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Galette des rois

La galette des rois est une galette traditionnellement Ă©laborĂ©e et consommĂ©e dans une majeure partie de la France, au QuĂ©bec, en Acadie, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique et au Liban Ă  l'occasion de l’Épiphanie, fĂȘte chrĂ©tienne qui cĂ©lĂšbre la visite des rois mages Ă  l'enfant JĂ©sus, cĂ©lĂ©brĂ©e selon les pays le ou le premier dimanche aprĂšs le .

Une galette des rois classique Ă  la frangipane.

Cette galette est aussi appelĂ©e galette parisienne dans les rĂ©gions du sud de la France, oĂč l'on consomme non pas la galette mais le gĂąteau des rois[1].

La galette des rois, qui a dépassé sa signification religieuse, est l'occasion de se retrouver en famille ou entre amis.

Histoire

Origine

Les Saturnales par Antoine Callet, 1783.

L'historien romain Tacite Ă©crit que, dans les fĂȘtes consacrĂ©es Ă  Saturne, il est d’usage de tirer au sort la royautĂ©[2].

La galette des rois a son origine dans les Saturnales (fĂȘtes romaines situĂ©es entre la fin du mois de dĂ©cembre et le commencement de celui de janvier), durant lesquelles les Romains dĂ©signent un esclave comme « roi d’un jour »[3]. Au cours d'un banquet (au dĂ©but ou Ă  la fin des Saturnales, selon les diffĂ©rentes Ă©poques de la Rome antique) au sein de chaque grande familia, les Romains utilisent la fĂšve d’un gĂąteau comme pour tirer au sort le « Saturnalicius princeps » (prince des Saturnales ou du dĂ©sordre)[4]. Le « roi d’un jour » dispose du pouvoir d’exaucer tous ses dĂ©sirs pendant la journĂ©e (comme donner des ordres Ă  son maĂźtre) avant d’ĂȘtre mis Ă  mort, ou plus probablement de retourner Ă  sa vie servile.

Pour assurer la distribution aléatoire des parts de galette, il est de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part qui est désigné par la personne chargée du service[5].

Étienne Pasquier dĂ©crit dans ses Recherches de la France[6] les cĂ©rĂ©monies qui s’observent en cette occasion : « Le gĂąteau, coupĂ© en autant de parts qu’il y a de conviĂ©s, on met un petit enfant sous la table, lequel le maĂźtre interroge sous le nom de PhĂ©bĂ© (PhƓbus ou Apollon), comme si ce fĂ»t un qui, en l’innocence de son Ăąge, reprĂ©sentĂąt un oracle d’Apollon. À cet interrogatoire, l’enfant rĂ©pond d’un mot latin domine (seigneur, maĂźtre). Sur cela, le maĂźtre l’adjure de dire Ă  qui il distribuera la portion du gĂąteau qu’il tient en sa main, l’enfant le nomme ainsi qu’il lui tombe en la pensĂ©e, sans acception de la dignitĂ© des personnes, jusqu’à ce que la part soit donnĂ©e oĂč est la fĂšve ; celui qui l’a est rĂ©putĂ© roi de la compagnie, encore qu’il soit moindre en autoritĂ©. Et, ce fait, chacun se dĂ©borde Ă  boire, manger et danser »[7].

Moyen Âge

Une galette des rois entamée (galette frangipane).

Le partage de la galette est associĂ© Ă  la cĂ©lĂ©bration des rois mages lors de l'Épiphanie, pour les chrĂ©tiens[8].

Au Moyen Âge, les grands nomment quelquefois le roi du festin, dont on s’amuse pendant le repas[9]. L’auteur de la vie du duc Louis II de Bourbon, voulant montrer quelle Ă©tait la piĂ©tĂ© de ce prince de la fin du XIVe siĂšcle, remarque que, « le jour des Rois (Ă  l'Épiphanie), il faisait roi un enfant de huit ans, le plus pauvre que l’on trouvĂąt en toute la ville. Il le revĂȘtait d’habits royaux et lui donnait ses propres officiers pour le servir. Le lendemain, l’enfant mangeait encore Ă  la table du duc, puis venait son maĂźtre d’hĂŽtel qui faisait la quĂȘte pour le pauvre roi. Le duc de Bourbon lui donnait communĂ©ment quarante livres, tous les chevaliers de la cour chacun un franc et les Ă©cuyers chacun un demi-franc »[10]. « La somme montait Ă  prĂšs de cent francs que l’on donnait au pĂšre et Ă  la mĂšre pour que leur enfant fĂ»t Ă©levĂ© Ă  l’école »[11] - [12].

Dans sa Vie privĂ©e des Français, Legrand d’Aussy Ă©crit, que, dĂšs 1311, il est question de gĂąteaux feuilletĂ©s dans une charte de Robert II de Fouilloy, Ă©vĂȘque d’Amiens[13]. Souvent mĂȘme, on paye les redevances seigneuriales avec un gĂąteau de ce genre[14]. Ainsi, tous les ans, Ă  Fontainebleau, le , les officiers de la forĂȘt s’assemblent Ă  un endroit appelĂ© « la table du roi », et lĂ , tous les officiers ou vassaux qui peuvent prendre du bois dans la forĂȘt et y faire paĂźtre leurs troupeaux, viennent rendre hommage et payer leurs redevances[15]. Les nouveaux mariĂ©s de l’annĂ©e, les habitants de certains quartiers de la ville et ceux d’une paroisse entiĂšre ne doivent tous qu’un gĂąteau[16]. De mĂȘme, lorsque le roi fait son entrĂ©e dans leur ville, les bourgeois d’Amiens sont tenus de lui prĂ©senter un gĂąteau d’un setier de blĂ©[17].

Monarchie

La FĂȘte des rois, de Jacob Jordaens, v. 1640-45 (Kunsthistorisches Museum, Vienne).

On « tire les rois » mĂȘme Ă  la table de Louis XIV[18]. Dans ses MĂ©moires, Françoise de Motteville Ă©crit, Ă  l’annĂ©e 1648, que : « Ce soir, la reine nous fit l’honneur de nous faire apporter un gĂąteau Ă  Mme de BrĂ©gy, Ă  ma sƓur et Ă  moi ; nous le sĂ©parĂąmes avec elle. Nous bĂ»mes Ă  sa santĂ© avec de l’hypocras qu’elle nous fit apporter »[19]. » Un autre passage des mĂȘmes MĂ©moires atteste que, suivant un usage qui s’observe encore dans quelques provinces, on rĂ©serve pour la Vierge une part qu’on distribue ensuite aux pauvres. « Pour divertir le roi, Ă©crit Françoise de Motteville Ă  l’annĂ©e 1649, la reine voulut sĂ©parer un gĂąteau et nous fit l’honneur de nous y faire prendre part avec le roi et elle. Nous la fĂźmes la reine de la fĂšve, parce que la fĂšve s’était trouvĂ©e dans la part de la Vierge. Elle commanda qu’on nous apportĂąt une bouteille d’hypocras, dont nous bĂ»mes devant elle, et nous la forçùmes d’en boire un peu. Nous voulĂ»mes satisfaire aux extravagantes folies de ce jour, et nous criĂąmes : La reine boit[20] ! » Avant Louis XIV, les grandes dames qui tirent la fĂšve deviennent reines de France d’un jour et peuvent demander au roi un vƓu dit « grĂąces et gentillesses » mais « le Roi-Soleil » abolit cette coutume[21].

Louis XIV conserve l’usage du gĂąteau des rois, mĂȘme Ă  une Ă©poque oĂč sa cour est soumise Ă  une rigoureuse Ă©tiquette[22]. Le Mercure galant de dĂ©crit la salle comme ayant cinq tables : une pour les princes et seigneurs, et quatre pour les dames : « La premiĂšre table Ă©tait tenue par le roi, la seconde par le dauphin. On tira la fĂšve Ă  toutes les cinq. Le grand Ă©cuyer fut roi Ă  la table des hommes ; aux quatre tables des femmes, la reine fut une femme. Alors le roi et la reine se choisirent des ministres, chacun dans leur petit royaume, et nommĂšrent des ambassadrices ou ambassadeurs pour aller fĂ©liciter les puissances voisines et leur proposer des alliances et des traitĂ©s. Louis XIV accompagna l’ambassadrice dĂ©putĂ©e par la reine. Il porta la parole pour elle, et, aprĂšs un compliment gracieux au grand Ă©cuyer, il lui demanda sa protection que celui-ci lui promit, en ajoutant que, s’il n’avait point une fortune faite, il mĂ©ritait qu’on la lui fit. La dĂ©putation se rendit ensuite aux autres tables, et successivement les dĂ©putĂ©s de celles-ci vinrent de mĂȘme Ă  celle de Sa MajestĂ©. Quelques-uns mĂȘme d’entre eux, hommes et femmes, mirent dans leurs discours et dans leurs propositions d’alliance tant de finesse et d’esprit, des allusions si heureuses, des plaisanteries si adroites, que ce fut pour l’assemblĂ©e un vĂ©ritable divertissement. En un mot, le roi s’en amusa tellement, qu’il voulut le recommencer encore la semaine suivante. Cette fois-ci, ce fut Ă  lui qu’échut la fĂšve du gĂąteau de sa table, et par lui en consĂ©quence que commencĂšrent les compliments de fĂ©licitation. Une princesse, une de ses filles naturelles, connue dans l’histoire de ce temps-lĂ  par quelques Ă©tourderies, ayant envoyĂ© lui demander sa protection pour tous les Ă©vĂšnements fĂącheux qui pourraient lui arriver pendant sa vie. « Je la lui promets, rĂ©pondit-il, pourvu qu’elle ne se les attire pas. » Cette rĂ©ponse fit dire Ă  un courtisan que ce roi-lĂ  ne parlait pas en roi de la fĂšve. À la table des hommes, on fit un personnage de carnaval qu’on promena par la salle en chantant une chanson burlesque »[23].

GĂąteau des rois par J.-B. Greuze, 1744

En 1711, le Parlement de Paris dĂ©cide, Ă  cause de la famine, de le proscrire afin que la farine, trop rare, soit uniquement employĂ©e Ă  faire du pain[24]. « Au commencement du XVIIIe siĂšcle, les boulangers envoyaient ordinairement un gĂąteau des rois Ă  leurs « pratiques »[25](terme ayant ici le sens de « client »). Les pĂątissiers rĂ©clamĂšrent contre cet usage et intentĂšrent mĂȘme un procĂšs aux boulangers comme usurpant leurs droits »[26]. Sur leur requĂȘte, le Parlement rend, en 1713 et 1717, des arrĂȘts qui interdisent aux boulangers de faire et de donner, Ă  l’avenir, aucune espĂšce de pĂątisserie, d’employer du beurre et des Ɠufs dans leur pĂąte, et mĂȘme de dorer leur pain avec des Ɠufs[27]. La dĂ©fense n’a d’effet que pour Paris et l’usage prohibĂ© continue d’exister dans la plupart des provinces[28].

Révolution française

Caricature : « Le gùteau des rois, tiré au CongrÚs de Vienne en 1815 »

Quand vient la RĂ©volution, le nom mĂȘme de « gĂąteau des rois » devient un danger[29] et Pierre-Louis Manuel, du haut de la tribune de la Convention, tente sans succĂšs d’obtenir l’interdiction du gĂąteau des rois[30], mais la galette triompha du tribun[31]. Peu aprĂšs, un arrĂȘtĂ© de la Commune ayant changĂ©, dans la sĂ©ance du , le jour des rois en « jour des sans-culottes », le gĂąteau n’a plus sa raison d’ĂȘtre[32]. Cette disparition n'est nĂ©anmoins que momentanĂ©e, car les sans-culottes ayant renommĂ© l’Épiphanie en « fĂȘte du Bon Voisinage »[33], et un dĂ©cret du 4 nivĂŽse an III ()[34] ayant recommandĂ© de partager la « galette de l’ÉgalitĂ©[35] », il reparait bientĂŽt sur toutes les tables familiales.

Tradition

Usages

La fĂȘte des rois, scĂšne d’intĂ©rieur. Famille de paysans attablĂ©e devant l’ñtre pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte d’Épiphanie avec la traditionnelle galette des rois, dans Victor Fournel, Le Vieux Paris : fĂȘtes, jeux, et spectacles, Tours, Alfred Mame, 1887, d’aprĂšs Pierre-Jean Mariette, XVIIIe siĂšcle.

L’usage commande de partager la galette en autant de parts que de convives, plus une[36]. Au Moyen Âge, cette derniĂšre, appelĂ©e « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre » est destinĂ©e au premier pauvre qui se prĂ©sentera au logis[37] - [38].

D’origine romaine, la tradition veut que le ou les plus jeunes prĂ©sents Ă  la table se mettent sous cette table et dĂ©cident de la rĂ©partition Ă©quitable des parts entre les convives en annonçant leurs noms lorsqu'une part est coupĂ©e.

Les gĂąteaux Ă  fĂšve ne sont pas rĂ©servĂ©s au jour des rois. Un poĂšte du XIIIe siĂšcle, racontant une partie de plaisir chez un seigneur, parle d’un gĂąteau Ă  fĂšve pĂ©tri par la chĂątelaine : « Si nous fit un gastel Ă  fĂšve »[39]. Les femmes rĂ©cemment accouchĂ©es offrent, Ă  leurs relevailles[40], un gĂąteau de cette espĂšce[41].

Composition de la galette

Un sondage est rĂ©alisĂ© en France en 2014[42] : 97 % des Français goĂ»tent cette fĂȘte, mais 85 % selon une autre source[43]. Ils mangent pour :

Principe de laïcité

Morceau de galette des rois (galette parisienne).

Lors de la prĂ©paration des cĂ©rĂ©monies des galettes destinĂ©es aux Ă©coles publiques en 2013 Ă  Brest, la mairie dĂ©cide de retirer toutes les couronnes. Les services expliquent que « Cette annĂ©e, sur la couronne Ă©tait inscrit le mot « Épiphanie ». À nos yeux, c'Ă©tait faire rentrer le religieux Ă  l'Ă©cole, ce qui est interdit par la loi[45] ». Les annĂ©es suivantes 2014 et 2015, la galette est offerte aux Ă©lĂšves sans problĂšme. Une rumeur propagĂ©e par le site de France 3 annonçant l'annulation de cette fĂȘte en 2015 se rĂ©vĂšle fausse[46].

Palais de l'ÉlysĂ©e

Une galette gĂ©ante (40 fois plus grosse qu'une galette classique en 2018[47]) est livrĂ©e chaque annĂ©e au prĂ©sident de la RĂ©publique depuis 1975. Mais selon le mĂȘme principe que la « galette de l'ÉgalitĂ© » de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire[48], la galette offerte chaque annĂ©e au prĂ©sident ne cache aucune fĂšve[49], au nom du respect des principes de la RĂ©publique.

Composition

La fĂšve

FÚve en faïence et fÚve de légumineuse

La tradition de « tirer les rois » Ă  l’Épiphanie passe par la dissimulation d'une fĂšve dans la galette ; la personne qui obtient cette fĂšve devient le roi ou la reine de la journĂ©e.

FÚves en forme de lampes dorées.

L’emploi de la fĂšve remonte aux Grecs anciens qui en utilisent pour l’élection de leurs magistrats[50]. Les Romains se servant du mĂȘme moyen pour Ă©lire le maĂźtre des Saturnales, l’Église catholique combat longtemps cette coutume paĂŻenne – avant de remplacer la graine par l’enfant JĂ©sus, longtemps cherchĂ© par les Rois mages[51].

Les premiĂšres fĂšves en porcelaine apparaissent Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[52]. Pendant la RĂ©volution française, on remplace l’enfant JĂ©sus par un bonnet phrygien[53]. La mĂȘme Ă©poque voit naĂźtre la « galette de la LibertĂ© », ou « de l'ÉgalitĂ© », dĂ©pourvue de fĂšve, qui permet de poursuivre la tradition du gĂąteau partagĂ© sans Ă©lire un roi[48]. À partir de 1870, les graines de fĂšve sont systĂ©matiquement remplacĂ©es par des figurines en porcelaine[54] ou – plus rĂ©cemment – en plastique[55].

Si l'emploi de fÚves est d'actualité, il existe une multitude de fÚves fantaisie que collectionnent les adeptes de la fabophilie.

Le gĂąteau

Galettes des rois Ă  Belfort.

Dans la plus grande partie de la France, la galette des rois est originellement une galette Ă  base de pĂąte feuilletĂ©e, simplement dorĂ©e au four et mangĂ©e accompagnĂ©e de confitures ; elle peut Ă©galement ĂȘtre fourrĂ©e avec diverses prĂ©parations : frangipane, fruits, crĂšmes, chocolat, frangipane mĂ©langĂ©e Ă  la compote de pommes, par exemple.

Dans l'extrĂȘme sud de la France, l'usage pour l’Épiphanie est de prĂ©parer le gĂąteau des rois, un grand pain sucrĂ©, en forme de couronne, Ă  la pĂąte plus ou moins aĂ©rĂ©e et parfumĂ©e Ă  l'eau de fleur d'oranger. Le royaume de France se partage alors en pays de langue d'oc, oĂč l’on fabrique toujours un gĂąteau des rois (la recette de la pĂąte variant suivant les pays : « flamusse » de Bresse, « pastissou » du PĂ©rigord, « coque des rois » ariĂ©geoise, « royaume » ou « reiaume » de Montpellier et des CĂ©vennes, « garfou » du BĂ©arn, « goumeau » de Franche-ComtĂ©,...) ; et pays de langue d'oĂŻl oĂč l’on prĂ©pare dĂšs le XVe siĂšcle un dessert de pĂąte sablĂ©e fourrĂ©e de crĂšme d’amandes qui devient plus tard une pĂąte levĂ©e Ă  la levure de biĂšre nommĂ©e « gorenflot »[56]. On trouve aussi des galettes Ă  base de pĂąte sablĂ©e dans l’ouest.

Plus de 80 % des galettes des rois vendues à Paris sont des transformations industrielles que les commerçants (boulanger/pùtissier, terminaux de cuisson, grande distribution) se contentent de cuire[57]. Les parts respectives de galettes artisanales et industrielles sont donc d'autant plus malaisées à évaluer qu'une partie des artisans commercialise des galettes fabriquées industriellement[58].

Les gĂąteaux des rois du commerce sont Ă©galement trĂšs largement issus de transformations de l'industrie agroalimentaire.

La couronne

Galette des rois avec sa couronne

La personne qui découvre la fÚve a le droit de porter une couronne de fantaisie puis choisit sa reine ou son roi.

Dans le circuit commercial, dÚs la seconde moitié du XXe siÚcle, les boulangers fournissent avec la galette une couronne en papier doré ou argenté.

GĂ©ographie de la galette des rois

La galette à base de pùte feuilletée fourrée à la crÚme frangipane dans les 3/4 nord de la France, le pain sucré parfumé à l'eau de fleur d'oranger autour de la Méditerranée et en Franche-Comté, se partagent les tables.

France

Ventes de galettes des rois et de gĂąteaux des rois selon les dĂ©partements : ‱ vert foncĂ© : galette entre 75 et 100 %. ‱ vert clair : galette entre 50 et 75 %. ‱ orange foncĂ© : gĂąteaux entre 75 et 100 %. (≈) ‱ orange clair : gĂąteaux entre 50 et 75 %.
  • Ă  Dunkerque et dans ses environs, la galette des rois est une galette beurrĂ©e semblable Ă  une tropĂ©zienne.
  • Ă  Poitiers ou Ă  Nantes, les deux types de galette se partagent Ă©galitairement les ventes dans les boulangeries.
  • dans le nord de l'Aquitaine historique (Poitou, Limousin), les galettes sont dĂ©nommĂ©es commercialement « couronne des rois » depuis les annĂ©es 1980, les galettes Ă  la frangipane ayant monopolisĂ© l'appellation « galette des rois ».
  • Ă  Toulouse, il se vend huit coques pour deux galettes parisiennes mais selon les professionnels, cette part augmente rĂ©guliĂšrement avec les nĂ©o-Toulousains[59].
  • dans les PyrĂ©nĂ©es, le gĂąteau est l'usage mais la galette parisienne, qui en 2014 reprĂ©sente 20 Ă  30 % des ventes, est en augmentation[60].
  • Ă  Bordeaux, le gĂąteau est privilĂ©giĂ© et se nomme « couronne bordelaise » ou corona bordalesa.
  • Ă  Levallois-Perret, en 2015, le maire Patrick Balkany dĂ©cide de reporter la fĂȘte municipale de la galette au en raison du deuil national Ă  la suite des attentats[61]. Depuis, la galette de Levallois est devenue une blague sur Internet.
  • en Guyane, la galette crĂ©ole (galette sĂšche et sablĂ© garnie Ă  la crĂšme, au coco, Ă  la goyave ou autres fruits locaux), est consommĂ©e pendant toute la pĂ©riode carnavalesque (de l'Épiphanie aux Cendres) et est de prĂ©fĂ©rence accompagnĂ©e de champagne.
  • on consomme le pithiviers dans le Loiret.
  • la galette comtoise (galette sĂšche Ă  base de pĂąte Ă  choux recouverte de sucre et de beurre, aromatisĂ©e Ă  l'eau de fleur d’oranger).
  • la nourolle en Normandie.
  • en Savoie et Haute Savoie, plus particuliĂšrement dans la rĂ©gion d'Albertville[62], la galette des rois est une brioche Ă  l'anis et au safran.
GĂąteau des rois.

Dans une partie du sud de la France, autour de la MĂ©diterranĂ©e et dans le Bassin Aquitain, l’usage pour l’Épiphanie est de prĂ©parer un grand pain au levain sucrĂ© en forme de couronne[63] : cela forme un gĂąteau Ă  la pĂąte plus ou moins dense (ou inversement trĂšs aĂ©rĂ©e pour les gĂąteaux industriels au volume flatteur), de forme torique, parfumĂ© Ă  l'eau de fleur d'oranger et recouvert de sucre et de fruits confits. Suivant les lieux, il prend diverses appellations populaires : « gĂąteau des rois », « couronne des rois », « royaume », « fouace des rois », etc.

La galette parisienne n'est toutefois pas absente, car les commerces la proposent à la vente et elle est achetée et consommée par une partie de la population[64].

Autres pays

GĂąteau des rois louisianais.

L’Épiphanie Ă©tant passĂ©e, avec les Ă©migrants français, dans le Nouveau Monde, il est de coutume de consommer Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans lors du mardi gras un « gĂąteau des rois » consistant en une espĂšce de brioche au glaçage aux couleurs violette, verte et or, traditionnelles du carnaval, quelquefois fourrĂ©e de fromage Ă  la crĂšme et de pralines.

On trouve des coutumes similaires selon les pays et les rĂ©gions, qui recourent Ă  d’autres sortes de pĂątisserie :

Expression

Dans la culture populaire

J'aime la galette est une chanson enfantine française, popularisée dans les années 1820.

Références

  1. S. Grasso, « Toulouse. La reine de la galette, c'est la fĂšve », La DĂ©pĂȘche,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. Annales, livre XIII.
  3. Michel Meslin, L’Homme romain : des origines au Ier siùcle de notre ùre, Bruxelles, Complexe, 2001, 292 p., (ISBN 978-2-87027-819-2), p. 168.
  4. Alain Michel, Kazimierz Felix Kumaniecki, Raoul VerdiĂšre, Ciceroniana, Leyde, Brill, 1975, 233 p., (ISBN 978-9-00404-236-0), p. 233.
  5. Didier Philippe, Petit Lexique des fĂȘtes religieuses et laĂŻques, Paris, Albin Michel, 2002, 165 p., (ISBN 978-2-22613-631-2), p. 42.
  6. Livre IV, chap. IX.
  7. EugĂšne Cortet, Essai sur les fĂȘtes religieuses et les traditions populaires qui s’y rattachent, Paris, E. Thorin, 1867, 283 p., p. 32.
  8. Nadine Cretin, historienne des fĂȘtes spĂ©cialisĂ©e en anthropologie religieuse dans Histoire de la galette des rois et de la fĂšve, L'Express du .
  9. Paul Lacroix, Le Moyen Âge et la Renaissance : histoire et description des mƓurs et usages, du commerce et de l'industrie, des sciences, des arts, des littĂ©ratures et des beaux-arts en Europe, t. 1, Paris, [s.n.], 1848.
  10. Armand Lebault, La Table et le repas Ă  travers les siĂšcles : histoire de l’alimentation, du mobilier Ă  l’usage des repas du cĂ©rĂ©monial et des divertissements de table chez les peuples anciens et les français. PrĂ©cĂ©dĂ©e d'une Ă©tude sur les mƓurs gastronomiques primitives et sur le rĂŽle du repas dans la civilisation, Paris, Lucien Laveur, 718 p. p. 301.
  11. Giacomo Margotti, Hubert Joseph Maréchal, Rome et Londres, Paris ; Tournai, Henri Casterman, 1859, 544 p., p. 538.
  12. Alexandre Mazas, Vies des grands capitaines français du Moyen Âge : Louis II, t. 4, Paris, Jacques Lecoffre, 1845, p. 36.
  13. Histoire de la vie privĂ©e des Français depuis l’origine de la nation jusqu’à nos jours, Paris, Simonet, 1815, p. 281.
  14. Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort, Glossaire de la langue romane, t. 2, Paris, B. Warée, 1808, p. 639.
  15. Alexandre de La Fons de MĂ©licocq, Une citĂ© picarde au Moyen Âge : Noyon et le Noyonnais, Noyon, Soulas-Amoudry, 1841, p. 269.
  16. Constantin Mazeret, C. V. Monin, Panorama descriptif, historique anecdotique des rives de la Seine de Paris Ă  Montereau, Paris, H.-L. Delloye, 1836, p. 237.
  17. Antoine Goze, Histoire des rues d’Amiens, Amiens, Alfred Caron, 1854, p. 140.
  18. La France littéraire, t. 4, Paris, p. 378, note 1.
  19. Françoise de Motteville, MĂ©moires de Mme de Motteville sur Anne d’Autriche et sa cour, Paris, Charpentier, 1869, p. 3.
  20. Françoise de Motteville, op. cit., p. 283.
  21. Louis Charles Dezobry, ThĂ©odore Bachelet, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral de biographie et d’histoire, de mythologie, de gĂ©ographie ancienne et moderne comparĂ©e, des antiquitĂ©s et des institutions grecques, romaines, françaises et Ă©trangĂšres, Paris, Charles Delagrave, 1869, p. 2316.
  22. Le Journal de Paris, no 1, , Paris, p. 27.
  23. Revue catholique de Bordeaux, Bordeaux, Libraire St Paul, p. 140.
  24. La Tradition : revue générale des contes, légendes, chants, usages, traditions et arts populaires, folklore, traditionisme, histoire des religions, littérature, Paris, 1904, p. 17.
  25. Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise, Paris, Robert Laffont, 2012, 1283 p., (ISBN 978-2-22111-524-4), p. 167.
  26. Jean Chagniot, Paris au XVIIIe siĂšcle, Paris, Hachette, 1988, 587 p., p. 291.
  27. Jean-Baptiste Denisart, Jean Baptiste François Bayard, L. Calenge, Armand-Gaston Camus, Meunier, Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence, t. 3, Paris, Veuve Desaint, 1784, p. 685.
  28. Pierre Vinçard, Les Ouvriers de Paris, Paris, Gosselin, 1863, p. 93.
  29. Edmond et Jules de Goncourt, Histoire de la sociĂ©tĂ© française pendant la RĂ©volution, Éditions du Boucher, 2002, 360 p., p. 220.
  30. Jean Leflon, La Crise révolutionnaire 1789-1846, Bloud & Gay, 1949, 524 p., p. 111.
  31. Philippe Rouillard, Les FĂȘtes chrĂ©tiennes en Occident, Paris, Cerf, 2003, 347 p., (ISBN 978-2-20407-106-2), p. 32.
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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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