une vie basĂ©e sur des villages. D'autres rĂ©gions se sont toutefois lancĂ©es dans une nouvelle expansion, fondant ainsi les royaumes et seigneuries de la fin de la pĂ©riode intermĂ©diaire. comme les Lambayeque, ChimĂș, Cajamarca, Chancay, Chincha ou les prĂ©curseurs des Incas.

Cependant, les affrontements entre ces groupes n'ont pas pris fin et les tentatives de conquĂȘte ses sont poursuivies jusqu'Ă  la fin de l'empire inca.

Présence Huari sur la cÎte

La cĂŽte des rĂ©gions actuelles d'Ica et d'Arequipa montre des contacts avec les cultures des montagnes contiguĂ«s depuis des temps antĂ©rieurs aux Huaris. À l'apogĂ©e des Huaris, leur prĂ©sence dans cette zone est indĂ©niable, bien que les preuves montrent qu'aprĂšs leur dĂ©clin, les sociĂ©tĂ©s de cette rĂ©gion ont changĂ© leurs schĂ©mas culturels et rĂ©orientĂ© leurs contacts vers d'autres centres cĂŽtiers. Dans ce domaine, le style de poterie "Atarco" apparaĂźt, avec une grande influence de Tiwanaku et c'est l'un des styles caractĂ©ristiques de la pĂ©riode Huari "2A"[3].

Mais bien que la prĂ©sence Huari ne soit pas discutĂ©e sur la cĂŽte sud, le problĂšme se pose en essayant de relier la culture Huari aux sociĂ©tĂ©s de la cĂŽte centrale et nord, correspondant aux dĂ©partements de Lima, Áncash, La Libertad et Lambayeque. En cela, il y a des dĂ©saccords parmi ceux qui enquĂȘtent sur ces zones, bien qu'entre les annĂ©es 90 et le dĂ©but de la premiĂšre dĂ©cennie du XXIe siĂšcle, de nouvelles preuves de l'incursion des Huari aient Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur la cĂŽte de l'actuelle rĂ©gion de Lima.

Sur la cÎte centrale de l'actuel Pérou, ce sont la culture de Lima et sur la cÎte nord la culture Moche qui ont prospéré. Des artéfacts des périodes Huari 1B, 2A et 2B ont mis en évidence des changements qui prouveraient une interférence Huari malgré l'absence dans ces zones de centres urbains ayant les caractéristiques architecturales Huari.

Sur la cĂŽte nord, les styles de poterie Huari classiques sont absents, bien que des cĂ©ramiques Huari aient Ă©tĂ© trouvĂ©es dans les tombes Moche, mais sous forme d'offrandes. L'archĂ©ologue pĂ©ruvien Kauffmann Doig soutient que la prĂ©sence des Huaris dans le territoire des Mochica a accĂ©lĂ©rĂ© le processus de dĂ©clin de ces derniers alors que les Mochicas Ă©taient dĂ©jĂ  dans un processus de dĂ©clin. Cela serait attestĂ© par les cĂ©ramiques Moche correspondant Ă  cette pĂ©riode, qui ont cessĂ© d'ĂȘtre bicolores et ont adoptĂ© des motifs Huari rouge-noir-blanc. De plus, le visage du dieu de l'eau Moche prit des caractĂ©ristiques tiahuanacoĂŻdes apportĂ©es au nord par les Huari. Et s'il est vrai que des centres administratifs n'ont pas Ă©tĂ© construits, ils pouvaient bien ĂȘtre administrĂ©s depuis le centre provincial de Wiracochapampa dans la province de SĂĄnchez CarriĂłn dans les montagnes de La Libertad[8].

Bien que l'architecture Huari n'ait pas prévalu dans le territoire Moche, il est prouvé que pendant la période V de Moche (période qui coïncide avec l'expansion Huari), les modÚles architecturaux des Moches ont changé, comme en témoignent les vestiges archéologiques de Pampa Grande et de Galindo.

Dans le cas de la région de Lambayeque, en plus de l'influence Moche et Huari, la culture Cajamarca et d'autres formes locales convergent, mais il y a des preuves de la présence Huari jusqu'en 850. C'est-à-dire à peu prÚs, lorsque la culture dite Lambayeque s'est épanouie dans cette région, que l'archéologue japonais Izumi Shimada (en) appelait "Sicån". Cette culture fonde sa religion sur un dieu appelé "Naylamp", qui ne montre aucune caractéristique ou influence de Tiwanaku.

Plus au sud, Ă  Pachacamac, son oracle prend de l'importance pendant la pĂ©riode Huari 2. Selon l'anthropologiste amĂ©ricain John Howland Rowe, PachacĂĄmac aurait pu naĂźtre en tant que colonie entretenant des liens avec Huari. Cependant, l'architecture Huari classique n'a pas Ă©tĂ© trouvĂ©e Ă  Pachacamac. Selon certains auteurs, PachacĂĄmac prend son indĂ©pendance de Huari, bien que d'autres associent la prĂ©sence Huari Ă  la reprĂ©sentation d'un ĂȘtre mythologique appelĂ© "Le griffon PachacĂĄmac" avec des caractĂ©ristiques ornithomorphes (des oiseaux). Selon certains chercheurs, les origines de ce personnage mythique se trouvent Ă  Conchopata, d'autres auteurs argumentent ses liens iconographiques avec Tiwanaku. AprĂšs le dĂ©clin de Huari, l'oracle de Pachacamac continue de prĂ©valoir jusqu'Ă  l'Ă©poque des Incas, dont les vestiges archĂ©ologiques les plus Ă©vidents subsistent sur le site[3].

Un autre cas d'incursion pourrait ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par le site de Cajamarquilla, qui montre des preuves d'occupation antĂ©rieure, dont certains auteurs affirment qu'il a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© avant les Huaris et rĂ©utilisĂ© par eux, d'autres auteurs nient cette incursion Huari Ă  Cajamarquilla[3].

En août 2008, un paquet funéraire Huari a été retrouvé dans la huaca Pucllana se situe dans une zone résidentielle, à Miraflores, Lima. Nommé «La Dame au masque», il démontrerait que les Huari ont conquis la culture de Lima dans ses années de décadence.

Incursion Huari dans la jungle

L'intĂ©rĂȘt des Huari pour la jungle est liĂ© Ă  la consommation et Ă  la production de la feuille de coca. Il y a des preuves de l'entrĂ©e de la culture Huari dans le bassin de la riviĂšre ApurĂ­mac. Cette incursion a eu lieu pour la gestion des zones de culture de coca, ces cultures ont Ă©tĂ© gĂ©rĂ©es Ă  partir des sites de "Vista Alegre" et "Palestina", tous deux Ă©tudiĂ©s par S. Raymond.

«Vista Alegre» et «Palestina» Ă©taient deux centres construits selon des modĂšles architecturaux Huari classiques, qui avaient une superficie comprise entre 15 et 30 ha et qui Ă  leur tour articulaient d'autres centres administratifs plus petits dans le bassin de la riviĂšre Apurimac. Ces deux centres sont Ă  20 km l'un de l'autre; "Vista Alegre" sur la rive gauche en aval et "Palestina" sur la rive opposĂ©e. Les vestiges archĂ©ologiques ne sont pas bien conservĂ©s mais les cĂ©ramiques trouvĂ©es sont similaires Ă  celles trouvĂ©es Ă  Jargampata et Huari. D'autre part, ses constructions quadrangulaires et ses bĂątiments orthogonaux sont des classiques de l'architecture Huari.

La colonisation de la jungle par les Huari était une tùche coûteuse car c'est un territoire d'accÚs difficile, qui montre une administration efficace et un pouvoir trÚs centralisé.

En plus de la feuille de coca, on pense également que les Huaris pourraient avoir été intéressés par la culture du coton, des plumes et des oiseaux exotiques, des singes, des plantes hallucinogÚnes et des tapirs. Ceci est déduit parce que ces éléments étaient associés à l'art et à la culture dans la ville de Huari[3].

Gouvernement

On sait peu de choses sur les détails de la structure administrative de Huari, car ils ne semblent pas utiliser une forme d'enregistrement écrit. Au lieu de cela, ils ont utilisé un outil remarquable appelé quipu. Bien qu'il soit surtout connu pour son utilisation dans la comptabilité inca, de nombreux chercheurs pensent que son utilisation la plus ancienne comme outil d'enregistrement s'est produite à Huari[9].

Les archéologues, cependant, s'appuient toujours sur une architecture administrative homogÚne et des preuves d'une stratification sociale significative pour aider à mieux comprendre la hiérarchie sociopolitique complexe de Huari.

La découverte au début de 2013 d'une tombe royale intacte, El Castillo de Huarmey, offre un nouvel aperçu de l'influence sociale et politique des Huari pendant cette période. La variété et l'étendue des objets funéraires accompagnant les trois femmes royales indiquent une culture avec une richesse matérielle importante et le pouvoir de dominer une partie importante de la cÎte nord du Pérou pendant de nombreuses décennies[10].

Un autre exemple d'inhumation aidant Ă  Ă©tablir une stratification sociale est dans la ville de Conchopata oĂč les restes de plus de 200 individus ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Cette ville est situĂ©e Ă  environ 10 km de la capitale. Avant ses fouilles, on croyait que la ville Ă©tait celle des potiers, mais les sĂ©pultures Ă©tudiĂ©es ont plutĂŽt montrĂ© qu'il y avait des serviteurs, des bourgeois, des Ă©lites et mĂȘme peut-ĂȘtre des rois ou des gouverneurs mineurs occupant la ville[11]. Des investigations plus poussĂ©es sur une sĂ©lection alĂ©atoire des inhumations sur le site ont montrĂ© que 26 % des crĂąnes des mĂąles et des femelles adultes Ă©tudiĂ©s avaient au moins une plaie postĂ©rieure, tandis que seules les femelles avaient subi des plaies antĂ©rieures[5]. Les diffĂ©rents niveaux de violence basĂ©s sur le sexe tĂ©moignent d'un certain type de hiĂ©rarchie systĂ©matique.

Économie et politique

La sociĂ©tĂ© Huari n'avait ni monnaie, ni marchĂ©. L'État monopolisait l'approvisionnement, la production et la distribution des principales ressources. En outre, les Huari utilisaient divers modes de production, de taxation et d'Ă©change, le contrĂŽle de l'Ă©conomie Ă©tait rĂ©alisĂ© grĂące Ă  la crĂ©ation de centres administratifs provinciaux.

La gestion politique était différente sur l'ensemble du territoire national et international, en tenant compte du fait que les Huaris coexistaient avec une autre entité politique et religieuse complexe celle que Tiawanaku, au sud.

Huari a mis en Ɠuvre un systĂšme d'attribution des emplois. On pense qu'il a donnĂ© naissance Ă  la mita. Il rĂ©clamait des impĂŽts sur le travail (jours de travail pour l'État), oĂč les heures et le travail Ă  effectuer Ă©taient rĂ©partis, et il les payait avec la nourriture et le logement. Cette forme d'organisation du travail a ensuite Ă©tĂ© adoptĂ©e par les Incas[12].

La ville de Huari fonde principalement son économie sur l'exploitation impériale, c'est-à-dire sur l'exploitation des colonies qu'elle conquit par la guerre, tant les tributs des colonies que d'autres facteurs de domination, ont permis le maintien de cette grande ville.

Arts

Architecture

Au cours de sa pĂ©riode d'expansion, l'État de Huari a Ă©tabli des centres administratifs Ă  l'architecture distincte dans plusieurs de ses provinces, mais ils n'avaient souvent pas de planification formelle comme beaucoup d'autres villes andines. Ces centres sont clairement diffĂ©rents de l'architecture de Tiwanaku, que certains Ă©rudits comme John W. Janusek (1963-2019) pensent avoir Ă©tĂ© un État plus fĂ©dĂ©ralisĂ©.

L'architecture Huari Ă©tait le plus souvent faite de pierres des champs enduites de plĂątre blanc. Les complexes Ă©taient gĂ©nĂ©ralement de grandes enceintes rectangulaires sans fenĂȘtres, juste quelques entrĂ©es, et les sites n'avaient pas de place centrale pour que les gens se rassemblent pour des rituels ou des cĂ©rĂ©monies. Ceci est en contraste presque direct avec Tiwanaku oĂč il y avait un plan architectural plus ouvert qui pouvait facilement accueillir plusieurs personnes Ă  la fois. Une forme d'architecture propre Ă  Huari Ă©tait l'utilisation de structures en forme de D. Ces structures Ă©taient couramment utilisĂ©es pour les temples et Ă©taient relativement petites avec seulement 10 m de large[13].

Utilisant des centres administratifs comme des temples, les Huari ont grandement influencé la campagne environnante. Le long du réseau routier inca, plusieurs sites provinciaux de Huari ont été trouvés, suggérant que les Huari utilisaient un réseau routier similaire. Ils ont également créé de nouveaux champs avec la technologie des champs en terrasses, dont les Incas se sont également inspirés[14].

Tissage

Les Huari sont particuliĂšrement connus pour leurs textiles, bien conservĂ©s dans les sĂ©pultures du dĂ©sert. La standardisation des motifs textiles sert de preuve artistique du contrĂŽle de l'État sur la production artistique d'Ă©lite dans l'État de Huari[15]. Les textiles qui ont survĂ©cu comprennent des tapisseries, des chapeaux et des tuniques pour les hauts fonctionnaires. Il y a entre 9 000 et 14 000 m de fil dans chaque tunique, et elles comportent souvent des versions trĂšs abstraites de motifs artistiques typiques des Andes, tels que le Dieu du bĂąton. Il est possible que ces dessins abstraits aient servi Ă  un code mystĂ©rieux ou Ă©sotĂ©rique pour distinguer le porteur des sujets Ă©trangers non initiĂ©s et que les distorsions gĂ©omĂ©triques aient fait paraĂźtre la poitrine du porteur plus large pour reflĂ©ter leur rang Ă©levĂ©[15].

  • ƒuvres en tissu de l'art Huari.
  • Sac pour feuilles de coca.
    Sac pour feuilles de coca.
  • Chapeau Huari Ă  quatre pointes.
    Chapeau Huari Ă  quatre pointes.
  • Bandeau.
    Bandeau.
  • Chapeau Huari Ă  quatre pointes.
    Chapeau Huari Ă  quatre pointes.

CĂ©ramiques

Les Huari ont également produit des objets de métal et des céramiques hautement sophistiquées, avec des conceptions similaires aux textiles.

Conchopata semble avoir Ă©tĂ© le centre de la cĂ©ramique de la culture Huari Ă©tant donnĂ© les grandes quantitĂ©s d'outils de poterie, de salles de cuisson, de fours Ă  fosse, de tessons de poterie et de moules en cĂ©ramique. Dans l'un des temples en forme de D Ă  Conchopata, il y avait de grands rĂ©cipients Ă  chicha brisĂ©s sur le sol et des tĂȘtes humaines placĂ©es comme offrandes en tant que sacrifice humain[15] - [13].

Monolithes et pétroglyphes

Les monolithes Huaris ont une influence Tiwanaku, mais leurs personnages ne montrent pas les positions sévÚres qui caractérisent les monolithes de la civilisation Collao. Contrairement aux monolithes de Tiwanaku, ils ne portent ni sceptres ni armes, et ils sont également robustes. La similitude avec Tiwanaku est la présence de larmes aux coins des yeux (également présentes dans les monolithes de Ponce et Bennett).

Les monolithes Huaris reposent sur un piĂ©destal et ont Ă©tĂ© conservĂ©s dans une ancienne hacienda Ă  Huacaurara jusqu'Ă  leur transfert dans la ville d'Ayacucho, oĂč ils sont aujourd'hui conservĂ©s[8].

  • Monolithes et pĂ©troglyphes Huari.

MĂ©tallurgie Huari

Il y a des traces de travail métallurgique Huari dans l'or, le cuivre et le bronze, utilisant les techniques de coulée, forgeage, laminage, martelage et gaufrage.

Certains auteurs soutiennent que les travaux mĂ©tallurgiques Ă  Huari avaient des antĂ©cĂ©dents Tiwanaku, en termes de techniques utilisĂ©es; D'autres soutiennent que la mĂ©tallurgie de Huari a ses origines Ă  Waywaka, un site archĂ©ologique situĂ© Ă  Andahuaylas et Ă©tudiĂ© par Grossman, oĂč des piĂšces de mĂ©tal d'une grande antiquitĂ© ont Ă©tĂ© trouvĂ©es.

Les métaux les plus couramment utilisés étaient l'argent et le cuivre, bien que les artefacts en or Huari survivent également. Les objets métalliques les plus courants étaient les bols, les bijoux, les masques de momie, les épingles de manteau (tupus) et les figurines en feuille qui montrent comment les tuniques étaient portées[15]. Les céramiques étaient généralement polychromes et représentaient fréquemment des aliments et des animaux.

Certaines des Ɠuvres mĂ©tallurgiques les plus complexes de la culture Huari ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sur le site de Conchopata par Denise Pozzi-Escot[16] et analysĂ© par RĂ­os. Il s'agirait d'un atelier mĂ©tallurgique dĂ©diĂ© au travail de l'or et du cuivre, dont le produit principal Ă©tait le "tupus" ou "moles", la quantitĂ© de ces "tupus" est abondante dans le site de Conchopata, mais ces tupus de caractĂ©ristiques similaires ont Ă©tĂ© trouvĂ©s aussi Ă  Huamachuco, Jargampata et AzĂĄngaro, c'est pourquoi on pense que Conchopata Ă©tait un centre de production Ă  grande Ă©chelle pour ces artĂ©facts.

La cité de Huari

Aux cĂŽtĂ©s de Tiwanaku, la ville de Huari fut le centre du premier « empire » des Andes, avant l’avĂšnement des Incas. Compte tenu du mode dĂ©centralisĂ© de fonctionnement de cette aire d’influence, le terme d’« emprise » conviendrait mieux que celui d’« empire », qui suppose une administration trĂšs centralisĂ©e comme celle des Incas, et une uniformisation du territoire[17].

Huari, l'ancienne capitale homonyme, est situĂ©e Ă  11 km au nord-est de la ville moderne d'Ayacucho (13° 03â€Č 37″ S, 74° 11â€Č 57″ O). C'Ă©tait le centre d'une civilisation qui couvrait une grande partie des hautes terres et de la cĂŽte du PĂ©rou moderne. Les vestiges les mieux conservĂ©s, Ă  cĂŽtĂ© des ruines de Huari, sont les ruines du nord de Huari rĂ©cemment dĂ©couvertes prĂšs de la ville de Chiclayo et Cerro BaĂșl Ă  Moquegua et le site Huari de Pikillacta au sud-est de Cuzco.

Le centre urbain de Huari avait une Ă©tendue de prĂšs de 2 000 ha. À l’apogĂ©e de cette civilisation, on suppose que certains Ă©difices ont pu compter six niveaux. La plupart des constructions Ă©taient recouvertes de plĂątre blanc, avec des motifs dĂ©coratifs polychromes. La citĂ© a pu dĂ©passer 50 000 habitants Ă  son apogĂ©e, avant de decroĂźtre substantiellement vers l’an . Les raisons et le processus de ce dĂ©clin ne sont actuellement pas connues : climatiques (sĂ©cheresse) ou politiques, la question reste ouverte.

Au départ, simple centre administratif avec des fonctions politiques et religieuses, la ville a pris de l'importance en tant que siÚge du pouvoir politique au fur et à mesure que sa population augmentait.

Compte tenu de la faible productivité des terres, d'importants travaux de canalisation et de drainage ont été réalisés et, surtout, des terrasses agricoles ont été créées qui ont considérablement élargi la surface de terres arables. Ces plates-formes, construites sur les pentes des collines, sont généralement situées à proximité des complexes urbains principaux et secondaires, afin de satisfaire leurs besoins alimentaires de la population.

Les différents secteurs de la cité Huari

Plusieurs allĂ©es avec des temples, des cours cachĂ©es, des tombes et des bĂątiments rĂ©sidentiels Ă  plusieurs Ă©tages forment actuellement le complexe archĂ©ologique de Huari. Les chercheurs qui commencent Ă  Ă©tudier le site ont divisĂ© la zone centrale de la citĂ© (qui s’étend sur 18 km2) en treize secteurs. La majeure partie des constructions Huari reste Ă  fouiller[2].

Vegachayoq Moqo, l'une des zones cérémonielles les plus importantes du complexe archéologique de Huari.
  • Vegachayuq Mogo : C'est l'une des zones cĂ©rĂ©monielles les plus importantes de Huari. La dĂ©couverte d'une architecture particuliĂšre, inĂ©dite dans la rĂ©gion Ă  la mi-mars 2015, suggĂšre une probable capitale de la culture Huarpa[18].
  • Monqachayoc : Dans ce secteur se trouvent les galeries souterraines avec des plafonds formĂ©s par de gros blocs de pierre d'une seule piĂšce et des murs recouverts de dalles allongĂ©es comme du placage, en plus de certains tubes taillĂ©s dans des pierres qui sont soupçonnĂ©s avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s pour transporter de l'eau vers la ville. L'endroit Ă©tait utilisĂ© Ă  des fins funĂ©raires car il a des mausolĂ©es, des galeries souterraines, une cour en contrebas et des tombes. La dĂ©couverte principale dans ce secteur est un mausolĂ©e construit avec des pierres finement sculptĂ©es qui constituent des compartiments orientĂ©s vers un espace central Ă  une profondeur de 8 mĂštres au sein d'une structure architecturale en forme de «D». Malheureusement, aucune des tombes dĂ©couvertes jusqu'Ă  prĂ©sent n'a Ă©tĂ© retrouvĂ©e intacte[19].
  • Capillapata : Ce secteur est formĂ© par de grands murs doubles mesurant entre 8 et 12 m de haut. Sur ses 400 m de long, le mur s’affine Ă  mesure qu’il prend de la hauteur. La base a une Ă©paisseur de m tandis qu’au sommet il ne mesure plus qu’entre 0,8 et 1,2 m. Ces murs forment de grandes enceintes ou canchones.
  • Turquesayoc : Ce secteur tient son nom de la prĂ©sence de restes de turquoises issues de perles de collier ou de petites sculptures. La concentration de ce matĂ©riau est telle que l’on pense que les ateliers dĂ©diĂ©s Ă  son façonnage se situaient dans ce secteur.
  • La maison de Blas : Sur l’ensemble de cette aire, on trouve de nombreux restes d’outils lithiques, tels que des pointes de projectiles, des poinçons et des silex taillĂ©s. Les matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es Ă©tait l’obsidienne, le silex et l'os du bassin de cuy (du quechua Quwi, cobaye).
  • CanterĂłn : On suppose qu’une carriĂšre se trouvait dans ce secteur.
  • Ushpa Qoto : Il s’agit d’un ensemble d’édifices divers situĂ©s prĂšs d’une place. Trois grandes murailles ont Ă©tĂ© construites en parallĂšle. Les structures sont semi-circulaires et on trouve des souterrains.
  • Robles Moqo : Cette zone possĂšde des tessons de cĂ©ramique et des artefacts lithiques fragmentĂ©s. Ce style caractĂ©ristique de la cĂ©ramique Huari prend le nom de Robles Moqo, car il a Ă©tĂ© isolĂ© en tenant compte des fragments trouvĂ©s dans ce secteur par un guide local nommĂ© Robles.
  • Campanayoq : Il s’agit d’enceintes circulaires et trapĂ©zoĂŻdales en mauvais Ă©tat, totalement dĂ©molies, seules les fondations peuvent ĂȘtre identifiĂ©es.
  • Trankaqasa : Seize pĂ©troglyphes sont gravĂ©s dans la pierre. Des sillons ont Ă©tĂ© creusĂ©s sur des surfaces planes puis ont Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement polis. Il s’agit de lignes concentriques, volutes, serpents, cercles et autres figures gĂ©omĂ©triques.
  • Ushpa : Dans cet endroit, des figures humaines moulĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes qui rĂ©vĂ©leraient des domaines spĂ©cifiques de services, d'ateliers et d'entrepĂŽts.
  • GĂĄlvezchayoq : Cette cavitĂ© de 11 m de diamĂštre et 10 m de profondeur a Ă©tĂ© creusĂ©e intentionnellement. À l’intĂ©rieur, un tunnel soigneusement creusĂ© est orientĂ© vers le nord et un second vers le sud.
  • Churucana : Des murs similaires Ă  ceux de Capillapata forment des enceintes trapĂ©zoĂŻdales et rectangulaires.

Découvertes récentes

En août 2008, quelques tombes et momies Huari ont été trouvées à la Huaca Pucllana à Lima, démontrant ainsi que les Huaris avaient aussi essaimé de ce cÎté.

ChĂąteau de Huarmey

En septembre 2012, les archĂ©ologues ont procĂ©dĂ© Ă  l'excavation des gravats restants au sommet de la pyramide Ă  degrĂ©s. Lors du nettoyage des puits des huaqueros, ils ont remarquĂ© qu'une couche de gravats (petites pierres) d'environ 100 cm d'Ă©paisseur s'Ă©tendait au fond. Cette couche a Ă©tĂ© enlevĂ©e, dont le poids total Ă©tait d'environ 33 tonnes. En dessous, ils ont trouvĂ© six squelettes humains qui seraient des offrandes humaines, mais le moment culminant a Ă©tĂ© lorsque la chambre funĂ©raire avec un riche trousseau est apparue, la premiĂšre de la culture Huari retrouvĂ©e intacte. Cette chambre funĂ©raire mesure 4,5 m de long, 3,5 de large et 1,5 de profondeur et contient 57 paquets d'os en position assise. Sur le cĂŽtĂ© nord de la mĂȘme salle, trois petites tombes ont Ă©tĂ© trouvĂ©es qui correspondraient Ă  des femmes de la noblesse Huari. Tous avaient des bijoux qui montraient leur statut social, mais celui du centre semblait ĂȘtre plus important que les autres. Ce seraient probablement les principales Ă©pouses. Les autres ossements, au nombre de 57, seraient ceux d'autres nobles dames, peut-ĂȘtre des Ă©pouses secondaires ou des membres de la cour, enterrĂ©s ensemble[20].

Plaque Huari en forme de condor.

Divers objets ont également été trouvés associés, tels que des cache-oreilles en or, argent et autres alliages métalliques, des contenants en céramique, des objets en pierre sculptée, des couteaux de cérémonie, un qero en pierre de Huamanga, des aiguilles, des boules colorées, entre autres, ce qui fait un total de 1200 objets en bon état, de style Huari incomparable. Toutes ces conclusions ont été publiées en juin 2013[20].

El Señor de Huari

En juin 2013, une Ă©quipe d'archĂ©ologues, dirigĂ©e par Milosz Giersz de l'universitĂ© de Varsovie en Pologne, annonce la dĂ©couverte d'une tombe royale intacte situĂ©e Ă  El Castillo de Huarmey (en) contenant les restes de 63 personnes dont 3 « reines » Huari. Autour d'elles les archĂ©ologues ont retrouvĂ© plus de 1 000 artefacts dont des bijoux sophistiquĂ©s en or et argent, des haches de bronze et des outils en or[21].

C'est une dĂ©couverte archĂ©ologique[22] annoncĂ©e en fĂ©vrier 2011[23]. En effet, Ă  EspĂ­ritu Pampa, district de Vilcabamba, province de La Convencion, dĂ©partement de Cuzco, un complexe funĂ©raire a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans la tombe principale, appartenant Ă  un dignitaire de l'Empire huari[24]. Un pectoral, un masque en argent, 223 perles du mĂȘme mĂ©tal, 17 piĂšces d'or et plus de 100 piĂšces de cĂ©ramique ont Ă©tĂ© trouvĂ©s.

La découverte de Señor Huari de Vilcabamba a été comparée en importance à celle du Señor de Sipån[25] - [26].

Notes et références

Références

  1. Toponyme quechua, donnant en espagnol : ciudad de las pulgas.
  2. (en) Simon Collier (dir.), The Cambridge Encyclopedia of Latin America and the Caribbean, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-41322-0, lire en ligne).
  3. (es) JuliĂĄn Santillana, Historia del PerĂș, vol. Culturas prehispĂĄnicas, Barcelona, Lexus, (ISBN 9972-625-35-4), « Los estados panandinos: Wari y Tiwanaku »
  4. (es) Jorge Silva Sifuentes (2000). «Origen de las civilizaciones andinas». Teodoro Hampe MartĂ­nez, ed. Historia del PerĂș. Culturas prehispĂĄnicas. Barcelona: Lexus.
  5. (en) Tung Tiffiny, « Trauma and Violence in the Wari Empire of the Peruvian Andes: Warfare, Raids, and Ritual Fights », American Journal of Physical Anthropology,‎ (lire en ligne)
  6. Kenneth R. Wright, Gordon Francis McEwan et Ruth M. Wright, Tipon: Water Engineering Masterpiece of the Inca Empire, ASCE, (ISBN 9780784408513, lire en ligne), p. 27
  7. (en) TA Tung, « Violence after Imperial Collapse: A Study of Cranial Trauma among Late Intermediate Period Burials from the Former Huari Capital, Ayacucho, Peru. », Ñawpa Pacha (journal),‎ .
  8. Federico Kauffmann Doig, Gran enciclopedia del PerĂș, vol. La Libertad, Barcelone, Lexus, (ISBN 9972-625-13-3), « Los liberteños ancestrales »
  9. Terence N. D'Altroy, The Incas, Blackwell Publishing, , 2e Ă©d. (ISBN 9781444331158, lire en ligne), p. 150
  10. « First Unlooted Royal Tomb of Its Kind Unearthed in Peru », (consulté le )
  11. William H. Isbell, « Mortuary Preferences: A Wari Culture Case Study from Middle Horizon Peru », Latin American Antiquity, vol. 15, no 1,‎ , p. 3–32 (DOI 10.2307/4141562, JSTOR 4141562, lire en ligne)
  12. Adams R., "Los Andes Centrales de AmĂ©rica del sur: Las civilizaciones tardĂ­as y los incas", en Las antiguas civilizaciones del nuevo mundo, CrĂ­tica, Barcelona, 1997, pp. 117 – 136.
  13. Jeffrey Quilter, The Ancient Central Andes, Routledge, (ISBN 9781317935247, lire en ligne), p. 206
  14. Gordon Francis McEwan, Pikillacta : The Wari Empire in Cuzco, Iowa City, University of the Iowa Press, , 3–4 (lire en ligne AccĂšs limitĂ©)
  15. Rebecca Stone-Miller, Art of the Andes: From ChavĂ­n to Inca, London, Thames & Hudson, (1re Ă©d. 1995), 144–152 (lire en ligne AccĂšs limitĂ©)
  16. (es) Pozzi-Escot B., Denise (1982): «Excavaciones en Qonchopata», artĂ­culo publicado en la revista Gaceta ArqueolĂłgica Andina I, n.Âș 4-5, pĂĄg. 9. Lima (PerĂș): INDEA, 1982. ConsultĂ© le 17/3/2016.
  17. Les termes « emprise » et « empire » proviennent tous deux du latin imperium.
  18. (es) « Importantes hallazgos en el complejo arqueológico Wari » (consulté le )
  19. (es) « Importantes hallazgos en el complejo arqueológico Wari » (consulté le )
  20. Wilfredo Sandoval Bayona, « Gran hallazgo wari en Huarmey 63 momias y 1200 objetos de oro y plata », El Comercio (PerĂș),‎ (lire en ligne [archive du ])
  21. (fr)Heather Pringle, « First Unlooted Royal Tomb of Its Kind Unearthed in Peru », National Geographic, (consulté le )
  22. «Descubrimiento de tumba de personaje wari en un territorio cusqueño que se ignoraba que era parte de la cultura wari», artículo en el diario El Comercio, del 25 de febrero de 2011.
  23. «Hallan un señor wari en la selva del Cusco», artículo en El Comercio, 24 de febrero de 2011.
  24. «Foto de piezas del Señor de Wari», artículo del 24 de febrero de 2011 en el diario El Comercio (Lima).
  25. «El Señor de Wari es comparado en importancia con el Señor de Sipån», artículo en El Comercio del 23 de febrero de 2011.
  26. (es) - Hallazgo de restos del Señor de Wari», artículo en Azteca Noticias del 23 de febrero de 2011. Ver foto de parte del complejo arqueológico.

Bibliographie

  • Giersz, Milosz; y Pardo, Cecilia (eds.) (2014): Castillo de Huarmey. El mausoleo imperial wari. Lima: MALI (Museo de Arte de Lima).
  • Lumbreras, Luis Guillermo (2011): El imperio wari. Lima (PerĂș): IFEA.
  • Collier, Simon et al. (Ed.), The Cambridge Encyclopedia of Latin America and the Caribbean, Cambridge University Press, , Second Ă©d. (ISBN 978-0-521-41322-0, lire en ligne Inscription nĂ©cessaire)
  • Wendell C. Bennett, Excavations at Huari, Ayacucho, Peru (1953).
  • Gordon F. McEwan, The Middle Horizon in the Valley of Cuzco, Peru: The Impact of the Huari Occupation of the Lucre Basin (1987).
  • William H. Isbell and Gordon F. McEwan, eds., Huari Administrative Structure: Prehistoric Monumental Architecture and State Government (1991).
  • Katharina J. Schreiber, Huari Imperialism in Middle Horizon Peru (1992).
  • Tung, Tiffiny (2012). Violence, Ritual, and the Huari Empire: A Social Bioarchaeology of Imperialism in the Ancient Andes. University Press of Florida.

Annexes

Autres sites provinciaux de la culture Huari

Centre administratif de Pikillaqta, construit par la culture Huari Ă  Cusco.

Voir aussi

Liens externes

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