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Compagnie des mines de BĂ©thune

La Compagnie des mines de Béthune est une compagnie minière qui a exploité la houille à Bully-les-Mines, Vermelles, Loos-en-Gohelle, Mazingarbe, Auchy-les-Mines, Annequin, Sains-en-Gohelle et Grenay, dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Elle est parfois dénommée Compagnie de Grenay, en raison du nom de sa concession.

Compagnie des mines de BĂ©thune
illustration de Compagnie des mines de BĂ©thune

Création
Dates clés
  • 15 janvier 1853 : obtention de la concession[A 1]
  • 1853 : dĂ©but de l'extraction[A 1]
  • 21 juin 1877 : extension de la concession[A 1]
  • 7 mai 1925 : dĂ©but du fonçage du dernier puits, le no 4 bis[A 2]
Disparition 1946 (Nationalisation)
Fondateurs MM. Boittelle, Quentin et Petit-Courtin
Forme juridique Société civile
Siège social Mazingarbe
Drapeau de la France France
Activité Extraction et transport de houille
Produits Houille
Effectif 11 092 ouvriers (en 1939[A 2])

La fosse no 1 est mise en chantier en 1852 et commence à extraire l'année suivante. La production s'accroît, et les puits nos 2, 3, 4 et 5 sont respectivement mis en production en 1859, 1860, 1865 et 1875. Cette année-là, cinq fosses sont en fonctionnement et deux en cours de fonçage. Les fosses nos 6 et 7 commencent à produire respectivement en 1876 et 1877. La fosse no 8 - 8 bis n'est mise en service qu'une quinzaine d'années après, en 1893, les fosses nos 9, 10 - 10 bis et 11 - 11 bis sont ouvertes à l'extraction en 1896, 1903 et 1908. En 1909, les travaux du puits d'aérage no 12 commencent. Entretemps, les ouvertures de puits secondaires sur les carreaux de fosses continuent, et ce jusque 1925 pour le puits no 4 bis, établit lui sur son propre carreau. Vingt-et-un puits sont dénombrés sur la concession de Grenay, et aucune avaleresse. En parallèle de ces ouvertures, de nombreuses cités minières sont construites à proximité des carreaux de fosses, dans un style architectural propre à la compagnie.

Au fil des années, la Compagnie des mines de Béthune devient une des plus puissantes du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la compagnie est nationalisée, et intègre, avec la Compagnie des mines de Nœux, le Groupe de Béthune. Elle cesse alors d'exister. L'exploitation des fosses se poursuit, les premières commencent à fermer au milieu des années 1960. D'autres sont concentrées sur la fosse n° 13 - 13 bis du Groupe de Béthune, ou sur la fosse n° 18 - 18 bis du Groupe de Lens pour la fosse no 8 - 8 bis. Les derniers puits cessent l'extraction au tout début des années 1970, certains comme le no 8 bis et le no 3 assurent l'aérage jusque respectivement 1974 et 1977, avant d'être remblayés.

Les installations sont détruites, plus aucun chevalement de la compagnie ne subsiste. La plupart des terrils sont exploités. Toutefois, relativement peu ont complètement disparu, seuls leur base est encore visible. Les terrils nos 58 et 58A, Lavoir de Mazingarbe Est et Ouest, et le terril no 49, 3 de Béthune, n'ont pas exploités et sont des vestiges majeurs de l'exploitation minière dans cette concession. Globalement, quelques bâtiments existent encore sur certains carreaux de fosse. Le patrimoine le plus visible de la compagnie est les cités minières, dont plusieurs milliers de maisons ont été rénovées.

Historique

Formation de la Société de recherches

Le 1er octobre 1850, Messieurs Boittelle, Quentin, Petit-Courtin et autres ont fondĂ©, sous le nom de Compagnie de BĂ©thune, une sociĂ©tĂ© de recherches au capital de 30 000 francs, divisĂ© en six parts payantes de 5 000 francs et deux parts libĂ©rĂ©es, qui sont attribuĂ©es Ă  MM. Boittelle et Quentin[C 1].

Cette Société exécute, en 1850 et 1851, divers sondages à l'ouest de Béthune, à Annezin, Hesdigneul, Haillicourt, Fouquières et Bruay, qui découvrent la houille[C 1]. Elle établit ensuite des recherches à Bully, Grenay et les environs, dans l'intervalle compris entre Lens et Nœux, déjà exploré par la Compagnie Casteleyn et la Compagnie de Vicoigne, intervalle considérable et qu'on présumait ne pas devoir être réparti entre deux concessions seulement[C 1].

Ces nouvelles recherches consistent en quatre sondages, dont plusieurs aboutissent à des découvertes, et dès le , une demande en concession est formée[C 2].

Société d'exploitation

La société de recherches se transforme en Société d'exploitation par acte reçu par Maître Bruley de la Brunière, notaire à Cambrai, le 25 septembre 1851, et dont les statuts sont analysés ci-dessous[C 2].

La Société est civile. Elle prend la dénomination de Compagnie de Béthune. La Société de recherches fait apport des travaux de sondages exécutés aux environs de Béthune, d'un matériel, des droits d'invention et de priorité qui peuvent résulter de ses découvertes, des déclarations faites à la Préfecture du Pas-de-Calais, des certificats qui lui ont été délivrés par les autorités d'Annezin, de Bruay, d'Hesdigneul, d'Haillicourt et de Fouquières, ainsi que d'une demande en concession enregistrée à la Préfecture, le 31 mars 1851[C 2].

Cet apport est fait moyennant une somme de 480 000 francs en payement desquels il est attribuĂ© Ă  M. Quentin et consorts 480 actions libĂ©rĂ©es. Le capital est fixĂ© Ă  trois millions de francs. Il est reprĂ©sentĂ© par 3 000 actions de 1 000 francs[C 2]. Les actions de 1 Ă  1 000 sont Ă©mises et souscrites dès Ă  prĂ©sent. Les actions nos 1 001 Ă  1 050 sont mises Ă  la disposition du Conseil d'administration qui en disposera souverainement pour, s'il y a lieu, rĂ©munĂ©rer des services rendus ou Ă  rendre Ă  la SociĂ©tĂ©. Les actions nos 1 051 Ă  3 000 sont conservĂ©s Ă  la souche pour ĂŞtre Ă©mises lorsque le Conseil d'administration le jugera convenable[C 2].

Les actions sont au porteur. La cession ou transfert des actions s'opère par la simple transmission du titre[C 2]. Aucune solidaritĂ© n'existe entre les actionnaires, qui ne peuvent, Ă  quelque titre que ce soit, ĂŞtre tenus au-delĂ  du montant des actions qu'ils auront souscrites. NĂ©anmoins tout actionnaire sera libre de se retirer après avoir versĂ© 500 francs par action, en abandonnant le montant de ses mises et tous ses droits dans la SociĂ©tĂ©[C 2].

La SociĂ©tĂ© sera gĂ©rĂ©e par un conseil d'administration composĂ© de cinq membres qui sont nommĂ©s Ă  vie. En cas de vacance d'une place d'administrateur, il y est pourvu par les administrateurs restants. Chaque administrateur devra possĂ©der cinq actions au moins[C 3]. Les pouvoirs du Conseil d'administration sont très Ă©tendus. Il pourra, entre autres choses, acheter des actions jusqu'Ă  concurrence de la moitiĂ© du fonds de rĂ©serve, alors existant, Ă©mettre de nouveau les actions achetĂ©es, emprunter sur dĂ©pĂ´t de ces actions. Il proposera seul toutes les modifications aux prĂ©sents statuts[C 3]. L'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale se compose de tous propriĂ©taires d'au moins cinq actions. Les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales auront lieu chaque fois que le conseil d'administration jugera convenable de les convoquer. Le 30 juin de chaque annĂ©e, les Ă©critures seront arrĂŞtĂ©es et l'inventaire dressĂ© par les soins de l'administration[C 3]. Celle-ci fixe le chiffre des dividendes. Il sera formĂ© un fonds de rĂ©serve, qui ne pourra jamais dĂ©passer 300 000 francs, au moyen d'une retenue du quart des bĂ©nĂ©fices, après la rĂ©partition de 5 % du capital versĂ©[C 3].

L'assemblée générale du 10 août 1857, apporte quelques modifications aux statuts précédents[C 3]. Ainsi les actions au porteur sont remplacées par des actions nominatives, dont les transferts ne peuvent être opérés que sur la remise à l'administration d'un acte sous seing privé ou notarié[C 3].

Une autre dĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 19 octobre 1863, subdivise les actions primitives en sixièmes, de sorte qu'Ă  partir de cette date le capital de la SociĂ©tĂ© est reprĂ©sentĂ© par 18 000 parts. Enfin une dĂ©libĂ©ration de la mĂŞme assemblĂ©e reconvertit les actions nominatives en actions au porteur[C 3].

Achat de la Société de Recherches de Bruay

Les fondateurs de la Société de Béthune, tout en portant leurs nouvelles recherches du côté de Bully-Grenay, n'ont cependant pas complètement abandonné celles au-delà de Béthune[C 3]. Dès le 1er mars 1851, un projet d'acte fut signé par quelques intéressés, et reste ouvert pour les autres qui hésitent à s'associer à la continuation de ces recherches[C 4].

Trois sondages sont exécutés à Lozinghem, Lillers et Burbure, sous les noms de Messieurs Leconte et Lalou. Ces sondages n'aboutissent pas, et le 1er septembre 1851, une nouvelle association est formée entre Messieurs Desbrosses, Lalou, Leconte et autres pour de nouvelles recherches du côté de Bruay[C 4]. Les fondateurs de la Compagnie de Béthune ne paraissent pas en nom dans la Société nouvelle, leurs parts sont aux noms de Messieurs Lalou et Leconte[C 4].

Après la dĂ©couverte du charbon sur plusieurs points, la SociĂ©tĂ© de recherches Leconte cède le , Ă  la Compagnie de BĂ©thune tous les droits rĂ©sultants de ses recherches, moyennant 400 actions libĂ©rĂ©es de cette dernière Compagnie, valant au jour du traitĂ© : mille francs plus cent francs de prime soit 1 100 francs, dont un produit de 440 000 francs car il y a 400 actions. Les intĂ©ressĂ©s de la SociĂ©tĂ© Leconte peuvent de plus souscrire au pair 150 des mĂŞmes actions, soit une prime de 15 000 francs, soit un total de 455 000 francs[C 4].

Comme consĂ©quence de la cession ci-dessus, la Compagnie de BĂ©thune, par acte notariĂ© des 14, 17 et 21 mai 1852, constitue en SociĂ©tĂ© d'exploitation la Compagnie de Recherches Leconte (charbonnage de Bruay) au capital de trois millions, reprĂ©sentĂ© par 3 000 actions de mille francs, lesquelles suivant les intentions exprimĂ©es par la Compagnie de BĂ©thune dans sa dĂ©libĂ©ration du 17 avril 1852, seraient souscrites Ă  la souche par tous les fondateurs de la SociĂ©tĂ© de Recherches, et entreraient dans la caisse de la Compagnie de BĂ©thune comme reprĂ©sentation de la chose cĂ©dĂ©e et des dĂ©penses importantes que lui occasionneraient la marche des travaux, pour en tirer ultĂ©rieurement le parti le plus avantageux dans l'intĂ©rĂŞt des actionnaires[C 4].

L'administration des mines de Bruay est ostensiblement entre les mains de M. Leconte, mais tout se fait réellement sous l'inspiration et par les ordres de la Compagnie de Béthune[C 4]. Il en est ainsi jusqu'à l'apparition du décret du 23 octobre 1852 qui interdit aux sociétés houillères, sous peine de retrait de leur concession, de se fusionner entre elles ou de vendre leurs concessions sans l'autorisation du gouvernement[C 5].

Les concessions de Grenay et de Bruay ne sont pas encore instituées. Il y a à craindre qu'elles ne soient pas accordées, si l'on savait que la Compagnie de Béthune était seule propriétaire des actions de Bruay comme de celles de Béthune. Il est de toute nécessité de sortir de cette situation critique[C 5].

RĂ©trocession des actions de Bruay Ă  M. Leconte

Le 27 mai 1853, la Compagnie de BĂ©thune dispose des 3 000 actions souscrites pour elle par les fondateurs de la Compagnie de recherches de Bruay et libĂ©rĂ©es d'après ses intentions Ă  400 francs, et les vend Ă  M. Leconte qui agit en sa qualitĂ© de banquier, et non autrement, aux conditions suivantes : 1 400 000 francs Ă  verser dans la caisse de Bully, pour primes sur 3 000 actions, et 1 040 000 francs, capital de Bruay, soit 400 francs sur 2 600 actions payantes[C 5].

Ainsi, au 8 mai 1852, au moment du premier traitĂ©, les 400 actions de BĂ©thune cĂ©dĂ©es pour Bruay valent 1 100 francs l'une, soit 440 000 francs auxquels on ajoute une prime de cent francs par actions, soit pour 150 actions souscrites 15 000 francs, soit un prix total de l'achat de Bruay de 455 000 francs[C 5]. Par le traitĂ© de rĂ©trocession du 27 mars 1853, la Compagnie de BĂ©thune recevait 1 400 000 francs, soit une diffĂ©rence en faveur de la caisse de la Compagnie de BĂ©thune sur l'opĂ©ration de Bruay de 945 000 francs[C 5].

Remboursement des premières actions de Bully

C'est avec le bĂ©nĂ©fice ainsi rĂ©alisĂ© sur les actions de Bruay, que la Compagnie de BĂ©thune rembourse en 1854 et 1855 les versements sur ses premières actions, de sorte que les fondateurs et les premiers souscripteurs de cette Compagnie, ont eu leurs actions, les premiers avec un bĂ©nĂ©fice de 1 000 francs, et les seconds pour rien[C 5].

M. Leconte rembourse en mĂŞme temps Ă  la Compagnie de BĂ©thune, 148 000 francs, qu'elle a dĂ©pensĂ© en travaux Ă  Bruay[C 6]. Quand l'administration propose de distribuer Ă  ses actionnaires le prix de la vente de Bruay, elle juge prudent dans l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 13 dĂ©cembre 1853, convoquĂ©e Ă  l'effet de se faire autoriser Ă  accomplir cette mesure, de ne pas faire connaĂ®tre l'origine rĂ©elle des ressources qui permettent d'opĂ©rer le remboursement[C 6]. On dit aux actionnaires que ces ressources sont le produit d'une opĂ©ration faite dans l'intĂ©rĂŞt de la SociĂ©tĂ©, au moyen du placement de 400 actions de BĂ©thune[C 6].

Procès de 1858

Le 18 novembre 1857, six actionnaires de la Compagnie de Bruay ont assignĂ© les administrateurs de cette Compagnie devant le tribunal d'Arras pour entendre dĂ©clarer nulle et non avenue la dĂ©libĂ©ration du 1er dĂ©cembre 1852, qui libĂ©rait les actions Ă  400 francs, comme contraire aux stipulations des statuts de la Compagnie, dolosive, compromettante pour les intĂ©rĂŞts de l'entreprise, et s'entendre condamner Ă  rĂ©parer le prĂ©judice causĂ©[C 6].

Les administrateurs de Bruay ont fait connaĂ®tre au tribunal que, dès 1852, ils ont vendu Ă  la Compagnie de BĂ©thune tous leurs droits et intĂ©rĂŞts dans les recherches de Bruay, que depuis cette Ă©poque les administrateurs de la Compagnie de BĂ©thune ont Ă©tĂ© en rĂ©alitĂ© les auteurs de tous les actes qui sont reprochĂ©s aux assignĂ©s, et notamment de la libĂ©ration des actions Ă  400 francs de la formule de l'estampille et de l'Ă©mission de toutes les actions[C 6].

Le 6 juillet 1858, le tribunal d'Arras, par jugement d'avant faire droit, ordonne la mise en cause de la Compagnie de Béthune, et les administrateurs de Bruay assignent les administrateurs de Béthune à comparaître devant le tribunal d'Arras pour se voir condamner à intervenir dans la cause pendante et à les garantir et indemniser de toutes condamnations qui pourraient intervenir. Un jugement du 31 juillet 1858, prononça sur le fond du procès et accueille les demandes des actionnaires de Bruay[C 6].

Ce jugement condamne en même temps la Compagnie de Béthune à pleinement garantir et indemniser les administrateurs de Bruay de toutes les condamnations prononcées contre eux[C 7]. Dans l'appel fait de ce jugement, la cour de Douai, par un arrêt du 4 août 1859, longuement motivé, met à néant le jugement du tribunal d'Arras, déclare les actionnaires de Bruay mal fondés en leurs demandes, fins et conclusions, les en déboute, et les condamne aux frais de première instance et d'appel[C 7].

Ce procès jette dans l'administration de la Compagnie de Béthune l'inquiétude, et par la suite la division. De plus, sous l'influence de la décision des premiers juges, la révocation de la concession est provoquée, mais il n'est pas donné suite à cette provocation[C 7]. Les actionnaires de Bruay se sont pourvus en cassation contre l'arrêt de la cour de Douai, mais leur pourvoi a été rejeté par arrêt du 25 juin 1860[C 7].

Concession

La concession de Grenay parmi celles du bassin minier hors Boulonnais.

Dès le 15 mars 1851, la Compagnie de BĂ©thune, qui n'a Ă©tĂ© toutefois constituĂ©e que par acte du 25 septembre 1851, reprĂ©sentĂ©e par Messieurs Quentin, Petit-Courtin et Lobez, demande une concession. Elle lui est accordĂ©e par dĂ©cret du 15 janvier 1853 sous le nom de concession de Grenay, sur une superficie de 5 761 hectares[C 7].

Ă€ la suite de l'exploration au sud par la fosse no 1, et de l'exĂ©cution Ă  Aix-Noulette d'un grand sondage (no 229), qui a atteint le terrain houiller, en dessous du terrain dĂ©vonien, Ă  la profondeur de 407 mètres, un dĂ©cret du 21 juin 1877, attribue Ă  la Compagnie de BĂ©thune une extension de sa concession de 591 hectares. La superficie totale est donc de 6 352 hectares[C 7].

Sous l'influence du jugement du tribunal d'Arras du 31 juillet 1858, dans le procès de Bruay, La révocation de la concession de Grenay a été provoquée. Cette demande a été repoussée à la suite de l'arrêt de la cour d'appel de Douai du 4 août 1859[C 8].

Travaux

Le premier puits de la Compagnie de BĂ©thune est ouvert Ă  Bully, en mars 1852. L'annĂ©e suivante, la fosse no 1 est en exploitation et fournit 7 000 tonnes de houille, puis successivement 21 000 tonnes en 1854, 28 000 tonnes en 1855, etc[C 8].

Un deuxième puits est commencĂ© Ă  Bully, près des limites avec Mazingarbe, en 1855. Son creusement s'opère avec facilitĂ© sans le secours d'une machine d'Ă©puisement jusqu'au tourtia[C 8]. Mais en dessous de ce terrain on rencontre des argiles et des sables aquifères correspondant au « torrent », et dont la traversĂ©e exige l'installation d'un système d'Ă©puisement. La fosse no 2 entre en exploitation en 1859, et permet de porter l'extraction Ă  52 000 tonnes, et l'annĂ©e suivante Ă  70 000 tonnes[C 8].

Une troisième fosse est ouverte Ă  Vermelles, en 1857, elle entre en exploitation en 1860. La production des trois fosses est de 100 000 tonnes en 1861, et s'accroĂ®t d'annĂ©e en annĂ©e[C 8]. Mais les moyens de transport et par suite les dĂ©bouchĂ©s manquant, la Compagnie relie ses fosses au canal de La BassĂ©e Ă  Violaines par un chemin de fer qui est livrĂ© Ă  la circulation en 1862[C 8].

En 1865, la fosse no 4 est commencĂ©e, elle entre en exploitation en 1867. Elle tombe sur des terrains irrĂ©guliers, et ne fournit que de faibles quantitĂ©s de houille[note 1]. Mais l'extraction des autres fosses se dĂ©veloppe. Elle atteint 200 000 tonnes en 1868, et 250 000 tonnes en 1874.

Le haut prix qu'atteignent les charbons détermine la Compagnie de Béthune à entreprendre des travaux considérables pour mettre sa production en rapport avec l'étendue et la richesse de sa concession[C 8]. Elle ouvre successivement trois nouveaux puits, respectivement les fosses nos 5, 6 et 7, en 1873, en 1874 et 1875[C 9], et les munit des appareils les plus puissants et les plus perfectionnés. Elle consacre à ces travaux et à la construction de maisons d'ouvriers, des sommes considérables[C 9].

La mise en exploitation de ces nouveaux puits porte l'extraction Ă  415 000 tonnes en 1876, et 457 000 tonnes en 1878[C 9].

Chemin de fer

Les travaux de Bully sont éloignés du canal, et le chemin de fer des houillères, concédé en 1857, n'est livré à la circulation qu'à la fin de 1861[C 9]. Toute l'extraction s'écoule donc par voitures, et elles ne peuvent se développer. Aussi la Compagnie de Béthune a songé dès 1856 à relier ses fosses par un embranchement ferré et aux voies navigables et aux chemins de fer projetés[C 9].

Un décret du 28 décembre 1859 lui concède un embranchement de Bully à Violaines[C 9]. Les travaux sont faits rapidement, et dès le 10 septembre 1861, le chemin de fer est inauguré et béni par Monseigneur l'évêque d'Arras, et aussitôt livré à la circulation. Le transport des charbons au canal s'effectuait par les berlines du fond qu'on plaçait sur un « truck » et qui se versaient directement dans le bateau, sans transbordement des chantiers d'abattage au bateau[C 9].

Plus tard, la Compagnie de BĂ©thune demande Ă  prolonger son chemin jusqu'Ă  BĂ©thune, d'une part, et jusqu'Ă  Lille d'autre part. Deux dĂ©crets du 29 aoĂ»t 1863 et 8 mars 1865, lui accordent la concession de ces lignes dont le dĂ©veloppement est de 26 kilomètres[C 9]. Une sociĂ©tĂ© anonyme se forme sous le nom de Compagnie du chemin de fer de Lille Ă  BĂ©thune et Ă  Bully-Grenay, le 11 mai 1865, pour la construction des chemins de La BassĂ©e Ă  Lille et Ă  BĂ©thune, et l'exploitation desdits chemins, y compris celui de Bully-Grenay, dont la SociĂ©tĂ© de BĂ©thune fait apport Ă  la nouvelle Compagnie[C 9].

Pour cet apport, la Compagnie de BĂ©thune a reçu 4 345 actions de 500 francs, soit 2 172 500 francs. En 1872, la sociĂ©tĂ© de Lille Ă  BĂ©thune cède ses lignes Ă  la Compagnie des chemins de fer de Lille Ă  Valenciennes[C 9].

En 1876, la Compagnie de BĂ©thune redevient propriĂ©taire du chemin de fer de Bully Ă  Violaines et de ses embranchements houillers qu'elle avait cĂ©dĂ©s Ă  la Compagnie du chemin de fer de Lille Ă  BĂ©thune[C 10]. Ce rachat a eu lieu par la remise de 1 600 actions de ladite Compagnie du chemin de fer, et par l'obligation d'une rente annuelle de 87 000 francs pendant toute la durĂ©e de la concession du chemin de fer de Bully Ă  Violaines[C 10].

En mĂŞme temps, la Compagnie de BĂ©thune a acquis un matĂ©riel roulant important[C 10]. Le chemin de fer de Bully a 18 kilomètres de dĂ©veloppement et avec les voies de garage 28 kilomètres[C 10]. Le matĂ©riel roulant se compose de cinq locomotives, de onze wagons voyageurs, de 150 wagons Ă  charbon, etc[C 10].

La Compagnie possède à Violaines, sur le canal d'Aire à La Bassée, un rivage pour l'embarquement de ses charbons[C 10]. À l'origine, les berlines montées dans les puits, y sont transportées sur des trucks et versées directement dans les bateaux. Ce système ne tarde pas à être abandonné, parce qu'il exige un matériel spécial considérable, et le transport d'un poids mort énorme. On se borne à transporter les wagons de dix tonnes, et à les décharger à l'aide de brouettes dans les bateaux. Vers 1880, un projet de versage direct des wagons dans les bateaux, au moyen d'un tablier mobile automoteur, équilibré par un système particulier, décrit dans la notice de M. Dumont, est étudié[C 10].

Matériel et outillage

Une idée du matériel considérable nécessaire vers 1880 à l'entreprise de Bully-Grenay est donnée par les indications suivantes[C 10] :

Les quatre premiers puits de quatre mètres de diamètre atteignent des profondeurs de 450 Ă  500 mètres, les trois derniers dont le diamètre est de 4,50 mètres n'ont encore que 200 mètres[C 11]. Ils sont tous cuvelĂ©s sur 70 Ă  90 mètres, et guidĂ©s en bois. Les machines d'extraction sont toutes Ă  deux cylindres, il y en a cinq de 150 chevaux de force. Aux fosses nos 1 et 6, les cylindres des machines ont 90 centimètres de diamètre et deux mètres de course. Ces machines sont susceptibles de produire 450 chevaux de force[C 11].

Au 1er janvier 1878, il existe dans les travaux souterrains plus de 34 kilomètres de voies de chemin de fer, en rails Vignole de 6,5 kilogrammes le mètre[C 11]. Sept ventilateurs Guibal de sept Ă  neuf mètres sont employĂ©s Ă  l'aĂ©rage. L'Ă©puisement se fait partout avec des caisses de vingt Ă  quarante hectolitres[C 11]. Il vient très peu d'eau dans les travaux, contrairement Ă  d'autres Compagnies. L'air comprimĂ© est employĂ© depuis 1874 pour la perforation mĂ©canique et le fonctionnement des treuils d'extraction aux fosses nos 5 et 3. Des ateliers de rĂ©paration importants sont Ă©tablis Ă  Bully[C 11].

Fabriques de coke et d'agglomérés

Pendant les premières annĂ©es de son existence, la Compagnie de BĂ©thune Ă©prouve ainsi qu'il a Ă©tĂ© dit les plus grandes difficultĂ©s pour l'Ă©coulement de ses produits. Aussi accueille-t-elle avec faveur la fondation, en 1856, d'une SociĂ©tĂ©, dont le but Ă©tait d'Ă©tablir une fabrique de coke Ă  Violaines, sur le canal[C 11]. Un traitĂ© intervient avec cette SociĂ©tĂ© qui s'oblige Ă  prĂŞter 400 000 francs Ă  la Compagnie de BĂ©thune pour l'exĂ©cution d'une troisième fosse[C 11].

La SociĂ©tĂ© des cokes ne rĂ©ussit pas. Elle a voulu appliquer un procĂ©dĂ© de fabrication qui avait donnĂ© de bons rĂ©sultats dans les expĂ©riences du laboratoire, mais qu'il a Ă©tĂ© impossible d'exploiter industriellement[C 11]. Cette SociĂ©tĂ© entre en liquidation en 1860, et cède Ă  la Compagnie de BĂ©thune son Ă©tablissement de Violaines pour 81 793,68 francs. Cette somme, ainsi que celle de 200 000 francs rĂ©ellement prĂŞtĂ©e, lui est remboursĂ©e par la remise d'obligations de 500 francs, rapportant 25 francs d'intĂ©rĂŞt annuel, amortissables en quinze ans[C 11].

La Compagnie de Béthune établit en 1863, à la fosse no 3 un groupe de cinq fours à coke et un lavoir Meynier pour un nouvel essai de fabrication de coke. Mais cet essai est rapidement abandonné pour on ne sait pour quel motif[C 12].

En 1864, elle monte à Violaines une fabrique d'agglomérés, qui, par suite de circonstances particulières, ne fonctionne que plus tard, et qui ne paraît pas avoir donné de grands résultats[C 12]. L'année suivante, elle adopte un procédé de fabrication d'agglomérés pour chauffage domestique, au moyen d'un mélange de farine de pommes de terre et de seigle. L'industriel qui avait monté cette fabrication ne réussit pas, et la Compagnie reprend son matériel qu'elle modifie, et qu'elle n'a remis en marche qu'en 1874[C 12].

Recherches dans le Boulonnais

En 1862, deux SociĂ©tĂ©s de recherches se forment dans les environs de Boulogne pour dĂ©couvrir la suite du bassin houiller du Pas-de-Calais. La Compagnie de BĂ©thune leur loue des appareils de sondage, et prend un intĂ©rĂŞt de huit parts de 2 000 francs, soit 16 000 francs dans chacune de ces SociĂ©tĂ©s[C 12].

L'une d'elles établit un sondage à Boursin, l'autre à Wimereux. Mais la nature des terrains traversés démontre qu'il ne serait possible de creuser des fosses sur ces points qu'en surmontant les plus grandes difficultés, et au prix de dépenses excessives que le prix des houilles à extraire serait incapable de rémunérer. Ces entreprises se sont liquidés[C 12].

Achat de la concession d'Annœullin

Le 19 novembre 1866, le charbonnage d'Annœullin, avec ses immeubles, ses constructions, ses machines... est mis judiciairement en vente[C 12]. Une première adjudication a eu lieu à un prix fort bas. La Compagnie de Béthune, ayant fait faire par un ingénieur l'estimation des valeurs promptement réalisables et de celles pouvant trouver emploi dans son établissement, se décide à mettre une surenchère[C 12].

Elle reste adjudicataire pour 120 000 francs, mais en participation pour la moitiĂ© seulement, avec les crĂ©anciers d'AnnĹ“ullin qui ont voulu prendre un intĂ©rĂŞt dans cet achat. En 1874, d'accord avec ses copropriĂ©taires, la Compagnie revend la concession d'AnnĹ“ullin pour le prix qu'elle lui a coĂ»tĂ©. Les ustensiles qu'elle en a retirĂ©s compensent et au-delĂ  les intĂ©rĂŞts du capital d'acquisition[C 13].

Projet d'association avec la Compagnie de Bruay

En 1863, des pourparlers s'entament entre les conseils d'administration des Compagnies de Bruay et de Béthune pour une association des deux entreprises, basée tant sur le cours des actions que sur le revenu actuel et probable. M. Gruner, inspecteur général des mines, est consulté sur l'équité et la convenance des conditions projetées pour cette association[C 13]. Dans un rapport adressé aux présidents des Conseils d'administration des Compagnies de Bruay et de Béthune, M. Gruner établit d'après l'étendue des concessions, leur nombre de fosses, leur production, le nombre et la richesse des veines connues, le prix de revient, les frais généraux, la qualité des produits, que la valeur intrinsèque de Bully-Grenay dit Bully étant représentée par cent, celle de Bruay doit l'être par cinquante. Le même rapport est fourni par la comparaison des dividendes distribués dans le cours des cinq derniers exercices[C 13].

Ă€ savoir, 995 000 francs, ou 370 francs par action pour Bully, et 564 000 francs, ou 186 francs par action pour Bruay. L'actif immobilisĂ© des deux sociĂ©tĂ©s est alors de 4 209 000 francs pour Bully, ou un indice de cent, et 1 926 700 francs pour Bruay, ou 46. D'un autre cĂ´tĂ©, le cours des actions Ă©tait dans le rapport de trois Ă  un[C 13]. D'après M. Gruner :

« La valeur relative rĂ©elle des deux entreprises doit ĂŞtre comprise entre les deux rapports 100 Ă  50 et 100 Ă  33 qui correspondent, l'un Ă  la force productive et l'autre au cours des actions. La moyenne entre ces deux rapports serait de 100 Ă  41,5. Or, c'est lĂ  prĂ©cisĂ©ment le rapport que rĂ©alise le projet d'association. En accordant 9 000 actions de 1 000 francs Ă  Bully, soit 9 000 000 francs, et 3 000 actions de 1 000 francs Ă  Bruay, soit 3 000 000 francs, plus 250 francs en argent ou obligation, Ă  chaque action de Bruay le rapport des deux entreprises serait comme 3 000 francs Ă  1 250 francs, ou 100 Ă  41,7.
Je crois donc pouvoir donner mon entière adhésion au projet en question ; je crois les intérêts respectifs convenablement sauvegardés[C 14]. »

Ce projet de fusion n'aboutit pas. Les détails manquent, mais il paraît que le refus de l'accepter vient de la Compagnie de Bruay. C'est du moins ce qui semble résulter du rapport à l'assemblée générale de la Compagnie de Béthune, du 19 octobre 1863[C 14].

Gisement

Coupes verticales nord-sud passant par les fosses nos 1, 6, 3 et divers sondages, et par la fosse no 5.

La concession de Bully-Grenay a été explorée tout d'abord par un grand nombre de sondages, puis par les sept puits qui y sont ouverts avant 1880, enfin les travaux voisins des concessions de Nœux et de Lens fournissent des indications assez complètes sur son gisement[C 15].

La fosse no 1, la plus au sud, a d'abord rencontrĂ© des couches renversĂ©es, avec inclinaison au sud d'environ 40°, mais Ă  l'Ă©tage de 443 mètres, on retrouve en plat, c'est-Ă -dire, dans sa position normale, une couche bien connue et exploitĂ©e dans les Ă©tages supĂ©rieurs en droit, la veine Saint-Constant[C 15]. Ce renversement des couches mĂ©ridionales a conduit Ă  penser que le terrain houiller devait se trouver au sud, en dessous du terrain dĂ©vonien, Ă  l'exemple de ce qui avait Ă©tĂ© constatĂ© Ă  LiĂ©vin. Un sondage (no 229), entrepris en 1874, Ă  Aix-Noulette, Ă  2 500 mètres au sud-ouest de la fosse no 1, après avoir atteint le terrain dĂ©vonien Ă  145 mètres, et ĂŞtre restĂ© dans ce terrain jusqu'Ă  407 mètres, a pĂ©nĂ©trĂ© dans le terrain houiller et a traversĂ© jusqu'Ă  502 mètres, trois couches de houille exploitables, et de faible inclinaison[C 15].

À l'exposition universelle de 1878, figure une coupe verticale des terrains traversés par le sondage d'Aix, les fosses nos 1, 6, 3 et 4, s'étendant sur un développement de sept kilomètres, et représentant une coupe transversale de la plus grande partie du bassin houiller[C 15].

Nombre de couches de houille connues, puissance, et épaisseur de la formation houillère explorée
Coupes des terrains Couches de houille Épaisseur de terrain houiller exploré Distance moyenne des couches Houille dans cent mètres de terrain houiller Matières volatiles de la houille
NombreÉpaisseur totaleÉpaisseur moyenne
Fosses nos 1 et 61613,01 mètres81 centimètres269,25 mètres17 mètres4,83 mètres37,50 Ă  31,35 %
Fosse no 22418,12 mètres75 centimètres327,15 mètres14 mètres5,54 mètres35,30 Ă  26,50 %
Fosses nos 3 et 72115,24 mètres72 centimètres400,05 mètres19 mètres3,81 mètres31,60 Ă  28 %
Fosse no 4106,13 mètres61 centimètres186,90 mètres19 mètres3,27 mètres19 Ă  15 %
Fosse no 577,14 mètres102 centimètres149,45 mètres21 mètres4,76 mètres33,75 Ă  30,38 %
Ensemble7859,64 mètres76 centimètres1 332,80 mètres17 mètres4,47 mètres37,50 Ă  15 %

La richesse reconnue par les travaux serait donc encore plus grande à Bully-Grenay qu'à Lens, et comme celle-ci est déjà beaucoup plus considérable que celle constatée dans le reste du bassin, la richesse du gisement de Bully-Grenay serait tout à fait extraordinaire[C 16]. Sans contester l'étendue de cette richesse, il y a lieu de croire qu'un certain nombre de couches, connues sous des noms différents, figurent en même temps dans deux ou trois coupes[C 16] ; ainsi les veines de la fosse no 2 paraissent être les mêmes que partie de celles des fosses nos 6, 3 et 7[C 17].

En outre, un grand nombre des couches reconnues à Bully-Grenay sont très accidentées, et peu exploitées et exploitables. Déjà en 1876 on a abandonné et serrementé la fosse no 4, comme ne donnant pas de résultats[C 17]. Les nouveaux puits rencontrent toutefois des couches plus régulières, et, en réalité, on doit considérer la concession de Grenay comme une des riches concessions du bassin[C 17].

  • Tableaux donnant l'Ă©paisseur et l'ordre de superposition des couches reconnues dans les mines de Bully-Grenay
  • Fosses nos 1 et 6 et fosse no 2.
    Fosses nos 1 et 6 et fosse no 2.
  • Fosses nos 3 et 7.
    Fosses nos 3 et 7.
  • Fosse no 4 et fosse no 5.
    Fosse no 4 et fosse no 5.

Production

L'exploitation de la fosse no 1 dĂ©bute en 1853. Cette fosse produit peu, Ă  cause de l'irrĂ©gularitĂ© des terrains, et de l'absence des moyens d'Ă©coulement. Ainsi elle fournit : 7 193 tonnes en 1853, 20 802 tonnes en 1854, 27 704 tonnes en 1855, 33 736 tonnes en 1856, 633 982 tonnes en 1857 et 35 319 tonnes en 1858, soit un cumul de 158 196 tonnes[C 17].

La fosse no 2 entre en exploitation en 1859 et la fosse no 3 en 1860. Le chemin de fer de Bully au canal, Ă  Violaines, est livrĂ© Ă  la circulation en 1862. L'extraction augmente d'annĂ©e en annĂ©e, sans cependant atteindre un chiffre bien Ă©levĂ©. Elle est de 52 531 tonnes en 1859, 69 234 tonnes en 1860, 100 364 tonnes en 1861, 163 127 tonnes en 1862, 139 622 tonnes en 1863, 156 460 tonnes en 1864, 185 962 tonnes en 1865, 113 459 tonnes en 1866 et 164 700 tonnes en 1867, soit un cumul de 1 205 459 tonnes pour la pĂ©riode, et un total de 1 364 255 tonnes depuis l'ouverture de la première fosse[C 17].

En 1867, la fosse no 4 entre en extraction et vient apporter son contingent dans la production, qui ne s'Ă©lève cependant que lentement, Ă  cause de l'irrĂ©gularitĂ© des gisements, et peut-ĂŞtre aussi Ă  cause des difficultĂ©s de l'Ă©coulement. Elle est de 194 052 tonnes en 1868, 199 370 tonnes en 1869, 227 951 tonnes en 1870, 220 520 tonnes en 1871, 206 807 tonnes en 1872, 235 795 tonnes en 1873 et 249 046 tonnes en 1874 soit un cumul de 1 533 541 tonnes pour la pĂ©riode[C 18].

L'ouverture de l'exploitation de la fosse no 5 en 1875, de la fosse no 6 en 1876, et de la fosse no 7 en 1877, fosses riches et bien outillĂ©es, apporte un très grand accroissement dans la production, qui s'Ă©lève Ă  288 676 tonnes en 1875, 415 969 tonnes en 1876, 424 411 tonnes en 1877 et 457 000 tonnes en 1878 soit un cumul de 1 586 056 tonnes pour la pĂ©riode[C 18].

La production totale depuis la mise en exploitation de la fosse no 1 jusque 1878 est de 4 483 852 tonnes de houille[C 18].

Émissions des actions

D'après l'acte de constitution de la SociĂ©tĂ© du 25 septembre 1851, il a Ă©tĂ© Ă©mis au pair 1 000 actions dont 480 libĂ©rĂ©es ont Ă©tĂ© attribuĂ©es aux fondateurs et 520 ont payĂ© 1 000 francs, soit 520 000 francs[C 18].

L'achat de Bruay, le 8 mai 1852, s'opère par la remise d'actions libĂ©rĂ©es au nombre de 400 actions et la facultĂ© de souscrire au pair 150 actions. Il a donc Ă©tĂ© Ă©mis Ă  la date de mai 1852 1 550 actions[C 18] qui n'ont produit que 670 000 francs[C 19]. La rĂ©trocession de Bruay, en 1853, Ă  la SociĂ©tĂ© Leconte, a eu lieu pour 1 400 000 francs de sorte que les sommes encaissĂ©es par la Compagnie de BĂ©thune en 1853, sont de 2 070 000 francs pour 1 550 actions. Mais les 1 550 actions primitives ont Ă©tĂ© remboursĂ©es en 1854 et 1855 Ă  mille francs, soit en espèces, soit par la remise d'actions de Bruay Ă©valuĂ©es Ă  mille francs, quoiqu'elles n'ont payĂ© que 400 francs. Du fait de ce remboursement, il est sorti de la caisse de la Compagnie de BĂ©thune 1 400 000 francs et il ne reste que 670 000 francs pour faire face Ă  la dĂ©pense des travaux[C 19].

En 1857, il est Ă©mis, avec prime de 1 500 francs ou Ă  2 500 francs et avec garantie de 125 francs d'intĂ©rĂŞt annuel jusqu'au moment oĂą le dividende rĂ©parti atteindrait 125 francs, ce qui a eu lieu en 1859[C 19]. Quatre-cents actions ont produit un million de francs. En 1860, il est Ă©mis de nouveau et avec prime de 1 500 francs, soit 500 actions Ă  2 500 francs qui ont produit 1 250 000 francs, et un peu plus tard, en 1861, 250 actions avec prime de 2 250 francs ou Ă  3 250 francs, soit 812 500 francs. 2 700 actions ont Ă©tĂ© Ă©mises, ce qui a fourni Ă  la caisse de la SociĂ©tĂ© 3 732 500 francs[C 19].

Une dĂ©libĂ©ration du 19 octobre 1863 subdivise les actions en sixièmes, de sorte que les 2 700 actions alors Ă©mises, sont reprĂ©sentĂ©es par 16 200 parts. Il reste alors Ă  la souche 300 actions primitives, ou 1 800 sixièmes, sur lesquels il en est Ă©mis en 1874 Ă  2 100 francs l'un 800 parts pour 1 680 000 francs, soit un total de 17 000 parts[C 19].

Ainsi sur les 3 000 actions primitives ou 18 000 sixièmes, il a Ă©tĂ© Ă©mis 2 833 actions et un tiers soit 17 000 parts qui ont produit 5 412 500 francs, rĂ©ellement entrĂ©s dans la caisse de la Compagnie, sans tenir compte des actions libĂ©rĂ©es, attribuĂ©es aux fondateurs, et de celles employĂ©es Ă  l'achat de Bruay ; mais aussi sans tenir compte du bĂ©nĂ©fice provenant de la rĂ©trocession de Bruay, qui a servi au remboursement des actions primitives[C 20]. Ce versement effectif de 5 650 000 francs correspond Ă  332,25 francs par part ou sixième[C 20].

Emprunts

La Compagnie de BĂ©thune, malgrĂ© des Ă©missions successives d'actions avec primes qui ont fourni une somme nette de 5 412 500 francs, a eu recours Ă  une sĂ©rie d'emprunts pour l'exĂ©cution de ses grands travaux, et pour le dĂ©veloppement auquel est arrivĂ©e vers 1880 son entreprise[C 20]. AntĂ©rieurement Ă  1859, il a Ă©tĂ© empruntĂ© 700 000 francs. pour le creusement des fosses nos 2 et 3. L'un de ces emprunts, de 400 000 francs, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans des conditions toutes particulières : remboursement en dix ans, 5 % d'intĂ©rĂŞt annuel, plus une prime de dix centimes par hectolitre de charbon extrait Ă  la fosse no 2, pendant le temps que durerait l'emprunt, et jusqu'Ă  concurrence d'un maximum de 1 500 hectolitres par jour. Ce contrat est rĂ©siliĂ© au bout de quelque temps, moyennant une indemnitĂ©, payĂ©e au prĂŞteur, de 33 000 francs[C 20]. En 1861, il est distribuĂ© aux 1 400 actions alors Ă©mises, un dividende de 120 francs, reprĂ©sentĂ© par une obligation de pareille somme, rapportant 6 % d'intĂ©rĂŞt annuel, et remboursable en dix ans au moyen d'un tirage de 140 obligations par annĂ©e. C'est un vĂ©ritable emprunt de 168 000 francs[C 20].

Vers la mĂŞme Ă©poque, la Compagnie rachète l'Ă©tablissement de la Compagnie des cokes Ă  Violaines, et le prix de ce rachat, ainsi que la somme de 200 000 francs prĂŞtĂ©e par cette dernière, est rĂ©glĂ© par la remise d'obligations de 500 francs remboursables en quinze annĂ©es, pour une somme de 255 500 francs[C 21]. Le gouvernement a en 1860, après la conclusion des traitĂ©s de commerce, mis Ă  la disposition de l'industrie, fortement Ă©prouvĂ©e par ce changement de rĂ©gime douanier, une somme importante, Ă  titre de prĂŞt. La Compagnie de BĂ©thune emprunte ainsi Ă  l'État 400 000 francs remboursables en dix annĂ©es, Ă  partir de 1864. En octobre 1868, la Compagnie Ă©met 7 770 obligations de 300 francs, produisant un intĂ©rĂŞt annuel de 18 francs, et remboursables en quarante ans par tirages au sort, Ă  partir du 1er aoĂ»t 1869. Le montant est de 2 310 000 francs[C 21].

Le prix d'Ă©mission est de 290 francs. Mais le placement des obligations a eu lieu par une agence de publicitĂ©, Ă  laquelle on a dĂ» accorder une commission de 32,50 francs par obligation[C 21]. Cet emprunt exige une annuitĂ© de 154 900 francs correspondant Ă  7,576 % d'intĂ©rĂŞt et d'amortissement. Les grands travaux de dĂ©veloppement que l'on exĂ©cute en 1876, tant en creusement de puits qu'en constructions de maisons, obligent Ă  contracter un nouvel emprunt, par l'Ă©mission de 6 500 obligations de 500 francs, produisant un intĂ©rĂŞt annuel de trente francs, et remboursables au pair en quarante ans, Ă  partir du 1er mars 1877[C 21].

Le succès de cette Ă©mission fut tel, que, profitant de la faveur du public, et voulant porter de 300 Ă  600 le nombre des maisons Ă  construire, la Compagnie Ă©met 2 500 nouvelles obligations dans les mĂŞmes conditions, de sorte que le chiffre total de cet emprunt est de 9 000 obligations pour 4 500 000 francs. En 1877, pour la continuation des grands travaux entrepris, un nouvel emprunt est effectuĂ©, par l'Ă©mission de 10 000 obligations de 260 francs remboursables Ă  500 francs en annĂ©es soit 2 600 000 francs. Le total des emprunts est de 10 933 500 francs[C 22].

Plusieurs de ces emprunts sont remboursĂ©s, toutefois le bilan du 30 juin 1877 comprend encore au passif sept obligations de 120 francs soit 840 francs, 7 278 obligations de 300 francs soit 1 915 327,60 francs, 8 971 obligations de 500 francs (1876) soit 4 215 158,84 francs et 10 000 obligations de 500 francs (1877) soit 2 568 255,20 francs. Le total des emprunts Ă  rembourser de 8 699 581,64 francs[C 22].

Ce chiffre des emprunts ajoutĂ© aux 5 650 000 francs obtenus de l'Ă©mission des actions, et auquel vient se joindre une part importante des bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s, montre qu'il a fallu Ă  la Compagnie de BĂ©thune engager un capital très considĂ©rable dans son entreprise pour l'amener au point oĂą elle se trouve vers 1880[C 22].

DĂ©penses de premier Ă©tablissement

Bilans au 30 juin des années 1866, 1873, 1875 et 1877.

Les bilans présentés dans les divers rapports du Conseil d'administration aux assemblées générales des actionnaires permettent d'établir les dépenses successivement effectuées pour la création des mines de Bully-Grenay. Aussi a-t-il paru utile de reproduire dans le tableau ci-contre les principaux articles de ces bilans pour un certain nombre d'années[C 22].

Depuis sa fondation en 1851, jusqu'en 1866, en quinze ans la Compagnie de BĂ©thune a engagĂ© dans son entreprise 8 642 000 francs. Elle a mis en exploitation trois fosses, et est en train d'en creuser une quatrième. Sa production est alors de 173 000 tonnes. Le capital engagĂ© correspond Ă  5 000 000 francs par cent mille tonnes ou cinquante francs par tonne d'extraction annuelle, chiffre très considĂ©rable, et qui montre bien l'Ă©norme dĂ©pense que nĂ©cessite la crĂ©ation d'une houillère[C 23].

De 1866 Ă  1873, en sept ans, les dĂ©penses en travaux neufs ne sont que de 1 525 000 francs. Mais par contre, elles s'Ă©lèvent Ă  plus de 4 000 000 francs en 1874 et 1875, et Ă  9 000 000 francs en 1876 et 1877[C 23]. La Compagnie de BĂ©thune a consacrĂ© des sommes Ă©normes, treize millions pendant les quatre dernières annĂ©es, Ă  dĂ©velopper dans une très large mesure ses moyens de production. Elle a ouvert trois nouveaux puits, les a munis des appareils les plus perfectionnĂ©s, elle a construit un très grand nombre de maisons d'ouvriers, et a augmentĂ© son outillage, son fonds de roulement de manière Ă  satisfaire aux exigences d'une grande production[C 23].

Cette production qui n'est en 1873 que de 236 000 tonnes, a atteint 457 000 tonnes en 1878, et peut, paraĂ®t-il, ĂŞtre portĂ© Ă  600 000 tonnes dès que la vente le permettra. Avec ces chiffres de production, le capital engagĂ© par 100 000 tonnes correspond en 1878 Ă  plus de 5 000 000 francs ou cinquante francs par tonne, et Ă  environ 4 000 000 francs ou quarante francs par tonne, avec l'extraction possible de 600 000 tonnes[C 23].

Le capital engagĂ© dans les mines de Bully-Grenay, peut ĂŞtre rĂ©capitulĂ© ainsi, en nombre ronds[C 23], pour un total de 23 300 000 francs[C 24] :

  • Sondages et fosses : 10 000 000 francs
  • Terrains, immeubles, maisons : 5 600 000 francs
  • Chemin de fer : 2 000 000 francs
  • Mobilier, matĂ©riel, etc : 400 000 francs
  • Charbon et marchandises en magasin : 1 000 000 francs[C 23]
  • Caisse et portefeuille : 300 000 francs
  • DĂ©biteurs par comptes : 1 500 000 francs
  • Ă€ recevoir sur dernier emprunt : 1 500 000 francs
  • Parts Ă  la souche : 1 000 000 francs[C 24]

Ce capital a Ă©tĂ© constituĂ©, pour un total lui aussi Ă©gal Ă  23 300 000 francs[C 24] :

  • Par le placement des actions (y compris les parts restant Ă  la souche) : 7 000 000 francs
  • Par divers emprunts Ă  terme : 8 700 000 francs
  • Par d'autres emprunts exigibles : 3 800 000 francs
  • Enfin par des prĂ©lèvements sur les bĂ©nĂ©fices de : 3 800 000 francs

Ce capital de 23 300 000 francs est considĂ©rable, mĂŞme pour une production annuelle de 600 000 tonnes. Le service de l'intĂ©rĂŞt, Ă  un taux quelque peu rĂ©munĂ©rateur, demande un bĂ©nĂ©fice important, surtout avec le remboursement, mĂŞme Ă  long terme, des emprunts[C 24]. Par l'exemple des mines de Bully-Grenay, on peut juger de l'exagĂ©ration que le public apporte dans l'apprĂ©ciation des bĂ©nĂ©fices des houillères. Ces bĂ©nĂ©fices, quelqu'importants qu'ils soient, ne sont que la juste rĂ©munĂ©ration, et mĂŞme souvent assez faible, des risques courus et des immenses capitaux qu'il faut engager dans ces sortes d'entreprises pour arriver au succès[C 24].

Libelle de 1873

En mai 1873, un libelle diffamatoire est paru contre le conseil d'administration de la Compagnie qui a été adressé à tous les actionnaires[C 24]. Ce libelle est l'œuvre d'un employé de la Compagnie que celle-ci a dû révoquer par suite d'opérations de spéculations sur les actions de Béthune, commises de concert avec d'autres employés de la Compagnie. La publication de ce libelle donne lieu à une réunion d'actionnaires à Douai, le 19 juin 1873, pour décider des mesures à prendre en vue de sauvegarder leurs intérêts et d'exercer des revendications contre le Conseil d'administration[C 25].

Celui-ci, naturellement ému de ces accusations, répondit au libelle par un mémoire explicatif qui les a détruit complètement. Il réunit une assemblée générale, le 12 septembre 1873, à laquelle il soumet des explications qui ont été très favorablement accueillies, et qui, par un vote unanime, ont déclaré non fondées et calomnieuses toutes les accusations formulées dans le libelle de l'employé révoqué[C 25].

Valeur des actions

Dès 1852, avant mĂŞme l'ouverture de la première fosse, les actions de mille francs valent 1,100 Ă  1,200 francs et font de 100 Ă  200 francs de prime. En 1853, le public, sachant que les entreprises de Bully et de Bruay ne forment qu'une seule et mĂŞme affaire, recherche les actions de BĂ©thune, qui montent Ă  2 500 francs, faisant ainsi une prime de 1 500 francs. Elles atteignent mĂŞme 2 800 francs en 1854[C 25].

En 1857, les actions valent encore 2 500 francs, mais il s'en vend peu. C'est en 1857 que la Compagnie Ă©met 600 actions Ă  2 500 francs, mais avec intĂ©rĂŞt de 5 % ou de 125 francs garanti. En 1859, les actions ordinaires tombent Ă  2 000 francs. Elles remontent Ă  2 500 francs en 1860. En 1861, 250 actions Ă  125 francs d'intĂ©rĂŞts garantis, sont Ă©mises Ă  3 250 francs[C 25].

Une dĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 19 octobre 1863, autorise la division des actions en sixièmes[C 25]. Ă€ cette Ă©poque, l'action primitive vaut 3 000 francs et le sixième par consĂ©quent 500 francs[C 26]. Mais ce prix s'abaisse successivement, et descend en 1868 Ă  382 francs. Le prix du sixième est de 425 francs en mars 1870, 470 francs en octobre 1872, 574 francs en dĂ©cembre 1872. Il s'Ă©lève ensuite successivement pendant la pĂ©riode de chertĂ© des houilles et atteint 990 francs en janvier 1874, 1 590 francs en juillet 1874, 2 300 francs en dĂ©cembre 1874 et 4 400 francs en avril 1875, prix maximum qu'il ait atteint. Le prix de vente du sixième va en diminuant ensuite et descend Ă  3 300 francs en janvier 1876, 2 000 francs en juillet 1876, 1 700 francs en janvier 1877, 1 200 francs en juillet 1877, 1 180 francs en janvier 1878, 730 francs en juillet 1878[C 26].

C'est Ă  ce prix de 730 francs qu'il est encore au commencement de 1879. Mais en octobre de cette annĂ©e, les sixièmes de parts se nĂ©gocient Ă  la bourse de Lille, de 900 Ă  925 francs, et en dĂ©cembre Ă  1 200 et mĂŞme 1 400 francs[C 26].

Dividendes

Le premier dividende distribuĂ©, s'appliquant Ă  l'exercice 1859-60, est rĂ©parti en 1860. Il est de soixante francs pour chacune des 1 400 actions anciennes, et de 125 francs par action Ă  intĂ©rĂŞt garanti[C 26]. En 1861, il fut distribuĂ© aux actions nos 1 Ă  1 400, 120 francs en une obligation de pareille somme rapportant six francs d'intĂ©rĂŞt annuel, et remboursable en dix ans au moyen d'un tirage de 140 obligations par annĂ©e[C 26].

Quant aux actions nos 1 401 Ă  2 700, elles ont reçu selon la garantie, 125 francs en argent. En 1862 et 1863, le dividende est de 130 francs pour chacune des deux sortes d'actions[C 27]. On a vu qu'en 1863, les actions ont Ă©tĂ© subdivisĂ©es en sixièmes. Chaque sixième reçoit 21,70 francs en 1863 et en 1864, et 25 francs en 1865, 1866, 1867, 1868, 1869 et 1870. Le dividende est portĂ© Ă  32,50 francs en 1871 et 1812, 75 francs en 1813 et 100 francs en 1874. Il redescend Ă  75 francs en 1875 et 45 francs en 1876. En 1877, il n'est pas distribuĂ© de dividende, et les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s sont rĂ©servĂ©s pour l'achèvement des grands travaux en cours d'exĂ©cution. Mais, en 1879, il est rĂ©parti 25 francs par action, Ă  prĂ©lever sur les bĂ©nĂ©fices de l'exercice 1878-79[C 27].

Prix de revient

D'après le rapport de M. Gruner, de 1863, le prix de revient brut d'exploitation des mines de Bully-Grenay, abstraction faite des frais gĂ©nĂ©raux, a variĂ© pendant les huit annĂ©es de 1854 Ă  1862, dans les limites de 0,72 franc Ă  1,03 franc l'hectolitre, soit de huit Ă  10,30 francs Dans la pĂ©riode de 1860 Ă  1872, il a variĂ© Ă©galement entre huit francs et 8,30 francs, ainsi qu'il ressort d'un rapport du Conseil d'administration Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de 1873[C 27].

Les Ă©tats de redevances, Ă©tablis par les ingĂ©nieurs des mines, donnent, pour l'annĂ©e 1873 une extraction de 235 795 tonnes. Les dĂ©penses ordinaires sont de 2 963 609,10 francs soit 12,57 francs par tonne, les dĂ©penses de premier Ă©tablissement sont de 923 526,19 francs soit 3,91 francs par tonne[C 27]. Pour l'annĂ©e 1874, l'extraction est de 249 046 tonnes. Les dĂ©penses ordinaires sont de 3 383 430,34 francs soit 13,58 francs par tonne, les dĂ©penses de premier Ă©tablissement sont de 1 753 219,17 francs soit 7,04 francs par tonne[C 28]. Ces derniers prix correspondent aux annĂ©es pendant lesquelles les prix de vente Ă©taient très Ă©levĂ©s, la main d'Ĺ“uvre très recherchĂ©e, et par suite payĂ©e très cher[C 28].

Avec le développement de la production et l'exploitation plus facile du gisement des nouvelles fosses, enfin avec le changement des conditions du travail, ces prix de revient élevés se sont nécessairement abaissés[C 28].

Prix de vente

Les prix de vente proviennent des chiffres recueillis par les ingĂ©nieurs des mines, et reproduits dans leurs rapports. Ces prix moyens nets ont Ă©tĂ© pour les mines de Bully-Grenay de 11,44 francs la tonne en 1869, 12,37 francs en 1871, 14,40 francs en 1872, 18,50 francs en 1873, vingt francs en 1874, 17,42 francs en 1876, 13,29 francs en 1877 et 12,64 francs en 1878[C 28].

Renseignements divers

Les rapports des ingénieurs des mines au Conseil général du Pas-de-Calais fournissent les renseignements divers suivants, relatifs à l'année 1877.

L'extraction totale est de 424 411 tonnes, dont 4 701 tonnes de gros, et 419 710 tonnes de tout-venant. Il n'y a pas d'escaillage[C 28]. La consommation Ă  la mine et aux foyers des machines est de 21 661 tonnes et 16 022 tonnes pour le chauffage des ouvriers, soit 37 683 tonnes, ce qui reprĂ©sente près de 9 % de l'extraction[C 29]. La vente aux industries diverses est de 26 692 tonnes et de 11 901 tonnes par la consommation domestique, soit 44 593 tonnes vendues dans le Pas-de-Calais. 134 552 tonnes sont vendues dans le Nord et 219 175 tonnes dans les autres dĂ©partements. La vente est de 398 320 tonnes, la vente et consommation sont de 436 003 tonnes[C 29].

Les modes d'expĂ©ditions sont variĂ©s : 17 901 tonnes sont expĂ©diĂ©es par voitures, 138 308 tonnes par pĂ©niches, 242 111 tonnes par chemin de fer, soit un total de 398 320 tonnes transportĂ©es[C 29].

En 1878, 457 139 tonnes sont produites, dont 4 020 tonnes de gros, et 453 219 tonnes de tout venant. 28 396 tonnes sont immobilisĂ©es, dont 15 767 tonnes Ă  la mine, et 12 629 tonnes pour le chauffage des ouvriers[C 29]. La vente aux industries diverses est de 36 688 tonnes et de 15 636 tonnes par la consommation domestique, soit 52 324 tonnes vendues dans le Pas-de-Calais. 150 069 tonnes sont vendues dans le Nord et 233 640 tonnes dans les autres dĂ©partements. La vente est de 436 033 tonnes, la vente et consommation sont de 464 429 tonnes[C 30].

Les modes d'expĂ©ditions sont variĂ©s : 15 636 tonnes sont expĂ©diĂ©es par voitures, 149 013 tonnes par pĂ©niches, 211 384 tonnes par chemin de fer, soit un total de 435 033 tonnes transportĂ©es[C 30].

En résumé, la Compagnie de Béthune a expédié par bateaux 32 % de sa production en 1877 et 1878, et respectivement 57 et 59 % de sa production par chemin de fer en 1877 et 1878[C 30].

Ouvriers

La Compagnie de BĂ©thune occupe, en 1859, 605 ouvriers, et en 1860, 684, dont 525 au fond et 159 au jour[C 30]. D'après la notice de M. Dumont, distribuĂ©e aux membres du congrès de l'Industrie minĂ©rale tenu Ă  Douai en 1876, le nombre d'ouvriers occupĂ©s est de 1 091 ouvriers en 1865, dont 877 au fond et 213 au jour, 1 236 ouvriers en 1870, dont 99 au fond et 245 au jour, et 1 611 ouvriers en 1873, dont 1 289 au fond, et 322 au jour[C 30].

Une autre notice Ă©galement de M. Dumont, publiĂ©e par la Compagnie Ă  l'occasion de l'Exposition de 1878, donne le dĂ©tail suivant sur le personnel occupĂ© en 1877[C 31] : 2 716 personnes sont employĂ©es par la Compagnie. Parmi elles, on dĂ©nombre soixante employĂ©s, 1 977 ouvriers au fond, 338 au jour pour la mine, et 341 au jour (dans diverses taches). Parmi les ouvriers du fond, il y a 33 porions, 1 003 mineurs, 557 chargeurs, hercheurs et manĹ“uvres, 179 boiseurs et 205 remblayeurs. Au jour, pour la mine, il y a 32 machinistes, 45 receveurs et 261 manĹ“uvres. 2 315 personnes sont donc directement affectĂ©es Ă  la mine. Parmi les divers ouvriers du jour, on dĂ©nombre 110 ouvriers des ateliers, 85 ouvriers au rivage, 70 en constructions et entretiens, et 76 aux chemins de fer[C 31].

Les rapports des ingĂ©nieurs des mines fournissent les renseignements suivants sur le personnel de Bully-Grenay : 1 266 ouvriers en 1869, dont 1 070 au fond, et 196 au jour, 1 365 ouvriers en 1871, dont 1 072 au fond, et 293 au jour, 1 299 ouvriers en 1872, dont 1 096 au fond, et 203 au jour, 2 845 ouvriers en 1877, dont 2 106 au fond, et 739 au jour, et 2 610 ouvriers en 1878, dont 1 987 au fond, et 623 au jour[C 31].

On voit que de 1872 Ă  1877, en cinq ans, le nombre des ouvriers employĂ©s par ces mines a plus que doublĂ©. Il est vrai que pendant cette mĂŞme pĂ©riode la production s'est accrue de 206 000 Ă  457 000 tonnes[C 31].

Production par ouvrier

D'après les données qui précèdent, on obtient pour la production annuelle de l'ouvrier les chiffres dans le tableau ci-contre. Les chiffres sont donnés en tonnes.

Production par ouvrier[C 32]
AnnéeFond.F & J.
1859 ?87
1860132101
1865213170
1869186157
1870230184
1871205161
1872188159
1873183146
1875172133
1877201149
1878230175

Salaires

D'après la notice de M. Dumont, prĂ©cĂ©demment citĂ©e, le salaire journalier moyen de l'ouvrier mineur, proprement dit, a Ă©tĂ© successivement de 2,95 francs en 1853, 3,05 francs en 1855, 3,71 francs en 1860, 3,73 francs en 1865, 4,42 francs en 1870, 5,48 francs en 1873, 5,51 francs en 1875, 5,12 francs en 1876. L'augmentation en 23 ans a donc Ă©tĂ© de 2,47 francs ou de 83,7 %[C 32].

Pendant la mĂŞme pĂ©riode, le salaire moyen annuel des ouvriers de toute espèce, fond et jour, a passĂ© par les phases suivantes : 725 francs en 1853, 758 francs en 1855, 792 francs en 1860, 828 francs en 1865, 937 francs en 1870, 1 180 francs en 1873, 1 226 francs en 1875. L'augmentation a Ă©tĂ© de 501 francs ou de 69,1 %[C 32].

Comme dans toutes les autres houillères, c'est surtout salaire du mineur, proprement dit, qui a Ă©prouvĂ© la plus grande augmentation. Suivant les Ă©tats des redevances, la Compagnie de Bully-Grenay a payĂ© pour salaires[C 33] : 1 102 790 francs, soit par ouvrier 871 francs en 1869, 1 323 711 francs, soit par ouvrier 969 francs en 1871, 1 482 407 francs, soit par ouvrier 1 170 francs en 1872, 1 482 407 francs, soit par ouvrier 1 074 francs en 1874, 1 482 407 francs, soit par ouvrier 909 francs en 1875, 2 628 436 francs, soit par ouvrier 927 francs en 1877 et 2 910 650 francs, soit par ouvrier 1 111 francs en 1878. De 1873 Ă  1876, le salaire annuel s'est Ă©levĂ© Ă  près de 1 200 francs, mais, en 1877, il a diminuĂ© dans une forte proportion, comme dans les autres houillères. Les prix de base de la tâche n'ont cependant pas Ă©tĂ© modifiĂ©s, mais le travail de l'ouvrier a Ă©tĂ© limitĂ© par le dĂ©faut d'Ă©coulement des houilles[C 33].

En 1878, le salaire s'est relevé notablement, l'exploitation a été plus active, le nombre d'ouvriers a diminué et la production annuelle de chacun d'eux a été plus forte[C 33].

Maisons d'ouvriers

Habitation typique de la Compagnie.

Lorsque la Compagnie de Béthune commence en 1852 ses premiers travaux dans la plaine de Lens, cette contrée, dont le sol est pauvre, est très peu peuplée et ne renferme que de pauvres villages n'offrant aucune ressource pour fournir des ouvriers et même pour loger ceux venus du dehors[C 33].

Il a donc fallu de toute nĂ©cessitĂ© crĂ©er des logements et s'imposer des dĂ©penses considĂ©rables en construction de maisons. En 1860, la Compagnie possĂ©dait dĂ©jĂ  166 maisons[C 33]. Elle en a 228 en 1863, 339 en 1866, 396 en 1868, 415 en 1869, 451 en 1873, 661 en 1874 et 867 en 1875[C 33].

Elle en a 1 354 vers 1880, qui avec les jardins, rues, routes, places, Ă©glises, Ă©coles, magasins et les dĂ©pendances reprĂ©sentent une dĂ©pense de plus de quatre millions de francs. Il existe entre autres, une agglomĂ©ration principale, dite citĂ© ouvrière des Brebis, qui comprend 729 maisons de divers types, avec Ă©glise et Ă©coles et dont le modèle figurait Ă  l'exposition universelle de 1878. Les maisons sont louĂ©es aux ouvriers moyennant trois Ă  sept francs par mois, suivant la grandeur[C 34].

La Compagnie de BĂ©thune possède donc une maison par 330 tonnes de houille produite annuellement et par 2,1 ouvriers occupĂ©s. La proportion d'ouvriers, logĂ©s par la Compagnie, est donc très considĂ©rable[C 34]. En effet, d'après une enquĂŞte faite en 1872, par les membres de la SociĂ©tĂ© de l'Industrie minĂ©rale du district du Nord, sur les habitations des houillères, il rĂ©sulte que chaque maison est occupĂ©e par une famille, comprenant en moyenne 4,81 membres, et fournissant 1,70 ouvriers. Ces chiffres, appliquĂ©s aux 1 354 maisons de la Compagnie de BĂ©thune, donnent une population de plus de 6 500 habitants, dont 2 300 sont occupĂ©s dans les travaux. Elle logerait donc 80 % des ouvriers qu'elle emploie[C 34].

Orphelinat

En 1866, la demande des houilles est très active. On manque d'ouvriers. La Compagnie pense qu'un moyen de s'en procurer était d'ouvrir ses chantiers aux enfants tombés à la charge de l'assistance publique. Elle décide donc en 1866 la construction d'un orphelinat, susceptible de recevoir 80 à cent jeunes garçons âgés de douze ans[C 34].

« Chaque enfant aura un livret oĂą s'inscriront son salaire journalier et ses dĂ©penses. ArrivĂ© Ă  sa majoritĂ©, le jeune ouvrier recevra le solde crĂ©diteur de ce compte ; il y trouvera une dot et souvent mĂŞme le moyen de s'exonĂ©rer du service militaire. Le salaire moyen des ouvriers compris entre douze et vingt ans n'est pas infĂ©rieur Ă  1,75 franc[C 34] ; et les dĂ©penses pour le loger, l'habiller, l'entretenir, ne sauraient dĂ©passer 1,25 franc par jour[C 35]. »

L'essai des premiers venus n'a pas rĂ©pondu aux espĂ©rances, il donne mĂŞme parfois d'amers dĂ©boires[C 35]. Dès 1868 la Compagnie entame des nĂ©gociations avec des corporations religieuses pour la tenue de son orphelinat. M. l'abbĂ© Halluin, qui dirige avec succès une entreprise semblable Ă  Arras, consent Ă  prendre la direction de l'orphelinat de la Compagnie de BĂ©thune[C 35]. Son premier soin fut de se dĂ©barrasser de 25 enfants assez indisciplinĂ©s qui s'y trouvaient, et de les placer dans, des familles d'ouvriers, puis il en a admis d'autres successivement, et en 1873 ils Ă©taient au nombre de trente. Mais deux annĂ©es après, en 1875, l'abbĂ© Halluin reconnait l'impossibilitĂ© de peupler cet Ă©tablissement d'un nombre d'enfants suffisant pour indemniser la Compagnie des dĂ©penses qu'il lui coĂ»tent. Il est donc supprimĂ©, et les bâtiments sont appropriĂ©s pour recevoir les bureaux de la Direction[C 35].

Caisse d'Ă©pargne

Sous l'inspiration de l'un des administrateurs, M. Boutry, un homme très dévoué aux véritables intérêts des ouvriers, la Compagnie institua une caisse d'épargne privée, dont l'établissement a été autorisé par le Préfet du Pas-de-Calais à la date du 1er décembre 1873[C 35]. L'intérêt attribué aux sommes déposées est de 3,65 % ou 1 centime par jour. Les comptes sont arrêtés et réglés en principal et intérêt le 30 juin et le 31 décembre de chaque année. Lorsque, aux dites époques, le compte d'un déposant dépasse la somme de cent francs, il lui est délivré un ou plusieurs bons de cent francs, nominatifs, produisant intérêt à 3,65 % et remboursables à volonté[C 35]. Aux mêmes époques, il est dressé un état de tous les bons non remboursés et il est donné à chacun de ces bons un numéro spécial, lequel concourt au tirage qui sera effectué six mois après[C 35].

Le 1er janvier et le 1er juillet, la compagnie donne 2 % de tous les bons délivrés alors et non remboursés[C 36]. Les 2 % sont versés dans la caisse sociale au compte de la caisse d'épargne, et ils servent à former des lots de cinquante francs qui sont tirés ainsi[C 36] : pendant les mois de janvier et de juillet il est procédé au tirage au sort des numéros afférents aux bons délivrés six mois auparavant. Le premier numéro sortant gagne un lot de mille francs, donné par la Compagnie, en outre des 2 % ci-dessus, et les numéros qui sortent ensuite gagnent chacun un des lots de cinquante francs indiqués plus haut[C 36].

Tout dĂ©posant qui quitte le service de la Compagnie reçoit aussitĂ´t le paiement de ce qui lui est dĂ» en principal et intĂ©rĂŞts. La caisse d'Ă©pargne, Ă©tablie sur les bases ci-dessus, offre aux ouvriers des avantages considĂ©rables et très attrayants[C 36]. Aussi sa crĂ©ation fut-elle accueillie avec faveur, et six mois après son ouverture, au 30 juin 1874, le chiffre des dĂ©pĂ´ts s'Ă©levait Ă  59 503,13 francs. Il est au 30 juin 1875 de 80 595,70 francs, un an plus tard de 123 643,30 francs et de 173 390,49 francs au 30 juin 1877[C 36].

Ă€ cette dernière date, le nombre des dĂ©posants Ă©tait de 207, et la moyenne de leurs livrets de 804,93 francs[C 36]. D'après la notice publiĂ©e par la Compagnie de BĂ©thune Ă  l'occasion de l'Exposition universelle de 1878, tout ouvrier ayant dix ans de service Ă  la Compagnie recevrait gratuitement un billet de la loterie de la caisse d'Ă©pargne[C 36].

Église Sainte-Thérèse , dans une des cités de la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter, la cité des Alouettes.

Autres institutions de bienfaisance

La Compagnie a institué une caisse de secours, alimentée par une retenue de 3 % et une cotisation de l'établissement de 1 % des salaires. Cette caisse pourvoit aux services de santé, aux secours temporaires pour les ouvriers malades ou blessés, et aux pensions de retraites[C 36].

En 1917, à la suite du renseignement de la méthode dite de Carrel, la compagnie a fait envoyer son médecin, docteur Bréhon, à l'hôpital militaire de Compiègne, dans l'optique d'améliorer le traitement des plaies lors des accidents industriels[JLH 1].

La Compagnie a créé à ses frais une église à la cité des Brebis (l'église Sainte-Barbe), et deux chapelles dans d'autres centres ouvriers (dont l'église Sainte-Thérèse à la cité des Alouettes, aujourd'hui centre culturel Jean-Macé), qui sont desservies par un curé et deux aumôniers, ainsi que trois écoles de filles, trois écoles de garçons, et cinq salles d'asile[C 37]. Elle a installé des fourneaux économiques et une boulangerie, qui livrent les aliments et le pain au prix de revient[C 37].

Les fosses

Vingt-et-un puits ont été creusés par la Compagnie des mines de Béthune.

Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter

La fosse no 1 vers 1900.
Le chevalement en béton armé du puits no 1 ter
Puits no 1
50° 26′ 50″ N, 2° 43′ 20″ E[BRGM 1]
1852 - 1971
Puits no 1 bis
50° 26′ 51″ N, 2° 43′ 20″ E[BRGM 2]
1889 - 1971
Puits no 1 ter
50° 26′ 52″ N, 2° 43′ 17″ E[BRGM 3]
1911 - 1971

Le premier puits de la Compagnie est foncĂ© Ă  partir de mars 1852 Ă  Bully-les-Mines[JLH 2] au diamètre de quatre[C 38] ou 5,75 mètres[A 1]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 136 mètres[C 38]. La production commence Ă  partir de l'annĂ©e suivante oĂą 7 000 tonnes de houille sont extraites. En 1854, la production est de 21 000 tonnes[A 1]. En 1865, la machine d'extraction Ă  deux cylindres oscillants est remplacĂ©e par une machine horizontale Ă  deux cylindres horizontaux[C 38]. En novembre 1869, dix-huit ouvriers meurent Ă  cause des fumĂ©es provoquĂ©es par un incendie[A 1]. La fosse est complètement rĂ©novĂ©e en 1876. une nouvelle machine d'extraction, de 450 chevaux est installĂ©e. En 1880, la fosse a produit 1 280 000 tonnes depuis son ouverture, le puits est Ă  cette Ă©poque profond de 443 mètres[C 38]. Le puits no 1 bis est ajoutĂ© en 1889, le no 1 ter, avec un diamètre de 5,75 mètres, en 1911[A 1].

En 1961, la fosse est concentrĂ©e sur la fosse n° 13 - 13 bis du Groupe de BĂ©thune[JLH 2]. Les puits nos 1, 1 bis et 1 ter, respectivement profonds de 583, 430 et 587 mètres[A 1], sont remblayĂ©s en 1971[B 1]. Les chevalements des puits nos 1 et 1 bis sont dĂ©truits la mĂŞme annĂ©e, celui du no 1 ter, unique dans le bassin minier de par son architecture, est dĂ©moli en 1973[B 1].

  • Puits no 1.
    Puits no 1.
  • Puits no 1 bis.
    Puits no 1 bis.
  • Puits no 1 ter.
    Puits no 1 ter.
  • Logement du concierge.
    Logement du concierge.
  • Rue du 18 novembre 1869.
    Rue du 18 novembre 1869.
  • Mur d'enceinte de la fosse.
    Mur d'enceinte de la fosse.

Fosse no 2

La fosse no 2 vers 1900.
50° 27′ 39″ N, 2° 42′ 14″ E[BRGM 4]
1855 - 1970

Les travaux du puits no 2, d'un diamètre de quatre mètres, commencent le 20 novembre 1855 Ă  Bully-les-Mines[JLH 3] - [A 3]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 135,57 mètres[C 38]. Le puits traverse sous le tourtia des argiles aquifères du torrent sur une Ă©paisseur de six mètres. Le niveau est passĂ© sans l'aide d'une machine d'Ă©puisement, mais il en a fallu une pour passer le torrent[C 38]. L'extraction commence en fĂ©vrier 1859[A 3]. Le gisement est très accidentĂ©. Le ventilateur Davaine, devenu insuffisant, est remplacĂ© en 1868[C 38]. En 1880, la fosse a produit 720 000 tonnes depuis son ouverture, son puits est profond de 450 mètres[C 38].

En 1959, la fosse no 2 est concentrée sur la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter grâce au bure no 29. Cette concentration dure jusqu'en 1968, date à laquelle la fosse ferme, le puits est remblayé deux ans plus tard et les installations de surface détruites en 1974[JLH 3] - [B 1].

Fosse no 3

La fosse no 3 vers 1910.
50° 28′ 29″ N, 2° 44′ 34″ E[BRGM 5]
1857 - 1977

Le fonçage du puits dĂ©bute le 12 janvier 1857 Ă  Vermelles[JLH 4]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 147 mètres. La fosse est placĂ©e sur une grande faille[C 38]. L'exploitation commence en juillet 1860[A 3]. Le gisement est accidentĂ©, pourtant, beaucoup de charbon a Ă©tĂ© fourni. Des compresseurs d'air ont Ă©tĂ© installĂ©s en 1877[C 38]. les terrains sont très peu inclinĂ©s. En 1880, c'est la fosse qui a produit le plus : 1 525 000 tonnes, le puits est profond de 408 mètres[C 38].

Le puits profond de 464 mètres est remblayĂ© en 1977[B 1].

  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 3.
    Tête de puits matérialisée no 3.
  • Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
    Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
  • Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
    Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
  • Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
    Bâtiment des bains-douches et vestiaires.
  • Locotracteur.
    Locotracteur.
  • Locotracteur.
    Locotracteur.
  • Terril no 49, 3 de BĂ©thune.
    Terril no 49, 3 de BĂ©thune.

Fosse no 4

La fosse no 4 vers 1930.
50° 29′ 14″ N, 2° 45′ 09″ E[BRGM 6]
1865 - 1965

Le fonçage du puits dĂ©bute Ă  Vermelles[JLH 5] le 1er octobre 1865. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 149 mètres. le niveau est passĂ© sans le secours d'une machine d'Ă©puisement[C 38]. Elle entre en exploitation en 1867, le puits est profond de 389 mètres[C 38]. La fosse est ouverte en 1867[A 4]. Elle est abandonnĂ©e en 1876 car son gisement Ă  la profondeur de 250 mètres parait inexploitable[A 4], un serrement est effectuĂ©[C 38]. Les terrains sont très irrĂ©guliers. La fosse n'a extrait que 233 000 tonnes avant son serrement[C 38]. L'exploitation est improductive, il y a beaucoup de grisou par rapport aux autres fosses. La houille renferme 15 Ă  18 % de matières volatiles[C 38].

L'exploitation ne reprend qu'en 1911 Ă  la profondeur de 387 mètres. En 1925, un puits no 4 bis destinĂ© Ă  l'aĂ©rage est ouvert sur un autre carreau plus au nord[A 4]. Le puits est remblayĂ© en 1965[B 1].

Fosse no 4 bis

50° 30′ 08″ N, 2° 44′ 47″ E[BRGM 7]
1925 - 1965

Le 7 mai 1925 dĂ©bute le fonçage du puits d'aĂ©rage no 4 bis Ă  Vermelles[JLH 5], profond de 301 mètres[A 4]. Le puits est remblayĂ© en 1965[B 1].

Fosse no 5 - 5 bis

La fosse no 5 - 5 bis pendant la Guerre.
Puits no 5
50° 26′ 59″ N, 2° 45′ 35″ E[BRGM 8]
1873 - 1969
Puits no 5 bis
50° 26′ 59″ N, 2° 45′ 33″ E[BRGM 9]
1901 - 1969

Le fonçage du puits no 5 dĂ©bute le 16 avril 1873 Ă  Loos-en-Gohelle[JLH 6]. Le terrain houiller est atteint Ă  150 mètres. Les terrains sont très faiblement inclinĂ©s[C 38]. Le fonçage du puits, d'un diamètre de 4,50 mètres, traverse une veine de 1,55 mètre Ă  152 mètres, et deux veines Ă©paisses de 80 et 85 centimètres Ă  la profondeur de 167 mètres[C 38]. L'exploitation commence le 15 mai 1875[A 4].

Des appareils Ă  air comprimĂ© pour la perforation et la traction mĂ©canique y sont Ă©tablis[C 39]. La fosse est très riche et productve. En 1880, elle a dĂ©jĂ  produit 335 000 tonnes[C 39].

Le puits no 5 bis est ajoutĂ© en 1901. Les puits nos 5 et 5 bis sont approfondis Ă  483 et 735 mètres[A 4].

La fosse cesse l'extraction en 1968, après avoir produit 24 711 000 tonnes de charbon. Les puits nos 5 et 5 bis sont remblayĂ©s en 1969, et les chevalements abattus en 1969 et 1970[B 1]. Le seul vestige de la fosse est la grille d'entrĂ©e[JLH 6].

Fosse no 6 - 6 bis

La fosse no 6 - 6 bis vers 1900.
Puits no 6
50° 27′ 29″ N, 2° 43′ 40″ E[BRGM 10]
1874 - 1968
Puits no 6 bis
50° 27′ 30″ N, 2° 43′ 40″ E[BRGM 11]
1885 - 1968

Le fonçage du puits no 6 Ă  Mazingarbe[JLH 7] commence le 3 octobre 1874. Le terrain houiller a Ă©tĂ© atteint Ă  144 mètres. Le fonçage a Ă©tĂ© assez rapide[C 39]. La fosse est productive Ă  partir de mars 1876. La machine d'extraction a une puissance de 450 chevaux. En 1877, la fosse est mise en communication avec la fosse no 1. Les terrains sont peu rĂ©guliers[C 39]. Le puits no 6 bis est ajoutĂ© Ă  partir d'aoĂ»t 1885[A 5].

En 1961, la fosse no 6 - 6 bis est concentrĂ©e sur la fosse n° 13 - 13 bis du Groupe de BĂ©thune, pour laquelle elle assure le service et l'aĂ©rage. La fosse ferme en 1964, les puits nos 6 et 6 bis, respectivement profonds de 472 et 372 mètres[A 5] sont remblayĂ©s en 1968[B 1]. Les chevalements sont dĂ©truits en 1982[B 1].

Fosse no 7 - 7 bis

La fosse no 7 - 7 bis vers 1930.
Puits no 7
50° 27′ 49″ N, 2° 45′ 38″ E[BRGM 12]
1875 - 1965
Puits no 7 bis
50° 27′ 44″ N, 2° 45′ 17″ E[BRGM 13]
1905 - 1968

La Compagnie exploite hardiment sa concession, et construit une nouvelle fosse chaque annĂ©e. Le puits no 7 est foncĂ© Ă  partir du 4 avril 1875 Ă  Mazingarbe[JLH 8]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 137 mètres, profondeur Ă  laquelle une veine de 80 centimètres d'Ă©paisseur est dĂ©couverte[C 39]. Une deuxième veine d'un mètre est dĂ©couverte Ă  150 mètres, puis deux veines respectivement Ă©paisses de 1,10 mètre et 65 centimètres[C 39]. La machine d'extraction du puits no 1 y a Ă©tĂ© installĂ©. L'allure des veines est peu rĂ©gulière[C 39]. La fosse commence Ă  extraire en mai 1877[A 5]. Le puits no 7 bis est ajoutĂ© en 1905.

Le gisement peu favorable entraĂ®ne la fermeture de la fosse en 1965. Le puits no 7, d'une profondeur de 483 mètres, est remblayĂ© en 1965, le puits no 7 bis, profond de 398 mètres l'est en 1968[B 1].

  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 7 et exutoire de grisou.
    Tête de puits matérialisée no 7 et exutoire de grisou.
  • La salle des machines du puits no 7.
    La salle des machines du puits no 7.
  • La salle des machines du puits no 7.
    La salle des machines du puits no 7.
  • Vue intĂ©rieure de la salle des machines.
    Vue intérieure de la salle des machines.
  • Ancien bâtiment.
    Ancien bâtiment.
  • Ancien bâtiment.
    Ancien bâtiment.
  • Château d'eau de la fosse.
    Château d'eau de la fosse.

Fosse no 8 - 8 bis

La fosse no 8 - 8 bis vers 1900.
Puits no 8
50° 30′ 10″ N, 2° 47′ 06″ E[BRGM 14]
1891 - 1962
Puits no 8 bis
50° 30′ 11″ N, 2° 47′ 05″ E[BRGM 15]
1893 - 1974

Le fonçage du puits no 8 à Auchy-les-Mines[JLH 9] commence le 3 juillet 1891. l'extraction commence en août 1893[A 6]. Le puits no 8 bis est commencé en novembre 1893[A 6].

En 1961, la fosse no 8 - 8 bis est concentrĂ©e sur la fosse no 18 - 18 bis du Groupe de Lens[B 1]. le puits no 8, profond de 367 mètres[A 6] est remblayĂ© en 1962, le puits no 8 bis, profond de 399 mètres[A 6], participe Ă  l'aĂ©rage de la concentration jusqu'en 1973, il est remblayĂ© en 1974[B 1].

Fosse no 9

La fosse no 9 vers 1910.
50° 30′ 11″ N, 2° 43′ 17″ E[BRGM 16]
1893 - 1964

Le fonçage du puits no 9 commence le 10 juillet 1893 à Annequin[JLH 10], la fosse commence à produire en 1896[A 6]. Les fosses nos 4 bis et 12 assurent l'aérage des travaux de la fosse no 9[JLH 10].

La fosse ferme le 1er septembre 1964, le puits, d'une profondeur de 527 mètres est remblayĂ© en fin d'annĂ©e[B 1].

Fosse no 10 - 10 bis

Les chevalements des puits nos 10 et 10 bis.
Puits no 10
50° 26′ 29″ N, 2° 41′ 27″ E[BRGM 17]
1900 - 1972
Puits no 10 bis
50° 26′ 28″ N, 2° 41′ 25″ E[BRGM 18]
1901 - 1972

Les travaux de fonçage du puits no 10 dĂ©butent le 31 juillet 1900 Ă  Sains-en-Gohelle[JLH 11], pour une profondeur finale de 730 mètres[A 7]. Les puits no 10 bis est commencĂ© en juillet 1901, pour une profondeur de 791 mètres. La production dĂ©bute le 6 juin 1903.

L'extraction cesse en 1957, après que la fosse a été concentré sur la fosse n° 13 - 13 bis du Groupe de Béthune[B 1].

Les puits nos 10 et 10 bis sont remblayés en 1972. Les chevalements sont démolis trois ans plus tard[B 1].

Fosse no 11 - 11 bis

Le chevalement du puits no 11.
La fosse no 11 - 11 bis vers 1910.
Puits no 11
50° 26′ 32″ N, 2° 44′ 59″ E[BRGM 19]
1904 - 1967
Puits no 11 bis
50° 26′ 33″ N, 2° 45′ 01″ E[BRGM 20]
1906 - 1967

Le fonçage du puits no 11 débute à Grenay[JLH 12] le 5 octobre 1904, ceux du puits no 11 bis, destiné à l'aérage, commencent le 14 mai 1906. L'extraction débute le 1er avril 1908[A 7].

Le puits no 11 et le puits no 11 bis, respectivement profonds de 640 et 749 mètres, sont remblayĂ©s en 1967. Le chevalement du puits no 11 est abattu le 5 septembre 1969[B 1].

Fosse no 12

La fosse no 12 vers 1909.
50° 29′ 21″ N, 2° 42′ 35″ E[BRGM 21]
1909 - 1965

Le fonçage du puits no 12 commence le 6 fĂ©vrier 1909 Ă  Annequin[JLH 13], et est continuĂ© jusque la profondeur de 520 mètres. Le puits est jumelĂ© avec celui de la fosse no 9 et sert Ă  l'aĂ©rage[A 2]. Ă€ l'arrĂŞt de la fosse no 9, le puits n'a plus aucune utilitĂ©. Il est alors remblayĂ© en 1965, et les installations sont dĂ©truites[B 1].

Notes et références

Notes
  1. La fosse no 4 a été abandonnée et comblée en 1876, son gisement étant considéré comme inexploitable.
Références
    1. Académie nationale de médecine, Fonds Alexis Carrel Inventaire, établi par Catherine Rancon en août 2012, p. 334 [lire en ligne]
    2. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    3. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 2 des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    4. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 3 des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    5. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 4 et la fosse no 4 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    6. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 5 - 5 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    7. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 6 - 6 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    8. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 7 - 7 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    9. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 8 - 8 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    10. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 9 des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    11. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 10 - 10 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    12. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 11 - 11 bis des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    13. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 12 des mines de Béthune », http://minesdunord.fr/
    Références aux fiches du BRGM
    Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
    Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
    Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

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