Henri Berthelot
Henri Mathias Berthelot, né le [1] à Feurs (Loire) et mort le à Paris, est un général français ayant servi pendant la PremiÚre Guerre mondiale.
Henri Mathias Berthelot | ||
Le général Henri Berthelot en 1920, à Metz. | ||
Naissance | Feurs |
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DĂ©cĂšs | 15e arrondissement de Paris |
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Allégeance | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général d'armée | |
AnnĂ©es de service | 1883 â 1926 | |
Commandement | 32e corps d'armée Mission française en Roumanie (1916-1918) Ve armée (1918) |
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Conflits | PremiĂšre Guerre mondiale Guerre hungaro-roumaine de 1919 |
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Faits d'armes | PremiĂšre bataille de la Marne Batailles de l'Artois Mort-Homme Seconde bataille de la Marne |
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Distinctions | Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 Citoyen d'honneur de Roumanie Chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges Grand officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare |
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Biographie
Fils d'un capitaine de gendarmerie, c'est en 1861 que naĂźt Henri Mathias Berthelot Ă Feurs. ĂlĂšve brillant, il Ă©tudie au lycĂ©e impĂ©rial de Lyon et est bachelier en 1879. Il rĂ©ussit le concours de l'Ăcole spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr en 1881. Il en sort classĂ© 4e sur 342 dans la promotion Ăgypte. Il achĂšve sa formation en AlgĂ©rie en tant que sous-lieutenant au 1er rĂ©giment de zouaves de KolĂ©as. Son supĂ©rieur le dĂ©crit comme un « officier d'avenir ». Il reste en AlgĂ©rie jusqu'Ă la mi-. Il part ensuite pour l'Indochine, il y fait son baptĂȘme du feu et y est promu lieutenant en 1886. Le gĂ©nĂ©ral Warnet, le chef du corps du Tonkin, lui trouve une grande habiletĂ© dans ses travaux. En , il est fait chevalier de l'ordre du Dragon d'Annam. Mais quelques jours plus tard, Ă la suite d'une fiĂšvre, il est rapatriĂ© en France.
Une fois en France, il rejoint le 96e rĂ©giment d'infanterie Ă Gap. Un an plus tard, il est reçu Ă l'Ăcole de guerre. En 1891, il reçoit son brevet d'Ă©tat major et est promu capitaine. Ă la suite du stage obligatoire Ă l'Ă©tat-major, il part en Autriche pour amĂ©liorer son allemand. Il passera ensuite les douze annĂ©es suivantes de sa carriĂšre sous la protection du gĂ©nĂ©ral Joseph BrugĂšre. Ce "ferme rĂ©publicain" devient son officier d'ordonnance dans le 132e rĂ©giment d'infanterie Ă Reims puis au 8e corps d'armĂ©e Ă Bourges. AprĂšs avoir intĂ©grĂ© le 2e corps d'armĂ©e Ă Amiens, il est rĂ©affectĂ© au 132e rĂ©giment d'infanterie Ă Reims en . Par la suite, il est mutĂ© au 115e rĂ©giment d'infanterie en juillet 1899.
Peu de temps aprÚs, il rejoint BrugÚre, alors gouverneur militaire de Paris. C'est à ce poste qu'il va superviser l'organisation du pavillon de l'armée pendant l'Exposition universelle de 1900. Il continue à travailler auprÚs de BrugÚre quand celui-ci est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre. En , il est nommé chef de bataillon et accompagne en 1901 en tant qu'officier d'ordonnance de BrugÚre, le tsar Nicolas II à Reims. En 1902, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
En 1903, il quitte le service de BrugĂšre et devient commandant du 20e bataillon de chasseurs Ă pied de Baccarat. En , BrugĂšre lui demande de revenir Ă lui comme officier et en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e il est nommĂ© au 2e bureau de la direction de l'infanterie. En mars de l'annĂ©e suivante, il devient lieutenant-colonel et en octobre secrĂ©taire du comitĂ© technique d'Ă©tat-major. Promu colonel en 1910, c'est en 1911 qu'il commande le 94e rĂ©giment d'infanterie. Pendant deux ans et demi, il passera son temps entre son rĂ©giment et Paris, oĂč il travaille avec le gĂ©nĂ©ral Joffre, chef d'Ă©tat major des armĂ©es. Il intĂšgre la commission de rĂ©vision du service des armĂ©es. En , il accompagne Joffre en Russie. Il est fait gĂ©nĂ©ral de brigade en . Il entre Ă l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral en .
Il devient le maĂźtre d'Ćuvre du plan XVII, le plan de mobilisation et de concentration de l'armĂ©e française en cas d'entrĂ©e en guerre. En 1914, il est premier aide-major gĂ©nĂ©ral du gĂ©nĂ©ral Joffre chargĂ© des opĂ©rations. C'est Ă Berthelot que nous devons les trois premiers mois d'opĂ©rations au dĂ©but de la Grande Guerre, avant d'ĂȘtre remerciĂ© par Joffre.
Dans le sens oĂč il a contribuĂ© Ă mettre en Ćuvre sur le thĂ©Ăątre des opĂ©rations les principes de l'offensive Ă outrance, et a refusĂ© de prĂ©voir l'invasion de la France Ă travers la Belgique en 1914 en dĂ©pit des indices avant-guerre puis des Ă©vidences dĂšs (appel des rĂ©servistes en Allemagne) et dĂ©but aoĂ»t (, invasion de la Belgique), Berthelot a Ă©tĂ© qualifiĂ© dans les mĂ©dias de « mauvais gĂ©nie » de Joffre. Selon la biographie du gĂ©nĂ©ral Lanrezac Ă©crite par Fernand Engerand en 1926, ce n'est que le que le Grand Quartier GĂ©nĂ©ral a rĂ©alisĂ© son erreur, soit trop tard pour venir en aide aux Belges et pour arrĂȘter les Allemands.
Le , Berthelot reçoit son avis de mutation Ă la tĂȘte du 5e groupe de divisions de rĂ©serve : c'est une disgrĂące. En , il mĂšne une offensive Ă Crouy, prĂšs de Soissons. AprĂšs de durs combats, c'est un Ă©chec, il est contraint de se replier en arriĂšre par rapport aux positions de dĂ©part. C'est une nouvelle disgrĂące[2].
Du au , il commande le 32e corps d'armĂ©e ou « groupement Berthelot ». Il est au cĆur de la fournaise Ă Verdun, dĂšs , oĂč il doit dĂ©fendre puis reprendre le Mort-Homme et la cote 304. Son optimisme et son souci des conditions matĂ©rielles des soldats lui permettent de prendre l'ascendant sur ses troupes et de tenir avant d'obtenir des succĂšs sur le terrain. Le 32e CA quitte Verdun en juin.
Le , il est placĂ© Ă la tĂȘte de la mission militaire française en Roumanie, dite mission Berthelot et forte de prĂšs de 2 000 officiers et sous-officiers. Il rĂ©organise l'armĂ©e roumaine, lourdement dĂ©faite par l'Allemagne et rĂ©sistant Ă grand-peine en Moldavie entre janvier et . La rĂ©volution russe retirant ce pays du conflit, la Roumanie doit finalement signer l'armistice de FocÈani le [3].
AprĂšs son retour en France, le gĂ©nĂ©ral Foch lui confie le commandement de la 5e armĂ©e du au . Il perce le front Ă deux reprises d'abord courant septembre 1918 prĂšs de Reims Ă la poursuite des Allemands (repli vers la ligne Hindenburg) et ensuite le quand il franchit la Vesle prĂšs de Jonchery. Le , au moment oĂč les Empires centraux s'effondrent et oĂč les troupes allemandes se retirent de Roumanie qui reprend les armes le 10 novembre, Berthelot est envoyĂ© en mission dans ce pays, moins pour une nouvelle offensive alliĂ©e que pour contenir la pression rĂ©volutionnaire en Bessarabie et en Hongrie oĂč, avec des contingents roumains et français, il crĂ©e le l'armĂ©e du Danube, avec laquelle il contribue Ă empĂȘcher la RĂ©publique soviĂ©tique d'Odessa d'entrer en Moldavie (1918) et Ă dĂ©faire les Hongrois bolchĂ©viks lors de la guerre hungaro-roumaine de 1919[4].
De 1919 Ă 1922, il est gouverneur militaire de Metz.
De 1920 à 1926, il est membre du Conseil supérieur de la guerre. à ce titre, il participe à la décision de construction de la ligne Maginot.
De 1923 Ă 1926, il est gouverneur militaire de Strasbourg.
Il meurt à Paris en , à 69 ans. Il est enterré à Nervieux dans le Forez, sa région natale.
CarriĂšre militaire
Arme : infanterie
- 1883 : sous-lieutenant.
- 1886 : lieutenant.
- 1891 : capitaine.
- 1900 : chef de bataillon.
- 1907 : lieutenant-colonel.
- 1910 : colonel.
- 1913 : général de brigade.
- 1914 : général de division, à titre temporaire.
- 1915 : général de division, de maniÚre définitive.
- 1915 : général de division ayant rang et appellation de général de corps d'armée.
- 1918 : général de division ayant rang et appellation de général d'armée.
- 1923 : général de division, exceptionnellement maintenu en activité aprÚs avoir atteint l'ùge de la retraite.
- 1926 : mis Ă la retraite.
Souvenir du général en Roumanie
En 1923[5] - [6], en signe de reconnaissance de la contribution de l'armĂ©e française Ă la libĂ©ration de la Roumanie, il reçoit du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie de Roumanie une propriĂ©tĂ© confisquĂ©e Ă la famille Nopcsa, aristocrates austro-hongrois, situĂ©e dans le village transylvain de FÄrcÄdin, ainsi qu'une palme de reconnaissance conservĂ©e dans l'Ă©glise du village. L'acte de cession inclut un manoir ainsi que 70 hectares de terrain agricole, un verger et de la forĂȘt, dont les revenus annuels sont destinĂ©s, selon le dĂ©sir du GĂ©nĂ©ral, Ă l'AcadĂ©mie militaire roumaine, pour financer des bourses d'Ă©tudes destinĂ©es Ă de jeunes Ă©tudiants roumains de l'Ăcole militaire de Bucarest pour se perfectionner Ă l'AcadĂ©mie militaire de Nancy.
Du vivant mĂȘme de celui-ci, le conseil communal rebaptise la commune du nom de General Berthelot. En 1965, pendant la dictature communiste roumaine, son nom est changĂ© en Unirea (« L'union ») et la villa du gĂ©nĂ©ral est transformĂ©e en entrepĂŽt agricole et pillĂ©e. AprĂšs la chute du prĂ©sident communiste CeauÈescu, un rĂ©fĂ©rendum local approuve en 2001 le retour Ă l'appellation « General Berthelot ».
De nombreux Ă©tablissements scolaires ou voies publiques (rues, boulevardsâŠ) portent le nom de Berthelot en Roumanie. Ă l'occasion de la FĂȘte nationale roumaine, chaque 1er dĂ©cembre, le Consulat gĂ©nĂ©ral de Roumanie Ă Strasbourg dĂ©pose une couronne de fleurs devant le buste du gĂ©nĂ©ral Berthelot situĂ© rue de Boston, en face du parc de la Citadelle. Henri Berthelot Ă©tait membre d'honneur de l'AcadĂ©mie roumaine.
- L'entrée du village General Berthelot en Roumanie.
- Villa du général à l'état d'abandon dans le village qui porte son nom (2004).
- Villa du général Berthelot restaurée (2010).
- La montre de poche Omega en argent prĂ©sentĂ©e par le GĂ©nĂ©ral Berthelot au PĂšre Constantin I. RoÈescu, un prĂȘtre orthodoxe roumain et enseignant de IaÈi, qui devint son ami durant la campagne de la PremiĂšre Guerre mondiale en Roumanie. La plaque arriĂšre est gravĂ©e de "CR", les initiales de RoÈescu. PĂšre RoÈescu a servi comme confesseur militaire pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, participant aux batailles.
Distinctions
Décorations françaises
- : Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur (1922)
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (1902)
- Officier de la LĂ©gion d'honneur (1914)
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur (1916)
- Grand officier de la LĂ©gion d'honneur (1917)
- : Croix de guerre 1914-1918 avec trois palmes
- : Médaille commémorative de l'expédition du Tonkin
- : Chevalier de l'ordre du Dragon d'Annam
- : MĂ©daille militaire
- : Médaille interalliée 1914-1918
- : Officier de l'ordre des Palmes académiques
- : Commandeur de l'ordre du MĂ©rite agricole
DĂ©corations Ă©trangĂšres
- : Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc)
- : Chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni)
- : Grand-croix de l'ordre de l'Aigle blanc (Serbie)
- : Army Distinguished Service Medal (Ătats-Unis)
- : Grand-croix de l'ordre du Soleil levant (Japon)
- : Commandeur de l'ordre du MĂ©rite militaire (Espagne)
- : Grand officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie)
- : Grand-croix de l'ordre de l'Ătoile de Roumanie (Roumanie)
- : 1re classe de l'ordre de Michel le Brave (Roumanie)
- : Grand-croix de l'ordre de Saint-Stanislas (Russie)
- : Commandeur de l'ordre de Sainte-Anne (Russie)
- : Chevalier de l'ordre impérial et militaire de Saint-Georges (Russie)
- Officier de l'ordre de la Couronne (Roumanie)
- Grand-croix de l'ordre de Ferdinand Ier de Roumanie (Roumanie)
Notes et références
- « MinistÚre de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
- Glenn E. Torrey, « "L'Affaire de Soissons", January 1915 », War in History, vol. 4, no 4,â , p. 398â410 (ISSN 0968-3445, lire en ligne, consultĂ© le )
- Petre Otu, « Lâinfluence de la doctrine militaire française sur lâĂ©volution de lâarmĂ©e roumaine (1878-1940) », sur Revue historique des armĂ©es, (consultĂ© le ).
- ConfĂ©rences publiques de George Cipaianu (historien, FacultĂ© dâHistoire et Philosophie de lâUniversitĂ© Babes-Bolyai, Cluj), Lâimage de lâautre : officiers français sur lâarmĂ©e et la sociĂ©tĂ© roumaine pendant la PremiĂšre Guerre Mondiale, La Maison roumaine, Paris, 2016.
- Article du Journal amusant du 18 août 1923.
- Article de l'Ouest-Ăclair du 3 octobre 1923.
- « Timbre: 2018 Roumanie - France - Général Berthelot 1861 -1931 »
- « Timbre: 2018 Roumanie - France - Général Berthelot 1861 -1931 »
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Noël Grandhomme, Berthelot : du culte de l'offensive à la stratégie globale, Ivry sur Seine, ECPAD, , 970 p. (ISBN 978-2-11-098552-1).
- Jean-Noël Grandhomme, Le Général Berthelot et l'action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918 : genÚse, aspects diplomatiques, militaires et culturels avec leurs incidences, prolongements et perspectives, Chùteau de Vincennes, Service historique de l'armée de terre, , 1 120 (ISBN 978-2-86323-122-7, OCLC 52002997).
- Michel Roussin, Sur les traces du général Berthelot, Paris, Guéna-Barley, , 269 p. (ISBN 978-2-919058-07-5).
- Glenn E. Torrey, Henri Mathias Berthelot : soldier of France, defender of Romania, Iasi, Portland, Oxford, The Center for Romanian studies, , 399 p. (ISBN 973-9432-15-8).
- Glenn E. Torrey, General Henri Berthelot and Romania : MĂ©moires et Correspondance 1916-1919, Boulder, East European Monographs, , 247 p. (ISBN 0-88033-115-1).
- Glenn E. Torrey (trad. Marius Iorggulescu), Generalul Henri Berthelot : Memorii si Corespondenta 1916-1919, Bucarest, editura militara, , 456 p. (ISBN 978-973-32-0907-2).
- Jean-Noël Grandhomme, Michel Roucaud et Thierry Sarmant, La Roumanie dans la Grande Guerre et l'effondrement de l'armée Russe, Paris, L'Harmattan, , 465 p. (ISBN 2-7475-0154-X).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Te Papa Tongarewa
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Fiche biographique en anglais.
- Fiche biographique en français.
- (ro) Site Internet du village roumain « General Berthelot », en roumain.
- Film Le Général Berthelot et la Roumanie, dans la série « Les petites histoire de la grande guerre ».
- Film Le roi Ferdinand 1er de Roumanie décore le Général français Henri Mathias Berthelot.
- « La mémoire roumaine de la mission Berthelot (1918-2007) », Jean-Noël Grandhomme.