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Caudry

Caudry est une commune française situĂ©e dans le sud du dĂ©partement du Nord en rĂ©gion Hauts-de-France. Elle est peuplĂ©e de 14 028 habitants[Note 1] au dernier recensement 2020.

Caudry
De haut en bas, de gauche à droite : le Musée de la dentelle ; la mairie ; le monument d'Eugène Fiévet ; la basilique Sainte-Maxellende ; le monument aux morts de la ville.
Blason de Caudry
Blason
Caudry
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Arrondissement Cambrai
Intercommunalité Communauté de communes du Caudrésis - Catésis
Maire
Mandat
Frédéric Bricout
2020-2026
Code postal 59540
Code commune 59139
DĂ©mographie
Gentilé Caudrésiens
Population
municipale
14 028 hab. (2020 en diminution de 6,93 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 1 084 hab./km2
Population
agglomération
19 150 hab. (2014)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 50° 07′ 33″ nord, 3° 24′ 45″ est
Altitude Min. 103 m
Max. 138 m
Superficie 12,94 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Caudry
(ville-centre)
Aire d'attraction Caudry
(commune-centre)
Élections
DĂ©partementales Canton de Caudry (bureau centralisateur)
LĂ©gislatives 18e circonscription du Nord
Localisation
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Caudry
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Caudry
Liens
Site web caudry.fr

    Caudry est longtemps resté un village que rien ne distinguait de ses voisins et qui n'occupe pas une position stratégique. Son activité, comme celle des autres villages du Cambrésis, se partageait entre l'agriculture et le tissage. Au début du XIXe siècle, des tisserands se lancent dans la fabrication de tulle à l'aide de métiers importés en fraude d'Angleterre. Après des débuts difficiles, l'industrie textile métamorphose Caudry en quelques décennies de village en petite ville industrielle : fabrication du tulle, de la dentelle mécanique « Leavers », dont la qualité est couronnée à l'exposition internationale de Bruxelles de 1910, à quoi s'ajoute la broderie mécanique.

    Bien que les effectifs de l'industrie textile aient beaucoup diminué au XXe siècle à Caudry comme dans le Cambrésis, la ville s'efforce, dans les dernières décennies du XXe siècle et le début du XXIe siècle, de conserver sa vocation industrielle tout en la diversifiant. Elle partage avec Calais le titre de capitale mondiale de la « dentelle de Calais-Caudry », destinée à la haute-couture et au prêt-à-porter de luxe et a reçu en 1995 le label « Ville et Métiers d'Art ».

    GĂ©ographie

    Localisation

    Paysage au nord de Caudry
    Paysage au nord de Caudry.

    Caudry est situĂ©e dans la rĂ©gion Hauts-de-France, dans le sud du dĂ©partement du Nord. Ă€ vol d'oiseau, la ville est Ă  9,5 km du Cateau-CambrĂ©sis, 13,5 km de Cambrai, 27,6 km de Valenciennes et 31,7 km de Saint-Quentin. La capitale rĂ©gionale, Lille, est Ă  61,8 km[Note 2].

    La commune est située approximativement au centre du Cambrésis, région historique et naturelle qui borde le Bassin parisien au nord, entre les collines de l'Artois à l'ouest et la Thiérache à l'est. Autour de Caudry s'étendent des paysages d'openfield parsemés d'un réseau dense de gros villages. Les terres labourables sont consacrées principalement aux céréales, aux cultures fourragères et à la betterave[1]. Caudry est à une dizaine de kilomètres à l'ouest du parc naturel régional de l'Avesnois.

    Communes limitrophes

    Hydrographie, géologie et relief

    La commune de Caudry est située dans le bassin de l'Escaut. La ville n'est traversée par aucun cours d'eau, même si deux ruisseaux coulent en partie sur le territoire communal : au sud le « riot Mauby » se dirige, sous des appellations différentes (« le riot des Morts », « la Warnelle », « le torrent d'Esnes »), vers l'ouest et rejoint l'Escaut à Crèvecœur-sur-l'Escaut ; à l'ouest de la ville le « riot de Caudry » s'écoule vers le nord-ouest et rejoint l'Erclin, affluent de rive droite de l'Escaut, à Rieux-en-Cambrésis[2]. Les vallées de ces deux cours d'eau, en aval de Caudry, sont classées « espaces à renaturer »[3].

    Climat

    Le climat est de type ocĂ©anique tempĂ©rĂ© dans ce dĂ©partement ayant une façade maritime, situĂ©e Ă  un peu moins de 150 km du territoire communal. Du fait de cette distance, le climat local est lĂ©gèrement plus continental que celui de la cĂ´te. Les amplitudes thermiques sont modĂ©rĂ©es (un peu plus grandes que sur le littoral) et les hivers sont doux avec un temps instable. Il pleut en moyenne environ 600 mm de pluie par an. Les prĂ©cipitations sont de 637 mm Ă  Cambrai, station mĂ©tĂ©orologique la plus proche Ă  environ 15 km[4].

    Voies de communication et transports

    L'ancienne « gare du Cambrésis »
    L'ancienne « gare du Cambrésis ».
    Le boulevard de contournement est
    Le boulevard de contournement est.

    Réseau ferré

    La gare de Caudry est sur la ligne des TER Nord-Pas-de-Calais no 22 et TER Picardie no 3 (Lille - Douai - Cambrai - Saint-Quentin - Laon - Reims) et des trains intercités Cambrai - Paris. Elle est desservie par des trains directs à destination de Cambrai, Lille, Paris, Reims et Chauny.

    Jusqu'en 1960, date de fermeture de la dernière ligne, Caudry était au centre du réseau local de la Société des chemins de fer du Cambrésis qui reliait la ville à Cambrai, Denain, Le Cateau et Catillon, et Saint-Quentin.

    RĂ©seau routier

    Caudry est située immédiatement au sud de la route départementale 643 (anciennement route nationale 39, puis route nationale 43) qui relie Cambrai à l'ouest à Charleville-Mézières à l'est. Les routes départementales D16, D16a, D45, D115 et D115a traversent également le territoire communal.

    Un contournement routier de 2,5 km, qui doit relier par l'ouest de la ville la RD 643 au nord au pĂ´le de la gare au sud en desservant la future piscine intercommunale et le centre de formation des apprentis, est inscrit depuis 2008 parmi les projets prioritaires du conseil gĂ©nĂ©ral[5].

    Transports en commun

    Caudry est desservie par huit lignes du réseau CambrésiX, groupement composé de six entreprises de transport locales, vers Cambrai, Le Cateau-Cambrésis, Villers-Outréaux, Avesnes-les-Aubert et Valenciennes[6].

    Urbanisme

    Typologie

    Caudry est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3] - [7] - [8] - [9].

    Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Caudry, une agglomĂ©ration intra-dĂ©partementale regroupant 4 communes[10] et 18 627 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[11] - [12].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caudry, dont elle est la commune-centre[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 17 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de moins de 50 000 habitants[13] - [14].

    Territoire de Caudry 1914 - 2000
    Territoire de Caudry (en vert), bâti en 1914 (hachuré) et en 2000 (en rose). Les lignes tiretées représentent, en bleu foncé la ligne de chemin de fer actuelle Busigny-Somain, et en bleu pâle l'ancien tracé des lignes de la Société des chemins de fer du Cambrésis.

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (64,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (52,4 %), zones urbanisées (28,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (13,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,6 %), zones agricoles hétérogènes (2 %)[15].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[16].

    Morphologie urbaine

    Vue générale de Caudry en 1929
    Vue générale de Caudry en 1929
    Une rue de Caudry en 2010
    Une rue de Caudry en 2010.

    Caudry s'est développée entre la route départementale 643, au nord, et la voie de chemin de fer Busigny - Somain, au sud.

    La croissance industrielle et démographique, au XIXe siècle, a résulté en une juxtaposition de logements et d'ateliers sans plan d'ensemble. Certains quartiers, comme le Transvaal, se créent autour d'une usine[d 1]. Cependant la ville se dote d'équipements urbains dès la fin du siècle, avec un hôtel de ville, un abattoir, la reconstruction de l'église, la mise en place d'un service des eaux[d 2]. Il fallut ensuite attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que la ville se modernise à nouveau, avec la construction d'un stade nautique en 1951, d'une salle des fêtes en 1953, de lotissements individuels et collectifs, d'une zone industrielle au début des années 1970 et enfin dans les années 1990 d'une base de loisirs, d'un cinéma et d'un théâtre municipaux[d 2] - [d 3].

    Les voies principales qui traversent la ville (rue de Saint-Quentin, rue du Maréchal-Leclerc, rue Henri-Barbusse…), ne sont que les anciennes routes qui reliaient autrefois Caudry aux villages voisins : Béthencourt, Ligny-en-Cambrésis, Beauvois-en-Cambrésis. Elles sont souvent étroites, parfois sinueuses et peu adaptées à la circulation automobile urbaine. Ceci explique la construction dans les années 1980 d'un boulevard qui contourne la ville par l'est et relie le quartier de la gare et la zone industrielle au sud à la zone commerciale et à la route départementale 643 au nord. Un second contournement est prévu à l'ouest[17].

    Logement

    En 2007, Caudry comptait 5 692 rĂ©sidences principales, auxquelles s'ajoutaient 517 logements vacants, soit 7,7 % du total, et un faible nombre de rĂ©sidences secondaires. Les maisons reprĂ©sentaient 81,3 % des rĂ©sidences individuelles, pourcentage en augmentation par rapport au recensement de 1999 (78,5 %) et supĂ©rieur Ă  celui observĂ© dans le dĂ©partement du Nord (68,8 %).

    La part de résidences principales datant d'avant 1949 s'élevait à 49,4 %. Pour les constructions plus récentes, 28,4 % des logements dataient d'entre 1949 et 1974 et 22,2 % d'après 1975[18].

    Projets d'aménagements

    Les projets d'aménagements, en cours ou à l'étude, concernent :

    • la revitalisation du centre-ville ; le projet de rĂ©novation urbaine du quartier Maupassant et du centre-ville lancĂ© en 2004 a abouti Ă  la signature d'une convention le 5 fĂ©vrier 2010, l’ensemble des opĂ©rations devant dĂ©marrer avant le 31 dĂ©cembre 2013. Le projet prĂ©voit notamment la dĂ©molition et la reconstruction de 120 logements locatifs sociaux en centre-ville et dans le quartier Maupassant, la rĂ©novation et la rĂ©sidentialisation de 268 logements en centre-ville et une OPAH concernant 280 logements en 5 ans[19]. Il s'agit aussi de redynamiser une galerie marchande de centre-ville actuellement Ă  l'Ă©tat de friche partielle[20] ;
    • le dĂ©veloppement autour de l'hypermarchĂ© E.Leclerc de la zone commerciale longeant la RD 643, destinĂ©e Ă  renforcer l'attractivitĂ© commerciale de la ville. La municipalitĂ© attend la crĂ©ation de 200 emplois de cette zone achevĂ©e pour l'essentiel en 2010[21].

    Toponymie

    Caudry est mentionné dès le XIe siècle sous la forme Calderiacum, puis Calderiaco, et, aux XIIe et XIVe siècles, comme Caudri, Cauderi ou Caudry. Le mot est formé d'un nom de personne *Caldarius ou *Caldarus et du suffixe d'origine celtique -(i)-ACU, très répandu dans toute la Gaule. Caudry serait donc « le domaine de *Caldarius »[22] - [23].

    Le [k] initial s'explique par la situation de Caudry au nord de la ligne Joret. Il a pour équivalent au sud Chaudrey (Aube, Calderiacum 1209) et en nord occitan Chaudeyrac (Lozère, Caldeyracum 1337).

    Histoire

    Préhistoire et antiquité

    Un gisement moustérien découvert en 1877 à Busigny, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Caudry, et fouillé à nouveau en 1972, atteste d'une présence humaine dès le paléolithique moyen[24]. Par ailleurs, des fouilles réalisées en 1997 au lieu-dit « Les Bois Blancs » à Caudry ont permis de conclure à la possibilité d'une occupation humaine au néolithique, des éclats de silex nombreux ayant été recueillis sans toutefois que des structures datant de cette époque aient été identifiées[d 4].

    Sur le même site a été mise au jour une exploitation agricole du Haut-Empire romain (Ier siècle av. J.-C.) dont l'emplacement était déjà occupé à l'époque gauloise[d 5]. Du reste d'autres villas ont été identifiées par la photographie aérienne dans le Cambrésis[d 6]. À l'époque romaine le territoire de Caudry était en Gaule belgique, dans la cité des Nerviens dont la capitale fut d'abord Bavay, puis Cambrai sous le Bas-Empire.

    Maxellende

    Si les origines de Caudry ne sont pas précisément connues, elles semblent remonter au moins à l'ère mérovingienne, puisque c'est à cette époque que les nombreux récits qui en ont été faits situent le martyre de Maxellende[a 1]. Le principal est une biographie du Xe siècle provenant sans doute du monastère Saint-Martin de Cambrai[d 7].

    Selon ce récit Maxellende, issue d'une famille de l'aristocratie foncière, était née à Villa Calderiacensis, aujourd'hui Caudry. Elle avait été promise par son père Humlinus à Harduin d'Amerval, fils du seigneur de Solesmes. Ayant décidé de consacrer sa vie à Dieu, Maxellende repoussa ce mariage. Lorsque Harduin tenta de l'enlever, elle s'échappa, lui résista, et il la tua d'un coup de poignard. Il perdit la vue aussitôt. La tradition place cet évènement le , sous l'épiscopat de Vindicien, évêque d'Arras et de Cambrai. La dépouille de Maxellende fut inhumée dans le village de Saint-Souplet. En 673, comme on rapportait en cortège les ossements de Maxellende à Caudry, Harduin d'Amerval se repentit sur son passage et recouvra la vue. À la suite de ce qui fut considéré comme un miracle, Vindicien proclama la sainteté de Maxellende, et un pèlerinage fut établi à Caudry. Au VIIIe siècle les reliques de la sainte furent transportées à l'abbaye Saint Martin de Cambrai. C'est au Xe siècle que l'évêque Rothard fit installer la châsse dans la cathédrale de Cambrai et que Maxellende devint, avec Saint Géry, la patronne secondaire du diocèse[a 2]. Enfin, au XIe siècle, les reliques furent données par l'évêque Gérard à l'abbaye Saint-André du Cateau qu'il avait fondée. Elles ne revinrent à Caudry que pendant la révolution, en 1791[d 8].

    Du Moyen Âge à la Révolution française

    Caudry sur la carte de Cassini
    Caudry sur la carte de Cassini (1758).

    Modeste village jusqu'à son industrialisation au XIXe siècle, Caudry n'a pas un passé comparable à celui des villes voisines de Cambrai ou Le Cateau-Cambrésis[c 1]. Son histoire suivit celle du Cambrésis, dont la suzeraineté fut donnée en 1007 à l'évêque de Cambrai par l'empereur Henri II[b 1]. Le territoire de Caudry se trouva à cette date divisé en deux parties : tandis que Bourneville et Le Coquelet dépendaient du comté de Cambrésis, la plus grande partie avec Frenèches, La Guisette, Potelle et Tabeaumez formait une enclave du comté de Hainaut dans le Cambrésis[c 2]. Le village voisin d'Audencourt, commune rattachée à Caudry en 1964, était quant à lui l'une des douze pairies du Cambrésis. Les seigneurs de Caudry sont rarement cités dans les récits anciens, contrairement à ceux des villages environnants[c 3]. Un seigneur Almaric de Caudry est mentionné en 1007. Un autre Almaricus de Calderiaco est présent en 1096 au tournoi d'Anchin. En 1184, le châtelain est Nicolas de Caudry, l'un des six pairs de Valenciennes[c 3].

    Caudry fut annexé par le royaume de France avec l'ensemble du Cambrésis par le traité de Nimègue signé en 1678, après la prise de Cambrai par Louis XIV en 1677.

    Le dernier seigneur de Caudry fut Charles Cordier, conseiller au parlement de Flandres, qui réunit entre ses mains les terres dépendant de Caudry-Hainaut et de Caudry-Cambrésis. Ses biens furent confisqués à la Révolution[c 3].

    Lors de la création des départements en 1793, Caudry fut rattaché au canton d'Estourmel (et à partir de 1810 au canton de Clary) et au district de Cambrai dans le département du Nord.

    En 1794, une armée de la Convention commandée par le général René-Bernard Chapuis tentait de dégager Landrecies assiégée par des coalisés austro-anglais[25]. Le 26 avril, les colonnes françaises rencontrèrent l'ennemi au sud-est de Caudry, entre Audencourt et le Tronquoy, et furent sévèrement battues. Les combats furent si meurtriers que le ruisseau qui coule à cet endroit a gardé le nom de « riot des Morts »[c 4].

    L'industrialisation au XIXe siècle

    MĂ©tier Jacquard
    Métier Jacquard, Musée des arts et métiers, Paris
    Métier à dentelle avec ses bandes perforées Jacquard
    Métier à dentelle avec ses bandes perforées jacquard, début du XXe siècle.
    Les origines

    Valenciennes, et surtout Cambrai, Ă©taient, sous l'Ancien RĂ©gime, les centres d'une industrie prospère des « toilettes » ou « batistes »[c 5]. Cette production migra peu Ă  peu dans les campagnes, si bien que le tissage Ă  domicile Ă©tait devenu l'activitĂ© principale de l'ensemble des villages du CambrĂ©sis : Ă  la fin du XVIIIe siècle plus de 10 000 mĂ©tiers, dans le Hainaut et le CambrĂ©sis, tissaient des toiles fines[26]; au dĂ©but du XIXe siècle certains villages du CambrĂ©sis comptaient jusqu'Ă  400 ou 500 mĂ©tiers[c 6]. Cette activitĂ© avait commencĂ© Ă  dĂ©cliner dès le règne de Louis XIV pour de multiples raisons. La RĂ©volution française, les guerres qui suivirent, et le blocus continental accentuèrent encore ce dĂ©clin[c 7]. Cette situation explique, au moins en partie, l’implantation dans la rĂ©gion au XIXe siècle d’une industrie des tulles et dentelles mĂ©caniques, bĂ©nĂ©ficiant d'une part d’une main d’œuvre dĂ©jĂ  formĂ©e et offrant d'autre part aux tisserands des campagnes la possibilitĂ© de trouver une activitĂ© de substitution[c 8] - [c 9].

    Les métiers à tulle furent inventés en Angleterre au début du siècle : à Nottingham en 1809, John Heathcoat fit breveter son invention d'un métier à pédales qui produisait mille treilles de tulle à la minute, tandis qu'au fuseau les dentellières en faisaient cinq ou six[c 10]. Dans les années suivantes, de nombreux perfectionnements virent le jour, jusqu'à l'utilisation de la vapeur en 1822 qui permit l'installation de métiers en usines[c 11]. Le métier à dentelles fut mis au point en France quelques années plus tard. À Lyon, en 1824, Colas et Delompré adaptèrent au métier à tulle Mechlin le système Jacquard de cartes perforées permettant de « programmer » la sélection des fils de chaîne et d'obtenir des dessins[c 12]. En 1838 à Cambrai, Ferguson et Jourdan appliquèrent le système Jacquard au métier Leavers, créant une imitation de la dentelle de Chantilly, qui prit le nom de « dentelle de Cambrai »[c 13].

    Des premiers métiers à la prospérité

    Dès 1815 le premier métier à tulle anglais fut installé en France, à Valenciennes[c 14]. L'Angleterre exportait son tulle en France mais interdisait l'exportation des machines pour tenter d'en conserver le monopole. En Angleterre même, le brevet déposé par Heathcoat et Lacey limitait les possibilités des autres inventeurs ou mécaniciens, tentés dès lors de s'établir à l'étranger[c 15]. Enfin en France la lutte contre l'importation des marchandises étrangères était telle qu'elle provoqua en 1826 le mécontentement des industriels, des agriculteurs et des commerçants[c 16]. Ces différents facteurs expliquent que de nombreux mécaniciens anglais introduisirent dans le nord de la France, pièce par pièce et en fraude, des métiers à tulle[c 17].

    C'est en 1823 ou 1825 que Germain Carpriau installe le premier mĂ©tier Ă  tulle dans le CambrĂ©sis, Ă  Beauvois[c 18]. En 1826, Placide Gabet installe le premier mĂ©tier Ă  Caudry. Dès 1833 l'Annuaire statistique du dĂ©partement du Nord signale Ă  Caudry 20 fabriques de tissu de coton, 7 fabriques de tulle et une fabrique de mĂ©tiers Ă  tulle[c 19]. Toutefois les dĂ©buts sont difficiles, car l'industrie française du tulle souffre de la concurrence des produits anglais, plus compĂ©titifs[c 20]. En 1826, l'Angleterre dispose de 15 000 machines totalisant 375 000 chevaux-vapeur, contre respectivement 525 et 9 000 en France[c 21].

    La fabrique du Transvaal
    La fabrique Preux & Carpentier, dite « Transvaal ».

    Mais au dĂ©but des annĂ©es 1830, lors de la Monarchie de Juillet, la lutte contre l'importation en fraude de tulle anglais s'intensifie, ce qui aide l'industrie Ă  se dĂ©velopper. En 1838, ThĂ©ophile Tofflin commence la fabrication du tulle fantaisie[c 19], et Ă  partir de cette Ă©poque la situation de l'industrie du tulle s'amĂ©liore. En 1850 plus de 25 000 personnes, hommes, femmes et enfants, travaillent aux mĂ©tiers Ă  tisser Ă  domicile, dans les cantons qui entourent Caudry : Solesmes, Le Cateau, Carnières, Clary[27]. Ă€ partir de 1850 apparaissent des mĂ©tiers mus par la vapeur. Le premier mĂ©tier Ă  guipure est installĂ© en 1865[28].

    Cependant le traité de libre échange entre la France et l'Angleterre, signé en 1860, eut un effet désastreux sur l'industrie du Cambrésis, dont l'équipement en machines restait très inférieur à celui de l'Angleterre. Des pétitions adressées à l'Empereur Napoléon III par les fabricants, puis par les ouvriers, restèrent sans effet[c 22]. De 350 en 1860, le nombre de métiers en activité passa à 147 sept ans plus tard et on comptait 300 indigents à Caudry[d 9].

    La prospĂ©ritĂ© vient enfin Ă  partir des annĂ©es 1880 : l'essor industriel de la France, le goĂ»t du luxe, l'engouement pour la dentelle dans la mode fĂ©minine favorisent l'industrie caudrĂ©sienne[c 23]. Entre 1881 et 1901 la population double presque[c 24]. De 1 926 habitants en 1804, Caudry passe Ă  13 360 en 1911 et devient une ville oĂą se juxtaposent encore aujourd'hui corons ouvriers, maisons de maĂ®tre et ateliers et usines textiles. On compte Ă  cette Ă©poque Ă  Caudry 120 fabricants et une dizaine de grandes usines disposant de matĂ©riel moderne : 650 mĂ©tiers Ă  dentelles, 400 mĂ©tiers Ă  tulle, 150 machines Ă  broder[c 25] - [c 26]. Des maisons de commission anglaises et allemandes s'installent Ă  Caudry, ainsi qu'un consulat amĂ©ricain[d 10]. Cet essor est brutalement arrĂŞtĂ© par la Première Guerre mondiale.

    Syndicats ouvriers et socialisme
    Le monument à Eugène Fiévet
    Le monument à Eugène Fiévet, maire socialiste de Caudry de 1900 à 1910.

    Le développement de l'industrie s'accompagna d'une forte progression du syndicalisme et des idées socialistes, notamment sous l'influence de Jules Guesde, dont le Parti ouvrier français, fondé en 1882, s'appuyait sur de nombreux groupes socialistes et syndicats ouvriers dans la région de Lille, le bassin minier, le Cambrésis et le bassin de la Sambre[29].

    Si la Confédération générale du travail fut constituée à Limoges en 1895, les ouvriers caudrésiens n'y adhérèrent pas aussitôt, préférant se regrouper sous la forme de sociétés d'assistance, de jeux ou de secours mutuels[c 27]. La première association ouvrière de Caudry date de 1883, quand fut fondé le « syndicat à casquettes » ou « clique à chariots »[Note 5], association amicale sans action revendicative, transformée l'année suivante en société de secours mutuel sous le nom d'« Union des ouvriers tullistes »[c 27]. Le premier véritable syndicat fut fondé en 1890 à l'instigation d'Eugène Fiévet secondé par Ernest Plet, ouvriers tullistes, sous le nom de « Syndicat des tullistes et similaires »[c 28]. Les ouvriers étaient alors payés différemment par leurs employeurs, certains travaux n'étaient pas rémunérés, et le temps de travail n'était pas limité. Aussi ce syndicat chercha-t-il à obtenir une tarification homogène du travail. L'échec des négociations entraîna la première grève à Caudry, en 1891. Elle opposa, parfois violemment, grévistes et « moutons noirs », et fut finalement brisée par les gendarmes et la troupe[c 29].

    L'échec de cette grève amena une désaffection pour le syndicat. Cependant vers 1893 Eugène Fiévet en fonda un nouveau, réservé aux dentelliers pour plus de cohésion, tandis que les autres professions restèrent longtemps sans organisation syndicale. Un tarif fut finalement accepté par le patronat en 1897, mais dénoncé dès l'année suivante : ceci conduisit à une deuxième grève, en 1898, qui fut victorieuse pour les syndicats ouvriers. En 1904, puis en 1907, les différents syndicats de la ville s'unirent en une « Union locale des chambres syndicales ouvrières de Caudry et environs »[d 11]. D'autres grèves eurent lieu en 1911, à cause de la hausse des prix des produits agricoles, en 1914 pour des hausses de salaire[c 29]. L'activité syndicale favorisa également la création en 1902 d'une coopérative de consommation, « La Caudrésienne », qui par étapes devint en 1931 « Les Coopérateurs d'Escaut et Sambre », société dont l'activité couvrait le Cambrésis et le Vermandois[d 12].

    Aux élections municipales de 1892, Caudry, avec Roubaix, fut conquise par les socialistes du Parti ouvrier français[b 2]. En 1900 Eugène Fiévet devint maire de Caudry, et député du Nord en 1906. En 1903 Jean Jaurès se rendit dans le Nord à l'occasion de la grande grève des tisseurs[b 3]. Son passage à Caudry le 25 octobre marqua un temps fort dans la vie locale. Il devait revenir en 1911 pour l'inauguration du monument à Eugène Fiévet, mort en 1910.

    • MĂ©tier Ă  broder Saurer
      MĂ©tier Ă  broder Saurer
    • Machine Ă  tulle grec
      Machine Ă  tulle grec
    • Fabrication du tulle - mĂ©tier Ă  broder
      Fabrication du tulle - métier à broder

    De la Première à la Seconde Guerre mondiale

    La mairie transformée en Kommandantur.
    La mairie transformée en Kommandantur
    Le monument aux morts.
    Le monument aux morts

    Durant la Première Guerre mondiale, Caudry et le CambrĂ©sis furent occupĂ©s par les troupes allemandes pendant presque toute la durĂ©e du conflit[30]. Les troupes allemandes entrèrent dans la ville le 27 aoĂ»t 1914 au matin[c 30]. La mairie servit de Kommandantur Ă  l'armĂ©e d'occupation. Ă€ Caudry comme ailleurs dans le Nord, l'occupation par les troupes allemandes fut lourde : jusqu'Ă  20 000 soldats furent hĂ©bergĂ©s dans la ville, pour 12 000 habitants qui y Ă©taient restĂ©s[b 4]. Les rĂ©quisitions furent nombreuses, et le matĂ©riel des usines fut pillĂ©, notamment pour le cuivre, le plomb, l'Ă©tain dont manquaient les Allemands[c 31]. La ville fut libĂ©rĂ©e par la 37e division anglaise le 10 octobre 1918[c 31]. Le cimetière militaire britannique et le cimetière militaire allemand furent crĂ©Ă©s Ă  cette Ă©poque Ă  cĂ´tĂ© du cimetière communal. Le carrĂ© militaire français de Caudry est crĂ©Ă© en 1920.

    En 1920, le conseil municipal dĂ©cida d'Ă©lever un monument Ă  la mĂ©moire des 445 CaudrĂ©siens morts pendant la guerre. Ĺ’uvre du statuaire Paul Theunissen, le monument aux morts reprĂ©sente l'HumanitĂ© reconnaissante, sous les traits d'une jeune fille parĂ©e d'une couronne de fleurs, qui reçoit dans son bras gauche un poilu expirant. Sur les faces latĂ©rales du monument sont reprĂ©sentĂ©s quatre bas-reliefs en bronze Ă©voquant le poilu dans sa tranchĂ©e pensant Ă  sa ville natale, l'Ă©vacuation en , la libĂ©ration de la citĂ© et la visite aux tombes. Le monument fut inaugurĂ© le .

    La remise en route de l'industrie textile après la guerre fut lente et difficile en raison des destructions, du manque de matières premières, de transports et d'Ă©nergie, et de la concurrence nouvelle de la Suisse[c 32]. Après 1922 l'activitĂ© reprit, les mĂ©tiers endommagĂ©s ou dĂ©truits pendant la guerre furent remplacĂ©s par du matĂ©riel moderne, de nouvelles usines furent construites[c 33]. Cependant la crise Ă©conomique de 1929 frappa durement Caudry : en 1933, la production de tulle Ă©tait presque entièrement arrĂŞtĂ©e[b 5]. Un rapport de la Chambre de Commerce de Cambrai donnait 26 millions de chiffre d'affaires dans les tulles et dentelles en 1935, contre 320 millions en 1930[c 34]. On compta jusqu'Ă  2 000 chĂ´meurs Ă  Caudry. Des mĂ©tiers furent vendus comme ferraille ou expĂ©diĂ©s en Belgique, en Italie ou en Espagne[c 35].

    La guerre, en septembre 1939, vint mettre un nouveau coup d'arrêt à la reprise économique de la fin des années 1930. La ville subit une nouvelle occupation allemande dès le 18 mai 1940. Au printemps de 1942 un petit groupe de résistants se constitua à Caudry autour de Gaston Dassonville. Il aidait les réfractaires et les aviateurs alliés abattus et mena des actions de renseignement et de sabotage[d 13]. La 5e division blindée américaine entra dans Caudry le 3 septembre 1944[c 36].

    Reconversion industrielle

    Le fronton d'une ancienne fabrique de tulle et de dentelle
    Le fronton d'une ancienne fabrique de tulle et de dentelle.

    Malgré la reprise de la fabrication des tulles, dentelles et broderies après les deux guerres, 60 % des entreprises existant en 1914 avaient disparu en 1953[c 37].

    La dentelle demeure le fondement du tissu industriel local avec douze dentelliers qui emploient encore 800 personnes[31].

    Cependant l'activitĂ© Ă©conomique repose dĂ©sormais largement sur la diversification des activitĂ©s. Ainsi, depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970, des secteurs tels que l'agroalimentaire, les cosmĂ©tiques ou encore l'imprimerie se sont implantĂ©s sur la zone industrielle de plus de 100 hectares, qui accueille une trentaine d'entreprises employant 1 500 personnes.

    Par ailleurs, une zone artisanale et commerciale achevée en 2010 en bordure de la route départementale 643 contribue à l'activité économique de la ville.

    Les nouvelles structures (norme HQE du lycée Jacquard) et la rénovation du centre-ville contribuent également à une modernisation de la cité.

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et Ă©lectoraux

    La commune fait partie de l'arrondissement de Cambrai du département du Nord, en région Hauts-de-France. Pour l'élection des députés, elle dépend de la dix-huitième circonscription du Nord.

    Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Clary[32]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune devient le bureau centralisateur du nouveau canton de Caudry.

    La ville de Caudry est dans le ressort de la cour d'appel de Douai, du tribunal de grande instance, du tribunal d'instance et du conseil de prud'hommes de Cambrai, et à la suite de la réforme de la carte judiciaire engagée en 2007, du tribunal de commerce de Douai.

    Intercommunalité

    La commune était le siège de la communauté de communes du Caudrésis créée le .

    Celle-ci a fusionné le avec la communauté de communes du Pays de Matisse pour constituer la communauté de communes du Caudrésis - Catésis (devenue en 2019 la communauté d'agglomération du Caudrésis - Catésis), dont la ville de Beauvois-en-Cambrésis est désormais le siège.

    La ville est Ă©galement membre, en 2017, des syndicats suivants :

    Tendances politiques et résultats

    Caudry est historiquement une ville « de gauche » et cette tendance semble confirmée par la plupart des consultations électorales récentes, même si les élections municipales de 2008 et 2014 et les élections législatives de 2007, 2012 et 2017 ont vu la victoire de candidats de droite.

    Au deuxième tour des élections législatives de 2017, 76,45 % des électeurs caudrésiens ont voté pour Guy Bricout, candidat apparenté UDI et maire de Caudry (63,67 % dans la 18e circonscription du Nord) et 23,55 % pour Claire Pommeyrol-Burlet (REM) (36,33 % dans la circonscription), avec un taux de participation de 44,79 % à Caudry et de 41,56 % dans la circonscription[34] - [35].

    Au premier tour de l'élection présidentielle de 2017 les quatre candidats arrivés en tête à Caudry sont Marine Le Pen (FN, 35,77 %), Jean-Luc Mélenchon (FI, 19,53 %), Emmanuel Macron (EM, 17,13 %) et François Fillon (Les Républicains, 13,33 %) avec un taux de participation de 72,37 %. Au second tour Marine Le Pen arrive en tête avec 56,54 % des voix et un taux de participation de 69,55 %[36].

    Au deuxième tour des élections régionales de 2015, 54,09 % des suffrages exprimés sont allés à la liste conduite par Xavier Bertrand (Les Républicains), et 45,91 % à la liste FN de Marine Le Pen, pour un taux de participation de 55,42 %.

    Au second tour des Ă©lections dĂ©partementales de 2015, Guy Bricout et Anne-Sophie LĂ©cuyer (Union de la Droite) arrivent en tĂŞte Ă  Caudry avec 71,22 % des suffrages exprimĂ©s, et Jean Danjou et MĂ©lanie Disdier (FN) 28,78 %, pour un taux de participation de 50,36 % (4 768 voix pour 5 032 votants et 9 993 inscrits)[37].

    Aux élections municipales de 2014, la liste « Ensemble pour Caudry » de Guy Bricout (DVD) a obtenu 69,58 % des suffrages et 29 élus, la liste « Caudry Bleu Marine » de Mélanie Disdier (FN) 14,21 % et 2 élus, la liste « Caudry agir autrement » de Christian Dervaux (PS) 9,24 % et 1 élu, la liste « À Caudry, l'humain d'abord » de Brigitte Lefebvre (Front de gauche) 5,42 % et 1 élu et la liste « Solidaristes » de Joël Lamand (Alliance royale) 1,52 %, pour un taux de participation de 61,16 %.

    Au premier tour de l'élection présidentielle de 2012[38], les quatre candidats arrivés en tête à Caudry sont François Hollande (PS, 32,55 %), Marine Le Pen (FN, 23,87 %), Nicolas Sarkozy (UMP, 20,02 %) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche, 11,98 %) avec un taux de participation de 71,72 %. Au second tour, François Hollande arrive en tête avec 59,98 % des voix et un taux de participation de 70,98 %.

    Au deuxième tour des élections législatives de 2012, 59,36 % des électeurs de Caudry ont voté pour François-Xavier Villain (UDI) (57,63 % dans la 18e circonscription du Nord), 40,64 % pour Martine Filleul (PS) (42,37 % dans la circonscription), avec un taux de participation de 51,07 % à Caudry et de 55,61 % dans la circonscription.

    Au deuxième tour des élections régionales de 2010[39], 55,57 % des électeurs ont voté pour la liste conduite par Daniel Percheron (PS, Front de gauche, Europe Écologie), 22,51 % pour celle de Valérie Létard (UMP), et 21,92 % pour la liste de Marine Le Pen (FN), pour un taux de participation de 43,90 %.

    Aux Ă©lections europĂ©ennes de 2009[40], les deux meilleurs scores Ă  Caudry Ă©taient ceux de la liste du Parti socialiste conduite par Gilles Pargneaux, qui a obtenu 786 suffrages soit 25,43 % des suffrages exprimĂ©s (dĂ©partement du Nord 19,55 %), et de la liste de la MajoritĂ© prĂ©sidentielle conduite par Dominique Riquet, qui a obtenu 619 suffrages soit 20,03 % des suffrages exprimĂ©s (dĂ©partement du Nord 24,57 %), pour un taux de participation de 32,97 %.

    Aux élections municipales de 2008, la liste « Ensemble pour Caudry » de Guy Bricout (Majorité présidentielle) a obtenu 68,20 % des suffrages et 28 élus, la liste « Caudry pour tous » de Christiane Marande-Podevin (PS) 24,68 % et 4 élus et la liste « Gestion plus adroite » de Mélanie Disdier (Front national) 7,12 % et 1 élu, pour un taux de participation de 61,98 %[41].

    Au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2007[42], 55,37 % des électeurs caudrésiens ont voté pour Ségolène Royal (PS), et 44,63 % pour Nicolas Sarkozy (UMP), avec un taux de participation de 76,32 %.

    Au deuxième tour des élections législatives de 2007[43], 54,12 % des électeurs de Caudry ont voté pour François-Xavier Villain (DLR) (57,45 % dans la 18e circonscription du Nord), 45,88 % pour Brigitte Douay (PS) (42,55 % dans la circonscription), avec un taux de participation de 57,46 % à Caudry et de 60,08 % dans la circonscription.

    Administration municipale

    La mairie de Caudry
    La mairie de Caudry.

    La population de la commune Ă©tant comprise entre 10 000 et 20 000 habitants, le conseil municipal comprend 33 membres.

    À la suite des élections municipales de 2020, la composition du conseil municipal de Caudry est la suivante :

    GroupeTendancePrésidentEffectifStatut
    « Ensemble pour Caudry »DVDFrédéric Bricout29Majorité
    « Aimez Caudry »DVCDenis Collin1Opposition
    « Rassemblement pour Caudry »RNMélanie Disdier1Opposition
    « Dynamisme et équité »DIVAlban Bajodek1Opposition
    « Caudry à venir »PSSophie Desreumaux1Opposition

    Liste des maires

    La liste des maires de Caudry est connue depuis 1801, elle figure sur une plaque située dans le bâtiment de la mairie[44]. Depuis 1945, sept maires se sont succédé :

    Liste des maires successifs depuis 1945
    Période Identité Étiquette Qualité
    19 mai 1945 octobre 1947 Maurice Lefebvre SFIO
    26 octobre 1947 mars 1965 Albert Dhélin Comptable
    28 mars 1965 mars 1983 Henri Lefebvre SFIO puis PS Enseignant, principal de collège
    Conseiller général de Clary (1970 → 1983)
    20 mars 1983 mars 1989 Paul Moreau PS Inspecteur central des PTT
    Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais
    Député du Nord (17e circ.) (1981 → 1986)
    18 mars 1989 mars 1995 Jacques Warin PS Inspecteur général de la Jeunesse et des Sports
    Conseiller général de Clary (1983 → 1995)
    18 juin 1995 1er juillet 2017[Note 6] - [45] Guy Bricout[46] DVD puis UDI Directeur divisionnaire des impĂ´ts
    Conseiller général de Clary (1995 → 2015) puis conseiller départemental de Caudry (2015 →)
    Suppléant de François-Xavier Villain, député (UDI) de la dix-huitième circonscription du Nord
    Président de la communauté de communes du Caudrésis - Catésis (2014 → 2017)
    Député du Nord (18e circ.) (2017 →)
    9 juillet 2017[47] - [48] En cours
    (au 24 mai 2020)
    Frédéric Bricout DVD Directeur de centre de formation
    Conseiller municipal délégué à la communication, à l’organisation d’événementiels et aux
    relations avec les associations patriotiques et internationales (2014 → 2017)
    Vice-président de la 4C délégué au développement économique et aux finances (2017 →)
    Fils du précédent. Réélu pour le mandat 2020-2026[49].

    Politique environnementale

    Caudry pratique le tri sélectif et gère une déchèterie depuis le 1er mars 1992.

    La protection et la mise en valeur de l’environnement font partie des compétences de la communauté de communes du Caudrésis - Catésis. Ses « brigades vertes » interviennent sur le territoire de l'ensemble des communes pour la création et l'entretien des espaces verts, l'aménagement de l'espace rural, les plantations et l'abattage d'arbres.

    La communauté de communes a également décidé, début 2009, d'ajouter à ses compétences la diversification des sources d'énergie. Un cabinet d'études a retenu cinq zones potentielles pour l'implantation d'éoliennes.

    Jumelages

    La ville de Caudry est jumelée[50] avec

    En juillet 1964, une équipe de bénévoles de l'Amicale laïque de Caudry placée sous la direction de Pierre Bazin accueille le Jugendmusikkorps de Wedel. Des liens d'amitié se nouent entre les deux villes et les échanges s'intensifient. Le jumelage est officialisé à Wedel le 8 juin 1985 et à Caudry le 25 octobre 1986. Depuis, un comité assure la pérennité des relations entre Wedel et Caudry.

    Population et société

    DĂ©mographie

    Ses habitants sont appelés les Caudrésiens.

    Caudry se classe par sa population au deuxième rang dans l'arrondissement de Cambrai. Le nombre d'habitants augmente rapidement Ă  la fin du XIXe siècle avec le dĂ©veloppement de l'industrie textile, culminant Ă  13 390 habitants en 1911. Après les baisses dues aux deux guerres mondiales, la croissance dĂ©mographique reprend lentement et la population de la ville est de 14 311 habitants au recensement de 2009.

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[51] - [Note 7].

    En 2020, la commune comptait 14 028 habitants[Note 8], en diminution de 6,93 % par rapport Ă  2014 (Nord : +0,16 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 0151 9022 0452 6463 3433 1933 3183 5493 685
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    4 0034 4214 4214 3654 7525 3347 3898 0459 460
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    9 93411 06613 39012 33612 45813 05613 03112 16312 173
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    13 20713 32813 57914 09513 57913 46913 60514 58214 493
    2020 - - - - - - - -
    14 028--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee Ă  partir de 2006[52].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 38,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,9 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 6 972 hommes pour 7 515 femmes, soit un taux de 51,87 % de femmes, lĂ©gèrement supĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,77 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[53]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5
    90 ou +
    1,7
    4,5
    75-89 ans
    9,6
    14,5
    60-74 ans
    16,7
    18,6
    45-59 ans
    19,1
    19,2
    30-44 ans
    17,7
    20,6
    15-29 ans
    17,2
    22,1
    0-14 ans
    18,0
    Pyramide des âges du département du Nord en 2018 en pourcentage[54]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5
    90 ou +
    1,3
    5,1
    75-89 ans
    8,1
    14,3
    60-74 ans
    15,6
    19,2
    45-59 ans
    18,6
    19,6
    30-44 ans
    18,7
    20,7
    15-29 ans
    19,1
    20,7
    0-14 ans
    18,5

    Enseignement

    Caudry est rattachée à la circonscription de Cambrai-sud de l'inspection académique du Nord dans l'académie de Lille.

    La commune gère quatre écoles maternelles (Batisse-et-Laïte, Jean-Lebas, Jules-Ferry et Françoise-Dolto) et quatre écoles élémentaires (Paul-Bert, Condorcet, Jean-Macé et Janssoone)[55]. L'école Sainte Maxellende (depuis 09/2013), ex-école Saint-Michel, est un établissement privé[56].

    Le département du Nord gère deux collèges : le collège Jean-Monnet[57] et le collège Jacques-Prévert[58].

    La région Hauts-de-France gère le lycée polyvalent public Joseph-Marie-Jacquard[59], qui est l'un des premiers de France (le second après celui de Calais) à avoir intégré l'approche HQE, avec des toitures végétalisées, des matériaux sains, une climatisation par puits canadien, puits de lumière, récupération ou filtration/épuration des eaux pluviales, repas bio, etc[60].

    Santé

    Caudry compte environ trente médecins généralistes et spécialistes. La ville dispose également de deux dispensaires médicaux : le centre d'action médico-sociale précoce (CAMSP) et le centre médico-scolaire, d'un centre médico-psychologique, d'une maison de retraite avec service de moyen séjour, l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes Léonce-Bajart[61] et d'une maison de retraite privée, La Dentellière, ouverte en 2011[62].

    Les centres hospitaliers les plus proches sont ceux du Cateau-Cambrésis, de Cambrai et de Valenciennes.

    Sports

    La base de loisirs
    La base de loisirs.
    La salle des fĂŞtes
    La salle des fĂŞtes.

    Il existe plus de quarante associations sportives Ă  Caudry[63].

    Caudry comptait par le passé deux piscines désormais fermées : la piscine « Tournesol »[64] ainsi que l'espace nautique en plein air, la « piscine découverte »[65]. Aujourd'hui les activités nautiques ont lieu à l'espace nautique intercommunal de Caudry[66]. La ville compte également plusieurs salles de sport : la salle Pierre-de-Coubertin, construite en 1980 et rénovée en 2005, la salle Secrétin, la salle Paul-Bert, les courts de tennis de la rue Henri-Barbusse, la salle de danse, la salle des tullistes (avec mur d'escalade), la salle de tir, la salle Paul-Sautière et le Palais des Sports, construit entre 2003 et 2005. Cet équipement offre trois salles, dont une grande avec tribunes de 500 places.

    Les terrains de sports incluent le stade Louis-Sandras (avec « Skate–Roller Park »), le stade Jean-Brac, le stade Jacques-Prévert, deux plateaux multisports, le boulodrome municipal. Caudry a trois terrains de jeux et de sports de quartiers : Maupassant, Négrier et Fénelon[67].

    La base de loisirs du « val du Riot » d’une superficie de 12 hectares, exploitĂ©e par un syndicat intercommunal rĂ©unissant Caudry et Beauvois-en-CambrĂ©sis, permet notamment la pratique de la pĂŞche dans ses trois Ă©tangs, ainsi que du javelot et du tir Ă  l'arc. Elle possède aussi un terrain de « beach-volley », des murs d'escalade, deux terrains de « boule et pĂ©tanque »[68].

    Le Star Club caudrésien, fondé en 1903 (cofondateur : Léonce Bajart) et disparu en 1967 après sa fusion avec l'US Viesly, a gagné le championnat de France de football version Fédération cycliste et athlétique de France en 1909[69].

    MĂ©dias

    Le quotidien régional La Voix du Nord publie une édition locale pour le Cambrésis. L'Observateur du Cambrésis est un hebdomadaire d'informations locales et d'annonces.

    Les programmes de Radio BLC, station de radio associative, sont émis depuis Caudry. Les habitants de Caudry reçoivent également, outre certaines stations de radio nationales, les programmes de France Bleu Nord, de Chérie FM Cambrai et de RFM Nord[70].

    La ville est couverte par les programmes de France 3 Nord-Pas-de-Calais et les chaînes nationales de la TNT. Elle reçoit également la chaîne régionale Wéo. Oxygen TV est une web TV « 100 % Cambrésis » consacrée aux informations locales[71].

    Cultes

    L'Ă©glise d'Audencourt
    L'église Saint Barthélémy à Audencourt.

    Les Caudrésiens disposent de deux lieux de culte catholique : la basilique Sainte Maxellende et l'église Saint Barthélémy à Audencourt. Ces églises dépendent de la paroisse « Sainte Maxellende en Cambrésis » rattachée à l'archidiocèse de Cambrai[72].

    Un temple antoiniste situé rue de Denain a été construit en 1922[73]. Depuis sa fondation, huit desservants se sont succédé dans le temple.

    Un temple de l'Église Réformée de France rattaché à la paroisse de Caudry et au consistoire Hainaut-Picardie[74] fut construit sur un terrain acheté par la ville en janvier 1892 rue de la Paix. La première pierre fut posée le et le conseil municipal approuva le procès-verbal de réception définitive des travaux le .

    L'Association chrétienne pour l’étude de la bible (Témoins de Jéhovah) dispose également d'un lieu de culte à Caudry[75].

    Économie

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2008, le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage Ă©tait de 13 735 â‚¬, ce qui plaçait Caudry au 29 605e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 mĂ©nages en mĂ©tropole[76].

    Population active

    La population âgĂ©e de 15 Ă  64 ans s'Ă©levait en 2007 Ă  8 903 personnes (8 597 en 1999), parmi lesquelles on comptait 66,1 % d'actifs dont 52,7 % ayant un emploi et 13,4 % de chĂ´meurs[77]. En 2007, 53,3 % des actifs ayant un emploi et rĂ©sidant dans la commune travaillaient Ă  Caudry, 42,2 % dans une autre commune du dĂ©partement du Nord et 3,3 % dans une autre rĂ©gion, c'est-Ă -dire en Picardie[78].

    La répartition par catégories socioprofessionnelles de la population active de Caudry[Note 9] fait apparaître, par rapport à la moyenne de la France métropolitaine, une sous-représentation de toutes les catégories à l'exception de celle des « ouvriers », ce qui confirme la persistance de l'activité industrielle de la ville.

    Répartition de la population active par catégories socioprofessionnelles (recensement de 2007)

    Agriculteurs Artisans, commerçants,
    chefs d'entreprise
    Cadres, professions
    intellectuelles
    Professions
    intermédiaires
    Employés Ouvriers
    Caudry 0,07 % 4,24 % 4,38 % 16,67 % 22,64 % 44,63 %
    Moyenne nationale 1,78 % 5,52 % 14,62 % 23,90 % 29,09 % 24,13 %
    Sources des données : INSEE[77]

    Emploi

    La commune de Caudry fait partie de la zone d’emploi du Cambrésis[79] et dispose d'une agence ANPE pour la recherche d'emploi.

    En 2007 on comptait 6 475 emplois dans la commune, contre 6 283 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi rĂ©sidant dans la commune Ă©tant de 4 717, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 10] est de 137,3 %, ce qui signifie que la commune offre approximativement un peu plus de quatre emplois pour trois CaudrĂ©siens actifs. Cet indicateur Ă©tait de 138,4 % en 1999[77].

    La répartition par secteurs d'activité des emplois à Caudry fait apparaître le fort poids relatif du secteur industriel. L'emploi tertiaire (commerce, services, administrations) représente environ 60 % du total à Caudry, contre plus de 75 % en France métropolitaine.

    Répartition des emplois par domaines d'activité (recensement de 2007)

    Agriculture Industrie Construction Commerce,
    transports,
    services divers
    Administration publique,
    enseignement,
    santé, action sociale
    Caudry 0,1 % 37,3 % 5,5 % 33,7 % 23,4 %
    Moyenne nationale 3,1 % 14,8 % 6,8 % 45,1 % 30,3 %
    Sources des données : INSEE[77]

    Entreprises et commerces

    Dentelle de Caudry sur la robe de Kate Middleton
    Dentelle de Caudry sur la robe de Kate Middleton.

    L'industrie textile reste bien représentée à Caudry avec une petite trentaine d'entreprises, notamment dans les textiles n.c.a., l'ennoblissement textile, la fabrication d'étoffes à mailles, de linge de maison et d'articles d'ameublement, de non-tissés. Les entreprises : Dentelle Sophie Hallette, Carpentier et Preux, Solstiss (fruit d'un regroupement, en 1974, de quatre entreprises[80]) ainsi qu'une teinturerie spécialisée dans l'ennoblissement des dentelles les plus raffinées, La Caudresienne, comptent parmi les plus importantes dans ce secteur. Caudry est, avec Calais, le centre mondial de la dentelle mécanique « Leavers » et exporte plus de 80 % d'un produit raffiné, porté par exemple par Grace Kelly en 1956, Kate Middleton en 2011 et Amal Alamuddin lors de son mariage avec George Clooney en 2014[81], ou par Michelle Obama en 2009[82]. Le label « Ville et Métiers d'Art » est venu couronner cette tradition de qualité en 1995[83].

    Le paysage industriel s'est diversifié avec l'implantation en 1970 des parfums Sicos (groupe L'Oréal, qui est le premier employeur industriel du Cambrésis) et en 1982 de la Société des Produits Alimentaires de Caudry (SPAC) du groupe Nestlé (pizzas et produits surgelés Buitoni). Parmi les autres employeurs importants de la ville on compte également l'imprimerie Lenglet (offset et héliogravure pour magazines), les plastiques NP Nord, les emballages plastiques Chrystal Plastic, le centre Leclerc, et la société de transports par autocars Les Chemins de fer du Cambrésis[84] - [85].

    La zone d'activitĂ©s de la VallĂ©e d'HĂ©rie, au sud-est de Caudry, crĂ©Ă©e Ă  la fin des annĂ©es 1960, offre plus de 30 hectares, tandis que les implantations commerciales se concentrent dans la zone commerciale qui borde la RD 643.

    Culture locale et patrimoine

    Entrée de la coopérative d'Escaut-et-Sambre
    Entrée de la coopérative d'Escaut-et-Sambre.

    Caudry compte trois monuments inscrits Ă  l'inventaire des monuments historiques :

    • la brasserie l'Union des CoopĂ©rateurs du CambrĂ©sis, (puis brasserie coopĂ©rative d'Escaut et Sambre), rue Charles-Gide[86];
    • la brasserie-malterie Lemaire et Defossez (puis Defossez), rue de Saint-Quentin[87];
    • la maison d'industriel dite maison Dumont, construite en 1947 par l'architecte Charles Vollery, rue Émile-Salembier[88].

    Le Musée de la dentelle

    Le « Musée caudrésien des dentelles et broderies » est installé dans la fabrique de dentelle Théophile et Jean-Baptiste Carpentier, dont les bâtiments de briques datant de 1898, restaurés et modernisés par l'adjonction d'une verrière, sont typiques de l'architecture industrielle du siècle dernier.

    À travers ses collections, le musée retrace l'histoire de la fabrication des tulles, des dentelles et des broderies mécaniques dans la région de Caudry. Il organise également des expositions temporaires et des ateliers pédagogiques pour les enfants[89].

    Les souterrains

    Caudry possède un souterrain creusĂ© dans la craie, probablement vers le Xe siècle, destinĂ© Ă  abriter la population ou le bĂ©tail lors des invasions[c 38]. RestĂ© ignorĂ© jusqu'en 1847, il fut rendu accessible Ă  la suite d'un effondrement et restaurĂ© par Jean-Adolphe Prioux, le maire de l'Ă©poque[c 38]. Ce souterrain partait dans trois directions. La partie du souterrain situĂ©e sous la rue de la Paix comportait 14 chambres de part et d'autre d'une galerie principale situĂ©e Ă  13 mètres de profondeur sur une longueur de 74 mètres. Cette galerie Ă©tait large de 1,40 mètre et haute de 2,10 mètres. En 1916-1917, des affaissements de terrain sur la place ont permis aux Allemands de redĂ©couvrir une grande partie du souterrain qui fut dĂ©blayĂ© et Ă©tayĂ©. Le tout fut utilisĂ© comme dĂ©pĂ´t de munitions[c 38]. Lors de leur retraite en 1918, les Allemands firent sauter l'entrĂ©e et une partie de la cavitĂ©.

    Un souterrain existait à Aulicourt, dépendance de Béthencourt, que la tradition faisait aboutir dans la chapelle Sainte-Maxellende de l'église de Caudry, et qui aurait été emprunté par Maxellende elle-même, mais il s'agit là d'une légende[c 38].

    Patrimoine religieux

    Basilique Sainte-Maxellende : le clocher
    Basilique Sainte-Maxellende : le clocher.
    Basilique Sainte-Maxellende : le chevet
    Basilique Sainte-Maxellende : le chevet.

    La paroisse de Caudry est mentionnée dès 1181. L'église de la paroisse est la basilique Sainte Maxellende, dont la construction résulta de la forte croissance démographique dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'ancienne église, située à l'extrémité est de l'actuelle place des Mantilles, était devenue trop petite et tombait en ruines. La décision de construire une nouvelle église à un autre emplacement fut prise en 1885. On fit appel à Louis Marie Cordonnier, un architecte de renom. La première pierre fut posée le et la consécration de l'édifice par Mgr Thibaudier, archevêque de Cambrai, eut lieu le . L'église fut élevée au rang de basilique mineure par un bref pontifical du [a 3].

    De style nĂ©o-gothique, elle est construite en brique sur un soubassement de pierre blanche. Elle mesure 72 mètres de longueur totale et 36 mètres de largeur au transept. Le clocher culmine Ă  75 mètres. Il comporte un carillon de trois cloches : Vox Dei, pesant deux tonnes, sonne le Do ; Pax, 1 700 kg, sonne le RĂ© ; Maxellende, 1 500 kg, sonne le Fa. Ces cloches bĂ©nies en 1920 et 1922 remplacent celles emportĂ©es par les Allemands en 1918.

    Dans la tribune, au-dessus de l'entrée, est installé le grand orgue construit en 1913 par Charles Mutin de la maison Cavaillé-Coll.

    Ă€ l'intĂ©rieur, la grande nef culmine Ă  20 mètres de haut sous la clef de voĂ»te et les deux bas-cĂ´tĂ©s Ă  8 mètres. Le transept se termine par deux chapelles, celle de gauche dĂ©diĂ©e Ă  Notre Dame du Rosaire, celle de droite Ă  Maxellende avec la châsse de la sainte, pièce d'orfèvrerie gothique de la deuxième moitiĂ© du XIVe siècle en cuivre dorĂ© et argent repoussĂ©, remaniĂ©e aux XVIIIe et XIXe siècles[a 4] et classĂ©e Ă  l'inventaire des monuments historiques[90]. Le transept est Ă©clairĂ© par deux rosaces comportant chacune 4 600 pièces de verre posĂ©es vers 1921, rĂ©sultat d'un vĹ“u de la population caudrĂ©sienne pendant la Première Guerre mondiale[a 5].

    Manifestations culturelles et festivités

    Comme beaucoup de villes du Nord, Caudry a ses géants, « Batisse » (Baptiste) et « Laïte » (Adelaïde), créés en 1921 par Léonce Bajart en illustration de la tradition industrielle textile de la ville. Endommagés lors de la Seconde Guerre mondiale, ils furent restaurés en 1951. Batisse est tulliste et porte à l'oreille le crochet qui sert à « renfiler ». Laïte est raccommodeuse, elle tient à la main un coupon de dentelle. Le couple est au centre du carnaval d'été qui se déroule dans la ville[91]. Hauts de cinq mètres, ce sont des géants portés mais munis de roulettes pour les déplacements courts[92].

    Caudry est une ville verte (deux étoiles au label des villes et villages fleuris) qui s'efforce de maintenir vivante sa culture locale, dont un parler, le picard, qui reste apprécié notamment grâce à « La Caudriole », revue littéraire de l'office municipal de la culture[93].

    Personnalités liées à Caudry

    • Charles de Lignières (ou Carolus de Lignieres) est seigneur de Caudry de 1672 Ă  1755.
    • Ernest Plet (1864-1929) - Homme politique français, maire de Caudry, conseiller gĂ©nĂ©ral et dĂ©putĂ© du Nord, nĂ© Ă  Viesly et mort Ă  Grasse.
    • Eugène FiĂ©vet (1867-1910) - Homme politique français, maire de Caudry, conseiller gĂ©nĂ©ral et dĂ©putĂ© du Nord, nĂ© et mort Ă  Caudry.
    • Auguste Beauvillain (1878-1957) - Homme politique français, maire de Caudry, dĂ©putĂ© du Nord, nĂ© et mort Ă  Caudry.
    • Gaston Pigot (1885-1969) - Boxeur français, nĂ© Ă  Caudry.
    • LĂ©once Bajart (1888-1983) - RĂ©sistant et personnalitĂ© caudrĂ©sienne, mort Ă  Caudry.
    • Lucienne Bogaert (1892-1983) - De son vrai nom Lucienne Jeanne Gabrielle Lefebvre, actrice française nĂ©e Ă  Caudry.
    • Arthur Ramette (1897-1988) - Militant du Parti communiste français, dĂ©putĂ© et sĂ©nateur du Nord de 1932 Ă  1973, nĂ© Ă  Caudry.
    • Lucien Janssoone (1898-1944) - RĂ©sistant français, directeur des cours complĂ©mentaires de garçons Ă  Caudry Ă  partir d'octobre 1933, fusillĂ© en 1944.
    • AndrĂ© Piettre (1906-1994) - Économiste français, nĂ© Ă  Caudry.
    • Paul Moreau (1925-2005) - Homme politique français, maire de Caudry, dĂ©putĂ© du Nord, nĂ© Ă  Caudry et mort Ă  Lille.
    • Guy Bricout (1944) - Maire de Caudry de 1995 Ă  2017, dĂ©putĂ© du Nord depuis 2017.

    HĂ©raldique et logotype

    La connaissance des armoiries de Caudry date d'un manuscrit du XVe siècle, conservé à la bibliothèque municipale de Cambrai.

    Les armoiries, qui portent « d'argent à trois feuilles de vivier de gueules », sont celles de la famille seigneuriale datant du XIVe siècle[94].

    Selon d'autres sources on trouve aussi les armoiries ainsi blasonnées : « D'argent à trois feuilles de vivier de sable »[95].

    Le logotype de la ville, adopté en 1999, est une stylisation du chariot des métiers de dentelle[d 14].

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • AndrĂ© Flament et Patrick Raguet, Histoire de Caudry : Caudry d'hier et d'aujourd'hui, Nord Patrimoine Éditions, , 247 p. (ISBN 2-912-96118-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Roger Caron, Jean Lefebvre, Denise LeprĂŞtre et Patrick Raguet, Sainte Maxellende, Caudry, ComitĂ© du Centenaire de la Basilique Sainte Maxellende de Caudry, , 48 p. (ISBN 2-951-17080-7). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Jean-Pierre Wytteman (dir.) (prĂ©f. Bernard Derosier), Le Nord : de la PrĂ©histoire Ă  nos jours, Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 381 p. (ISBN 2-903-50428-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • LĂ©once Bajart, Caudry : vu par LĂ©once Bajart, Les Amis du CaudrĂ©sis, (ISBN 29501771 (Ă©ditĂ© erronĂ©), BNF 34931546). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Pierre Pierrard, Histoire du Nord : Flandre, Artois, Hainaut, Picardie, Hachette, (ISBN 2-010-20306-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Pierre Pierrard, La vie quotidienne dans le Nord au XIXe siècle : Artois-Flandre-Hainaut-Picardie, Hachette, , 255 p. (ISBN 2-010-02861-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale.
    2. « orthodromie : distance à vol d'oiseau », sur le site lion1906.com, site personnel de Lionel Delvarre (consulté le ).
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Ses membres ornant leur casquette d'une broderie de chariot de métier à tulle
    6. Guy Bricout, réélu pour le mandat 2014-2020, démissionne le , en raison du cumul incompatible de ses mandats. Mme Régine Dhollande assure l’intérim du maire en sa qualité de première adjointe jusqu’au .
    7. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    9. Y compris les actifs sans emploi
    10. L'indicateur de concentration d'emploi est égal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone, selon la définition de l'Insee

    Références

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