Louis Marie Cordonnier
Louis Marie Cordonnier, né à Haubourdin le et mort le à Peyrillac, est un architecte français.
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(Ă 86 ans) Peyrillac-et-Millac |
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Église Saint-Vaast de Béthune, basilique Sainte-Thérèse de Lisieux, palais de la Paix, opéra de Lille, hôtel de ville d'Armentières (d) |
Il a construit et restauré de nombreux édifices dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi que la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux dans le Calvados. Il sera influencé par Viollet le Duc[1].
Biographie
Famille et formation
Louis Marie Cordonnier est né à Haubourdin le [2] du mariage de Jean Baptiste Cordonnier, architecte, et de Rosalie Catherine Cambron.
Il étudie aux Beaux-Arts de Paris de 1875 à 1881 où il est élève de son père et d'Émile André[3]
Le , il épouse à Valenciennes Pauline Jeanne Marie Lussigny. De ce mariage naissent trois enfants, dont Louis-Stanislas Cordonnier qui sera également architecte (leur cabinet est sis no 8 bis, rue Marais à Lille). Veuf, il épouse en secondes noces Mathilde Adèle Carpentier le à Lille d'où naîtra une fille[4].
Carrière artistique
Louis Marie Cordonnier expose au Salon des artistes français à partir de 1890 et y obtient cette année-là une médaille de 3e classe puis en 1892 une médaille d'honneur avant de remporter le Grand-Prix de l'exposition universelle de 1900 et d'être placé en hors concours[3].
Architecte, il est élu en 1911 au fauteuil no 4 de la section Architecture de l'Académie des beaux-arts (Institut de France)[5].
Architecte du palais de la Paix (1913), il est président de la société centrale des architectes, membre du comité spécial du ministère des Régions libérées, président de l'Office du bâtiment (1918 à 1921), membre des jurys d'architecture et de l’École nationale des beaux-arts et du salon de la société des artistes français depuis 1911, architecte de l'Opéra-Comique de 1916 à 1923, membre du Conseil général des bâtiments civils (1916 à 1919) puis membre du Conseil des sciences (1920-1926) et enfin président du comité régional des Arts appliqués. Il devint membre de la Société des Architectes du Nord en 1884.
Distinctions
Louis Marie Cordonnier est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur en 1911 et promu officier en 1929. Il est commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, de l'ordre du Christ (Portugal).
RĂ©alisations architecturales
Architecture religieuse
Louis Marie Cordonnier a dessiné les plans de plusieurs ouvrages, dont :
- à Haubourdin, la restauration de l'église Saint-Maclou, avec son père Jean Baptiste Cordonnier ;
- à Merville, l'Église Saint-Pierre (1924);
- Ă Caudry, la basilique Sainte-Maxellende (1887) ;
- Ă Lille, l'Ă©glise Notre-Dame-de-Pellevoisin (1906-1911) ;
- Ă Laventie, l'Ă©glise Saint-Vaast (1925-1929) ;
- Ă Bailleul, l'Ă©glise Saint-Vaast (1935) ;
- Ă BĂ©thune, l'Ă©glise Saint-Vaast (1924-1927) ;
- à Lens, l'église Saint-Édouard (1924), inscrite à l'inventaire des monuments historiques ;
- à Sains-en-Gohelle, l'église Sainte-Marguerite de la cité no 10 (1924-1926) ;
- Ă Waziers, l'Ă©glise Notre-Dame-des-Mineurs (1927) ;
- Ă Braffe, la restauration de l'Ă©glise Saint-Michel ;
- Ă Fauquissart, l'Ă©glise Saint-Pierre ;
- Ă Feuchy, la reconstruction de l'Ă©glise Saint-Vaast ;
- à Armentières, la reconstruction de l'église Saint-Vaast ;
- à Lisieux, la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux (1929-1937) avec son fils Louis-Stanislas Cordonnier[6] ;
- Ă Montigny-en-Ostrevent, l'Ă©glise Saint-Charles (1933-1935) avec son fils Louis-Stanislas Cordonnier ;
- à Ablain-Saint-Nazaire, la chapelle-basilique Notre-Dame-de-Lorette, la lanterne des morts et le plan de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette.
Architecture civile
Il est également l'architecte de nombreux bâtiments civils, dont plusieurs hôtels de ville.
HĂ´tels de ville
- à Loos-lez-Lille, l'hôtel de Ville et le beffroi de Loos (1885), premier hôtel de ville de style néoflamand en France, selon un mouvement commencé en Belgique ;
- à Dunkerque, l'hôtel de ville avec le second beffroi de la ville (1895-1901), en partie reconstruit par son fils Louis-Stanislas Cordonnier après la Seconde Guerre mondiale, bâtiment inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel[7] ;
- Ă Merville, l'hĂ´tel de ville et le beffroi (1922) ;
- Ă La Madeleine, l'hĂ´tel de ville et le beffroi (1930-1931) ;
- Ă Bailleul, l'hĂ´tel de ville avec le beffroi (1932) ;
- à Comines, l'hôtel de ville avec le beffroi, qu'il reconstruit en 1932 à l’identique de celui de 1623 après sa destruction pendant la Première Guerre mondiale ;
- Ă Laventie, l'hĂ´tel de ville ;
- à Armentières, l'hôtel de ville avec le beffroi (1934). L'hôtel de ville et le beffroi avec l'église Saint-Vaast, la halle de marché et le monument aux morts, tous situés sur la Grand-Place et conçus par Louis Marie Cordonnier, forment un ensemble architectural harmonieux considéré comme une de ses principales réussites.
Parmi les beffrois qu'il a dessinés, construits ou reconstruits, 5 font partie des 23 beffrois de France qui ont été classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO en (beffrois de Belgique et de France) : Loos-lez-Lille, Dunkerque, Bailleul, Comines et Armentières.
Celui de la chambre de commerce de Lille, considéré comme son beffroi le plus réussi, n'y est pas classé car ce n'est pas un beffroi communal.
Autres
- à Lille : l’opéra de style néoclassique, le bâtiment de la chambre de commerce et d'industrie de style néo-lillois (1906-1920)[8], bâtiment classé à l'inventaire des monuments historiques le [9] et le bâtiment du siège social de la société des mines de Lens, de style néoclassique (1903) ;
- Ă Haubourdin, l'hĂ´pital et la chapelle (1878) ;
- à Lens, les grands bureaux des Mines (1928). L'édifice est aujourd'hui la propriété de l'université d'Artois. Le site accueille la faculté des sciences Jean-Perrin.
- à Ablain-Saint-Nazaire, les monuments de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette inaugurés en 1925.
Villas
En 1894, il dessine les plans de quelques villas au Touquet-Paris-Plage :
- la villa L'Ermitage sise au 2, rue de Londres[10] ;
- la villa La Rafale, construite pour lui-même, à l'angle de l'avenue Louis-Hubert et la rue des Dunes. Il voulait en faire sa résidence d’été, mais il la revend en 1900 lorsqu'il participe à la création de la station d'Hardelot. Cette villa associe les styles anglo-normand, germanique et hollandais. Ses façades et toitures sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques depuis le [11] - [12].
Il est l'urbaniste de la station balnéaire d'Hardelot-Plage conçue par l'Anglais John Whitley. Il va construire les nombreuses villas : Les Petits Crabes, Élisabeth, Wilhelmine pour lui-même, Le Bon Gîte, La Marmaille, Les Roses, Pax, Paulette, Francisca, Yvonne, Nelly, Jehanne, L'Escopette pour Louis Blériot, Ma Mie, La Maisonnette, Les Sablons, La Houle, etc. Après la Seconde Guerre mondiale, seules huit villas subsistent.
En 1922, avec l'architecte Jean Lafitte, il est l'architecte à Maubeuge de la villa située 1, avenue de Ferrière, inscrite à l'inventaire général du patrimoine culturel[13] - [14]
Ă€ l'Ă©tranger
Louis Marie Cordonnier est également l'architecte à La Haye du palais de la Paix, siège de la Cour permanente d'arbitrage et de la Cour internationale de justice.
Il avait dessiné les plans du bâtiment de la Bourse d'Amsterdam, mais son projet n'a pas été retenu, celui de Hendrik Petrus Berlage lui ayant été préféré.
Divers
Il est également l'architecte de nombreuses statues et monuments commémoratifs de Lille comme le Monument commémoratif de la défense nationale en 1870, la statue de Louis Pasteur, le monument à Alexandre Desrousseaux, la statue de Louise de Bettignies, la statue d'Auguste Angellier…
Une avenue porte son nom : l'avenue de l'Architecte-Louis-Cordonnier située dans le quartier Vauban Esquermes de la ville de Lille[15].
Pour approfondir
Bibliographie
- René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, t. 1 A-E, Art & Édition, , p.314.
- Yves Le Maner, Louis Marie Cordonnier, centre d'histoire et de mémoire du Nord–Pas-de-Calais [lire en ligne]
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă la recherche :
- Ressource relative aux militaires :
- Documentaire de France 3 consacré à Louis Marie Cordonnier, le
- Odile Lesaffre, Louis-Marie Cordonnier et l'architecture du Nord de la France
Notes et références
- « Histoires 14-18 : Louis-Marie Cordonnier, l'architecte de la reconstruction », sur France Info, France Info - Haut de France,
- Louis Marie Cordonnier sur le site de la Bnf
- René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, t. 1 A-E, Art & Édition, , p.314.
- « Louis Marie Cordonnier », sur le site Geneanet (consulté le ).
- « Liste des académiciens », sur le site de l'Académie des beaux-arts (consulté le ).
- Andrée et Georges Braive, « Basilique de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus à Lisieux », La Construction moderne : journal hebdomadaire illustré,‎ , p. 266-278 (lire en ligne)
- « Hôtel de ville », notice no IA00075058.
- Olivier Liardet, « Un palais néo-régionaliste pour une grande institution : la construction de la nouvelle bourse de commerce de Lille par Louis-Marie Cordonnier (1906-1920) », sur le site openedition.org (consulté le ).
- « Chambre de commerce et d'industrie », notice no PA59000191.
- « Maison dite Villa L'Ermitage », notice no IA62000136.
- « Villa La Rafale », notice no PA62000017.
- « Maison dite Villa La Rafale », notice no IA62000135.
- « Maison », notice no IA59001372.
- « documentation dont deux photos ».
- « Vauban-Esquermes - Port Vauban », sur un site consacré à l'histoire de Lille (consulté le ).