Société des chemins de fer du Cambrésis
La Société des Chemins de fer du Cambrésis est une compagnie de transport qui gérait, de 1880 à 1960, un réseau de chemin de fer dit « d'intérêt local » desservant le Cambrésis dans le département du Nord ainsi que le nord du département de l'Aisne. Aujourd'hui la Société des Chemins de fer du Cambrésis assure le transport de voyageurs, par cars, sur le réseau routier.
Réseau des Chemins de fer du Cambrésis | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Histoire
La Société des Chemins de fer du Cambrésis fut fondée en 1880 par trois ingénieurs, MM. Chevalier, Rey et Lambert.
La famille Chevalier possédait des ateliers (Société Chevalier, Cheylus Jeune & Cie) sur le Quai de Javel à Paris, devenus plus tard les usines Citroën. Elle y construisait des wagons et même des trains de prestige pour les têtes couronnées et les grandes fortunes. Les lignes de chemin de fer du Cambrésis avaient pour objet de tester le matériel roulant sorti de ces ateliers et de servir l'économie locale le reste du temps.
Le décret autorisant la création d'une ligne de « tramway » entre Cambrai et Catillon date du [1]. Il s'agissait de relier le canal de Saint-Quentin à l'ouest au canal de la Sambre à l'Oise à l'est[1].
La société exploita à terme un réseau à voie métrique d'une longueur de 120 kilomètres, qui comportait trois lignes desservies par des locomotives à vapeur :
- Caudry - Saint-Quentin
- Cambrai - Caudry - Le Cateau - Catillon-sur-Sambre
- Caudry - Denain
La gare de Caudry-Cambrésis était le centre de ce réseau, qui s'étendait dans les départements du Nord et de l'Aisne[2]. Les ouvertures de lignes s'échelonnèrent de 1881 à 1904. La compagnie transportait des marchandises, desservant dès la mise en service cinq sucreries et râperies, mais aussi des voyageurs. Des lignes d'autobus furent créées vers 1930 pour compléter le service ferroviaire[1].
Le réseau du Cambrésis, totalement détruit pendant la Première Guerre mondiale, fut reconstruit progressivement : la ligne Caudry - Villers-Outréaux fut rouverte en 1921, Villers-Outréaux - Saint-Quentin-Cambrésis en 1923. En 1955 l'exploitation des lignes ferroviaires était abandonnée sur l'ensemble du réseau, seule la liaison Caudry - Denain subsistant pour les voyageurs et les marchandises jusqu’au pour le trafic des voyageurs et le pour celui des marchandises.
La compagnie a néanmoins passé le cap du XXIe siècle en continuant à assurer le transport public de voyageurs par autocars, dont la gare centrale demeure à Caudry[2].
Lignes
Ouverture | Section | Longueur (km) | Fermeture |
Caudry - Saint-Quentin | 57 | ||
1887 | Caudry - Villers-Outréaux | 19 | 1955 |
1888 | Villers-Outréaux - Le Catelet-Gouy | 6 | 1955 |
1892 | Le Catelet-Gouy - Saint-Quentin-Cambrésis | 25 | 1954 |
[3] | Saint-Quentin-Cambrésis - Saint-Quentin-Nord | 7 | 1936 |
Cambrai - Catillon | 40 | ||
1881 | Cambrai - Awoingt | 4 | 1936 |
1881 | Awoingt - Le Cateau | 22 | 1955 |
1886 | Le Cateau - Catillon | 9 | 1955 |
1891 | Caudry - Denain | 28 | 1960 |
Infrastructure
Gares
- La gare du Cambrésis à Cambrai
- La gare de Saint Quentin.
- La gare de Carnières
- La gare de Caudry - Cambrésis
- La gare d'Inchy
- La gare de Catillon-sur-Sambre
- La gare de Levergies vers 1908
- La gare du Cateau vers 1911
Section Le Catelet-Gouy / Saint-Quentin-Cambrésis
Cette section a été exploitée de 1892 à 1954 sur une longueur de 25 km.
Levergies
La gare et son réservoir vers 1910. L'ancienne gare devenue habitation. L'ancienne voie ferrée devenue chemin de randonnée.
Matériel roulant
Locomotives « Corpet-Louvet »
La société des Chemins de fer du Cambrésis a acquis 23 locomotives à vapeur « Corpet-Louvet », neuves ou d'occasions, entre 1880 et 1948[4].
Machines livrées neuves :
- 1880, 030T L. Corpet no 315, CF du Cambrésis no 1 « L'Escault »
- 1881, 030T L. Corpet no 330, CF du Cambrésis no 2 « La Selle »
- 1888, 030T L. Corpet no 493, CF du Cambrésis no 5 « Clary »
- 1890, 030T Vve Corpet no 515, CF du Cambrésis no 6 « Le Catelet »
- 1890, 030T Vve Corpet no 517, CF du Cambrésis no 7 « Denain »
- 1891, 030T Vve Corpet no 518, CF du Cambrésis no 8 « Quiévy »
- 1891, 030T Vve Corpet no 531, CF du Cambrésis no 9 « St Quentin »
- 1891, 030T Vve Corpet no 561, CF du Cambrésis no 10 « Levergies »
- 1895, 030T Corpet-Louvet no 664, CF du Cambrésis no 11 « Anzin »
- 1895, 030T Corpet-Louvet no 665, CF du Cambrésis no 12 « Douchy »
- 1899, 030T Corpet-Louvet no 838, CF du Cambrésis no 13 « Caudry », disparue en 1914-1918.
- 1899, 030T Corpet-Louvet no 841, CF du Cambrésis no 14 « Walincourt », disparue en 1914-1918.
Machines confiées provisoirement au réseau[5]
- 1943, 141T Corpet-Louvet no 1866, CF du Cambrésis no 40[6]
- 1943, 141T Corpet-Louvet no 1867, CF du Cambrésis no 41[7]
- 1943, 141T Corpet-Louvet no 1868, CF du Cambrésis no 42[8]
Machines commandées à la suite du départ des précédentes[9]
- 1948, 141T Corpet-Louvet no 1924, CF du Cambrésis no 40[10]
- 1948, 141T Corpet-Louvet no 1925, CF du Cambrésis no 41[11]
- 1948, 141T Corpet-Louvet no 1926, CF du Cambrésis no 42[10]
Machines acquises ultérieurement :
- 1912[12], 030T Corpet-Louvet no 1134, CF du Cambrésis no 22.
- 1945, 030T Corpet-Louvet no 778, CF du Cambrésis no 13[13]
- [14] 030T Corpet-Louvet no 745, CF du Cambrésis n°..
Illustration | Modèle ou type | N/O* | Nombre | Numéros | En service provenance si occasion | Hors service destination | Remarques |
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Corpet-Louvet 1′C t (130T) | O | 2 | 32-33 | CDCO |
* neuf ou d'occasion.
Locomotives Pinguely
En 1927 achat[15] d'une locomotive Pinguely, livrée en 1921, peut-être à une sucrerie.
- 1927, 030T Pinguely no 356, CF du Cambrésis no 21
En 1936 achat[15] de 3 locomotives Pinguely, livrées en 1904 aux Chemins de Fer Départementaux de la Côte d'Or
Locomotives Piguet
La locomotive 31 a été livrée neuve par Piguet, deux machines ont été acquises en 1936, auprès des tramways de la Côte d'Or (no 38 et 39).
Locomotives Fives-Lille
Ces locomotives étaient affectées à la ligne Cambrai-Catillon et portaient les numéros 1 à 4. Elles furent construites par Fives-Lille et correspondaient au type 73 de ce constructeur,
- 030T Fives-Lille (2410/1880) CF du Cambrésis no 1,"Cambrai" ;
- 030T Fives-Lille (2411/1880) CF du Cambrésis no 2,"Cateau" ;
- 030T Fives-Lille (2412/1880) CF du Cambrésis no 3,"Beauvois" ;
- 030T Fives-Lille (2413/1880) CF du Cambrésis no 4,"Catillon" ;
La plaque "Cambrai" de la no 1 est aujourd'hui sur la Corpet "Clary" qui est en Grande-Bretagne.
Locomotives A. Jung (Allemagne)
- 040T Jung 1907, CF du Cambrésis no 15, "Denain-Anzin",
- 040T Jung 1911, CF du Cambrésis no 16, "Valenciennes",
Matériel préservé
La Corpet-Louvet : 030T L. Corpet no 493, CF du Cambrésis no 5 « Clary », vendue à une société anglaise, se trouve aujourd'hui au en Angleterre. Elle a été rebaptisée « Cambrai », nom de l'ancienne locomotive no 1, dont elle porte les plaques[16].
Notes et références
- Bajart 1987, p. 102
- « La société des chemins de fer s récompense ses plus fidèles salariés », L'Observateur du Cambresis, no 1336, , p. 18
- « Recueil général des lois, décrets et arrêtés ... », sur Gallica, (consulté le )
- Sébastien Jarne, « Corpet & Louvet », liste de construction du matériel roulant Corpet-Louvet,
- prévues pour la Guinée, mais non livrées par suite de l'entrée en guerre de ce pays au côté de la France Libre
- revendue en 1947 au CF Conakry-Niger, no 36.001.
- revendue en 1947 au CF Conakry-Niger, no 36.002.
- revendue en 1947 au CF Conakry-Niger, no 36.003.
- construites sur le modèle des 1866-8 mais plus légères(36 t à vide)
- encore en service en 1961.
- réformée en janvier 1953, à la suite de l'explosion de la chaudière.
- Achat machine d'occasion livrée aux Tramways Versailles-Maule (no 7) en 1907, à la suite de la transformation de cette ligne à l'écartement normal et de son intégration au réseau CGB.
- Achat machine d'occasion à l'entreprise Worms, machine initialement livrée au Tramways de l'Aude (no 3) en 1899. Elle devient la seconde à porter le no 13, la première ayant disparu en 1914-1918.
- Achat machine d'occasion livrée en 1900 au CF de Saône et Loire, no 5. Il n'y a pas d'indication de date.
- Source liste Pinguely de Sébastien Jarne.
- Site du musée des chemins de fer d'Irchester
Bibliographie
- Avesnes le Sec Au fil du temps, Histoire du petit train du Cambrésis dit « Le Camberlot », hors série, Avesnes, 2007.
- Jean Dauvegis, La vie des Cambrésiens, le livre d'histoire, Lorisse, 1991 réédition 1997. (ISBN 9782841781546)
- Lucien Durin, A Le Cateau, naissance d'un tortillard, « le Cambrésis », Jadis en Cambrésis no 50, Cambrai, 1991, p. 01
- Michel Dussart, Mémoire de Cambrai, Société d'Émulation de la ville de Cambrai, 2004. (ISBN 2858450013)
- École nationale des techniciens de l'équipement, Valenciennes Denain, la ville du rail. Naissance et développement du chemin de fer, ENTE, Valenciennes, 2007, (ISBN 9782110970985)
- Léonce Bajart, Caudry : vu par Léonce Bajart, Les Amis du Caudrésis, (OCLC 260222476)
- Géry Herbert, Le petit train du Cambrésis, Jadis en Cambrésis no 04, Cambrai, 1979, p. 19