Transports dans le Pas-de-Calais
Les transports dans le département français du Pas-de-Calais sont denses dans la moitié nord-est du département, dans la continuité des transports du département voisin du Nord et en relation avec le poids démographique et économique de ce territoire. Département situé au droit de la partie la plus étroite de la Manche, le Pas-de-Calais est un point de passage depuis l'Antiquité pour les voyageurs et marchandises en provenance ou à destination de la Grande-Bretagne, d'abord par voie maritime, puis par voie aérienne au milieu du XXe siècle et enfin par voie ferroviaire depuis l'ouverture du Tunnel sous la Manche en 1994.
Autoroutes | 337 km[1] | A1 A2 A16 A21 A26 A211 A216 |
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Routes nationales | 105 km[1] | N 1 N 16 N 17 N 25 N 42 N 47 N 216 N 416 N 425 |
R.D. et V.C. | 15 546 km[1] | |
Autocars interurbains | Oscar |
Principales gares de voyageurs | Arras, Béthune, Lens, Calais-Ville, Saint-Omer, Libercourt, Boulogne-sur-Mer, Calais-Fréthun, Hénin-Beaumont |
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Services voyageurs | TER Hauts-de-France (dont TERGV), TGV inOui |
Principaux ports | Calais, Boulogne-sur-Mer |
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Aéroports | Calais-Dunkerque, Le Touquet-Côte-d'Opale |
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Transport routier
Infrastructures routières
Les trois axes autoroutiers principaux du département sont l'autoroute A1, qui relie Arras et Hénin-Beaumont à Paris au sud et à Lille au nord, l'autoroute A16 qui relie la côte (Étaples, Boulogne-sur-Mer et Calais) à Amiens et Paris au sud et à Dunkerque au nord-est, et enfin l'autoroute A26 qui de Calais se dirige vers Saint-Omer, Béthune, Arras et l'Est de la France.
En complément de ces trois axes principaux, plusieurs autoroutes et voies rapides d'importance plus locale parcourent le Bassin minier : autoroute A21, route nationale 17, route nationale 47 et route départementale 301. Un projet d'autoroute A24 devait permettre de résoudre les problèmes de saturation des axes routiers dans cette région mais il a officiellement été abandonné.
Les deux axes principaux reliant l'est du département à la façade maritime ouest, la route départementale 939 reliant Arras à Montreuil par Saint-Pol-sur-Ternoise et la route nationale 42 reliant Saint-Omer à Boulogne-sur-Mer, sont progressivement aménagés à 2x2 voies. La RN 42 pourrait à terme être mise aux normes autoroutières sous le nom d'A260.
Identifiant | Origine | Principales agglomérations desservies dans le département | Fin | Remarques |
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Autoroute A1 | Paris-Porte de la Chapelle | Bapaume, Arras, Hénin-Beaumont | Lille | Autoroute à 2x3 voies, concédée et payante jusqu'à la sortie 16 (entre Arras et Douai), gratuite au-delà. |
Autoroute A2 | Autoroute A1 au niveau de Combles | Frontière belge vers Bruxelles | Autoroute à 2x2 voies, concédée et payante. Aucun échangeur dans le département. | |
Autoroute A16 | Montsoult (Paris) | Montreuil, Étaples, Boulogne-sur-Mer, Calais | Frontière belge vers Bruges | Autoroute à 2x2 voies (2x3 voies au niveau de Calais) ; concédée et payante au sud de Boulogne-sur-Mer, gratuite au-delà. |
Autoroute A21 | Autoroute A26 au niveau de Bully-les-Mines | Lens, Hénin-Beaumont | Autoroute A2 au niveau de Douchy-les-Mines | Autoroute non-concédée et gratuite à 2x2 voies. |
Autoroute A26 | Calais | Saint-Omer, Lillers, Béthune, Bully-les-Mines, Arras, Marquion | Troyes | Autoroute concédée et payante à 2x2 voies. |
Autoroute A211 | Autoroute A21 à Sallaumines près de Lens | Lens | Route nationale 17 à Avion près de Lens, vers Arras | Courte autoroute gratuite contournant Lens par le sud-est et prolongée vers Arras par la RN 17 à 2x2 voies. |
Autoroute A216 | Autoroutes A16 et A26 à Calais | Calais | Route nationale 216 à Calais, vers le port de Calais | Courte autoroute gratuite vers le port de Calais. |
Route nationale 1 (avant 2005) | Paris-Porte de la Chapelle | Montreuil, Samer, Boulogne-sur-Mer, Marquise, Calais | Jusqu'à 1972 : Calais Après 1972 : Frontière belge vers Veurne et Bruges | Cette route nationale, qui se terminait initialement à Calais, a été prolongée jusqu'à Dunkerque et la frontière belge en 1972 en reprenant l'itinéraire de ce qui était à l'époque la RN 40. Elle a été partiellement déclassée au début des années 1990 lors de l'ouverture des sections gratuites de l'autoroute A16, puis en totalité en 2005 en RD 901, sauf une très courte section à Saint-Léonard renumérotée RN 416. |
Route nationale 1 (après 2005) | Route nationale 416 à Saint-Léonard, vers l'autoroute A16 | Boulogne-sur-Mer | Port de Boulogne-sur-Mer au Portel | Courte route en partie à 2x2 voies (mais avec des carrefours giratoires), qui relie avec la RN 416 l'autoroute A16 au centre de Boulogne-sur-Mer et à son port. Cette section n'avait jamais fait partie de la RN 1 avant 2005. |
Route nationale 16 | Pierrefitte-sur-Seine (Paris) | Frévent, Saint-Pol-sur-Ternoise, Lillers | Dunkerque | Déclassée en 1972 en RD 916. |
Route nationale 17 (jusqu'aux années 1970) | Le Blanc-Mesnil (Paris) | Frontière belge vers Menin et Bruges | Avant les déclassements de 1972, la RN 17 passait par Cambrai et Douai, et ne traversait donc le département du pas-de-Calais que sur quelques kilomètres au niveau d'Épinoy. Cette section a été renumérotée RN 43 en 1972 puis déclassée en 2006 en RD 943. | |
Route nationale 17 (des années 1970 à 2005) | Le Blanc-Mesnil (Paris) | Bapaume, Arras, Lens, Carvin | Frontière belge vers Menin et Bruges | Avant 1972, le tronçon de Péronne à Arras appartenait à la RN 37 et celui d'Arras à Carvin à la RN 25. Au sud d'Arras et au nord de Lens, cette route a été déclassée en 2006 en RD 917. |
Route nationale 17 (depuis 2005) | Routes nationales 25 et 425 à Sainte-Catherine-lès-Arras près d'Arras | Vimy | Autoroute A211 à Avion près de Lens | Voie rapide à 2x2 voies reliant Arras et l'A26 à Lens. |
Route nationale 25 | Amiens (avant 1972 : Le Havre) | Arras | Sainte-Catherine-lès-Arras près d'Arras (avant 1972 : Lille) | Section d'Arras à Carvin reprise en 1972 par la RN 17 ; déclassée entre Carvin et Lille (car trafic reporté sur l'autoroute A1 gratuite sur cette section). |
Route nationale 28 | Rouen | Hesdin, Fruges, Fauquembergues, Saint-Omer | Bergues vers Dunkerque | Déclassée en 1972 en RD 928 dans le département. |
Route nationale 29 | Sainte-Marie-des-Champs (Yvetot) | Bapaume | Frontière belge vers Quiévrain et Mons | Déclassée en 1972 en RD 929 entre Amiens et Bapaume ; renumérotée RN 30 entre Bapaume et la Belgique en 1972 avant d'être déclassé en 2006 en RD 930. |
Route nationale 30 | Bapaume | Frontière belge vers Quiévrain et Mons | Cette RN a possédé cet itinéraire à partir des années 1970 : avant 1972, elle ne traversait pas le Pas-de-Calais. Déclassée en 2006 en RD 930. | |
Route nationale 37 | Château-Thierry | Bapaume, Arras, Bully-les-Mines, Béthune | Saint-Venant (vers Hazebrouck) | Déclassée en 1972 en RD 937 d'Arras à Saint-Venant, la section de Péronne à Arras étant reprise par la RN 17 puis finalement déclassée à son tour en 2006 en RD 917. |
Route nationale 39 | Tremblois-lès-Rocroi (Charleville-Mézières) | Marquion, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Hesdin | Le Touquet-Paris-Plage (avant 1972 : Montreuil-sur-Mer) | Déclassée en 1972 en RD 939 de Cambrai à Arras, puis en 2006 en RD 939 d'Arras au Touquet ; en partie aménagée en voie rapide à 2x2 voies entre Arras et Montreuil. |
Route nationale 40 | Le Havre | Berck, Étaples, Boulogne-sur-Mer, Wissant, Calais | Frontière belge vers Veurne et Bruges | Déclassée en 1972 en RD 940, sauf quelques courtes sections transférées à la RN 1. |
Route nationale 40c | Route nationale 1 à Nempont-Saint-Firmin | Route nationale 40 à Conchil-le-Temple | Déclassée en 1972 en RD 940E1. | |
Route nationale 41 | Saint-Riquier (avant les années 1930 : Saint-Pol-sur-Ternoise) | Auxi-le-Château, Frévent, Saint-Pol-sur-Ternoise, Bruay-la-Buissière, Béthune | Frontière belge vers Tournai | En partie aménagée à 2x2 voies. Déclassée en 1972 en RD 941 dans le département (sauf tronçons communs avec la RN 16 déclassés en RD 916) ; une partie de la RN 41 reste classée dans le réseau routier national dans le département du Nord. |
Route nationale 42 | Boulogne-sur-Mer | Lumbres, Saint-Omer | Autoroute A26 à Setques (avant 1973 : Lille ; de 1973 à 2006 : Bailleul) | En grande partie aménagée en voie rapide à 2x2 voies. Déclassée en 2006 entre Bailleul et l'A26 (dont contournement de Saint-Omer) en RD 942. |
Route nationale 43 | Sainte-Ruffine (Metz) (avant 1972 : Lieu-Saint-Amand) | Lens, Béthune, Lillers, Aire-sur-la-Lys, Saint-Omer, Ardres | Calais | Déclassée en 2006 en RD 943. |
Route nationale 43b | Aire-sur-la-Lys | Morbecque (Hazebrouck) | Déclassée en 1972 en RD 157. | |
Route nationale 47 | Lens | Route nationale 41 à Illies | Nouvelle numérotation de la RN 347a à partir de 1972. Partie de l'axe Lens-Lille en partie à 2x2 voies. | |
Route nationale 50 | Arras | Vitry-en-Artois | Frontière belge vers Tournai | Déclassée en 2006 en RD 950 entre Arras et Douai. |
Route nationale 142 | Boulogne-sur-Mer | Outreau | Créée après 1972 sur cet itinéraire et déclassée en 2006 en RD 901E3. | |
Route nationale 216 | Autoroute A216 à Calais | Port de Calais | Prolongement de l'autoroute A216 vers le port de Calais, à 2x2 voies. | |
Route nationale 317 | Montreuil | Berck | Déclassée en 1972 en RD 917 puis RD 317 en 2006 ; un nouvel itinéraire évitant les bourgs a été numéroté RD 303. | |
Route nationale 318 | La Paix-Faite (commune d'Attin) | Le Touquet-Paris-Plage | Transférée en 1972 à la RN 39, puis déclassée en 2006 en RD 939. | |
Route nationale 319 | Le Moulin d'Écalles (communes de La Rue-Saint-Pierre et de Vieux-Manoir) | Puisieux, Arras, Hénin-Beaumont | Carvin (vers Lille) | Déclassée en 1972 en RD 919 dans le département. |
Route nationale 333 | Amiens | Auxi-le-Château | Déclassée en 1972 en RD 933. | |
Route nationale 338 | Estrées-Mons | Auxi-le-Château | Le Crotoy | Déclassée en 1972 en RD 938. |
Route nationale 339 | Frévent | Avesnes-le-Comte | Étrun (Arras) | Déclassée en 1972 en RD 339. |
Route nationale 340 | Hesdin | Fillièvres | Ligny-sur-Canche (Frévent) | Déclassée en 1972 en RD 340. |
Route nationale 341 | Sainte-Catherine-les-Arras (Arras) | Houdain, Thérouanne, Desvres | Saint-Martin-Boulogne (Boulogne-sur-Mer) | Déclassée en 1972 en RD 341. |
Route nationale 343 | Saint-Pol-sur-Ternoise | Fruges, Hucqueliers | Desvres | Déclassée en 1972 en RD 343, sauf tronc commun avec la RN 28 déclassé en RD 928. |
Route nationale 344 | Bailleul | Arques (Saint-Omer) | Itinéraire dans le département repris en 1972 par la RN 42 puis déclassé en 2006 en RD 942 | |
Route nationale 345 | Béthune | Frontière belge vers Menin | Déclassée en 1972 en RD 845 dans le département (vers Estaires). | |
Route nationale 347 | Lens | Bray-Dunes | Déclassée en 1972 en RD 947 dans le département (vers La Bassée). | |
Route nationale 354 | Carvin | Libercourt | Frontière belge vers Quiévrechain | Déclassée en 1972 en RD 954. |
Route nationale 356 | Bapaume | Douai | Déclassée en 1972 en RD 956. | |
Route nationale 416 | Autoroute A16 à Echinghen | Route nationale 1 à Saint-Léonard | Créée après 1972 sur cet itinéraire ; courte route formant avec l'actuelle RN 1 la liaison entre l'A16 et le centre de Boulogne-sur-Mer. | |
Route nationale 425 | Route nationale 25 à Sainte-Catherine-lès-Arras | Route nationale 17 à Sainte-Catherine-lès-Arras | Très courte route nationale assurant une liaison entre deux RN dans l'agglomération d'Arras. | |
Route nationale 439 | Route nationale 39 à Campigneulles-les-Petites | Route départementale 917 (ex-RN 317) à Campigneulles-les-Petites | Très courte route nationale assurant une liaison entre deux RN au sud de Montreuil. Créée après 1972 sur cet itinéraire et déclassée en 2006 en RD 939. |
Transport collectif de voyageurs
Le Nord est desservi par le réseau de transport routier Oscar, initialement organisé par le département du Pas-de-Calais, repris depuis 2017 par la région Hauts-de-France sous le même nom. Le réseau compte 46 lignes desservant la plupart des communes du département.
Transport ferroviaire
Historique
Le chemin de fer est apparu dès les années 1840 dans le département : la ligne Paris-Arras-Lille a été ouverte en 1846, la ligne Amiens-Boulogne-sur-Mer en 1847-1848 et la ligne Lille-Calais en 1848. Le réseau d’intérêt général, concédé à la Compagnie des chemins de fer du Nord, s'est rapidement développé dans ce département précocement urbanisé et industrialisé. Vers 1880, le chemin de fer d’intérêt général avait déjà presque atteint son développement maximal dans le département et desservait notamment Aire-sur-la-Lys, Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Étaples, Frévent, Lens, Montreuil, Saint-Omer et Saint-Pol-sur-Ternoise.
Le Pas-de-Calais a également été desservi par de multiples chemins de fer d’intérêt local, souvent à l'initiative des industriels locaux, et des chemins de fer à vocation principalement industrielle mais qui accueillaient des voyageurs. Les chemins de fer d'intérêt local sont apparus dès les années 1860 et se sont développés jusqu'au début du XXe siècle. À la veille de la Première Guerre mondiale, de multiples compagnies se partageaient l'un des réseaux d’intérêt local les plus longs mais aussi les plus fractionnés de France :
- La Compagnie des mines de Marles ouvrit en 1862 une ligne de Lapugnoy à Rimbert, à écartement standard ;
- La Compagnie des mines de Béthune ouvrit en 1862 une ligne de Bully-les-Mines à La Bassée-Violaines, à écartement standard, d'abord pour l'écoulement de ses produits mais aussi pour le transport public de voyageurs ;
- La Compagnie des mines de Carvin ouvrit en 1865 une ligne de Carvin à Libercourt, à écartement standard, d'abord pour l'écoulement de ses produits mais aussi pour le transport public de voyageurs ;
- La Compagnie des mines de Lens ouvrit en 1868 une ligne de Lens à Pont-à-Vendin, à écartement standard, prolongée en 1883 jusqu'à La Bassée-Violaines ;
- La Compagnie du chemin de fer d'Achiet à Bapaume exploita à partir de 1871 la ligne Achiet-Bapaume, à écartement standard, prolongée en 1877-1878 jusqu'à Marcoing ;
- La Compagnie des mines de la Lys-Supérieure ouvrit en 1872 une ligne de Berguette à Estrée-Blanche, à écartement standard ;
- La Compagnie du chemin de fer de Boisleux à Marquion ouvrit entre 1878 et 1880 la ligne du même nom, à écartement standard ;
- La Compagnie du chemin de fer d'Anvin Calais mit en service en 1882 la ligne éponyme, à écartement métrique ;
- La Compagnie des Chemins de Fer d'Aire à Fruges et de Rimeux-Gournay à Berck inaugura en 1893 le chemin de fer Aire-sur-la-Lys - Berck-Plage, à écartement métrique ;
- Les Chemins de fer économiques du Nord ouvrirent à partir de 1895 les lignes à écartement métrique de Lens à Frévent puis de Boulogne au Portel et de Boulogne à Conningues ;
- Les Tramways de l'Artois exploitèrent à partir de 1899 la ligne de tramway de Béthune à Estaires, à écartement métrique ;
- La Compagnie du chemin de fer de Marquion à Cambrai ouvrit en 1899 la ligne du même nom ;
- La Compagnie du tramway à vapeur d'Ardres à Pont-d'Ardres ouvrit en 1902 la ligne éponyme, à écartement métrique ;
- La Compagnie du chemin de fer de Berck-Plage à Paris-Plage relia à partir de 1909-1912 ces deux stations balnéaires par une ligne à écartement métrique ;
- La Société des tramways du Boulonnais mit en service en 1911 le tramway de Boulogne-sur-Mer à Hardelot, à écartement métrique.
Plusieurs de ces compagnies furent rachetées ou virent leur concession reprise par la Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local. Certaines de ces lignes d'intérêt local fermèrent dès les années 1920-1930, mais d'autres, en particulier celles à écartement normal, survécurent jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle, les lignes minières étant conservées par les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais.
Les grands axes ferroviaires Paris-Lille et Paris-Boulogne-Calais (vers l'Angleterre) voient circuler dans l'Entre-Deux-Guerres un trafic dense assuré par certains des trains les plus performants de leur époque, mais il faudra attendre le milieu des années 1950 pour que soit entrepris l'électrification de la ligne Paris-Lille et des lignes du Bassin minier, après la levée du veto des autorités militaires. L'électrification des lignes de la partie littorale du département sera beaucoup plus tardive, et accompagnera le bouleversement de la fin du siècle : l'ouverture en 1993 de la LGV Nord et en 1994 du Tunnel sous la Manche.
Situation actuelle
Les principales gares de voyageurs, avec plus d'un million et demi de voyageurs en 2019, sont Arras, Béthune et Lens, suivies par Calais-Ville, Saint-Omer, Libercourt, Boulogne-sur-Mer, Calais-Fréthun et Hénin-Beaumont avec plus de 500 000 voyageurs en 2019[2].
La ligne à grande vitesse (LGV) Nord traverse deux fois le département. Outre la LGV, l'est du département est principalement desservi par la ligne de Paris-Nord à Lille et ses multiples ramifications dans le Bassin minier (ligne d'Arras à Dunkerque-Locale, Ligne de Lens à Ostricourt, Lille de Lille-Fives à Béthune, Ligne de Lens à Don - Sainghin...). La façade maritime est desservie par la ligne de Longueau à Boulogne-Ville, prolongée par la ligne de Boulogne-Ville à Calais-Maritime puis la ligne de Coudekerque-Branche aux Fontinettes. Ces deux ensembles sont reliés par la ligne de Lille aux Fontinettes (Calais) et par les petites ligne d'Arras à Saint-Pol-sur-Ternoise, ligne de Béthune à Saint-Pol-sur-Ternoise et ligne de Saint-Pol-sur-Ternoise à Étaples. À l'exception de ces trois dernières lignes, le réseau ferroviaire du département est presque entièrement électrifié et à double voie, signe de l'importance des flux qui y circulent.
Ces lignes sont parcourues par des trains TER Hauts-de-France (dont des TERGV ou TER à grande vitesse circulant sur LGV), des TGV inOui (reliant principalement Paris-Nord à Arras, Lens, Béthune, Calais, Boulogne-sur-Mer et Rang-du-Fliers - Verton), des TGV TMST d'Eurostar (vers Londres) et un trafic significatif de trains de fret.
Le Tunnel sous la Manche accueille depuis 1994 un trafic mixte de trains de voyageurs (TGV TMST d'Eurostar), de trains de fret et de navettes Eurotunnel, du nom du concessionnaire et exploitant du tunnel. Un vaste terminal est aménagé à Coquelles près de Calais pour l'accueil, le contrôle et l'embarquement et débarquement des véhicules depuis et vers la Grande-Bretagne.
Ligne de Gonesse à Lille-Frontière (LGV Nord branches sud et est) | Ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destinée uniquement aux trains de voyageurs. Raccordements d'Arras-Sud (ou Croisilles) et Arras-Nord vers la ligne de Paris-Nord à Lille. |
Ligne de Fretin à Fréthun (LGV Nord branche ouest) | Ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destinée uniquement aux trains de voyageurs. |
Tunnel sous la Manche | Double voie électrifiée et banalisée. Ligne n'appartenant pas au réseau ferré national exploité par SNCF Réseau : concession à Eurotunnel, filiale de Getlink. Il s'agit du tunnel ayant la section sous-marine la plus longue du monde. |
Ligne de Paris-Nord à Lille | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz |
Ligne d'Arras à Dunkerque-Locale | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Lens à Ostricourt | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Lens à Don - Sainghin | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Lille aux Fontinettes | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Longueau à Boulogne-Ville | Double voie, électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz de Rang-du-Fliers - Verton à Boulogne soit la quasi-totalité de la traversée du département, non-électrifiée au sud de Rang-du-Fliers - Verton. |
Ligne de Boulogne-Ville à Calais-Maritime | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Coudekerque-Branche aux Fontinettes | Voie unique (dans le département), électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Fives à Abbeville | De Fives (Lille) à Béthune : double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. De Béthune à Saint-Pol-sur-Ternoise : voie unique non-électrifiée. De Saint-Pol-sur-Ternoise à Abbeville : déclassée et déposée. |
Ligne d'Arras à Saint-Pol-sur-Ternoise | Voie unique non-électrifiée. |
Ligne de Saint-Pol-sur-Ternoise à Étaples | Voie unique non-électrifiée. |
Ligne de Saint-Omer à Hesdigneul | Voie unique non-électrifiée, fermée au trafic voyageurs mais ouverte au trafic fret, sauf dans la partie centrale de la ligne qui est déclassée. |
Ligne d'Armentières à Arques | Voie unique non-électrifiée, fermée au trafic voyageurs mais ouverte au trafic fret d'Armentières à Merville ; aucun trafic au-delà, ligne en partie déclassée. |
Ligne de Lens à Corbehem | Déclassée sauf une courte section côté Corbehem utilisée pour la desserte d'une usine automobile (usine Renault de Douai). |
Ligne de Bully - Grenay à La Bassée - Violaines | Initialement d'intérêt local (Compagnie des mines de Béthune), incorporée en 1990 dans le réseau ferré national ; exploitée à son extrémité sud uniquement pour du fret. |
Ligne de Doullens à Arras | Presque intégralement déclassée, les derniers kilomètres côté Arras ne sont pas déclassés mais n'ont aucun trafic. |
Ligne de Beuvry à Béthune-Rivage | Court ligne fermée et déposée. |
Ligne de Saint-Roch à Frévent | Entièrement déclassée dans le département. |
Ligne de Watten - Éperlecques à Bourbourg | Entièrement déclassée. |
Ligne de Bully - Grenay à Brias | Fermée à tout trafic et en partie déclassée. Une partie de l'emprise est utilisée comme voie de bus à haut niveau de service entre Bruay-la-Buissière et Ruitz. |
Ligne d'Hénin-Beaumont à Bauvin - Provin | Entièrement fermée et en grande partie déclassée. |
Transport maritime
Situé le long de l'un des axes maritimes les plus fréquentés de la planète, le Pas-de-Calais compte plusieurs ports majeurs. Malgré la concurrence du Tunnel sous la Manche ouvert en 1993, le port de Calais reste le premier port de passagers d'Europe continentale et l'un des principaux ports de marchandises français, dont l'activité est en grande partie concentré sur la liaison Calais-Douvres (Royaume-Uni). Si le trafic de passagers et de marchandises du port de Boulogne-sur-Mer a fortement baissé quant à lui, celui-ci reste le premier port de pêche en France.
Transport fluvial
Le canal Dunkerque-Escaut, à grand gabarit (classe V CEMT[3]), traverse l'est du département près de sa frontière avec le Nord (Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys, Béthune...). Il s'agit du principal axe fluvial de la région, bien connecté aux réseaux belge et au-delà néerlandais et allemand, mais mal relié aux autres réseaux français (ce qui pourrait être corrigé par le projet de liaison Seine-Escaut). Une partie de l'industrie de la région s'est installée le long de ce canal, qui connaît ainsi un trafic significatif. C'est d'ailleurs à Béthune que se trouve le siège de Voies navigables de France.
Transport aérien
Les deux aéroports du département, Calais-Dunkerque et Le Touquet-Côte-d'Opale, faisaient partie des principaux aéroports français dans les années 1950 et 1960, grâce au trafic vers l'Angleterre. Le train Flèche d'argent reliait même directement Paris à l'aéroport du Touquet, où une correspondance était assurée vers la Grande-Bretagne. Ce trafic a totalement disparu dans les années 1980, et ces deux aéroports ne sont plus desservis par aucune liaison commerciale régulière ; ils restent utilisés par des vols de tourisme, de loisirs et d'affaires, et occasionnellement charters.
Des aérodromes sont également présents à Arras - Roclincourt, Berck-sur-Mer, Lens - Bénifontaine, Merville - Calonne, Saint-Inglevert - Les deux Caps, Saint-Omer - Wizernes et Vitry-en-Artois.
Transports en commun urbains et périurbains
Artois Mobilités (qui regroupe la Communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane, la Communauté d'agglomération de Lens-Liévin et la Communauté d'agglomération Hénin-Carvin), la Communauté urbaine d'Arras, le Syndicat intercommunal des transports urbains de l'agglomération du Calaisis (qui regroupe les membres de la Communauté d'agglomération Grand Calais Terres et Mers et la commune de Guînes), la Communauté d'agglomération du Boulonnais, la Communauté d'agglomération du Pays de Saint-Omer et la Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois sont autorités organisatrices de la mobilité sur leur territoire et organisent des services de transport dans leur ressort territorial[4] :
- Le réseau TADAO d'Artois Mobilités comprend une cinquantaine de lignes de bus dont sept de bus à haut niveau de service, après l'abandon du projet de tramway Artois-Gohelle ;
- Le réseau Artis d'Arras comprend 25 lignes de bus et du transport à la demande ;
- Le réseau Imag'in de Calais comprend une dizaine de lignes de bus et une navette fluviale ;
- Le réseau Marinéo de Boulogne-sur-Mer comprend 16 lignes de bus urbaines et du transport à la demande vers les communes éloignées ;
- Le réseau Mouvéo de Saint-Omer comprend 6 lignes urbaines et une ligne interurbaine Isbergues - Aire-sur-la-Lys - Isbergues ;
- Le réseau de la Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois comprend trois lignes reliant les trois pôles de Montreuil, Berck et Étaples et une navette vers Le Touquet-Paris-Plage.
Plusieurs villes côtières ont possédé un tramway dans la première moitié du XXe siècle : le tramway de Calais et le tramway de Boulogne-sur-Mer constituaient des réseaux relativement importants, tandis que le tramway du Touquet-Paris-Plage, le tramway d'Étaples à Paris-Plage et les éphémères tramway de Berck et tramway de Sainte-Cécile ne comptaient qu'une à deux lignes à vocation principalement touristique.
Modes doux
Le département est traversé par plusieurs voies vertes, véloroutes et sentiers de grande randonnée.
Notes et références
- INSEE, « Réseau routier au 31 décembre 2018 : comparaisons départementales », sur insee.fr, (consulté le ).
- SNCF, « Fréquentation en gares », sur data.sncf.com (consulté le )
- [PDF] « Les voies navigables du bassin Nord-Pas-de-Calais », sur VNF.fr, (consulté le ).
- Cerema, « Liste et composition des Autorités Organisatrices de la Mobilité au 1er janvier 2021 », sur cerema.fr, (consulté le ).