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Couronne (attribut)

Une couronne est une forme symbolique traditionnelle de couvre-chef ou de chapeau porté par un monarque ou une divinité, pour qui la couronne représente traditionnellement le pouvoir, la légitimité, la victoire, le triomphe, l’honneur et la gloire, ainsi que l’immortalité, la justice et la résurrection. En art, on peut montrer la couronne offerte aux anges par des anges. Outre la forme traditionnelle, les couronnes peuvent également être en forme de couronne et être constituées de fleurs, de feuilles de chêne ou d'épines et être portées par d'autres, ce que la partie du couronnement vise à symboliser avec la couronne spécifique. Dans l'art religieux, une couronne d'étoiles est utilisée de la même manière qu'un halo. Les couronnes portées par les dirigeants contiennent souvent des bijoux.

Couronne de Napoléon Ier.

Symbolique

La couronne de Moctezuma II ou quetzalāpanecayōtl, le dernier empereur aztèque.
  • La couronne des rois (souvent ornée de trèfles puis fleurs de lys), des empereurs, des seigneurs et princes est symbole d'autorité, parodiée par la couronne du roi d'un jour, désigné par la fève d'une galette des rois, qui semble mélanger une tradition carnavalesque ancienne et le souvenir des Rois mages.
  • La couronne de plumes des Amérindiens (ornées de perles, épines de porc-épic, coquillages et autres objets) est une parure, un symbole d'appartenance à une tribu et à un rang.
  • La couronne nuptiale (parfois appelée coronale) portée par une mariée ainsi que, parfois, par l'époux, lors de son mariage se retrouve dans de nombreuses cultures européennes depuis l'Antiquité. De nos jours, surtout le cas dans les cultures orthodoxes orientales.
    • Le service de mariage orthodoxe oriental a une section appelée le couronnement, dans lequel les jeunes mariés sont couronnés comme « roi » et « reine » de leur futur ménage.
    • Dans les mariages grecs, les couronnes sont des diadèmes habituellement faits de fleurs blanches souvent ornées d'argent ou de nacre. Ils sont placés sur la tête des jeunes mariés et sont maintenus ensemble par un ruban de soie blanche. Ils seront ensuite conservés par le couple en guise de rappel de leur journée spéciale.
    • Dans les mariages slaves, les couronnes sont habituellement faites de métal orné, conçu pour ressembler à une couronne impériale, et sont tenues au-dessus des têtes des jeunes mariés par leurs témoins. Une paroisse possède généralement un ensemble à utiliser pour tous les couples qui sont mariés, ces couronnes étant généralement beaucoup plus chères que les couronnes de style grec. Cela était commun dans les pays catholiques dans le passé.
  • Les couronnes sont aussi souvent utilisées comme symboles du statut religieux ou de la vénération, par les divinités (ou leur représentation comme une statue) ou par leurs représentants, par exemple la Couronne noire du Karmapa Lama, parfois utilisé un modèle pour une utilisation plus large par les dévots.
  • Une couronne d'épines fut, selon la Bible, placée sur la tête de Jésus avant sa crucifixion. Elle est devenue un symbole commun du martyre.
  • Selon la tradition catholique romaine, la Vierge Marie fut couronnée Reine du Ciel après son assomption au ciel. Elle est souvent représentée portant une couronne et les statues d'elle dans les églises et les sanctuaires sont cérémonieusement couronnées en mai.
  • En Inde, des couronnes sont connues sous le nom de makuta (sanskrit pour « crête ») sont utilisées depuis l'Antiquité. Elles sont décrites comme ornant les dieux ou rois hindous.
  • Les danseurs de certaines danses traditionnelles thaïlandaises portent souvent des couronnes (mongkuts) sur leur tête. Ceux-ci sont inspirés des couronnes portées par les divinités et par les rois.

Symbole fort de la position sociale de celui qui la porte, la couronne ne pouvait devenir un accessoire de mode en elle-même mais elle a inspiré la création de couvre-chefs ornés parfois de pierres semi-précieuses ou de perles.

Historique

Dans l'Antiquité

  • En Europe, la couronne est un symbole de victoire. Par exemple, les Grecs organisaient des concours et les vainqueurs recevaient des prix (de l'huile notamment) ainsi qu'une couronne. Les Romains ont repris cette symbolique pour l'adapter à un contexte militaire (ainsi Jules César est souvent représenté avec une couronne de Lauriers).
  • Jésus de Nazareth fut, selon les Évangiles, coiffé d'une couronne d'épines en signe de dérision (car on l'appelait « roi des Juifs »).
  • En Orient, une variante de la couronne est une coiffe cylindrique appelée tiare. Ce genre de coiffe figure notamment parmi les attributs papaux (on parle de « tiare papale »).
  • Héraclès couronné par la Gloire, Martin van den Bogaert, dit Desjardins. Marbre, 1671, pièce de réception pour l'Académie royale.
    Héraclès couronné par la Gloire, Martin van den Bogaert, dit Desjardins. Marbre, 1671, pièce de réception pour l'Académie royale.
  • La tiare papale superpose souvent trois couronnes, dont l'une pourrait symboliser le royaume de Dieu.
    La tiare papale superpose souvent trois couronnes, dont l'une pourrait symboliser le royaume de Dieu.
  • Bas-relief de bois représentant la Trinité (fin XIIIe siècle) : Dieu Le Père au milieu, coiffé de la tiare à triple couronne papale, qui bénit de la main droite et tient la terre de la gauche. À sa droite le Fils couronné d'épines, portant la croix. À sa gauche un jeune homme imberbe, l'Esprit, tenant une colombe.
    Bas-relief de bois représentant la Trinité (fin XIIIe siècle) : Dieu Le Père au milieu, coiffé de la tiare à triple couronne papale, qui bénit de la main droite et tient la terre de la gauche. À sa droite le Fils couronné d'épines, portant la croix. À sa gauche un jeune homme imberbe, l'Esprit, tenant une colombe.
  • Tiare papale ornée de joyaux à la basilique Saint-Pierre de Rome, au Vatican.
    Tiare papale ornée de joyaux à la basilique Saint-Pierre de Rome, au Vatican.

Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime

  • La couronne s'est imposée comme un symbole régalien au cours du Moyen Âge (les Mérovingiens ne portaient pas de couronne mais gardaient les cheveux longs, c'est pourquoi on les appelait les « rois chevelus »).
  • La couronne ouverte (un cercle avec éventuellement des ornements : pics, fleurs de lys…) est un symbole régalien.
  • La couronne fermée (un cercle, auquel sont fixés des arcs qui se rejoignent en leur sommet) est à l'origine un symbole impérial (elle est appelée « couronne à l'impériale » ou « couronne de Charlemagne »), qui a été détourné par les rois au même titre que d'autres attributs impériaux comme le globe, et qui était porté uniquement lors du sacre royal. La représentation des rois en couronne fermée devient systématique en France à partir de François Ier qui l'adopte en 1519 le jour de sa compétition pour la couronne impériale avec Charles Quint[1].

Les rois sont presque toujours représentés le front ceint d'une couronne, mais il faut savoir qu'il s'agissait en fait d'un objet très désagréable à porter (lourd, inconfortable). Le roi ne la portait donc que lors des cérémonies, et non au quotidien. De plus, cet objet n'était pas porté directement à même la tête, sans quoi il aurait pu être blessant pour son porteur : on plaçait une pièce de tissu entre la tête et la couronne.

Autres types de couronnes

  • On retrouve l'usage de la couronne (ou d'autres coiffes) dans de nombreuses civilisations pour signifier le rang de son porteur. Leurs formes peuvent considérablement varier selon les époques et les cultures, ayant toutefois toujours en commun une certaine richesse des matériaux.

Héraldique

La couronne est un élément très courant dans les blasons, ainsi que dans les ornements extérieurs de l'écu.

Compléments

Les armoiries municipales sont souvent surmontées d'une "couronne murale" représentant une enceinte fortifiée (tours et murailles).

Articles connexes

Notes et références

  1. Michel François, « Le pouvoir royal et l'introduction en France de la Couronne fermée », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 106, no 2, , p. 404-413.

Source

  • Le guide de l'héraldique, par Ottfried Neubecker (multiples rééditions).

Voir aussi

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