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Gare de Lens (Pas-de-Calais)

La gare de Lens est une gare ferroviaire française, située à proximité du centre-ville de Lens, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France.

Lens
Image illustrative de l’article Gare de Lens (Pas-de-Calais)
Le bâtiment voyageurs.
Localisation
Pays France
Commune Lens
Adresse Place du Général-de-Gaulle
62300 Lens
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 50° 25′ 36″ nord, 2° 49′ 40″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87345025
Site Internet La gare de Lens, sur le site de la SNCF
Services TGV inOui, TER
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) • Arras à Dunkerque-Locale
• Lens à Don - Sainghin
• Lens à Ostricourt
• Lens à Corbehem
Voies 8 (+ voies de service)
Quais 5
Transit annuel 1 495 770 voyageurs (2018)
Altitude 34 m
Historique
Mise en service 1860
Architecte Urbain Cassan
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984)

Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)

Correspondances
Bus Tadao B1 B3 B5

11 18 18 express 19

22 35 41

59

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des TGV inOui et par des trains régionaux du réseau TER Hauts-de-France.

Situation ferroviaire

Gare de bifurcation, elle est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 211,284[1] de la ligne d'Arras Ă  Dunkerque-Locale, entre les gares d'Avion et de Loos-en-Gohelle. Elle est l'origine de la ligne de Lens Ă  Don - Sainghin, avant la gare de Sallaumines, de la ligne de Lens Ă  Ostricourt, avant la gare de Pont-de-Sallaumines, et de la ligne de Lens Ă  Corbehem (partiellement dĂ©classĂ©e). Son altitude est de 34 mètres.

Histoire

Le chemin de fer fait son apparition à Lens en 1860 lors de la mise en service, par la Compagnie du Nord, du chemin de fer des houillères (actuelles lignes d'Arras à Hazebrouck et de Lens à Ostricourt[2]) mettant en contact les nombreux gisements de charbon avec le réseau ferré. Lens est alors une gare de bifurcation à l'origine de l'embranchement d'Ostricourt. L'étoile ferroviaire de Lens est complétée en 1882 par la ligne vers Don - Sainghin et, en 1910, par la ligne de Lens à Corbehem. Le bâtiment voyageurs date de 1860[3].

La gare, en 1906.

En 1880, débutent d'importants travaux d'agrandissement de la gare[4] ; une seconde campagne étant entamée en 1897. Le bâtiment ne pouvant être agrandi en hauteur à cause des mouvements de terrain liés à l'extraction minière, il est doublé de part et d'autre par deux extensions dominées par des pavillons à étage à la toiture mansardée, dont le buffet-hôtel de la gare perpendiculaire aux voies[5]. Une tour-beffroi à bulbe, pourvue d'une horloge à quatre cadrans, s'ajoute au bâtiment d'origine[6].

Ce bâtiment agrandi, au plan complexe articulé autour de locaux exigus, suscite le mécontentement croissant de la population, représentée par le député-maire Émile Basly qui réclame, à défaut d'un bâtiment neuf, la réalisation à court terme d'une nouvelle salle des pas perdus, de salles d'attente et de guichets plus vastes[6]. Le projet de la compagnie, qui aurait vu disparaître la cour faisant face à la gare, suscite également des critiques. Endommagé par les bombardements et occupé par les Allemands lors de la Première Guerre mondiale, le bâtiment est complétement détruit au cours des derniers combats qui dévastent la ville en 1918[3] - [6].

Le , le nouveau bâtiment est inaugurĂ© par la Compagnie des chemins de fer du Nord[7]. Il est dĂ» Ă  l'architecte Urbain Cassan[7]. Il dĂ©crit le bâtiment ainsi : « Le bâtiment des voyageurs sera constituĂ© par des Ă©lĂ©ments rectangulaires indĂ©pendants. L'ossature de chacun de ces Ă©lĂ©ments sera calculĂ© pour rĂ©sister Ă  une dĂ©nivellation pouvant atteindre 0,25 m entre deux sommets contigus de sa surface d'appui. La remise d'aplomb de ces Ă©lĂ©ments devra pouvoir s'exĂ©cuter au moyen de vĂ©rins, et les dispositifs nĂ©cessaires : logement des vĂ©rins, appuis de ces derniers, force et mode d'action, etc., feront l'objet d'une Ă©tude prĂ©alable, permettant d'effectuer cette opĂ©ration dans les conditions les plus faciles et les moins coĂ»teuses. L'ossature sera calculĂ©e de manière Ă  supporter les efforts de relevage et devra tenir compte de la prĂ©sence des dispositifs envisagĂ©s pour le relevage. Dans le mĂŞme esprit, les parties de remplissage des façades, les cloisons, les sols doivent ĂŞtre rendus solidaires de l'ossature et pouvoir subir les mouvements de cette dernière, soit dans les dĂ©nivellations accidentelles, soit dans la remise d'aplomb sans dislocation, fissure, coincements des portes et des fenĂŞtres, etc., et sans que l'exploitation des locaux en soit gĂŞnĂ©e. Les coupures existant entre deux Ă©lĂ©ments voisins seront munies de couvre-joints d'un entretien très facile, autorisant les mouvements relatifs, tout en assurant l'Ă©tanchĂ©itĂ© des parois. Les surcharges Ă  prĂ©voir dans les calculs seront, pour l'Ă©lĂ©vation, celles indiquĂ©es au règlement annexĂ© Ă  la Circulaire ministĂ©rielle du (halles de chemins de fer) et, pour les sols, 500 kg/m2 dans les locaux accessibles au public, ceux des archives et des bagages, et 300 kg/m2 partout ailleurs. Les herses de support des fils tĂ©lĂ©phoniques pourront recevoir des efforts de traction de 50 kg par fil. On envisagera le cas de rupture totale d'une ou plusieurs nappes donnant les efforts dissymĂ©triques les plus dĂ©favorables. »

À cause de la nature instable du terrain, la nouvelle gare est bâtie sans étage, sur un radier général de béton armé, afin d'éviter la dislocation du bâtiment en cas de tassement du sol[7].

La gare fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques, depuis le [8].

Selon les estimations de la SNCF, la frĂ©quentation annuelle de cette gare s'Ă©lève Ă  1 599 323 voyageurs en 2015, 1 603 612 en 2016, 1 649 166 en 2017 et 1 495 770 en 2018[9].

Architecture du bâtiment d'Urbain Cassan

La gare, côté voies.

La gare ressemble Ă  une locomotive Ă  vapeur, grâce Ă  sa tour haute de 23 mètres pouvant reprĂ©senter la cheminĂ©e[7], les porches, les roues, et le bâtiment des voyageurs, le poste de commande[10]. Tout en haut de cette tour de section carrĂ©e, une horloge Ă  quatre cadrans est installĂ©e[7]. La toiture des diffĂ©rents volumes est de forme arrondie, avec des pavĂ©s de verre au plafond de la salle des pas perdus.

Lors de la construction de la gare, son architecte Urbain Cassan a dĂ» tenir compte du risque important d'affaissements de terrain liĂ©s Ă  l'extraction minière[7]. Il a ainsi proposĂ© un bâtiment marquĂ© par l'horizontalitĂ©, composĂ© de modules simples d'un seul niveau qui s'Ă©tend sur 86 m de longueur totale et de 17 m de largeur pour la partie centrale ; les ailes font 9,50 m de largeur, et respectivement 25 et 31 m[7]. Il a par ailleurs utilisĂ© le bĂ©ton armĂ©, nouveau matĂ©riau, lĂ©ger et facile Ă  mettre en Ĺ“uvre[7]. L'architecte des bâtiments annexes (ancien buffet, bâtiment des « roulants », etc.) adopte les mĂŞmes caractĂ©ristiques que celle du bâtiment principal. La façade de la gare affiche une grande sobriĂ©tĂ©, le dĂ©cor se rĂ©sumant Ă  une simple frise de losanges situĂ©e sous la corniche. Ce motif trouve un Ă©cho sur les grilles, Ĺ“uvre du ferronnier d'art Edgar Brandt.

À l'intérieur, les éléments encore visibles du soin apporté à la décoration sont les mosaïques d'inspiration cubiste, réalisées par Auguste Labouret, représentant notamment la mine[11].

Service des voyageurs

Desserte

Intermodalité

Une gare routière permet des correspondances avec de nombreuses lignes du réseau Tadao, dont elle est l'un des pôles d'échanges[12].

Par ailleurs, un parking de 270 places jouxte cette gare routière.

Service des marchandises

Cette gare est ouverte au service du fret (uniquement par train massif)[13].

Notes et références

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en (ISBN 978-2-918758-34-1), vol. 1, p. 113.
  2. François et Maguy Palau, « 5.13 Lens-Le Forest : » et « 5.33 Arras-Lens : », dans Le rail en France : le second Empire, tome 2 (1858-1863), Paris, édition Palau, (ISBN 2-950-94212-1), p. 115.
  3. « La gare de Lens », sur cdclens.fr (consulté le ).
  4. Conseil général du Pas-de-Calais : Rapport du préfet et procès-verbaux des délibérations, Arras, Imprimerie de la société du Pas-de-Calais, , 1072 p. (lire en ligne), « Gare de Lens », p. 228.
  5. « Lens - Gare du Nord et Buffet-Hôtel », sur Flickr (consulté le ).
  6. « Lens et ses gares », sur Le Lensois Normand Tome 3 (consulté le ).
  7. A C, « La reconstruction de la gare de Lens (Nord) : Le nouveau bâtiment des voyageurs », Le Génie civil, no 2385,‎ , p. 401-404 (lire en ligne).
  8. Notice no PA00108328, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Fréquentation en gares : Lens », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  10. Alexandre Lenoir, guide Lonely Planet, Bassin minier et Louvre-Lens, En Voyage Éditions, 2016, p. 33.
  11. Cf. l'intérieur du bâtiment voyageurs, sur Google Street View (consulté le ).
  12. « LENS Gare », sur tadao.fr (consulté le ).
  13. Archive du site de Fret SNCF : la gare de Lens (consultée le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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