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Jean Haudry

Jean Haudry, né le au Perreux-sur-Marne et mort le [1] à Pont-de-Veyle[2], est un linguiste français.

Jean Haudry
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Fonction
Directeur
Institut d'études indo-européennes (d)
-
Jean-Paul Allard (d)
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  88 ans)
Pont-de-Veyle (Ain)
Nom de naissance
Jean Paul Raymond Haudry
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Conseil scientifique du Front national (d)
Institut d'études indo-européennes (d)
Terre et Peuple
Directeur de thĂšse

Professeur de linguistique et de sanskrit à l'université Lyon-III (1966-1998), il est aussi spécialiste des langues et de la civilisation indo-européennes. La publication de son « Que sais-je ? » consacré aux Indo-Européens a suscité de nombreuses controverses. En 1982, il crée l'Institut d'études indo-européennes au sein de l'université Lyon-III.

Biographie

Formation

NĂ© le au Perreux-sur-Marne[3], Jean Haudry est ancien Ă©lĂšve de l'École normale supĂ©rieure (promotion L1956)[4], agrĂ©gĂ© de grammaire (major, 1959)[5] et docteur Ăšs lettres (1975)[6].

CarriĂšre

Enseignant Ă  partir de 1966 Ă  la FacultĂ© des lettres de l'universitĂ© de Lyon (aujourd'hui universitĂ© de Lyon III), Jean Haudry est professeur Ă©mĂ©rite depuis 1998. Il a longtemps dirigĂ© le Centre de linguistique appliquĂ©e de ce mĂȘme Ă©tablissement[7].

Il a Ă©tĂ© directeur d'Ă©tudes de grammaire comparĂ©e des langues indo-europĂ©ennes Ă  la IVe section de l'École pratique des hautes Ă©tudes.

Haudry est l'auteur de plusieurs ouvrages spécialisés et contribue réguliÚrement à des revues scientifiques comme le Bulletin de la Société de linguistique de Paris.

Jean Haudry fonde en 1982[8] avec Jean-Paul Allard et Jean Varenne l'Institut d'études indo-européennes de l'université Lyon-III, qu'il dirige jusqu'en 1987[9]. Il est souvent mentionné dans les controverses politiques portant sur l'université Lyon III, apparaissant comme un « lieu de regroupement idéologique »[10]. L'institut décide sa dissolution en 1998, peu de temps avant la publication d'un rapport ministériel soulignant ses faiblesses scientifiques[11] - [12].

Engagements

Dans le cadre de son engagement politique nationaliste, il suit Pierre Vial, tout comme Jean Varenne, et devient membre du comitĂ© de patronage d’IdentitĂ©, revue du conseil scientifique du Front national, auquel il participe ; il Ă©crit des articles dans diverses revues dites thĂ©oriques, afin d'assurer la formation des cadres du FN. Il donne ensuite plusieurs confĂ©rences dans le cadre du mouvement Terre et Peuple, qu'il a par ailleurs vice-prĂ©sidĂ©[13]. AprĂšs la scission du FN, il rejoint le Mouvement national rĂ©publicain (MNR)[14].

Il est membre du comitĂ© de patronage de Nouvelle École en 1974-1975, participe Ă  la revue ÉlĂ©ments, dirigĂ©e Ă  l'Ă©poque par Alain de Benoist et Guillaume Faye. S'il n'est pas membre du Club de l'horloge, il participe Ă  plusieurs de ses rĂ©unions[15]. Ses travaux et recherches posent les premiĂšres pierres de normalisation et d’institutionnalisation des thĂšses du Groupement de recherche et d'Ă©tudes pour la civilisation europĂ©enne (GRECE) en milieu universitaire[16]. Il a pris Ă©galement part aux universitĂ©s d'Ă©tĂ© et aux colloques du GRECE, et collabore aux pĂ©riodiques nĂ©o-droitiers Krisis et Nouvelle École, de mĂȘme qu'Ă  RĂ©flĂ©chir et agir.

Il a été administrateur de l'Association des amis français des communautés sud-africaines[17].

Travaux linguistiques

Les travaux linguistiques de Jean Haudry bĂ©nĂ©ficient d’une rĂ©ception acadĂ©mique ordinaire, parfois trĂšs positive, mĂȘme si des comptes rendus notent parfois leur caractĂšre controversĂ©[18].

Les travaux de Jean Haudry en linguistique portent essentiellement sur le sanskrit et ses formes anciennes, et cherchent à reconstituer des éléments de la langue qui serait à l'origine des langues indo-européennes. Sur recommandation de Georges Dumézil, les éditions PUF demandent à Jean Haudry un ouvrage sur l'indo-européen (comprendre la langue indo-européenne, sous ses aspects phonologiques, morphologiques et syntaxiques) pour la collection Que sais-je ?[19].

Travaux de mythologie comparée

Des trois fonctions aux trois Cieux

Alors que dans les annĂ©es 1980, les recherches en mythologie comparĂ©e sont durablement influencĂ©es par l'Ɠuvre de Georges DumĂ©zil et sa thĂ©orie des « trois fonctions » (Fonctions tripartites indo-europĂ©ennes), Jean Haudry fait remarquer que ce schĂ©ma explicatif se laisse difficilement appliquer Ă  certains domaines du monde indo-europĂ©en : parmi ceux-ci, en particulier les mondes grec ou balte au sein desquels, comme le reconnaissait DumĂ©zil lui-mĂȘme, l'interprĂ©tation des mythes par le prisme de la trifonctionnalitĂ© offre peu de rĂ©sultats. Jean Haudry explique que nombre de rĂ©cits et lĂ©gendes ne peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s et compris que par des notions cosmologiques, tels que le jour, l'annĂ©e, le cycle cosmique qui « jouent un rĂŽle trĂšs important dans la tradition indo-europĂ©enne »[20]. Dans son ouvrage le plus important, La Religion cosmique des Indo-EuropĂ©ens, J. Haudry montre que la cosmologie des trois cieux, ciel diurne, ciel nocturne et ciel crĂ©pusculaire, constitue la base des « trois couleurs » symboliques blanche, noire et rouge, et de leur application Ă  la sociĂ©tĂ©, les trois fonctions[21].

En traitant successivement les figures de Zeus, Héra, Cronos, HéraklÚs et les principales divinités du panthéon grec sous cet angle nouveau, Jean Haudry démontre que le domaine grec s'intÚgre pleinement aux interprétations de la mythologie comparée indo-européenne.

En 2002, dans Juno Moneta. Aux sources de la monnaie, il interroge la figure de la dĂ©esse romaine Juno Moneta et propose une interprĂ©tation comme Junon « au collier Â», version latine d'une ancienne « dĂ©esse au collier Â»[22] plaçant les rĂ©alitĂ©s romaines, selon Jacques Poucet, philologue et spĂ©cialiste de la Rome antique, « dans un Ă©clairage particulier, nouveau et original Â»[23]. Pour l'Ă©truscologue Dominique Briquel, l'ouvrage « solidement documentĂ© Â» prĂ©sente « des pages passionnantes, et trĂšs bien informĂ©es, sur les formes primitives de monnaie, sur les dĂ©signations de la monnaie dans les diffĂ©rentes langues Â» et apporte « du nouveau Ă  notre comprĂ©hension d’un Ă©pisode aussi connu que celui de l’attaque du Capitole par les Gaulois de Brennus. Â»[24].

Pensée, parole, action

Dans son essai intitulĂ© La Triade pensĂ©e, parole, action, dans la tradition indo-europĂ©enne (2009), il montre l'anciennetĂ© et la large rĂ©partition « dans l’ensemble des littĂ©ratures anciennes de langue indo-europĂ©enne »[25] de la formule « pensĂ©e, parole, action Â»[26]. Il y voit le principe mĂȘme de la tradition : « formuler des pensĂ©es et transmettre oralement des formules pour qu'elles se transforment en des actes. Â»[27]

La seconde partie du livre montre le lien entre la triade et le feu (la lumiĂšre) et examine de nombreuses corrĂ©lations du feu avec des expressions de la pensĂ©e, de la parole, puis de l’action[25], le feu constituant l'unitĂ© de la triade et de ses variantes. Haudry montre la prĂ©sence de « feux divins » dans plusieurs mythologies indo-europĂ©ennes, comme la figure de Loki dans le panthĂ©on scandinave[25] - [28].

Pour Alberto De Antoni, cette Ă©tude, « trĂšs savante et Ă©laborĂ©e d'un point de vue linguistique, avec une vaste bibliographie et un appareil critique Â», permet Ă  son auteur grĂące Ă  la multiplicitĂ© des sources Ă  l'intĂ©rieur du monde indo-europĂ©en et Ă  « une excellente expertise linguistique Â» de reconstituer les verbes et de noms de la formule triadique. Il conclut en notant que Jean Haudry devient « obligatoire Â» pour les Ă©tudes dans ce domaine pour ce qui concerne la linguistique tout en prĂ©cisant n'ĂȘtre pas obligĂ© de souscrire Ă  la reconstruction de la sociĂ©tĂ© indo-europĂ©enne proposĂ©e par le comparatiste français[29].

ThÚses controversées

La prĂ©sentation de l’histoire des Indo-EuropĂ©ens par Jean Haudry a soulevĂ© plusieurs polĂ©miques et plusieurs de ses hypothĂšses sont trĂšs controversĂ©es et reprĂ©sentent des positions trĂšs minoritaires.

La controverse autour du « Que sais-je ? »

Si la publication par Haudry en 1978 d’un ouvrage sur l'indo-europĂ©en dans la collection « Que sais-je ? » des PUF ne rencontre pas d'opposition particuliĂšre, et reçoit de bons comptes rendus[30] - [31] sa publication en 1981 d'un ouvrage dans la mĂȘme collection sur les Indo-EuropĂ©ens soulĂšve une controverse[32] - [33] - [34] - [35] - [36] - [37] et a Ă©tĂ© vivement critiquĂ©e.

  • La critique la plus virulente est portĂ©e par Bernard Sergent dans un long article de la revue Les Annales paru en 1982. Selon lui « ce livre est absurde. Et son absurditĂ© vient de ce qu'il n'obĂ©it pas Ă  une problĂ©matique d'ordre rationnel et scientifique, mais repose sur une idĂ©ologie politique contemporaine : c'est un ouvrage d'extrĂȘme droite. Il ressortit Ă  ce que l'on appelle au XXe siĂšcle le fascisme (sous sa forme intellectuelle, cela va de soit) » (sic)[38]. Dans cet article, Bernard Sergent entend montrer non seulement que l'ouvrage contient de nombreuses erreurs, mais aussi qu’il part de considĂ©rations biaisĂ©es issues des opinions politiques de Haudry.
  • En revanche, Jean Batany, dans un article des Annales, critique trĂšs sĂ©vĂšrement la critique que Bernard Sergent a adressĂ©e Ă  Haudry, la qualifiant de « procĂšs d'intention Â» et d'« accĂšs de dĂ©lire Â»[39].
  • Selon K. Tuite de l'universitĂ© de MontrĂ©al[40], le livre d'Haudry est un « pamphlet » marquĂ© par les positions politiques d'Haudry.
  • Selon le mythographe Maurice Olender, le livre d'Haudry pratique, Ă  la diffĂ©rence des travaux de Georges DumĂ©zil, la « confusion perpĂ©tuelle des faits de langue et des faits de civilisation, qui sont liĂ©s, mais distincts »[41]. Selon Maurice Olender, le livre d’Haudry reposerait donc sur des conceptions dĂ©passĂ©es, celles qui ont alimentĂ©, au XIXe siĂšcle, le « mythe aryen », en particulier lorsque J. Haudry parle de « race nordique » et de l’« unitĂ© raciale de l’aristocratie indo-europĂ©enne ». Il lui reproche Ă©galement de citer l'anthropologue, mythographe et « raciologue » national-socialiste Hans GĂŒnther[42]. D'aprĂšs Bernard Sergent et Maurice Olender, Georges DumĂ©zil aurait demandĂ© Ă  J. Haudry de supprimer des passages de son livre[43] - [44].
  • Selon le dĂ©mographe HervĂ© Le Bras, le « Que sais-je ? » contient des erreurs « avĂ©rĂ©es depuis longtemps »[45].
  • En 2014, selon l'archĂ©ologue Jean-Paul Demoule, le livre de Jean Haudry « dĂ©crit une sociĂ©tĂ© proto-indo-europĂ©enne idĂ©ale, qui pour l'essentiel relĂšve tout autant de fantasmes, de plus en plus apparents au fil des pages »[46]. Il revient notamment sur la notion anachronique de « lien national » et sur l'idĂ©ologie attribuĂ©e aux Indo-europĂ©ens, qui auraient encouragĂ© Ă  Ă©viter le cĂ©libat, et auraient rĂ©primĂ© l'avortement et l'homosexualitĂ©[47]. L'auteur revient aussi sur la question de la blondeur attribuĂ©e Ă  l'aristocratie indo-europĂ©enne et sur les sources nazies (Hans GĂŒnther) ou germano-nationalistes (Rudolf Much (en)) de Haudry.
  • En rĂ©action Ă  la polĂ©mique, Jean Haudry se dĂ©fend de l'accusation de racisme[48].

L’ouvrage suscite aussi des comptes-rendus globalement positifs, comme celui de Pierre Flobert qui mentionne « une remarquable rĂ©ussite » et « une Ɠuvre forte et originale » mĂȘme s'il formule quelques rĂ©serves[49], et prend finalement ses distances avec les considĂ©rations sur la blondeur des Indo-EuropĂ©ens et la thĂ©orie prĂ©sentĂ©e par Haudry sur leur origine[50].

Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, spĂ©cialistes renommĂ©s du monde celtique et membres, comme Haudry, du comitĂ© de patronage de la revue Nouvelle École, considĂšrent que les deux Que sais-je ? de Jean Haudry « constituent un ensemble qu'il est indispensable de consulter pour replacer les Celtes dans le cadre indo-europĂ©en. »[51]

Pour Charles Guiraud, spĂ©cialiste de la grammaire grecque, le livre, en dĂ©pit des contraintes de la collection, « traite Ă©normĂ©ment de questions Â» et contient « une mine de renseignements Â» sur la religion indo-europĂ©enne[52].

La thĂšse de l'origine nordique circumpolaire

Jean Haudry avance que les Indo-EuropĂ©ens pourraient avoir une origine gĂ©ographique circumpolaire. Il distingue nĂ©anmoins la question du centre de diffusion, c'est-Ă -dire le lieu de leur dernier habitat commun, pour lequel il envisage successivement les sites possibles d'Europe centrale et d'Europe septentrionale, hypothĂšses pour lesquelles il Ă©met des rĂ©serves, et la culture des kourganes qui lui semble la plus probable[53]. Il exclut comme centre de diffusion Ă  la fois les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes « dont la vĂ©gĂ©tation caractĂ©ristique est totalement absente du lexique indo-europĂ©en Â»[53] et les rĂ©gions les plus septentrionales (Scandinavie, nord de la Russie) exclues par l'absence du hĂȘtre[53]. Pour ce qui concerne, la formation des Indo-EuropĂ©ens qu'il considĂšre datant du subnĂ©olithique, il privilĂ©gie, s'appuyant sur des suggestions de l'archĂ©ologue Franck Bourdier, une zone gĂ©ographique circumpolaire[53]. L'essentiel de cette thĂšse trouve sa source dans des arguments tirĂ©s d'une reconstruction de leur cosmogonie originelle[54] qui se fonde principalement sur une comparaison de donnĂ©es indiennes et grecques.

La thĂšse dĂ©fendue par Haudry Ă  propos de l’origine des Indo-EuropĂ©ens ne rencontre pas l’assentiment de la plus grande partie de la communautĂ© scientifique, mĂȘme si elle est parfois Ă©voquĂ©e par certains de ses Ă©lĂšves comme Philippe Jouet[55], ou si elle fait pendant aux hypothĂšses indĂ©pendantes du prĂ©historien Louis-RenĂ© Nougier sur les origines hyperborĂ©ennes des Grecs[56].

Pour Bernard Sergent, les indices invoquĂ©s par Haudry pour soutenir son hypothĂšse ne sont pas recevables, car « il s'agit uniquement de traditions, de mythes — et de leur interprĂ©tation toute suggestive sous la plume d'Haudry. Ainsi, dans la mythologie celtique irlandaise, les dieux, les Tuatha DĂ© Danann, ont appris leur science, leurs pouvoirs, leur sagesse, dans les « Ăźles au nord du monde » (Falias, Findias, Gorias et Murias) : l'auteur renvoie ici Ă  l'ouvrage, remarquable, de Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h, Les Druides [...]. Il les a mal lus : pour ces auteurs, et pour quiconque connaĂźt un peu le fonctionnement de la pensĂ©e mythique, les « Ăźles au nord du monde » ne sont nullement des lieux rĂ©els — passĂ©s ou prĂ©sents — mais un mythĂšme qui s'analyse en fonction du symbolisme cosmique des anciens Celtes. »[57]. Toujours selon Bernard Sergent, si l'assimilation faite par Haudry d'HĂ©ra Ă  l'annĂ©e est convaincante, la thĂšse des trois cieux qu'il dĂ©veloppe « ne rĂ©siste pas Ă  la critique » et sa « factuelle est extrĂȘmement mince »[57], etc. , « son ouvrage sur la religion des Indo-EuropĂ©ens est entachĂ© de graves erreurs mĂ©thodologiques[58] et il n’hĂ©site pas Ă  pratiquer la manipulation de documents[57] ».

Selon l'hellĂ©niste Martin Litchfield West, dans son compte-rendu de La Religion cosmique des Indo-EuropĂ©ens pour The Classical Review[59], la localisation arctique des Indo-europĂ©ens proposĂ©e originellement par Bal Gangadhar Tilak en 1903 et reprise par Haudry est une « stupiditĂ© » (daftness) qui ne tient pas compte de ce que l’on peut dĂ©duire par ailleurs du mode de vie des Indo-EuropĂ©ens, ni des autres arguments proposĂ©s lors de la recherche de leur origine. Le manque de mĂ©thode critique et de jugement[60] de l'ouvrage sont aussi notĂ©s[61] ainsi que son usage dĂ©sinvolte des sources[62]. Iaroslav Lebedynsky parle d'hypothĂšse « fantaisiste » et juge curieux que Haudry ait tentĂ© de la remettre Ă  l'honneur[63].

Selon Jean Batany, pourtant défenseur d'Haudry face aux critiques sur ses positions politiques, « la « thÚse arctique » repose sur des arguments bien discutables », en particulier l'homologie de l'aurore et du printemps peut s'expliquer par un climat tempéré et non pas seulement un climat polaire[64].

Enfin, P. Flobert, malgré un compte rendu positif du Que sais-je ? sur les Indo-Européens, juge les considérations sur une origine dans le Grand Nord prématurées et fragiles.

Ouvrages

  • L'Emploi des cas en vĂ©dique : introduction Ă  l'Ă©tude des cas en indo-europĂ©en, Lyon, L'HermĂšs, « Les Hommes et les lettres », 1977 (ISBN 2-85934-018-1).
  • L'Indo-europĂ©en, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1979 ; rĂ©Ă©d. 1984 ; 1994 (ISBN 2-13-036163-3).
  • Les Indo-EuropĂ©ens, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1981 ; rĂ©Ă©d. 1985 ; 1992 (ISBN 2-13-037090-X).
  • PrĂ©histoire de la flexion nominale indo-europĂ©enne, Lyon, Institut d'Ă©tudes indo-europĂ©ennes, 1982.
  • La Religion cosmique des Indo-europĂ©ens, Milan et Paris, ArchĂš / Les Belles Lettres, « Études indo-europĂ©ennes », 1987 (ISBN 2-251-35352-6).
  • Dir. avec Bernard Demotz, RĂ©volution, contre-rĂ©volution, (actes du colloque, Lyon, 1989, organisĂ© par le Centre d'histoire et d'analyse politique et Tradition et modernitĂ©), Paris, Le Porte-Glaive, « AlĂ©theia », 1990 (ISBN 2-906468-17-7).
  • Dir., Questions crĂ©oles, questions linguistiques (actes de la table ronde de novembre 1989 organisĂ©e par le Centre d'Ă©tudes linguistiques Jacques Goudet), Lyon, UniversitĂ© Lyon III, Jean Moulin, SĂ©rie sociolinguistique, 1991 (ISBN 2-908794-01-2).
  • Dir. avec Brigitte Horiot, MĂ©langes de linguistique offerts Ă  Jacques Goudet, Lyon, UniversitĂ© Lyon III, Jean Moulin, Centre d'Ă©tudes linguistiques Jacques Goudet, 1997 (ISBN 2-908794-08-X).
  • Juno Moneta : aux sources de la monnaie, Milan et Paris, ArchĂš / Edidit, « Études indo-europĂ©ennes », 2002 (ISBN 88-7252-224-2).
  • La Triade pensĂ©e, parole, action, dans la tradition indo-europĂ©enne, ArchĂš, Milan, 2009 (ISBN 88-7252-295-1).
  • Le Feu de Naciketas, ArchĂš, Milan, « Études indo-europĂ©ennes », 2010 (ISBN 978-88-7252-304-9).
  • Le Message de nos ancĂȘtres (ill. Éric Heidenkopf), Forcalquier, La ForĂȘt, .
  • Le feu dans la tradition indo-europĂ©enne, ArchĂš, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438).
  • Sur les pas des Indos-EuropĂ©ens : Religion - Mythologie - Linguistique, Yoran Embanner, 472 p., 2022 (ISBN 978-2367470917). Recueil de quinze Ă©tudes de J. Haudry, dont certaines sont inĂ©dites. Bibliographie de ses travaux.
  • Lexique de la tradition indo-europĂ©enne, Yoran Embanner, 472 p., 2023 (ISBN 978-2367470986).

Notes et références

  1. Alain de Benoist, « Mort de Jean Haudry : les Ă©tudes indo-europĂ©ennes sont en deuil », sur ÉlĂ©ments, (consultĂ© le )
  2. État civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
  3. Acta Iranica, vol. 4, Leyde, Brill, (lire en ligne).
  4. Recherche sur archicubes.ens.fr.
  5. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  6. Sous la dir. d'Armand Minard, L'Emploi des cas en védique : introduction à l'étude des cas en indo-européen (thÚse de doctorat Ús lettres), Paris, université Paris-III, (SUDOC 006460895).
  7. Informations biographiques : Rapport de la Commission sur le racisme et le nĂ©gationnisme Ă  l’universitĂ© Jean-Moulin Lyon III, par Henry Rousso, 2004, p. 57-60.
  8. BNF 25844408.
  9. Il est alors remplacé par Jean-Paul Allard.
  10. Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III, rapport par Henry Rousso, 2004, p. 169.
  11. Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université" Jean-Moulin Lyon III, rapport par Henry Rousso, 2004, p. 171-172.
  12. Le rapport de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III, par Henry Rousso, 2004, p. 164-172, retrace l'histoire de l'institut.
  13. Stéphane François (dir. Christian-Marie Wallon-Leducq), Les Paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004), Lille, université Lille-II, (lire en ligne), p. 132.
  14. « Ain », sur lemonde.fr, .
  15. Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thÚse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 329.
  16. François 2005, p. 132.
  17. François 2005, p. 133.
  18. Ainsi dans son compte rendu de L’emploi des cas en vĂ©dique : introduction Ă  l’étude des cas en indo-europĂ©en, R . Rocher (Language, 56, 1, 1980, p. 192-194), jugeait : « a clever if controversial book, the principal merit of which may ultimately lie in the rethinking and discussion which it is bound to stimulate » ; on trouvera un jugement proche dans le compte rendu par G.R. Hart de PrĂ©histoire de la flexion nominale indo-europĂ©enne dans The Classical review, 34, 1, 1984, p. 140-141 : « readers will no doubt heed the warning given in the preface that the work “exprime un point de vue personnel sans prĂ©tendre faire Ă©tat de la question”, but should find the ideas contained in it highly stimulating as well as lucidly expressed ».
  19. Rapport de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III, par Henry Rousso, 2004, p. 57.
  20. La Religion cosmique des Indo-EuropĂ©ens, Milan et Paris, ArchĂš / Les Belles lettres, « Études indo-europĂ©ennes », 1987, p. 5.
  21. Emilia Masson, Jean Haudry. La religion cosmique des Indo-Européens (compte-rendu), Revue de l'histoire des religions, Année 1989, 206-2, pp. 183-188
  22. (es) Juan Antonio Álvarez-Pedrosa, HAUDRY, JEAN, Juno Moneta. Aux sources de la monnaie. Milån, Arché, 2002, 199 pp., Complutense University of Madrid, EM LXXII 1, 2004, p. 358-359
  23. Jacques Poucet, Jean HAUDRY, Juno Moneta. Aux sources de la monnaie. (compte rendu), L'antiquité classique, Année 2004, Volume 73, Numéro 1, p. 510
  24. Dominique Briquel, Jean Haudry, Juno Moneta. Aux sources de la monnaie, Milan, ArchÚ, 2002, 199 pages, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2002/2 (Tome LXXVI), pages 315 à 340
  25. Comptes Rendus (CR), Bernard Sergent, Littérature / Philologie grecque et latine, Tome 112 - 2010 - N°1 par R.E.A (BNF 41489521).
  26. Éric Dieu, Compte rendu de Jean Haudry, La triade pensĂ©e, parole, action, dans la tradition indo-europĂ©enne, Études indo-europĂ©ennes, 5, Milan, ArchĂš, 2009, 522 p., Bulletin bibliographique.
  27. Jean Haudry, La Triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne, 2009, p. 9.
  28. Jean Haudry, « Loki, Naramsama, Nairyo.Sanha, le feu de la « parole-qualifiante » », Études Indo-europĂ©ennes,‎ , p. 99-130Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.
  29. (it) Alberto De Antoni, « Review of "La triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne" », Athenaeum 1-2 (2012), pp. 675-680.
  30. P. Flobert, « Haudry Jean, « L’indo-europĂ©en », (Book Review), Revue de Philologie, de littĂ©rature et d’histoires anciennes, 1981, p. 171
  31. Lyliane Sznajder, Jean Haudry, « L'indo-européen », Paris, collection « Que sais-je ? » n° 1798, P.U.F., 1979 (compte-rendu), L'information grammaticale, Année 1980, 6, pp. 45-47
  32. Jean Haudry ; B. Sergent ; Jean-Paul Demoule, « Les Indo-EuropĂ©ens. DĂ©bat scientifique, dĂ©bat politique ? Â», L'Histoire, 1981, 31, p. 104-109
  33. Jean-Paul Demoule, « Destin et usages des Indos-Européens », dans Mauvais temps, no 5, juillet 1999, Syllepse, 1999 (lire en ligne)..
  34. B. Sergent, « Penser et mal penser les Indo-EuropĂ©ens Â», Annales E.S.C., 1982, 37, 4, p. 669-681
  35. (en) B Lincoln, Death, War, and Sacrifice: Studies in Ideology and Practice, Chicago, 1991, p. 240-241
  36. D. Dubuisson, ‘Les Lettres noires’, Les Temps modernes no 544, p. 165-71
  37. On trouve un bilan sur cette controverse dans « Commission sur le racisme et le nĂ©gationnisme Ă  l'universitĂ© Jean-Moulin Lyon III Â», rapport par Henry Rousso, 2004, p. 57-58
  38. B. Sergent, « Penser - et mal penser - les indo-européens », Annales. Histoire, Sciences Sociales, Année 1982, Volume, Numéro 4, p. 673 Lire en ligne
  39. Jean Batany, « Mythes indo-européens ou mythe des Indo-Européens : le témoignage médiéval », Annales E.S.C., 1985, 2, p. 422 n.18
  40. Dans le compte rendu d’Explorations in the ideological infrastructure of Indo-European studies. ModĂšles linguistiques et IdĂ©ologie : “Indo-EuropĂ©en” Ă©d. par Sylvie VansĂ©veren. Bruxelles : Éditions Ousia, 2000, pour Historiographia Linguistica
  41. M. Olender, « Au sujet des Indo-européens », Archives des sciences sociales des religions, Année 1983, Volume, Numéro 2, p. 163-167et
  42. Idem. Le passage en cause Ă©met l'idĂ©e que la prohibition de l'intermariage en Inde a permis d'observer des diffĂ©rences physiques entre les castes. Cette thĂšse n'est cependant pas propre Ă  GĂŒnther, J. Haudry se rĂ©fĂ©rant Ă©galement dans la mĂȘme note aux indianistes Jean Filliozat et Louis Renou.
  43. « d'un cÎté, Haudry et ses compagnons de route se réclament souvent de Dumézil, et tirent à eux le bénéfice de ses découvertes, le grand philologue, lui, a demandé à Jean Haudry de supprimer de son « Que sais-je ? » sur les Indo-Européens les passages les plus ambigus politiquement, et refuse toute participation aux travaux de cette équipe, ne préfaçant aucun de ses ouvrages, n'envoyant pas d'article à sa revue, mettant, enfin, le plus de distance entre lui et cette entreprise. » dans B. Sergent, « La religion cosmique des Indo-Européens (note critique) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, Année 1990, Volume, Numéro 4, p. 944
  44. Voir aussi Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université" Jean-Moulin Lyon III, rapport par Henry Rousso, 2004, p.58
  45. H. Le Bras dans Population, 1997, 1
  46. Mais oĂč sont passĂ©s les indo-europĂ©ens ?, 2014, p. 293.
  47. Haudry Ă©crit que la fĂ©conditĂ© « est aussi une nĂ©cessitĂ© pour le groupe, d'oĂč les dispositions tendant Ă  favoriser la fĂ©conditĂ©, Ă  dissuader du cĂ©libat, Ă  rĂ©primer l'avortement et l'homosexualitĂ© » (p. 106 ou 107 du « Que sais-je ? », selon les Ă©ditions). Bernard Sergent avait dĂ©jĂ  affirmĂ© que « chacune de ces quatre derniĂšres assertions est une invention » (B. Sergent, « Penser - et mal penser - les indo-europĂ©ens », Annales. Histoire, Sciences Sociales, AnnĂ©e 1982, Volume, NumĂ©ro 4, p. 618) et relevait que « bien loin de rĂ©primer l'homosexualitĂ©, les anciens peuples indo-europĂ©ens ont Ă©tĂ© de ceux qui ont le plus pratiquĂ© [
] l'homosexualitĂ© initiatique masculine » (p. 618).
  48. Rapport de la Commission sur le racisme et le nĂ©gationnisme Ă  l’universitĂ© Jean-Moulin Lyon III, par Henry Rousso, 2004, p. 58 : « L’existence des Indo-EuropĂ©ens, une hypothĂšse au second degrĂ© ? Bien sĂ»r. PremiĂšre hypothĂšse, celle d’une langue : je l’adopte, et je dis pourquoi ; deuxiĂšme hypothĂšse, celle d’un peuple : si l’on suit Georges DumĂ©zil [...], comment la refuser ? Un agrĂ©gat temporaire d’individus ne forge pas une idĂ©ologie structurĂ©e comme le modĂšle trifonctionnel. [...] Que les Indo-EuropĂ©ens aient attachĂ© une signification au type physique est une Ă©vidence : et s’ils ont valorisĂ© la blancheur de la peau et la blondeur, c’est trĂšs probablement que la classe dominante, celle qui fait l’opinion, prĂ©sentait en majoritĂ© ce type physique. » (citĂ© d'aprĂšs le Nouvel Observateur, 20 mars 1982)
  49. P. Flobert, Revue de Philologie, 109, 1983, p. 296-297 : « La restriction prudente (
) sur le caractĂšre conjectural du trifonctionalisme social est vite oubliĂ©e, et tout le dĂ©veloppement dĂ©coule nĂ©anmoins de ce postulat »
  50. P. Flobert, Revue de Philologie, 109, 1983, p. 296-297 : « Ces conclusions semblent bien fragiles, prématurées à coup sûr, et risquent de rappeler des aberrations tristement célÚbres. »
  51. Christian-Joseph Guyonvarc et Françoise Le Roux, La Civilisation celtique, Ouest-France Université, 1990, p. 206
  52. Charles Guiraud, La religion indo-européenne (linguistique et civilisation). D'aprÚs Jean Haudry, Les Indo-Européens, Paris, Presses Universitaires de France, collection "Que sais-je ?" n° 1965, 1981, L'information grammaticale, Année 1984, 22, pp. 18-22
  53. Jean Haudry, Les Indo-Européens, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1981 ; rééd. 1985, p. 114-118
  54. J. Haudry, La religion cosmique des Indo-Européens, Milan-Paris, 1987
  55. Ph. Jouet, Religion et mythologie des Baltes. Une tradition indo-européenne, Milan-Paris, ArchÚ-Les Belles Lettres, 1989. On peut voir le compte-rendu de Bernard Sergent dans A.E.S.C., 1992, 47, 1, p. 117-119
  56. L.-R. Nougier, Naissance de la civilisation. Forestiers, défricheurs, paysans de la préhistoire, P., Lieu commun, 1986, p. 381-383)
  57. Penser — et mal penser — les Indo-EuropĂ©ens (note critique), Bernard Sergent, Annales. Économies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations, AnnĂ©e 1982, Volume 37, NumĂ©ro 4, p. 669-681
  58. B.Sergent, « La religion cosmique des indo-europĂ©ens (note critique) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, AnnĂ©e 1990, Volume, NumĂ©ro 4, p. 942 : « Voici que j'ai parlĂ© d'ignorances, de contresens, de surinterprĂ©tations — c'est-Ă -dire, d'une bien mauvaise philologie. C'est, hĂ©las, ce qui caractĂ©rise en fait ce livre d'un bout Ă  l'autre. Les manipulations, les approximations, les assertions sans discussion abondent, de mĂȘme que les omissions de dĂ©tails gĂȘnants pour une dĂ©monstration en cours »
  59. 39, 1, 1989, p. 144-145.
  60. « without consideration of alternatives and with little discrimination »
  61. « The investigation of such matters, however, calls for more critical methods than his
  62. « so indifferent is he to the sources that he often cites myth simply from modern handbooks »
  63. I. Lebedynsky, « La thĂ©orie des Kourganes », L’archĂ©ologue, 69, 2003-2004, p. 14 et 18.
  64. « Mythes indo-européens ou mythe des indo-européens : le témoignage médiéval », Jean Batany, Annales E.S.C., 1985, 2, p. 422 n.17.

Annexes

Bibliographie

  • « L'apport de Jean Haudry », dans StĂ©phane François, Au-delĂ  des vents du Nord : l'extrĂȘme droite française, le pĂŽle Nord et les Indo-EuropĂ©ens, Lyon, Presses universitaires de Lyon, (ISBN 978-2-7297-0874-0), p. 99-108.

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