Koutaïssi
Koutaïssi (en géorgien : ქუთაისი [kʰutʰɑisi]) est la troisième plus grande ville de Géorgie, centre administratif de la région Iméréthie. Elle est traversée par le Rioni. C'est une ville depuis 1811 mais avant cette date Koutaïssi était déjà importante et a été plusieurs fois capitale quand Tbilissi était occupée par les forces étrangères. Koutaïssi est aussi connue pour ses églises et autres édifices culturels.
Koutaïssi ქუთაისი | |
Héraldique |
Drapeau |
Koutaïssi vue des hauteurs. | |
Administration | |
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Pays | Géorgie |
Subdivision | Iméréthie |
Maire | Shota Murghulia |
Indicatif téléphonique | +995 331 |
Démographie | |
Population | 147 635 hab. (2014) |
Densité | 2 109 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 15′ nord, 42° 42′ est |
Altitude | 212,5 m |
Superficie | 7 000 ha = 70 km2 |
Histoire | |
Fondation | Antiquité |
Statut | Ville depuis Antiquité |
Ancien(s) nom(s) | Aéa Koutaïa Koutatissi |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.kutaisi.gov.ge |
Étymologie et symboles
Le nom de Koutaïssi dérive du mot géorgien ქვა (kva) signifiant « pierre », renvoyant à la rive droite pierreuse du Rioni.
Histoire
Antiquité
La ville de Koutaïssi aurait porté le nom d'Aléa. Les preuves archéologiques font remonter sa fondation à il y a plus de 3 500 ans, durant la même période que le début du développement de la civilisation colchide. Les auteurs grecs de l'Antiquité citent la ville comme la capitale d'un pays riche, la Colchide. C'est par ailleurs là qu'Apollonios de Rhodes fait venir ses Argonautes pour prendre la Toison d'or auprès du roi Éétès.
Toutefois, peu de choses sont connues sur l'antique Koutaïa en dehors des mythes grecs. En effet, durant cette période, Vani, située plus au sud, est bien plus renommée. Après la disparition de la Colchide à la suite des attaques répétitives de l'Ourartou, Koutaïa est remplacée comme centre religieux et culturel de la Géorgie occidentale par Poti, au bord de la mer Noire, et devient une simple petite ville. Intégrée au royaume d'Ibérie au IIIe siècle av. J.-C., Koutaïa est par la suite conquise par Pompée le Grand en -65.
Administrativement, la ville fait alors partie de la province romaine de Colchide. Mais sous le règne d'Hadrien (117-138), la région est laissée aux tribus géorgiennes locales, qui conservent toutefois un statut de vassalité spécial aussi bien envers Rome qu'envers l'Ibérie voisine. Bientôt, un royaume, la Lazique, se forme parmi ces tribus et la Géorgie occidentale sera unifiée par cet État. Koutaïa est alors intégrée à ce royaume mais avec le simple statut de ville.
Moyen Âge
La ville, désormais connue sous le nom de Koutatissi, continue à se dégrader au début du VIe siècle. Toutefois, en 541, les Perses, qui occupaient déjà la Géorgie orientale, s'avancent à l'ouest et commencent à annexer la Lazique, au détriment de Byzance. Bientôt, Koutatissi fut prise par les envahisseurs qui fortifièrent l'ancienne citadelle en 550. Le conflit se termine avec une victoire byzantine qui rend la Lazique à Constantinople, mais Koutatissi sort de sa sombre période pour se développer.
En 978, Koutaïssi devient la capitale du royaume unifié de Géorgie, jusqu'en 1122 (remplacée dans son rôle par Tbilissi).
Époque moderne
Du XVe siècle à 1810 la capitale du Royaume d'Iméréthie.
Depuis 1810
En 1810, le royaume d'Iméréthie est annexé par le tsar russe Alexandre Ier. Initialement intégrée dans l’Empire russe au gouvernement de Géorgie-Iméréthie Koutaïssi devient en 1846 la capitale du nouveau gouvernement de Koutaïssi qui existera jusqu’en 1918.
En 1850, le journaliste français Adolphe Joanne écrit à propos de la ville (Koutaïs) : « C'est un amas irrégulier, mais pittoresque, de maisons de bois et de claies recouvertes d'argile ; les rues et les places sont ornées d'arbres, et des jardins entourent une grande partie des habitations. La population de Koutaïs s'élève à deux mille habitants, sans compter la garnison : elle se compose d'Arméniens, de Juifs, de Géorgiens et de Russes : il s'y trouve aussi quelques Turcs et quelques Grecs. Les Arméniens s'adonnent presque tous au commerce ; ils vendent principalement des articles manufacturés européens, russes ou turcs. Les Juifs se livrent au brocantage, au commerce d'échange des productions de la terre. Les Géorgiens Iméréthiens exercent la profession de doukhani (cantiniers) ; ils vendent du vin, des fruits, des gâteaux, du fromage. Les Turcs sont tailleurs de pierre, maçons ou charpentiers. Les Grecs sont boulangers, pâtissiers : ils font non seulement le pain, mais des gâteaux de maïs qui sont assez bons frais ; des craquelins en forme d'anneaux, qu'ils vendent enfilés dans une ficelle ; des pâtes feuilletées, à la graisse de mouton ; de petits pâtés avec une farce de chair de mouton, etc. La population russe n'est composée que de soldats, d'officiers et de quelques employés civils. Les soldats ont une caserne et un hôpital »[1].
Avant l'indépendance de la Géorgie en 1991, suivi d'une récession économique, Koutaïssi était un centre industriel majeur. De nos jours de nombreux habitants doivent quitter la ville pour chercher du travail et vivre. Le petit commerce prévaut pour le reste de la population.
En 2012, le Parlement de Géorgie a été transféré de Tbilissi à Koutaïssi, mais la résidence du président et le siège de la Cour suprême du pays sont restés à Tbilissi, la capitale officielle. Le Parlement est revenu à Tbilissi en janvier 2019[2].
Population
Évolution démographique
Selon l'Office national des statistiques de Géorgie, la population de la ville était estimée à 170 200 personnes au , elle est estimée à 147 900 personnes au [3].
Transports
Terrestres
Koutaïssi est traversée par l'autoroute S1 qui commence à Tbilissi et se termine à Sénaki et est connectée par l'autoroute S1 à l'E60.
Des Microbus circulent dans toute la ville, ainsi que vers l'aéroport international de Koutaïssi.
Il y a des liaisons avec d'autres villes de Géorgie, principalement vers Tbilissi et Batoumi.
Aériens
Koutaïssi était desservie par un aéroport international pendant l'ère soviétique. L'aéroport, fermé à l'indépendance, a rouvert le 27 septembre 2012. La cérémonie d'ouverture s'est faite en présence de Mikheil Saakachvili, président de la Géorgie, Viktor Orban, premier ministre hongrois et Jozsef Varadi, chef exécutif de Wizz Air.
Géographie
Topographie et situation
Koutaïssi est située sur les deux rives de la rivière Rioni à une altitude comprise entre 125 et 300 m. Koutaïssi est cernée à l'est et au nord-est par les contreforts d'Iméréthie, au nord par la chaîne montagneuse Samgurali, enfin au sud et à l'ouest par la plaine de Colchide.
Koutaïssi est entourée de forêts d'arbres à feuilles caduques au nord-est et au nord-ouest. La banlieue peu étendue de la ville offre un visage agricole pour l'essentiel. En raison de ses nombreux parcs au centre-ville et de ses rues bordées d'arbres, Koutaïssi prend une couleur verte au printemps et jaune-rouge en automne. À la fonte des neiges des montagnes voisines la rivière Rioni gronde et se fait entendre bien au-delà de ses berges.
Climat
Son climat est subtropical humide. Les étés sont chauds et les hivers frais, avec des précipitations importantes tout au long de l'année. La température annuelle moyenne de la ville est de 14,5 °C. Le mois de janvier est le plus froid, avec une moyenne de 5,2 °C, tandis que le mois de juillet est le plus chaud, avec 23,2 °C. Les températures extrêmes enregistrées sont de −17 °C et de 40 °C. La pluviométrie moyenne est de 1 530 mm par an. La ville connaît régulièrement d'importantes chutes de neige en hiver (30 cm par tempête de neige n'est pas rare), le manteau neigeux ne tient cependant généralement pas plus d'une semaine. Koutaïssi connaît également de puissants vents de l'est en été, ceux-ci descendant des montagnes avoisinantes.
Politique
Économie
Lieux remarquables
Le point de repère principal de Koutaïssi est la cathédrale de Bagrati, érigée par le roi Bagrat III au début du XIe siècle et largement reconstruite dans les années 2010. La cathédrale de Bagrati et le monastère de Ghélati à quelques kilomètres à l'est de la ville ont été inscrits à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, mais la cathédrale en a été retirée en 2017 parce qu’elle avait « fait l’objet d’un grand projet de reconstruction portant atteinte à son intégrité et authenticité »[5]. La ville compte la deuxième plus grande synagogue du pays après celle de Tbilissi, la synagogue de Koutaïssi, datant de 1885.
Sports
Jumelages
Personnalités
À Koutaïssi sont nés :
- père Élie Mélia (1915-1988), prêtre orthodoxe et historien de l'Église géorgienne ;
- Alexandre Siradzé (1919-), as de l'aviation soviétique ;
- Rezo Gabriadze (1936-2021), réalisateur et scénariste de cinéma, dramaturge ;
- Katie Melua (1984 - ), chanteuse ;
- Maia Tchibourdanidzé (1961 - ), championne du monde d'échecs de 1978 à 1991 ;
- David Khakhaleishvili (1971-2021), champion olympique de judo en 1992 ;
- Alexander Margvelashvili (1973 - ), pilier en rugby ;
- Tedo Zibzibadze (1980 - ), joueur de rugby ;
- David Paul Kay (1982-), peintre américain d'origine géorgienne.
Décès à Koutaïssi :
- Boris Grigolachvili (1933-1993), chef militaire ;
- Anne Lister, diariste et voyageuse anglaise, première ascensionniste du Vignemale en France, née en 1791, morte le 22 septembre 1840.
Notes et références
- Adolphe Joanne, Voyage en Orient, volumes 1, Ixelles Lez Bruxelles : Delevingue et Callewaert, 1850, pp. 186-187 (lire en ligne).
- (en) « New Constitution of Georgia comes into play as the presidential inauguration is over », sur Agenda.ge, (consulté le )
- (en) Office national des statistiques de Géorgie : « Population », consulté le 22 novembre 2016
- - (en) - ETHNIC GROUPS BY MAJOR ADMINISTRATIVE-TERRITORIAL UNITS ; consulté le 24 janvier 2016.
- « Le monastère de Ghélati (Géorgie) retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril », UNESCO, (consulté le )