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Gare de Saint-Omer

La gare de Saint-Omer est une gare ferroviaire française des lignes de Lille aux Fontinettes et de Saint-Omer à Hesdigneul, située à proximité du centre-ville de Saint-Omer, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France.

Saint-Omer
Image illustrative de l’article Gare de Saint-Omer
Le bâtiment voyageurs, dit « La Station ».
Localisation
Pays France
Commune Saint-Omer
Adresse Place du 8-Mai-1945
62500 Saint-Omer
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 50° 45′ 14″ nord, 2° 16′ 02″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
CAPSO (BV)
Exploitant SNCF
Code UIC 87281444
Site Internet La gare de Saint-Omer, sur le site de la SNCF
Services TER
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Lille aux Fontinettes
Saint-Omer Ă  Hesdigneul
Voies 3 (+ voies de service)
Quais 2
Transit annuel 712 895 voyageurs (2021)
Altitude 8 m
Historique
Mise en service
Architecte Clément Ligny
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984)
Correspondances
Autobus voir Intermodalité

Elle est mise en service en 1848 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. L'actuel bâtiment voyageurs est inauguré en 1904.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains régionaux du réseau TER Hauts-de-France.

Situation ferroviaire

Établie Ă  8 mètres d'altitude, la gare de Saint-Omer est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 66,407 de la ligne de Lille aux Fontinettes, entre les gares de Renescure et de Watten - Éperlecques[1].

Gare de bifurcation, elle est l'origine de la ligne de Saint-Omer à Hesdigneul, partiellement déclassée et utilisée pour le fret sur les sections subsistantes (mais aussi par le Chemin de fer touristique de la vallée de l'Aa, à partir d'Arques).

Histoire

Première gare

En 1837, lors des premiers projets de tracé de la voie ferrée qui va la desservir, Saint-Omer doit être la bifurcation des lignes reliant Lille à Calais et à Dunkerque, accompagnée d'une gare de triage[2]. Toutefois, la municipalité s'y oppose, arguant que ce tracé, coupant le marais audomarois, va entraver les cultures maraîchères ; les exploitants de ces cultures craignent en outre des expropriations à bas prix pour implanter le triage[2]. La gare de Saint-Omer est mise en service le par la Compagnie des chemins de fer du Nord, lorsqu'elle ouvre la ligne de Lille à Calais ; la bifurcation et le triage sont, quant à eux, installés à Hazebrouck[2] (ce choix d'implantation était de surcroît défendu par les villes de Lille et Dunkerque[3]). Par la suite, conscients de l'erreur que représente le refus de la création dans leur ville de l'importance bifurcation précitée, les notables audomarois obtiennent la construction des lignes de Saint-Omer à Boulogne (mise en service en 1874) et de Berguette à Saint-Omer (ouverte en 1878)[2].

En 1880, divers travaux sont effectuĂ©s : Ă©tablissement d'une prise d'eau et d'une fosse Ă  piquer le feu ; remplacement d'un pont tournant ; remplacement de deux plaques tournantes de 3,40 m par des plaques d'un diamètre de 4,20 m ; Ă©tablissement d'un chauffoir ; installation d'une sonnerie Ă©lectrique Ă  l'aiguille de dĂ©doublement de la voie unique vers Boulogne ; Ă©tablissement de sonneries d'annonce sur la ligne de Berguette Ă  Saint-Omer[4]. En 1890, l'intervention d'Alexandre Ribot, ministre natif de Saint-Omer, permet une diminution de 50 % des tarifs (auparavant trop Ă©levĂ©s) appliquĂ©s aux maraĂ®chers audomarois par la Compagnie du Nord ; cela entraĂ®ne rapidement une forte hausse de la quantitĂ© d'expĂ©ditions de productions locales (en particulier les choux-fleurs, pour qui le train ouvre de nouveaux marchĂ©s)[3], passant de 4 094 tonnes en 1889 Ă  11 240 tonnes en 1898 (ce qui reprĂ©sente 3 600 wagons)[2].

Deuxième gare

Carte postale ancienne montrant la façade du bâtiment voyageurs de la gare de Saint-Omer.
Façade du bâtiment voyageurs, au début du XXe siècle.
Autre carte postale ancienne montrant également la façade du bâtiment voyageurs, à l'arrière-plan d'un pont.
La gare, après le pont sur l'Aa, vue vers 1920.

En 1897, François Ringot (maire de Saint-Omer), Alexandre Ribot (alors dĂ©putĂ©) et Gaston Griolet (vice-prĂ©sident de la Compagnie des chemins de fer du Nord) formulent le vĹ“u d'une nouvelle gare[5]. En effet, avec l'intensification du trafic ferroviaire (tant pour les voyageurs que pour les marchandises), les installations initiales sont devenues trop peu spacieuses[2] - [3] - [5]. Un remaniement, marquĂ© par la construction d'un nouveau bâtiment voyageurs (situĂ© Ă  une centaine de mètres de l'emplacement du bâtiment originel)[2], est dĂ©clarĂ© d'utilitĂ© publique en 1900 ; le coĂ»t des travaux est de 2 162 000 francs[5]. Ce bâtiment, dessinĂ© par l'architecte ClĂ©ment Ligny (dont les autres rĂ©alisations comprennent la gare de Valenciennes), est Ă©difiĂ© en 1903[6], puis ouvert le et inaugurĂ© le suivant (par le ministre Gaston Doumergue)[3] - [5].

Ledit bâtiment, qui peut paraître disproportionné par rapport à l'importance de Saint-Omer[7] — il s'agit en fait d'une compensation de la Compagnie du Nord, à la suite de l'abandon du projet de nœud ferroviaire qui se trouve désormais à Hazebrouck —, s'appuie sur des fondations stabilisées par des pieux en chêne (en raison du terrain marécageux) venant de la forêt de Clairmarais[5]. Inspiré de l'architecture classique des palais et des châteaux du XVIIe siècle (d'ailleurs, le bâtiment est parfois considéré comme une « cathédrale ferroviaire[3] » ou encore la « cathédrale des marais[8] »), il est constitué de pierres blanches de Creil et de pierres bleues de Soignies[3] - [5], et dispose de cheminées monumentales (évoquant celles des maisons de la ville), mais également de marquises (une côté ville et une autre côté quai)[7]. Le corps central, composé d'un vaste volume, possède trois grandes travées munies de baies vitrées, tandis que ses angles sont ornés par deux caducées du dieu Mercure (protecteur du commerce et des voyageurs)[3] - [5] ; il est surmonté d'une toiture en partie arrondie, avec deux oculi encadrant le fronton (ce dernier porte une horloge surmontée des armes de Saint-Omer)[7].

Pendant la Première Guerre mondiale, la gare est stratĂ©gique pour la logistique militaire britannique, permettant l'acheminement des hommes et du matĂ©riel ; deux trains prĂŞt Ă  transporter chacun 900 soldats y stationnent en permanence, en cas de besoin[3]. Ensuite, endommagĂ©e par les bombardements alliĂ©s durant le second conflit mondial, la partie centrale du bâtiment voyageurs est remise en Ă©tat en 1948[9] ; toutefois, le clocheton (prĂ©sent lors de son Ă©dification) n'est jamais rĂ©tabli par la suite[7] - [5]. Ce bâtiment fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques, depuis le [9]. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, un nouveau poste d'aiguillage est mis en service, puis la section Hazebrouck – Calais est Ă©lectrifiĂ©e en tant qu'itinĂ©raire de secours pour accĂ©der au tunnel sous la Manche[3].

En , l'aller-retour quotidien avec Paris en TGV, qui existait depuis le (soit le lendemain du baptĂŞme d'une rame en gare)[3], est supprimĂ©. En effet, le conventionnement de cette liaison dĂ©ficitaire n'a pas Ă©tĂ© renouvelĂ© après sa dernière Ă©chĂ©ance, puisque le conseil rĂ©gional du Nord-Pas-de-Calais, la communautĂ© d'agglomĂ©ration de Saint-Omer et la chambre de commerce et d'industrie n'ont pas souhaitĂ© continuer Ă  payer 80 000 euros par an, car seule une vingtaine de voyageurs quotidiens (en moyenne) montent dans ce train Ă  Saint-Omer[10].

Le bâtiment voyageurs est fermĂ© Ă  partir du par mesure de sĂ©curitĂ©, du fait d'un risque d'effondrement du plafond de la salle des pas perdus[11] ; le service de vente de billets est ainsi rĂ©installĂ© dans un prĂ©fabriquĂ© Ă  proximitĂ©[3] - [12]. En 2016, ledit bâtiment est rachetĂ©, pour un montant de 200 000 euros, par la communautĂ© d'agglomĂ©ration ; l'objectif est de le rĂ©habiliter, afin d'y crĂ©er un tiers-lieu (Ă  vocation numĂ©rique)[3] et d'y rĂ©introduire le service de vente de la SNCF[12]. Les travaux commencent en , par la dĂ©molition des espaces intĂ©rieurs tels que les anciens guichets ; cette opĂ©ration est accompagnĂ©e d'un dĂ©samiantage[13]. Après ce chantier, le bâtiment rouvre le , suivi d'un week-end inaugural[14] s'achevant trois jours plus tard (en prĂ©sence de la ministre Jacqueline Gourault)[15].

Selon les estimations de la SNCF, la frĂ©quentation annuelle de la gare est de 712 895 voyageurs en 2021. Ce nombre est de 622 485 en 2020, 938 516 en 2019, 865 702 en 2018, 913 715 en 2017, 848 920 en 2016 et 891 754 en 2015[16].

Service des voyageurs

Accueil

Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs (avec guichet) ouvert tous les jours ; elle est également équipée d'automates pour l'achat des titres de transport[17]. Ce bâtiment (géré par une association), principalement occupé par des espaces fab lab et d'autres de coworking, est appelé « La Station[18] ».

C'est une gare « Accès TER », ayant des aménagements, des équipements et des services pour les personnes à la mobilité réduite[17]. Un souterrain permet la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.

Desserte

La gare est desservie par des trains du réseau TER Hauts-de-France, qui effectuent les liaisons suivantes[17] :

  • Lille-Flandres – Hazebrouck – Saint-Omer / Calais-Ville (K71) ;
  • Arras – Hazebrouck – Saint-Omer – Calais-Ville (P54) ;
  • Hazebrouck – Saint-Omer – Calais-Ville (P71).

Intermodalité

Un parc à vélos et un parking sont aménagés aux abords de la gare.

Elle est desservie par des autobus[17] (en l'occurrence la plupart des lignes du réseau urbain Mouvéo).

Service des marchandises

La gare dispose de voies de service[19]. Par le biais de ce faisceau de voies, elle est ouverte au service du fret[1] (uniquement par train massif)[20].

Notes et références

  1. SNCF Réseau, « Liste des gares : ligne 295000 », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  2. Bernard Ponseel, « La première gare de Saint-Omer était implantée à une centaine de mètres de la gare actuelle », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  3. « De la gare de Saint-Omer à la station » [PDF], sur aud-stomer.fr (consulté le ).
  4. Gallica.bnf.fr : « Gare de Saint-Omer », dans Rapports et délibérations / Département du Pas-de-Calais, Conseil général, 1880/08, p. 229 ; lire en ligne (consulté le ).
  5. Bernard Ponseel, « L’ex-nouvelle gare de Saint-Omer était inaugurée le dimanche », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  6. Anthony Berteloot, « Découvrez l’intérieur de la Station, gare du XXIe siècle, presque à l’heure au rendez-vous », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  7. Radio Alpa, Chroniques urbaines, [vidéo] L'étonnante Gare de St-Omer ! sur Dailymotion, (consulté le ).
  8. « La gare est redevenue La Station », sur deltafm.fr, (consulté le ).
  9. « La gare de Saint-Omer », notice no PA00108409, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le ).
  10. « La ligne TGV à Saint-Omer, déficitaire, vit ses derniers mois », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ) ; cette page est une archive.
  11. « Saint-Omer : les habitudes modifiées en gare depuis la fermeture du bâtiment », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ) ; cette page est une archive.
  12. Jean-Baptiste de la Torre, « Dans le Pas-de-Calais, une gare rouvre et s’affirme en « locomotive » de l’économie locale », sur lefigaro.fr/economie, (consulté le ).
  13. Valéry Duhaut, « Saint-Omer : Derniers clichés de l’intérieur de la gare avant la démolition », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  14. Aïcha Noui, « Et la gare de Saint-Omer, devenue La Station, a repris vie avec la foule », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  15. « La gare, devenue la Station, a été inaugurée officiellement », sur deltafm.fr, (consulté le ).
  16. SNCF Gares & Connexions, « Fréquentation en gares : Saint-Omer », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  17. Site SNCF TER Hauts-de-France, « Gare de St Omer » (consulté le ).
  18. Isabelle Girardin, « Gare, espace de travail, lieu de formation : on vous explique ce qu'est “La Station” inaugurée à Saint-Omer », sur france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france, (consulté le ).
  19. « Document(s) de Référence du Réseau », sur sncf-reseau.com (consulté le ) ; cf. les annexes du DRR de l'année en cours ou de la suivante.
  20. Archive du site de Fret SNCF : la gare de Saint-Omer (consultée le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Calais-Ville
ou Terminus
Watten - Éperlecques
ou Terminus
TER Hauts-de-France
(Krono)
Hazebrouck Lille-Flandres
Calais-Ville Watten - Éperlecques TER Hauts-de-France
(Proxi)
Renescure Hazebrouck
ou Arras
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