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Villers-CotterĂȘts

Villers-CotterĂȘts (/vi.lɛʁ.kɔ.tʁɛ/[1]) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Aisne, en rĂ©gion Hauts-de-France.

Villers-CotterĂȘts
Villers-CotterĂȘts
La mairie.
Blason de Villers-CotterĂȘts
Blason
Villers-CotterĂȘts
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Aisne
Arrondissement Soissons
Intercommunalité Communauté de communes Retz-en-Valois
(siĂšge)
Maire
Mandat
Franck Briffaut
2020-2026
Code postal 02600
Code commune 02810
DĂ©mographie
Gentilé Cotteréziens
Population
municipale
10 392 hab. (2020 en diminution de 4,59 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 249 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 15â€Č 36″ nord, 3° 05â€Č 26″ est
Altitude 120 m
Min. 65 m
Max. 226 m
Superficie 41,71 km2
UnitĂ© urbaine Villers-CotterĂȘts
(ville isolée)
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Villers-CotterĂȘts
(bureau centralisateur)
LĂ©gislatives 5e circonscription de l'Aisne
Localisation
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Villers-CotterĂȘts
Liens
Site web https://www.mairie-villerscotterets.fr

    GĂ©ographie

    Description

    Vue aérienne en 2019.

    La commune est situĂ©e au sud du dĂ©partement de l'Aisne, en bordure du dĂ©partement de l'Oise. La forĂȘt domaniale de Retz occupe une bonne moitiĂ© de son territoire.

    Soissons est Ă  24 km au nord-est ; l'aĂ©roport Roissy-Charles-de-Gaulle, et Paris, sont respectivement Ă  54 km et 85 km au sud-ouest.

    Le Sentier de grande randonnĂ©e GR11 ou « Grand Tour De Paris » et le GR 11A passent Ă  Villers-CotterĂȘts.

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    La riviĂšre Automne prend sa source dans la commune.

    C'est un affluent de l'Oise en rive gauche qui conflue Ă  Verberie et donc un sous-affluent de la Seine.

    Urbanisme

    Typologie

    Villers-CotterĂȘts est une commune urbaine[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densitĂ© intermĂ©diaire, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[3] - [4]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Villers-CotterĂȘts, une unitĂ© urbaine monocommunale[5] de 10 872 habitants en 2017, constituant une ville isolĂ©e[6] - [7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[8] - [9].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (72,9 % en 2018), une proportion identique Ă  celle de 1990 (73 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (70 %), terres arables (11,5 %), zones urbanisĂ©es (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (3,7 %), milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (2,9 %), prairies (1,7 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (1,3 %), cultures permanentes (0,9 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (0,7 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[11].

    Morphologie urbaine

    • La place du Dr. Jean-Mouflier et la statue d'Alexandre Dumas.
      La place du Dr. Jean-Mouflier et la statue d'Alexandre Dumas.

    Lieux-dits et Ă©carts

    La Plaine Saint-RĂ©my, Pisseleux, commune rattachĂ©e Ă  Villers-CotterĂȘts en 1971.

    Habitat et logement

    En 2019, le nombre total de logements dans la commune Ă©tait de 5 133, alors qu'il Ă©tait de 4 978 en 2014 et de 4 473 en 2009[I 1].

    Parmi ces logements, 90,8 % étaient des résidences principales, 1,1 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 45,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 52,8 % des appartements[I 2].

    Le tableau ci-dessous prĂ©sente la typologie des logements Ă  Villers-CotterĂȘts en 2019 en comparaison avec celle de l'Aisne et de la France entiĂšre. Une caractĂ©ristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de rĂ©sidences secondaires et logements occasionnels (1,1 %) infĂ©rieure Ă  celle du dĂ©partement (3,5 %) mais supĂ©rieure Ă  celle de la France entiĂšre (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 43,4 % des habitants de la commune sont propriĂ©taires de leur logement (41,8 % en 2014), contre 61,6 % pour l'Aisne et 57,5 pour la France entiĂšre[I 3].

    Le logement Ă  Villers-CotterĂȘts en 2019.
    Typologie Villers-CotterĂȘts[I 1] Aisne[I 4] France entiĂšre[I 5]
    RĂ©sidences principales (en %) 90,8 86,5 82,1
    RĂ©sidences secondaires et logements occasionnels (en %) 1,1 3,5 9,7
    Logements vacants (en %) 8,1 9,9 8,2

    Voies de communication et transports

    La gare de Villers-CotterĂȘts.

    La route nationale 2 contourne la commune en rocade. Cet axe majoritairement amĂ©nagĂ© en 2×2 voies permet une liaison fluide vers l'agglomĂ©ration parisienne d'une part et Soissons d'autre part.

    Le tracé initial de l'ancienne route nationale 36 (actuelle RD 936) relie la ville à Meaux et Melun et le tracé initial de la route nationale 373 (actuelle RD 973) permet de relier CompiÚgne et Chùteau-Thierry.

    La gare de Villers-CotterĂȘts est sur la ligne de La Plaine Ă  Hirson et Anor (frontiĂšre) desservie par les trains du TER Picardie (Paris - Laon).

    Un service de bus Villéo-Retzéo, entiÚrement accessible aux personnes à mobilité réduite, regroupe 3 lignes urbaines desservant les établissements scolaires au centre-ville et la gare SNCF. Un service de bus à la demande relie toutes les communes de la communauté de communes[12].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Vilers-Coldereist en 1174[13], Villare-Colderest en 1196[14].

    Le Villa, d'oĂč dĂ©rive Villers, nous fait savoir qu'un domaine gallo-romain doit ĂȘtre Ă  l'origine de ce territoire au VIe siĂšcle. Il s'y forma un hameau qui porta d'abord le nom de Villers-Saint-Georges, lequel fut, par la suite, changĂ© en celui de « Villers Col de Retz » ou « Queue de Retz », dont on a fait CotterĂȘts. Son nom est issu de la forĂȘt voisine qui s'appelait autrefois « la forĂȘt de Retz ».

    Histoire

    La ville, le chĂąteau et l'ordonnance

    Une simple clairiĂšre de l’immense forĂȘt des Sylvanectes servait de lieu de rassemblement aux plus lointains ancĂȘtres des CotterĂ©ziens qui vivaient le plus souvent Ă  l’abri des grands bois ; les historiens locaux ont pu dĂ©montrer que c’est le centre actuel de la ville.

    Moyen Âge

    Il faut attendre le VIe siĂšcle pour qu’il soit fait mention d’une mĂ©tairie, « une villa » entourĂ©e de quelques chaumiĂšres attribuĂ©e par Clovis Ă  l’un de ses lieutenants. En 632, Dagobert chasse dans la forĂȘt ; il y possĂšde un pied-Ă -terre puis une rĂ©sidence royale (le palatium) et l’histoire de la ville se confond bien vite avec celle de son chĂąteau, tout d’abord simple rendez-vous de chasse.

    En 715, annĂ©e de la mort de Dagobert III, plusieurs guerres civiles ont lieu ; une bataille sanglante se dĂ©roule dans la forĂȘt de Villers-CotterĂȘts, appelĂ©e Ă  l'Ă©poque forĂȘt de la CĂŽte, ou Cuice[15].

    Au IXe siĂšcle, le chĂąteau c’est la Malemaison (mauvaise demeure) dont les seigneurs sont des brigands qui pillent et rançonnent les voyageurs osant s’aventurer en forĂȘt. PropriĂ©tĂ© des seigneurs de CrĂ©py, le chĂąteau est agrandi et embelli en 1165 par Philippe d’Alsace, comte de Flandre, Ă©poux d’Elisabeth, fille de Raoul IV.

    En 1214, le ComtĂ© de Valois est rĂ©uni Ă  la Couronne et la Malemaison devient propriĂ©tĂ© royale puis, en 1284, Philippe III le Hardi le concĂšde Ă  son fils cadet Charles, qui prend le titre de comte de Valois (et sera Ă  l’origine de la branche royale de Valois). Il fait alors rebĂątir et orner le chĂąteau avec une magnificence et un luxe dont parlĂšrent avec admiration tous les chroniqueurs du temps.

    Les annĂ©es passent, la guerre de Cent Ans ravage le Valois et le Chastel de Villers-CotterĂȘts qui restera dĂ©sert pendant de longues annĂ©es. AprĂšs son accession au trĂŽne de France en 1498, Louis XII donne le Valois Ă  son jeune cousin (et futur gendre) François d’AngoulĂȘme, Ă  charge pour lui de rĂ©tablir le Chastel de Villers-CotterĂȘts. Mais François n’a pas encore cinq ans et ce n’est qu’en 1506 qu’il viendra pour la premiĂšre fois chasser avec le roi Ă  Villers-CotterĂȘts.

    Temps modernes

    MontĂ© sur le trĂŽne en 1515, François Ier fait renaĂźtre le duchĂ© de Valois qui surpasse alors son ancienne splendeur. Le roi aime la chasse et le chroniqueur nous dit que « Françoys s’estudia pour le plaisir de la chasse Ă  faire recoustrer, rebastir et accommoder le chĂąteau de Villers-CotterĂȘts » (Bergeron – Le Valois Royal).

    De 1530 Ă  1535, le roi lui-mĂȘme veille Ă  la rapiditĂ© des travaux. À cette Ă©poque, Villers-CotterĂȘts n’est encore qu’un village dont la population s’est accrue, pendant la guerre de Cent Ans, des rĂ©fugiĂ©s de CrĂ©py, Pierrefonds et ViviĂšres. On peut dire sans crainte que la ville actuelle doit son origine Ă  François Ier, car les frĂ©quents voyages de ce roi, avec toute sa suite, amenĂšrent une foule de marchands, d’aubergistes et d’artisans qui s’établirent prĂšs du chĂąteau dans des maisons Ă©levĂ©es le long de la route, et il fallut bien loger et nourrir les ouvriers nombreux, occupĂ©s Ă  la construction de l’édifice.

    En 1535, le chĂąteau est terminĂ©. Des rĂ©unions fastueuses y sont organisĂ©es, des fĂȘtes littĂ©raires, avec Rabelais et ClĂ©ment Marot.

    En aoĂ»t 1539, François Ier y signe une ordonnance restĂ©e cĂ©lĂšbre sous le nom d’« ordonnance de Villers-CotterĂȘts ». Ordonnance gĂ©nĂ©rale pour la police et la justice, elle comporte 192 articles. Les articles 50 Ă  54 ordonnent aux curĂ©s de tenir registres des baptĂȘmes et des dĂ©cĂšs et peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les prĂ©mices de l’état civil.

    Mais ce sont surtout les articles 110 et 111 qui ont fait la cĂ©lĂ©britĂ© de l’ordonnance de Villers-CotterĂȘts en imposant la rĂ©daction des actes officiels et notariĂ©s en « langue maternelle française » et non plus en latin, acte qui est aujourd'hui considĂ©rĂ© fondateur de la primautĂ© et de l'exclusivitĂ© du français dans les documents relatifs Ă  la vie publique de la France, ce qu'il n'Ă©tait pas, le français n'Ă©tant parlĂ© que par une petite minoritĂ© des habitants du royaume et le but Ă©tant clairement de rendre les sentences de justice et autres actes notariĂ©s intelligibles aux parties.

    Henri II succĂšde Ă  son pĂšre en 1547 et fait entreprendre au chĂąteau d’importants travaux dirigĂ©s par Philibert Delorme. Des fĂȘtes splendides et galantes marquent l’inauguration des restaurations et nouvelles constructions (dont une orangerie et un amphithĂ©Ăątre). Diane de Poitiers, la maĂźtresse du roi, y maintient la « Petite bande des Dames de la Cour » et c’est Ă  cette Ă©poque que l’on situe l'origine du fameux dicton « s’amuser comme Ă  Villers-CotterĂȘts ». Le jeu du lancer de renard y Ă©tait en effet trĂšs en vogue.

    Les rois et princes de France feront de frĂ©quents sĂ©jours Ă  Villers-CotterĂȘts, mais le chĂąteau, mal entretenu, et finalement dĂ©laissĂ©, sera, une fois encore, la proie de pillards en 1636, pendant la « Guerre des Malcontents » qui ravage le Valois.

    En 1661, Louis XIV donne le duchĂ© de Valois en apanage Ă  son frĂšre unique, Philippe de France, duc d’OrlĂ©ans. DĂšs lors, la citĂ© va revivre. De grands travaux sont effectuĂ©s au chĂąteau, et le parc est amĂ©nagĂ© sous la direction d'AndrĂ© Le NĂŽtre.

    Le chùteau en 1670, dessiné par Adam Perelle.

    Dans le mĂȘme temps, la ville se dĂ©veloppe ; il s’y crĂ©e un hĂŽpital de charitĂ©, et un collĂšge. La crĂ©ation du bailliage de Villers-CotterĂȘts, en 1703 donnera encore plus d’importance Ă  la citĂ©, lieu de commerce trĂšs frĂ©quentĂ©, ayant un siĂšge de maĂźtrise des Eaux et ForĂȘts.

    En 1671, l'abbaye de Clairfontaine (prĂšs de La Capelle) de l'Ordre PrĂ©montrĂ©, dont les installations initiales avaient Ă©tĂ© ruinĂ©es par un incendie, se dĂ©place Ă  Villers-CotterĂȘts avec l'agrĂ©ment de Philippe d'OrlĂ©ans, frĂšre de Louis XIV, possesseur du chĂąteau, ainsi que la protection particuliĂšre de l'Ă©vĂȘque de Soissons et du Roi. Ce transfert est confirmĂ© en 1676 par une bulle du pape Innocent XI, Ă  condition que la cure ne serait unie Ă  la communautĂ© des PrĂ©montrĂ©s qu'aprĂšs la mort du curĂ© sĂ©culier de la paroisse Saint-Nicolas de Villers-CotterĂȘts. En avril 1758, Dom Richard est nommĂ© prieur de l'abbaye et entreprend la construction d'un nouvel « hĂŽtel abbatial » vaste et Ă  l'architecture recherchĂ©e, qui est devenu en 1795 la mairie de Villers-CotterĂȘts[16].

    Révolution française et Empire

    La RĂ©volution française marque la fin de l'apanage des OrlĂ©ans et de la gloire du chĂąteau. Manquant de peu d’ĂȘtre vendu comme bien national, il est, en 1806, transformĂ© en dĂ©pĂŽt de mendicitĂ© pour le dĂ©partement de la Seine.

    L'abbaye Saint-Remy et Saint-Georges est fermĂ©e en 1791 et dĂ©molie. L'abbaye des prĂ©montrĂ©s est Ă©galement fermĂ©e, une partie vendue et, dĂ©but 1795 l'administration des eaux et forĂȘts, la mairie et la justice de paix s'installent dans la partie des bĂątiments que la mairie occupe toujours. NĂ©anmoins, le concordat de 1801 rend aux communes les presbytĂšres pour y loger leurs curĂ©s. Le doyen de Villers-CotterĂȘts habite le premier Ă©tage du logis abbatial des PrĂ©montrĂ©s ; il jouit Ă©galement de la cave de l'abbaye, de son bĂ»cher et loue le jardin et la basse-cour. Il les quitte vers 1840 pour habiter dans un confortable pavillon situĂ© prĂšs de l'Ă©glise et construit par M. Duez, entrepreneur Ă  Villers-CotterĂȘts[16].

    En 1814, des combats sont livrés à proximité par les armées étrangÚres marchant sur Paris pendant la campagne de France.

    Époque contemporaine

    En 1839 est mise en service la ligne de Villers-Cotterets au Port aux Perches, une des premiĂšres lignes de chemin de fer françaises, destinĂ©e Ă  faciliter l'acheminement de la production industrielle de la ville ainsi que des produits forestiers de la forĂȘt de Retz vers la capitale, via Port-aux-Perches et l'Ourcq alors en cours de canalisation. La compagnie concessionnaire ne parvient pas Ă  rentabiliser son investissement, aprĂšs un premier changement d'exploitant en 1842, la vend en 1867 Ă  la compagnie des chemins de fer du Nord, dont c'est la plus ancienne des lignes et qui l'exploite sans locomotives, l'acheminement des rames chargĂ©es s’opĂ©rant par la gravitĂ©, et les rames vides Ă©tant en partie remorquĂ©es par des chevaux[17].

    Le dépÎt de mendicité de la Seine et la maison de retraite François Ier

    Villers-CotterĂȘts en 1867.

    Le chùteau royal est dÚs lors consacré à l'hébergement de Parisiens en difficulté.

    Deux dĂ©pĂŽts de mendicitĂ© ont coexistĂ© pour Paris : la maison de rĂ©pression de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Villers-CotterĂȘts. Ils accueillent chacun un millier de reclus parisiens. Dans l'Aisne, la vocation disciplinaire de l'Ă©tablissement s'amenuise au fil du XIXe siĂšcle : Ă  partir des annĂ©es 1825, le travail en atelier permet au reclus de cumuler un pĂ©cule qui peut ĂȘtre dĂ©pensĂ© Ă  l'occasion d'une sortie hebdomadaire, le chĂąteau s'Ă©quipe d'une bibliothĂšque consĂ©quente (ce qui s'est gĂ©nĂ©ralisĂ© plus tardivement dans le milieu purement carcĂ©ral). Enfin, avec la baisse de la proportion de pensionnaires valides rĂ©duite Ă  un cinquiĂšme des effectifs en 1871, la vocation de rĂ©intĂ©gration voulue par le dĂ©pĂŽt de mendicitĂ© perd de plus en plus de son sens. Dans ses derniĂšres dĂ©cennies, le dĂ©pĂŽt de Villers-CotterĂȘts hĂ©berge des mendiants infirmes : des vieillards et des « incurables ». Le taux de mortalitĂ© Ă©levĂ© (10 800 dĂ©cĂšs pour 23 000 entrĂ©es de 1808 Ă  1877), la hausse de l'Ăąge moyen d'admission et le fait que le coĂ»t du cercueil Ă©tait automatiquement prĂ©levĂ© sur le pĂ©cule accumulĂ© par le reclus, contribuent Ă  prĂ©figurer la maison de retraite qui succĂšde au dĂ©pĂŽt en 1889. Elle a pour vocation l'hĂ©bergement des « vieillards-indigents » de Paris.

    Seule maison de retraite gĂ©rĂ©e par la prĂ©fecture de Police, l'Ă©tablissement de Villers-CotterĂȘts prend place dans le cadre de la rĂ©organisation des institutions d'assistance parisienne sous la TroisiĂšme RĂ©publique : la maison accueille des personnes trĂšs pauvres, Ă  partir de 70 ans, sans casier judiciaire et indĂ©sirables dans les hospices classiques de l’Assistance publique. Les personnes ĂągĂ©es sans-abri au passĂ© carcĂ©ral sont dirigĂ©s vers la Maison dĂ©partementale de Nanterre qui succĂšde au dĂ©pĂŽt de Saint-Denis en 1887. Un systĂšme d'admission en parallĂšle permet d'accueillir des personnes dĂšs l'Ăąge de 40 ans qui sont hĂ©bergĂ©s comme « travailleurs auxiliaires » : en fournissant un travail en contrepartie de l'hĂ©bergement, le chĂąteau ressemble aussi Ă  un asile-ouvroir.

    En 1862, la compagnie des chemins de fer du Nord met en service la gare de Villers-CotterĂȘts, sur la ligne de La Plaine Ă  Hirson et Anor (frontiĂšre). Elle est Ă©galement reliĂ©e Ă  partir de 1884 Ă  CompiĂšgne et la FertĂ©-Milon par la ligne de Rethondes Ă  La FertĂ©-Milon[17], facilitant les dĂ©placements des personnes et le transport des marchandises de et vers la ville.

    • Horaires des trains entre CompiĂšgne et La FertĂ©-Milon en mai 1914.
      Horaires des trains entre CompiÚgne et La Ferté-Milon en mai 1914.

    Guerre franco-allemande de 1870

    La ville est occupée de longs mois pendant la guerre franco-allemande de 1870 et en 1871[18].

    De la guerre de 1870 Ă  celle de 1914-1918

    La gare au tout début du XXe siÚcle.

    Au dĂ©but du XXe siĂšcle, la maison de retraite acquiert un certain prestige parmi les Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux parisiens : elle accueille prĂšs de 1 800 pensionnaires et est Ă  la pointe du confort de son Ă©poque[19] (chauffage central, Ă©lectricitĂ©, distribution d'eau, rĂ©seau d’égouts, premier raccordement tĂ©lĂ©phonique Ă  Villers-CotterĂȘts).

    RĂ©compensĂ©e Ă  l'Exposition Universelle de 1900 dans la catĂ©gorie des Ɠuvres d'assistance (Groupe XVI, classe 112), elle reçoit en grande pompe la visite du prĂ©sident de la RĂ©publique FĂ©lix Faure en 1898, du prĂ©fet de police de Paris Louis LĂ©pine en 1909 ainsi que du prĂ©sident du Conseil Raymond PoincarĂ© en 1923. Dans le discours des Ă©lites, le dĂ©tournement d'un palais royal en un Ă©tablissement social est perçu comme une revanche de la RĂ©publique sur la royautĂ©, Ă  l'image de la salle du jeu de paume construite par Louis Philippe d'OrlĂ©ans (1725-1785), divisĂ©e par des planchers et transformĂ©e en dortoirs (futur EHPAD).

    PremiĂšre Guerre mondiale

    MĂ©morial du cimetiĂšre des Gardes Ă  Villers-CotterĂȘts.

    La PremiĂšre Guerre mondiale a marquĂ© toute la rĂ©gion, ainsi qu’en attestent de nombreux monuments commĂ©moratifs. En 1915, l'armĂ©e française investit le chĂąteau pour y installer un hĂŽpital militaire, les pensionnaires de la maison de retraite sont alors dirigĂ©s sur Nanterre. L'offensive allemande de 1918 a particuliĂšrement touchĂ© la ville : les murs du chĂąteau, criblĂ©s d'impacts d'obus, tĂ©moignent de la violence des bombardements.

    Villers-CotterĂȘts accueille d'aoĂ»t 1917 Ă  mai 1918 l'hĂŽpital bĂ©nĂ©vole n°1bis de 300 lits, organisĂ© par le mouvement des suffragettes Ă©cossaises, les « dames Ă©cossaises » du Scottish Women’s Hospital (SWH) dans des baraques implantĂ©es en bordure de la voie ferrĂ©e de Soissons, 300 lits, placĂ© sous la direction de Miss Ivens (chief medical officer) et qui constitue un service de rĂ©partition des Ă©vacuations au profit du centre hospitalier de Villers-CotterĂȘts, portĂ© Ă  2 242 lits. Il est Ă©vacuĂ© lors de l’Offensive du Printemps des Allemands le 27 mai 1918[20].

    C’est de la forĂȘt de Villers-CotterĂȘts que dĂ©bute la contre-offensive victorieuse du .

    Durant la guerre, la ligne de Rethondes à La Ferté-Milon, proche de la zone des combats, achemine principalement soldats et matériels. La liaison civile se limite à un aller-retour quotidien. La vocation stratégique dure jusqu'à l'armistice de 1918

    Durant la guerre, Villers-CotterĂȘts a subi des destructions[21] et a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de la Croix de guerre 1914-1918, le [22].

    Seconde Guerre mondiale

    Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de la moitié des maisons sont touchées par des bombardements. DÚs , le chùteau devient le siÚge d'une kommandantur. Peu avant l'arrivée des Allemands, une partie des pensionnaires de la maison de retraite est transférée en urgence dans une bourgade du Sud-Ouest, Aiguillon. Abandonnés par une administration parisienne en situation de désorganisation complÚte, dans un contexte de rationnement et de pénurie alimentaire, les archives révÚlent que sur les 375 hommes et 95 femmes hébergés dans un chùteau du XVIIIe siÚcle transformé en entrepÎt de tabac, plus de 300 meurent du froid, de la faim, et des maladies. Ils sont enterrés dans des fosses communes, pratique inconnue du dépÎt de mendicité ou de la maison de retraite.

    L'aprĂšs-guerre

    L'Ă©tablissement, comme le chĂąteau, se remettent difficilement des dĂ©gĂąts matĂ©riels et humains occasionnĂ©s par les guerres. De 1 800 pensionnaires en 1913, le chĂąteau n'en accueille plus que 400 au dĂ©but des annĂ©es 1950 et 74 en 2012. En 1961, l'Ă©tablissement est placĂ© sous la tutelle de l’Assistance publique et dĂ©pend de 1972 Ă  2014 du Centre d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP) en tant qu'EHPAD « François Ier »[23]. Il s'agit du seul Ă©tablissement d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (EHPAD) public en France spĂ©cialisĂ© dans l'accueil de sans-abri ĂągĂ©s.

    Bien qu'ayant participé à défigurer la demeure royale, l'administration parisienne a aussi garanti sa conservation jusqu'à nos jours. Le délabrement du chùteau (classé aux monuments historiques depuis 1997) résulte essentiellement de la suroccupation des locaux au début du siÚcle ainsi que des dégùts occasionnés par les guerres mondiales.

    Dans une revue de la prĂ©fecture de Police de 1935 consacrĂ©e Ă  la maison de retraite, RenĂ©e Caillet rĂ©sume les liens Ă©troits qui unissent les rĂ©sidents Ă  la bĂątisse : « ainsi survit le chĂąteau de François Ier, il ne connait plus les fastes et les splendeurs de jadis, mais sa gloire s'est magnifiĂ©e parce qu’il hĂ©berge une Ɠuvre de bontĂ© et de tendresse, et son charme est d'autant plus pĂ©nĂ©trant qu'Ă  la beautĂ© des vieilles pierres s'ajoute toute la poĂ©sie du malheur. »

    Le , le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron annonce que la future « CitĂ© de la Francophonie » sera installĂ©e dans le chĂąteau de Villers-CotterĂȘts. Ce projet, dont l'ouverture d'un « musĂ©e de la Francophonie » a Ă©tĂ© annoncĂ© pour l'horizon 2022, s'inscrit dans sa stratĂ©gie internationale de promotion du français Ă  l'Ă©tranger[24].

    Politique et administration

    Rattachements administratifs

    La commune se trouve dans l'arrondissement de Soissons du département de l'Aisne.

    Elle Ă©tait depuis 1793 le chef-lieu du canton de Villers-CotterĂȘts[25]. Dans le cadre du redĂ©coupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription Ă©lectorale.

    Rattachements Ă©lectoraux

    Pour les Ă©lections dĂ©partementales, la commune est depuis 2014 le bureau centralisateur d'un nouveau canton de Villers-CotterĂȘts

    Pour l'élection des députés, elle fait partie de la cinquiÚme circonscription de l'Aisne.

    Intercommunalité

    Villeres-CotterĂȘts Ă©tait membre de la communautĂ© de communes Villers-CotterĂȘts - ForĂȘt de Retz, un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale (EPCI) Ă  fiscalitĂ© propre crĂ©Ă© fin 1999 et auquel la commune avait transfĂ©rĂ© un certain nombre de ses compĂ©tences, dans les conditions dĂ©terminĂ©es par le code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales.

    Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la RĂ©publique du 7 aoĂ»t 2015, qui prĂ©voit que les Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale (EPCI) Ă  fiscalitĂ© propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalitĂ© a fusionnĂ© avec sa voisine pour former, le , la communautĂ© de communes Retz-en-Valois dont est dĂ©sormais membre la commune.

    Élections municipales

    Lors du premier tour des Élections municipales françaises de 2008, la ville voit s'affronter quatre listes :
    - celle soutenue par le Front national, dont la tĂȘte de liste est Franck Briffaut ;
    - celle soutenue par le Mouvement dĂ©mocrate, dont la tĂȘte de liste est Renaud Belliere ;
    - celle soutenue par le Parti socialiste et divers partis de gauche, dont la tĂȘte de liste est Jean-Claude Pruski ;
    - celle Divers Droite, dont la tĂȘte de liste est Jean-Claude Gervais[Note 3]
    Lors du second tour, la liste PS menĂ©e par Jean-Claude Pruski obtient la majoritĂ© des suffrages exprimĂ©s, avec 1 444 voix (20 conseillers Ă©lus), devançant de 81 voix celle menĂ©e par Jean-Claude Gervais obtient la majoritĂ© des suffrages exprimĂ©s, avec 1 363 voix (33,83 %, 20 conseillers municipaux Ă©lus), devançant de 81 voix celle DVD menĂ©e par Jean-Claude Gervais (1 363 voix, 5 conseillers municipaux Ă©lus).
    La liste MODEM menée par le maire sortant Renaud BelliÚre a recueilli 714 voix (17,72 %) et celle FN menée par Franck Briffaut 508 voix (12,61 %).
    Lors de ce scrutin, 36,03 % des Ă©lecteurs se sont abstenus[26].

    Lors du second tour des Ă©lections municipales de 2014 dans l'Aisne, la liste FN menĂ©e par Franck Briffaut obtient la majoritĂ© des suffrages exprimĂ©s, avec 1 862 voix (41,53 % , 24 conseillers municipaux Ă©lus dont 17 communautaires), devançant de 308 voix celles menĂ©es respectivement par[27] :
    - Jean-Claude Pruski, maire sortant (SE, 1 554 voix, 34,66 %, 5 conseillers municipaux Ă©lus dont 4 communautaires) ;
    - Jean-Claude Gervais (DVD, 1 067 voix, 23,80 %, 4 conseillers municipaux dont 2 communautaires).
    Lors de ce scrutin, 32,00 % des Ă©lecteurs se sont abstenus

    Lors du premier tour des Ă©lections municipales de 2020 dans l'Aisne, la liste RN menĂ©e par le maire sortant Franck Briffaut obtient la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s, avec 1 441 voix (53,46 %, 26 conseillers municipaux Ă©lus dont 18 communautaires), devançant trĂšs largement celles menĂ©es par :
    - Jeanne Doyez-Roussel[28] (DVC, 769 voix, 28,53 %, 4 conseillers municipaux Ă©lus dont 3 communautaires) ;
    - Fabrice Dufour[29] (DVD, 485 voix, 17,99 %, 3 conseillers municipaux Ă©lus dont 2 communautaires).
    Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 60,37 % des électeurs se sont abstenus.

    Récapitulatif de résultats électoraux récents

    Scrutin 1er tour 2d tour
    1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e %
    Municipales 2014 FN 32,04 SE 22,15 DVD 13,61 DVD 13,41 FN 41,53 SE 34,66 DVD 23,80
    Européennes 2014 FN 39,83 UMP 16,91 PS 11,91 EELV 7,03 Tour unique
    RĂ©gionales 2015 FN 48,65 UMP 23,38 PS 12,57 PCF 4,79 UMP 50,63 FN 49,37 Pas de 3e
    Présidentielle 2017 FN 34,26 LFI 19,95 EM 18,34 LR 14,33 LREM 50,18 FN 49,82 Pas de 3e
    LĂ©gislatives 2017 FN 31,99 EM 30,88 FI 12,87 UDI 8,99 LREM 52,32 FN 47,68 Pas de 3e
    Européennes 2019 RN 38,49 LREM 16,05 EELV 9,36 FI 6,73 Tour unique
    Municipales 2020 RN 53,46 DVC 28,53 SE 17,99 Pas de 4e Pas de second tour

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    Les données manquantes sont à compléter.
    1855 1867 Jean François Léon Senart[30] Notaire
    Pierre Alexandre Henry Guay Droite Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1871 → 1877)
    Jules Besnard RĂ©publicain Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1877 → 1878)
    1882 1884 Jean François Léon Senart Notaire
    Paul Grévin Droite Magistrat
    Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1893 → 1901)
    M. Brassart Libéral Médecin
    Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1909 → 1913)
    1919 1929 Henri Mouflier[Note 4] - [31] RG MĂ©decin
    Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1913 → 1932)
    RĂ©mi Baraquin Rad. Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1932→ 1942)
    Maurice Fasquelle Nommé conseiller départemental en 1943[32]
    Les données manquantes sont à compléter.
    1954 1989 Charles Baur[33] - [34] SFIO
    puis UDF-PSD
    Chef d'entreprise
    Conseiller rĂ©gional de Picardie (1976 → 1978 et 1985 → 2004)
    PrĂ©sident du conseil rĂ©gional de Picardie (1976 → 1978 et 1985 → 2004)
    Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1958→ 1976)
    DĂ©putĂ© europĂ©en (1986 → 1993)
    1989 mars 2001 Georges Bouaziz[35] PS MĂ©decin
    Conseiller gĂ©nĂ©ral de Villers-CotterĂȘts (1988 → 2001)
    Député suppléant de Bernard Lefranc
    mars 2001 mars 2008 Renaud BelliĂšre UDF puis MoDem Architecte
    mars 2008 mars 2014 Jean-Claude Pruski PS Journaliste, député suppléant
    mars 2014[36] - [37] En cours
    (au 25 novembre 2022)
    Franck Briffaut FN → RN Conducteur de travaux (gĂ©nie militaire)
    Vice-prĂ©sident de la CC CommunautĂ© de communes Retz-en-Valois (2017 → )
    Conseiller dĂ©partemental de Villers-CotterĂȘts (2015 → 2021)
    RĂ©Ă©lu pour le mandat 2020-2026[38]

    Équipements et services publics

    Le lycée européen.

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque annĂ©e Ă  la suite d'une enquĂȘte par sondage auprĂšs d'un Ă©chantillon d'adresses reprĂ©sentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement rĂ©el tous les cinq ans[39] - [Note 5].

    En 2020, la commune comptait 10 392 habitants[Note 6], en diminution de 4,59 % par rapport Ă  2014 (Aisne : −1,93 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 4002 3272 2732 5432 6882 6923 4813 4653 602
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 6092 7643 3963 1193 2063 8113 7904 5824 772
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 9815 3815 6544 2084 6104 6125 0703 6073 917
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    5 4896 3138 9498 3808 8679 83910 12810 41110 694
    2020 - - - - - - - -
    10 392--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee Ă  partir de 2006[40].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des Ăąges

    La population de la commune est jeune.

    En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  37,4 %, soit au-dessus de la moyenne dĂ©partementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 24,8 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 26,9 % au niveau dĂ©partemental.

    En 2018, la commune comptait 5 215 hommes pour 5 461 femmes, soit un taux de 51,15 % de femmes, lĂ©gĂšrement infĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,26 %).

    Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[41]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,6
    90 ou +
    1,5
    6,2
    75-89 ans
    9,7
    15,6
    60-74 ans
    15,7
    20,3
    45-59 ans
    19,7
    18,0
    30-44 ans
    17,7
    20,0
    15-29 ans
    17,7
    19,2
    0-14 ans
    17,9
    Pyramide des ùges du département de l'Aisne en 2018 en pourcentage[42]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,6
    90 ou +
    1,7
    6,4
    75-89 ans
    9,6
    17,4
    60-74 ans
    17,9
    20,5
    45-59 ans
    19,7
    18,2
    30-44 ans
    17,6
    17,1
    15-29 ans
    15,5
    19,8
    0-14 ans
    18

    Commémoration de l'abolition de l'esclavage et polémique de 2014

    Depuis le , le prĂ©fet de l'Aisne et la municipalitĂ© de Villers-CotterĂȘts commĂ©morent, tous les , la journĂ©e de l'esclavage et de son abolition, devant une plaque apposĂ©e en 2006 Ă  l'occasion du bicentenaire de la mort du gĂ©nĂ©ral Dumas.

    En 2014, le nouveau maire, Franck Briffaut, élu du Front national, a déclaré qu'il n'organisera pas cette commémoration, dénonçant en celle-ci une « autoculpabilisation permanente »[43]. L'Association des Amis du général Dumas s'élÚve contre un choix « à connotation raciste »[44].

    Sommet de la Francophonie

    Le XIXe sommet de la francophonie se tient en 2024 au chĂąteau de Villers-CotterĂȘts, Ă  la citĂ© internationale de la Francophonie[45].

    Sports et loisirs

    Économie

    Le siĂšge de Volkswagen France se trouve Ă  Villers-CotterĂȘts depuis 1962.

    Le taux de chĂŽmage Ă  Villers-CotterĂȘts s'Ă©lĂšve Ă  18,5 % en 2023[46].

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    • La cour intĂ©rieure du chĂąteau de Villers-CotterĂȘts.
      La cour intĂ©rieure du chĂąteau de Villers-CotterĂȘts.
    • Chapelle du chĂąteau.
      Chapelle du chĂąteau.
    • Le chĂąteau de NoĂŒe
    • Pavillon Henri II : Ă©difiĂ© Ă  la fin du XVIe siĂšcle,le pavillon est agrandi et redĂ©corĂ© par le duc d'OrlĂ©ans (1756-1760). Alexandre Dumas a Ă©crit dans ses mĂ©moires[49] : « La maison de Monsieur Deviolaine[50] Ă©tait un palais trĂšs apprĂ©ciĂ© par moi
 ». En , le roi Louis-Philippe rachĂšte le bĂątiment.
    • Le pavillon Henri II
    • Le salon.
      Le salon.
    L'église Saint-Nicolas, accolée à la mairie.
    • La NĂ©cropole nationale de Villers-CotterĂȘts
    • StĂšle de l'ossuaire.
      StĂšle de l'ossuaire.
    Guards' Grave en forĂȘt de Retz.
    • L'hĂŽtellerie du RĂ©gent.
      L'hĂŽtellerie du RĂ©gent.
    • La fontaine de la Coquille.
      La fontaine de la Coquille.
    • Le regard Saint-Hubert.
      Le regard Saint-Hubert.

    PersonnalitĂ©s et commĂ©morations liĂ©es Ă  Villers-CotterĂȘts

    Statue d'Alexandre Dumas.

    La ville a vu passer de nombreux personnages historiques. Elle s’enorgueillit d’ĂȘtre le lieu de naissance du poĂšte Charles-Albert Demoustier (1760) et, surtout, du plus populaire romancier du XIXe siĂšcle, Alexandre Dumas (1802), l’auteur des Trois Mousquetaires[54].

    Naissance Ă  Villers-CotterĂȘts

    Mort Ă  Villers-CotterĂȘts

    HĂ©raldique

    Blason de Villers-CotterĂȘts Blason
    D'azur Ă  la salamandre d'or, la tĂȘte contournĂ©e dans sa patience du mĂȘme et crachant des flammes de gueules, surmontĂ©e d'une lettre capitale F couronnĂ©e d'or et accostĂ©e de deux monogrammes d'Henri II et de Catherine de MĂ©dicis (lettres H et K accolĂ©es) d'or[56].
    Ornements extérieurs
    Croix de guerre 1914-1918
    Devise
    Nutrisco et extinguo (Je nourris et j'Ă©teins).
    DĂ©tails
    Le port de salamandre et de la lettre F couronnĂ©e fut accordĂ© par le roi François Ier en 1554 aux villes, bourgs, et rĂ©sidences qu’il fit bĂątir et agrandir. Les deux H (originellement, il s'agissait des deux lettres capitales H et K entrelacĂ©es, pour Henri II et Catherine de MĂ©dicis) figurent la continuation de son Ɠuvre par son fils.
    La salamandre Ă©tait l'emblĂšme de François Ier. Plusieurs sources diffĂšrent quant Ă  l’origine de la salamandre comme symbole dudit roi[57] : une tradition voudrait que François ait reçu cet emblĂšme de son prĂ©cepteur, Artus de Boisy, qui avait observĂ© dans son Ă©lĂšve, « un tempĂ©rament plein de feu, capable de toutes les vertus, qu’il fallait tantĂŽt aviver, tantĂŽt amortir ». Mais c’est oublier qu’on trouve dĂ©jĂ  une salamandre dans l’emblĂšme du comte Jean d’AngoulĂȘme, frĂšre cadet de Charles d’OrlĂ©ans, et qu’un manuscrit exĂ©cutĂ© pour Louise de Savoie en 1504, porte lui aussi une salamandre. La thĂšse selon laquelle l’animal fut apportĂ© Ă  François Ier par LĂ©onard de Vinci est une version romancĂ©e.
    La salamandre, symbolise gĂ©nĂ©ralement le pouvoir sur le feu, donc sur les hommes et sur le monde. La devise Nutrisco & extinguo (« Je m’en nourris et je l’éteins »), qui accompagne parfois cet emblĂšme, prend tout son sens lorsqu’on se rĂ©fĂšre au pouvoir sur le feu. On la retrouve sur Ă©normĂ©ment de plafonds et de murs du chĂąteau de Chambord et de celui de Fontainebleau, et sur les armes de la ville du Havre, sur celles de Vitry-le-François, sur celles de Romorantin-Lanthenay ainsi que sur le logo du dĂ©partement de Loir-et-Cher.
    Cet animal un peu magique est censé éteindre les mauvais feux et attiser les bons.
    Blason officiel.

    Centre international de la langue française

    Le président Emmanuel Macron annonce le 17 juin la création d'un Centre international de la langue française (CILF) à Villers-Cotterets. EntiÚrement financée par l'Etat, la Cité internationale de la langue française doit ouvrir en septembre 2023 [58].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Ernest Roch, « Les hĂŽtelleries cotterĂ©ziennes aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique rĂ©gionale de Villers-CotterĂȘts chargĂ©e de la conservation du MusĂ©e Alexandre Dumas,‎ , p. 11-84 (lire en ligne)
    • EugĂšne Toupet, « Le temple maçonnique de Philippe-EgalitĂ© Ă  Villers-CotterĂȘts », MĂ©moires de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s savantes du dĂ©partement de l'Aisne,‎ , p. 77-79 (lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

    • « Villers-CotterĂȘts », MinistĂšre de la cohĂ©sion des territoires et des relations avec les collectivitĂ©s territoriales (consultĂ© le ).
    • Carte spĂ©ciale des rĂ©gions dĂ©vastĂ©es : 33 SO, Soissons [Sud-Ouest], Service gĂ©ographique de l'armĂ©e, (lire en ligne), sur Gallica.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Ces listes ayant toutes réalisées plus de 10 % au premier tour (liste FN : 19 % ; liste MoDem : 22 % ; liste d'Union de la Gauche : 30 % ; liste Divers Droite : 30 %) se maintiennent toutes au second tour.
    4. La place principale de Villers-CotterĂȘts porte le nom de ce maire.
    5. Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă  1999, que les populations correspondant Ă  une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Site de l'Insee

    Autres sources

    1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 104.
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    3. « Commune urbaine-dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le )
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    5. « UnitĂ© urbaine 2020 de Villers-CotterĂȘts », sur https://www.insee.fr/ (consultĂ© le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unitĂ©s urbaines », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    12. « Site officiel Villéo-Retzéo »
    13. Dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Quentin-en-l'Île.
    14. Dans le cartulaire de Laon.
    15. Jean Lebeuf, Ambroise Challe, Maximilien Quantin, Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et de son ancien diocÚse, vol. I, Auxerre, Perriquet, (présentation en ligne), p. 161.
    16. Marcel Leroy, « L'hĂŽtel de ville de Villers-CotterĂȘts, ancienne abbaye des PrĂ©montrĂ©s », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique locale de Villers-Cotterets, vol. VIII,‎ 1961-1962 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
    17. Yves Tardieu, « Un chemin de fer en forĂȘt de Retz », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique locale de Villers-Cotterets, vol. XXXVII,‎ , p. 169-199 (lire en ligne, consultĂ© le )
    18. M. Leroy, « L'occupation allemande Ă  Villers-CotterĂȘts en 1870-1871 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique locale de Villers-Cotterets, vol. XVII,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) lien brisĂ©
    19. Le chĂąteau de Villers-CotterĂȘts en Valois, palais des rois, asile des gueux, Alain Arnaud, SociĂ©tĂ© historique rĂ©gionale de Villers-CotterĂȘts, 2009.
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