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États de Bretagne

Les États de Bretagne, ou par opposition aux États généraux de l'Ancien régime, États particuliers de Bretagne, étaient l'assemblée des représentants du clergé, de la noblesse et des villes (le tiers état) de Bretagne du XIVe siècle à 1789.

États de Bretagne
L'ouverture des États de 1756, d'après Christophe-Paul de Robien.
Histoire
Fondation
XIVe siècle
Dissolution

C'est la cour souveraine du duché de Bretagne ayant des compétences principalement financières ou fiscales[1] pour décider des impôts, de leur assiette, de leur montant, de leur répartition et de leur collecte, mais aussi de la guerre, de tout ce qui concerne l'administration du Pays. Plus tard, la Bretagne faisant partie des pays d'États, ils continuèrent à siéger après la réunion du duché de Bretagne à la couronne de France en 1532 jusqu’à leur abolition unilatérale prononcée par la France en 1789 par l'Assemblée constituante.

Les États de Bretagne étaient convoqués par le duc puis le roi deux fois par an, puis tous les deux ans dans différentes villes bretonnes. Ils pouvaient aussi être convoqués en sessions extraordinaires. À partir du XVIe siècle, ils désignaient ceux de leurs membres qui les représenteraient aux États généraux du royaume.

Le fondement historique de cette institution est le fait que les Bretons sont comme les autres peuples relevant de la couronne de France un "peuple libre", qui s'administre librement, par ses États, et ne verse pas d'impôt au royaume jusqu'en 1717 sous le gouverneur Montesquiou, par opposition aux peuples tributaires soumis aux empires. Il en résulte qu'aucune contribution en argent ou en nature ne peut lui être imposée sans qu'il y ait consenti par ses représentants.

Les débats qui se tiennent aux États particuliers portent principalement sur la répartition. En effet, sous l'Ancien Régime, l'imposition fixée globalement pour la Province doit ensuite être répartie en sommes globales dues par les différentes seigneuries laïques, ecclésiastiques et urbaines, puis de là entre les différentes communautés d'habitants qui feront à leur tour la répartition entre les différents feux.

Les États de Bretagne ne doivent pas être confondus avec d'autres cours souveraines comme la Chambre des comptes de Bretagne ou le Parlement de Bretagne.

Organisation et fonctionnement

Appui Ă  la politique ducale et vote des impĂ´ts

En Bretagne, ce n'est pas l'impôt qui est au centre des échanges durant les premiers temps de fonctionnement de cette assemblée[2]. L'assemblée des États sert avant tout à répondre aux nécessités de la politique ducale, il s'agit de la Curia ducis. En matière judiciaire, c'est la cour souveraine du duché jusqu'à la fin du XIVe siècle, la plus haute juridiction[3].

Au XIVe siècle, la tenue des États est rare en Bretagne, puisqu'il ne se réunissent qu'à quatre reprises, en 1352, 1380, 1384 et 1389[4].

Les sessions deviennent plus fréquentes à partir du règne de Jean V entre 1399 et 1442, avec une attention particulière portée au votes des fouages et autres subsides[4]. Mais l'assemblée n'est pas pour autant réunie de façon régulière[2].

Parmi les sujets abordés lors des États de Bretagne, on peut citer la question relative à l'anoblissement. Pour illustrer cela, on peut citer à titre d'exemple la famille Robert de la Mennais, pour laquelle l'assemblée des États de Bretagne a appuyé la demande d'anoblissement en 1786[5].

Convocation

Les États de Bretagne s'assemblaient exclusivement sur convocation du duc puis du roi, d'abord en tant que de besoin (au XIVe siècle), puis tous les ans, et à partir de 1632 tous les deux ans, le plus souvent en hiver, après les récoltes et principaux travaux agricoles. « La convocation se faisait ordinairement à la fin de septembre par lettres ducales. Les communes [villes] élisaient leurs députés, en présence des gouverneurs des villes. La session durait d'un à deux mois, quelquefois plus longtemps. Les membres des États n'étaient pas défrayés de leurs dépenses. On ne pouvait les arrêtr ni les poursuivre pendant la session, ni quinze jours avant ou après. Les officiers appointés des États étaient le syndic et ses substituts, le greffier, le trésorier, le héraut, le maréchal des logis, et le prévôt des marchands. Le héraut portait une cotte d'armes de velours aux armes de Bretagne jusqu'à Charles VIII, et de Bretagne et de France, après l'Union. Il avait la garde des meubles et des tapisseries, et préparait « le théâtre et les amphithéâtres », les estrades, les dais, les fauteuils et les chaises pour les officiers et les membres des divers ordres »[6].

Les sessions avaient lieu dans différentes villes bretonnes aux capacités d'accueil suffisantes, plutôt dans la moitié orientale du pays, essentiellement à Vannes, Rennes, Nantes, Dinan, St-Brieuc et Vitré, puis à partir de 1732 le plus souvent à Rennes. Entre 1567 et 1788, l'assemblée n'eut lieu que quatre fois à l'ouest du pays, à Quimper et Morlaix. À partir de 1599 le choix de la ville de réunion se fit sur proposition du procureur syndic des états résident à la cour du roi.

Durant les sessions importantes, quelques commissions étaient constituées sur la base de six membres de chaque ordre. Pendant le temps de leurs réunions, le reste des participants s'animait à propos des divers détails des sujets habituels, principalement fiscaux.

Composition

Comme tous les états provinciaux, ceux de Bretagne comportaient en 1755 un nombre fixe de cent quatre sièges destinés :

Parmi elles, Antrain, Bazouges, Douarnenez, et Saint-Renan ne députèrent en fait jamais et Clisson seulement jusqu'en 1626, Machecoul jusqu'en 1651. Par contre, les conditions remplies, Hédé put envoyer un député à partir de 1645 et La Roche-Bernard à partir de 1667. De son côté, Port-Louis connût des situations variables. Ne pouvaient participer aux États que les villes constituées en communautés ou municipalités ayant le privilège de s'administrer fiscalement.

Le vote se faisait par ordre et non par tĂŞte : chaque ordre ayant une voix.

Aux représentants de la province s'unissait une vingtaine de « commissaires » du roi. Parmi ceux-ci, au XVIIIe siècle, l'intendant de Bretagne était le principal et le plus actif, avant le commandant en chef ou le lieutenant général. Homme d'information, relai essentiel de transmission, au centre de toutes les affaires, ses compétences firent de lui l'"homme clé des sessions", depuis le discours d'ouverture jusqu'à l'exécution des décisions votées. Cependant son pouvoir réel dans la province décrût par rapport à celui des États, ceux-ci disposant des moyens financiers de la réalisation des initiatives dont il avait - uniquement - la compétence comme en matière de travaux publics.

Préparations et exécutions des décisions

Dans l'intervalle entre les assemblées, divers agents et organes assuraient l'exécution des décisions prises :

  • le trĂ©sorier
  • le procureur gĂ©nĂ©ral syndic (P.G.S.) reprĂ©sentait les États Ă  tous les niveaux en particulier en matière de procès (Ă©lu sur la base d'une liste prĂ©sentĂ©e par les commissaires du roi) le dernier est RenĂ©-Jean de Botherel du Plessis qui s'oppose Ă  l'annexion de la Bretagne et fait une "Protestation"[8] officielle Ă  Nantes en 1791.
  • le greffier, chargĂ© des archives
  • le hĂ©raut chargĂ© des convocations ; un marĂ©chal des logis
  • des huissiers
  • les « dĂ©putĂ©s en cour » prĂ©sentaient le cahier des dolĂ©ances
  • des dĂ©putĂ©s assistaient Ă  la reddition des comptes devant la chambre des comptes de Bretagne.

Il y eut d'abord des commissions temporaires :

  • rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances
  • signature des baux des impĂ´ts
  • respect des privilèges de la province.

Puis, les États parvinrent à imposer des commissions intermédiaires comme délégations durables et efficaces :

Pour leurs dépenses propres, les États étaient financés par les taxes sur les vins : les devoirs (anciens billots ducaux), la ferme étant adjugée pour deux ans à chaque session.

La question de la représentation

Les sessions des états de Bretagne étaient un concentré de la société d'Ancien Régime, pour ne pas dire sa caricature. Tout y était marqué des ancestrales questions de privilèges et préséances forgées sur les règles de la féodalité.

Les grands personnages de la province, cumulant souvent des titres, avaient leur place réservée, les conflits de préséance couvant ou éclatant là comme en tout lieu public.

Les nobles ne furent pas toujours empressés à se rassembler : ils n'ont longtemps été qu'un petit nombre, bien moins que la centaine (115 cependant en 1576), au point que les États durent au moins en 1564 et 1572 rédiger des remontrances au roi pour l'appeler à sévir contre les défaillants. Avec les guerres de la Ligue (sessions de 1591 et 1594) et les doubles tenues qui eurent lieu, se serait établi la tradition puis le principe du droit d'entrée de tout noble, faculté qui ne subit jamais de véritables restrictions autres que temporairement sur le papier. L'appel des assistants se pratiqua à partir de 1620.

[réf. nécessaire]

La marquise de Sévigné a participé à des tenues à Rennes et Vitré entre 1670 et 1690[Note 1]. Les tenues étaient l'occasion d'une vie mondaine intense, les banquets payés sur le budget offrant l'occasion de poursuivre l'agitation des assemblées diurnes par une compétition des appétits, largement arrosée, ou d'intenses parties de jeux de cartes pour les plus tempérants.

Le tiers état de la province était à la fois quantitativement tout à fait sous-représenté, sans le moindre représentant du monde rural (les seigneurs s'attribuaient cette qualité), et ne disposait que d'une faible autorité pour faire entendre sa voix. La sous-représentation était un moindre mal puisque le vote se faisant par ordre et non par tête (comme c'était le cas aux États de Languedoc). Inversement, le vote par ordre marquait l'impuissance du tiers état à infléchir les décisions des deux ordres privilégiés et solidaires ; la revendication de compensation par le doublement de sa voix dura jusqu'à la Révolution.

Dans ce contexte qui leur était favorable plus que partout ailleurs, les nobles et particulièrement les nobles peu fortunés trouvaient avantages à se rappeler au bon souvenir de leurs « protecteurs » ou de « leurs obligés », à maintenir leurs relations comme à veiller à l'intégrité des privilèges qui leur donnaient une bonne part de leur identité.

Avec 300 à 400 nobles au début du XVIIIe siècle, la bonne conduite des tenues fit qu'on s'accorda pour restreindre la participation de la noblesse ou noblesse prétendue : la vérification des titres de noblesse et la réglementation du droit d'entrée (déclaration royale du , puis en 1768) n'eût qu'un effet limité puisque le nombre avait plus que doublé en 1789. La session se tenant de plus en plus à Rennes, il fut facile à la noblesse de Haute-Bretagne en particulier de prendre comme une habitude de participation.

Histoire

Mise en place des États de Bretagne au XIVe siècle

Jeanne de Penthièvre réunit les États de Bretagne pour la première fois en 1352.

C'est en 1352 que, pour la première fois, se réunissent les États de Bretagne[9] - [Note 2]. L'assemblée est réunie à Dinan par Jeanne de Penthièvre pour préparer des négociations avec le roi d'Angleterre, durant la guerre de succession de Bretagne[11].

Cette assemblée, au même titre que les États du Languedoc, a conservé une plus grande indépendance et a eu une activité prospère. Comparé à l'ensemble des états provinciaux d'Ancien Régime, c'est l'assemblée qui a engendré le plus de préoccupation pour le pouvoir royal, ce qui en fait un objet d'étude intéressant. En effet, par la vivacité des conflits en opposition au pouvoir royal, les États de Bretagne ont un pouvoir politique important[12]. Les élites bretonnes cherchent davantage à obtenir une solution à leurs doléances, tandis que le roi est plutôt à la recherche d’argent et de coopération politique[13].

Les sources manquent pour élucider toutes les circonstances de la formation des premiers États de Bretagne. Il s'agissait d'états provinciaux qui réunissaient en Bretagne les trois états : clergé, noblesse et « commun » (tiers état). Cette assemblée existait au même titre que les autres états provinciaux : de Normandie, d'Artois, du Béarn, de Dauphiné, du Languedoc, de Bourgogne, de Vivarais ou de Provence. Ce sont des institutions qui marquent la fin du système féodal. La fonction principale des états provinciaux, c'était le vote des impôts, mais l'assemblée avait aussi des attributions politiques et administratives[9].

Séparation progressive du pouvoir politique et du pouvoir judiciaire (fin du XIVe siècle)

En Bretagne, il existait déjà, depuis le XIIIe siècle, une assemblée que le duc pouvait convoquer, le Parlement général de prélats et de barons, qui prend le nom de Parlement général lorsque quelques députés de villes étaient présents. Cette institution a fortement influencé la mise en place des États de Bretagne[2]. Les deux mots — « États » et « Parlement général » — désignent une même assemblée qui partage les mêmes fonctions judiciaires et jouent un rôle dans la politique générale du duché[3]. Parmi les membres de l'assemblée réunie pour la première fois en 1352, Dom Morice mentionne la présence de députés venant de plusieurs villes de Bretagne, représentant le tiers état[Note 3].

Le rôle judiciaire décline à partir de 1382, quand le duc confie le rôle de diriger la session judiciaire du Parlement général au Président du Parlement et progressivement, les sessions judiciaires se composent de spécialistes tels que des juristes. Ce qui entraîne progressivement la distinction entre le pouvoir judiciaire du Parlement et le pouvoir politique de l'assemblée de États (ou Parlement général)[3]. En 1485, François II organise une cour souveraine de justice qui siège à Vannes et prend le nom de parlement de Bretagne[14]. Finalement, restait aux États la faculté de représenter les vassaux du duc ; représentation qui se matérialisait de temps à autre par le vote des impôts.

Traité d'union de la Bretagne à la France : provincialisation

Il faut attendre la réunion du duché à la couronne de France pour que cette assemblée joue pleinement son rôle[9]. Le traité d'union de 1532, confirme certains privilèges et libertés pour la Bretagne, notamment l'obligation d'obtenir le consentement des Bretons pour réaliser les levées financières, qui ne peuvent pas être imposées. Ce privilège demeure jusqu'à la Révolution française et les États de Bretagne contribuent au travail institutionnel pour garantir ces droits[15].

Quelques dates :

  • 1408, première occurrence pour le mot États,
  • 1493, premières remontrances relatives aux taxes avec dĂ©putation vers le roi Charles VIII,
  • 1522, un procureur, un trĂ©sorier, un greffier sont attestĂ©s, jusqu'en 1526,
  • 1540, chaque session comporte la rĂ©daction d'un cahier de dolĂ©ances,
  • 1577-1578, premières protestations pour la levĂ©e d'impĂ´ts sans son accord, suscitant l'Ă©dit royal de confirmant ce privilège.
  • 1586 et 1601, les États de Bretagne se rĂ©unissent Ă  Quimper[16] (mais aussi Ă  Rennes en 1586).

Le cérémonial des États de Bretagne : l'exemple des États de Vannes en 1462

Voici, selon Dom Morice, cité par Pitre-Chevalier, comment François II de Bretagne se rendit aux États de Vannes en 1462 :

« On vit d'abord sortir des châteaux de l'Ermine les archers du duc avec des habits enrichis de broderies d'or et d'argent, armés de leurs vouges ; ensuite les trompettes et autres ménestriers ; après eux un grand nombre de hérauts, de poursuivants et d'autres officiers d'armes, tant du duc que de plusieurs autres seigneurs, revestus chacun d'une cotte d'armes (…). Puis marchaient les gentilshommes de la maison du duc ; après eux les évêques et les abbez, suivis des sergents d'armes portant leurs masses d'argent et faisant faire place, aussi bien que les huissiers de chambre qui marchoient après eux, portant en main des baguettes, qui estoient la marque de leur office. Thomas de Quebriac[Note 4], premier écuïer, paroissoit ensuite, portant (…) l'épée du duc, enrichie d'or et de pierreries. Après lui marchait Jean, sire du Pont-l'Abbé[Note 5] portant le cercle roïal du duc, sur un carreau très riche, garni de pierreries. Cet office appartenait de droit au sire de Guéméné-Guengamp, mais comme ce dernier estoit mineur (…) ses parents prièrent Pont-l'Abbé de suppléer pour lui, ce qu'il fit avec l'agrément du duc. Après lui marchait Guyon de Quelenec, fils de l'admiral, portant, sur un riche baston, le bonnet du duc, fourré d'hermine. Le duc suivoit immédiatement, revestu de son grand manteau roïal, aussi fourré d'hermine, dont le comte de Laval et le sire de la Roche-Bernard[Note 6] soutenoient les deux costez ; la queue était portée par le sire de Derval et de Château-Giron, premier et grand chambellan héréditaire de Bretagne. À côté du sire de Derval estoit messire Henri du Juc'h[Note 7], lequel, par un privilège particulier accordé à ses ancêtres, devoit porter le manteau du duc, quand il n'en estoit pas revêtu, et l'avoir à lui à la fin des États. (…) Derrière eux marchoient le chancelier en habit roïal, le sire de Malestroit[Note 8], mareschal de Bretagne, le vicomte du Faou, admiral, et Tannegui du Castel, alors grand maître d'hostel, qui portoit le bâton haut sur l'épaule. La marche estoit fermée par un grand nombre de conseillers, barons, bannerets, chevaliers, escuïers et autres des États.[6]. »

L'émergence du « Don gratuit »

Contrairement aux autres pays d'État, la Bretagne n'a jamais été sujette aux tailles, aux aides et aux gabelles que les autres États particuliers s'employaient à répartir. Les rois qui succédèrent aux ducs durent se contenter des moindres recettes déjà instituées des « devoirs » et autres péages.

Des origines au XVIe siècle s'est mise en place une tradition d'approbation formelle de la levée des impôts ; les successeurs des anciens impôts ducaux étaient légitimes et leurs taux fixes évitaient les protestations ; des sessions extraordinaires palliaient la rigidité de cet usage en permettant des acquiescements rapides mais beaucoup moins légitimes.

Un complément de ressources adapté aux exigences royales particulières à chaque session s'institutionnalisa par nécessité. Des sessions extraordinaires, on passa aux subsides extraordinaires, mais votés par l'assemblée. Ce complément systématique aux impôts habituels prit le nom de « don gratuit » (employé en 1614). La collecte de ces fonds permit aux États d'organiser un système fiscal autonome. Par la suite, la négociation du montant du don fut la prérogative d'un commissaire du roi spécifique, le « commissaire du conseil », rôle que remplit l'intendant à son arrivée en 1689 et qui contribua à sa situation éminente au cœur des sessions.

Depuis 1593, les ressources des États de Bretagne provenaient des « devoirs » ou impôts sur les boissons (vins), qui se composaient des grands devoirs perçus sur la vente au détail et des petits sur la vente en gros. Ce sont les petits devoirs qui devaient constituer le budget des États, mais en 1606, on le fixa comme le quart des devoirs. Pourtant affectés essentiellement aux frais de tenue et aux gratifications, les fonds collectés furent de bonne heure tout à fait insuffisants. La gestion approximative du trésorier, à base d'emprunts, conduisit rapidement à décider la perception de « fouages extraordinaires » par des « receveurs particuliers » : un piètre palliatif pour un système qui distribua encore longtemps des libéralités sans véritable souci de leur financement.

Par contraste, avec les dépenses festives et autres prodigalités, Henri Sée signale les seuls investissements qu'il estime d'intérêt général entre 1598 et 1643 :

  • 54 000 livres pour les captifs des Barbaresques,
  • 25 000 livres de travaux publics,
  • 12 000 livres pour le collège de Rennes,
  • 1 900 livres pour les ouvrages de PP. Le Paz et Albert Le Grand.

Le règlement des États

Selon Henri Sée, les États trouvaient des avantages à l'absence de règlement ; les projets et propositions qui émergèrent depuis le milieu de XVIIe siècle jusqu'à la Révolution furent d'origine royale.

Le premier texte de cette nature - le - a Ă©tĂ© relativement le plus « spontanĂ© » : il encadrait l'emploi des fonds (516 710 livres) entre les gages des officiers, les frais de session, les gratifications limitĂ©es Ă  40 000 livres et les aumĂ´nes Ă  15 000, avec une prioritĂ© au règlement de la dette. Il ne fut pour autant pas respectĂ©, n'empĂŞchant aucunement les invraisemblables gratifications au duc de Chaulnes comme gouverneur (100 000 livres), ce qui suscita un Ă©nergique arrĂŞt du conseil le se prĂ©sentant comme une proposition bien plus complète de règlement, qui dut ĂŞtre bon grĂ© mal grĂ© entĂ©rinĂ© le .

Le règlement de 1687 suffit jusqu'à la fin du règne de Louis XIV. Dès 1718 commence la tentative visant à restreindre la participation des nobles, en augmentant les exigences des preuves de noblesse. La déclaration du en a été la principale concrétisation de quelque conséquence ; conséquences bien perçues par le Parlement qui protesta par deux remontrances, les États eux-mêmes se satisfaisant de n'avoir pas eu à admettre le projet initial. La difficulté était de régler efficacement l'entrée aux États entre une participation nobiliaire s'exprimant par une opposition turbulente et ingérable et une assemblée privée d'une part substantielle de ses forces vives et donc de sa légitimité (seigneurs parlant au nom des vassaux). D'autres priorités et des initiatives insatisfaisantes firent qu'aucun progrès ne se réalisa véritablement : les États organisèrent leurs tenues selon les usages traditionnels adaptés aux circonstances et aux impératifs du moment.

Les États de Bretagne et la Révolution

Les États de Bretagne s'opposèrent vainement à l'Assemblée constituante de 1789, comme n'ayant aucun pouvoir en Bretagne par la voie de leur Procureur général Syndic René-Jean de Botherel du Plessis en 1790 qui publia des « Protestations » à l'Europe future qu'il chargeait de promulguer. Il protestait car par sa fonction, et son serment sur la Constitution bretonne, il était chargé de garder les Droits de la Bretagne et de s'opposer à tout changement sans l'accord des États de Bretagne et du Parlement breton[8]. Les États de Bretagne sont dissous lors de la nuit du 4 août 1789.

Villes des tenues des États de Bretagne et dates marquantes

Les États et le développement de l'absolutisme

Depuis 1532, les États expérimentent le dualisme administratif entre d'une part sa constitution et sa tradition, d'autre part les exigences exprimées des agents du roi.

  • 1203 - Vannes
  • 1314 - PloĂ«rmel
  • 1315 - QuimperlĂ©
  • 1315 - Vannes. Faux Ă©tats dus Ă  une forgerie du XVe siècle.
  • 1320 - St-Ronan en LĂ©on
  • 1330 - Nantes
  • 1332 - Vannes. Confirmation Ă  Jean de Derval par le duc Jean III de l'Ă©cartelement de ses armes avec celles du duc et restitution de ses terres.
  • 1341 - Nantes. Première tentative de convocation des trois Ă©tats (avec les dĂ©putĂ©s des villes pour la première fois), mais Jean de Montfort Ă©choue Ă  rĂ©unir les barons (sauf le seigneur de LĂ©on qui se trouvait lĂ ) et les conseillers des citĂ©s et du pays pour se faire reconnaĂ®tre duc.
  • 1352 - Dinan. La duchesse Jeanne convoque pour la première fois les reprĂ©sentants des communautĂ©s de ville Ă  participer Ă  son assemblĂ©e avec le haut clergĂ© et la noblesse. Onze villes lui ont envoyĂ© leurs bourgeois dĂ©lĂ©guĂ©s. Nomination d'une ambassade pour nĂ©gocier la libĂ©ration de son mari Charles de Blois avec le roi d'Angleterre. On ne parle pas encore d'Ă©tats, mais de parlement.
  • 1365 - Vannes. Jean IV sollicite un fouage sur les terres des prĂ©lats et des barons (les villes n'Ă©taient ni prĂ©sentes ni concernĂ©es)
  • 1380 - Lettre au roi Charles V
  • 1387 - Vannes (au château de la Motte). Ă€ leur suite, le duc Jean IV fait arrĂŞter et enfermer Clisson, Laval et Beaumanoir dans ses nouvelles tours de l'Hermine.
  • 1389 - Nantes
  • 1408 - Vannes. C'est Ă  cette tenue convoquĂ©e par Jean V que l'assemblĂ©e prend le nom d'États.
  • 1420 - Vannes. Condamnation des Penthièvre par contumace après l'enlèvement et la sĂ©questration du duc Jean V. Soutien militaire Ă  la duchesse Jeanne pour dĂ©livrer le duc.
  • 1421 - Vannes. Condamnation et dĂ©chĂ©ance des Penthièvre
  • 1425 - Vannes. Interdiction de l'exportation des denrĂ©es alimentaires sans permission pour Ă©viter leur enchĂ©rissement
  • 1451 - Vannes
  • 1455 - Vannes (Ă  la Cohue et couvent des Cordeliers). Paraissant "en royal habit", comme Ă  l'habitude, le duc Pierre II ouvre la tenue[17]. Fiançailles des deux filles du feu duc François Ier pour organiser la succession du duchĂ© : L'aĂ®nĂ©e Marguerite avec le comte François d’Étampes, hĂ©ritier mâle du duchĂ©, et la cadette Marie avec le vicomte Jean de Rohan,
  • 1459 - Vannes
  • 1462 - Vannes (Ă  la Cohue). Constitution contre les blasphĂ©mateurs, notaires, avocats, faux-tĂ©moins.
  • 1478 - Vannes
  • 1480 - Vannes
  • 1490 - Vannes. Convocation par la duchesse Anne
  • 1491 - Vannes. Un roi de France (Charles VIII) convoque les Ă©tats pour la première fois, ayant envahi le pays. Charles Ă©pousa Anne peu après.
  • 1501 - Vannes. Annonce du projet de mariage de la princesse Claude avec Charles de Luxembourg.
  • 1532 - Vannes. Union de la Bretagne au royaume pour Ă©viter les guerres. EntrĂ©e solennelle et couronnement Ă  Rennes du Dauphin comme duc sous le nom de François III
  • 1533 - Morlaix
  • 1557 - Morlaix, Vannes
  • 1559 - Rennes
  • 1567 - Vannes (aux Cordeliers)
  • 1571 - Rennes. . Les commissaires du roi rĂ©clament 300.000 livres pour solder les troupes suisses qui ont opĂ©rĂ© pendant les troubles. Ils n'obtiennent que 120.000 livres.
  • 1572 - Vannes (tenue extraordinaire, Ă  nouveau pour les 300.000 L des frais de guerre des Suisses et autres reĂ®tres) puis Nantes
  • 1575 - Rennes.
  • 1577 - Vannes. DĂ©cision de rĂ©cupĂ©rer les archives des Etats transportĂ©es Ă  la cour des comptes de Paris
  • 1579 - Rennes puis Nantes
  • 1580 - PloĂ«rmel
  • 1581 - Vannes (Ă  la Cohue)
  • 1582 - Vannes puis Vannes
  • 1583 - Rennes puis Nantes
  • 1584 - Rennes
  • 1585 - Nantes. Commande au licier Pierre de Molin (carton de Robert PaignĂ©) de six pièces de tapisseries armoriĂ©es aux fleurs-de-lis de France et aux hermines de Bretagne pour dĂ©corer les salles de rĂ©union des États. Un exemplaire est conservĂ© au château de Nantes de nos jours.
  • 1586 - Quimper-Corentin
  • 1587 - PloĂ«rmel puis Rennes
  • 1588 - Nantes puis Rennes
  • 1589 - Vannes. AnnulĂ©s Ă  cause des troubles de la Ligue
  • 1590/91 - Ă©tats royaux rĂ©unis Ă  Rennes (aux Jacobins) / Ă©tats ligueurs Ă  Nantes. Les Ă©tats croupion de Rennes s'assemblent sans aucun Ă©vĂŞque, sauf celui de TrĂ©guier qui y dĂ©lĂ©gua un chanoine, seulement 5 membres du clergĂ©, 40 nobles, les dĂ©putĂ©s de 7 villes seulement. Pour meubler l'assemblĂ©e, on fit entrer irrĂ©gulièrement des rĂ©fugiĂ©s et des prieurs favorables au roi. Vote des subsides demandĂ©s par les commissaires du roi. Condamnation des membres de États "rebelles" rĂ©unis Ă  Nantes.
  • 1592 - Ă©tats ligueurs Ă  Vannes / Ă©tats royaux Ă  Rennes (aux Jacobins). Division maintenue des Ă©tats en deux tenues distinctes selon l'obĂ©dience au gouverneur de Bretagne Mercoeur ou au roi de France Henri IV.
  • 1593 - Vannes (ligueurs) et Rennes (royaux). Commande de nouvelles tapisseries pour dĂ©corer les tenues des États
  • 1594 - convocation Ă  Dinan mais se tiennent Ă  Vannes (ligueurs) et Rennes (royaux)
  • 1599 - Vannes. première tenue des Ă©tats rĂ©unifiĂ©s sous l'autoritĂ© d'Henri IV.
  • 1600 - Rennes. Enregistrement de l'Edit de Nantes sur la tolĂ©rance religieuse
  • 1613 - Droit de regard sur les augmentations des taxes d'octroi ().
  • 1619 - Vannes. Don au frère Augustin du Pas pour une histoire de Bretagne
  • 1614 - Liste des 44 villes qui peuvent envoyer des dĂ©putĂ©s.
  • 1620 - La prĂ©sidence du Tiers, disputĂ©e entre les dĂ©putĂ©s des villes, est confiĂ© Ă  un conseiller du prĂ©sidial dans le ressort de la tenue.
  • 1624 - L'Ă©vĂŞque est le prĂ©sident de l'assemblĂ©e (auparavant soit l'Ă©vĂŞque de Rennes si la tenue avait lieu Ă  Rennes, sinon celui de Dol).
  • 1625 - Les membres du parlement, Ă  l'exception des prĂ©sidents Ă  mortier et conseiller de la Chambre des comptes, ne sont pas admis aux sĂ©ances.
  • 1629 - Vannes
  • 1630 - Les États cessent d'ĂŞtre annuels, ils deviennent bisannuels et plus rĂ©guliers ; 300 Ă  600 dĂ©putĂ©s.
  • 1636 et 1638 - Les États s'opposent Ă  l'instauration d'un reprĂ©sentant permanent du roi.
  • 1641 - CrĂ©ation de jetons d'argent devant servir Ă  la rĂ©tribution des dĂ©putĂ©s[18] et Ă  s'assurer de leur prĂ©sence.
  • 1643 - Vannes
  • 1647 - Vannes. Protestation contre le dĂ©placement des tombeaux des ducs Jean II et Jean II par les Carmes de PloĂ«rmel
  • 1649 - Vannes
  • 1651 - Nantes
  • 1653 - Fougères
  • 1655 - VitrĂ©
  • 1664 - Nantes (aux Jacobins)
  • 1667 - Vannes. Lettres patentes du roi de fixant la liste des villes conviĂ©es Ă  dĂ©puter (21 en 1577 Ă  44 Ă  partir de 1614).
  • 1669 - 1) règlement du . 2) L'examen des contraventions aux dĂ©cisions de la tenue prĂ©cĂ©dente devient systĂ©matique.
  • 1671 - VitrĂ©. Le don gratuit est votĂ© avant l'examen du respect des privilèges provinciaux.
  • 1675 - RĂ©volte, exil du parlement Ă  Vannes. Le don gratuit devient fixe pour ĂŞtre votĂ© par acclamation dès l'ouverture de la session.
  • 1677 - Saint-Brieuc
  • 1679 - VitrĂ©
  • 1683 - VitrĂ©
  • 1685 - Dinan. vote d'une statue du roi Louis XIV par Coysevox.
  • 1687 - Règlement portant sur le fonctionnement de l'assemblĂ©e, après le texte du .
  • 1689 - Rennes. Retour dans cette ville après 44 ans d'absence. Avec la nomination du premier intendant de Bretagne s'ouvre une rivalitĂ© d'influence de l'autoritĂ© royale avec les États et le Parlement qui dureront un siècle.
  • 1691 - Vannes. Vote des fonds pour le piĂ©destal de la statue Ă©questre de Louis XIV par Coysevox (qui sera installĂ©e bien plus tard Ă  Rennes). Ordre de mettre Ă  la disposition de Dom Lobineau les archives des Etats pour son Histoire de Bretagne.
  • 1693 - Vannes
  • 1695 - Vannes. Annonce de la nomination du comte de Toulouse comme gouverneur de Bretagne
  • 1697 - VitrĂ©
  • 1699 - Vannes.
  • 1701 -
  • 1703 - Vannes (dernière tenue dans cette ville) Vote de 20.000 livres pour les dĂ©penses et l'impression de l'Histoire de Bretagne de Dom Lobineau.
  • 1705 - VitrĂ©
  • 1706 - Institution d'un second procureur gĂ©nĂ©ral syndic (rĂ©sidant Ă  la Cour de Versailles) et de substituts. Les procureurs gĂ©nĂ©raux syndics seront nommĂ©s par le roi jusqu'en 1784.
  • 1709 - Saint-Brieuc
  • 1713 - Dinan
  • 1790 - Le , RenĂ©-Jean de Botherel du Plessis, Procureur gĂ©nĂ©ral Syndic des États s'oppose Ă  l'AssemblĂ©e Constituante.

Jusqu'à la fin du règne de Louis XIV et particulièrement sous ce règne, les États n'ont guère d'autre possibilité que de se limiter à sauver leur autorité ou leur prestige en s'arc-boutant pour que les privilèges fiscaux de la province paraissent respectés. En réalité, pour le seul prix de ce respect de principe, le pouvoir royal obtint satisfaction de ces exigences financières. D'une session à l'autre, les États pouvaient confier leur nostalgie d'un pouvoir réel aux protestations dont ils émaillaient leurs conclusions et particulièrement la réclamation renouvelée de revenir au privilège de consentir l'impôt. Ce n'était pas la tenue de "petits États" improvisés en cas de vote d'impôt urgent qui en était le signe de bon augure. De leurs côtés, les doléances relayées en principe auprès du roi par le procureur général syndic, s'anéantissaient doucement une fois arrivées au "Bureau des pays d'États" du contrôle général.

La rivalité d'influence (1719-1774)

Dans cette période, pas à pas, les États retrouvent un pouvoir relatif de négociation effective avec le pouvoir royal jusqu'à parvenir à l'établissement en 1734 de la Commission intermédiaire, laquelle, contrairement, à son titre, n'eut rien d'une place et d'un rôle subalternes. Partiellement préservée des difficultés formelles qui stérilisaient les autres instances, ce n'est rien moins que la Révolution française qui devait mettre un terme à l'accroissement continu de ses compétences ainsi que de son efficacité en association avec des commissions plus spécialisées.

  • 1715 - Les titres de la noblesse sont vĂ©rifiĂ©s.
  • 1716 - Les Ă©tats se rĂ©servent l'administration des chemins.
  • 1717 - Dinan. Refus du don gratuit de 2 millions au rĂ©gent, d'oĂą dissolution des États par le MarĂ©chal de Montesquiou, commandant en chef, puis rĂ©pression de la noblesse bretonne (exĂ©cutions, emprisonnements, affaire de Pontcallec ou de Cellamare)
  • 1720 - Ancenis. Soumission au rĂ©gent et Ă  son nouveau commandant en chef le marĂ©chal d'EstrĂ©e, et vote du don gratuit rĂ©clamĂ© de 3 millions
  • 1722 - Nantes
  • 1719 - Dinan. Refus du vote du don gratuit ; liste de revendications pour l'autonomie des États et la limitation des charges fiscales
  • 1720 - Incendie de Rennes - Les pouvoirs concurrents s'efforcent de concourir Ă  la reconstruction.
  • 1722 - CompĂ©tence des États dans les affaires du casernement.
  • 1724 - Saint-Brieuc. Les nobles ayant intĂ©rĂŞt dans les fermes du Roi ou de la province ne sont plus admis.
  • 1725 - vote de 300 000 livres pour le reconstruction des ouvrages et Ă©difices publics de Rennes après le grand incendie de 1720
  • 1728 - Rennes (Cordeliers). Dès l'ouverture, deux jours de chicanes et une intervention royale pour dĂ©cider Ă  bulletin secret ou non sur les gratifications Ă  faire Ă  la marĂ©chale d'EstrĂ©e et Ă  la princesse de LĂ©on...
  • 1730 - crĂ©dits pour le creusement d'un canal de Rennes Ă  Saint-Malo
  • 1734 - Abonnement de la capitation et du dixième…
  • 1736 - 1) DĂ©claration du sur l'admission des nobles. 2) Le contrĂ´leur gĂ©nĂ©ral des finances est le directeur des Ponts-et-chaussĂ©es. 3) DĂ©but d'une sĂ©rie de tenues tranquilles se terminant en 1750.
  • 1748 - Rennes. Approbation de la construction de trois canaux : Rance-Vilaine (de Saint-Malo et Dinan Ă  Rennes), Oust-Blavet et Loire-Vilaine. Ces canaux ne seront rĂ©alisĂ©s qu'au XIXe siècle.
  • 1754 - Rennes
  • 1756 - Abonnement du (second) vingtième.
  • 1759 - Les États rĂ©gissent les droits domaniaux (jusqu'en 1771).
  • 1760 - Nantes
  • 1762 - Rennes. La guerre de Sept Ans faisant rage et les autres provinces françaises ayant offert un vaisseau au roi, les États votent par acclamation et Ă  l'unanimitĂ©, outre le don gratuit au roi, le financement et la construction Ă  Lorient d'un vaisseau de ligne Ă  trois ponts et 100 canons (le plus grand navire de la marine royale) nommĂ© "Bretagne" en cadeau au roi.
  • 1764 - Nantes (couvent des Jacobins)
  • 1767 - Rennes (Cordeliers). Après l'affaire La Chalotais qui a secouĂ© la Haute-Bretagne, le duc d'aiguillon, commandant en chef, prend des mesures d'autoritĂ© contre l'ordre de la noblesse.
  • 1772-1773 - Morlaix (au couvent des Jacobins)
  • 1774 - Rennes. En prĂ©sence du duc de Penthièvre, gouverneur de la province. Mesures royales d'apaisement. Fondation Ă  Rennes d'un hĂ´tel de l'Enfant-JĂ©sus pour les demoiselles nobles et sans fortune sous la direction de l'abbĂ© de Kergus. Projet de monument au Combat des Trente (ne sera rĂ©alisĂ© qu'en 1823)
  • 1782 - Rennes

La crispation des rouages (1774-1789)

  • 1784 - Les États obtiennent le contrĂ´le des droits d'octrois.
  • 1785 - Rennes. En prĂ©sence de La Fayette, très applaudi. Les États peuvent dĂ©cider des travaux publics (Ponts et ChaussĂ©es). Vote d'une statue Ă  Louis XVI.
  • 1787 - Rennes. Opposition au remplacement de la corvĂ©e royale par une taxe comme partout ailleurs dans le royaume.
  • 1788-89 - Vive protestation contre le nouveau commandant en chef, le comte de Thiard qui fait intervenir la troupe pour imposer de force l'enregistrement illĂ©gal de lettres patentes au Parlement. Les États soutiennent le Parlement et douze de ses membres vont Ă  Versailles protester contre les atteintes faites aux prĂ©rogatives du parlement et sont embastillĂ©s.
  • 1789 -
  • 1790 - Le , RenĂ©-Jean de Botherel du Plessis, procureur gĂ©nĂ©ral-syndic des Ă©tats s'oppose Ă  l'AssemblĂ©e Constituante, il publie ses "Protestations"[Note 9] publiĂ©es Ă  Nantes et Ă  Southampton le : Les termes sont formels et Ă©quivoques, ils exĂ©cutent la clause de l'union, "Casse ce qui est contraire Ă  la volontĂ© des États"... "En un mot nous protestons contre tous actes et dĂ©crets qui pourraient ĂŞtre prĂ©judiciables ou attentatoires aux droits, franchises et libertĂ©s de la Bretagne, et nous dĂ©clarons formellement nous y opposer "..."n'existant plus en Bretagne de tribunal lĂ©gal, nous la confions au public, Ă  l'Europe entière, et prions les bons citoyens qui l'auront reçue de la conserver et promulguer "[8].

Dans cette période, l'intrication des pouvoirs des uns et des compétences des autres, constituée dans la phase d'accroissement de l'efficience des États, s'est renforcée tant bien que mal. En dépit des frictions et dissensions de nature institutionnelle ou politique, l'action administrative rodée peut systématiser ses efforts et espérer un temps vaincre les maux qui se révèlent dans la province (épidémies comme exemple manifeste).

Ainsi au moins jusqu'en 1776, les municipalités sont sous la tutelle de l'intendant quant à la gestion de leurs finances ainsi que pour la voirie, mais doivent solliciter les états pour espérer obtenir des ressources supplémentaires. L'intendant de son côté encourageait des projets ambitieux en matière de travaux publics, les états s'étant investi dans la reconstruction de la ville de Rennes ainsi que dans des opérations de prestige (statues royales).

Les états de Bretagne, comme une magistrale incarnation de la société française surtout dans ses traits les plus archaïques, ont vécu au plus haut degré (et par solidarité avec le parlement de Bretagne) les phases convulsives ou de tensions croissantes qui se conclurent par la convocation des états généraux de 1789. Ni l'origine de ses membres, ni même l'efficacité encore récente de ses commissions, ne donnaient aux États de Bretagne le recul nécessaire pour admettre le principe des redéfinitions inspirées des Lumières et rompre avec sa ligne de conduite traditionnelle qui voulaient que "les réformes mêmes limitées lésaient des intérêts, blessaient des principes, menaçaient des prérogatives". (Guillaume Corbel, 2004).

Les archives des États de Bretagne

Dès 1534, les États se soucièrent de leurs archives. elles étaient conservées dans les tours de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.

Au XVIIIe siècle, les députés consignent avec plus de précisions les pratiques institutionnelles des états afin d’en conserver des archives. Ces archives permettent d’étudier l’action des députés et leur stratégie à long terme de transformation des infrastructures locales, la gestion des revenus, les transferts de domaine et la gestion des routes[19].

Les archives des États

  • Les dĂ©libĂ©rations des Ă©tats :

- les procès-verbaux des sessions depuis 1567 : 65 registres jusqu'en 1705, puis un registre avec table ensuite.
- les contrats de conclusion des débats entre les États et les commissaires du roi, imprimés de 1667 à 1786.
- les registres des délibérations : un registre par tenue.

  • Les fonds de l'administration des États :

Les États ne s'occupèrent de la levée des impôts qu'à partir de l'abonnement à la première capitation en 1695.
- les fouages ordinaires, conservés dans le fonds de la Chambre des Comptes (Nantes).
- les fouages, C 3948 Ă  C 3967, voir aussi C 3366 Ă  C 3384.

  • Les fonds de la commission intermĂ©diaire, Ă  partir de 1734.

- quatre registres : 1728, 1730, 1732, C 3797-3800.
- 43 registres volumineux : 1735 Ă  1790 (), C 3801-3843.
- les rapports de la commission, présentés aux tenues : 1750 à 1790, C 3847-3859.
- les fonds de l'administration de la commission : en particulier C 4717-4917 (grands chemins particulièrement, à compléter par les archives de l'intendance jusqu'en 1785).
- le recouvrement des impôts : à partir de C 4405… 4680.

À compléter par les archives de la Chambre des comptes de Bretagne...
  • Les fonds des autres commissions…

Les archives du pouvoir royal concernant les États

  • Correspondance de l'intendant avec les ministres : C 1753-1804.
  • Le MĂ©moire sur la province de Bretagne de l'intendant BĂ©chameil de Nointel, 1698.
  • les fonds de l'intendance en rapport avec les États.
  • les fonds conservĂ©s aux Archives nationales : correspondance du ContrĂ´leur gĂ©nĂ©ral des finances et de l'intendant (G 7), fonds de la sĂ©rie H (H1 : administration provinciale et locale), H1 442-470.

Traités du XVIIIe siècle

  • PrĂ©cis des dĂ©libĂ©rations des Ă©tats de Bretagne de 1567 Ă  1773, (neuf gros volumes), cotes 35 J 4 Ă  35 J 12, > Fonds du comte de Botherel, (35 J), Archives I&V.
  • TraitĂ© historique des États de l'abbĂ© de Pontbriand, manuscrit inachevĂ© et inĂ©dit, plan prĂ©sentĂ© en 1754 (I. Organisation des États 2. Travaux des États 3. Cours et tribunaux), quatre chapitres ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s (les fouages, les impĂ´ts et boissons, les dĂ©putĂ©s, les trois ordres). Guillaume-M du Breil de Pontbriand, (1698-1767), chanoine, vicaire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©vĂŞque de Rennes en 1732, membre du clergĂ© très actif aux Ă©tats pendant 30 ans, inventorie les archives des Ă©tats. Il publia en 1751, Nouvelles vues sur le système de l'Univers, en 1754, Essai de grammaire française.
  • Dictionnaire de l'administration de la Province de Bretagne, anonyme, achevĂ© en 1762, destinĂ© aux agents du pouvoir royal. (Archives I&V F 1129).
  • TraitĂ© sur l'administration de la commission intermĂ©diaire, dit TraitĂ© de Chardel, achevĂ© le , deux volumes manuscrits avec nombreux recueils imprimĂ©s de nature lĂ©gislative.

Autres sources

  • Les dĂ©putĂ©s des villes aux États gĂ©nĂ©raux de Bretagne - dossiers individuels > Fonds Paul Morel, Archives I&V, fonds 6 J, (1,80 ml).

Voir aussi

Bibliographie


  • N. L. Caron, L'administration des États de Bretagne de 1453 Ă  1790, manuscrits inĂ©dits de la commission intermĂ©diaire, du bureau diocĂ©sain de Nantes et du dictionnaire d'administration de la province de Bretagne, Durand et Lauriel, Paris, 1872.
  • Guillaume Corbel - Les États de Bretagne au XVIIIe siècle - Vie politique et administration provinciales, MĂ©moire de DEA sous la direction d'Olivier Chaline, 2004.
  • Alain Croix, L'âge d'or de la Bretagne, Éditions Ouest-France, 1993.
  • Charles de La Lande de Calan, Documents inĂ©dits relatifs aux États de Bretagne de 1491 Ă  1589, Rennes, SociĂ©tĂ© des bibliophiles bretons, 1908-1909 (BNF 34100613, lire en ligne).
  • F. Delaisi, Les États de Bretagne sous l'administration de Colbert : 1661-1683, mĂ©moire de maĂ®trise, Rennes, 1900.
  • A. du Bouetiez de Keroguen, Recherches sur les États de Bretagne. La tenue de 1736, Dumoulin, Paris, 1875.
  • Louis de CarnĂ©, Les États de Bretagne et l'administration de cette province jusqu'en 1789, Didier, Paris, 1868. - Son ouvrage fondamental [...] toujours apprĂ©ciĂ© aujourd'hui[20].
  • J. de Coattarel, Une tenue des États de Bretagne sous la RĂ©gence. Les États de Dinan, 1717-1718, thèse de droit, Rennes, 1913.
  • Isabelle Divet, La ReprĂ©sentation du tiers Ă©tat aux Ă©tats de Bretagne sous le rĂ©gime de Louis XVI (1774-1789), mĂ©moire, Rennes, 1986.
  • Henri FrĂ©ville, L'Intendance de Bretagne (1689-1790). Essai sur l'histoire d'une intendance en Pays d'États au XVIIIe siècle, Thèse. Rennes, Plihon, 1953. 3 vol.
  • François-RenĂ© Jacquelot de Boisrouvray, Journal inĂ©dit d'un dĂ©putĂ© de l'ordre de la noblesse aux États de Bretagne pendant la RĂ©gence, publiĂ© par G. de Closmadeuc, Nantes, La SociĂ©tĂ© des Bibliophiles Bretons, t. 13, 1905, 234 p. (nĂ© en 1680 Ă  Quimper, mort Ă  Vannes en 1735, greffier des États de 1728 Ă  1735).
  • Collins James B., La Bretagne dans l'État royal : Classes sociales, États provinciaux et ordre public de l'Édit d'Union Ă  la rĂ©volte des Bonnets rouges, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne).
  • HervĂ© Le BĂ©villon, Comment la Bretagne est devenue française, Yoran Embanner 2011.
  • Dominique Le Page, Xavier Godin, Les États de Bretagne sous l’Ancien RĂ©gime, survivance fĂ©odale ou Ă©bauche d’une dĂ©centralisation ?, publiĂ© dans 11 questions d’Histoire qui ont fait la Bretagne, sous la direction de Dominique Le Page, Morlaix, Skol Vreizh, 2009, p. 21-65.
  • Katherine Mcdonough, « Un domaine provincial ? Les Ă©tats de Bretagne, le domaine royal et la construction des routes au xviiie siècle », dans Le financement des infrastructures de transport XVIIe-dĂ©but XIXe siècle, Paris, Institut de la gestion publique et du dĂ©veloppement Ă©conomique, (ISBN 9782111294349, lire en ligne).
  • Jean Meyer, La Noblesse bretonne au XVIIIe siècle, Imprimerie nationale, Paris, 1966.
  • BarthĂ©lĂ©my-AmĂ©dĂ©e Pocquet du Haut-JussĂ©, Les faux États de Bretagne de 1315 et les premiers États de Bretagne, t. 86, Bibliothèque de l'École des chartes, (BNF 31126072), p. 388-406.
  • Jean QuĂ©niart, « Les États de Bretagne au carrefour des pouvoirs », Liame, no 23,‎ (lire en ligne).
  • Armand RĂ©billon, Les États de Bretagne de 1661 Ă  1789. Leur organisation, l'Ă©volution de leurs pouvoirs, leur administration financière (thèse, FacultĂ© des lettres, Paris), Imprimeries RĂ©unies, (BNF 34139961, lire en ligne).
  • Armand RĂ©billon, Les Sources de l'histoire des Ă©tats de Bretagne. Depuis la rĂ©unification de la province Ă  la France (1491-1791), Imprimeries RĂ©unies, Rennes, 1932.
  • Henri SĂ©e, Les États de Bretagne au XVIe siècle, publiĂ© dans les Annales de Bretagne en 1895, ainsi qu'Ă  Paris et Rennes, mĂŞme annĂ©e.
  • Ernest Texier, Étude sur la Cour ducale et les origines du Parlement de Bretagne (thèse de droit), Rennes, J. Plihon et L. Hommay, (BNF 31448054, prĂ©sentation en ligne).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. « Je n’ai pas voulu en voir l’ouverture, c’était trop matin. Les États ne doivent pas être longs. Il n’y a qu’à demander ce que veut le Roi. On ne dit pas un mot ; voilà qui est fait. Pour le Gouverneur, il y trouve, je ne sais comment, plus de quarante mille écus qui lui reviennent. Une infinité d’autres présents, de pensions, de réparations de chemins et de villes, quinze ou vingt grandes tables, un jeu continuel, des bals éternels, des comédies trois fois la semaine, une grande braverie : voilà les États. J’oublie quatre cents pipes de vin qu’on y boit, mais si j’oubliais ce petit article, les autres ne l’oublieraient pas, et c’est le premier. » - À Madame de Grignan - Aux Rochers, ce mercredi 5e août 1671.
  2. Concernant la première date : selon Dom Morice et Dom Lobineau, la première réunion des États de Bretagne se serait tenue en 1309. Tandis que selon Arthur de la Borderie, la première réunion aurait eu lieu en 1315[9]. Mais ces deux dates s'appuient sur de faux documents élaborés par la chancellerie du Duc, comme l'a démontré Barthélemy Pocquet du Haut-Jussé dans l'ouvrage qu'il publie à ce sujet en 1925[10].
  3. Dom Morice mentionne que les onze villes suivantes eurent des députés aux États de Bretagne en 1352 : Châtelaudren - Dinan - Guingamp - Jugon - Lamballe - Moncontour - Morlaix - Nantes - Quimper - Rennes et La Roche-Derrien
  4. Thomas II de Québriac, né vers 1395 à Québriac, décédé en octobre 1472, seigneur de Brécé, grand écuyer héréditaire du duc de Bretagne, seigneur de Québriac, seigneur du Plessix-Ercé.
  5. Jean II du Pont-L'Abbé (1422 † ).
  6. En fait, il s'agit probablement aussi de Guy XIV de Laval, car, Ă  cette date, le comte de Laval Ă©tait aussi seigneur de La Roche-Bernard.
  7. Henri du Juch, seigneur de Pratanroux, né en 1420 au château du Mur en Saint-Évarzec, décédé en 1480 à Quimper.
  8. Jean IV Raguenel dit "Le Puisné", "Monsieur de Malestroit" ou "le Maréchal de Malestroit" ( † 1471), vicomte de La Bellière, de Chatel-Oger, de Beaumont, de Cramoul, de La Couppuaye, du Corroüet et de Villequeno, baron de Malestroit, maréchal de bataille.
  9. « De 1675 à 1789 les Bretons mènent une lutte déterminée contre le pouvoir royal, lutte motivée notamment par le problème fiscal. C’est au cours de cette période que s’illustre le comte de Botherel, procureur général syndic des états de Bretagne. Botherel se bat, d’une part contre la monarchie absolue qui outrepasse souvent les droits que lui confère le traité d’union de 1532, d’autre part contre la bourgeoisie dont l’influence grandit et qui demande, à juste titre, plus d’égalité fiscale, sociale et politique.La présente édition reproduit intégralement le texte des Prostestations de Botherel signées du 13 février 1790. Celui-ci s’insurge contre les changements constitutionnels apportés par la Révolution sans que les états de Bretagne aient été consultés, comme le garantissait le traité d’union. Botherel joint à ses Protestations des Réclamations (datées de 1788) émanant des divers corps institutionnels bretons, ainsi que des tableaux comparant la fiscalité bretonne avant et après les “decrets de l’Assemblée dite nationale” »[8]

Références

  1. Jean Quéniart, Dictionnaire d'histoire de Bretagne, Skol Vreizh, , p. 272.
  2. Armand RĂ©billon 1932, p. 17.
  3. Armand RĂ©billon 1932, p. 20.
  4. Armand RĂ©billon 1932, p. 19.
  5. Christian Maréchal, La Famille de La Mennais sous l'ancien régime et la Révolution, d'après des documents nouveaux et inédits, Paris, Perrin, (BNF 34211070), p. 179
  6. Pitre-Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, (BNF 30235665), pages 579-580.
  7. Joseph Vaissette, Géographie historique, ecclésiastique et civile, ou Description de toutes les parties du globe terrestre, t. II, Paris, Desaint et Saillant, (BNF 31517848, lire en ligne), « Gouvernement de Bretagne », p. 495-507
  8. René-Jean de Botherel du Plessis, Protestations adressées au Roi et au public, Nantes, Micro Graphix, (ISBN 2-86843-202-6, BNF 37260444, présentation en ligne, lire en ligne) (L'ouvrage a été réédité par Loeïz Le Bec au éditions An Here en 2000)
  9. Armand RĂ©billon 1932, p. 15-16.
  10. Barthélémy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé 1925.
  11. Armand RĂ©billon 1932, p. 18.
  12. Armand RĂ©billon 1932, p. 10.
  13. Collins James B. 2006, Chapitre IV. Les États de Bretagne et la Couronne, 1532-1626, p. 175-207.
  14. Ernest Texier 1905.
  15. Jean Quéniart 2011.
  16. « Les Etats de Bretagne à Quimper », sur Infobretagne
  17. Dom Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, t. II, (BNF 30981009, lire en ligne), p. 1673
  18. Gildas Salaün, « Les jetons des États de Bretagne », Monnaie magazine,‎ , p. 49-53 (ISSN 1626-6145)
  19. Katherine Mcdonough 2018.
  20. Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997, p. 76.
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