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Guérande

GuĂ©rande (prononcĂ© /ge.ʁɑ̃d/) est une commune de l'ouest de la France, situĂ©e dans le dĂ©partement de la Loire-Atlantique, en rĂ©gion des Pays de la Loire. Sa partie urbaine occupe le sommet d'un coteau qui domine un territoire presque entiĂšrement entourĂ© d'eau, salĂ©e ou douce, dĂ©nommĂ© presqu'Ăźle guĂ©randaise. L'histoire de la commune elle-mĂȘme est fortement marquĂ©e par la prĂ©sence de marais salants qui ont fait sa richesse.

Guérande
Guérande
La porte Saint-Michel.
Blason de Guérande
Blason
Guérande
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
DĂ©partement Loire-Atlantique
Arrondissement Saint-Nazaire
Intercommunalité Communauté d'agglomération de la Presqu'ßle de Guérande Atlantique
Maire
Mandat
Nicolas Criaud
2020-2026
Code postal 44350
Code commune 44069
DĂ©mographie
Gentilé Guérandais
Population
municipale
16 042 hab. (2020 en diminution de 0,53 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 197 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 19â€Č 41″ nord, 2° 25â€Č 46″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 61 m
Superficie 81,44 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Saint-Nazaire
(banlieue)
Aire d'attraction Saint-Nazaire
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Guérande
(bureau centralisateur)
LĂ©gislatives SeptiĂšme circonscription
Localisation
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Guérande
Liens
Site web ville-guerande.fr

    La prĂ©sence de l'Homme sur le territoire guĂ©randais est attestĂ©e Ă  partir du NĂ©olithique moyen et il subsiste de nombreux vestiges, tels que des menhirs. Les premiers signes avĂ©rĂ©s de l'existence de la localitĂ© actuelle datent de la seconde moitiĂ© du IVe siĂšcle. Le haut Moyen Âge est une pĂ©riode troublĂ©e par les dissensions entre Francs et Bretons — GuĂ©rande est alors bretonnante sous domination mĂ©rovingienne — puis par les invasions normandes. La premiĂšre rĂ©fĂ©rence Ă©crite connue du bourg de GuĂ©rande date de 854. Au XIVe siĂšcle, la citĂ© est entraĂźnĂ©e dans la guerre de Succession de Bretagne qui oppose Jean de Montfort Ă  Charles de Blois. Celle-ci s'achĂšve par la signature Ă  GuĂ©rande mĂȘme du traitĂ© de 1365. À la fin du XVe siĂšcle, la citĂ© est le refuge pendant prĂšs d'un mois d'Anne de Bretagne et de sa cour qui fuient la peste qui sĂ©vit alors Ă  Nantes. La duchesse va entretenir des liens privilĂ©giĂ©s avec GuĂ©rande durant tout son rĂšgne. Pendant tout le Moyen Âge, le terrouer de GuĂ©rande conserve une prĂ©Ă©minence judiciaire, militaire, religieuse et fiscale reconnue par le duchĂ© de Bretagne et l'Ă©vĂȘchĂ© de Nantes.

    L'Ă©poque contemporaine est marquĂ©e par l'affirmation du rĂŽle Ă©conomique et environnemental des marais salants, en crise rĂ©currente depuis la RĂ©volution. Outre la revalorisation des filiĂšres salicoles, l'intĂ©rĂȘt touristique des marais se trouve amplifiĂ© par la crĂ©ation de zones de protection du patrimoine naturel. La localitĂ© demeure au XXIe siĂšcle un centre Ă©conomique dynamique de la presqu'Ăźle, augmentant son attractivitĂ© touristique par la mise en valeur de son riche patrimoine historique, qu'il soit architectural ou culturel, et naturel ; elle perpĂ©tue ainsi l'attirance remarquable, manifestĂ©e depuis le XIXe siĂšcle, de la citĂ© mĂ©diĂ©vale et des marais salants auprĂšs des Ă©crivains, peintres et, plus rĂ©cemment, des rĂ©alisateurs cinĂ©matographiques.

    GĂ©ographie

    Localisation

    GuĂ©rande est situĂ©e Ă  l'ouest du dĂ©partement de la Loire-Atlantique, Ă  16,6 km Ă  vol d’oiseau Ă  l'ouest de Saint-Nazaire, chef-lieu de l’arrondissement auquel appartient la localitĂ©[Note 1] ; elle est Ă©galement Ă  44 km Ă  vol d’oiseau au sud-est de Vannes et Ă  67 km Ă  l'ouest de Nantes[Note 2].

    • Carte montrant le territoire de la commune sur un plan de masse.
      OpenStreetMap Limites communales.
    • Carte montrant le territoire de la commune et les localitĂ©s limitrophes.
      FrontiÚres de Guérande avec les communes limitrophes.

    La commune de GuĂ©rande se situe sur la presqu'Ăźle guĂ©randaise, territoire rattachĂ© au continent par un Ă©troit passage situĂ© sur la commune de Saint-Lyphard. Cette presqu’üle est cernĂ©e Ă  l'ouest par l'ocĂ©an Atlantique, Ă  l'est par le marais de BriĂšre, au sud par la Loire et au nord par la Vilaine[MR 1].

    GĂ©ologie et relief

    Carte en couleur décrivant la géomorphologie d'une zone s'étandant du Cotentin à la Vendée
    Guérande fait partie de la ceinture de leucogranites associée au cisaillement sud-armoricain.

    La dĂ©nomination « presqu'Ăźle guĂ©randaise » — appelĂ©e « terrouer de GuĂ©rande » au Moyen Âge[AG 1] — est sĂ©mantiquement incorrecte ; elle donne nĂ©anmoins bien l’idĂ©e d’un territoire marquĂ© par l’omniprĂ©sence de l’eau Ă  ses frontiĂšres. Il s’agit d’une Ă©tendue terrestre dĂ©limitĂ©e par l’estuaire de la Loire au sud-est, l’ocĂ©an Atlantique sur ses bords sud et ouest, l’étier de Pont-d’Arm au nord, prolongĂ© par les marais de Pompas et d’Arbourg[Note 3] et enfin, par la zone de marĂ©cageuse de la Grande BriĂšre au nord-est[AG 2]. Cette Ă©tendue de 35 km sur 12 km se rattache au continent par, d'une part, une vasiĂšre linĂ©aire interrompue par la vallĂ©e du Brivet et, d’autre part, un seuil rocheux large de 2 km — l’« isthme » de Saint-Lyphard — sĂ©parant l’ensemble MĂšs - marais d'Arbourg de la BriĂšre[AG 2].

    Elle est divisĂ©e en deux entitĂ©s distinctes, le pays mĂ©tais et le pays paludier[2], sĂ©parĂ©es par l'abrupt du coteau de GuĂ©rande[Note 4]. Cette ligne de faille rectiligne s’étend de Saint-Nazaire — pointe de Chemoulin — Ă  Piriac-sur-Mer[AG 3] — pointe du Castelli ; elle est parallĂšle au Sillon de Bretagne au nord-est — et de mĂȘme origine que ce dernier — et Ă  la cĂŽte de la presqu'Ăźle du Croisic au sud. Cet ensemble de reliefs parallĂšles est une rĂ©activation d'accidents tectoniques anciens, mis en place au cours de l'orogĂ©nĂšse hercynienne, par les derniers contrecoups de la surrection des Alpes au cours des derniers millions d'annĂ©es[Note 5] et consĂ©cutive Ă  l’ouverture de l’ocĂ©an Atlantique et du golfe de Gascogne[3]. Le sillon borde un bloc basculĂ© dont la partie basse s’enfonce sous les marais du MĂšs et ceux de la BriĂšre[3] ; le bloc est penchĂ© vers le nord-nord-est constituant le plateau de GuĂ©rande[AG 3]. L'altitude passe ici brusquement de 10 mĂštres Ă  40 - 60 mĂštres. La ville est implantĂ©e au point culminant — 61 mĂštres au niveau du parc d'activitĂ©s de Villejames — de la ligne de crĂȘte qui offre une vue Ă  la fois sur les cĂŽtes et sur l'arriĂšre-pays et les marais de Grande BriĂšre.

    Le revers du sillon est lĂ©gĂšrement vallonnĂ©, ayant subi les effets de l’érosion[4]. Il s’agit d’une zone de culture et d’élevage, aux sols pauvres en calcaire ; cette situation ne favorise pas l’absorption de potasse par les plantes et la dĂ©composition organique, se dĂ©roulant difficilement, accĂ©lĂšre l’acidification des sols[AG 4]. Le pays mĂ©tais s'y Ă©tend jusqu'Ă  Herbignac au nord et Piriac-sur-Mer Ă  l'ouest ; il descend en pente douce vers la BriĂšre au nord-est. Cette partie nord de la commune a fait l'objet d'un remembrement rĂ©cent faisant disparaĂźtre une grande part du bocage. En revanche, le coteau orientĂ© au sud, dont la lĂ©gĂšre pente optimise le ressuyage des sols, a accueilli des cultures viticoles depuis le Moyen Âge[AG 5]. Le pays paludier est situĂ© entre le coteau de GuĂ©rande et la presqu'Ăźle du Croisic et est formĂ© par les marais salants et les terrains adjacents ; l'altitude est ici de 0 Ă  10 mĂštres. On y trouve les Ăźles de LĂ©nifen et de SaillĂ©, la presqu'Ăźle de Lanclis au nord-ouest ; les villages paludiers de Kerignon, Pradel et Mouzac se sont dĂ©veloppĂ©s au pied du sillon.

    Hydrographie

    Le territoire de la commune fait partie de trois bassins versants. Celui de la Grande BriĂšre, incluant l’étang de Sandun, couvre 15 % de la surface communale. Le bassin versant du MĂšs, incluant l'Ă©tang de Kercabus et l'Ă©tang de Bouzaire, recouvre prĂšs de 45 % de la superficie de la localitĂ©, au nord-ouest de celle-ci ; il alimente les marais du MĂšs et la pointe de Pen-BĂ©. Les 40 % restants sont constituĂ©s du bassin versant orientĂ© vers l’ocĂ©an ; celui-ci alimente les marais salants[RP 1].

    MalgrĂ© la prĂ©sence de nombreux Ă©tangs et mares, aucun cours d’eau douce permanent ne traverse le territoire de GuĂ©rande[RP 1]. Quelques Ă©coulements temporaires sont Ă  noter. Le fleuve cĂŽtier du MĂšs, par exemple, prend sa source sur la commune, au dĂ©bouchĂ© de l'Ă©tang du Cabinet, un peu au nord de la ville, avant de couler vers Mesquer, Saint-Molf, AssĂ©rac, Saint-Lyphard et Herbignac[5]. Ce cours d’eau de 19,9 km porte les noms d’étier de la Barre, Ă©tier de Pont d’Arm, ou tout simplement, le canal[5]. Il reçoit les eaux de petits tributaires dont trois, d'une longueur individuelle proche de 1 100 m, s’écoulent sur le territoire de GuĂ©rande avant de confluer[5].

    Climat

    La presqu'ßle de Guérande, particuliÚrement la cuvette occupée par les marais salants, jouit d'un microclimat océanique relativement sec et venté, et changeant au cours de la journée sous l'influence des marées et des brises thermiques.

    La station météorologique la plus proche est, depuis 1994, celle du village de Saillé, sur le territoire de la commune de Guérande[ME 1].

    Le climat de GuĂ©rande est de type ocĂ©anique, pluvieux et doux, engendrĂ© par la proximitĂ© de l'ocĂ©an Atlantique ; l’anticyclone des Açores repousse en Ă©tĂ© vers le nord les dĂ©pressions, caractĂ©risĂ©es par des vents froids et des fortes pluies ; l’hiver il tempĂšre le refroidissement[6]. La moyenne annuelle des tempĂ©ratures relevĂ©es Ă  SaillĂ© depuis 1994 est de 12,8 °C, avoisinant les 7,4 °C de dĂ©cembre Ă  fĂ©vrier — alors qu'elle est de 6 °C Ă  Saint-Nazaire sur la mĂȘme pĂ©riode[ME 2] — et les 18,5 °C de juin Ă  aoĂ»t. Ces tempĂ©ratures rĂ©sultent de minima essentiellement nocturnes et de maxima principalement diurnes. L'amplitude minimale — Ă©cart entre tempĂ©ratures minimales et maximales — a Ă©tĂ© enregistrĂ©e en janvier avec 4,5 °C alors qu'elle a Ă©tĂ© maximale en aoĂ»t avec 7,2 °C.

    Les relevĂ©s effectuĂ©s depuis 1994 dans la rĂ©gion de GuĂ©rande montrent que le nombre de jours avec une tempĂ©rature sous abri excĂ©dant 30 °C est de 4,7 jours, Ă  comparer aux 5 jours relevĂ©s Ă  Saint-Nazaire et aux 9 jours Ă  Nantes[Note 6]. De mĂȘme en hiver, la station de SaillĂ© n'a enregistrĂ© que 17,3 jours de gel contre 32 jours Ă  Nantes[ME 2]. Le record absolu de tempĂ©rature de la station a Ă©tĂ© enregistrĂ© le avec 36,6 °C[ME 3].

    Les vents dominants s'inscrivent dans le quartier ouest - nord-est, avec une nette prĂ©dominance des vents d'ouest moyens — de 16 Ă  29 km/h — associĂ©s Ă  de fortes perturbations et, l'Ă©tĂ©, Ă  des brises de mer ; provoquĂ©es par les fortes variations thermiques estivales, elles peuvent atteindre prĂšs de 60 km/h. Les vents de nord-est s'accompagnent, quant Ă  eux, de pĂ©riode de temps stable[ME 4].

    La pluviomĂ©trie relevĂ©e rĂ©vĂšle un niveau annuel de 642,4 mm, trĂšs infĂ©rieur aux 896 mm d'Herbignac, localitĂ© situĂ©e Ă  moins de 25 km[Note 7] et mĂȘme aux de 838 mm de Nantes[ME 5]. La faible pluviomĂ©trie estivale justifie l'implantation salicole dans la rĂ©gion. En effet, le nombre de jours de pluie — caractĂ©risant les jours recevant plus d'un millimĂštre de pluie — est de 108 par an. Statistiquement, il ne pleut que 4,7 fois au mois de juin. La frĂ©quence mensuelle augmente faiblement jusqu'au mois de septembre[ME 6]. Les records journaliers varient de moins de 20 mm : de 20,6 mm le Ă  40 mm le [ME 6].

    La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1994 à 2020 permet de connaßtre l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-aprÚs.

    Statistiques 1981-2010 et records GUERANDE (44) - alt : 4 m 47° 17â€Č 30″ N, 2° 25â€Č 48″ O
    Statistiques établies sur la période 1994-2010 - Records établis sur la période du 01-10-1994 au 08-01-2020
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 4,5 4,8 6,2 8 11,3 13,9 15,7 15,6 13,4 11,4 7,6 4,5 9,8
    Température moyenne (°C) 6,8 7,4 9,2 11,3 14,6 17,4 18,9 19,1 17,1 14,2 10,2 7 12,8
    Température maximale moyenne (°C) 9,1 10 12,2 14,6 17,9 20,9 22,2 22,6 20,9 17 12,8 9,5 15,8
    Record de froid (°C)
    date du record
    −10,3
    02.01.1997
    −6,5
    11.02.12
    −6
    01.03.05
    −0,4
    04.04.1996
    2,8
    14.05.1995
    6,9
    01.06.06
    9,9
    09.07.1996
    9,2
    28.08.1998
    5,8
    29.09.07
    −0,8
    29.10.1997
    −4,4
    22.11.1998
    −7,5
    29.12.1996
    −10,3
    1997
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    15,5
    24.01.16
    19,1
    27.02.19
    23,2
    19.03.05
    26,3
    07.04.11
    29,9
    26.05.17
    36,6
    27.06.19
    35,5
    23.07.19
    36,6
    09.08.03
    32,4
    03.09.05
    26,9
    01.10.11
    20,9
    01.11.15
    15,6
    01.12.11
    36,6
    2019
    Précipitations (mm) 72,9 54,2 50,8 50,1 47 24,4 36 35,7 48,5 71,2 85,4 78,4 654,6
    Source : « Fiche 44069002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Les deux pans du sillon de GuĂ©rande prĂ©sentent des diffĂ©rences climatologiques liĂ©es Ă  l’exposition solaire ou ocĂ©anique et, en consĂ©quence, des paysages traditionnels diffĂ©rents. Ainsi, l’orientation sud du coteau — caractĂ©risĂ©e par des gels au printemps et une arriĂšre saison peu ensoleillĂ©e, fraiche et humide — a connu le dĂ©veloppement de la vigne, et en particulier de vins blancs favorisĂ©s par la position en latitude[AG 5]— jusqu’au XVIIIe siĂšcle, le vin d’Aunis se vend dans toute la Bretagne et jusqu’en Angleterre[10]. Le revers du sillon, exposĂ© au nord, voit, outre les gels de printemps, les pluies d’hiver abondantes entretenir les noĂ©s — terres basses et humides rĂ©servĂ©es Ă  l’élevage — et les prĂ©-marais se dĂ©velopper en landes et jachĂšres[AG 4].

    D’autre part, la prĂ©sence des marais salants influence la crĂ©ation de conditions climatiques particuliĂšres :

    « [C’est] un fait prouvĂ© en mĂ©tĂ©orologie que nos marais, lorsqu'ils font du sel, Ă©loignent les orages, qui sont bien plus communs Ă  8 ou 12 kilomĂštres dans les terres qu’aux bords mĂȘmes de la mer. Mais hĂ©las ! ils ne les chassent pas tous[11] ! »

    Urbanisme

    Typologie

    GuĂ©rande est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densitĂ© intermĂ©diaire, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[Note 8] - [12] - [13] - [14]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Saint-Nazaire, une agglomĂ©ration intra-dĂ©partementale regroupant 17 communes[15] et 189 875 habitants en 2020, dont elle est une commune de la banlieue[16] - [17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Nazaire dont elle est une commune de la couronne[Note 9]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 200 000 Ă  moins de 700 000 habitants[18] - [19].

    La commune, bordĂ©e par l'ocĂ©an Atlantique, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[20]. Des dispositions spĂ©cifiques d’urbanisme s’y appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prĂ©voit[21] - [22].

    GuĂ©rande, tout comme Le Croisic, possĂšde le statut de ville depuis au moins 1420. À l'intĂ©rieur de la paroisse de GuĂ©rande, SaillĂ© est alors un bourg, Ă  l'instar de Batz, Escoublac, Mesquer, Piriac, Saint-AndrĂ©-des-Eaux, Saint-Lyphard et Saint-Molf ; Saint-Nazaire, hors les limites de la paroisse, est alors Ă©galement un bourg[AG 6].

    L'abondance des monuments, vestiges et sites archĂ©ologiques de toutes Ă©poques a conduit au classement de la totalitĂ© du territoire communal en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), le , sur base de dĂ©libĂ©rations municipales datĂ©es du [ZP 1]. En consĂ©quence, tous amĂ©nagements et travaux sont obligatoirement prĂ©cĂ©dĂ©s d'une autorisation spĂ©cifique de l’architecte des bĂątiments de France[ZP 2] et d'une Ă©tude archĂ©ologique prĂ©ventive du service rĂ©gional de l'archĂ©ologie pour les projets portant sur une superficie supĂ©rieure Ă  20 m2[ZP 3]. Le secteur intra-muros et sa pĂ©riphĂ©rie immĂ©diate sont classĂ©s en « secteur sauvegardĂ© » depuis 1976[10].

    La ZPPAUP ne modifie pas le pĂ©rimĂštre ni le rĂ©gime d’autorisation qui rĂ©git le site classĂ© recouvrant depuis 1996 l’ensemble des marais salants ; elle n’affecte pas non plus les sites inscrits de GuĂ©rande en dehors de son pĂ©rimĂštre propre ; celui-ci inclut notamment les villages de Clis-Le Requer et de Kerignon-Queniquen-KerbĂ©zo ainsi que la Grande BriĂšre pour la zone du territoire communal situĂ© au nord de la localitĂ©[ZP 4].

    La ZPPAUP distingue trois sous-zones qualifiĂ©es de « zones de protection du patrimoine urbain » (ZPU) — il s’agit des Ă©difices protĂ©gĂ©s et des espaces publics dans lesquels ils s'inscrivent[Note 10] —, du patrimoine naturel (ZPN) — c’est-Ă -dire les abords des espaces de qualitĂ© et des constructions protĂ©gĂ©es[Note 11] — et enfin de maĂźtrise de l’impact paysager (ZIP), prenant alors en compte les panoramas sur et Ă  partir des espaces protĂ©gĂ©s[ZP 7]. Cette derniĂšre sous-zone englobe une notion de contrĂŽle de l’évolution de secteurs dĂ©jĂ  urbanisĂ©s et de l’expansion urbaine potentielle de zones Ă  amĂ©nager[ZP 8].

    La ZPPAUP prĂ©voit en particulier la disparition Ă  terme dans les zones protĂ©gĂ©es des rĂ©seaux d’alimentation aĂ©riens et leur enfouissement ; de mĂȘme, le nombre d’antennes de tĂ©lĂ©vision et de paraboles de rĂ©ception satellitaire, ainsi que l’intĂ©gration au paysage des climatiseurs, sont strictement rĂ©glementĂ©s[ZP 9] - [ZP 10] - [ZP 11].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Le tableau ci-dessous prĂ©sente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Tissu urbain discontinu 11,2 % 909
    Zones industrielles ou commerciales et installations publiques 1,9 % 152
    Équipements sportifs et de loisirs 1,0 % 84
    Terres arables hors périmÚtres d'irrigation 28,8 % 2351
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 7,9 % 641
    SystĂšmes culturaux et parcellaires complexes 21,6 % 1760
    Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants 2,1 % 174
    ForĂȘts de feuillus 2,0 % 162
    ForĂȘts de conifĂšres 0,5 % 41
    ForĂȘts mĂ©langĂ©es 0,8 % 66
    ForĂȘt et vĂ©gĂ©tation arbustive en mutation 0,1 % 11
    Marais intérieurs 1,4 % 115
    Marais salants 16,9 % 1378
    Zones intertidales 3,1 % 249
    Plans d'eau 0,5 % 38
    Estuaires 0,01 % 1
    Mers et océans 0,2 % 19
    Source : Corine Land Cover[23]

    Morphologie urbaine

    Plan d'une ville enceinte de remparts.
    Plan de Guérande intra-muros.

    Centre religieux, administratif et Ă©conomique de la presqu’üle, la ville s’est dĂ©veloppĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de remparts, en ville close aux rues relativement Ă©troites ; la densitĂ© des Ă©difices est Ă©levĂ©e, avec des maisons alignĂ©es sur la rue et mitoyennes[24]. Alors que sa puissance Ă©conomique dĂ©croĂźt, elle s’étend hors des murs ; les douves sont comblĂ©es et des boulevards plantĂ©s d’arbres apparaissent, bientĂŽt accompagnĂ©s d’une couronne rĂ©sidentielle. L’avĂšnement de la voie ferrĂ©e en 1879 concourt Ă  la crĂ©ation d’un nouveau quartier au nord, autour de la gare[24].

    La commune de Guérande comprend un certain nombre de lieux-dits et d'écarts. L'Inventaire du patrimoine en recense 65 dont les principaux sont les villages paludiers de Saillé et Clis, le village de Careil sur le coteau et La Madeleine dans la BriÚre. Les hameaux se sont développés le long des principales routes départementales, mais les villages des marais salants présentent une homogénéité ancienne, liée à la proximité du lieu de travail et à la nécessité de bùtir dans des zones non inondables[24].

    La maison guérandaise dans la zone urbaine

    Vue d'une place, aux façades de granit, avec des statuettes surmontant des colonnes.
    Façades de granit et toits d'ardoises, cÎté nord de la collégiale.

    La maison guĂ©randaise inscrite dans la zone de protection du patrimoine urbain (ZPU) se caractĂ©rise par des toits Ă  forte pente — supĂ©rieure Ă  40° —, gĂ©nĂ©ralement recouverts d’ardoise naturelle[Note 12]. On trouve Ă©galement des couvertures de chaume — divers matĂ©riaux ont Ă©tĂ© traditionnellement utilisĂ©s, les roseaux et les joncs et, de maniĂšre plus anecdotique, la paille de seigle et le genĂȘt vert[ZP 12] — Ă©galement Ă  forte inclinaison afin d’assurer la longĂ©vitĂ© du matĂ©riau ; le faĂźtage est systĂ©matiquement recouvert d'un cordon d’argile et de terre[ZP 12].

    De façon constante, les façades prĂ©sentent une maçonnerie de granit, montĂ©e Ă  l'aide de moellons ; les pierres de taille sont utilisĂ©es pour les encadrements de baies et les renforts de chaĂźnages[ZP 12]. Elles sont gĂ©nĂ©ralement percĂ©es de 3 Ă  4 ouvertures — une porte d’entrĂ©e, une fenĂȘtre de rez-de-chaussĂ©e et parfois une seconde Ă  l’étage, et une lucarne. Les ouvertures des maisons basses antĂ©rieures au XVIIe siĂšcle ne respectent gĂ©nĂ©ralement aucun alignement, ni vertical, ni horizontal. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siĂšcle que les façades se disciplinent, la lucarne venant Ă  l’aplomb de la porte ou de la fenĂȘtre basse, ou encore Ă  la verticale du trumeau central[ZP 13]. Les ouvertures des maisons Ă  Ă©tage s’ordonnent en travĂ©e verticale[ZP 13]. Les façades sont recouvertes d’enduits de sable et de chaux et parfois, d’argile badigeonnĂ©e de lait de chaux[ZP 12].

    L’usage de la lucarne est gĂ©nĂ©ralisĂ© pour les façades donnant sur la rue. Le style de ces baies en saillie Ă©volue de façon homogĂšne du XVe au XIXe siĂšcle. Les plus anciennes montrent un fronton triangulaire amorti sur des oreillons ; des frontons bombĂ©s leur succĂšdent avant que n’apparaissent les toitures en capucine du XIXe siĂšcle[ZP 14]. NĂ©anmoins, jusqu’au XIXe siĂšcle la forme la plus gĂ©nĂ©ralisĂ©e reste triangulaire. Ces lucarnes sont dĂ©pourvues de contrevents[ZP 14]. Les fenĂȘtres, de leur cĂŽtĂ©, s’ornent de volets extĂ©rieurs en bois peint, assez systĂ©matiquement Ă  un seul battant ; elles peuvent Ă©galement ĂȘtre closes par des volets intĂ©rieurs[ZP 14].

    L’habitat paludier

    Le vocable d’« habitat paludier » qualifie l’architecture dont l’ñge d’or se situe entre les XVIIe — Ă©poque de prospĂ©ritĂ© salicole — et XIXe siĂšcles. Il constitue un abus de langage car la structure socioprofessionnelle des villages des marais de cette pĂ©riode est en rĂ©alitĂ© trĂšs diversifiĂ©e[H 2]. L’habitat paludier fait partie de la forme architecturale vernaculaire prĂ©sente sur la façade atlantique entre les embouchures de la Loire et de la Vilaine, se distinguant nĂ©anmoins des autres habitats ruraux de la Loire-Atlantique, en particulier de ceux du sud de la Loire, par la pente prononcĂ©e des toitures[H 2].

    Une des constantes de cet habitat est la compacitĂ© des villages installĂ©s Ă  proximitĂ© immĂ©diate des marais salants, que le gĂ©ographe Raymond Regrain nomme « manufactures de plein air »[Note 13]. Ainsi, SaillĂ© ne compte pas moins de 1 008 habitants en 1851, regroupĂ©s en 242 maisons entourant l’église Saint-Clair[Note 14]. Le choix des paludiers s’est portĂ© sur des langues de terres ou des Ăźlots rocheux exondĂ©s — Ă©pargnĂ©s par les inondations —, comme Ă  SaillĂ© ou Ă  Batz, ou en dĂ©pit de la faible altitude, les eaux pluviales et l’assainissement peuvent s’écouler facilement. Cette logique s’est appliquĂ©e Ă©galement aux hameaux situĂ©s sur les parties rocheuses du coteau de GuĂ©rande[H 3]. Ces pratiques sont anciennes ; Ă  SaillĂ©, on relĂšve encore des indications de 1631, 1635 et 1640 ; Ă  Clis, une maison date de 1631 et Ă  QuĂ©niquen, de 1656[H 4].

    La cellule de base — dite Ă©galement unitĂ© domestique de l’habitat rural — associe presque systĂ©matiquement, sur une mĂȘme parcelle oblongue, logement et jardin potager, et ce, dĂšs le XVe siĂšcle : « Une meson et jardrin sise ou villaige de Trescallen entre le grant chemyn qui maint du moulin apartenant Ă  Pierres de Kerveno en ceste dite ville de Guerrande, d’un costĂ© et d’autre costĂ© le chemyn qui maint de la fontaine Sellec Ă  ceste dite ville de Guerrande et d’un bout Ă  meson et jardrin apartenant Ă  Perrot Le Toufforec [
][Note 15] » ; cette unitĂ© domestique est confirmĂ©e en 1568 Ă  Clis, oĂč « la maison du paludier-laboureur Jean Nogues [possĂšde] un jardin au derriĂšre [
][Note 16] ». Un cadastre de 1794 de la commune de GuĂ©rande, dĂ©tenu par les archives municipales de la ville, dĂ©nombre Ă  Beslon 33 maisons dont 22 ont un jardin attenant ; Ă  Careil, seules 5 maisons sur les 34 existantes n’ont pas de jardin, et Ă  QuĂ©niquen, seulement 14 maisons sur les 79 recensĂ©es en sont dĂ©pourvues[H 4]. Le jardin est systĂ©matiquement clos de murs[H 5].

    L'archĂ©type de la maison des marais des XVIIe et XVIIIe siĂšcles est celui de la demeure rurale du Grand Ouest : « maison basse de plain-pied de plan carrĂ© ou rectangulaire comportant rez-de-chaussĂ©e et grenier avec toiture Ă  deux versants »[H 6]. Elle ne comprend qu’une seule piĂšce, avec une cheminĂ©e sur le mur de pignon, trois Ă  cinq ouvertures et deux portes donnant, l’une sur la rue et la seconde sur le jardin[H 6]. Les maisons Ă  Ă©tage possĂšdent une surĂ©lĂ©vation qui est soit posĂ©e sur une dĂ©pendance — cellier, entrepĂŽt, Ă©curie ou Ă©table —, soit destinĂ©e Ă  ĂȘtre de plain-pied avec la rue en raison d’une dĂ©nivellation importante du sol sur lequel est accrochĂ© le rez-de-chaussĂ©e[H 7]. La construction des Ă©difices se caractĂ©rise par des murs en pierres de granit, pignons ou gouttereaux, d’une Ă©paisseur de 55 Ă  80 cm suivant les Ă©poques, Ă  mĂȘme la roche, c’est-Ă -dire sans fondation[H 5]. Il s’agit de murs Ă  deux parements de moellons dont le remplissage intĂ©rieur est constituĂ© de tout-venant, montĂ©s au mortier de glaise ou de chaux, et enduits extĂ©rieurement et intĂ©rieurement d’un badigeon de lait de chaux[H 8].

    Autre Ă©lĂ©ment caractĂ©ristique, les lucarnes de pierre ornent une grande partie des maisons du marais. Elles arborent un fronton triangulaire simple pour la plupart, avec parfois des dĂ©corations Ă©laborĂ©es. Ce modĂšle simple est toutefois concurrencĂ© Ă  la fin du XIXe siĂšcle par des lucarnes Ă  frontons cintrĂ©s et moulurĂ©s, en vogue auprĂšs de la bourgeoisie de GuĂ©rande ou des riches armateurs et nĂ©gociants du Croisic[H 9]. Ces lucarnes, ou parfois la tĂȘte du pignon, sont ornĂ©es communĂ©ment d'une sphĂšre de pierre[H 10].

    • L'habitat rural (sĂ©lection).
    • Vue d'une rue de village avec des façades en moellons de granit.
      Rue du Four Ă  Clis.
    • Vue d'une lucarne en granit au fronton triangulaire.
      Lucarne au fronton triangulaire à Saillé.
    • Vue d'une partie d'un toit en chaume.
      Toit de chaume Ă  Kerhinet.

    Statistiques actuelles

    En 2012, le nombre total de logements dans la commune Ă©tait de 8 195, alors qu'il Ă©tait de 6 471 en 1999[Insee 1]. Parmi ces logements, 81,8 % Ă©taient des rĂ©sidences principales, 13,7 % des rĂ©sidences secondaires et 4,5 % des logements vacants. Ces logements Ă©taient pour 75,7 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 21,9 % des appartements[Insee 2].

    La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 68,9 %, en décroissance par rapport à 2007 (72,7 %). La part de logements HLM loués vides était de 6,7 % contre 5,6 %, leur nombre étant en forte croissance, 447 contre 347[Insee 3]. Des statistiques précédentes, il ressort que l'habitat en 2012 est essentiellement individuel, et que les immeubles collectifs sont une minorité.

    Projets d'aménagement

    La ZPPAUP rĂšglemente les projets d’amĂ©nagement d’un grand nombre de quartiers. Le document de rĂ©fĂ©rence cite ainsi Progalais, la ZAC Villeneuve, les salorges de Pradel[ZP 15], le quartier Versailles — prĂ©vu pour accueillir le dĂ©veloppement de la zone hospitaliĂšre —, le quartier Bout de la Rue— privilĂ©giant l’habitat pavillonnaire —, KerbrĂ©nezĂ© Ă  Mouzac, le nord de SaillĂ© et l’extension du lotissement de Bissin[ZP 11].

    Le plan local d’urbanisme (PLU) de la localitĂ© a Ă©tĂ© entĂ©rinĂ© le par le conseil municipal qui l'a modifiĂ© le [RP 2]. Il inclut un plan d’amĂ©nagement et de dĂ©veloppement durables (PADD) discutĂ© en conseil municipal le [PA 1]. Il tient compte du dĂ©veloppement urbain de la commune, inscrite dans une zone Ă  fort potentiel historique et patrimonial, paysager et environnemental[PA 2]. GuĂ©rande s’est dĂ©veloppĂ©e dans des espaces agricoles et naturels dont 21 ha ont Ă©tĂ© urbanisĂ©s entre 1999 et 2009[PA 3]. Les propositions du PADD tiennent compte de la prĂ©sence de trois sites du rĂ©seau Natura 2000 sur le territoire de la commune, les « marais salants de GuĂ©rande, traicts du Croisic et dunes de Pen-Bron », les « marais du MĂšs, baie et dunes de Pont-MahĂ©, Ă©tang du Pont de Fer » et la « Grande BriĂšre et marais de Donge »[PA 4]. Elles intĂšgrent Ă©galement les contraintes liĂ©es Ă  l’existence de deux schĂ©ma d'amĂ©nagement et de gestion des eaux (SAGE), « Estuaire de la Loire » et « Vilaine », ainsi que la position de chĂąteau d’eau qu’exerce la commune sur la rĂ©gion[PA 4].

    Les solutions proposĂ©es qui rĂ©sultent des contraintes ci-dessus exposĂ©es visent Ă  rĂ©duire la surface globale des zones constructibles dĂ©finies par le PLU de 2006, augmenter la densification et le renouvellement urbain et recommander une densitĂ© moyenne de 25 logements par ha pour les nouvelles opĂ©rations immobiliĂšres[PA 5]. Deux zones reçoivent en particulier l'attention du PADD, les terres du coteau guĂ©randais et du plateau turballais concernĂ©es par le plan espace agricole pĂ©renne (PEAN) et les parties de l'espace dĂ©jĂ  urbanisĂ© qui pourraient faire l'objet d'une densification supplĂ©mentaire[PA 5]. Les dispositions de la loi relative Ă  l'amĂ©nagement, la protection et la mise en valeur du littoral de 1986[27] s’appliquent Ă©galement aux plans de dĂ©veloppement de la localitĂ©[PA 6]. Le PADD tient compte, de surcroĂźt, du rĂŽle de plateforme d'Ă©changes routiers que joue la localitĂ© au sein de la presqu'Ăźle, qui rassemble plusieurs centres scolaires et mĂ©dicaux, et reprĂ©sente un point de passage important des dĂ©placements touristiques[PA 7]. Il accompagne donc la redĂ©finition des axes de circulations urbains ou pĂ©ri-urbains[PA 8].

    L’objectif affichĂ© est la crĂ©ation de 1 800 logements sur 12 annĂ©es, soit 150 logements annuels, croissance cohĂ©rente avec celle des 50 derniĂšres annĂ©es qui a vu le parc immobilier croĂźtre de prĂšs de 8 000 logements[PA 9]. Le centre-ville, longtemps constituĂ© du noyau d’origine mĂ©diĂ©val dans son enceinte urbaine, est confrontĂ© Ă  un dĂ©placement progressif vers le nord et l’est, qui s’accompagne d’une mutation Ă©conomique orientĂ©e vers le commerce saisonnier et d’un nombre croissant de logements vacants[PA 10]. Ce constat a amenĂ© les auteurs du PADD Ă  proposer de rĂ©affirmer le caractĂšre rĂ©sidentiel du centre-ville[PA 11]. Pour ce faire, il propose de revaloriser les espaces publics de la ville close, d’y favoriser l’implantation de commerces de proximitĂ© et de dĂ©velopper les capacitĂ©s de stationnement proches du centre-ville[PA 11].

    Les villages, en particulier ceux des marais et du coteau, et les activitĂ©s agricoles et salicoles prĂ©sentent des enjeux environnementaux et paysagers dont le PADD a dĂ» tenir compte, afin de maintenir l’équilibre entre prĂ©occupations rĂ©sidentielles, agricoles et Ă©cologiques[PA 12]. Outre l’organisation du dĂ©veloppement de SaillĂ©, une des solutions imaginĂ©e est la crĂ©ation ou la relocalisation de dĂ©pendances ou de siĂšges agricoles regroupĂ©s en villages nouveaux intĂ©grĂ©s au paysage et non Ă©parpillĂ©s[PA 13].

    Anciennes voies de communication et arrivée du chemin de fer

    Au dĂ©but du XIXe siĂšcle l’état des routes et des chemins de la commune est dĂ©sastreux[DG 1]. Les pouvoirs publics initient alors un vaste programme d’amĂ©lioration du rĂ©seau routier dĂ©partemental. Le dĂ©cret du concrĂ©tise cette volontĂ© par le classement en route dĂ©partementale no 9 de la portion GuĂ©rande - La Roche-Bernard de la route royale de Bordeaux Ă  Brest[Note 17] ; l’ancienne voie reliant Le Croisic, GuĂ©rande et Nantes, via Saint-Nazaire devient quant Ă  elle la route dĂ©partementale no 8 de Nantes au Croisic[DG 1].

    Ces deux axes principaux vont servir au dĂ©veloppement d’un rĂ©seau de chemins vicinaux, dĂ©cidĂ© par la loi du ; la gestion des chemins dits de grande communication relĂšve des pouvoirs du prĂ©fet et des fonds dĂ©partementaux, les autres demeurant Ă  la charge de la commune[DG 1]. En 1854, deux chemins de grande communication relient GuĂ©rande Ă  sa pĂ©riphĂ©rie ; le chemin no 51 qui mĂšne Ă  La Chapelle-des-Marais et le chemin no 52 qui joint GuĂ©rande Ă  TrĂ©higuier, un village de PĂ©nestin ; Ă  ceux-ci s’ajoutent une vingtaine de chemins vicinaux[DG 1].

    Deux changements importants vont durablement marquer la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle et le dĂ©but du siĂšcle suivant ; il s’agit d’une part de l'amĂ©nagement des routes salicoles dĂšs 1866 et d'autre part de la connexion au rĂ©seau ferrĂ© en 1879[DG 1].

    Les autoritĂ©s centrales prennent en compte les difficultĂ©s Ă©conomiques de l’activitĂ© salicole cristallisĂ©es dans la seconde partie du XIXe siĂšcle en tentant de rĂ©duire les coĂ»ts d’acheminement par voie terrestre. Le projet initial datant de 1866 prĂ©voit la crĂ©ation de 14,3 km de routes nouvelles, dont six voies dĂ©senclavant le bassin de GuĂ©rande ; il affiche l’ambition de rĂ©duire jusqu’à 40 % le coĂ»t du sel produit entre La Turballe, SaillĂ© et Kervalet[DG 2]. Le projet dĂ©finitif ne retient que trois des voies ; il est dĂ©clarĂ© d’utilitĂ© publique en 1867 et achevĂ© en 1873[DG 2]. Les routes construites mĂšnent de SaillĂ© au pont de SillemĂ© — 2,8 km de voie traversĂ©s par 28 aqueducs et empruntant deux ponts —, de Kervalet Ă  QuĂ©niquen (village de GuĂ©rande) — 5,8 km de route comprenant 56 aqueducs et dix ponts — et de QuĂ©niquen Ă  La Turballe sur 5,2 km nĂ©cessitant quatre ponts[DG 2]. Les empierrements sont rĂ©alisĂ©s avec des matĂ©riaux provenant de carriĂšres locales — SaillĂ©, Kervalet, QuĂ©niquen, Toullan et Trescalan — afin de rĂ©duire les coĂ»ts liĂ©s Ă  leur acheminement[Note 18].

    Une loi de 1842 prĂ©voit l’établissement d’une ligne de chemin de fer « de Paris Ă  l’ocĂ©an par Tours et Nantes » ; la liaison de Nantes Ă  Saint-Nazaire est ouverte par la Compagnie du chemin de fer de Paris Ă  OrlĂ©ans le . AprĂšs la dĂ©claration d'utilitĂ© publique du [29], la ligne de Saint-Nazaire au Croisic et son embranchement de La Baule-Escoublac Ă  GuĂ©rande sont inaugurĂ©s le [30]. Le long des 6,1 km parcourus quotidiennement par des trains mixtes de voyageurs et de marchandises, deux ponts mĂ©talliques et neuf passages Ă  niveau rythment le tracĂ© d’Escoublac Ă  GuĂ©rande[31].

    La gare de GuĂ©rande est construite suivant les plans dessinĂ©s en 1877 par Marie-Antoine de La PerriĂšre[32] et est Ă©difiĂ©e Ă  l'extĂ©rieur des remparts, au nord de la porte vannetaise. InaugurĂ©e par le ministre des travaux publics le mĂȘme jour que l’embranchement d’Escoublac[33], elle est amĂ©nagĂ©e par la suite, avec la construction avant 1881 de halles destinĂ©es Ă  l'expĂ©dition du poisson[30].

    Un projet de ligne d’intĂ©rĂȘt local est entĂ©rinĂ© en ; longue de 33 916 mĂštres, la voie mĂšne de GuĂ©rande Ă  Herbignac, et dessert la Turballe, Piriac, Quimiac, Mesquer et Saint-Molf. Cette ligne est exploitĂ©e de Ă  et est Ă  l’origine d’un nouveau quartier de GuĂ©rande, le faubourg Sainte-Anne[DG 3].

    La gare de Guérande est définitivement fermée le ; elle est déclassée le , puis la voie est déposée[34].

    • La gare de GuĂ©rande vers 1900.
    • Carte postale en noir et blanc montrant un bĂątiment Ă  2 Ă©tages encadrĂ© par 2 annexes basses.
      Le bùtiment voyageurs de la gare de Guérande.
    • Carte postale en noir et blanc montrant un flux de voyageurs sortant d'une gare.
      La sortie des voyageurs.

    Voies de communication et transports actuels

    Plan montrant en orange des centres urbains reliés par des routes.
    Voies de communication actuelles.

    La route dĂ©partementale 213 (RD 213), surnommĂ©e la Route bleue, est une route touristique, qui, au dĂ©part de GuĂ©rande mĂšne aux Moutiers-en-Retz ; elle relie GuĂ©rande au bassin Ă©conomique de Nantes - Saint-Nazaire. Rejoignant le centre-ville, plusieurs dĂ©partementales traversent la Route bleue ; la RD 233 mĂšne Ă  Saint-Molf, au nord de GuĂ©rande ; la RD 51 se dirige vers Saint-Lyphard, au nord-est ; la RD 247 rejoint Saint-AndrĂ©-des-Eaux Ă  l'est ; la RD 774a atteint la presqu'Ăźle de GuĂ©rande aprĂšs avoir traversĂ© les marais salants et SaillĂ© au sud ; enfin la RD 99 aboutit Ă  La Turballe, aprĂšs ĂȘtre passĂ©e par Clis au nord-ouest[35]. La route dĂ©partementale 774 (RD 774), via Herbignac, joint GuĂ©rande au Morbihan en se connectant sur la route nationale 165 (RN 165) qui mĂšne de Nantes Ă  Vannes[24].

    GuĂ©rande Ă©tait auparavant desservie par les autocars dĂ©partementaux du rĂ©seau Lila, gĂ©rĂ© par le conseil dĂ©partemental de la Loire-Atlantique. Depuis la rentrĂ©e 2015, le rĂ©seau Lila Presqu'Ăźle remplace le rĂ©seau Lila Ă  GuĂ©rande et dans toute la presqu'Ăźle GuĂ©randaise. Les lignes 1 (GuĂ©rande - La Baule), 2 (Herbignac - Saint-Lyphard - GuĂ©rande - Saint-Nazaire), 4 (Piriac - La Turballe - GuĂ©rande - La Baule), 5 (Le Croisic - Batz-sur-Mer - GuĂ©rande), 7 (PĂ©nestin - AssĂ©rac - Saint-Molf - GuĂ©rande) et 9 (Mesquer - GuĂ©rande) possĂšdent des arrĂȘts situĂ©s sur le territoire de la commune[36]. En outre, la ligne 10, sous le nom de Ty'Gwen, est une navette interne Ă  GuĂ©rande[37].

    La commune est Ă©galement traversĂ©e par un itinĂ©raire cyclable, baptisĂ© VĂ©locĂ©an, qui emprunte le littoral atlantique dans le dĂ©partement de la Loire-Atlantique[38]. GuĂ©rande est desservie par 4 parcours du rĂ©seau[RP 3]. L’office du tourisme propose en outre un parcours pour piĂ©tons et cycles de 10 km entre GuĂ©rande et SaillĂ©. Un rĂ©seau de pistes cyclables a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans le centre-ville[RP 3].

    Risques naturels

    En consĂ©quence de la tempĂȘte Xynthia, ayant frappĂ© la façade atlantique locale les 27 et et reconnue catastrophe naturelle par arrĂȘtĂ© interministĂ©riel en date du [Note 19], les pouvoirs publics ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  dĂ©finir et intensifier la mise en place de plans de prĂ©vention des risques littoraux (PPRL)[39]. Une Ă©tude portant sur les risques de submersion marine et d’érosion cĂŽtiĂšre est Ă  l’origine du PPRL de la presqu’üle guĂ©randaise et de Saint-Nazaire, prescrit le par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral[40] - [41].

    Le territoire de la commune a fait l’objet d’arrĂȘtĂ©s ayant portĂ© reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ou technologique Ă  plusieurs reprises depuis 1995, essentiellement en raison d’inondations et de coulĂ©es de boue. C’est le cas des arrĂȘtĂ©s du , couvrant la pĂ©riode du 17 au ; du , pour des Ă©vĂ©nements survenus entre les 22 et ; du pour les tempĂȘtes de la pĂ©riode du 25 au ; du pour la tempĂȘte Xynthia[39].

    Guérande est située dans une zone sismique à aléa modéré, classée de niveau 3 sur une échelle de 1 à 5[39].

    Au chapitre des risques technologiques, GuĂ©rande, Ă  l’instar de Piriac-sur-Mer, La Turballe et La Baule-Escoublac, est situĂ©e sur le trajet empruntĂ© par le pipeline transportant des hydrocarbures et exploitĂ© par la sociĂ©tĂ© française Donges - Metz (SFDM) installĂ©e Ă  Piriac-sur-Mer[42].

    Toponymie

    Étymologie de GuĂ©rande

    Onomastique guérandaise partielle[ON 1]
    [L’indication entre crochets indique la valeur phonĂ©tique de l’initiale] :

    • IXe siĂšcle [Uu- = /Ćł/, /w/]
      • Werran, 854
      • Uuenran,
      • Uuerran,
      • Uuenrann,
    • XIe siĂšcle [Gu- = /g/]
      • Guarranda et GuerrandiƓ, 1070
    • XIIe siĂšcle
      • Guerran, 1112, 1114 et 1139 [Gu- = /gĆł/, /gw/]
      • Guerrandia, 1112 [Gu- = /g/]
    • XIIe et XIIIe siĂšcles [V- = /Ćł| ?]
      • Varrandi, 1178 et 1241
    • XIVe siĂšcle [G-, Gu = /g/]
      • Garrande, 1305
      • Guerrande, 1311
    • XVIIIe siĂšcle [GĂč-, Gu = /gu/]
      • GĂčĂȘrann (« muletier »), 1744
    • XIXe siĂšcle [U- = /Ćł|]

    Conventions typographiques utilisées par les auteurs du tableau[ON 1] : Werran : formes bretonnes ; Guarranda : formes françaises latinisées ; Varrandi : forme norroise ; Garrande : formes françaises

    Les formes connues du toponyme GuĂ©rande sont postĂ©rieures Ă  la premiĂšre moitiĂ© du IXe siĂšcle et proviennent, du IXe au XIIe siĂšcle, du cartulaire de Redon[ON 1]. Le toponyme suit l’évolution de la langue bretonne depuis la forme vieille bretonne Uuenrann et ses variantes, devenue Guerran en moyen breton et Ă©voluant en Gwenrann ou Gwerrann en breton moderne[ON 2]. La forme connue Ă  Batz-sur-Mer au XVIIIe siĂšcle, Uereñn[44], est inattendue, parce que, selon Gildas Buron « l’évolution de uu- en gu- ou gw- a bien eu lieu dans cette zone ; on disait par exemple gun, [blanc] et guenek, [pĂąle] »[ON 2].

    La traduction littĂ©rale de Uuenrann, ou GuĂ©rande Ă  l’époque contemporaine, est « parcelle blanche », sans que cette stricte interprĂ©tation n’indique de façon immĂ©diate l’intention ou la motivation qui a prĂ©sidĂ© Ă  son adoption. Le cheminement qui aboutit Ă  la forme adoptĂ©e en français Ă  partir du breton, de mĂȘme que la justification de la forme dialectale batzienne Uereñn, ont Ă©galement fait l’objet d’études[ON 2].

    Certains auteurs, comme Alain GallicĂ©[45], Jean-Yves Le Moing[46] ou NoĂ«l-Yves Tonnerre[47], ont cherchĂ© des origines prĂ©-bretonnes, c’est-Ă -dire gauloises, au toponyme GuĂ©rande, le rapprochant du Vindo-Randa gaulois, « terre en friche ou en rĂ©serve ». Cette conjecture ne rencontre aucune confirmation de terrain, par la toponymie ou la microtoponymie connue ; elle ne rĂ©siste pas non plus Ă  l’analyse portĂ©e sur l’hypothĂšse d’un lieu de peuplement gaulois dĂ©nommĂ© « terre en friche »[ON 2]. Ceci conduit les auteurs de la fin du XXe siĂšcle Ă  considĂ©rer que l’origine du toponyme GuĂ©rande commence avec le breton[ON 3].

    Enliminure sur trois rangées, la premiÚre représente 2 chùteaux, les 2 suivantes, 4 chùteaux.
    Miniature par Peronet Lamy d'une copie du XVe siĂšcle de la Notitia dignitatum, en bas Ă  droite : Grannona du Tractus Armocani. BNF, Lat.9661, f.139r.

    DĂšs 1894, LĂ©on MaĂźtre suggĂšre que la « parcelle blanche » porte ce nom « par allusion aux produits blancs des salines [
] dont les mulons de sel rayonnaient dĂ©jĂ  dans la plaine salĂ©e » depuis le VIe siĂšcle[48]. Son objectif est alors de dĂ©montrer que la Grannona de la Notitia dignitatum et GuĂ©rande ne forment qu’une et mĂȘme station. L’interprĂ©tation de rann dĂ©coulant du breton moderne rannvro — « division de pays, comtĂ©, rĂ©gion » — est anachronique et donc fautive[ON 3] - [AG 7]. Cette interprĂ©tation est restĂ©e populaire au XXIe siĂšcle, vĂ©hiculant une image Ă  but commercial de la culture rĂ©gionale.

    En 854, Werran — ecclesia qui dictum Werran ante sanctum altare in quo habentur reliquĂŠ Sancti Albini — dĂ©signe une Ă©glise et une paroisse, notions Ă©loignĂ©es de celles de « rĂ©gion » ou de « pays ». Les sarcophages exhumĂ©s en 1899 lors de fouilles de la collĂ©giale Saint-Aubin ont rĂ©vĂ©lĂ© des sĂ©pultures vraisemblablement romanes, ligĂ©riennes ou poitevines[ON 3]. En consĂ©quence, en l’absence de dĂ©couvertes sur l’existence en ce lieu d’un vicus — petite agglomĂ©ration de paysans libres — GuĂ©rande semble avoir Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par les Bretons aux abords d'un sanctuaire et d’un cimetiĂšre accueillant, et ce dĂšs le premier quart du VIIe siĂšcle, un ouvrage recĂ©lant les reliques de saint Aubin[ON 3]. Les informations apportĂ©es par l’acte signĂ© le — in campo ante ĂŠcclesiam Uuenrann — montrent l'importance de l’église et non d’un village consĂ©quent, oĂč du reste, l’évĂȘque ne rĂ©side pas[Note 20]. Mais, en tout Ă©tat de cause, l’existence de cette Ă©glise et de ce cimetiĂšre dĂ©fie l’interprĂ©tation par une notion gauloise de « friches » de uuen, contenue dans Uuenrann, et affirme une acception religieuse proche de « champ bĂ©ni, consacrĂ© » ou de « parcelle bienheureuse »[ON 4].

    Une saga nordique attribuĂ©e Ă  Snorri Sturluson mentionne la destruction de GuĂ©rande par le NorvĂ©gien Olaf Haraldsson, de retour d’Espagne entre 1014 et 1019[ON 4].

    Notre roi, dont l’épĂ©e est rouge de sang,
    Maintenant vogue vers le Nord
    Avec des lances brillantes,
    Et il remonte la Loire Ă©tincelante.
    Loin de la mer de la cĂŽte poitevine
    La ville qui est appelée Varrande
    Fut brĂ»lĂ©e par l’armĂ©e des Normands.

    — Óláfs saga helga[ON 4].

    La prononciation retenue dans le poÚme est celle en vigueur au XIe siÚcle, alors que les faits décrits sont postérieurs de prÚs de deux siÚcles. Il semble donc que les Norvégiens aient appris sur place la forme Varrandi, probablement à Batz. Le dialecte batzien présente en effet des prononciations proches de la forme bretonne modifiée, et peut expliquer comment le groupe consonantique -nn a abouti en -nd, évolution qui n'a jamais été constatée en breton[ON 5].

    Le dialecte de Batz-sur-Mer retient Uereñn, au moins jusqu’en 1872[ON 6], pour le toponyme GuĂ©rande, alors que le rayonnement du sel local a portĂ©, dĂšs le IXe siĂšcle, le terme gĂčĂȘran — « saunier » — en vannetais, c'est-Ă -dire que l'Ă©volution u- ou uu- en gu- a dĂ©jĂ  eu lieu[ON 5]. Gildas Buron et Guenael Leduc, considĂ©rant que la prĂ©servation de la forme ancienne ne peut Ă  l’évidence trouver son origine au sein des communautĂ©s bretonnantes locales, en dĂ©duisent qu’elle est de nature Ă©trangĂšre et que « la forme Uereñn qui reprĂ©sente exactement la forme ancienne, antĂ©rieure Ă  l'Ă©volution uu- > gu-, a Ă©tĂ© empruntĂ©e aux bretonnants du Pays de GuĂ©rande par une population germanophone qui vivait sur place. Et il faut en conclure que les habitants de Batz au Haut Moyen Âge n'Ă©taient pas des Bretons, mais plutĂŽt des germanophones, descendants probables des [
] Saxons de la Basse-Loire britonnisĂ©s par la suite »[ON 5] - [Note 21]. Cette hypothĂšse est renforcĂ©e par la transformation du uu- en v, illustrĂ©e par la saga norroise.

    La forme française a Ă©tĂ© empruntĂ©e par les romanophones au breton, au sein duquel les formes Guerran et Guerrand coexistent aux XIe et XIIe siĂšcles ; Ă  la fin du XIe siĂšcle, elle adopte une Ă©volution propre par laquelle le gu- a donnĂ© g et la prononciation actuelle [ge.ʁɑ̃d] et non [gwɛ.ʁɑ̃d][ON 5].

    GuĂ©rande possĂšde aussi un nom en gallo, attestĂ© notamment Ă  Herbignac et dans quelques communes du Morbihan : Gherande (en graphie ABCD)[49] prononcĂ© [ɟeʁɑ̃n][50].

    Autres toponymes

    Le MĂšs est un hydronyme rĂ©cent donnĂ© au ruisseau issu de Pondarmes, sans doute inventĂ© en 1853 par AmĂ©dĂ©e de Francheville pour justifier — fautivement — l’étymologie de Pont-armes ou Pont d’armes en Pont-ar-mes, le « pont sur le mĂšs »[51]. MĂšs provient du breton maez, signifiant « champ non clos, ouvert, vaste terre dĂ©serte, inhabitĂ©e »[52]. Le dictionnaire topographique d’Henri Quilgars dĂ©nombre 17 toponymes guĂ©randais commençant par Mes[53].

    SaillĂ© est mentionnĂ© au Moyen Âge sous la forme Villa Saliacum ; le toponyme dĂ©signe bien un domaine de production du sel[MR 4].

    Jean-Yves le Moing estime à 70,9 % le taux de toponymes d'origine bretonne sur la commune de Guérande[46].

    Histoire

    Préhistoire

    « Le territoire de GuĂ©rande est le vrai champ de manƓuvres des archĂ©ologues du comtĂ© nantais ; champ de bataille aussi quelquefois, mais sur lequel la lutte n’a jamais cessĂ© d’ĂȘtre courtoise [
] »

    — Pitre de Lisle du DrĂ©neuc, Dictionnaire archĂ©ologique de Loire-InfĂ©rieure, 1882[54].

    La connaissance de la PrĂ©histoire dans la presqu’üle de GuĂ©rande ne constitue qu’une image partielle irrĂ©mĂ©diablement tronquĂ©e, rĂ©sultant des modifications successives du littoral atlantique local depuis la derniĂšre glaciation[DG 4] - [MR 5]. Vers 9 500 ans avant notre Ăšre, le climat est borĂ©al et la forĂȘt recouvre les terres Ă©mergĂ©es[55]. L'ocĂ©an est alors Ă©loignĂ© d'une quarantaine de kilomĂštres de la pointe du Croisic[56].

    La presqu'Ăźle guĂ©randaise, en incluant les marais de Grande-BriĂšre, contient Ă  elle seule, prĂšs de 50 % des monuments mĂ©galithiques subsistants du dĂ©partement de la Loire-Atlantique[57]. La rĂ©gion de GuĂ©rande a en effet Ă©tĂ© occupĂ©e dĂšs la PrĂ©histoire, principalement Ă  partir du NĂ©olithique moyen (ChassĂ©en)[58]. De nombreux mĂ©galithes tĂ©moignent de l'occupation chassĂ©enne. En 1911 dans son inventaire, Henri Quilgars[59] localise 13 dolmens et 5 menhirs sur le territoire de la commune. Si certains mĂ©galithes signalĂ©s posent question[Note 22], un certain nombre sont avĂ©rĂ©s, et la majeure partie d'entre eux a disparu, comme la Pierre BeurrĂ©e — ou Pierre BrĂ©chet — haute de 3,70 m au Haut Mora. Quelques rares mĂ©galithes ont Ă©tĂ© identifiĂ©s depuis et s'ajoutent Ă  cet inventaire[60]. Aujourd'hui, dans l'inventaire du zonage archĂ©ologique de la commune, il est dĂ©nombrĂ© neuf menhirs, cinq dolmens ou allĂ©es couvertes et deux tumuli[61].

    On peut citer parmi ceux existant aujourd'hui le menhir de Bissin (haut de 3,5 m), la pierre de Congor — ou de SaillĂ©, dans le « Clos de la Pierre », encore plantĂ© de vignes au dĂ©but du XXe siĂšcle, et signalĂ© dans le cartulaire de Redon en 854[Note 23] —, l'habitat prĂ©historique sur un Ă©peron barrĂ© et l'allĂ©e couverte ruinĂ©e, sur la butte de Sandun, site occupĂ© du ChassĂ©en ancien Ă  l'Ăąge du bronze, le trĂšs grand enclos mĂ©galithique de BrĂ©tineau situĂ© prĂšs de Sandun — ou tertre de Boga[62], quadrilatĂšre composĂ© d'une centaine de menhirs alignĂ©s juxtaposĂ©s, certains haut de 2 mĂštres, aux dimensions impressionnantes (78 Ă— 12 m), en faisant une des plus grandes enceintes mĂ©galithiques d'Europe —, le rocher de Brandu avec un pĂ©troglyphe, le menhir de KerhuĂ©, ou de QuĂ©niquen, et en limite de commune sur Saint-Lyphard, les dolmens de Kerbourg et le menhir de la Pierre Blanche[Note 24]. Les fouilles du site de Sandun font actuellement rĂ©fĂ©rence pour la chronologie du NĂ©olithique atlantique[Note 25].

    • MĂ©galithes de GuĂ©rande (sĂ©lection).
    • Vue d'un menhir massif.
      Le menhir de Bissin.
    • vue d'un dessin gravĂ© en noir sur la surface blanche et rugueuse d'une pierre.
      PĂ©troglyphe sur le rocher de Brandu.
    • Vue d'un menhir de couleur presque blanche.
      Le menhir de la Pierre Blanche.
    • Vue d'un dolmen de granit, sur fond vĂ©gĂ©tal.
      Le dolmen de Kerbourg.
    • Carte postale en noir et blanc montrant un menhir au milieu d'un champ.
      Le menhir de Congor (1904).

    Protohistoire

    Dessin en noir et blanc d'une roche arrondie, creusée de cupules
    StÚle basse de La Madeleine, période de La TÚne.

    Des dĂ©couvertes Ă©parses mais assez abondantes — haches Ă  talon en bronze notamment — indiquent une continuitĂ© du peuplement aprĂšs la fin du NĂ©olithique (Chalcolithique et Campaniforme)[MR 6]. Lors de la construction de la zone d'amĂ©nagement concertĂ© (ZAC) de Beaulieu et de la zone industrielle (ZI) de Villejames, une rĂ©sidence « princiĂšre », des habitations, des enclos, et un « temple » — site reconstruit Ă  l'Ă©poque romaine et transformĂ© en fanum — ont Ă©tĂ© mis au jour[63].

    Des fours Ă  sel — de type four Ă  augets — ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en plusieurs lieux de la rĂ©gion. Ils montrent une premiĂšre exploitation salicole en presqu'Ăźle guĂ©randaise[MR 7]. De l'eau salĂ©e et des saumures sont Ă©vaporĂ©es sur le feu dans des augets — d'oĂč le nom de sel ignigĂšne —, pour produire des pains de sel qui seront ensuite exportĂ©s sur de grandes distances[DG 5]. La cartographie des vestiges de la pĂ©riode de La TĂšne montre une forte densitĂ© d’activitĂ©s au sud-est, Ă  l’est et au nord-est de la citĂ© close, coĂŻncidant d'ailleurs aux enclos ayant Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© des vestiges de l’ñge de Fer[DG 6]. Il n’existe pas de fouille rĂ©alisĂ©e avant le dĂ©but du XXIe siĂšcle dans des sites datĂ©s de La TĂšne qui n’ait rĂ©vĂ©lĂ© d’activitĂ© salicole. Il s’agit d’une constante qui se perpĂ©tue depuis le premier Ăąge du Fer, mise en Ă©vidence par la dĂ©couverte et l’analyse de briquetages, d’augets ou d’aires de chauffe[DG 6].

    Plusieurs petits gisements d'Ă©tain et de plomb sont aussi exploitĂ©s dĂšs cette Ă©poque dans la presqu'Ăźle — notamment Ă  Batz-sur-Mer, Ă  Crossac et autour de Donges, l'Ă©tain alluvionnaire Ă  PĂ©nestin ou Ă  Piriac a pu aussi ĂȘtre exploitĂ©[MR 8] — pour la fabrication du bronze et des ports d'exportation de ce mĂ©tal sont signalĂ©s dans l'estuaire de la Loire par les gĂ©ographes grecs : Strabon parle de Corbilo et PtolĂ©mĂ©e d'Alexandrie de Brivates Portus, mais leurs positions actuelles sont purement conjecturales (Donges, Saint-Nazaire, PenhoĂ«t, Clis)[64].

    Antiquité

    vue d'un mur de pierre sĂšche enfoui dans la verdure et bordant une route.
    Vestiges d'un mur dit gallo-romain au Requer, village de Clis[M 1].

    L'appartenance de la rĂ©gion de GuĂ©rande Ă  la citĂ© des NamnĂštes, qui a Nantes — Portus Condevicnum — pour capitale, est avĂ©rĂ©e[DG 7]. La presqu’üle est proche du territoire vĂ©nĂšte, sous le contrĂŽle de Vannes, Darioritum ; elle commerce Ă©galement avec les Pictons du pays de Retz au sud de la Loire[DG 7]. TrĂšs tĂŽt, donc, le pays de GuĂ©rande jouit d’une position Ă©conomique stratĂ©gique, plus Ă©vidente encore Ă  l’époque carolingienne.

    Selon les travaux archĂ©ologiques disponibles au dĂ©but du XXIe siĂšcle, GuĂ©rande semble disposer, Ă  l’aube de notre Ăšre, de deux pĂŽles habitĂ©s importants, l’un ayant Clis pour noyau et l’autre Beaulieu, un quartier Ă  la pĂ©riphĂ©rie nord-est de la ville close[65]. L’étude montre un habitat diffus autour de Clis, sur un territoire d'une dizaine de kilomĂštres carrĂ©s[DG 8]. On ne sait nĂ©anmoins pas s’il s’agit du grand domaine foncier d’une pars urbana ou bien d'une partie d’un vicus ou d’une concentration urbaine plus importante[DG 8]. Le site de Beaulieu a rĂ©vĂ©lĂ© une concentration d’habitats correspondant au Ier siĂšcle, avec des fours, des puits et des Ă©lĂ©ments de voirie et de drainage qui sont la marque d'une agglomĂ©ration organisĂ©e d'une pĂ©riode de transition entre la fin de La TĂšne et l’époque augustienne[DG 9]. Les deux sites semblent avoir eu des fonctions et une histoire diffĂ©rentes. Clis, orientĂ©e vers des activitĂ©s maritimes, n’a pas encore rĂ©vĂ©lĂ© une activitĂ© gallo-romaine, Ă  la diffĂ©rence de Beaulieu[DG 9].

    L’étude du rĂ©seau viaire ne dĂ©montre pas l’existence de voies romaines, utilisant peu ou prou un systĂšme de communication plus ancien. Le seul axe impĂ©rial avĂ©rĂ© localement est constituĂ© par la voie de Nantes Ă  Vannes, passant trĂšs au nord du territoire observĂ©. À GuĂ©rande, on n’a identifiĂ© que les voies urbaines gauloises de Beaulieu[66] et le tronçon de BrĂ©hadour[67].

    L’observation des vestiges datant de la pĂ©riode gallo-romaine n'a pas encore rĂ©vĂ©lĂ© le passage Ă  la technologie solaire de l’exploitation salicole — Ă©vaporation naturelle de l’eau par l’action du soleil provoquant la cristallisation du sel, plutĂŽt que par la montĂ©e en chaleur artificielle —, alors qu’elle est dĂ©jĂ  utilisĂ©e par les Romains dans leurs salines italiennes de Barletta ou portugaises de SetĂșbal[DG 10].

    Le coteau de GuĂ©rande et son arriĂšre-pays sont densĂ©ment occupĂ©s aux IIe et IIIe siĂšcles par de grandes exploitations agricoles (villae). Une forte densitĂ© de constructions a notamment Ă©tĂ© dĂ©couverte Ă  Clis au XIXe siĂšcle oĂč un ensemble monumental Ă  abside de 67 m sur 49,50 m a Ă©tĂ© fouillĂ© par LĂ©on MaĂźtre. Un mur en pus incertum haut d'un mĂštre, et long d'une dizaine, est encore visible aujourd'hui entre Clis et Maisons-BrĂ»lĂ©es[Note 26] - [DG 11]. En revanche, les fouilles restent muettes pour la pĂ©riode qui s’étend du IVe siĂšcle jusqu’au VIe siĂšcle[DG 12].

    « À partir du IVe siĂšcle, des hordes barbares, dont l’histoire n’a mĂȘme pas conservĂ© le nom, ravagĂšrent notre pays guĂ©randais, comme toute la Gaule. Les villas romaines furent pillĂ©es et brĂ»lĂ©es, les habitants massacrĂ©s, et une Ăšre de misĂšre et de dĂ©sastre rĂ©gna pendant prĂšs de 250 ans sur notre pays. »

    — Henri Quilgars, Petite histoire du pays et de la ville de GuĂ©rande, 1922[68].

    Moyen Âge

    Vitrail montrant un Ă©vĂȘque bĂ©nissant une foule.
    .Félix de Nantes, vitrail de l'église Saint-Guénolé de Batz-sur-Mer.

    Le christianisme apparu dans la seconde moitiĂ© du IVe siĂšcle en pays guĂ©randais, se renforce durant le ministĂšre de l’évĂȘque FĂ©lix de Nantes, entre 549 et 582[AG 8]. Les premiers Ă©lĂ©ments avĂ©rĂ©s de l’existence de la ville actuelle datent de cette pĂ©riode[69]. Les sarcophages en calcaire coquillier, dĂ©couverts par LĂ©on MaĂźtre en 1899 dans l’axe de la collĂ©giale Saint-Aubin de GuĂ©rande, attestent que la citĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e dans une zone gallo-franque et non bretonne comme le soutient Henri Quilgars[70] - [71] - [AG 9]. Selon Alain GallicĂ©, s’appuyant sur les Ă©crits de l’Anonyme de Ravenne, GuĂ©rande est une « paroisse primitive [qui] devait englober les communes actuelles de Batz, Le Pouliguen, Le Croisic — qui au Moyen Âge ne forment qu’une paroisse —, Saint-Lyphard et vraisemblablement Saint-Molf et Mesquer »[AG 9]. La prĂ©sence de cette paroisse permet de dĂ©duire l’existence prĂ©alable d’un vicus, dĂšs les VIIe et VIIIe siĂšcles, autour d'un Ă©difice recĂ©lant les reliques de saint Aubin[72].

    La fin du VIe siĂšcle est marquĂ©e par l'immigration bretonne au delĂ  de la Vilaine. Les relations entre Bretons et Francs se dĂ©gradent aprĂšs 558, lorsque Chramn s'allie au comte des Bretons Chonobre contre son pĂšre Clotaire Ier[73], puis de nouveau en 578 lorsque le comte Waroch prend le pouvoir en pays guĂ©randais et Ă  l’est du Vannetais, semant de surcroĂźt l’insĂ©curitĂ© dans les pays rennais et nantais[AG 10]. Le pays guĂ©randais devient alors bretonnant, mais demeure sous la domination des MĂ©rovingiens, alors que le pouvoir breton reste contenu au nord de la Vilaine[74]. Cette pĂ©riode est Ă©galement marquĂ©e par une modification importante des paysages, la mer pĂ©nĂ©trant en BriĂšre mĂ©ridionale par suite de la transgression marine ; les inondations se font alors plus frĂ©quentes lors des hautes mers, les eaux de ruissellement s’évacuent difficilement, perturbant la circulation[MR 9]. C’est Ă©galement de cette Ă©poque que date l’apparition de la technologie dite « solaire » dans l’exploitation des marais salants, induisant une accĂ©lĂ©ration du dĂ©veloppement Ă©conomique local et, en parallĂšle, une croissance dĂ©mographique importante[75]. « Le systĂšme [d’exploitation solaire] guĂ©randais, tout en prĂ©sentant de grandes similitudes avec celui des marais de Venise disparus Ă  la fin du Moyen Âge, a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par les Bretons et ne s’est guĂšre modifiĂ© depuis le IXe siĂšcle »[AG 11].

    Alors que le pouvoir franc s’exerce en Bretagne Ă  la fin du VIIIe siĂšcle et que Charlemagne fait de Nantes la capitale de la Marche de Bretagne, l’Empire est menacĂ© Ă  l’ouest par la rĂ©action ombrageuse de NominoĂ« Ă  la rĂ©ception, en 831, d'un missaticum — ordre d'inspection de l’empereur, qui envoie des missi dominici contrĂŽler l’administration locale[76] —, qui donne lieu Ă  des escarmouches. GuĂ©rande fait alors partie, semble-t-il[Note 27], du comtĂ© nantais, mais la mort en 843 de Renaud d'Herbauges, commandant de la marche comprenant l’embouchure de la Loire, exacerbe les vellĂ©itĂ©s de NominoĂ«[AG 13]. Le pays guĂ©randais conserve durant cette pĂ©riode sa mixitĂ© de langage, breton et bas latin[MR 2]. GuĂ©rande devient le siĂšge Ă©phĂ©mĂšre d'un "presqu'Ă©vĂȘchĂ©", lorsqu'Actard, ancien opposant au roi ErispoĂ«, reprend sa charge d'Ă©vĂȘque de Nantes en 851 avec l'accord de ce dernier. Le remplaçant d'Actard, Gislard, un fidĂšle de NominoĂ«, se rĂ©fugie alors Ă  GuĂ©rande, conservant la juridiction Ă©piscopale sur un territoire situĂ© entre l'Erdre, le Semnon et la Vilaine, prĂ©figurant l'archidiaconĂ© de La MĂ©e[77].

    Le IXe siĂšcle est marquĂ© par les invasions normandes. AprĂšs des raids ponctuels — Nantes est prise en 843 et en 853 Ă  partir de positions batziennes —, les Vikings s’installent durablement en pays guĂ©randais[AG 14]. Les dissensions entre chefs bretons entretiennent la confusion, malgrĂ© un rĂ©pit sous le rĂšgne d’Alain Ier. La pĂ©riode qui s’étend de 907 Ă  937 est caractĂ©risĂ©e par une tentative de colonisation viking[AG 14] et un Ă©phĂ©mĂšre État normand se constitue jusqu’à ce qu’Alain Barbetorte chasse les Scandinaves de Nantes en 937 et instaure le duchĂ© de Bretagne. D’autres raids vikings sont signalĂ©s dans la seconde moitiĂ© du Xe siĂšcle[AG 15].

    L'an mil voit un comte de Nantes affaibli perdre de son pouvoir face Ă  des chĂątellenies — dont celle de La Roche-Bernard, qui dispose de revenus dans le pays de GuĂ©rande — qui s’affirment[AG 16]. Le XIe siĂšcle consacre le rattachement du pays guĂ©randais au diocĂšse de Nantes, alors qu’au IXe siĂšcle « les comtes de Vannes Ă©taient possessionnĂ©s dans la rĂ©gion »[AG 16]. Des vicaires carolingiens, reprĂ©sentant le pouvoir ducal, sont mentionnĂ©s Ă  GuĂ©rande de 1064 Ă  1147[AG 17]. En 1158, Henri II PlantagenĂȘt devient sĂ©nĂ©chal de Bretagne et obtient le comtĂ© nantais ; l’abbaye de Redon se voit alors confortĂ©e dans ses possessions guĂ©randaises[AG 18].

    Un premier acte, datant de 1206, fait mention du « bourg de GuĂ©rande », sans doute partie du domaine royal[AG 19] ; il s’agit semble-t-il d’un bourg monastique, la prĂ©sence monacale Ă©tant censĂ©e dĂ©courager les rĂ©actions des seigneurs locaux qui se sentent spoliĂ©s par la crĂ©ation d’un centre Ă©conomique et urbain en dehors de leur juridiction[AG 20]. Au XIIIe siĂšcle, GuĂ©rande se situe dans le bailliage de Nantes et, durant la premiĂšre moitiĂ© du siĂšcle, un sĂ©nĂ©chal est installĂ© dans la paroisse. Ce sĂ©nĂ©chal particulier disparaĂźt, remplacĂ© par un sĂ©nĂ©chal de Nantes Ă  partir de 1265, dans un effort de centralisation du duchĂ©. NĂ©anmoins, des receveurs, des prĂ©vĂŽts, des juges et des sergents demeurent en propre dans le pays guĂ©randais[AG 21]. Au dĂ©but du XIVe siĂšcle, la famille des Montforts se retrouve Ă  la tĂȘte du domaine ducal de GuĂ©rande, dont Jean de Montfort, fils de Yolande de Dreux, qui est le futur duc de Bretagne[Note 28]. GuĂ©rande est alors une ville prospĂšre ; la lecture des plus anciens rĂŽles fiscaux du duchĂ© montre qu’en 1265 - 1267, le revenu des baules et salines de GuĂ©rande est supĂ©rieur Ă  ceux du domaine de Nantes dans un rapport de 3 Ă  1[Note 29].

    L’évĂȘque, Daniel Vigier obtient du pape ClĂ©ment V une bulle pontificale datĂ©e du , lui permettant de rĂ©organiser le chapitre de la collĂ©giale Saint-Aubin de GuĂ©rande. Il instaure une prĂ©vĂŽtĂ© pour cette Ă©glise, dont le titulaire est choisi parmi les chanoines[79].

    Cette pĂ©riode du Moyen Âge est dĂ©cisive dans le dĂ©veloppement Ă©conomique, alliĂ© Ă  une croissance dĂ©mographique importante, et la mise en valeur des marais salants[AG 23] et de la vigne[AG 24]. Il ne s'agit pas d'une Ă©volution linĂ©aire, mais bien au contraire, de dĂ©marches individuelles de propriĂ©taires terriens, traduites sur le terrain par des diffĂ©rences morphologiques importantes[AG 23]. La poussĂ©e dĂ©mographique s’accompagne de l’arrivĂ©e d’une main d’Ɠuvre rurale et de l’émergence de nouveaux hameaux[AG 25]. La surface des marais exploitĂ©s Ă  la fin du XVe siĂšcle correspond aux trois-quarts de celle en activitĂ© au XIXe siĂšcle, apogĂ©e de l’extension salicole ; ceci indique bien l’importance de l’activitĂ© dĂ©veloppĂ©e au cours du Moyen Âge central[AG 25]. L’introduction des moulins Ă  eau Ă  SaillĂ©[Note 30], Ă  la suite de celui de Donges entre 1064 et 1072, est un autre signe d’évolution Ă©conomique et technologique ; les moulins Ă  marĂ©es ou Ă©oliens sont plus tardifs[AG 26].

    Guérande et la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365)

    La guerre de Succession de Bretagne se dĂ©roule entre Jean de Montfort et Charles de Blois, deux prĂ©tendants Ă  la succession de Jean III, mort en 1341 sans hĂ©ritier direct[MR 10] ; elle doit ĂȘtre replacĂ©e dans le contexte de la guerre de Cent Ans. Jean de Montfort est le demi-frĂšre de Jean III ; Charles de Blois est, depuis le , l’époux de Jeanne de PenthiĂšvre, niĂšce du dĂ©funt. La Cour des Pairs, rĂ©unie Ă  la demande de Philippe VI, tranche en faveur du clan PenthiĂšvre. Montfort conteste cette dĂ©cision, entre en rĂ©bellion et est capturĂ© Ă  Nantes, en , par les troupes blĂ©sistes franco-bretonnes[Note 31]. Jeanne de Flandre — dite Jeanne la Flamme —, l’épouse de Jean de Montfort, se rĂ©fugie Ă  Hennebont ; elle sollicite et obtient le soutien, tant logistique que militaire, du souverain anglais Édouard III[80].

    L'amiral de France, Louis de La Cerda s'empare en 1342 de Dynant puis d’« une moult grosse et forte ville sĂ©ant sur mer, qu'on nomme Garlande, et l'[assiĂšge] par terre »[AG 27]. S'ensuit, ainsi que mentionnĂ© dans les Chroniques de Jean Froissart, la description d'une ville riche conquise dans la violence pour le compte de Charles de Blois[AG 28]. L’annĂ©e suivante, le pays guĂ©randais soutient le camp de Jean de Montfort, mais dĂšs , les Franco-Bretons de Charles de Blois reprennent l’offensive et se retrouvent, en aoĂ»t, devant les remparts de GuĂ©rande[AG 29].

    Le voit la dĂ©faite du parti des PenthiĂšvre lors de la bataille d'Auray, durant laquelle Charles de Blois trouve la mort[80] - [MR 11]. Jean de Monfort choisit GuĂ©rande, oĂč il a fait battre monnaie dĂšs 1346[81], comme lieu du traitĂ©[MR 11]. Capitale diplomatique du duchĂ© de Bretagne pour la cause, GuĂ©rande rassemble les ambassadeurs de chaque camp breton et des rois de France et d’Angleterre[AG 30]. Le traitĂ© est signĂ© le dans la collĂ©giale Saint-Aubin. Jean IV de Bretagne, fils de Jean de Montfort, devient duc de Bretagne[MR 11].

    « Qu’ilz eussent paĂŻz deresnasvantz car la guerre longuement avoit durĂ© par mauvoistiĂ© vingt et trois anz, c’estoit »

    — Guillaume de Saint-AndrĂ©, C'est le libvre du bon Jehan, duc de Bretaigne[82].

    La fin du Moyen Âge

    L’annĂ©e 1373 marque une rupture entre la France et la Bretagne. Le duc Jean IV s’oppose au roi de France et la population bretonne se soulĂšve contre son duc, soutenu par l’Angleterre[AG 31]. GuĂ©rande ouvre ses portes Ă  Bertrand Du Guesclin, Ă  la tĂȘte d’une armĂ©e franco-bretonne, sans doute au cours du mois d’[AG 31].

    Le , le duchĂ© de Bretagne tombe en commise ; GuĂ©rande soutient le duc Jean IV qui dĂ©barque le Ă  Saint-Servan avec des troupes anglaises et qui est accueilli dans un climat d'allĂ©gresse, au grand dam d’Olivier de Clisson[Note 32]. À la fin de 1379, Clisson renonce Ă  attaquer GuĂ©rande, faute de troupes suffisantes et dans la logique d’apaisement Ă  l’égard de la Bretagne, voulue par Charles V[Note 33]. Cette mansuĂ©tude aboutit aux nĂ©gociations conclues le par la signature du second traitĂ© de GuĂ©rande en la chapelle Notre-Dame-la-Blanche. Celui-ci confirme le droit ducal de Bretagne et le pouvoir des Montforts ; il tempĂšre Ă©galement les aspects dĂ©favorables pour la Couronne, rĂ©sultant du traitĂ© de 1365[AG 34].

    Époque moderne

    L'importance de la citĂ© se traduit par l'obtention du droit Ă  dĂ©puter aux États de Bretagne, au moins dĂšs 1451. GuĂ©rande figure ainsi parmi la vingtaine de villes bretonnes Ă  pouvoir participer Ă  cette assemblĂ©e nationale[84]. NĂ©anmoins, les conflits entre le duchĂ© de Bretagne et le royaume de France, qui ponctuent la fin du XVe siĂšcle, sont propices Ă  l’émergence politique et Ă©conomique du Croisic, localitĂ© voisine, au dĂ©triment de l’équilibre antĂ©rieur Ă©tabli au profit de GuĂ©rande[85]. Ces dissensions profondes traduisent des choix politiques diffĂ©rents ; en par exemple, GuĂ©rande, qui accueille des hauts dignitaires de la cour de la duchesse Anne, est assiĂ©gĂ©e par les troupes du marĂ©chal de Rieux renforcĂ©es par des Croisicais et des Nantais[85]. Deux ans plus tard, en 1491, le soutien des Croisicais au roi leur vaut l’attribution d’une autonomie judiciaire vis-Ă -vis de GuĂ©rande, garantie par la crĂ©ation d'une prĂ©vĂŽtĂ© distincte[85]. GuĂ©rande ne reste pas sans rĂ©agir et obtient du roi Charles VIII, en 1493, la restitution de sa primautĂ© administrative[86]. Sur le plan Ă©conomique et commercial, Le Croisic a obtenu en 1487 une franchise de fouage, monnayĂ©e en contrepartie de son soutien au duc[85]. Le dynamisme Ă©conomique croisicais demeure important jusqu’au milieu du XVe siĂšcle, pĂ©riode Ă  laquelle le manque de diversification des productions locales — caractĂ©risĂ©es par une mono-culture salicole — dĂ©place les voies maritimes vers Saint-Pol-de-LĂ©on, Saint-Malo et Penmarch qui bĂ©nĂ©ficient d’un hinterland produisant des tissus par exemple[86].

    Guérande et Anne de Bretagne

    Miniature reprĂ©sentant une femme en buste, mains jointes, vĂȘtues d'un manteau jaune.
    Anne de Bretagne, détail d'une miniature de Jean Bourdichon des Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BnF, Lat.9474, f.3r.

    Cette fin de siĂšcle est marquĂ©e par la rĂ©bellion de François II de Bretagne contre la Couronne, reprĂ©sentĂ©e par Charles VIII, qui aboutit le Ă  la reddition de Saint-Malo et le suivant Ă  la signature du traitĂ© du Verger[AG 35]. La noblesse du pays guĂ©randais s’engage rĂ©solument dans le camp rebelle[AG 36], Ă  la suite de Jean de Rieux, seigneur d’AssĂ©rac[AG 37]. En septembre de la mĂȘme annĂ©e, la duchesse Anne, fuyant l’épidĂ©mie de peste qui frappe Nantes depuis l’étĂ© 1488, se rĂ©fugie Ă  GuĂ©rande, entourĂ©e de sa cour[Note 34]. À cette occasion, le marĂ©chal de Rieux, tuteur de la souveraine qui n’a encore que 11 ans[Note 35], accorde Ă  la localitĂ© une exemption de « fouage Ă  charge d’entretenir Ă  jamais une lampe ardente devant Notre-Dame-la-Blanche »[Note 36].

    Le pouvoir ducal s’exerce alors, de façon Ă©phĂ©mĂšre, Ă  partir de GuĂ©rande. Il reçoit des ambassadeurs du roi de France venus nĂ©gocier les exigences nouvelles au traitĂ© du Verger[87], ainsi que des Ă©missaires bretons[Note 37] qui souhaitent s’en tenir Ă  la lettre du traitĂ©[88]. Anne est protĂ©gĂ©e par un corps de 150 Allemands qui « rĂ©sident prĂšs de la duchesse Ă  la garde » de GuĂ©rande[88]. La prĂ©sence d’Anne de Bretagne Ă©tant attestĂ©e Ă  Redon le , son sĂ©jour guĂ©randais a donc durĂ© un peu moins d’un mois[88].

    La dĂ©cision de Jean de Rieux de marier Anne de Bretagne Ă  Alain d'Albret est refusĂ©e par la duchesse, soutenue en cela par le chancelier Philippe de Montauban ; le , le marĂ©chal de Rieux destitue ce dernier[AG 35]. Les GuĂ©randais soutiennent la duchesse dans son refus de se soumettre Ă  la dĂ©cision de Rieux[AG 38]. Celle-ci se fait couronner Ă  Rennes le , s'imposant face Ă  Jean de Rieux comme une nouvelle autoritĂ© en Bretagne. Les tensions entre le parti d’Anne de Bretagne et le marĂ©chal de Rieux pour le pouvoir ducal conduisent, en mai ou , Ă  un nouveau siĂšge de GuĂ©rande oĂč se trouvent plusieurs officiels ducaux, dont Philippe de Montauban[89]. Le siĂšge est menĂ©, entre autres, par « des gens de guerre de Nantes, des nobles, bourgeoys, manans et habitans du Croisic »[AG 39]. Une garnison ducale est encore attestĂ©e Ă  GuĂ©rande en , preuve que des troubles armĂ©s persistent en pays guĂ©randais entre les deux factions[90]. La duchesse et le marĂ©chal se rĂ©concilient officiellement le [91].

    Devenue reine de France par son mariage avec Charles VIII, puis avec Louis XII, Anne de Bretagne conserve un intĂ©rĂȘt attentif au pays guĂ©randais et Ă  ses ressources Ă©conomiques. AprĂšs 1498, elle s’appuie sur Tristan de CarnĂ©, dernier capitaine de la citĂ©, pour contrĂŽler le terrouer de GuĂ©rande[92].

    Le terrouer de Guérande

    Le vocable terrouer de GuĂ©rande dĂ©signe, au XVe siĂšcle et au dĂ©but du XVIe siĂšcle, une circonscription judiciaire, militaire, religieuse et fiscale[AG 40]. Le duc de Bretagne et l’évĂȘchĂ© de Nantes se partagent, Ă  GuĂ©rande, des pouvoirs de police et de justice hĂ©ritĂ©s du passĂ© fĂ©odal, se diffĂ©renciant de l’administration municipale du Croisic marquĂ©e par son Ă©volution Ă©conomique et son affirmation politique rĂ©centes[AG 40]. Le terrouer se voit dotĂ©, dĂšs la fin de la guerre de Succession de Bretagne, d'une administration menĂ©e par un sĂ©nĂ©chal, dont le rĂŽle financier et militaire initial devient Ă  partir du XVe siĂšcle plus politique et diplomatique[AG 41].

    Un Ă©dit de indique que la sĂ©nĂ©chaussĂ©e ducale de GuĂ©rande s’étend Ă  neuf paroisses : Batz, Escoublac, GuĂ©rande, Mesquer, Piriac, Saint-AndrĂ©-des-Eaux, Saint-Lyphard, Saint-Molf et Saint-Nazaire[AG 40]. À compter de 1499, le domaine ducal s'agrandit en incluant AssĂ©rac[AG 42]. Le fief de la Roche-Bernard relĂšve alors de la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Nantes, sĂ©parĂ© du terrouer de GuĂ©rande par l’étier de Pont Past[Note 38]. De son cĂŽtĂ©, la chĂątellenie de GuĂ©rande dĂ©pend de la baillie fiscale de Nantes[AG 42].

    GuĂ©rande et ses faubourgs sont, en 1459, « le fiĂ© [de l'Ă©vĂȘque de Nantes] fors deux ou trois maisons qui sont en ladite ville » ; les rĂ©gaires de GuĂ©rande — juridictions temporelles de l'Ă©vĂȘque de Nantes — possĂšdent une Ă©tendue variable au cours du XVIe siĂšcle au grĂ© des donations et des ventes[AG 43]. Ils bĂ©nĂ©ficient d'une haute, moyenne et basse justice[AG 44] et comptent 100 feux lors de la rĂ©formation de 1679-1681[AG 43]. Au sein de l'Ă©vĂȘchĂ© de Nantes, GuĂ©rande se trouve dans le doyennĂ© de La Roche-Bernard[AG 45].

    De nombreuses seigneuries, d'importances variables, sont Ă  relever sur le terrouer et dans la paroisse[Note 39] ; la plupart ne doivent que l'« obĂ©issance Ă  leur dĂ©birentiers » et parfois « droits d'espaves, galoais, succession de bastard et desherence »[AG 46]. Certaines abbayes comptent Ă©galement au nombre de seigneuries ecclĂ©siastiques, telle celle de Blanche-Couronne qui « dispose d'un hĂ©bergement prĂšs du village de Clis, des Ɠuilles [et] des rentes Ă  GuĂ©rande »[AG 47]. La reprĂ©sentation seigneuriale Ă  l'auditoire de GuĂ©rande renforce la fonction judiciaire de la citĂ©[AG 48].

    Le terrouer de GuĂ©rande est Ă©galement un chef-lieu de circonscription militaire, soit en termes gĂ©nĂ©raux — lieu de convocation et de constitution des troupes[AG 49] —, soit de dĂ©fense locale puis cĂŽtiĂšre[AG 50].

    Le commerce du sel

    Le commerce du sel a entraßné une prospérité pour les marchands de Guérande dÚs le XVIIe siÚcle, suscitant notamment un important courant d'échanges avec la Hollande (les marais salants du pays de Guérande étaient les plus proches de ce pays). Les progrÚs des transports dans le courant du XIXe siÚcle aggravÚrent la concurrence des marais salants plus méridionaux, provoquant le déclin de la production et du commerce du sel guérandais[93].

    Révolution française et Empire

    Le XVIIIe siĂšcle est une pĂ©riode de dĂ©clin pour tout le pays guĂ©randais. Les activitĂ©s maritimes de la façade atlantique souffrent des blocus britanniques, de la perte des zones de pĂȘche françaises et de l’exiguĂŻtĂ© des ports qui ne peuvent accueillir les nouveaux navires de fort tonnage. Le commerce du sel local est Ă©galement en rĂ©gression[MR 12]. La population de GuĂ©rande, estimĂ©e au tiers de celle de Nantes au XVIe siĂšcle, n’en Ă©quivaut plus que le quinziĂšme Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[MR 13]. GuĂ©rande rĂšgne, au milieu du XVIIIe siĂšcle, sur un pays appauvri, oĂč la misĂšre des pĂȘcheurs de sardine cĂŽtoie celle des tisserands et des paysans. Seules les fonctions administratives et militaires[Note 40] et la gestion des domaines fonciers lui gardent un peu de lustre, lui conservant son rĂŽle de capitale administrative[MR 13].

    La ville intra-muros fait l’objet, Ă  partir de 1760, de travaux de rĂ©novation de la voirie qui entraĂźne l’élaboration en 1769 d’un rĂšglement de police imposant des mesures de salubritĂ© publique aux habitants[DG 13]. Les travaux de rĂ©fection et d’embellissement, commencĂ©s sous l’impulsion d’Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis, duc d’Aiguillon, voient leur achĂšvement Ă  la fin des annĂ©es 1770[DG 14]. Ils concernent l’adduction d’eau, la crĂ©ation de promenades et l’amĂ©nagement d’une place.

    La RĂ©volution ne provoque pas d’évĂ©nements particuliers ; les populations demeurent « calmes et fidĂšles Ă  leur foi religieuse » et ne prennent pas part au soulĂšvement[95].

    Du point de vue Ă©conomique, l’AssemblĂ©e constituante de 1789 a un impact important sur le domaine foncier et donc sur les exploitations salicoles. En en effet, les biens de la Couronne et ecclĂ©siastiques, puis en 1792, ceux des nobles, bourgeois et prĂȘtres immigrĂ©s sont rĂ©unis au domaine de la Nation[DG 15]. De 1790 Ă  1810 se dĂ©roulent des ventes d’Ɠillets dont profitent surtout les propriĂ©taires terriens locaux et la bourgeoisie industrielle de Nantes[DG 16]. Le nombre d’Ɠillets dĂ©passe les 18 200 unitĂ©s en 1840 sur le territoire de GuĂ©rande, ce qui constitue l’apogĂ©e de l’exploitation salicole locale[DG 16].

    gravure en noir et blanc, montrant un fronton d’église.
    Guérande, gravure de Thomas Drake, 1856.

    Le , un fort parti de « brigands » — 3 000 paysans — s’empare de GuĂ©rande ; les bandes organisĂ©es sont sous le commandement de Thomas de Caradeuc, de La Roche-Bernard, et de GuĂ©riff de Lanouan, de Saint-Nazaire[96], tous deux de l'Association bretonne contre-rĂ©volutionnaire et disposent de deux canons pris aux batteries de la cĂŽte[97]. Le , le district et la municipalitĂ© de GuĂ©rande capitulent et les insurgĂ©s dĂ©clarent la restauration de la royautĂ©. Le mĂȘme jour, ils somment les Croisicais d'envoyer « douze otages pour preuve de soumission, faute de quoi les corps administratifs exerçant un pouvoir usurpĂ©, seront personnellement et sur leurs tĂȘtes responsables des malheurs qui en seront la suite[98] - [Note 41] ». Le gĂ©nĂ©ral Beysser, accouru Ă  La Roche-Bernard avec des troupes rĂ©publicaines, intime aux GuĂ©randais, le , de restaurer la municipalitĂ© rĂ©publicaine, ce qui est fait le [99]. Selon Fernand GuĂ©riff, les « patriotes qui assurent la nouvelle administration affichent un rĂ©publicanisme fort tiĂšde [
] Les fĂȘtes rĂ©volutionnaires manquent d'enthousiasme 
 et d'assistants. La municipalitĂ© guĂ©randaise dĂ©baptise les rues et distribue des noms au hasard : Bossuet, Voltaire, Rousseau, LibertĂ©, Concorde, Brutus, Guillaume Tell [
][96] ». Un tribunal rĂ©volutionnaire siĂšge Ă  GuĂ©rande pendant un mois et prononce quatre condamnations Ă  mort[96].

    Le , une armĂ©e de Chouans, commandĂ©e par Pierre Louis du Cambout de Coislin et forte de prĂšs de 5 000 hommes, tente de s'emparer de GuĂ©rande dĂ©fendue par 150 soldats du 65e rĂ©giment d'infanterie. RetranchĂ©s derriĂšre les remparts, les ImpĂ©riaux repoussent les Chouans.

    « M. de Bertier, aprĂšs avoir dĂ©barquĂ© sur la cĂŽte de Bretagne, avait visitĂ© la lĂ©gion du comte de Coislin ; il avait assistĂ©, le , Ă  l'attaque de GuĂ©rande, faite par cette lĂ©gion, unie aux lĂ©gions Terrien et du marquis de Rochequairie. Pour Ă©viter des combats devenus inutiles, j'avais engagĂ© tous les chefs Ă  ne pas attaquer des villes qui, huit jours plus tard, devaient se soumettre au roi ; mais M. le comte de Coislin voulait, par la prise du Croisic, assurer la descente de M. le duc de Bourbon, lequel dĂ©sirait, pour venir Ă  terre, que nous fussions maĂźtres d'un point fortifiĂ© de la cĂŽte. C'est ainsi qu'il crut bon d'attaquer la petite ville de GuĂ©rande, qui couvre l'arrivĂ©e du Croisic. GuĂ©rande Ă©tait entourĂ©e de vieilles murailles, trop Ă©paisses et trop solides pour ĂȘtre entamĂ©es par le canon de 4 que M. de Coislin avait reçu de la flotte anglaise. Les lĂ©gions qu'il commandait se conduisirent avec une grande valeur ; mais elles ne purent pĂ©nĂ©trer dans la ville et furent obligĂ©es de se retirer, aprĂšs avoir Ă©prouvĂ© une perte assez forte. »

    — Louis d'AndignĂ©, MĂ©moires du gĂ©nĂ©ral d'AndignĂ©[100].

    Les années 1830 sont marquées par une forte épidémie de choléra qui touche, outre Guérande, Le Croisic, Batz, Saint-Nazaire et Saint-Joachim[101].

    Époque contemporaine

    Entre 1914 et 1919, l'ancien couvent des Ursulines est l’un des 70 camps d'internement du territoire national destinĂ©s aux civils Ă©trangers[102]. Il accueille de 300 Ă  500 personnes sur prĂšs de 5 ha ; il est gĂ©rĂ© par des civils et le personnel de surveillance sont sous l'autoritĂ© directe du prĂ©fet, sous tutelle militaire[103]. À partir de , les internĂ©s de GuĂ©rande sont rejoints par ceux de Bitray ; Ă  la fin de , ce sont ceux de Rochefort qui viennent grossir les rangs des internĂ©s, portant Ă  502 le nombre total[103]. Ils sont principalement allemands (50 %), autrichiens ou hongrois (25 %), ou turcs (25 %). L'artiste peintre et graveur allemand, Hugo Wilkens, et l'auteur de Les antagonismes Ă©conomiques[104], Otto Effertz, mĂ©decin et philosophe allemand, font partie des prisonniers[103]. De mars Ă  , les internĂ©s sont progressivement rendus Ă  la libertĂ© et le couvent est finalement remis aux autoritĂ©s diocĂ©saines[105].

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ă  cause de l'existence de la Poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolonge Ă  GuĂ©rande comme sur l'ensemble des localitĂ©s voisines de l'estuaire durant neuf mois, d'aoĂ»t 1944 au 11 mai 1945 ; la reddition effective de la poche intervient trois jours aprĂšs la capitulation de l'Allemagne[106]. L'Espoir est un journal clandestin publiĂ© Ă  GuĂ©rande du au ; il est crĂ©Ă© pour pallier l’interdiction de publication du journal local, La Presqu’üle guĂ©randaise, et pour transmettre les informations fournies par Radio Londres de l’avancĂ©e du dĂ©barquement des AlliĂ©s[107].

    « Ce n'est pas L'Espoir que ce petit pli ouvert devrait se nommer, mais Agent de liaison. Certes, il porte l'espoir que bientĂŽt nous accueillerons nos libĂ©rateurs, espoir que cette guerre, imposĂ©e par les Allemands, va finir au plus tĂŽt, mais aussi, agent de liaison entre les hommes, les familles, les amis rĂȘvant d'un mĂȘme idĂ©al. C'est l'agent de liaison qui vous apporte la voix Ă©mise par Radio Londres. »

    — Éditorial du no 1 de L'Espoir du [107].

    Les annĂ©es 1960 voient un projet immobilier et de rocade routiĂšre se dĂ©velopper, au dĂ©triment des marais salants et des traicts[108]. Cette situation se produit alors que la filiĂšre Ă©conomique salicole est en rĂ©gression, la dĂ©pression se traduisant par le recul du commerce et de la production — crise rĂ©currente depuis la RĂ©volution et les guerres de l’Empire qui perturbent le commerce maritime vers le Nord de l’Europe —, en lien direct avec la diminution du nombre des sauniers et des surfaces exploitĂ©es[109]. Depuis le XIXe siĂšcle et le dĂ©veloppement d'un marchĂ© intĂ©rieur français irriguĂ© par le chemin de fer et dominĂ© par les Salins du Midi, l’activitĂ© salicole des cĂŽtes atlantiques est affectĂ©e, mĂȘme si Batz qui contrĂŽle l’essentiel du nĂ©goce du pays guĂ©randais, rĂ©siste encore. De plus, le dĂ©veloppement des procĂ©dĂ©s frigorifiques dans la conservation des denrĂ©es modifie les usages du sel[109] - [Note 42]. En parallĂšle de ce phĂ©nomĂšne Ă©conomique, la pression fonciĂšre sur le littoral s'intensifie, en rĂ©ponse Ă  l’urbanisation croissante des bassins d’emploi proches que sont Saint-Nazaire, voire Nantes, et Ă  la demande immobiliĂšre de tourisme[111]. Enfin, la politique d’amĂ©nagement du territoire de la DATAR nouvellement crĂ©Ă©e (1963) accentue la transformation et le remodelage des territoires afin d’équilibrer la rĂ©partition des activitĂ©s — et de la richesse nationale — sur l’ensemble de l’Hexagone ; ceci se traduit localement par l’exigence du dĂ©veloppement des infrastructures routiĂšres de l’axe Saint-Nazaire - Le Croisic, qui passe par La Baule[111].

    La rĂ©sistance qui s’organise dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1970 prĂ©figure le futur Ă©conomique, culturel et environnemental des annĂ©es 2010. Elle regroupe « des paludiers, des riverains, des environnementalistes et Ă©cologistes, des universitaires et des militants bretons »[112] et voit la crĂ©ation de pas moins de 17 associations, rassemblĂ©es pour onze d’entre elles en un collectif associatif[113]. Les rĂ©sultats obtenus participent Ă  la prĂ©servation et Ă  la conservation des marais salants ; les filiĂšres professionnelles qui lui sont attachĂ©es se rĂ©organisent et vont servir ensuite de modĂšle pour les salines du Sud de la Loire[114]. L'action relance Ă©galement la production et la commercialisation du sel, favorisant la reconnaissance des spĂ©cificitĂ©s locales par la crĂ©ation de labels. Elle permet le dĂ©veloppement de la valorisation touristique et culturelle de la zone, et la reconnaissance de l’importance Ă©conomique des marais salants par l’Administration et le monde politique[115]. Elle aboutit enfin Ă  la crĂ©ation de zones de protection du patrimoine naturel, couvrant une zone humide protĂ©gĂ©e par la convention de Ramsar[116] (voir infra le dĂ©veloppement relatif au patrimoine naturel).

    Politique et administration

    logo de Guérande
    Logo de la ville jusqu'en 2016.

    Situation administrative

    La commune est bureau centralisateur du canton de GuĂ©rande. Celui-ci comprend depuis 2015 les communes d’AssĂ©rac, La Chapelle-des-Marais, GuĂ©rande, Herbignac, Mesquer, Piriac-sur-Mer, Saint-AndrĂ©-des-Eaux, Saint-Joachim, Saint-Molf et La Turballe. Le canton compte 47 293 habitants en additionnant les populations communales relevĂ©es lors du dernier recensement (2013) ; depuis mars 2015, Chantal BriĂšre et Jean-Pierre Bernard sont les conseillers dĂ©partementaux. La commune de GuĂ©rande est rattachĂ©e Ă  l'arrondissement de Saint-Nazaire et Ă  la 7e circonscription de la Loire-Atlantique, dont la dĂ©putĂ©e est Sandrine Josso (LREM), depuis 2017.

    Tendances politiques et résultats

    La ville de GuĂ©rande est traditionnellement ancrĂ©e Ă  droite, tendance qui se confirme lors des diffĂ©rents scrutins nationaux ou locaux oĂč les partis de droite remportent une majoritĂ© des suffrages exprimĂ©s.

    Élection prĂ©sidentielle la plus rĂ©cente

    Lors du premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles de 2017, François Fillon (Les RĂ©publicains), est arrivĂ© en tĂȘte avec 27.82% des suffrages exprimĂ©s, suivi de trĂšs prĂšs par Emmanuel Macron (En Marche), qui a rĂ©uni 27,34% des suffrages exprimĂ©s. Lors du second tour, Emmanuel Macron, Ă©lu, a recueilli 75,22 % des suffrages et Marine Le Pen (Front national), 24,28 % des suffrages.

    Élection municipale la plus rĂ©cente

    Le nombre d'habitants au recensement de 2011 Ă©tant compris entre 10 000 et 19 999, le nombre de membres du conseil municipal pour l'Ă©lection de 2014 est de 33[117].

    Lors des élections municipales de 2014, les 33 conseillers municipaux ont été élus à l'issue du second tour ; le taux de participation était de 57,0 %. Neuf conseillers ont été élus au conseil communautaire. Les trois listes en présence se présentaient avec les étiquettes divers droite (LDVD), divers gauche (LDVG) et Vivons Guérande écologique et solidaire (LVEC)[118]. La liste LDVD a obtenu 26 des 33 siÚges au conseil municipal à pourvoir.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs depuis 1945
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    18 juin 1945[119] 22 aoĂ»t 1957 Émile Pourieux (fils) DVD NĂ©gociant en bois
    Décédé en fonction
    1957 28 août 1979 Jean Ménager MRP
    puis UDR
    Comptable
    Décédé en fonction
    octobre 1979 26 octobre 1986 Jean Rousseau RPR app. Entrepreneur de maçonnerie
    Conseiller général de Guérande
    Décédé en fonction
    6 novembre 1986[120] 18 juin 1995 Michel Rabreau RPR Pharmacien
    Député de la Loire-Atlantique (7e circ.)
    Conseiller général de Guérande
    18 juin 1995 12 septembre 2006 Jean-Pierre Dhonneur RPR
    puis UMP
    Directeur de banque
    Conseiller général de Guérande
    Décédé en fonction
    25 septembre 2006 16 mars 2008 Annick Mahé UMP Dessinatrice, ancienne adjointe
    16 mars 2008 4 avril 2014 Christophe Priou UMP Cadre de CCI
    Député de la Loire-Atlantique (7e circ.)
    4 avril 2014[121] 12 juin 2018 Stéphanie Phan Thanh DVD Notaire[122]
    DĂ©missionnaire[123]
    12 juillet 2018[124] En cours
    (au 10 juillet 2020)
    Nicolas Criaud LR puis DVD
    puis Horizons[125]
    Courtier en assurances
    Président de la CA de la Presqu'ßle de
    Guérande Atlantique
    (depuis 2020)

    Instances juridiques et administratives

    Dans le ressort de la cour d'appel de Rennes, GuĂ©rande relĂšve de Saint-Nazaire pour toutes les juridictions, Ă  l'exception du tribunal administratif, de la cour administrative d'appel et de la cour d’assises, situĂ©s tous les trois Ă  Nantes[126].

    La commune se trouve dans la circonscription de gendarmerie de Saint-Nazaire et la brigade de proximité la plus proche est située dans la localité[127]. Le centre de secours et d'incendie de La Baule et de Guérande est installé à Kerquessaud, écart de Guérande, depuis 2012[128].

    Ordures ménagÚres

    La commune, au sein de la communautĂ© d'agglomĂ©ration de la Presqu'Ăźle de GuĂ©rande Atlantique, organise le tri des ordures mĂ©nagĂšres en collectant sĂ©parĂ©ment les journaux et les magazines, ainsi que les emballages lĂ©gers[129] - [M 2]. Une dĂ©chĂšterie permettant la collecte des encombrants est en fonction Ă  GuĂ©rande. PrĂšs de 30 points d’apport volontaire sont Ă©galement rĂ©partis, en 2016, sur le territoire de la commune[130].

    Depuis le , les ordures mĂ©nagĂšres des communes adhĂ©rant Ă  la communautĂ© d’agglomĂ©ration Cap Atlantique transitent uniquement par la station de transfert de GuĂ©rande ; celle-ci a traitĂ© en 2012 prĂšs de 30 000 t de dĂ©chets[131]. En revanche, les ordures encombrantes et le tout-venant sont orientĂ©s sur la station Keraline d’Herbignac qui a reçu, en 2012, plus de 8 000 t de rebuts. Les dĂ©chets recyclables sont, quant Ă  eux, gĂ©rĂ©s Ă  GuĂ©rande ; les quantitĂ©s d’emballages lĂ©gers et de journaux et magazines se sont Ă©levĂ©es en 2012 respectivement Ă  1 270 t et 2 700 t pour l’ensemble de la communautĂ© d’agglomĂ©ration. Pour l’annĂ©e 2012, le coĂ»t de collecte et de traitement s’est montĂ© Ă  159 € par foyer, une donnĂ©e stable depuis 2010[131].

    Qualité de l'eau

    GuĂ©rande fait partie du pĂ©rimĂštre du schĂ©ma directeur d'amĂ©nagement et de gestion des eaux (SDAGE) Loire Bretagne finalisĂ© en 1996[132]. L’eau potable provient principalement du captage d’eaux superficielles de l’étang de Sandun[RP 4].

    La commune dĂ©lĂšgue Ă  la communautĂ© d'agglomĂ©ration de la Presqu'Ăźle de GuĂ©rande Atlantique la gestion et la collecte des eaux potables et pluviales et l’assainissement des eaux usĂ©es. Depuis 2016, Cap Atlantique a confiĂ© Ă  Veolia, la gestion des stations d’épurations et de l’ensemble des Ă©quipements du rĂ©seau d’eaux usĂ©es, ainsi que la collecte, le transport et le traitement des eaux usĂ©es[133]. Pour le traitement des eaux usĂ©es, GuĂ©rande relĂšve de la station d’épuration de Livery, village de la commune, inaugurĂ©e en septembre 2008[134].

    Finances locales

    GuĂ©rande appartient Ă  la strate des communes ayant une population comprise entre 10 000 et 20 000 habitants.

    Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la capacité d'autofinancement, un des indicateurs des finances locales de Guérande sur la période de 2005 à 2015[135] :

    Capacité d'autofinancement à Guérande de 2005 à 2015
    RĂ©sultats exprimĂ©s en €/habitant.
    Strate : communes de 10 000 Ă  20 000 habitants appartenant Ă  un groupement fiscalisĂ©.
    2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
    Guérande 164 145 135 181 157 155 151 155 135 131 159
    Moyenne de la strate 157 160 153 149 159 183 201 192 180 164 183
    Graphique représentant l'évolution des données chiffrées précédemment citées.
    Capacité d'autofinancement à Guérande de 2005 à 2015
    RĂ©sultats exprimĂ©s en €/habitant.
    Strate : communes de 10 000 Ă  20 000 habitants appartenant Ă  un groupement fiscalisĂ©.

    La capacité d'autofinancement de la commune[Note 43], comparée à la moyenne de la strate, semble observer des cycles assez longs ; elle est inférieure à la moyenne de 2009 à 2015[Note 44]. De 2010 à 2015, le fonds de roulement[Note 45], est réguliÚrement inférieur à la moyenne de la strate[135].

    Le montant de la taxe d'habitation, indicateur de fiscalitĂ© directe, s'Ă©tablit en 2015 Ă  1 659 â‚Ź/habitant, contre 1 412 € en moyenne pour les communes de mĂȘme importance. Cette hiĂ©rarchie est stable sur les cinq annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[135].

    Intercommunalité

    La commune est membre de la communauté d'agglomération de la Presqu'ßle de Guérande Atlantique[138]. Elle adhÚre également au syndicat intercommunal de la fourriÚre pour animaux de la presqu'ßle guérandaise, dont le siÚge est à La Baule-Escoublac[139].

    Avec Saint-Lyphard, elle anime le syndicat intercommunal de la Madeleine de GuĂ©rande, dont l'objet est la crĂ©ation et l’animation de centres sociaux-culturels et la gestion des cimetiĂšres[M 3]. Elle appartient Ă©galement au syndicat mixte du parc naturel de la BriĂšre, Ă  caractĂšre environnemental[140] et au syndicat mixte pour l'amĂ©nagement du bassin du Brivet[139].

    Jumelages

    Guérande est jumelée avec[T 1] :

    Population et société

    DĂ©mographie

    Selon le classement établi par l'Insee, Guérande est une commune urbaine, une des 11 communes de l'unité urbaine de Saint-Nazaire, qui s'étend de Donges au Croisic[141] ; elle fait donc partie de l'aire urbaine, mais également de la zone d'emploi et du bassin de vie de Saint-Nazaire[142]. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « intermédiaire » : 60 % des habitants résidaient dans des zones « intermédiaires », 39 % dans des zones « peu denses » et 1 % dans des zones « trÚs peu denses »[143].

    Évolution dĂ©mographique

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque annĂ©e Ă  la suite d'une enquĂȘte par sondage auprĂšs d'un Ă©chantillon d'adresses reprĂ©sentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement rĂ©el tous les cinq ans[144] - [Note 46].

    En 2020, la commune comptait 16 042 habitants[Note 47], en diminution de 0,53 % par rapport Ă  2014 (Loire-Atlantique : +7,32 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7 2367 2227 2527 7798 1908 2398 5038 5778 648
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    8 5408 5246 7496 7056 8046 9127 0627 0207 054
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    6 9136 8526 6095 7606 0826 1646 1636 0146 567
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    6 3896 4997 6449 14011 66513 65515 22615 69316 186
    2020 - - - - - - - -
    16 042--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[145] puis Insee Ă  partir de 2006[146].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    La baisse démographique visible entre 1861 et 1866, est liée à la séparation de La Turballe érigée en commune distincte en 1865.

    Pyramide des Ăąges

    La population de la commune est relativement ĂągĂ©e. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  29,2 %, soit en dessous de la moyenne dĂ©partementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 32,2 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 23,8 % au niveau dĂ©partemental.

    En 2018, la commune comptait 7 795 hommes pour 8 312 femmes, soit un taux de 51,6 % de femmes, lĂ©gĂšrement supĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,42 %).

    Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[147]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,8
    90 ou +
    1,7
    7,5
    75-89 ans
    9,0
    22,0
    60-74 ans
    23,1
    23,7
    45-59 ans
    23,4
    14,0
    30-44 ans
    15,9
    15,3
    15-29 ans
    12,3
    16,6
    0-14 ans
    14,5
    Pyramide des ùges du département de la Loire-Atlantique en 2018 en pourcentage[148]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,6
    90 ou +
    1,7
    5,8
    75-89 ans
    8,6
    14,7
    60-74 ans
    16
    19,6
    45-59 ans
    18,9
    20,1
    30-44 ans
    19,2
    19,2
    15-29 ans
    17,5
    20
    0-14 ans
    18

    Enseignement

    GuĂ©rande est rattachĂ©e Ă  l’acadĂ©mie de Nantes, dans la zone B du calendrier scolaire[149]. La commune dispose de trois Ă©coles primaires publiques, de quatre Ă©coles primaires confessionnelles privĂ©es et d'un Ă©tablissement en langue bretonne du rĂ©seau Diwan[149].

    Deux collĂšges publics — les collĂšges du Pays Blanc[150] et Jacques-Brel[151] — et un collĂšge privĂ© — le collĂšge Saint-Jean-Baptiste[152] — prĂ©parent l'accĂšs au lycĂ©e, dont trois rĂ©sident sur la commune, le lycĂ©e GalilĂ©e[153], le lycĂ©e privĂ© La Mennais[154] et le lycĂ©e professionnel Olivier-Guichard[155] - [149].

    Le conservatoire intercommunal de musique propose l'enseignement de prĂšs de 30 disciplines instrumentales ainsi que des saisons de concerts[M 7].

    Vie associative

    Au , prĂšs de cent cinquante associations regroupent les activitĂ©s des GuĂ©randais. On dĂ©nombre en particulier cinquante-trois associations sportives, de danse et de bien-ĂȘtre, sept sociĂ©tĂ©s d'anciens combattants, dix-huit groupements civiques promouvant l'action solidaire, familiale et sociale, deux associations de commerçants, neuf unitĂ©s de dĂ©fense de l'environnement et soixante associations culturelles ou artistiques[M 8]. Au titre de ces derniĂšres, on peut citer la sociĂ©tĂ© des Amis de GuĂ©rande, fondĂ©e en 1928, qui Ă©dite les Cahiers du Pays de GuĂ©rande depuis 1968[156].

    Tous les ans depuis 2015, la ville organise un forum des associations, permettant la présentation des différents groupements aux Guérandais[M 9].

    Manifestations culturelles et festivités

    Une fĂȘte Ă  GuĂ©rande (extrait),
    chanson de Maurice Pompidou[AB 1].

    Il y a fĂȘte au pays,
    FĂȘte au beau pays de GuĂ©rande ;
    Croyez-moi, mes bons amis,
    L’affluence y sera trùs grande.
    Examinons les alentours
    Du haut des vieilles tours ;
    La foule de tous les cÎtés
    S’avance par rangs pressĂ©s. (bis)
    [
]

    Vue d'un défilé sur 3 rangs d'un groupe folklorique breton.
    Le cercle celtique Bro Gwenrann au festival interceltique de Lorient en 2012.

    La FĂȘte mĂ©diĂ©vale de GuĂ©rande est une fĂȘte qui a lieu pendant deux jours en mai depuis 1999[AB 2]. Elle ouvre la saison des festivitĂ©s guĂ©randaises. Elle est l’hĂ©ritiĂšre des FĂȘtes historiques crĂ©Ă©es en 1926 Ă  la suite du succĂšs de la fĂȘte du MillĂ©naire de saint Aubin cĂ©lĂ©brĂ© le [AB 3]. Le premier thĂšme retenu par la FĂȘte de 1926 commĂ©more la rĂ©ception, en 1386, de Jean IV de Bretagne et de Jeanne de Navarre Ă  GuĂ©rande pour leur mariage cĂ©lĂ©brĂ© Ă  SaillĂ©[AB 4].

    « [
] toute la journĂ©e, les trains ne cessĂšrent de dĂ©verser du monde. La gare P. O. a accusĂ©, Ă  elle seule, dimanche un mouvement de prĂšs de 3 000 voyageurs. Également, dĂšs les premiĂšres heures de l’aprĂšs-midi, toutes les routes conduisant Ă©taient sillonnĂ©es de vĂ©hicules de toutes sortes, sans compter la multitude de piĂ©tons. C’est ainsi que 200 autos durent s’aligner sur les Bas-Mail, de la porte de SaillĂ© Ă  la porte Saint-Michel. En ville, le torrent humain dĂ©bordait de partout. »

    — Article de La Presqu’üle guĂ©randaise du [AB 5].

    Les thĂšmes annuels retenus Ă©voquent majoritairement des Ă©pisodes de l’histoire de GuĂ©rande, du bas Moyen Âge — le premier traitĂ© de GuĂ©rande de 1365 est mis en spectacle en 1951 et 1958[AB 6] — aux Temps modernes, comme la conspiration de Pontcallec illustrĂ©e en 1939, 1947 et 1960[AB 7]. Si la formule, centrĂ©e sur une piĂšce de thĂ©Ăątre ou un spectacle historique demandant la participation de nombreux bĂ©nĂ©voles, s’érode pour s’achever en 1960 faute de figurants, une nouvelle impulsion est donnĂ©e Ă  partir de 1979 et perdure jusqu’en 1985. Cette fois, c’est la formule mĂȘme de la piĂšce historique qui ne rĂ©pond plus aux attentes du public[AB 2]. Il faut attendre 1999 pour que la FĂȘte mĂ©diĂ©vale s’impose, Ă  partir du succĂšs du NoĂ«l mĂ©diĂ©val de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[AB 2] ; elle vise initialement Ă  promouvoir le patrimoine mĂ©diĂ©val de la citĂ© et Ă  favoriser l’obtention du label Ville d’art et d’histoire[AB 8] ; la piĂšce de thĂ©Ăątre est dĂ©sormais remplacĂ©e par un ensemble d’animations ponctuĂ© par un dĂ©filĂ© populaire. De nouveau, les thĂšmes sont empruntĂ©s aux grandes heures de l’histoire mĂ©diĂ©vale de la localitĂ©[AB 8]. Ainsi, les traitĂ©s de 1365 et 1381 sont au centre des animations de 2003 et 2004 alors que le mariage de Jean IV et de Jeanne de Navarre est repris en 2008, cĂ©lĂ©brant l’ñge d’or de la citĂ© mĂ©diĂ©vale[AB 8]. L’évĂ©nement n’a cessĂ© de grandir depuis sa crĂ©ation. Si 200 figurants s’adressent Ă  10 000 spectateurs en 1928, 1 500 figurants sont mobilisĂ©s pour animer un Ă©vĂ©nement rassemblant 25 000 spectateurs en 2000. En 2008, la FĂȘte nĂ©cessite 800 bĂ©nĂ©voles et 300 professionnels du spectacle pour distraire 40 Ă  50 000 spectateurs[AB 9].

    Les festivitĂ©s continuent Ă  l’amorce de l’étĂ©. Le festival annuel de musique La Voix des Orgues se dĂ©roule dans la collĂ©giale Saint-Aubin ; il propose depuis 1956 des concerts les vendredis soir en juillet et aoĂ»t[157]. L’étĂ© voit Ă©galement l’organisation de la fĂȘte des MĂ©tais, animĂ©e depuis 1980 par l’association La Madeleine d’hier et d’aujourd’hui le dimanche le plus proche du ; il s’agit d’une fĂȘte folklorique proposant concerts, animations, artisanat et conclue par un feu d’artifice[158]. Elle est suivie par le festival Les Celtiques de GuĂ©rande, qui se dĂ©roule au mois d'aoĂ»t depuis 1990. Ce dernier est organisĂ© par le cercle celtique Bro Gwenrann. Il propose, entre autres, des concerts, des spectacles, des festoĂč-noz et des jeux traditionnels centrĂ©s sur la culture celtique et le patrimoine guĂ©randais[159].

    Le festival du livre en Bretagne de Guérande est né en sous la présidence de Patrick Poivre d'Arvor. Depuis les festivals se succÚdent annuellement, accueillant éditeurs, libraires et auteurs[160].

    Équipements culturels et sportifs

    Le centre culturel Athanor est un théùtre qui dépend du service d'action culturelle municipal. Outre une structure ouverte au théùtre et à la musique, il accueille également des salles d'exposition pour les arts plastiques, des espaces ouverts aux manifestations privées ou professionnelles[M 10], ainsi que la médiathÚque Samuel-Beckett, installée au rez-de-chaussée[161].

    Les activités liées aux activités salicoles sont présentées par deux musées. La maison des Paludiers est un écomusée situé au centre de Saillé qui propose également la visite de salines[162]. Terre de Sel est la branche commerciale de la coopérative des paludiers du bassin salicole de Guérande. Situé à Pradel, ce site est à la fois un espace muséographique, une boutique et un espace pour des réceptions[163]. Le musée de la poupée et du jouet ancien, situé dans l'ancien hÎpital Saint-Jean, abrite une collection de prÚs de 300 poupées, mettant en scÚne la vie du XIXe siÚcle[164].

    Le complexe sportif Jean-MĂ©nager rĂ©unit des Ă©quipements couverts dont plusieurs salles multisports et un dojo, ainsi que trois terrains de football en extĂ©rieur. D'autres Ă©quipements sont accessibles gratuitement en 2016, tels qu'un skatepark et des courts de tennis. L'offre en installations sportives est complĂ©tĂ©e par plusieurs salles multisports et de gymnastique — salles de Kerbiniou, de la Madeleine et du Pays blanc —, de tennis — salle de BrĂ©hadour —, des plateaux sportifs — plateaux de la Madeleine et de SaillĂ© — et par le centre aquatique Jean-Pierre-d'Honneur[M 11].

    GuĂ©rande est le point de dĂ©part de deux sentiers de grande randonnĂ©e (GR). Le GR 3, quitte GuĂ©rande, Ă  la porte Saint-Michel, et mĂšne jusqu'au mont Gerbier de Jonc, en suivant sa vallĂ©e de la Loire sur 1 243 km. Le premier tronçon relie GuĂ©rande Ă  Saint-Étienne-de-Montluc sur 104 km[165]. GuĂ©rande est Ă©galement le point de dĂ©part ou d'arrivĂ©e du GR 39, qui rejoint le Mont-Saint-Michel, par Redon et Rennes[166].

    ÉvĂ©nements sportifs

    Depuis l'année 1977 a lieu, dans la cité médiévale et sur les promenades autour des remparts, la Corrida de Guérande[167] , aujourd'hui organisée par le PGAC (Presqu'ßle Guérandaise Athlétic Club), en partenariat avec la mairie de Guérande, Amarris Groupe et le Crédit Agricole. Le nom de cette course pédestre est dû à la corrida de São Paulo, ou corrida de la Saint Sylvestre, qui, tout comme la premiÚre édition de la course guérandaise, survient toujours un 31 décembre. L'événement se déroule depuis au début du mois de novembre et est divisé en plusieurs courses et parcours distincts : la course par équipe Amarris, les galopades pour les plus jeunes, le 5 km féminin et le 10 km mixte. Le parcours de ces deux derniÚres épreuves a la particularité de passer par chacune des quatre portes de la cité médiévale. Celui ou celle qui finira la Corrida aura le plaisir de repartir avec le traditionnel kilo de sel ; de Guérande, évidemment...

    Santé

    Les soins sur place sont assurĂ©s en 2016 par plusieurs praticiens dont plus de vingt mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes[168], assistĂ©s d'auxiliaires mĂ©dicaux et de six pharmacies. Les habitants de GuĂ©rande ont Ă©galement accĂšs Ă  l'hĂŽpital intercommunal de la Presqu'Ăźle, rĂ©sultant de la fusion en 2003 du centre hospitalier de GuĂ©rande et de l'hĂŽpital local du Croisic[169], ainsi qu’à l’hĂŽpital de jour L’Estran[T 2] et Ă  la maison de retraite Les Écrivains[T 3]. Les urgences sont traitĂ©es par les Ă©tablissements de Saint-Nazaire, la polyclinique de l'Europe et l'hĂŽpital CitĂ© sanitaire[T 2], situĂ©s Ă  quelque vingt kilomĂštres[Note 1].

    Cultes

    GuĂ©rande fait partie de la paroisse catholique Notre-Dame-la-Blanche de GuĂ©rande et Saint-Anne-du-Pays-blanc, qui dĂ©pend du diocĂšse de Nantes, suffragant depuis 2003 de la province ecclĂ©siastique de Rennes qui regroupe les diocĂšses des rĂ©gions Bretagne et Pays de la Loire. Jean-Paul James est l’évĂȘque de ce diocĂšse depuis le 8 juillet 2009. La paroisse regroupe les Ă©glises de GuĂ©rande, de La Turballe, de Piriac-sur-Mer, de Mesquer et de Saint-Molf[170].

    Au sein de la paroisse, trois Ă©glises font l'objet d'un service religieux rĂ©gulier — la collĂ©giale Saint-Aubin, l'Ă©glise de la Madeleine et l'Ă©glise Saint-Clair de SaillĂ© —, de mĂȘme que trois chapelles, Saint-Cado Ă  Careil, Sainte-Catherine Ă  Clis et Notre-Dame-la-Blanche Ă  GuĂ©rande intra-muros[170].

    • Édifices accueillant un service religieux (sĂ©lection).
    • Vue d'une Ă©glise gothique sur un ciel bleu profond.
      La collégiale Saint-Aubin.
    • Vue d'une Ă©glise avec son clocher en premier plan.
      L'Ă©glise de la Madeleine.
    • L'Ă©glise Saint-Clair de SaillĂ©.
      L'église Saint-Clair de Saillé.
    • Vue d'une chapelle avec terre-plein herbeux en premier plan.
      La chapelle de Careil.
    • Vue d'une chapelle au toit d'ardoise, derriĂšre un muret de pierres.
      La chapelle Sainte-Catherine de Clis.

    MĂ©dias

    L'Écho de la Presqu'Ăźle guĂ©randaise et de Saint-Nazaire est un hebdomadaire rĂ©gional d’information paraissant le vendredi, dont le siĂšge social se situe Ă  GuĂ©rande[171]. Selon les chiffres de l’OJD, la diffusion totale pour 2015 a Ă©tĂ© de l’ordre de 15 000 numĂ©ros en moyenne sur l’annĂ©e[172]. Outre au canton de GuĂ©rande, la diffusion du pĂ©riodique s’étend aux cantons de La Baule-Escoublac, Canton de Muzillac, PontchĂąteau, Savenay et Saint-Nazaire[171]. Il appartient depuis 2007 au groupe SIPA Ouest-France par le biais de sa filiale Publihebdos[173].

    Économie

    Histoire Ă©conomique

    L'autosubsistance des habitants implantés dans les marais a justifié des activités parallÚles à la culture et au transport du sel, et en particulier la culture agricole, attestée depuis au moins le XVe siÚcle[H 3]. On cultive alors les plantes potagÚres et le seigle, tout en conservant des étendues de landes pour le bétail. La viticulture est également présente, puisque le hameau de Clis sur la commune voisine de Guérande compte dÚs 1636 un « presoir avecq son esquipaige[H 11] ».

    L‘EncyclopĂ©die du commerçant de 1839 mentionne que « GuĂ©rande est la seule ville de l’arrondissement de Savenay qui possĂšdent quelques manufactures oĂč l'on fabrique des toiles de lin et de coton dites basins de GuĂ©rande[174] ». Jean-Baptiste OgĂ©e en fait mention Ă©galement dans son dictionnaire de 1843[175] et, au XXIe siĂšcle, Ronan DurandiĂšre qualifie cette activitĂ© de proto-industrie[DG 17]. Cette activitĂ© occupe, en 1796, 85 personnes sur la commune, dont 49 sergers et 22 tisserands, principalement installĂ©s dans les hameaux du nord de GuĂ©rande[DG 18] ; elles sont 130 en 1851, incluant 33 tisserands[Note 48]. La culture du lin (Linum usitatissimum) est individuelle, sur des parcelles de 5 Ă  10 ares, le rouissage Ă©tant ensuite principalement effectuĂ© en BriĂšre[DG 18].

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2011, le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage Ă©tait de 33 020 €, ce qui plaçait GuĂ©rande au 10 700e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 mĂ©nages en mĂ©tropole[176]. En 2012, 30,2 % des foyers fiscaux n'Ă©taient pas imposables[Insee 4].

    Emploi

    En 2013, la population ĂągĂ©e de 15 Ă  64 ans s'Ă©levait Ă  9 808 personnes, parmi lesquelles on comptait 73,4 % d'actifs dont 65,6 % ayant un emploi et 7,8 % de chĂŽmeurs[Insee 5].

    On comptait alors 7 365 emplois dans la zone d'emploi, contre 6 788 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi rĂ©sidant dans la zone d'emploi Ă©tant de 6 495, l'indicateur de concentration d'emploi est de 113,4 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre un peu plus d’un emploi par habitant actif[Insee 6].

    Entreprises et commerces

    Au , GuĂ©rande comptait 2 069 Ă©tablissements : 63 dans l’agriculture-sylviculture-pĂȘche, 181 dans l'industrie, 202 dans la construction, 1 364 dans le commerce-transports-services divers et 259 Ă©taient relatifs au secteur administratif[Insee 7]. En 2014, 146 entreprises ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es Ă  GuĂ©rande[Insee 8], dont 96 par des auto-entrepreneurs[Insee 9].

    Le tableau ci-dessous détaille les établissements actifs par secteur d'activité au regard du nombre de salariés[Insee 7] :

    Établissements actifs par secteur d'activitĂ© au 31 dĂ©cembre 2012.
    Total % 0
    salarié
    1 Ă  9
    salariés
    10 Ă  19
    salariés
    20 Ă  49
    salariés
    50 salariés
    ou plus
    Ensemble 2 069 100,0 1 440 509 66 30 24
    Agriculture, sylviculture et pĂȘche 63 3,0 47 15 1 0 0
    Industrie 181 8,7 139 29 6 3 4
    Construction 202 9,8 129 55 12 5 1
    Commerce, transports, services divers 1 364 65,9 928 379 37 14 6
    dont commerce et réparation automobile 408 19,7 226 157 15 7 3
    Administration publique, enseignement, santé, action sociale 259 12,5 197 31 10 8 13
    Champ : ensemble des activités.

    L'examen de ce tableau amĂšne quelques remarques[Note 44] : l'essentiel de l'activitĂ© Ă©conomique est assurĂ© par des entreprises du secteur tertiaire ; l'agriculture et la pĂȘche reprĂ©sentent une part encore significative de la vie Ă©conomique de la localitĂ© avec 63 Ă©tablissements actifs ; moins de 10 % de l'activitĂ© est assurĂ© par des entreprises du secteur industriel, qui reste concentrĂ© sur des structures de moins de dix salariĂ©s, tout comme les activitĂ©s liĂ©es Ă  la construction ; l'administration publique, l’enseignement, la santĂ© et l’action sociale forment une activitĂ© qui regroupe plus de 12 % des entreprises et comptent treize des vingt-quatre Ă©tablissements employant plus de 50 salariĂ©s.

    Le site de l'enseigne française de grande distribution E.Leclerc est le premier employeur privĂ© de la commune avec 320 salariĂ©s[177]. D’autres enseignes emploient plus de 50 salariĂ©s, telles Carrefour Market (85 employĂ©s), IntermarchĂ© (60 salariĂ©s) et Leroy Merlin (60 employĂ©s)[178].

    Le secteur industriel regroupe Ă©galement des sociĂ©tĂ©s qui emploient plus de 50 salariĂ©s. Il en est ainsi des Charpentes mĂ©talliques David (125 salariĂ©s)[179], de la Sodipa, sociĂ©tĂ© d’emballages en papier et plastiques (70 salariĂ©s)[180] et d’AJ Tech[181], spĂ©cialisĂ©e dans le domaine des Ă©quipements thermiques (60 salariĂ©s)[178]. Enfin, au nombre des entreprises importantes de la localitĂ©, il faut citer Eurovia, sociĂ©tĂ© de travaux publics (50 salariĂ©s)[182], la blanchisserie SNDI (85 salariĂ©s), la sociĂ©tĂ© d’assainissement Grandjouan du groupe Veolia (100 salariĂ©s)[183] et les transports Maury (135 salariĂ©s)[178].

    Viticulture

    Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, le vignoble guĂ©randais, constituĂ© de petites parcelles anciennement seigneuriales mises en vente aprĂšs la RĂ©volution, reprĂ©sente une superficie d’environ 355 ha ; il est caractĂ©risĂ© par une parcellisation poussĂ©e Ă  l’extrĂȘme de prĂšs de 1 500 unitĂ©s[184]. Des cĂ©pages alors utilisĂ©s ont Ă©tĂ© successivement introduits et le trĂšs ancien pineau d'Aunis, le chenin blanc et la folle-blanche en sont les principales variĂ©tĂ©s nobles[184]. Les caves sont alors concentrĂ©es en deux pĂŽles principaux, GuĂ©rande ville et le village de SaillĂ©, avec des pressoirs principalement situĂ©s intra-muros[184].

    Le vignoble subit, Ă  partir de 1850 et comme dans nombre de rĂ©gions viticoles françaises, l’arrivĂ©e de maladies cryptogamiques nord-amĂ©ricaines, l’oĂŻdium (Erysiphe necator) puis, vers 1878, le mildiou (Plasmopara viticole)[185]. Il est difficile de dater l’arrivĂ©e — assez tardive en comparaison d’autres rĂ©gions françaises touchĂ©es dans les annĂ©es 1860 — du phylloxĂ©ra (Daktulosphaira vitifoliae) dans le vignoble guĂ©randais ; elle est, semble-t-il, postĂ©rieure Ă  1890[186]. Les agriculteurs pratiquent alors un rĂ©-encĂ©pagement avec des vignes hybrides producteurs directs (HPD) trĂšs rĂ©sistantes aux nouvelles attaques cryptogamiques et Ă  hauts rendements. Faute de connaissance de la technique des assemblages, la tentative d’utilisation d’hybrides avorte. En 1914, le vignoble guĂ©randais ne reprĂ©sente plus qu’une quinzaine d’hectares, dont quatorze d’hybrides[186].

    AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale se dĂ©veloppe la plantation de cĂ©pages hybrides de collection, au dĂ©triment des cĂ©pages de qualitĂ©, et les surfaces cultivĂ©es atteignent 113 ha en 1929 puis 500 ha en 1957[186]. Trois cĂ©pages sont particuliĂšrement exploitĂ©s, le noah et les seibel 7053 et 54-55, suivis par l’othello et le seyve villard[186] - [Note 49]. En 1961, seules 5 % des surfaces cultivĂ©es produisent des vins de qualitĂ©, sur les 500 ha exploitĂ©s[187]. Le grolleau reprĂ©sente Ă  cette pĂ©riode 33 % des cĂ©pages utilisĂ©s. La viticulture constitue alors le plus souvent un complĂ©ment de revenus avec des surfaces exploitĂ©es infĂ©rieures Ă  0,30 ha[188].

    L’étude menĂ©e en 1992 Ă  l’initiative du SIVOM de La Baule dĂ©crit une population de 95 viticulteurs d’ñge moyen supĂ©rieur Ă  63 ans, cultivant un territoire cumulĂ© de 19 ha, couvert principalement de cĂ©pages hybrides[188]. L’auteur conclut : « en fin de compte, aucun des viticulteurs n’est rĂ©ellement viticulteur sur le coteau guĂ©randais et leurs connaissances viticoles sont limitĂ©es, tant en ce qui concerne les modes de conduite que la vinification proprement dite [
] Il en rĂ©sulte des vins gĂ©nĂ©ralement acides qui constituent la boisson familiale, et qui ne s’apparentent en rien avec les produits plus Ă©laborĂ©s vendus sous l’appellation [
] vin de pays »[189]. NĂ©anmoins, une association guĂ©randaise, Les Clos du Coteau, s’emploie Ă  partir d’ Ă  replanter le pineau d’Aunis et le chenin sur quelques dizaines d’ares. En parallĂšle et depuis 2005, un travail de prospection est entrepris afin de collecter des rĂ©surgences de plants nobles ayant rĂ©sistĂ© aux attaques des champignons phylloxĂ©riques et de valoriser la biodiversitĂ© viticole de la rĂ©gion[190].

    Agriculture et saliculture

    Vue de marais salants travaillés en surfaces rectangulaires.
    Les marais salants de Guérande.

    Outre la viticulture, le pays guĂ©randais a vĂ©cu un constant dĂ©veloppement de son agriculture depuis la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, pĂ©riode qui se signale par une politique de dĂ©frichement des landes, activitĂ© qui se poursuit jusqu’aux annĂ©es 1840[DG 19]. De 1826 Ă  1843, les surfaces labourables passent de 3 212 ha Ă  5 930 ha, portant les surfaces en friche de 15 Ă  8 %[DG 19]. On note surtout le dĂ©veloppement de la culture du blĂ©, au dĂ©triment de celles du seigle et de l’avoine. L'augmentation des surfaces cultivĂ©es se fait au dĂ©triment de l’aviculture ; on ne compte en 1930 que 300 moutons sur la commune, alors qu’à la fin du XIXe siĂšcle, la foire au bĂ©tail de GuĂ©rande constitue l'une des plus importantes du dĂ©partement[DG 20].

    Le plan espace agricole pĂ©renne (PEAN) dĂ©veloppĂ© par le PLU de 2013[PA 5], s’applique Ă  la zone GuĂ©rande - La Turballe et couvre 1 720 ha[191]. Il a pour objectif la reconquĂȘte des espaces en friche et l’incitation des propriĂ©taires Ă  valoriser les surfaces agricoles. Il s’agit d’une dĂ©marche de gestion collaborative, rassemblant collectivitĂ©s, agriculteurs et chambre d’agriculture dans une zone qui a vu sa surface agricole utile (SAU) diminuer plus sensiblement que celles des communes de l’estuaire ou du Sud-Loire — de 0 Ă  - 15 % entre 2000 et 2010 Ă  comparer Ă  une situation stable sur la zone dite PĂŽle ouest[191]. Les exploitations agricoles recensĂ©es en 2010 sont au nombre de 49, en diminution de plus de 50 % par rapport Ă  2000[191]. Les Ă©tudes montrent un dĂ©veloppement marquĂ© du maraĂźchage entre GuĂ©rande et Le Croisic, aux cĂŽtĂ©s de la saliculture qui a obtenu en 2012 l’Indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e (IGP) europĂ©enne Sel de GuĂ©rande / Fleur de sel de GuĂ©rande[191].

    Sur l’ensemble de la presqu’üle, la saliculture constitue une activitĂ© agricole centrale, couvrant 2 000 ha et un chiffre d'affaires de l’ordre de 20 millions d’euros regroupant 250 paludiers[Note 50] - [192]. Le sel — dont les dĂ©bouchĂ©s des annĂ©es 2010 sont constituĂ©s Ă  75 % de sel de bouche, 20 % pour l’industrie agroalimentaire et 5 % pour l’agriculture et les activitĂ©s de dĂ©neigement[191] — est commercialisĂ© par vente directe ou bien au travers de la coopĂ©rative des Salines de GuĂ©rande par des sociĂ©tĂ©s de nĂ©goce[191]. La culture du sel demeurant une activitĂ© centrale, tant du point de vue touristique qu’économique, le lycĂ©e professionnel de GuĂ©rande a ouvert une section de formation de paludiers[178].

    Commerces et tourisme

    En 2016, sept hĂŽtels sont Ă©tablis dans la commune, auxquels 1 050 places rĂ©parties dans six campings viennent s’ajouter Ă  l’offre de logement touristique[178] - [T 4]. Vingt-quatre Ă©tablissements GĂźtes de France viennent complĂ©ter les capacitĂ©s d’accueil de la localitĂ©[193].

    GuĂ©rande propose des marchĂ©s plusieurs fois par semaine, soit Ă  l’intĂ©rieur des remparts, soit dans les halles plus particuliĂšrement adaptĂ©es au commerce du poisson frais[T 5]. Un marchĂ© de plein air se tient Ă©galement toute l’annĂ©e, deux fois par semaine, en pĂ©riphĂ©rie de la collĂ©giale Saint-Aubin[M 12]. Outre les grandes enseignes dĂ©jĂ  citĂ©es — E.Leclerc, Carrefour Market, IntermarchĂ© et Leroy Merlin —, la commune dispose Ă©galement d’une offre de commerces de proximitĂ© et touristiques couvrant, entre autres[T 6], l’alimentation[T 7], l'art et l’artisanat[T 8] et beautĂ© et prĂȘt-Ă -porter[T 9].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    La localité compte douze monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[194]. Par ailleurs, elle compte soixante-dix-sept objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[195] et cent vingt-neuf objets répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel[196].

    Patrimoine civil et militaire

    On compte parmi les monuments inscrits ou classĂ©s par le ministĂšre de la Culture les premiers vestiges que l’Homme a laissĂ© sur le territoire, comme le dolmen de Sandun[197], la pierre de SaillĂ©[198] et les menhirs de Bissin, de la Chapelle[199] et de Keroland. Ces pointes granitiques sont ornĂ©es de rainures, de cupules ou de bassins[200].

    GuĂ©rande a conservĂ© ses remparts dans leur intĂ©gralitĂ©. Ils se dĂ©veloppent sur 1 434 m[201] et sont classĂ©s au titre des monuments historiques depuis 1877[202]. MalgrĂ© l'homogĂ©nĂ©itĂ© apparente de l’ensemble, ils sont le rĂ©sultat d'ajouts successifs. Ainsi, prĂšs de la porte de SaillĂ© se dresse un mur caractĂ©ristique du XIIe siĂšcle[201]. La porte Vannetaise est un chĂątelet caractĂ©ristique des constructions militaires dĂ©finies sous le rĂšgne de Philippe II Auguste et du deuxiĂšme tiers du XIIIe siĂšcle[201]. La tour Saint-Jean date, quant Ă  elle, du dĂ©but du XVe siĂšcle. Elle traduit une premiĂšre adaptation Ă  l’usage du canon, avec des ouvertures amĂ©nagĂ©es, plus larges que celles jusque-lĂ  destinĂ©es aux arbalĂ©triers[203]. Les tours de Kerbenet, la Gaudinais, Sainte-Anne et ThĂ©ologale, de forme semi-ronde, prĂ©sentent les particularitĂ©s des tours Ă©difiĂ©es dans le deuxiĂšme tiers du XVe siĂšcle, avec leurs meurtriĂšres disposĂ©es en quinconce[201]. Le mĂȘme siĂšcle voit la construction de la porte Saint-Michel, dont la couverture n’a Ă©tĂ© achevĂ©e qu’au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Il s'agit d'une porte monumentale, destinĂ©e Ă  affirmer le prestige de la citĂ© et son identitĂ©[204]. Les armes de la ville y sont reprĂ©sentĂ©es, avec deux lions casquĂ©s soutenant l’écusson, rappelant la maison de Montfort[205]. Les courtines, murailles reliant les tours entre elles, sont contemporaines de la porte Saint-Michel et ont Ă©tĂ© construites en grande partie au milieu du XVe siĂšcle. Leur faible hauteur est caractĂ©ristique des constructions en vigueur Ă  partir des annĂ©es 1400 et est destinĂ©e Ă  Ă©viter l’ouverture de brĂšches provoquĂ©es par des tirs de canons[201]. La tour de l’Abreuvoir, en forme de fer Ă  cheval, est destinĂ©e, avec ses canonniĂšres, Ă  dĂ©fendre les courtines, selon les modĂšles militaires dĂ©finis Ă  partir de 1460. Enfin, la porte de SaillĂ© date du XVIe siĂšcle[201].

    La tentation a Ă©tĂ© grande de pratiquer des ouvertures supplĂ©mentaires pour assurer le dĂ©veloppement de la ville. Si la porte privative de la tour Sainte-Catherine, datant de 1818, n’en est qu’un exemple timide, la poterne du Tricot traduit la rĂ©flexion menĂ©e en 1850 par les Ă©diles guĂ©randais. Elle est aussitĂŽt contrĂ©e par les dĂ©fenseurs du patrimoine dont la dĂ©marche aboutit, en 1877, au classement de l’enceinte[206]. Des programmes de restauration successifs se sont appliquĂ©s, depuis les annĂ©es 1970 Ă  garantir l’intĂ©gritĂ© de l’enceinte urbaine ; ces mesures ont Ă©tĂ© renforcĂ©es depuis 1993 par la mise en place d’un secteur sauvegardĂ© selon les dispositions de la loi Malraux de 1962[207].

    L'enceinte fortifiée n'était pas le seul élément défensif dont dispose la cité. Le mail ou boulevard, construit à la fin du XVe siÚcle ou au début du XVIe siÚcle, situé entre la porte Saint-Michel et la porte de Saillé pour la partie encore conservée, constitue une premiÚre ligne de défense, en renfort des remparts devenant de moins en moins efficaces avec le développement de l'artillerie d'attaque, et permet de plus d'y déployer des canons. Son aspect actuel résulte des aménagements du duc d'Aiguillon qui l'a faite rehausser et transformer en promenade arborée dans la seconde moitié du XVIIIe siÚcle. Les douves au pied de la courtine sont alors comblées[208].

    • L'enceinte fortifiĂ©e (sĂ©lection).
    • Vue panoramique.
      Vue panoramique.
    • Vue de remparts d'une citadelle, conclus au fond par une tour.
      Les remparts et la tour de la Gaudinais.
    • Vue d'une porte massive de granit pĂ©nĂ©trant dans des remparts.
      La porte de Saillé.
    • Vue de tours massives marquant une entrĂ©e dans des remparts.
      La porte Saint-Michel.
    • Vue de courtines en haut de ramparts.
      Courtines menant Ă  la tour Saint-Jean.

    Le moulin de CrĂ©meur — appelĂ© Ă©galement « moulin du Diable » — date de la fin du XVe siĂšcle ou du dĂ©but du suivant ; il fait l’objet d’un classement par le ministĂšre de la Culture depuis 1901[209]. Il porte les armes de la famille de CarnĂ©, dont un gisant est visible dans la collĂ©giale.

    On compte au XXIe siĂšcle trois moulins Ă  vent, utilisĂ©s pour moudre la farine, sur le territoire de GuĂ©rande, les moulins de Kercabus[210], de Cardinal[211] et de CrĂ©meur[M 13]. Les moulins du terrouer de GuĂ©rande sont de type « petit-pied breton », Ă  l'instar de ceux que l'on retrouve du sud du Morbihan jusqu’au sillon de Bretagne, ou au nord de la Bretagne[212]. Il s’agit de tours de granit s’élevant sur un socle largement Ă©vasĂ© et servant de support Ă  un Ă©tage en fort encorbellement, lui-mĂȘme coiffĂ© d’un chapeau conique. Le pied de diamĂštre plus Ă©troit accueille l’escalier tournant qui conduit Ă  la chambre des meules[213]. Avant 1880 et l’apparition des ailes Berton dans la rĂ©gion[Note 51], le petit-pied est de faible hauteur ; ceci s’explique par le fait que « [ses] ailes Ă©taient de toile et qu’il fallait monter dans les [barreaux] pour dĂ©ployer la voilure avant de dĂ©tendre le frein, et pour le replier quand la mouture Ă©tait finie »[215]. L’architecture du petit-pied change alors et sa silhouette s’agrandit au point que le vocable « grosse-tĂȘte » remplace le « petit-pied », bien que techniquement ils fassent tous deux partie de la famille des grands moulins Ă  meules multiples et Ă  technologie moderne[216]. On recense quatorze de ces moulins sur la presqu’üle depuis le XIVe siĂšcle mais seuls six sont encore conservĂ©s, dont les trois guĂ©randais[M 13].

    Le moulin de la Falaise, actuellement sur la commune de Batz-sur-Mer — mais initialement construit Ă  GuĂ©rande au XVIe siĂšcle et nommĂ© alors « moulin du Bout-de-la-Rue »[217] —, a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© et reconstruit pierre par pierre entre 1924 et 1925[218] - [M 13]. Les moulins de GuĂ©rande ont cessĂ© leur activitĂ© industrielle Ă  la fin du XIXe siĂšcle ou au dĂ©but du XXe siĂšcle[217].

    Le chĂąteau de Careil est un manoir fortifiĂ© faisant l’objet d’une inscription depuis 1925[219]. Sa construction date de la fin du XIVe siĂšcle, dans un style Renaissance bretonne[220]. PropriĂ©tĂ© de Jean du Bois, sieur de Baulac dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIe siĂšcle, il accueille les Protestants chassĂ©s du Croisic en 1558[221]. Le chĂąteau prĂ©sente toujours, au XXIe siĂšcle, des Ă©lĂ©ments d'architecture militaire mĂ©diĂ©vale, tels que des chemins de ronde, des mĂąchicoulis bretons et des meurtriĂšres[220].

    Patrimoine religieux

    La collĂ©giale Saint-Aubin, situĂ©e au centre de la citĂ© mĂ©diĂ©vale, est classĂ©e monument historique depuis 1840[222]. Elle date partiellement du XIIe siĂšcle ; c’est le cas en particulier des piliers et des arcades de la nef qui se rapprochent de l'architecture poitevine[223]. Elle bĂ©nĂ©ficie d'une recherche architecturale donnant l'illusion d'un chƓur plus allongĂ©, plus Ă©levĂ© et plus lumineux que la nef, comme c'est l'usage en Bretagne Ă  la fin du XVe siĂšcle et au dĂ©but du suivant[224]. Le vaisseau s’étend sur prĂšs de 63 m et est bordĂ© par deux bas-cĂŽtĂ©s, tandis que la nef, Ă  cinq travĂ©es est longue de 26 m[AG 51]. La nef se distingue Ă©galement par la prĂ©sence de chapiteaux historiĂ©s, assez similaires Ă  ceux que l’on peut trouver Ă  Merlevenez, dans le Morbihan ; ces chapiteaux pourraient avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par la mĂȘme Ă©quipe[AG 52]. L’église est fortement remaniĂ©e aux XVe et XVIe siĂšcles ; seule la nef semble n’avoir pas Ă©tĂ© concernĂ©e par les travaux importants, qui tĂ©moignent du dĂ©veloppement Ă©conomique de la citĂ©[AG 53].

    La chapelle Notre-Dame-la-Blanche est classĂ©e monument historique en 1910[225]. Construite Ă  proximitĂ© de la rue de Bizienne, elle a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e en deux campagnes successives au dĂ©but du XIIIe siĂšcle[AG 54], la partie ouest Ă©tant postĂ©rieures Ă  celle s’ouvrant sur l’est, aux contreforts plus massifs[226]. C'est dans cette chapelle qu'est signĂ© le second traitĂ© de GuĂ©rande, le , qui rĂ©tablit Jean IV comme duc de Bretagne, le premier traitĂ© de 1365 ayant Ă©tĂ© signĂ© Ă  la collĂ©giales Saint-Aubin[226]. Cette chapelle est vendue comme bien national durant la RĂ©volution française avant d'ĂȘtre rachetĂ©e par l'abbĂ© Sorin, alors curĂ© de GuĂ©rande, en 1853. Elle fait alors l’objet d’un remaniement important, avec la construction d’un clocher et le rĂ©amĂ©nagement de l’intĂ©rieur[226].

    La chapelle Saint-Jean appartient Ă  un ensemble de bĂątiments qui constitue le premier hĂŽpital de GuĂ©rande et qui prĂ©sente encore, cĂŽtĂ© place Saint-Jean, un corps de bĂątiment Ă  deux Ă©tages. La chapelle a Ă©tĂ© construite au dĂ©but du XVe siĂšcle et est citĂ©e sous le vocable hĂŽpital Saint-Jean le [AG 55]. L’édifice est fortement modifiĂ© au dĂ©but du XVe siĂšcle[AG 56]. Cet ensemble a Ă©tĂ© transformĂ© au XIXe siĂšcle en Ă©cole publique, puis en bibliothĂšque municipale. À partir de 1913, il accueille la justice de paix, diverses salles municipales puis l’hĂŽtel des impĂŽts[M 14].

    Le couvent des Ursulines de Guérande est inscrit monument historique en 2001[227]. Situé dans le faubourg Saint-Michel, il tire son nom des religieuses qui s'y installent en 1646[228]. Elles construisent un grand corps de couvent à aile en retour, achevé en 1704. L'ensemble est complété de deux ailes en retour et d'une grande chapelle au XIXe siÚcle[228]. En 1823, il devient petit séminaire diocésain et est étendu à plusieurs reprises jusqu'en 1906[229]. Les autorités ecclésiastiques en reprennent possession aprÚs 1919 et y réinstallent un petit séminaire de 1922 à 1966[105].

    La croix du Requer est inscrite au titre des monuments historiques en 1944[230]. La chapelle Saint-Michel est désacralisée dans les années 1980 pour devenir un lieu d'exposition.

    Les espaces protégés

    Le territoire de Guérande appartient partiellement à quatre espaces protégés et gérés, inscrits à l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN)[231]. Il s'agit du site du bois de Villeneuve[232], des marais de Grande BriÚre et du Brivet[233], des marais salants de Guérande et du MÚs[234] et de la BriÚre[235].

    Le bois de Villeneuve est une zone boisĂ©e de plus de 5 ha, protĂ©gĂ©e par l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du [236]. Le biotope est remarquable par la prĂ©sence de la Grande Aigrette (Ardea alba), de l’Aigrette garzette (Egretta garzetta) et du HĂ©ron cendrĂ© (Ardea chinera), espĂšces qui ont motivĂ© la crĂ©ation de l’espace[232].

    Les marais de Grande BriĂšre et du Brivet sont comme les marais salants de GuĂ©rande et du MĂšs, une zone humide protĂ©gĂ©e par la Convention de Ramsar[Note 52]. Les premiers couvrent une zone de plus de 17 000 ha et les seconds plus de 5 000 ha. La zone humide des marais salants de GuĂ©rande et du MĂšs abrite en particulier une sous-espĂšce de la Philoscie des mousses (Philoscia muscorum)[234]. Ces marais, qui s’étendent Ă©galement sur les communes d’AssĂ©rac, Batz-sur-Mer, Le Croisic, Herbignac, Mesquer, Le Pouliguen, Saint-Molf, La Turballe et PĂ©nestin, abritent de nombreux oiseaux. Ainsi les passereaux comptent dans leurs rangs la Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) ; les barboteurs se signalent par la prĂ©sence de la Sarcelle d'hiver (Anas crecca) alors que les ArdĂ©idĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s par le HĂ©ron cendrĂ© (Ardea cinerea) et l’Aigrette garzette (Egretta garzetta) et les laridĂ©s par la Guifette moustac (Chlidonias hybrida). Le biotope abrite Ă©galement des Ă©chassiers tels que la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), l’Ibis sacrĂ© (Threskiornis aethiopicus) et la Spatule blanche (Platalea leucorodia) et des rallidĂ©s comme la Foulque macroule (Fulica atra). On remarque Ă©galement le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo)[234]. Du cĂŽtĂ© des amphibiens, il faut nommer la Rainette verte (Hyla arborer) et la Grenouille comestible (Pelophylax kl. esculentus) et pour les sauriens, le LĂ©zard Ă  deux bandes (Lacerta bilineata). L’espace protĂ©gĂ© compte Ă©galement des insectes remarquables comme des colĂ©optĂšres de l’espĂšce Leptura quadrifasciata[234]. Quelques serpents sont Ă  signaler, telle la Couleuvre Ă  collier (Natrix natrix) ou la VipĂšre pĂ©liade (Vipera berus)[234]. Nombre de ces reprĂ©sentants de la faune se retrouvent sur le territoire de la Grande BriĂšre toute proche[235].

    Les zones d'intĂ©rĂȘt

    Le territoire de la commune prĂ©sente partiellement un intĂ©rĂȘt Ă©cologique reconnu par un classement en zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de types I et II et de 2e gĂ©nĂ©ration[237] ; ce classement ne s'accompagne d'aucune mesure de protection rĂ©glementaire. Le territoire communal de GuĂ©rande comprend dix ZNIEFF.

    L’espace Marais salants de Batz - GuĂ©rande - Le Croisic est une ZNIEFF de type I[Note 53] qui constitue la zone naturelle emblĂ©matique du territoire de GuĂ©rande[238]. Elle s’étend sur 2 658,75 hectares, essentiellement des marais salants inondĂ©s par les marĂ©es, Ă  l’origine de productions piscicoles ou conchylicoles. Cette vaste Ă©tendue est caractĂ©risĂ©e par des vasiĂšres (slikkes alimentĂ©es par les Petit et Grand traicts). Si la flore recĂšle un patrimoine d'une grande richesse, la zone humide concentre de nombreuses espĂšces d’oiseaux d’un intĂ©rĂȘt exceptionnel qui a justifiĂ© la crĂ©ation d’une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) en commun avec les effectifs des marais du MĂšs. La zone accueille Ă©galement trois espĂšces prioritaires de la directive europĂ©enne habitats : la Loutre d'Europe, (Lutra lutra), le Triton crĂȘtĂ© (Triturus cristatus) et l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale). D’autres espĂšces dĂ©terminantes sont relevĂ©es tels que la Belette d’Europe (Mustela nivalis) et le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus). La faune avicole accueille entre autres l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), le Chevalier gambette (Tringa totanus), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), le Busard cendrĂ© (Circus pygargus), le RĂąle d'eau (Rallus aquaticus), l’Échasse blanche (Himantopus himantopus), l’Avocette Ă©lĂ©gante (Recurvirostra avosetta) et le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna)[238]. D’autres petits Ă©chassiers sont prĂ©sents, comme le Pluvier Ă  collier interrompu (Charadrius alexandrinus) et le Vanneau huppĂ© (Vanellus vanellus). On observe Ă©galement des laridĂ©s comme la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) ou des passereaux comme le Pipit farlouse (Anthus pratensis), la Panure Ă  moustaches (Panurus biarmicus), le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) et le Gorgebleue Ă  miroir (Luscinia svecica). La flore se distingue avec la Spiranthe d’étĂ© (Spiranthes aestivalis) et l’asperge (Asparagus officinalis)[238].

    L'espace marin prĂ©cĂ©dent est complĂ©tĂ© par la ZNIEFF de type II[Note 54] Pointe de Pen-Bron, marais salants et coteaux de GuĂ©rande qui recouvre 3 832 ha de plages, dunes et coteaux[239]. Elle est remarquable par la prĂ©sence de la Loutre d'Europe, du Triton crĂȘtĂ© et de l'Agrion de Mercure[239].

    La zone Butte et Ă©tang de Kerbabus est une autre ZNIEFF de type I, de 26,45 ha s’étalant entre 7 et 15 m d’altitude[240]. Ce biotope, caractĂ©risĂ© par une butte, un vallon, un Ă©tang et un ruisseau intermittent, et recouvert Ă  40 % de bocages et Ă  37 % par des fourrĂ©s, recĂšle des espĂšces botaniques phanĂ©rogames rares ou quasi menacĂ©es comme le flĂ»teau fausse-renoncule (Baldellia ranunculoides) et l’IllĂ©cĂšbre verticillĂ© (Illecebrum verticillatum)[240]. Un autre Ă©tang fait l'objet d'une ZNIEFF de type I, dĂ©nommĂ©e Étang du Cardinal Ă  DomhĂ©ry, qui couvre 9 ha[241]. Elle prĂ©sente sur les coteaux des boisements de conifĂšres et de ChĂȘnes verts (Quercus ilex). L'Ă©tang est colonisĂ© par des plantes aquatiques telles que le Cornifle nageant (Ceratophyllum demersum) et le NĂ©nuphar jaune (Nuphar lutea). Les pelouses recĂšlent le trĂšs rare Isoetes histrix. L'Ă©tang est Ă©galement un Ă©lĂ©ment important de la prĂ©sence de la Loutre d'Europe dans la rĂ©gion[241].

    La Butte et Ă©tang de Sandun est une ZNIEFF de type II de 71 ha, comprenant un Ă©tang, qui recouvre 60 % de l'ensemble, et des landes et pelouses accueillant une flore originale comme l'Alisma lanceolatum, l'AsphodĂšle blanc (Asphodelus albus) ou l'Amarante sauvage (Amaranthus blitum)[242].

    L'espace Les Faillies BriĂšre est une ZNIEFF de type I de prĂšs de 37 ha sur GuĂ©rande et Herbignac, Ă  une altitude qui varie entre 2 et 6 m. Elle reprĂ©sente un condensĂ© Ă©cologique, botanique et ornithologique de la Grand BriĂšre, concentrĂ© sur un espace restreint. Elle est remarquable par la prĂ©sence de la Loutre d'Europe et d'un amphibien rare sur cette partie de la cĂŽte Atlantique, le Crapaud persillĂ© (Pelodytes punctatus), ainsi que par l'existence de frayĂšres Ă  brochet[243]. Son territoire se partage entre 34 % de forĂȘts mixtes, 30 % de roseliĂšres, 20 % de communautĂ©s Ă  grandes Laiches, 10 % de bois marĂ©cageux d'aulne (Alnus), de saule (Salix) et de Myrthe des marais (Myrica gale) et, enfin, 5 % de vĂ©gĂ©tations aquatiques[243].

    La HĂ©ronniĂšre de Villeneuve est une autre ZNIEFF de type I qui couvre 6 ha sur un territoire dont l'altitude varie de 0 Ă  50 m[244]. Cette zone entiĂšrement couverte de forĂȘts est propice Ă  la reproduction de l'Aigrette garzette (Egretta garzetta) et du HĂ©ron cendrĂ© (Ardea cinerea)[244].

    Aux marges du territoire guĂ©randais s’étendent deux immenses zones marĂ©cageuses, la zone Marais de Grande BriĂšre, une ZNIEFF de type I, qui couvre 10 582 ha qui consistent principalement[Note 55] en 73 % de roseliĂšres et 15 % de prairies humides eutrophes, auxquelles s’ajoutent 5 % de vĂ©gĂ©tations aquatiques et 5 % de communautĂ©s Ă  grandes LaĂźches (Carex)[245] et la ZNIEFF de type II Marais de Grande BriĂšre, de Donges et du Brivet ; celle-ci couvre une superficie de 21 054 ha d’une altitude maximale de 6 m, mosaĂŻque de milieux palustres concernant prĂšs de 19 000 ha de surfaces inondables d’un grand intĂ©rĂȘt ornithologique[246]. Cette ceinture marĂ©cageuse est complĂ©tĂ©e par une ZNIEFF de type II, le Marais de Mesquer - AssĂ©rac - Saint-Molf et pourtours, couvrant 2 270 ha[247].

    Autres espaces verts

    GuĂ©rande obtient en 2010 une premiĂšre fleur au concours des villes et villages fleuris, accompagnĂ© du prix de l’environnement. En 2015, elle reçoit sa 3e fleur ainsi que le prix de la biodiversitĂ©[M 15]. Les services municipaux entretiennent 55 ha d'espaces verts — stades, Ă©coles, aires de jeux, cimetiĂšres — et 33 ha d'espaces naturels[M 15].

    Langue bretonne

    GuĂ©rande a fait partie de la zone bretonnante jusqu'au XVIIIe siĂšcle[Note 56] et des locuteurs bretons sont attestĂ©s Ă  Batz-sur-Mer, localitĂ© limitrophe, jusque dans les annĂ©es 1960[249]. L’adhĂ©sion de GuĂ©rande Ă  la charte Ya d'ar brezhoneg a Ă©tĂ© signĂ©e le Ă  l'occasion de la cĂ©rĂ©monie d'ouverture du festival du livre en Bretagne de GuĂ©rande[250]. À la rentrĂ©e 2013, 33 Ă©lĂšves sont scolarisĂ©s Ă  l’école Diwan[251].

    Guérande dans la littérature

    Guérande, tant par son histoire et son architecture médiévale que par son patrimoine naturel, a inspiré nombre d'auteurs. Ainsi, Honoré de Balzac, dans son roman Béatrix publié en 1839 y place une partie de l'action[Note 57] :

    « Une des villes oĂč se retrouve le plus correctement la physionomie des siĂšcles fĂ©odaux est GuĂ©rande. [
] GuĂ©rande est enceinte de ses puissantes murailles : ses larges douves sont pleines d'eau, ses crĂ©neaux sont entiers, ses meurtriĂšres ne sont pas encombrĂ©es d'arbustes, le lierre n'a pas jetĂ© de manteau sur ses tours carrĂ©es ou rondes [
] »

    — HonorĂ© de Balzac, BĂ©atrix[254].

    À leur tour, Gustave Flaubert, dans sa nouvelle Par les champs et par les grĂšves (voyage en Bretagne)[255] — Ă©crit avec son ami Maxime Du Camp lors de leur sĂ©jour Ă  GuĂ©rande en 1847 — et Émile Zola dans son texte Les Coquillages de M. Chabre[256], Ă©voquent GuĂ©rande en la plaçant au centre de l'Ɠuvre. De mĂȘme, Alphonse Daudet publie en 1889 une chronique intitulĂ©e Les courses Ă  GuĂ©rande dans le recueil publiĂ© sous le titre Souvenirs d'un homme de lettres[Note 58].

    Plus rĂ©cemment, aux XXe et XXIe siĂšcles, GuĂ©rande est de nouveau le cadre ou le personnage secondaire d'Ɠuvres littĂ©raires. Charles Le Goffic place en 1921 L'abbesse de GuĂ©rande dans le cadre de la vieille ville et du pays blanc[258] et Julien Gracq, dans sa nouvelle La Presqu'Ăźle publiĂ©e en 1970, fait parcourir la presqu'Ăźle de GuĂ©rande Ă  son personnage dĂ©sƓuvrĂ©, en la rebaptisant Coatliguen[259] - [260]. En 1977, Bernard Clavel prĂȘte sa plume pour la rĂ©daction de la prĂ©face de Fleur de sel, un ouvrage rassemblant des photographies des marais salants de GuĂ©rande rĂ©alisĂ©es par Paul Morin[261]. Enfin, Ă  partir des annĂ©es 2000, Jean-François Parot, Ă©voque en GuĂ©rande la ville natale de son hĂ©ros Nicolas Le Floc'h pour sa sĂ©rie policiĂšre initiĂ©e par L'Ă©nigme des Blancs-Manteaux[262].

    Guérande au cinéma

    Quelques scĂšnes de longs mĂ©trages ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans la commune, parfois avec la participation de ses habitants. Les Eaux dormantes est un film français rĂ©alisĂ© par Jacques TrĂ©fouĂ«l et sorti en 1992. Plusieurs scĂšnes ont Ă©tĂ© tournĂ©es en dĂ©cors naturels autour et dans les marais de BriĂšre et du MĂšs — Ă  proximitĂ© du pont mĂ©galithique de Gras-Kerlo — et sur la commune de GuĂ©rande[260].

    En 1997, Jean-Loup Hubert réalise Marthe, en partie dans des décors guérandais[260]. Pour les besoins d'une scÚne, la place Saint-Aubin est entiÚrement restituée en époque 1910-1920. D'autres scÚnes ont été tournées à Pen-Bron et dans les dunes proches de La Turballe.

    En octobre et , le tournage de la saga télévisuelle de l'été 2008 en quatre épisodes, La Main blanche, a demandé la réalisation de nombreuses scÚnes dans la cité médiévale, les marais salants et au manoir de Drézeux[263] - [264].

    Guérande en musique

    Le chanteur Gilles Servat rend hommage Ă  la presqu'Ăźle d'oĂč Ă©tait originaire sa mĂšre avec la chanson Le Moulin de GuĂ©rande, qui paraĂźt en 1991 sur l'album L'Albatros fou et fait partie des succĂšs du chanteur[265]. Enfant, quand il sĂ©journait au Croisic, il apercevait les ailes d'un moulin qui tournaient[266].

    Personnalités liées à la commune

    De nombreuses personnalités ont eu un attachement particulier à la ville de Guérande, notamment celles appartenant à la liste ci-aprÚs :

    Anne de Bretagne est sans conteste un personnage incontournable de la citĂ©. Si ses sĂ©jours, Ă  la fin du XVe siĂšcle, y ont Ă©tĂ© relativement brefs, l'imaginaire populaire guĂ©randais lui conserve toute son affection. Son Ă©vocation figure aux premiers rangs des thĂšmes retenus pour la FĂȘte mĂ©diĂ©vale de GuĂ©rande[AB 2] ; la couleur sang de bƓuf des meubles des maisons des marais salants de la presqu'Ăźle est un privilĂšge donnĂ© aux paludiers qui lui est attribuĂ©[AG 37].

    Louis de Sol de Grisolles, nĂ© en 1761 Ă  GuĂ©rande et mort en 1836 Ă  Bordeaux est un officier de la marine royale puis officier chouan, lieutenant de Georges Cadoudal. Sa mĂ©moire est toujours honorĂ©e Ă  GuĂ©rande oĂč une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en 2007[267]. Autre contemporain de NapolĂ©on Ier, Louis François Foucher de Careil est nĂ© Ă  GuĂ©rande en 1762 ; il est gĂ©nĂ©ral de division durant les guerres napolĂ©oniennes et son nom apparaĂźt sur la 11e colonne des noms gravĂ©s sous l'arc de triomphe de l'Étoile.

    Des historiens comme Henri Quilgars, né à Guérande en 1877, ou Fernand Guériff (1914 - 1994), se sont intéressés à la richesse patrimoniale de la cité et de la presqu'ßle[268].

    Les paysages guĂ©randais ont attirĂ© de nombreux peintres tels Claude-Marie Vasselon dit Marius Vasselon (1841-1924), ou Maurice Denis, (1870 - 1943) qui sĂ©journe en 1903 Ă  GuĂ©rande ; ce dernier se lie avec plusieurs peintres de la rĂ©gion, dont EugĂšne-Jean Chapleau[M 16]. Gustave Tiffoche (1930 - 2011) est un cĂ©ramiste, sculpteur et peintre, installĂ© Ă  GuĂ©rande dont les Ɠuvres figurent dans les musĂ©es de Nantes et de Saint-Nazaire[M 16]. Dans un autre domaine artistique, deux auteurs de bande dessinĂ©e sont nĂ©s Ă  GuĂ©rande, Pascal Bertho, en 1944, et Denys Quistrebert, en 1971.

    Guérande a vu la naissance de Pierre Loquet en 1930, militant nationaliste breton et créateur du festival du livre en Bretagne de Guérande[269]. De son cÎté, Pierre-Yves Le Rhun, né en 1936 dans le FinistÚre, est géographe et, lui aussi, militant breton ; il est un ardent défenseur des marais salants de la presqu'ßle de Guérande[270].

    HĂ©raldique

    Vue d'un blason gravé sur une dalle de pierre verticale.
    Blason apposé au-dessus de l'entrée de la porte Saint-Michel.
    Blason Blasonnement :
    D'argent à quinze mouchetures d'hermine de sable posées 5, 4, 3, 2 et 1, l'écu timbré d'une couronne de duc et entouré d'une cordeliÚre.
    Commentaires : Ces armes, qui sont celles des ducs de Bretagne à partir de Jean IV, seigneur de Guérande en 1352, le fondateur de l'Ordre de l'hermine[271], figurent, jusqu'aux années 1990, sur les documents municipaux officiels. Elles figurent aussi sur le timbre d'une cloche du carillon de la collégiale daté de 1642[272]. Les mouchetures d'hermine plain sont les anciennes armes de la Bretagne, indiquant l'appartenance ancienne de la ville au duché de Bretagne. La cordeliÚre, que l'on trouve aussi sur les armoiries d'une porte de Nantes, est l'insigne de l'ordre fondé par Anne de Bretagne en l'honneur de saint François d'Assise, saint patron de son pÚre, devenu ornement de la reine dont elle introduit la mode à la cour de France. Les anciennes armes de Bretagne ont été concédées à la ville en 1819 par le roi de France Charles X, confirmées par son ordonnance du [273].

    Il existe une variante de ce blason d'hermine plain dans un écu en losange avec pour supports deux lions casqués. Le losange est l'écu des dames.

    Le timbre de l'horloge de la collĂ©giale, datĂ© de 1642, prĂ©sente un exemple d'ornements extĂ©rieurs dont la description est d'argent Ă  quinze mouchetures d'hermine, posĂ©es 5, 4, 3, 2 et 1 ; l'Ă©cu timbrĂ© d'un lion casquĂ© d'argent, et soutenu par deux lions aussi casquĂ©s du mĂȘme. Ce blason — timbrĂ© de la couronne, et entourĂ© de la cordeliĂšre de la duchesse Anne de Bretagne — est aussi celui qui figure au-dessus de l'entrĂ©e de la porte Saint-Michel[Note 59].

    Pour Victor Adolphe Malte-Brun, les armes de la ville de GuĂ©rande sont : de gueules, Ă  deux lions passants d'argent qui rappellent peut-ĂȘtre la possession de GuĂ©rande par Geoffroy II Plantagenet, comte de Bretagne par son mariage en 1182 Ă  Constance de Bretagne[274].

    Annexes

    Bibliographie

    Ouvrages :

    • Ronan DurandiĂšre, Alain GallicĂ©, Gildas Buron et Christophe Devals, GuĂ©rande : ville close, territoire ouvert, Nantes, conseil rĂ©gional des Pays de la Loire ; en collaboration avec la Ville de GuĂ©rande, coll. « Cahiers du patrimoine », , 399 p. (ISBN 978-2-917895-19-1, BNF 44226741)
    • Alain GallicĂ©, GuĂ©rande, Le Mans, CrĂ©ation et recherche, coll. « CarrĂ© patrimoine », , 31 p. (ISBN 2-910853-13-6, BNF 37115957) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Alain GallicĂ©, GuĂ©rande au Moyen Ăąge : GuĂ©rande, Le Croisic, le pays guĂ©randais du milieu du XIVe au milieu du XVIe siĂšcle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 411 p. (ISBN 2-86847-837-9, BNF 39066487, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Alain GallicĂ© et Josick Lancien, GuĂ©rande, La CrĂšche, Geste Ă©ditions, coll. « Petite histoire de », , 189 p. (ISBN 978-2-84561-312-6, BNF 41080169) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Alain GallicĂ©, Gildas Buron et Michel Gamain, Guide du pays guĂ©randais : 36 balades et dĂ©couvertes du pays guĂ©randais, La CrĂšche, Geste Ă©ditions, , 399 p. (ISBN 978-2-84561-405-5, BNF 41277832)
    • Alain GallicĂ©, François-Xavier Grelet et Gildas Buron, GuĂ©rande : citĂ© mĂ©diĂ©vale, La CrĂšche, Geste Ă©ditions, , 203 p. (ISBN 978-2-84561-470-3, BNF 41414606)
    • Pierre-Roland Giot, Jean L'Helgouac'h et Jean-Laurent Monnier, PrĂ©histoire de la Bretagne, Rennes, Ă©d. Ouest-France, coll. « Ouest-France UniversitĂ© », , 588 p. (ISBN 2-7373-2186-7, BNF 36996536)
    • Fernand GuĂ©riff et Gaston Le Floc'h, Terroirs du pays de GuĂ©rande : 2e Ă©dition corrigĂ©e et augmentĂ©e d'aprĂšs les notes de Fernand GuĂ©riff, PloudalmĂ©zeau, Éditions Label LN, , 281 p. (ISBN 2-915915-14-8, BNF 40954138) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Fernand GuĂ©riff, La CollĂ©giale Saint-Aubin de GuĂ©rande et sa nef romane, Le Pouliguen, J. M. Pierre, , 177 p. (ISBN 2-903999-02-3, BNF 34781888)
    • Joseph Morlent, GuĂ©rande et ses environs, Paris, le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », (1re Ă©d. 1819), 184 p. (ISBN 2-87760-360-1)
    • Jean-Pierre Nennig, Les chemins de fer de Saint-Nazaire au Croisic et Ă  GuĂ©rande de 1865 Ă  nos jours : Saint-Nazaire, Saint-AndrĂ©-des-Eaux, Pornichet, La Baule-les-Pins, La Baule-Escoublac, Le Pouliguen, Batz-sur-Mer, Le Croisic et GuĂ©rande, Pornichet, JPN Ă©ditions, coll. « ArchĂ©ologie ferroviaire », , 240 p. (ISBN 2-9519898-4-9, BNF 40127438) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Henri Quilgars, Petite histoire du pays et de la ville de GuĂ©rande, suivie de GuĂ©rande, terre bretonne, CressĂ©, Éd. des RĂ©gionalismes-PyrĂ©Monde-Princi Negue, coll. « Monographies des villes et villages de France », (1re Ă©d. 1922), 126 p. (ISBN 2-84618-792-4, BNF 42688905) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Henri Quilgars, GĂ©ographie historique du pays de GuĂ©rande du VIe au Xe siĂšcle, Saint Brieuc, , Imp. Prud'homme, , 60 p. (BNF 34117428) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Henri Quilgars, À travers la Ville de GuĂ©rande : ItinĂ©raire du touriste en 3 heures, GuĂ©rande, Saint-Aubin,, , 4e Ă©d., 28 p. (BNF 40365196)
    • Marie Rouzeau, Du pays de GuĂ©rande Ă  la CĂŽte d'Amour, Plomelin, Éd. Palatines,, coll. « Histoire et gĂ©ographie contemporaine », , 226 p. (ISBN 978-2-35678-023-2, BNF 42167321) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Gildas SalaĂŒn (exposition, 11 mai 2001-22 septembre 2002), TrĂ©sors de GuĂ©rande : monnaies ducales, 1342-1365, Nantes, Catalogue d’exposition musĂ©e DobrĂ©e, , 32 p. (ISBN 2-901409-17-2, BNF 37644215)
    • SociĂ©tĂ© des Sciences naturelles de l'Ouest de la France (SSNOF), Marais salants, connaissance des richesses naturelles de la Loire-Atlantique, , 332 p. (ISSN 0224-1773)

    PĂ©riodiques :

    • AurĂ©lia Bourse, Alain GallicĂ©, Josick Lancien et Louis Yviquel, « Des FĂȘtes historiques Ă  la FĂȘte mĂ©diĂ©vale de GuĂ©rande », Les Cahiers du Pays de GuĂ©rande, GuĂ©rande, no 55,‎ (ISSN 0765-3565) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Gildas Buron et GwenaĂ«l Leduc, « Onomastique guĂ©randaise : GuĂ©rande », Les Cahiers du Pays de GuĂ©rande, GuĂ©rande, no 37,‎ (ISSN 0765-3565) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Gildas Buron, « Maisons et logis du marais salant guĂ©randais du XVIIe au XIXe siĂšcle », Les Cahiers du Pays de GuĂ©rande, GuĂ©rande, no 47,‎ (ISSN 0765-3565) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • C. Devals et L. Pinault, « Bretagne, le pays de GuĂ©rande, patrimoine archĂ©ologique », ArchĂ©ologia, no 377,‎ Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Michel Évain, « Douceur et chaleur ocĂ©aniques sur le littoral », Histoire et culture en rĂ©gion nazairienne, no 5,‎ (ISBN 978-2-9546607-2-1)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Marcel Maulini, « Vidimus sur l'archĂ©ologie prĂ©historique de la presqu'Ăźle guĂ©randaise », OGAM, vol. 4-5, t. XI, nos 64-65,‎
    • Marcel Maulini, « Vidimus sur l'archĂ©ologie prĂ©historique de la presqu'Ăźle guĂ©randaise », OGAM, vol. 1-3, t. XVI, nos 91-93,‎
    • « Le Parc Naturel RĂ©gional de BriĂšre : 1re partie », Penn-ar-Bed, no 69,‎
    • « Le Parc Naturel RĂ©gional de BriĂšre : 2e partie », Penn-ar-Bed, no 71,‎
    • « La Presqu'Ăźle guĂ©randaise : 1re partie », Penn-ar-Bed, no 81,‎
    • « La Presqu'Ăźle guĂ©randaise : 2e partie », Penn-ar-Bed, no 83,‎
    • F. Lucas, « Le littoral entre La Turballe et Donges », Penn-ar-bed, no 97,‎

    Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L’orthodromie considĂ©rĂ©e, sĂ©parant GuĂ©rande de Saint-Nazaire, est indiquĂ©e par Lionel Delvarre, « Orthodromie entre GuĂ©rande et Saint-Nazaire », sur le site Lion 1906 (consultĂ© le ).
    2. Les orthodromies considérées, séparant Guérande de Vannes et de Nantes, sont indiquées par Lionel Delvarre, « Orthodromie entre Guérande et Vannes », sur le site Lion 1906 (consulté le ) et Lionel Delvarre, « Orthodromie entre Guérande et Nantes », sur le site Lion 1906 (consulté le ).
    3. Les marais d'Arbourg et de Pompas s’inscrivent dans une suite d’espaces marĂ©cageux qui s’égrĂšnent en suivant une direction nord-ouest - sud-est sur un peu plus de 9 km : marais d’Arbourg, de Pompas, du Belou, des Baules, Ă©tang de la Sarre[1].
    4. AppelĂ© « sillon de GuĂ©rande » par AndrĂ© VigariĂ©, Yves-Henri Nouailhat et al., Loire-Atlantique, Ă©ditions Bonneton, Paris, 1998, page 248, mais aussi, contradictoirement, dans le mĂȘme ouvrage, dans la partie rĂ©digĂ©e par le mĂȘme auteur, il est indiquĂ© que seul le Sillon de Bretagne, ligne de reliefs allant de Nantes Ă  Quimper est ainsi dĂ©nommĂ© (p. 248), « sillon de GuĂ©rande » est pour l'auteur une analogie.
    5. De trĂšs rares sĂ©ismes se produisent — une fois tous les 10 ans en moyenne et toujours de trĂšs faibles amplitudes (3 Ă  4 au maximum) — le long de failles aujourd'hui sous-marines allant de la baie de Bourgneuf Ă  Belle-Île-en-Mer, parallĂšles au systĂšme dĂ©crit ici.
    6. L’orthodromie considĂ©rĂ©e, sĂ©parant GuĂ©rande de Nantes est de 66,9 km[7].
    7. L’orthodromie considĂ©rĂ©e, sĂ©parant GuĂ©rande d'Herbignac est de 15,9 km[8].
    8. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    9. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    10. Il s’agit des faubourgs Bizienne, Saint-Armel, Saint-Michel et Le Guesny, ainsi qu’une partie du faubourg Sainte-Anne ; des villages de Clis, Le Requer, Les Maisons Mulets, Les Maisons BrĂ»lĂ©es, KerbĂ©zo, Queniquen, Kerignon, SaillĂ©, Mousac, Careil, Kermarais, KerbironnĂ©, Kergourdin, La Madeleine, Bouzaire, Savenas et BrĂ©zĂ©an[ZP 5].
    11. Les zones de protection du patrimoine naturel sont dĂ©finies « autour des manoirs de CrĂ©meur et Le Cosquet, de Kercabus, de Kercassier, de Lessac, de Coetsal, de Boga, de Tesson, de Saint-Nom, de Cardinal, de Careil et de Kerfur ; autour des villages de Savenas, de Kermarais et entre les villages de Clis et Le Requer ; autour du menhir de Bissin, de l’étang de Sandun et au niveau des Faillies BriĂšres ; ainsi que certains secteurs non ou peu construits situĂ©s en frange de site classĂ© des marais[ZP 6] ».
    12. L’ardoise de la fin du XIXe siĂšcle et du dĂ©but du XXe siĂšcle provient souvent du pays de la MĂ©e dans la rĂ©gion de ChĂąteaubriant, en retour de livraisons de sel « [
] la mĂ©moire collective a retenu que des sauniers et des rouliers-commissionnaires ont ramenĂ© de leurs courses des charretĂ©es d’ardoise dite petite poil tachĂ© du pays de la MĂ©e. Mais on ignore l’importance et la rĂ©gularitĂ© de leur trafic [
]. » Avant cette Ă©poque, l’ardoise semble avoir suivi les voies de cabotage fluvial et maritime Ă  partir de Redon[H 1].
    13. Raymond Paul Regrain (1943 - 1999) est professeur des universités, directeur de l'IUFM de l'académie d'Amiens[25] - [26].
    14. Archives départementales de la Loire-Atlantique, recensement de la population de Guérande, 2 Mi 485 R 2[H 3].
    15. Archives départementales de la Loire-Atlantique, B 1462, acte du [H 4].
    16. Archives départementales de la Loire-Atlantique, 47 J 5, acte du [H 4].
    17. Il s’agit du principal moyen de communication « entre toutes les parties du littoral de l’OcĂ©an, depuis l’extrĂ©mitĂ© du FinistĂšre jusqu’à l’embouchure de la Gironde[28] ».
    18. « La largeur des chaussĂ©es est uniformĂ©ment fixĂ©e Ă  6,50 mĂštres, avec de part et d’autre 0,75 mĂštre pour les accotements et l’écoulement des eaux. Les ouvrages d’art projetĂ©s rĂ©pondent Ă©galement Ă  un plan-type[DG 2] ».
    19. La tempĂȘte Xynthia est Ă  l’origine de l’inondation des marais de GuĂ©rande et des habitations s’y situant, en particulier le long de l’étier du Pouliguen[39].
    20. L’évĂȘque Gislard rĂ©side Ă  l’Aula Quiriaca en Piriac[ON 4].
    21. Les Saxons de Batz, convertis par FĂ©lix de Nantes au VIe siĂšcle[MR 2], semblent ĂȘtre arrivĂ©s par la mer[MR 3].
    22. Certains des mĂ©galithes identifiĂ©s en 1911 ont disparu et n'ont pu ĂȘtre analysĂ©s avec les techniques de la fin du XXe siĂšcle.
    23. Cette citation dans un document du haut Moyen Âge en fait un des trĂšs rares mĂ©galithes les plus anciennement connus du territoire français.
    24. Cette liste se limite aux mégalithes signalés sur les cartes ou dont la préservation ne pose pas de problÚme
    25. La colline de Sandun est un site rĂ©pertoriĂ© depuis le XIXe siĂšcle. il faut ensuite attendre 1973 et 1974 pour qu’une campagne de sondage menĂ©e par Marie Rouzeau confirme la datation du site, contemporain du grand tumulus de Saint-Nazaire. PrĂšs de douze ans plus tard, FrĂ©dĂ©ric LetterlĂ© dĂ©couvre un habitat en contrebas du sommet datant du NĂ©olithique moyen (vers 4500 Ă  3800 av. J.-C.)[58].
    26. Mur en petit appareil régulier et mortier de chaux.
    27. L'appartenance de Guérande à la marche de Nantes ou au Vannetais est sujette à controverses[AG 12].
    28. Un Ă©crit de maĂźtre Éon de RougĂ© stipule en 1341 : « [J’ai] ouy dire que la terre de Guerrande fut baillee Ă  la mere dudit comte de Montfort lors duchesse de Bretaigne pour cause de certaine somme d’argent que l’on luy debvoit »[AG 22].
    29. Les salines du fief de Guérande rapportent en 1265 - 1267 405 livres contre un peu plus de 127 livres pour le domaine de Nantes[78].
    30. Les moulins de Saillé sont mentionnés par un acte de 1116[AG 26].
    31. Ces troupes sont menées par Charles de Blois et son cousin, le futur roi Jean II le Bon[80].
    32. Le capitaine de Guérande, Jean Malor, déclare au duc de Montfort que Guérande « et son pays sont les premiers qui mescogneurent ledit de Clisson et regneurent le duc »[AG 32].
    33. Le prĂ©tendu siĂšge de GuĂ©rande de 1379 est liĂ© Ă  une mauvaise interprĂ©tation des vers de Guillaume de Saint-AndrĂ© par l’historien Arthur de La Borderie[83] - [AG 33].
    34. Elle effectue une « joyeuse venue en la ville et le terrouer de Guerrande »[87].
    35. Le marĂ©chal de Rieux a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© tuteur d’Anne de Bretagne par testament de François II[87].
    36. Archives départementales de la Loire-Atlantique, E 209/23, feuillet 20, état des dettes de François II et de la duchesse Anne[87].
    37. Il s’agit de François de CoĂ«tquen et de son fils, Olivier de CoĂ«tlogon, de Souplainville, Jacques Rabaut et de Rilland Gougeon[88].
    38. Mentionné le [AG 40].
    39. Alain Galicé relÚve pour la paroisse de Guérande, les seigneuries de Bogat, Cardinal, Coëdic, Coëtsal, Colveuc, Cosquet, du Verger, Jeleuzie, Kaireven, Kercabus, Kerhué, Kerroland, Lessac, Léverac, Mérionnec, Portemarzen, Renélouas, la Touche, Trémelu, Trévenagat, Trévenez[AG 46].
    40. La capitainerie de GuĂ©rande compte, au milieu du XVIIIe siĂšcle, 1 900 hommes inscrits aux milices[94].
    41. Par 88 votes sur 166 bulletins exprimĂ©s, le conseil gĂ©nĂ©ral de la commune du Croisic accepte de fournir les douze otages demandĂ©s. La ville est nĂ©anmoins pillĂ©e le [99]. Les rebelles mettent en place une municipalitĂ© royaliste qui prĂȘte serment Ă  Louis XVII[97].
    42. Selon GeneviĂšve Delbos[110] « [
] sur le bassin de Batz - GuĂ©rande, le nombre d’Ɠillets est passĂ© de 27 650 en 1866, Ă  24 220 dont 19 907 cultivĂ©s en 1934 (taux d’exploitation, 82,2 %) Ă  20 170 dont 10 350 cultivĂ©s en 1973 (taux d’exploitation, 51,3 %) et le nombre de paludiers respectivement de 736, Ă  376 et 248. De plus, le nombre d’exploitants Ă  temps partiel et Ă  temps complet Ă©volue de façon remarquable. Entre 1967 et 1970, celui des premiers passe de 137 Ă  120 alors que celui des seconds chute de 151 Ă  80 ».
    43. La « capacitĂ© d'autofinancement » (CAF) est l’excĂ©dent dĂ©gagĂ© en fonctionnement ; cet excĂ©dent permet de payer les remboursements de dettes. Le surplus (CAF - remboursements de dettes) s’ajoute aux recettes d’investissement (dotations, subventions, plus-values de cession) pour financer les dĂ©penses d’équipement. Ce montant reprĂ©sente le financement disponible de la commune[136].
    44. Ces remarques ne résultent pas d'une étude statistique des données présentées ; elles n'ont qu'une valeur indicative.
    45. Le « fonds de roulement », différence entre les financements à plus d'un an et les immobilisations, permet de combler le décalage entre l'encaissement des recettes et le paiement des dépenses[137].
    46. Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă  1999, que les populations correspondant Ă  une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    47. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    48. Archives départementales de la Loire-Atlantique, recensement de 1851[DG 18].
    49. Le Noah et l’Othello sont interdits Ă  la vente Ă  partir du dĂ©cret du [187].
    50. Les chiffres indiquĂ©s concernent l’ensemble du bassin salicole de la presqu’üle guĂ©randaise et plus prĂ©cisĂ©ment les communes de Batz-sur-Mer, La Baule-Escoublac, Le Croisic, GuĂ©rande, Le Pouliguen et La Turballe[191].
    51. C’est vers 1840 que Pierre ThĂ©ophile Berton conçoit un systĂšme de rĂ©gulation, substituant aux toiles qui garnissaient les volĂ©es un assemblage de planchettes mobiles permettant de faire varier Ă  volontĂ© la surface exposĂ©e au vent[214].
    52. La convention est officiellement appelée Convention relative aux zones humides d'importance internationale, particuliÚrement comme habitats des oiseaux d'eau ; elle est aussi couramment nommée convention sur les zones humides. Elle a été créée le [234].
    53. Les ZNIEFF de type I sont des espaces homogĂšnes d’un point de vue Ă©cologique et qui abritent au moins une espĂšce et/ou un habitat rares ou menacĂ©s, d’intĂ©rĂȘt aussi bien local que rĂ©gional, national ou communautaire.
    54. Les ZNIEFF de type II sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
    55. Le vocable utilisĂ© par l’Inventaire national du patrimoine naturel est « milieu dĂ©terminant ».
    56. En 1700, une carte montre la paroisse en zone bretonnante[248].
    57. Honoré de Balzac séjourne à Batz dans les années 1830, au Calme Logis, en compagnie de Laure de Berny, et à Guérande pendant un mois, dans la demeure théologale du chanoine (maison perpendiculaire au presbytÚre reconnaissable à ses frontons fleurdelysés, sise place du Vieux-Marché)[252] - [253].
    58. « [
] Et d'abord, arrĂȘtons-nous un peu dans cette charmante et rare petite ville de GuĂ©rande, si pittoresque avec ses anciens remparts flanquĂ©s de grosses tours et ses fossĂ©s remplis d'eau verte. Entre les vieilles pierres, les vĂ©roniques sauvages fleurissent en gros bouquets, des lierres s'accrochent, des glycines serpentent, et des jardins en terrasse suspendent au bord des crĂ©neaux des massifs de roses et de clĂ©matites croulantes. DĂšs que vous vous engouffrez sous la poterne basse et ronde oĂč les grelots des chevaux de poste sonnent joyeusement, vous entrez dans un nouveau pays, dans une Ă©poque vieille de cinq cents ans. »[257].
    59. L'Ă©tat actuel du blason fait suite aux restaurations de la porte Saint-Michel de 1895-1900.

    Sources institutionnelles

    • Site de l'Insee, dossier 2013 relatif Ă  la commune, [texte intĂ©gral (page consultĂ©e le 4 juin 2016)].
    1. LOG T1M — Évolution du nombre de logements par catĂ©gorie.
    2. LOG T2 — CatĂ©gories et types de logements.
    3. LOG T7 — RĂ©sidences principales selon le statut d'occupation.
    4. REV T1 - ImpĂŽts sur le revenu des foyers fiscaux.
    5. EMP T1 — Population de 15 Ă  64 ans par type d'activitĂ©.
    6. EMP T5 — Emploi et activitĂ©.
    7. CEN T1 — Établissements actifs par secteur d'activitĂ© au 31 dĂ©cembre 2013.
    8. DEN T1 — CrĂ©ations d'entreprises par secteur d'activitĂ© en 2014.
    9. DEN T2 — CrĂ©ations d'entreprises individuelles par secteur d'activitĂ© en 2014.
    1. PLU 2015, p. 1.
    2. PLU 2015, p. 5.
    3. PLU 2015, p. 6.
    4. PLU 2015, p. 7.
    5. PLU 2015, p. 8.
    6. PLU 2015, p. 10.
    7. PLU 2015, p. 12.
    8. PLU 2015, p. 13.
    9. PLU 2015, p. 15.
    10. PLU 2015, p. 26.
    11. PLU 2015, p. 27.
    12. PLU 2015, p. 33.
    13. PLU 2015, p. 32.
    • Autres sites et pages de la mairie
    1. « Le village de Clis » [PDF] (consulté le ).
    2. « Ordures ménagÚres » (consulté le ).
    3. « Le syndicat intercommunal de la Madeleine de Guérande » (consulté le ).
    4. « ComitĂ© de jumelage DinkelsbĂŒhl - Ville de GuĂ©rande » (consultĂ© le ).
    5. « Comité interceltique de jumelage Dolgellau - Ville de Guérande » (consulté le ).
    6. « Comité de jumelage Castro Marim - Ville de Guérande » (consulté le ).
    7. « Le conservatoire intercommunal de musique » (consulté le ).
    8. « Les associations » (consulté le ).
    9. « Le forum des associations » (consulté le ).
    10. « Le centre culturel Athanor » (consulté le ).
    11. « Les équipements sportifs » (consulté le ).
    12. « Marchés et occupation du domaine public » (consulté le ).
    13. « Les moulins de Guérande » [PDF] (consulté le ).
    14. « L’hĂŽpital Saint-Jean » [PDF] (consultĂ© le ).
    15. « Villes et villages fleuris » (consulté le ).
    16. « Guérande, ville d'arts » (consulté le ).
    • Office du tourisme de GuĂ©rande
    1. « Les villes jumelées avec Guérande » (consulté le ).
    2. « HÎpitaux et cliniques de Guérande » (consulté le ).
    3. « Maison de retraite » (consulté le ).
    4. « Les hÎtels de Guérande » (consulté le ).
    5. « Les marchĂ©s de la presqu’üle » (consultĂ© le ).
    6. « Commerces, services et entreprises » (consulté le ).
    7. « Les commerces d’alimentation » (consultĂ© le ).
    8. « Les commerces d’artisanat » (consultĂ© le ).
    9. « Les commerces de beautĂ© et de prĂȘt-Ă -porter » (consultĂ© le ).

    Sources privées

    • AurĂ©lia Bourse, Alain GallicĂ©, Josick Lancien et Louis Yviquel, Des FĂȘtes historiques Ă  la FĂȘte mĂ©diĂ©vale de GuĂ©rande, 2013.
    • Gildas Buron et GwenaĂ«l Leduc, Onomastique guĂ©randaise, 1996.
    • Gildas Buron, Maisons et logis du marais salant guĂ©randais du XVIIe au XIXe siĂšcle, 2008.
    1. Buron 2008, p. 17.
    2. Buron 2008, p. 3.
    3. Buron 2008, p. 4.
    4. Buron 2008, p. 6.
    5. Buron 2008, p. 8.
    6. Buron 2008, p. 19.
    7. Buron 2008, p. 20.
    8. Buron 2008, p. 9.
    9. Buron 2008, p. 11.
    10. Buron 2008, p. 12.
    11. Buron 2008, p. 5.
    • Ronan DurandiĂšre, Alain GallicĂ©, Gildas Buron et Christophe Devals, GuĂ©rande : ville close, territoire ouvert, 2014.
    • Michel Évain, Douceur et chaleur ocĂ©aniques sur le littoral, 2015.
    1. Évain 2015, p. 8.
    2. Évain 2015, p. 9.
    3. Évain 2015, p. 10.
    4. Évain 2015, p. 13.
    5. Évain 2015, p. 11.
    6. Évain 2015, p. 12.
    • Alain GallicĂ©, GuĂ©rande au Moyen Âge : GuĂ©rande, Le Croisic, le pays guĂ©randais du milieu du XIVe au milieu du XVIe siĂšcle, 2003.
    • Marie Rouzeau, Du pays de GuĂ©rande Ă  la CĂŽte d'Amour, 2010.
    1. Rouzeau 2010, p. 226.
    2. Rouzeau 2010, p. 39.
    3. Rouzeau 2010, p. 36.
    4. Rouzeau 2010, p. 40.
    5. Rouzeau 2010, p. 25.
    6. Rouzeau 2010, p. 27.
    7. Rouzeau 2010, p. 30.
    8. Rouzeau 2010, p. 29.
    9. Rouzeau 2010, p. 34.
    10. Rouzeau 2010, p. 42.
    11. Rouzeau 2010, p. 43.
    12. Rouzeau 2010, p. 58.
    13. Rouzeau 2010, p. 59.
    • Autres sources
    1. « Atlas des zones inondables des cours d’eau cĂŽtiers » [PDF], sur un site de la DDE de Loire-Atlantique (consultĂ© le ).
    2. Philippe Jouët et Kilian Delorme, Atlas historique des pays et terroirs de Bretagne : histoire, ethnographie et linguistique, Morlaix, Skol Vreizh, , 159 p. (ISBN 978-2-915623-28-4, BNF 41038922), p. 123-125.
    3. Marie Rouzeau, « Le relief de l’ouest de la Loire-Atlantique », Histoire et culture en rĂ©gion nazairienne, no 5,‎ , p. 6 (ISBN 978-2-9546607-2-1).
    4. Marie Rouzeau, « Le relief de l’ouest de la Loire-Atlantique », Histoire et culture en rĂ©gion nazairienne, no 5,‎ , p. 7 (ISBN 978-2-9546607-2-1).
    5. Sandre, « Fiche cours d'eau - L’étier de Pont d’Arm (J9404000) ».
    6. « Les climats du monde », sur le site de l'encyclopédie Larousse (consulté le ).
    7. Lionel Delvarre, « Orthodomie entre Guérande et Nantes », sur le site Lion 1906 (consulté le ).
    8. Lionel Delvarre, « Orthodomie entre Guérande et Herbignac », sur le site Lion 1906 (consulté le ).
    9. « Fiche du Poste 44069002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    10. Ronan DurandiĂšre, « PrĂ©sentation de la commune et de l’aire d’étude de GuĂ©rande », sur un site du conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, (consultĂ© le ).
    11. G. Méresse, Les Marais salants de l'Ouest, leur passé, leur présent et leur avenir, avec carte du salin de Guérande, plan d'une saline, Saint-Nazaire, imprimerie F. Girard, , 192 p. (BNF 30929601), p. 10.
    12. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Commune urbaine - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    14. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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    16. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    17. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unitĂ©s urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, (consultĂ© le ).
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    19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, (consultĂ© le ).
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    26. Raymond Regrain, Le Sel et l'aménagement de l'espace, Paris, BibliothÚque nationale, , 99 p. (BNF 40577496).
    27. « Loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral », sur Légifrance.gouv (consulté le ).
    28. Pierre Leblanc, Description d'un pont suspendu de 198 mùtres d'ouverture et de 39 m. 70 de hauteur au-dessus des basses mers, construit sur la Vilaine, à la Roche-Bernard, route de Nantes à Brest, Paris, Carilian-GƓury et V. Dalmont, , 193 p. (BNF 30760216, lire en ligne), p. 7.
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