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Architecte des bâtiments de France

Les architectes des Bâtiments de France (aussi connus par le sigle ABF) sont des fonctionnaires français d'encadrement supérieur (catégorie A+) appartenant au corps des Architectes et urbanistes de l'État (AUE) ayant opté pour la section « patrimoine ». Corps distinct à l'origine, il est depuis 1993 réuni avec le corps des urbanistes de l’État (UE) au sein du corps des Architectes et urbanistes de l'État, afin de rendre plus cohérent le respect du patrimoine et les dynamiques d’aménagement. Le corps des AUE regroupe près de 280 agents des différents ministères d'affectation. Parmi les 170 AUE du ministère de la Culture, environ 120 sont ABF.

Les architectes des Bâtiments de France ont dans leurs missions de service public l'entretien et la conservation des monuments protégés ou non, ainsi qu'un rôle général de conseil gratuit et indépendant sur les autres édifices du patrimoine culturel. Ils aident au montage des dossiers financiers et techniques de restauration et s'assurent de la bonne réalisation des travaux selon les règles de l'art. Par ailleurs, les architectes des bâtiments de France veillent à la bonne insertion des constructions neuves et des transformations aux abords des monuments protégés et sont présents dans chaque département placé sous l'autorité du préfet, au sein des unités départementales de l'architecture et du patrimoine (UDAP).

Chaque UDAP est dirigé par un chef de service, le plus souvent architecte des bâtiments de France. Il est composé en moyenne de huit agents pouvant comprendre un ou deux autres ABF (alors adjoint au chef de service), des architectes contractuels ou vacataires, des ingénieurs des travaux publics de l'État, des ingénieurs des services culturels et du patrimoine, des techniciens des services culturels et des bâtiments de France, des adjoints administratifs et un secrétaire général.

Recrutement

SĂ©lection

Les architectes et urbanistes élèves sont recrutés :

  1. Par la voie d'un concours externe à options, détenteurs d'un diplôme, titre, certificat ou qualification qui ouvre l'accès au titre d'architecte en France.
  2. Par la voie d'un concours interne : il est réservé aux fonctionnaires et aux agents non titulaires de l’État ou des collectivités territoriales, sans limite d’âge dès lors qu’ils justifient d’au moins 5 années de service public et d'un diplôme d'architecture (ce dernier n'est pas obligatoire).
  3. Par la voie d'un examen professionnel qui est réservé aux fonctionnaires justifiants d’au moins 8 ans de services effectifs, âgés de 40 ans au moins et titulaires d'un diplôme d'architecture.

En moyenne une dizaine d'architectes des bâtiments de France sont recrutés par an. Même si le concours est ouvert à tous les diplômés en architecture, la plupart de ceux recrutés bénéficient d'un double cursus : diplôme de spécialisation et d'approfondissement mention patrimoine (exemple : D.S.A de l'École de Chaillot ou de l'ENSA Paris Belleville, ENSA de Clermont), diplôme de deuxième cycle en urbanisme (exemple : Master urbanisme de Sciences Po) ou ont réalisé une préparation au concours (ENSA Belleville, ENSA Lyon, ENSA Versailles).

Épreuves du concours

  • Ă©preuves Ă©crites d'admissibilitĂ©
    • dissertation gĂ©nĂ©rale sur un sujet d'actualitĂ© (4 h)
    • analyse critique d'un projet d'architecture ou d'amĂ©nagement avec contre-proposition (4 h)
    • Ă©preuve avec proposition graphique (8 h)
    • Ă©preuve graphique d'architecture et d'urbanisme (10 h)
  • Ă©preuves orales d'admission
    • apprĂ©hension d'un dossier d'architecture, d'urbanisme ou d'amĂ©nagement (40 min)
    • entretien avec le jury (40 min)
    • langue Ă©trangère (30 min)

Formation post-concours

À la suite du concours, une formation d'un an est dispensée aux élèves Architectes et urbanistes de l'État par l'École nationale des ponts et chaussées et par l'École de Chaillot. La formation est sanctionnée par un Projet de Fin d'Étude qui vaut titularisation. Les AUE sont titularisés par nomination ministérielle.

Pour les ABF ayant réussi le concours sans être passés par le D.S.A. de l'École de Chaillot, le ministère de la culture leur offre la possibilité d'être intégré dans le cursus de formation de l'école de Chaillot (de deux ans) afin de se spécialiser dans la conservation des sites et monuments anciens.

Historique

L'histoire des architectes des bâtiments de France est intimement liée à l'évolution de la notion de patrimoine architectural et à son intégration à l'administration française.

De l'architecte libéral : l'architecte ordinaire des monuments historiques…

Alors que les premières protections des monuments commencent en 1840, il faut attendre la loi du 30 mars 1887, pour que le « service des monuments historiques Â» se structure.

En 1907 est crĂ©Ă© dans chaque dĂ©partement un poste d'architecte ordinaire (le terme d'« ordinaire Â» signifie « qui exerce toute l'annĂ©e Â») chargĂ© de l’entretien des monuments historiques : il portera le titre d'« architecte ordinaire des monuments historiques Â», en rĂ©fĂ©rence aux travaux d'entretien et de rĂ©parations ordinaires dont il a la charge[1]. Il assiste l'architecte en chef des monuments historiques, alors une petite dizaine pour toute la France, en tant qu'architecte d'opĂ©ration. Proche du terrain, l'architecte ordinaire des monuments historiques assure Ă©galement la prĂ©vision, le suivi et le règlement des travaux d’entretien des monuments classĂ©s. Tout comme les architectes en chef, les architectes ordinaires Ă©taient des architectes libĂ©raux exerçant dans le dĂ©partement et choisis en fonction de leurs compĂ©tences dans le domaine des monuments historiques. NommĂ©s par le ministre pour quatre ans, ils Ă©taient rĂ©munĂ©rĂ©s par des honoraires et vacations fixĂ©s par arrĂŞtĂ© ministĂ©riel[2].

Un dĂ©cret du 20 dĂ©cembre 1935 rĂ©organise la fonction des architectes ordinaires des monuments historiques qui deviennent « architectes des monuments historiques Â». Ils sont recrutĂ©s sur concours par examen suivi d’un stage probatoire ouvert aux candidats ayant entre 28 et 45 ans. Bien que rĂ©munĂ©rĂ©s « au moyen d’honoraires et de vacations »[3], les architectes des monuments historiques ne sont pas nĂ©anmoins fonctionnaires de l’État. Ils perçoivent des honoraires proportionnels au montant des travaux qu’ils surveillent. Ă€ cĂ´tĂ© de leurs fonctions d’architectes des monuments historiques, ils peuvent exĂ©cuter des travaux Ă  titre privĂ©.

…à l'architecte fonctionnaire : l'architecte des bâtiments de France…

Dans la France de la reconstruction, la direction de l’architecture souhaite avoir à sa disposition un corps d’architectes fonctionnaires de l’État, rémunérés par un traitement fixe, et ne pouvant pas exercer leur profession en dehors de leur service. Il ne perçoit pas d’honoraires sur le montant des travaux mais un traitement fixe. C’est en 1946 que le statut de ces architectes départementaux est officialisé avec la création d’un corps de fonctionnaires. Dans chaque département sont créées des agences des bâtiments de France placées sous la responsabilité d’un nouveau corps de fonctionnaires publics d’État, les ABF[4]. Le personnel de chaque agence des bâtiments de France est composé «d’un architecte des bâtiments de France, chef de l’agence, un commis dessinateur, une dame sténodactylographe un surveillant des travaux[5].»

Les architectes ordinaires deviennent pour la plupart automatiquement ABF en fonction de leurs états de service : « services rendus en qualité d’architecte des monuments historiques et des bâtiments civils et palais nationaux, ainsi que de la possession d’un diplôme d’études supérieures pour la connaissance et la conservation des monuments anciens »[6]. Les missions de l’ABF sont plus larges que celles de l’ancien architecte ordinaire. Leurs attributions, fixées par le décret de 1946, en font les correspondants permanents de l’État dans les départements pour le suivi du contrôle et de l’entretien des monuments historiques, mais également dans le domaine des sites, perspectives et paysages. En effet, l’architecte des bâtiments de France « a les attributions dévolues par les règlements en vigueur à l’architecte ordinaire des monuments historiques, sous l’autorité de l’architecte des monuments historiques » et « il est chargé des travaux d’entretien et de réparations ordinaires dans les bâtiments civils et palais nationaux de sa circonscription ». Il est donc le maître d’œuvre des travaux d’entretien sur les monuments historiques. L’ACMH, lui, est chargé du gros œuvre et des travaux de restauration. Ensuite, il est en quelque sorte la police des travaux sur les monuments historiques et de tous les sites dépendant de la législation sur la protection du patrimoine : loi de 1913, de 1930 sur les sites et 1943 sur les abords. Chaque propriétaire privé doit soumettre une demande à l’ABF lorsqu’il s’apprête à effectuer des travaux et ce dernier est chargé de les contrôler au nom de l’État.

…puis l'architecte-urbaniste de l'État

Avec l'élargissement des protections et la protection du tissu urbain patrimonial et des paysages, l'architecte des bâtiments de France élargit son champ d'intervention au territoire, à l'urbanisme : secteurs sauvegardés (1962), des ZPPAU (1983), ZPPAUP (1993), AVAP (2010), des PLU patrimoniaux… Ces missions d'abord ponctuelles occupent au fur et à mesure de l'accroissement des protections du patrimoine et de la spécificité de ce domaine une part de plus en plus importante de son travail. Et dans les années 1990, le corps des Architectes des Bâtiments de France fusionne avec celui des Urbanistes de l'État.

Le rapport au territoire et l'Ă©largissement de ses compĂ©tences, de l'objet « monument historique Â» Ă  la politique patrimoniale du dĂ©partement, renforceront ses liens avec l'administration qui lui crĂ©era une vĂ©ritable structure de travail, l'agence des bâtiments de France, qui deviendra en 1978, service dĂ©partemental de l'architecture (SDA), puis service dĂ©partemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP), en 2010 service territorial de l'architecture et du patrimoine (STAP) et enfin en 2016 unitĂ© dĂ©partementale de l'architecture et du patrimoine dans le cadre de la loi relative Ă  la libertĂ© de la crĂ©ation, Ă  l'architecture et au patrimoine (LCAP) . Ce lien Ă  l'urbanisme et Ă  l'administration l'Ă©loignera des architectes en chef qui resteront libĂ©raux, Ă  la marge de l'administration. Avec l'augmentation des ACMH au milieu du XXe siècle, ceux-ci assureront eux-mĂŞmes leur suivi de chantier (aidĂ©s la plupart du temps par des architectes, collaborateurs d'architecte en chef au sein d'agences d'architecture privĂ©es), l'ABF assurant l'entretien et les rĂ©parations ordinaires de l'ensemble des monuments historiques classĂ©s du dĂ©partement oĂą ils sont nommĂ©s.

Avec la privatisation en 2009 des travaux sur monuments historiques classés, l'architecte des bâtiments de France comme l'architecte en chef des monuments historiques perdra la maîtrise d’œuvre sur monuments classés à l'exception de ceux appartenant à l'État (notamment les cathédrales).

Chronologie

  • XVIe siècle : crĂ©ation de la surintendance des Bâtiments par le roi de France François Ier.
  • 1897 : crĂ©ation des architectes des monuments historiques, rĂ©sidant sur place, s'occupant du suivi des travaux sur les cathĂ©drales, secondant les architectes en chef des monuments historiques.
  • 1907 : dĂ©cret du 12 avril 1907 portant organisation du service d'architecture des monuments historiques et instituant les architectes ordinaires des monuments historiques.
  • 1908 : architectes ordinaires des bâtiments civils qui s'occupent de tous les monuments historiques.
  • 1935 : dĂ©cret du 20 dĂ©cembre 1935 relatif au recrutement des architectes des monuments historiques[7].
  • 1946 : crĂ©ation du corps des architectes des bâtiments de France. Ils ont la charge de faire respecter entre autres la qualitĂ© des abords autour des monuments historiques. DĂ©cret du 21 fĂ©vrier 1946 portant organisation d’agences des bâtiments de France.
  • 1978 : rattachement de l'architecture au ministère de l'Équipement[8]. Les architectes des bâtiments de France deviennent les chefs des services dĂ©partementaux de l'architecture (SDA). Ils ont pour but de contrĂ´ler l'architecture non seulement autour des monuments historiques, comme la loi l'exige, mais aussi sur l'ensemble du dĂ©partement[9].
  • 1984 : dĂ©cret relatif au statut des architectes des bâtiments de France qui deviennent alors pleinement fonctionnaires tout en pouvant garder une activitĂ© libĂ©rale (cumul d'activitĂ©).
  • 1993 : rapprochement du corps des architectes des bâtiments de France et des urbanistes de l'État au sein du corps des architectes et urbanistes de l'État. Refonte globale de leurs statuts les intĂ©grant pleinement au sein de l'administration et leur supprimant la possibilitĂ© de cumul.
  • 1995 : rattachement du corps des architectes des bâtiments de France au ministère de la Culture, crĂ©ation d'un corps interministĂ©riel (puisqu'une partie des AUE exercent pour le compte du ministère de l'Équipement).
  • 1996 : la loi de finances initiale de 1996 transfère au ministère de la Culture les services dĂ©partementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP), les Ă©coles d'architecture et une sous-direction de la DAU. Les SDAP deviennent des services dĂ©concentrĂ©s du ministère de la Culture Ă  part entière.
  • 2004 : dĂ©cret du 2 juin fixant le nouveau statut du corps des AUE.
  • 2009 : privatisation des travaux sur monuments historiques classĂ©s. La maĂ®trise d’œuvre est dorĂ©navant privĂ©e et exercĂ©e par les architectes du patrimoine (Ă©galement issus de l'École de Chaillot), mis en concurrence.
  • 2010 : au titre de la rĂ©forme territoriale de l'État (REATE), l'ensemble des services rĂ©gionaux et dĂ©partementaux sont rĂ©organisĂ©s. Les services dĂ©partementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP) deviennent des unitĂ©s territoriales des directions rĂ©gionales des affaires culturelles (DRAC), les services territoriaux de l'architecture et du patrimoine (STAP).
  • 2016 : dans le cadre de la loi relative Ă  la libertĂ© de la crĂ©ation, Ă  l'architecture et au patrimoine (LCAP), promulguĂ©e le 7 juillet 2016, les services territoriaux de l'architecture et du patrimoine (STAP) deviennent des unitĂ©s dĂ©partementales de l'architecture et du patrimoine (UDAP).

Organigramme et rattachement

Les architectes des bâtiments de France dépendent du ministère de la Culture. L’ABF exerce jusqu'en 2016 dans un Service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP), désormais Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (UDAP), son responsable hiérarchique étant le directeur régional des affaires culturelles (DRAC). La fonction est départementale et il existe au moins un architecte des bâtiments de France par département, installé au chef-lieu de département.

Il y a une UDAP par département, dirigé par un chef de service, assisté d'un ou deux adjoints et d’environ un à cinq agents (en moyenne). Le chef de service et ses adjoints sont ABF et chacun d'entre eux possède un pouvoir propre sur les missions qui lui sont confiées.

Missions

La gestion des espaces protégés

  • Les abords des monuments historiques : la maĂ®trise d’œuvre des Ă©difices classĂ©s (loi du 31 dĂ©cembre 1913, aujourd'hui Code du patrimoine, livre VI) est confiĂ©e Ă  l’architecte des bâtiments de France pour les travaux d'entretien courant, sinon c'est du rĂ´le de l'architecte en chef des monuments historiques (ACMH) compĂ©tent territorialement pour les gros travaux ; l’ABF est consultĂ© pour tout projet situĂ© dans le pĂ©rimètre de protection de 500 mètres de rayon (instaurĂ© par la loi de 1943) autour d’un monument historique ;
  • Les sites protĂ©gĂ©s : en tant qu’acteur de la qualitĂ© du paysage, l’ABF veille sur les espaces inscrits ou classĂ©s au titre des sites (loi du 2 mai 1930 ; parcs et jardins, espaces naturels, terroirs marquĂ©s par l’homme...) ; les sites sont gĂ©rĂ©s par le ministère de l’Environnement qui missionne l’ABF sur le terrain ;
  • Les secteurs sauvegardĂ©s devenus sites patrimoniaux remarquables depuis la loi LCAP du 7 juillet 2016 : l'ABF veille Ă  la cohĂ©rence des dispositions inscrites au plan de sauvegarde (loi Malraux de 1962 visant Ă  prĂ©venir la destruction des centres anciens) lors de son Ă©laboration, puis Ă  leur respect lors des travaux intĂ©rieurs et extĂ©rieurs dans le secteur ;
  • Les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) devenus Ă©galement sites patrimoniaux remarquables depuis la loi LCPA de 2016 : dans ces zones, l’ABF coordonne l’étude puis vĂ©rifie la conformitĂ© des projets avec ses dispositions ; c’est un travail de maĂ®trise de l’urbanisation.

Dans le cadre du contrôle de ces espaces protégés, l’ABF émet un avis sur tous types de projets (permis de construire, de démolir, d'aménager, déclaration préalable de travaux, certificat d’urbanisme opérationnel). Selon l’espace protégé et la demande, l’autorité (maire ou préfet) qui délivre l’autorisation est liée par l’avis de l’ABF (avis conforme), ou non (avis simple), mais peut toutefois engager sa responsabilité et son propre contrôle esthétique (articles UG.11 du P.L.U., L. 421-6 ou R. 111-26 et suivants du code de l'urbanisme) (voir notamment sur ses différents avis l'article STAP).

L’avis de l'ABF est susceptible de recours devant la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) présidée par le Préfet de région.

La protection du patrimoine

  • Proposition de protection ou de labĂ©lisation (pour le patrimoine du XXe siècle) d'Ă©difices patrimoniaux en liaison avec le conservateur rĂ©gional des Monuments historiques (CRMH).
  • Avis sur les immeubles susceptibles d’être proposĂ©s pour une protection au titre du livre VI du Code du patrimoine (issu de la loi du 31 dĂ©cembre 1913, partiellement abrogĂ©e) ; Ă  ce titre, ils participent aux commissions rĂ©gionales du patrimoine et des sites.
  • Surveillance de l’état sanitaire des Ă©difices protĂ©gĂ©s conjointement avec les architectes en chef des monuments historiques.
  • Avis sur les propositions de travaux des architectes du patrimoine et des architectes en chef des monuments historiques et vĂ©rification de la conformitĂ© des travaux aux projets autorisĂ©s.
  • proposition et validation des dossiers pouvant prĂ©tendre aux subventions et dĂ©fiscalisations de la fondation du patrimoine.
  • recensement du patrimoine architectural et vĂ©gĂ©tal d'intĂ©rĂŞt communal (au titre de l'art. L123-1-7° du code l'urbanisme).
  • validation et accompagnement des opĂ©rations d'amĂ©lioration de l'habitat (OPAH) en centre ancien.

L'entretien des monuments classés

  • L'ABF veille Ă  la conservation des Ă©difices protĂ©gĂ©s, en dĂ©terminant et en dirigeant les interventions d'entretien et de rĂ©parations ordinaires sur les Ă©difices classĂ©s lorsque ces travaux sont financĂ©s par le ministère de la Culture et de la Communication. Les travaux d'entretien suivis au sein du STAP sont de deux ordres : entretien courant d'une part, opĂ©rations curatives plus lourdes d'autre part, financĂ©es par des crĂ©dits pluriannuels, qui peuvent nĂ©cessiter l'intervention complĂ©mentaire de gĂ©omètres et de bureaux d'Ă©tudes.

Cette mission d'entretien confiée à l'ABF laisse place à l'intervention de l'architecte en chef des monuments historiques (ACMH) dès lors que l'état du monument nécessite une analyse approfondie en prévision d'une campagne de restauration. La délimitation entre les interventions ponctuelles et les restaurations nécessite une concertation systématique assurée par le conservateur régional des monuments historiques (CRMH).

Le conservateur des monuments d'État

Conserver signifie assurer le maintien, c'est-à-dire gérer l'entretien, la réparation et la sécurité courante.

  • De très nombreux monuments, ouverts au public, confiĂ©s au Centre des monuments nationaux, bĂ©nĂ©ficient en outre d'un administrateur chargĂ© de leur gestion et de leur animation. Les missions d'entretien sont alors ainsi rĂ©parties : Ă  l'administrateur revient l'entretien prĂ©ventif, au conservateur (l'ABF) l'entretien curatif et les travaux de rĂ©paration plus importants. Il est cependant Ă  noter qu'avec le transfert des compĂ©tences de maĂ®trise d'ouvrage et de maĂ®trise d'Ĺ“uvre pour les travaux de rĂ©paration et d'entretien au CMN, le CMN possède en interne ses propres conservateurs (conservateurs des monuments nationaux). Ceux-ci sont recrutĂ©s parmi le corps des AUE.

La sensibilisation et la pédagogie

  • Les architectes des bâtiments de France ont aussi pour mission la sensibilisation et la pĂ©dagogie en direction des Ă©lus et du public, et le maintien des savoir-faire, des techniques et matĂ©riaux traditionnels.
  • Mise en place de dossiers de subventions pour les monuments historiques, pour le classement ou l'inscription sur la liste supplĂ©mentaire des monuments historiques, ou de subventions dans le cadre de politique d'amĂ©lioration de l'habitat (ANAH par exemple).
  • L’ABF est aussi reprĂ©sentĂ© officiellement lors de diverses commissions comme l'Ă©laboration d’une ZAC, de jury de concours, de crĂ©ation et de rĂ©vision de PLU…
  • Il peut aussi ĂŞtre conseiller auprès d’élus, de particuliers ou de maĂ®tres d’œuvre, en collaboration ou non avec le Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE), dont il est membre du conseil d'administration.

Développement de carrière

Architecte des bâtiments de France est une fonction. Son développement de carrière est largement lié à son corps d'appartenance qui est celui des architectes et urbanistes de l'État. Le corps possèdent 4 grades :

  • architecte et urbaniste de l'État Ă©lève,
  • architecte et urbaniste de l'État (AUE),
  • architecte et urbaniste en chef de l'État (AUCE),
  • architecte et urbaniste gĂ©nĂ©ral de l'État (AUGE).

Si les postes d'ABF adjoint au chef de service, sont avant tout des postes d'AUE, les postes de chef de service sont, en fonction de leur importance, des postes d'AUCE ou d'AUGE.

Après une première partie de carrière d'ABF, les débouchés sont importants et les choix de postes très variés. De par leur interministérialité, les AUE peuvent exercer leurs fonctions tant au ministère de la Culture qu'au MEDAD. Nous trouvons ainsi actuellement les AUE au sein de l'administration centrale ou déconcentrée aux postes de secrétaire général d'un service déconcentré, de sous directeur d'administration centrale, de secrétaire général d'une DRDE, CRMH, d'inspecteur général, directeur adjoint d'un service déconcentré, directeur régional des Affaires culturelles, directeur de CIFP, chargé d'inspection au conseil général des ponts et chaussées, chef de service de l'Habitat, de chef de service de l'urbanisme, de directeur départemental de DDE, directeur régional de DRE...), et de ministère de l'Environnement (notamment à la DIREN), chef de service déconcentré, de directeur d'école nationale supérieure d'architecture... En outre, un certain nombre d'ABF rejoint après concours, le corps des architectes en chef des monuments historiques (les ABF y sont présents à environ 40 %).

Cadre juridique (textes législatifs ou réglementaires)

Pour le patrimoine

  • Monuments historiques : loi du 31 dĂ©cembre 1913, plusieurs fois complĂ©tĂ©e, notamment par la loi du 23 fĂ©vrier 1943 sur les abords aujourd'hui livre VI du Code du patrimoine ;

avec son article L621-31 du code du patrimoine qui énonce que « Lorsqu’un immeuble est situé dans le champ de visibilité d’un édifice, classé au titre des monuments historiques ou inscrit, il ne peut faire l’objet tant de la part des propriétaires privés que des collectivités et établissements publics, d’aucune construction nouvelle, d’aucune démolition, d’aucun déboisement, d’aucune transformation ou modification de nature à en affecter l’aspect, sans une autorisation préalable… »

  • Article 40 de la loi du 13 dĂ©cembre 2000, dite SRU, permettant la modification des pĂ©rimètres de protection autour des monuments historiques ;
  • Sites et monuments naturels : loi du 2 mai 1930, articles L 341-1 Ă  L 342-2 du Code de l'environnement, dĂ©crets du 13 juin 1969 et du 15 dĂ©cembre 1988 ;
  • Secteurs sauvegardĂ©s : loi du 4 aoĂ»t 1962, dite Malraux ; articles L 313.1 et R 313.1 et suivants du Code de l'urbanisme ;
  • PublicitĂ©, enseignes et prĂ©-enseignes : loi du 29 dĂ©cembre 1979, complĂ©tĂ©e par l'article 8 du dĂ©cret du 24 fĂ©vrier 1982 ; articles L 581-1 Ă  L 581-45 du Code de l'environnement ;
  • Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager : loi du 7 janvier 1983 instituant les ZPPAU, Ă©tendue par la loi du 8 janvier 1993 aux enjeux paysagers (ZPPAUP) ;
  • Commissions rĂ©gionales du patrimoine et des sites : loi du 28 fĂ©vrier 1997.

Pour l'architecture

L'article premier de la loi no 77-2 du 3 janvier 1977 modifiée sur l'architecture décrète l'architecture privée, d'intérêt public : « L'architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains ainsi que du patrimoine sont d'intérêt public ». Les autorités habilitées à délivrer le permis de construire ainsi que les autorisations de lotir s'assurent, au cours de l'instruction des demandes, du respect de cet intérêt[10].

L'article 2 du décret no 79-180 du 6 mars 1979 instituant les services départementaux de l'architecture et du patrimoine, et traitant de la qualité architecturale, urbaine et paysagère,

Pour l'urbanisme et le territoire

  • pĂ©rimètre de 500 mètres : La consultation de l'ABF lors de la dĂ©livrance d'une autorisation de construire prĂ©vue par le code de l'urbanisme est rĂ©gie par les dispositions :
    • du code du patrimoine (article L621-31) qui prĂ©voit un rĂ©gime gĂ©nĂ©ral d'autorisation prĂ©alable de l'ABF dĂ©bordant le champ d'application du code de l'urbanisme. L'article L621-30-1 dĂ©finit le champ d'intervention de cette autorisation en prĂ©cisant qu’«est considĂ©rĂ© comme Ă©tant situĂ© dans le champ de visibilitĂ© d'un immeuble classĂ© ou inscrit tout autre immeuble, nu ou bâti, visible du premier ou visible en mĂŞme temps que lui et situĂ© dans un pĂ©rimètre de 500 mètres ».
    • du code de l'urbanisme (articles L425-1 et R425-1) qui prĂ©voit que le PC tient lieu de l'autorisation prĂ©vue par le code du patrimoine lorsque sont concernĂ©s des travaux soumis Ă  autorisation de construire au titre du code de l'urbanisme.
  • La loi de dĂ©centralisation du 7 janvier 1983 dĂ©clare le territoire « patrimoine commun de la nation ». Le Code de l'urbanisme explicite les modalitĂ©s d'accord de l'architecte des bâtiments de France pour les travaux aux abords de monuments historiques, en secteur sauvegardĂ©, en site protĂ©gĂ© et en ZPPAUP ;
  • La loi paysage du 8 janvier 1993 crĂ©e les volets paysagers du permis de construire et les directives paysagères ;
  • Loi « littoral » du 3 janvier 1986 relative Ă  l'amĂ©nagement, la protection et la mise en valeur du littoral ;
  • Loi « montagne » du 9 janvier 1985 relative au dĂ©veloppement et Ă  la protection de la montagne ;
  • l'articles 123-1-7° intĂ©ressant pour prendre en compte des constructions non protĂ©gĂ©es au titre des MH.

Revues

Associations

  • ANABF, association des architectes et urbanistes de l’État occupant les fonctions d’architectes des bâtiments de France[12] ;
  • AAUE, association des architectes et urbanistes de l'État employĂ©s par le ministère de l’écologie[13] ;
  • Association des architectes du patrimoine[14]. Également diplĂ´mĂ©s de l’École de Chaillot, les Architectes du Patrimoine sont des architectes. La plupart exercent la maĂ®trise d’œuvre Ă  titre libĂ©ral ou en sociĂ©tĂ© d’architecture au service de maĂ®tres d’ouvrages publics et privĂ©s. Certains intègrent la fonction publique sur concours comme Architectes des Bâtiments de France (ABF), Architectes Urbanistes de l’État (AUE), ou entrent au service de collectivitĂ©s territoriales.

Notes et références

  1. Gourbin, F., « Le service des monuments historiques face à la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale », Pour une histoire des politiques du patrimoine, p. 383-397.
  2. Voir sur tel.archives-ouvertes.fr.
  3. Preschez, P., « L’architecte des bâtiments de France d’hier à aujourd’hui 1897-1996 », Pierre d’angle, no 21-22, octobre 1997, p. 32.
  4. Décret du 20 décembre 1935. J.O. du 28 décembre 1935, p. 13698
  5. Nicolas LEFORT, Patrimoine régional, administration nationale : la conservation des monuments historiques en Alsace de 1914 à 1964
  6. Décret no 46-271 du 21 février 1946 portant organisation d’agences des bâtiments de France, J.O. du 22 février 1946, p. 1577-1578 ; décret no 46-272 du 21 février 1946 portant organisation d’agences de bâtiments de France pour l’entretien des bâtiments civils et des palais nationaux, J.O. du 22 février 1946, p. 1578.
  7. JORF du 28 décembre 1935, page 13698.
  8. Elle dépendait auparavant du ministère des Beaux-Arts.
  9. Rapport d'inspection gĂ©nĂ©rale, « Place du corps des architectes et urbanistes de l'État dans les services de l'État Â», septembre 2013, 65 pages.
  10. Loi du 3 janvier 1977.
  11. Voir sur anabf.org.
  12. Voir sur anabf.org.
  13. Voir sur a-aue.fr.
  14. Association des Architectes du Patrimoine

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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