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Argonautes

Dans la mythologie grecque, les Argonautes (en grec ancien : áŒˆÏÎłÎżÎœÎ±áżŠÏ„Î±Îč / ArgonaĂ»tai) sont un groupe de hĂ©ros qui partirent d'Iolcos, l'actuelle Volos, avec Jason Ă  bord du navire Argo pour retrouver la Toison d'or. Ils apparaissent dans de nombreuses lĂ©gendes. Selon les sources, leur nombre varie, mais la tradition rapporte que l'expĂ©dition Ă©tait composĂ©e de 87 hommes en plus de Jason et d'une femme, Atalante, sans oublier MĂ©dĂ©e qui les rejoint par amour pour Jason. La mention la plus ancienne de l'expĂ©dition des Argonautes se trouve dans l’OdyssĂ©e (chant XII, vers 69 Ă  72), dans la bouche de CircĂ©.

Rassemblement des Argonautes (?) CratÚre attique à figures rouges, 460-450 av. J.-C. Musée du Louvre (G 341).

PĂ©riple

Construction de l'Argo : Athéna ajuste la voile, Tiphys tient la vergue et Argos travaille à l'arriÚre. Bas-relief romain en terre cuite (Ier siÚcle environ), British Museum, Londres.

Les Argonautes sont des Minyens ou mĂȘme, selon HĂ©rodote, les ancĂȘtres des Minyens. PĂ©lias envoie son neveu Jason en Colchide s’emparer de la toison d'or accrochĂ©e Ă  un chĂȘne. Selon les Argonautiques d’Apollonios de Rhodes, Jason fait construire un bateau pour cinquante rameurs, et rĂ©unit l’équipage correspondant : les Argonautes. Ils partent de Pagasae en Thessalie oĂč le bateau a Ă©tĂ© construit, et se dirigent vers le nord-est. Ils font escale Ă  Lemnos, Ă  Samothrace, pĂ©nĂštrent dans l’Hellespont, font escale Ă  Cyzique, en Mysie et, aprĂšs s’ĂȘtre engagĂ©s dans le Bosphore, ils longent la cĂŽte sud de la mer Noire jusqu’en Colchide, terme de leur expĂ©dition[1]. OrphĂ©e aurait pris part Ă  l’expĂ©dition en charmant les sirĂšnes, les rochers branlants bouchant le passage et le serpent gardien de la toison d’or.

Jason accomplit les tùches imposées par le roi AétÚs de Colchide grùce à la magie et aux drogues de sa fille Médée.

Le retour se fait par les mers Noire et Adriatique non sans crochets par le Danube et le PĂŽ. Dans la gĂ©ographie mythique, ces fleuves communiquent entre eux ainsi qu’avec le Rhin et le RhĂŽne. Traversent le LĂ©man, les Argonautes descendent le RhĂŽne, entrent en MĂ©diterranĂ©e, longent la cĂŽte italienne et, aprĂšs un dernier crochet en Libye, au cours duquel ils portent le bateau, rejoignent leur point de dĂ©part. AĂ©tĂšs les poursuit pour rĂ©cupĂ©rer la toison d’or et ses enfants, MĂ©dĂ©e et son jeune frĂšre Absyrte qui a Ă©tĂ© pris en otage. À un moment, le roi est sur le point de les rattrapper et les fuyards tuent et dĂ©pĂšcent Absyrte, jetant les morceaux Ă  la mer pour retarder AĂ©tĂšs qui doit les rĂ©cupĂ©rer pour donner une digne sĂ©pulture Ă  son hĂ©ritier[2]. Ce meurtre a lieu, selon les auteurs[3], soit sur les rives d’un fleuve de Colchide qui prend de lĂ  le nom d’Absyrte[4], soit en Scythie mineure Ă  Tomis (nom qui signifie « tranchĂ© » en grec)[5], soit encore en mer Adriatique dans les parages des Ăźles alors appelĂ©es Absyrtides[6].

Selon ces diffĂ©rentes variantes du rĂ©cit, les Argonautes sont assaillis Ă  leur retour par une tempĂȘte hivernale, Ă©preuve qui permet leur hĂ©roĂŻsation collective. Pour Alain Moreau, l’expĂ©dition aboutit pour eux Ă  une nouvelle naissance grĂące Ă  Argo qui les a « portĂ©s dans son ventre » et leur a fait passer l’initiation nĂ©cessaire pour qu’ils deviennent des hĂ©ros[1] - [7].

Catalogue des Argonautes

Les premiĂšres listes d’Argonautes sont celle de la IVe Pythique de Pindare et celle de l’inscription de Chios, dont les habitants se disaient descendants des PĂ©lasges de Thessalie, donc des Minyens[8].

On sait que des catalogues d’Argonautes ont existĂ© dĂšs l’époque archaĂŻque[9], notamment dans le Catalogue des femmes[10], chez PhĂ©rĂ©cyde d'AthĂšnes[11] et chez Eschyle[12] et probablement aussi dans les Naupacties[13]. On retrouvait de telles listes Ă©galement chez Sophocle[14], Antimaque de Colophon[15] et ClĂ©on de Curium[16].

Parmi les textes conservĂ©s, si l’on excepte Pindare qui ne cite qu’une dizaine de demi-dieux[17], le premier catalogue « complet » est donnĂ© dans les Argonautiques orphiques[18]. Viennent ensuite Apollonios de Rhodes[19], qui fait souvent office de canon, Diodore de Sicile[20], Hygin[21], le pseudo-Apollodore[22], Stace[23] et Valerius Flaccus[24].

Présence des Argonautes dans les listes
Pseudo-Apollodore[22]Apollonios de Rhodes[19]Argonautiques orphiques[18]Diodore de Sicile[20]Hygin[21]Pindare[17]Stace[23]Valerius Flaccus[24]
AcasteOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
Actor fils d'HippaseOuiNonNonNonOuiNonNonNon
AdmĂšteOuiOuiOuiNonNonNonOuiOui
AmphiaraosOuiNonNonNonNonNonNonNon
AmphidamasNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Amphion fils d'HypérasiosNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Ancée fils de LycurgueOuiOuiNonNonOuiNonOui[25]Oui
Ancée fils de PoséidonNonOuiNonNonOuiNonOui[25]Oui
Argos fils d'ArestorNonOuiOuiOui[26]NonNonNonOui
Argos fils de PhrixosOuiNonNonOui[26]NonNonNonNon
Argos fils de PolybeNonNonNonNonOuiNonNonNon
Arios fils de BiasNonOuiOuiNonNonNonNonNon
AscalapheOuiNonNonNonNonNonNonNon
AsclépiosNonNonNonNonOuiNonNonNon
Astérion de PellÚneNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Astérios de PirésieOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
AtalanteOuiNonNonOuiNonNonNonNon
AugiasOuiOuiOuiNonOuiNonNonNon
AutolycosOuiNonNonNonNonNonNonNon
BoutÚs fils de TéléonOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
CalaĂŻsOuiOuiOuiOui[27]OuiOuiOuiOui
CanthosNonOuiNonNonOuiNonNonOui
CastorOuiOuiOuiOuiOuiOuiOuiOui
CénéeOuiNonNonNonOuiNonNonNon
Céphée de TégéeOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
Clyménos (?)NonNonNonNonNonNonNonOui
Clytios fils d'EurytosNonOuiNonNonOuiNonNonNon
Coronos fils de CénéeNonOuiOuiNonOuiNonNonNon
Deucalion fils d'HypérasiosNonNonNonNonNonNonNonOui
Deucalion fils de MinosNonNonNonNonOuiNonNonNon
Échion fils d'HermùsNonOuiOuiNonOuiOuiNonOui
ErginosOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
ÉribotùsNonOuiNonNonOuiNonNonOui
Éthalidùs fils d'HermùsNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Euphémos fils de PoséidonOuiOuiOuiNonOuiOuiNonOui
Euryale fils de MécistéeOuiNonNonNonNonNonNonNon
Eurydamas fils de DĂ©monassaNonOuiOuiNonNonNonNonOui
Eurymédon fils de DionysosNonNonNonNonOuiNonNonNon
Eurytion de PhthieNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Eurytos fils d'HermĂšsOuiOuiOuiNonOuiOuiNonOui
HĂ©raclĂšsOuiOuiOuiOuiOuiOuiOuiOui
Hippalcimos fils de PĂ©lopsNonNonNonNonOuiNonNonNon
HylasOuiOuiOuiNonOuiNonOuiOui
IalmĂšne (?)OuiNonNonNonNonNonNonNon
IdasNonOuiOuiNonOuiNonOuiOui
IdmonNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
IolaosNonNonNonNonOuiNonNonNon
IphiclĂšs[28]NonNonNonOuiNonNonNonNon
Iphiclos fils de ClymĂšneNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Iphiclos fils de ThestiosOuiOuiOuiOui[29]OuiNonNonNon
Iphis (?)NonNonNonNonNonNonNonOui
Iphitos d'ƒchalieNonOuiNonNonOuiNonOuiNon
Iphitos de PhocideOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
Iphitos (frÚre d'Eurysthée)[30]NonNonNonOuiNonNonNonNon
JasonOuiOuiOuiOuiOuiOuiOuiOui
LacoonNonOuiNonNonOuiNonNonNon
LaërteOuiNonNonOui[31]NonNonNonNon
LĂ©itosOuiNonNonNonNonNonNonNon
LĂ©odocosNonOuiOuiNonNonNonNonOui
LyncéeNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
MéléagreOuiOuiOuiOui[32]OuiNonOuiOui
Ménétios fils d'ActorOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
Mopsos fils d'AmpyxNonOuiOuiNonOuiOuiOuiOui
Nauplios fils de ClytonéeNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
NéléeNonNonNonNonOuiNonNonNon
NestorNonNonNonNonNonNonNonOui
OïléeNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
OrphéeOuiOuiOuiNonOuiOuiOuiOui
Palémon (?)OuiOuiOuiNonOuiNonNonNon
PéléeOuiOuiOuiNonOuiNonOuiOui
PénéléeOuiNonNonNonNonNonNonNon
Périclyménos fils de NéléeOuiOuiOuiNonOuiOuiNonOui
PhanosOuiNonNonNonNonNonNon
PhalĂšreNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
PhiloctĂšteNonNonNonNonOuiNonNonOui
PhliasNonOuiOuiNonOuiNonNonOui
Phocos fils de CénéeNonNonNonNonOuiNonNonNon
PirithoosNonNonNonNonOuiNonNonNon
PĂ©asOuiNonNonNonNonNonNon
PolluxOuiOuiOuiOuiOuiOuiOuiOui
Polyphùme fils d'ÉlatosOuiOuiOuiNonOuiNonNonOui
Priasos fils de CénéeNonNonNonNonOuiNonNonNon
Staphylos fils d'ArianeOuiNonNonNonNonNonNonNon
TalaosNonOuiOuiNonNonNonOuiOui
TĂ©lamonOuiOuiOuiOuiOuiNonOuiOui
ThéséeOuiNonNonNonOuiNonOuiNon
TiphysOuiOuiOuiNonOuiNonOuiOui
TydéeNonNonNonNonNonNonOuiOui
ZĂ©tĂšsOuiOuiOuiOui[27]OuiOuiOuiOui

En dehors de ces listes, d'autres noms sont parfois donnés par les auteurs, comme Cios[33] et Arménos[34] chez Strabon, ou Philammon qui remplace Orphée chez Phérécyde[11].

Interprétations

Jason rĂ©gurgitĂ© par le dragon qui garde la Toison d'or (au centre, accrochĂ©e Ă  l'arbre); AthĂ©na se tient Ă  droite. Coupe Ă  figures rouges par Douris, v. 480-470 av. J.-C., Cerveteri (Étrurie)

Selon Jean Haudry, la lĂ©gende des Argonautes a une longue prĂ©histoire et sa formation se rĂ©partit entre cinq strates dont la plus ancienne comporte plusieurs contes que l'on peut faire remonter au PalĂ©olithique. Le cƓur de la lĂ©gende argonautique serait typique de la premiĂšre pĂ©riode de la tradition indo-europĂ©enne. C'est une « quĂȘte du soleil » figurĂ©e par la toison d’or, grĂące Ă  laquelle Jason, protĂ©gĂ© de la dĂ©esse HĂ©ra « Belle saison » devient un hĂ©ros. Son hĂ©roĂŻsation est prĂ©cĂ©dĂ©e d’une « traversĂ©e de l’eau de la tĂ©nĂšbre hivernale » qui lui vaut la faveur de la dĂ©esse. Ce schĂ©ma traditionnel se repĂšte Ă  la fin de l'expĂ©dition au bĂ©nĂ©fice de l'ensemble des Argonautes[1].

La lĂ©gende conserve aussi des donnĂ©es qui remontent Ă  la deuxiĂšme pĂ©riode de la tradition indo-europĂ©enne et dont le cadre social, celui de la GrĂšce archaĂŻque, est maintenu par les auteurs d'Ă©poques plus rĂ©centes. La « quĂȘte du soleil » est devenue une « quĂȘte de la fortune » et, pour Jason, un rite d'initiation royal[35].

QuatriĂšme strate, une grande partie de la lĂ©gende argonautique a pour cadre la sociĂ©tĂ© hĂ©roĂŻque de la fin de la pĂ©riode commune des Indo-EuropĂ©ens et de celle des migrations. Dans ce cadre, l'Ă©quipage de l'Argo constitue un compagnonnage guerrier d'hommes venus de toute la GrĂšce, un MĂ€nnerbund, liĂ© Ă  son seigneur par des liens contractuels de fidĂ©litĂ© personnelle[36]. Certaines de ces confrĂ©ries pratiquent le travestissement animal, mimant la mĂ©tamorphose. « Certains Argonautes portent des peaux d'animaux, Ancaios une peau d'ours, comme les berserkir scandinaves, Argos une peau de taureau, Jason une peau de panthĂšre. L'un d’eux, Periclumenos, est capable de changer de forme Ă  volontĂ© comme le Mongan irlandais et ses homologues scandinaves. »[1]

Enfin, dans les temps historiques, la lĂ©gende s'est accrue d’apports divers, notamment crĂ©tois, cariens, lydiens, thraces et Ă©gyptiens (Roux 1949 : 40 et suiv.), les rĂ©cits successifs du pĂ©riple reflĂštant les progrĂšs de la gĂ©ographie[1]. Parmi ces Ă©lĂ©ments les plus rĂ©cents, la toison d’or qui tire probablement son origine de l'utilisation de peaux de mouton pour recueillir les paillettes, et sa localisation en Colchide, qui produisait alors de l'or, de l'argent et du fer[1].

Cette utilisation est sans doute à l'origine de l'interprétation alchimique du mythe des Argonautes, attestée pour la premiÚre fois par le Souda (Xe siÚcle) :

« La Toison d'or n'était pas ce que la fable dit d'elle, mais un livre écrit sur une peau et qui enseignait la maniÚre de fabriquer l'or par alchimie[37]. »

AprĂšs, entre autres, Eustathe, Pic de la Mirandole et Robert Vallensis[38], Michael Maier, mĂ©decin et alchimiste de l'empereur Rodolphe II, fait du chef des Argonautes, Jason (du grec iasis, « mĂ©decine ») un mĂ©decin en quĂȘte de la pierre philosophale, c'est-Ă -dire de la mĂ©decine d'or. Le voyage des Argonautes ne signifierait rien d'autre que les Ă©tapes du Grand-ƒuvre des alchimistes[39].

Évocations artistiques et adaptations

Le PĂ©riple des Argonautes, tableau de ConstantĂ­nos VolanĂĄkis.

Littérature

L'homme de lettres britannique William Morris Ă©voque Jason dans son poĂšme The Life and Death of Jason en 1867.

Le poÚte français parnassien José-Maria de Heredia, dans son recueil Les Trophées paru en 1893, évoque les Argonautes dans le sonnet « Jason et Médée », dont l'épigraphe est une dédicace au peintre Gustave Moreau.

L'Ă©crivain, poĂšte et mythographe Robert Graves Ă©voque la quĂȘte de la Toison d'or dans son roman The Golden Fleece (La Toison d'or), publiĂ© Ă  Londres en 1944 et rĂ©Ă©ditĂ© l'annĂ©e suivante Ă  New York sous le titre Hercules, My Shipmate (« J'ai naviguĂ© avec Hercule »).

André Gide, dans son roman Les Faux-monnayeurs (1925), met en scÚne une association littéraire appelée « Les Argonautes » dans la satire de la société littéraire française qu'il réalise dans le huitiÚme chapitre de la troisiÚme partie.

Bernard Simonay, dans La LĂ©gende de la Toison d'or (2005), retrace l'aventure des Argonautes.

Dans la série Héros de l'Olympe : Le fils de Neptune de Rick Riordan, le personnage de Frank Zhang est un descendant de l'Argonaute Périclyménos.

Dans Le Voyage de l'effroi, de J. H. Brennan, dans la collection des Livres dont vous ĂȘtes le hĂ©ros, le protagoniste se rĂ©veille Ă  bord d'un bateau et libĂšre les argonautes.

Peinture

Le peintre symboliste français Gustave Moreau peint un tableau Jason et MĂ©dĂ©e en 1865 qui montre le couple formĂ© par Jason et MĂ©dĂ©e Ă  l'issue de la quĂȘte de la Toison d'or.

Le peintre grec KonstantĂ­nos VolanĂĄkis (1837-1907) consacre deux tableaux au mythe : Les Argonautes et Le Retour des Argonautes.

Bandes dessinées

Le dessinateur amĂ©ricain Carl Barks lance Picsou, Donald et les trois neveux Riri, Fifi et Loulou sur la piste de la Toison d'or dans une bande dessinĂ©e de 1955, À la recherche de la Toison d'or (The Golden Fleecing).

Le dessinateur belge Crisse raconte l'odyssée de la Toison d'or dans sa bande-dessinée Atalante (série commencée en 2000), dont le personnage principal est Atalante, la seule femme de l'équipage.

Dans la collection « la sagesse des mythes » lancĂ©e par Luc Ferry, Jason et la toison d’or, sĂ©rie en trois tomes sur un scĂ©nario de Clothilde Bruneau et les dessins d’Alexandre Jubran (GlĂ©nat 2016-2019), raconte en BD le mythe de Jason et le voyage des Argonautes suivi d’un texte explicatif de Luc Ferry sur les mythes et leur source.

Au cinéma

Le pĂ©riple des Argonautes donne lieu Ă  plusieurs pĂ©plums qui s'inspirent assez librement des diffĂ©rentes sources du mythe. Le plus fameux pĂ©plum sur ce sujet est Jason et les Argonautes de Don Chaffey, sorti en 1963, connu entre autres pour les effets spĂ©ciaux de Ray Harryhausen[40]. Le voyage des Argonautes les emmĂšne dans une gĂ©ographie imaginaire ; les interventions des dieux sont rĂ©guliĂšres et codifiĂ©es (HĂ©ra n'a le droit d'aider Jason que cinq fois). Le scĂ©nario semble s'ĂȘtre inspirĂ© d'assez prĂšs des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes, mĂȘme s'il en Ă©carte certains Ă©pisodes (l'Ăźle de Lemnos) et en remanie d'autres. Ainsi les Argonautes rencontrent Talos Ă  l'aller, et le dieu Triton intervient pour les aider Ă  franchir les SymplĂ©gades. Les soldats nĂ©s des dents du dragon sont reprĂ©sentĂ©s comme des squelettes, et Jason affronte lui-mĂȘme la crĂ©ature gardant la toison, et qui est ici une hydre.

Un téléfilm américain, Jason et les Argonautes, a été réalisé en 2000 par Nick Willing[41].

Jeux vidéo

Rise of the Argonauts, un jeu vidĂ©o de rĂŽle dĂ©veloppĂ© par Liquid Entertainment et sorti en 2008, propose au joueur d'incarner Jason en quĂȘte de la toison d'or. Le jeu s'inspire trĂšs librement du mythe antique, puisque la toison d'or a ici le pouvoir de ressusciter les morts, que les Argonautes rencontrent MĂ©duse qui appartient en rĂ©alitĂ© au mythe de PersĂ©e et que Jason est amenĂ© Ă  croiser Achille, qui fait habituellement partie de la gĂ©nĂ©ration suivante dans les textes antiques[42].

Références

La série The Terror, qui raconte le périple de 2 navires dans l'Arctique, fait référence aux Argonautes.

Un établissement sportif et culturel, inauguré en 2017 dans le quartier de l'Argonne, à Orléans (Loiret, France), a été nommé « Argonaute », à l'issue d'une consultation des habitants.

SĂ©rie d'animation

  • Le protagoniste de l'animĂ© DanMachi, Bell Cranel, possĂšde une compĂ©tence se nommant "Argonaute"

Notes

  1. Jean Haudry, Les origines de la légende argonautique, etudesindoeuropeennes.fr, 2015, p.9
  2. Cet épisode est considéré par les folkloristes comme l'origine probable du motif de la fuite magique, dans laquelle une magicienne sÚme des obstacles derriÚre elle pour protéger sa fuite et celle de son compagnon (conte-type AT 313, motif D672 selon Stith Thompson). Voir (de) Die magische Flucht - 313.
  3. Francis Vian, « Poésie et géographie : les retours des Argonautes », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 131-1, 1987, p. 249-262 (en ligne).
  4. Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, « Absyrtides insulae », dans Dictionnaire universel d’histoire et de gĂ©ographie Bouillet Chassang, t. 1, Librairie Hachette, (lire sur Wikisource), p. 9
  5. Virtualtourist.com, The Ancient City of Tomis consulté le 16 novembre 2008.
  6. Bouillet, Op. cit.
  7. Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le Va-nu-pied et la SorciÚre, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », Paris, 1994, p. 118.
  8. Bernard Haussoullier, Bulletin Ă©pigraphique (note bibliographique), Revue des Études Grecques, AnnĂ©e 1890, 3-10, pp. 205-213.
  9. La liste des sources donnée ici reprend (en) Andrew Zissos, Valerius Flaccus Argonautica. Book 1. A commentary, s.v. 350-483.
  10. Catalogue des femmes [détail des éditions], fr. 63 MW = Σ Apollonios de Rhodes, I, 45. Ce fragment suggÚre aussi l'existence d'un Catalogue des Argonautes homérique.
  11. Phérécyde d'AthÚnes, 3F26 FGrH = Σ Apollonios de Rhodes, I, 23.
  12. Les Cabires, fr. 97a Radt.
  13. Naupacties [détail des éditions], fr. 4 Bernabé = Σ Apollonios de Rhodes, III, 515.
  14. Les Lemniennes, fr. 385-386 Radt.
  15. Lydé, fr. 67 Matthews.
  16. ÎŁ Apollonios de Rhodes, I, 77.
  17. Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne), IVe Pythique (12 noms).
  18. Argonautiques orphiques [détail des éditions] [lire en ligne], v. 118-229 (50 noms).
  19. Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 20-227 (55 noms).
  20. Diodore de Sicile, BibliothÚque historique [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 41, 2-3 et suiv. (13 noms cités, 54 au total).
  21. Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], XIV (63 noms).
  22. Apollodore, BibliothÚque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 9, 16 (44 noms).
  23. Stace, Thébaïde [détail des éditions] [lire en ligne], V, 398-444 (20 noms cités, 50 au total).
  24. Valerius Flaccus, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 350-483 (51 noms).
  25. Stace cite « Ancée, qui menace nos murs avec fureur » (V, 399), sans qu'il soit possible de déterminer de quel personnage il s'agit.
  26. Diodore cite Argos comme le constructeur de l'Argo (IV, 41, 3), sans qu'il soit possible de déterminer de quel personnage il s'agit.
  27. Diodore, IV, 42, 2.
  28. Diodore, IV, 49, 3.
  29. Diodore parle des « fils de Thespios » (IV, 41, 2 et 48, 5). S'il s'agit d'une confusion avec Thestios, alors il pourrait s'agit d'Iphiclos, Prothoos et CométÚs.
  30. Diodore, IV, 48, 4.
  31. Diodore IV, 42, 5.
  32. Diodore, IV, 42, 4.
  33. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 4, 3.
  34. Strabon, XI, 4, 9.
  35. Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le Va-nu-pied et la SorciÚre, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », Paris, 1994
  36. RenĂ© Roux, Le problĂšme des Argonautes. Recherches sur les aspects religieux de la lĂ©gende, Paris, Éd. De Boccard, 1949, p. 31 et 175
  37. Sylvain Matton, L'Interprétation alchimique de la mythologie, Paris, P.U.F., (lire en ligne), p. 74.
  38. Sylvain Matton, L'Interprétation alchimique de la mythologie, Paris, P.U.F., (lire en ligne), p. 73 ss.
  39. (la) Michael Maier, Arcana arcanissima, S.l., , 285 p., p. 62 Ă  77.
  40. (en) « Jason et les Argonautes (1963) », sur Internet Movie Database (consulté le )
  41. (en) « Jason and the Argonauts », sur Internet Movie Database (consulté le )
  42. Dans les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes, par exemple, Achille n'est encore qu'un nouveau-né au moment de l'expédition des Argonautes : Argonautiques, I, 553-558.

Bibliographie

  • RenĂ© Roux, Le problĂšme des Argonautes. Recherches sur les aspects religieux de la lĂ©gende, Paris, Éd. De Boccard, 1949.
  • Pierre LĂ©vĂȘque et Otar LordkipanidzĂ© (dir.), Sur les traces des Argonautes, UniversitĂ© de Franche-ComtĂ© (actes du 6e symposium de Vani), 1996 (ISBN 978-2-251-60613-2) [lire en ligne].
  • Dimitris Michalopoulos, Les Argonautes, Paris: Dualpha, 2013 (ISBN 978-23537-425-1-6).


Voir aussi

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