Clis (village)
Clis est un village français situé sur la commune de Guérande, dans le département français de la Loire-Atlantique.
Clis | |||||
Clis, rue du Four, débouchant sur la chapelle Sainte-Catherine | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Loire-Atlantique | ||||
Commune | Guérande | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 20′ 12″ nord, 2° 28′ 00″ ouest | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : pays de Guérande
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Localisation
Le village de Clis se situe entre Guérande et La Turballe sur la route D 99.
Histoire
Diverses fouilles effectuées depuis la fin du XIXe siècle ont montré que le site était déjà occupé à l'époque romaine vraisemblablement au Ier siècle apr. J.-C. et a été longtemps associé probablement par erreur au vicus portuaire de Portus-Bivates mentionné par Ptolémée dans sa Géographie. La première mention écrite nous provient du cartulaire de Redon, nom cité dès 859[1], en évoquant la présence de la résidence seigneuriale de Pascuuten, comte de Vannes, in Aula Clis.
Sa position géographique sur la crête du coteau guérandais a permis à ce village d'acquérir une certaine importance au Moyen Âge. Il est alors un bailliage de la seigneurie de Lauvergnac et plusieurs manoirs dont ceux de Kerpondarm ou de Kerroux y sont attestés. Les moines de l'abbaye de Blanche-Couronne y possèdent un hébergement, des terres et deux moulins à vent appartiennent aux seigneurs de Crèmeur à la fin du XVème siècle[2].
Malgré cette importance et le fait qu'elle possédait une chapelle, Clis ne fut jamais élevée au titre de paroisse mais seulement de frairie qui dépendait directement de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Elle est ainsi une des six frairies de la paroisse de Guérande, avec celles de Quéniquen, Saillé, Careil, Congor et Trescalan. En Bretagne, la frairie est un regroupement d'habitants d'un village cimenté par un esprit communautaire. Pour faciliter la vie religieuse lorsque l'église paroissiale est éloignée, une chapelle est souvent érigée au centre de la frairie[3].
L'exploitation du sel constitue sans doute l'activité principale du village depuis le Moyen Âge avec l'essor de la demande pour la pêche et le commerce du XVIe au XVIIe siècles. La culture, dont celle de la vigne qui était exploitée sur le coteau jusqu'au XIXe siècle, y occupait une place importante. Quatre moulins existaient autour de Clis en 1818 dont les moulins de Trévaly ou de la Motte. L'exploitation du granite lié aux métiers du bâtiment a probablement commencé dès le Moyen Age et s'est poursuivi dans la carrière de Tuloc à partir du XIXe siècle et jusque dans la première moitié du XXè siècle[2] - [4].
Le point culminant à 49 mètres du site a servi pendant la seconde guerre mondiale de poste d'observation allemand avec sa situation privilégiée au dessus des marais salants.
Monuments et patrimoine
De son riche passé, il reste aujourd'hui plusieurs vestiges archéologiques encore visibles et un patrimoine bâti des plus intéressants.
Patrimoine gallo-romain
- La butte à César : une tradition orale veut que Jules César soit passé par ici lors de son combat contre les Vénètes en 55 av. J.-C.[3].
- Un mur gallo-romain (en opus regulatum très caractéristique)[5] (Ier siècle ?), est encore visible sur une dizaine de mètres et haut de plus d'un mètre. Placé en limites de propriétés privées dans le quartier du Requer, son état se dégrade faute d'entretien et de mesures de conservation. Cet ouvrage pourrait être le mur d'enceinte d'un grand édifice gallo-romain de 66 m de long sur 50 de large doté d'un égout, d'un aqueduc et d'enduits peints dont il ne reste rien d'apparent excepté ce qui reste de ce mur. Villa gallo-romaine de Grannon (nom supposé)[6] - [7] - [8].
- Butte à César.
- Mur gallo-romain (Ier siècle ?).
Patrimoine religieux
- La chapelle Sainte-Catherine-d'Alexandrie (XVe siècle) est bâtie sur un effleurement rocheux ; cette chapelle est en partie détruite durant la Révolution française. Elle est cependant reconstruite en 1812 et rendue au culte en 1836. Elle est constituée d'une nef à chevet plat, couverte d'une charpente lambrissée peinte d'un ciel étoilé qui rend cet édifice quelque peu original. Elle conserve aussi 2 croix : l'une en granit datant de 1820 et une autre en fonte qui elle date de 1850.
- La croix du Requer (classée monument historique en 1944) est datée du XIIIe siècle ; placée sur un socle reconstruit en 1825, elle comporte une figuration naïve très ancienne du Christ en croix sur une face et d'une Vierge à l'Enfant sur l'autre. Elle se situe dans le quartier du Requer, au sud de Clis.
Patrimoine noble
- Le château de Tuloc date des XVIIe et XIXe siècles. La clôture présente des tours avec des bouches à feu, défenses des temps troublés après les guerres de religion[3].
- Le manoir de Kerpondarmes (XVe siècle)[3].
- Le manoir de Kersalio (XVe et XVIIIe siècles), est situé dans le quartier du Requer, ruiné par un incendie en 1976[3].
Les deux manoirs sont des témoins de l'architecture nobiliaire bretonne modeste qui se caractérise par la présence d'un bâtiment unique avec une grande salle chauffée par niveau.
Patrimoine militaire
- Un poste d'observation TU19, vestige d'une fortification allemande du Mur de l'Atlantique, construit entre 1942 et 1944[3].
- Ruines du poste d'observation TU19.
Autre patrimoine bâti
- La fontaine verte : le village de Clis se caractérise par de nombreuses fontaines plus ou moins anciennes, dont la fontaine romaine. L'architecture de cette dernière permet de la dater du XVIe siècle.
- Le lavoir du "Bouillon du chat" réhabilité en 2011 qui servait à l'origine à rincer les sacs en jute des paludiers[9] - [10].
- Maisons paludières : le village de Clis se caractérise par la présence d'un nombre important d'habitations « paludières » (que l'on peut aussi retrouver à Saillé, autre village de Guérande). Les maisons paludières à rez-de-chaussée datent du XVe siècle, les maisons paludières à étage apparaissent principalement entre les XVIIe et XVIIIe siècles, témoignant de la prospérité économique de cette époque[3].
- La carrière ennoyée : le granit y est extrait au XIXe siècle et début du XXe siècle[3].
- La fontaine verte.
- La carrière ennoyée.
- Bunker semi enterré de la route du Riau.
- lavoir restauré du "bouillon du chat"
Notes et références
- Cartulaire de l'abbaye de Redon - 31 mai 859 - Donation par le Comte Pascueten des terres de Bronaril.
- « Écart dit village de Clis - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude.paysdelaloire.fr (consulté le )
- « Le village de Clis » [PDF], sur un site de la mairie de Guérande (consulté le ).
- « Guérande - Le village de Clis », sur Ensemble en presqu'ile de Guérande (consulté le )
- « vestiges romains en bretagne g - bretagneweb.com », sur www.bretagneweb.com (consulté le )
- « Vestiges Gallo-romain village de Clis - Guérande La Baule », sur Rezo News La Baule Pornichet Guérande Saint Nazaire, (consulté le )
- « Villa, vestiges de mur gallo-romain, route des Paludiers - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude.paysdelaloire.fr (consulté le )
- « Les vestiges gallo-romains », sur Guérande - Gîte de France - 3 épis, (consulté le )
- Vieux Logis, « Guérande - La nouvelle jeunesse du lavoir de Kersalio à Clis », sur Au Vieux Logis Guérande Restaurant - Grill (consulté le )
- « le-lavoir-du-bouillon-du-chat-rehabilite-3060535 », Ouest France, (lire en ligne)