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Roscoff

Roscoff (/ʁɔs.kɔf/ ; en breton : Rosko), est une commune française du Léon située sur la côte nord de la Bretagne, dans le département du Finistère.

Roscoff
Roscoff
Le centre de Roscoff vu de la chapelle Sainte-Barbe.
Blason de Roscoff
Blason
Roscoff
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Haut-Léon Communauté
Maire
Mandat
Odile Thubert Montagne
2020-2026
Code postal 29680
Code commune 29239
Démographie
Gentilé Roscovites
Population
municipale
3 362 hab. (2020 en augmentation de 0,27 % par rapport à 2014en augmentation de 0,27 % par rapport à 2014)
Densité 543 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 43′ 38″ nord, 3° 59′ 04″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 58 m
Superficie 6,19 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Saint-Pol-de-Léon
(banlieue)
Aire d'attraction Roscoff - Saint-Pol-de-Léon
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton de Saint-Pol-de-Léon
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Roscoff
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Roscoff
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Roscoff
Liens
Site web roscoff.fr

    Ancien havre de corsaires puis de contrebandiers, d'où partirent les Johnnies vendre leurs oignons rosés, Roscoff, homologué « petite cité de caractère[1] », est une petite ville balnéaire qui a conservé son patrimoine architectural des XVIe et XVIIe siècles. Son port en eau profonde, utilisé par Brittany Ferries, assure la liaison en ferry avec les îles Britanniques ainsi que l'Espagne.

    Son estran, balayé par des marées dont le marnage peut atteindre 10,40 m, abrite une diversité biologique propre à deux écosystèmes d'algues frontaliers dont l'étude, en 1872, est l'origine du premier[2] pôle européen[3] de recherches et d'enseignement en biologie marine, la Station biologique de Roscoff du CNRS et de la faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université. Recherché pour ses embruns iodés et la douceur d'un climat maintenue par un courant marin qui ne varie qu'entre 8 °C et 18 °C, Roscoff a vu la naissance du concept de centre de thalassothérapie en 1899, avec l'institut de Rockroum, et la fondation d'un centre héliomarin en 1900.

    L'île-de-Batz est desservie par des vedettes au départ du vieux port de Roscoff.

    Géographie

    Géographie physique

    Carte schématique de Roscoff et ses environs.

    Roscoff occupe la pointe du promontoire qui ferme à l'ouest la baie de Morlaix. La ville s'étend sur 619 hectares au nord de Saint-Pol-de-Léon distant de centre à centre de cinq kilomètres, avec lequel elle tend à former une conurbation, et possède quatorze kilomètres de côte avec plusieurs plages de sable blanc très fin. L'accès par la terre se fait de Saint-Pol par une route unique, la RD 58, ancienne route nationale, ou de Santec, au sud ouest, par une petite route côtière.

    Ce territoire est dessiné par trois pointes. Celle du milieu, la moins marquée, occupe le centre de la vieille ville et est appelée la pointe du Vil. Les deux autres sont, 0,665 mille à l'est, la péninsule de Bloscon, séparée de la précédente par la petite anse du vieux port, et, 0,604 mille à l'ouest, la pointe de Perharidy, séparée de la même par l'anse de Laber. Celle-ci, s'enfonçant sur près de deux kilomètres entre les presqu'îles, se découvre entièrement à marée basse. Son tiers amont est depuis 1835 un polder.

    La région de Roscoff, réchauffée par le Gulf Stream et protégée des vents du nord par l'Île-de-Batz, appartient à la zone privilégiée de la Ceinture Dorée, cet affleurement lœssique de trente à soixante centimètres de profondeur, formé au Devensien par les déjections friables et les moraines du bord de la calotte glaciaire, dont la fertilité, bien qu'il soit plus de mille fois plus mince, ne se compare qu'à celui de la plaine du fleuve Jaune. C'est ce lœss, amendé par le magnésium du maërl et les phosphates du goémon, qui donne l'impression que les Roscovites, tels Ulysse, cultivent du sable.

    Situation et transports

    Vestige de l'habitat dispersé, la commune est entourée d'écarts (Laber, Kersaliou, Keradennec…), parfois séparés par des champs en pleine zone urbaine, signe que le rendement agricole reste supérieur à celui de la rente immobilière.

    Transports maritimes

    Roscoff est à 98 milles marins, soit 182 kilomètres, de Plymouth, 210 kilomètres de Rennes et 562 de Paris. Il faut 6 heures en ferry[4], environ 15 heures à la voile (mais deux jours par vents contraires), pour rejoindre Plymouth.

    Le MV Pont-Aven partant de Roscoff.
    • Navettes maritimes entre Roscoff et l'Île-de-Batz[5] ; Achat des billets à l'algeco sur le vieux port ou en ligne.
    • Ferries vers et depuis Plymouth et Cork[6] à partir du port du Bloscon ;
    L'estacade, qui permet l'embarquement à marée basse, couvre un tiers de la distance jusqu'à l'île-de-Batz.

    En face de Roscoff, au-delà d'un double chenal, le grand Kan et le petit Kan séparés par le rocher de Perroc'h, et animé de forts courants, se situe l'Île-de-Batz distante de 0,55 mille.

    Roscoff dispose d'un port en eau profonde, ce qui lui permet d'accueillir les ferries de la compagnie Brittany Ferries.

    Transports aériens

    L'aérodrome de Morlaix et la base de Landivisiau sont à une trentaine de kilomètres chacun. Aéroport de Brest à 50km.

    Transports routiers

    Roscoff est desservi par voie routière par la D 58 qui est à quatre voies (de type voie express) de Morlaix (où cette route rejoint la route nationale 12) jusqu'à Saint-Pol-de-Léon et par la D 788 depuis Brest.

    Transports publics

    La ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff du réseau TER BreizhGo, à voie unique et non électrifiée, reliait Roscoff au réseau ferré national ; son trafic est interrompu depuis juin 2018 en raison d'un effondrement de terrain survenu près de Morlaix[7]. La commune est desservie par les lignes de cars 25 et 29 du réseau régional de transport en commun BreizhGo aux points d'arrêts « Roscoff - Quai d'Auxerre » et « Roscoff - Ferry ».

    • Transport scolaire[8].

    Stationnements

    • Parking sur le quai du vieux port (près du phare). Le stationnement y est payant en haute saison, juillet et août[9].
    • Parking longue durée la Gare

    Mobilité verte

    La Vélodyssée[10] est une « véloroute » de plus de mil deux cents kilomètres qui, depuis Roscoff, traverse la Bretagne et longe l’Atlantique jusqu'à Hendaye, sur la côte basque.

    La Vélomaritime[11] EuroVelo 4, est un itinéraire pour vélo de près de mil cinq cents kilomètres reliant Roscoff à Dunkerque.

    La voie verte no 8[12] allant de Morlaix à Concarneau via Carhaix-Plouguer, emprunte le tracé d'anciennes voies ferrées entre Morlaix et Carhaix (pas encore de voie verte entre Roscoff et Morlaix).

    Ports

    Le Vieux port

    Géré par la mairie et son bureau sur place[13], c'est un port d'échouage et un embarcadère pour le tourisme vers l'île-de-Batz. Il a remplacé au début du XXe siècle l'ancien port du XVIe siècle, qui n'est lui-même aujourd'hui plus qu'un simple quai de promenade.

    Il comporte 300 places dont 280 sur corps morts et 20 places à quai pour passage réparties entre :

    • un bassin nord essentiellement utilisé par les navires de pêche ;
    • un bassin sud utilisé par la plaisance.

    Il offre eau douce, électricité et carburant et est équipé de cinq toilettes, trois douches. Le quai se trouve au centre de la ville.

    Le port du Bloscon

    C'est un port en eau profonde géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Morlaix : pêche, commerce, trafic transmanche, marina. Créé en 1972, ce port en eau profonde est un des piliers de l'économie bretonne : le trafic passagers par ferries vers la Grande-Bretagne (Plymouth) et l'Irlande (Cork) est d'environ 550 000 passagers par an ; le port de pêche voit débarquer 12 000 tonnes de poisson chaque année (dont 6 000 tonnes traitées et vendues par la criée) ; après trois ans de travaux (2009-2012), le nouveau port de plaisance de Roscoff, en eau profonde, offre 625 places de ponton pour tous types de bateaux dont 50 emplacements réservés aux visiteurs[14].

    Balises

    Les cartes marines portent les numéros 7095 et 7151.

    Points GPS :48° 42,66′ N, 3° 54,02′ O
    NW des Duons :48° 44,48′ N, 3° 55,99′ O
    Basse Bloscon (N) :48° 43,78′ N, 3° 57,46′ O
    Bouée Astan :48° 44,97′ N, 3° 57,57′ O
    Tourelle Men Guen Bras[15] :48° 43,82′ N, 3° 57,97′ O
    Tourelle Ar Chaden[16] :48° 43,99′ N, 3° 58,16′ O
    Basse Plate (N) :48° 44,31′ N, 4° 02,44′ O
    Tourelle Ar Skeul :48° 41,92′ N, 4° 04,04′ O

    Évolution

    Il y avait en 1606 à Roscoff 450 maisons ; en 1789 on comptait 2 000 habitants environ.

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].

    En 2020, la commune comptait 3 362 habitants[Note 1], en augmentation de 0,27 % par rapport à 2014 (Finistère : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 5073 0502 8102 9873 3323 4893 6403 6903 651
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 5853 9174 0704 4544 4024 5644 3654 6004 732
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 9365 0545 2823 9814 3184 4094 2944 1834 225
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    3 5283 3393 4043 5813 7113 5503 7323 7053 621
    2014 2019 2020 - - - - - -
    3 3533 4893 362------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)

    NB: La baisse spectaculaire de la population en 1921 par rapport au recensement précédent de 1911 s'explique par la création de la commune de Santec en 1920, cette nouvelle commune comptabilisant 2 161 habitants lors du recensement de 1921.

    Histogramme de l'évolution démographique

    Évolution du rang démographique

    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[21] 1975[21] 1982[21] 1990[21] 1999[21] 2006[22] 2009[23] 2013[24]
    Rang de la commune dans le département 79 64 66 70 73 71 71 73
    Nombre de communes du département 286 283 283 283 283 283 283 283

    En 2017, Roscoff était la 67e commune du département en population avec ses 3 404 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Plouescat (66e avec 3 446 habitants) et devant La Forêt-Fouesnant (68e avec 3 366 habitants).

    Population

    47% de la population a plus de 60 ans. En période estivale, la commune peut dénombrer de 16 à 20 000 résidents[25].

    D'année en année, la densité démographique reste supérieure à 550 habitants au kilomètre carré, la plus forte de la côte du Léon après Brest et Morlaix[26].

    Logement

    La commune regroupe 1 597 résidences principales, 881 résidences secondaires et 549 logements vacants (+10% en 5 ans)[27].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[28]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[29].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[28]

    • Moyenne annuelle de température : 11,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,2 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 9 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 863 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[32] complétée par des études régionales[33] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Batz », sur la commune d'Île-de-Batz, mise en service en 1917[34] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[35] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 12 °C et la hauteur de précipitations de 894,4 mm pour la période 1981-2010[36]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brignogan », sur la commune de Plounéour-Brignogan-plages, mise en service en 1982 et à 26 km[37], la température moyenne annuelle évolue de 11,8 °C pour la période 1971-2000[38], à 12 °C pour 1981-2010[39], puis à 12,3 °C pour 1991-2020[40].

    Faune remarquable

    Dans les eaux limpides au large de Roscoff, ici en 2015, convergent deux écosystèmes d'algue, source d'une exceptionnelle biodiversité.

    Roscoff est inclus dans la Zone de protection spéciale Natura 2000 de la Baie de Morlaix[41] et borde[42] la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de l'estuaire de la Penzé. L'exceptionnelle diversité biologique de Roscoff, constituée de plus de trois mille espèces animales[43], est liée à son interface maritime et à ses singularités géographiques (marée, climat, courants marins, nébulosité, géodésie, etc.) qui font s'y chevaucher deux écosystèmes d'algues, un nordique et un méditerranéen.

    Les baleines (Rorqual commun[48], Balaenoptera acutorostrata[47], Cachalot pygmée[48]) et dauphins (Dauphin commun à bec court[47], Dauphin de Risso[47]) ont pour l'instant disparu mais se voient toujours en très grand nombre dans le golfe de Gascogne.

    L'hippocampe est répandu en Bretagne mais l'espèce guttulatus, présente sur la côte sud de l'Angleterre, dans le bassin d'Arcachon et jusqu'en Mer Méditerranée, ne s'y voit qu'à Roscoff.

    .

    Flore remarquable

    La région de Roscoff abrite plus de sept cents espèces végétales différentes[43].

    Les microalgues pélagiques du plancton, tels Emiliania huxleyi[55] et Phymatolithon calcareum, se protègent de coccolithes qui en sédimentant forment le traez, variété de sable crayeux, et le maërl où dominent les Corallinacées, tous deux dragués pour amender les sols.
    Le figuier des Capucins, attraction touristique en 1913[63], aujourd'hui détruit.

    Urbanisme

    Typologie

    Roscoff est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [72] - [73] - [74]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Pol-de-Léon, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[75] et 12 409 habitants en 2017, dont elle est la banlieue[76] - [77].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Roscoff - Saint-Pol-de-Léon, dont elle est une commune du pôle principal[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 9 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[78] - [79].

    La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[80]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[81] - [82].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (50,7 %), zones urbanisées (38,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,7 %), terres arables (3,1 %), zones humides côtières (1,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,2 %), eaux maritimes (0,1 %)[83].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[84].

    Symbolique

    Toponymie

    Le nom en breton de la commune en breton est Rosko prononcé [ʁoskṓ].

    Roscoff vient du breton ros signifiant promontoire, et de goff qui signifie forgeron, probablement un anthroponyme[85], peut-être celui du même saint patron que celui de la paroisse de Plogoff, masque chrétien d'une divinité forgeronne, Gofannon. Le nom de Roscoff pourrait donc se traduire en français par le coteau du forgeron.

    Une mutation consonantique durcit après ros le g en c. La prononciation de la consonne finale -ff est muette en léonard, d'où la graphie bretonne moderne : Rosko [roskṓ]. La prononciation française [roskɔf] est une lecture fautive de la graphie bretonne classique, Roscoff.

    Gentilé

    Les habitants de Roscoff, appelés Roscouins au XVIIIe siècle, s'appellent aujourd'hui les Roscovites.

    Blason

    Blason de Roscoff

    Blason de Roscoff :
    Blasonnement : D'azur au navire d'argent équipé d'hermine voguant sur une onde d'argent ; au chef de Bretagne (qui est d'hermine plain).

    Devise

    « A rei, a skei atao » (« Donner et frapper toujours »).

    La devise est un jeu de mots sur les composantes du nom de la ville prononcé en breton : Rosko, le double f final étant muet. En breton ro signifie en effet donne, et sko veut dire littéralement frappe, selon le contexte au sens physique de joue des poings ou au sens moral de frappe l'imagination, accomplis quelque chose de touchant, mais aussi dirige, oriente, commande. D'où l'impératif ro, sko, donne, frappe, atténué par l'infinitif a rei, a skei, expression d'une sorte de justice immanente, dont le sous entendu ironique est que celui qui paye, décide. L'étymologie véritable de Roscoff est pourtant toute différente.

    Hymne

    Au début du XIXe siècle, le vicomte Eugène d'Herbais de Thun écrivit, sur une musique galloise qui avait eu beaucoup de succès dans les cercles celtisants, l'hymne Paotred rosko (Les gars de Roscoff)[86]. Les compagnies de Johnnies partantes en chantait le refrain Rosko, sko mibin, sko kaled, sko atao (« Roscoff, cogne sec, cogne dur, cogne sans cesse ») en hissant trois fois le pavillon en vue de la chapelle de Sainte Barbe, patronne de la cité depuis au moins le début du XVIIe siècle.

    Histoire

    Préhistoire

    Le réchauffement climatique, qui a commencé à l'épipaléolithique en achevant de transformer la vallée de la Manche en mer et s'est poursuivi après le boréal jusqu'à le phase atlantique, voit en Bretagne l'homme de Téviec se sédentariser vers - 7000 autour de sites de « pieds rouges » (récolteurs de coquillages sur l'estran), en particulier celui de la baie de Pemprat, au sud de Roscoff, qui, à défaut d'ossements, conserve un kokkenmodding semblable à ceux de la culture d'Ertebølle.

    Des traces mégalithiques subsistent faiblement : le dolmen de Kerfissiec, le lech de Reuniou… La triple allée couverte de Keravel a été dynamitée par le propriétaire du terrain en 1942. La pointe de Bloscon a vraisemblablement été vers - 4 500 un tumulus tel celui de Barnenez, candidat à la place de plus vieux monument du monde, avant d'être réutilisé comme fort. Comme dans tout le pourtour de la baie de Morlaix[Note 9], la toponymie témoigne toutefois d'un pôle important au néolithique, développement naturel de deux mille ans de présence des « pieds rouges » du mésolithique : Parc al lia (lia est le pluriel de lech) en retrait de la pointe de Bloscon au-dessus de l'actuel port en eau profonde, Parc an dolmen et Goarem an dolmen, noms de champs autour d'un hypothétique dolmen situé un peu plus au sud au lieu-dit Ruveic, etc. Roscogoz, quartier de la ville où se situait le premier port, était dans le souvenir de témoins du XIXe siècle le nom d'un dolmen[87] peut être évoqué dans le nom de Rochgroum (pierre courbe) qui, à Santec, sert à en désigner un.

    Macle de cassitérite du gisement de Saint Erc en Cornouailles.

    La civilisation maritime du Wessex, celle qui construit au chalcolithique, vers 2100 av. J.-C., le second Stonehenge, s'implante plus en amont (Cléder, Plouvorn, Saint-Vougay, Saint-Thégonnec) mais ses chefferies minières entretiennent un commerce intense de l'étain et ont nécessairement exploité les ports naturels tels que ceux que présentait la côte, alors plus basse, du futur Roscoff et de l'île-de-Batz réunis par la terre. Ce composant du bronze, fondu avec le cuivre de Cambrie et d'Espagne, affleure naturellement dans les sables alluviaires du gisement de l'actuel Saint-Renan et de son jumeau du Dartmoor, qui, parmi de nombreux autres dispersés dans l'ouest armoricain[88] et le sud ouest britannique[89], étaient les deux principaux fournisseurs de l'Occident[Note 10]. L'imagination laissera rêver que le « promontoire du forgeron » qui a donné son nom à Roscoff était un site d'exportation de cette civilisation du bronze où le forgeron tenait un rôle magique.

    Le lech de Reuniou date de l'âge du fer, qui est tardif dans les Cassitérides, soit au plus tôt - 700. Comme il ne marque pas une fontaine, il correspond peut-être, comme certains autres lechs, à un ancien cimetière, ici détruit, et marque certainement un lieu fréquenté par les Osismes.

    Antiquité

    Vers - 100, les Celtes, soucieux après la défaîte de Bituit de maintenir les liens avec Carthage que Massilia ne permet plus, fondent en territoire armoricain la colonie de Vorganium, dont le site de Roscoff a été un des ports possibles. Lors de la reconstruction du fort de Bloscon en 1615 a été trouvée à dix mètres de profondeur la statue gauloise dite de Saint-Pyriec d'un enfant à l'oiseau, statue aujourd'hui disparue[87]. La construction du port en eau profonde a révélé un abri de l'époque gauloise, peut être en rapport avec les stèles funéraires de l'île-de-Batz qui était alors attachée au continent. L'île verte, qui se trouve au bord sud du chenal de l'île-de-Batz au bout de l'actuelle jetée piétonne, a en effet livré à la fin du XIXe siècle deux épées, huit haches, dont cinq portent un anneau, un torque, un fer de lance et un morceau de poignard[87]. Les navigateurs osismes, partenaires des tartessiens et de Carthage[91] depuis au moins le voyage d'Himilcon, soit près de quatre cents ans, étaient un atout dans cette alliance contre Rome, qui se concrétisera militairement lors de l'expédition d'Hannibal.

    Pol Potier de Courcy a trouvé près du même dolmen de Keravel des petits bronzes, traces d'une garnison du IIIe siècle[87], probablement un des détachements des Mauri Osismaci que Carausius a dispersé pour surveiller les pirates le long de la nouvelle route côtière reliant Osismis, devenue capitale de la cité en 282, au gué du Mont Relaxe vers Aleth. De l'époque romaine, ont été également trouvées dans la ferme de Kergoff, une pièce d'or du VIe siècle[87]. D'autres monnaies romaines ont été retrouvées entre les deux guerres au Ruguel sur la presqu'île de Perharidy.

    Une épave romaine datant du II ou IIIe siècle a été découverte à l'est de l'ilot Ti Saozon en 2014. Fouillée par la DRASSM sous le nom de Bloscon 1, elle a révélé des objets permettant de la dater ainsi que plus de 800 lingots d'étain ou d'alliage plomb-étain provenant probablement de l'actuelle Grande-Bretagne[92].

    Entre monastère et place militaire

    La mer a submergé les mille trois mètres qui séparent aujourd'hui Roscoff, ici au fond, de l'Île-de-Batz, au premier plan, où l'église de Paul Aurélien est envahie par le sable.

    Selon la légende hagiographique écrite au Bas Moyen Âge à partir d'un manuscrit daté de 884[93], Saint Paul Aurélien, missionné par l'évêque de Guicastel, débarque en 510 à Ouessant puis est accueilli par son cousin à la forteresse de Saint-Pol, Castel Paol en breton. Des remparts, il a pu voir, selon les documents compilés par Albert Le Grand, le roi de Domnonée chasser en 513 les danois installés dans l'île Callot[Note 11]. Paul finit par s'installer à Batz alors rattachée au continent, y fonde un monastère et évangélise la région acquise au pélagianisme depuis plus d'un siècle comme en avaient attesté les missions de Saint Germain et son diacre Palladius[Note 12].

    Trois siècles plus tard, en 857, des Normands, suivant l'exemple d'Hasting, s'installent sur l'île de Batz et pillent toute la région. Leurs exactions récurrentes provoquent en 878 le transfert des reliques de saint Paul à Fleury et celui de la population loin du rivage. Celui-ci ne sera réinvesti qu'à l'installation en 937, dans le sillage d'Alain Barbetorte rentré d'exil et vainqueur de Rognvald puis Håkon[94], de la cour d'Even le Grand, comte de Léon, à Lesneven. Le vieux Roscoff, pillé, détruit, dépeuplé à plusieurs reprises, fut à chaque fois reconstruit, se cristallisant alors autour de deux pôles principaux, le port et l'église.

    Au cours de l'hiver 1114-1115, la Manche gèle à quelques distances des côtes[95], ce qui était déjà arrivé à l'hiver 763-764[95] - [Note 13].

    Rosco goz de la fin du Moyen Âge

    L'envasement progressif au Moyen Âge du port de Pempoul, au pied de la capitale de l'évêché-comté, oblige les navires à débarquer de l'autre côté de la péninsule, au lieu-dit Roscoff situé sur la plage orientale de Laber, appelé aujourd'hui Rosko Goz (vieux Roscoff en breton). L'actuelle pointe du Vil est un cul-de-sac où mène la route de Saint-Pol-de-Léon appelée au XVIIe rue Ker da Laez c'est-à-dire de la ville en passant par le haut, actuelle rue Albert de Mun[96]. La route partage alors le territoire entre la paroisse de Toussaints, à laquelle appartient Bloscon, à l'est de cette route, et la paroisse de Saint-Pierre, à laquelle appartient Santec, à l'ouest[97]. Ce sont deux des sept paroisses du minihy du Léon, chacune étant dirigée par un vicaire perpétuel et la cure primitive exercée directement par le chapitre cathédral de Léon.

    Cette future rue de Ker da Laez, actuelle rue Albert de Mun, une fois arrivée au cul-de-sac de la pointe du Vil rebrousse chemin par ce qui deviendra la rue du Cap, actuelle rue Édouard-Corbière, le long de la côte vers Perharidy, ex-cap Ederi ou pointe Ederi, qui se dit Pen Ederi ou Pen ar Ederi[96]. L'endroit de la bifurcation est alors occupé par une auberge, à l'emplacement de l'actuel Hôtel de France[96] aujourd'hui logement de la Station biologique de Roscoff. Le lieu est dit Croaz Vaz, c'est-à-dire la Croix de l'île-de-Batz[96], croix qui donnera son nom au fort construit par Vauban trois siècles et demi plus tard. Comme l'atteste une charte de 1323[98], cette auberge familiale est bâtie sur une concession féodale des seigneurs et propriétaires des terrains, le prieur de l'île-de-Batz et l'Abbaye de Saint-Mélaine à Rennes[99].

    Durant la guerre de Succession de Bretagne, en 1363, soit quatorze ans après le début de la peste noire, le fort de Bloscon, au nord-est de l'actuel vieux port[Note 14], pris par les Anglais, est repris par Bertrand du Guesclin. De 1374 à 1387, le port de Rosco lui-même est plusieurs fois de suite incendié par le gouverneur de Brest, Richard Fitzalan, que Richard II a choisi pour soutenir le parti montfortain. La population se réinstalle plus au nord au lieu-dit Golban[97] pour former le quartier du Vil, c'est-à-dire du Moulin (Mil en moyen breton, féminin Vil)[100]. En juin 1403, mille deux cents hommes d'armes sous les ordres de Jean de Penhoët partent de l'anse de Laber dans trente vaisseaux vaincre les Anglais au large de la pointe Saint-Mathieu. Ils en ramènent quarante navires ennemis. Un an plus tard, Plymouth est pris et saccagé.

    Le 19 décembre 1455, le Duc Pierre de Montfort, entérinant un état de faits générés par cette guerre de Cent Ans navale, ordonne que ne dérogent pas à la noblesse les gentilshommes « qui marchandent en gros et en plusieurs marchandises sans les détailler ni vendre par la main ». Cette singularité du droit breton fait naître un capitalisme d'armateurs à l'origine du développement économique de Saint-Malo et Morlaix ainsi que du port avancé de ce dernier, Roscoff[101]. Les cadets infortunés pouvaient ainsi, sans s'exposer au fouage, se livrer sur mer à une « vie de bourse commune » au terme de laquelle ils retrouvaient les privilèges et obligations de leur ordre. Pour cela, ils devaient donc mander aux ventes des intermédiaires, souvent des étrangers qui furent nombreux à s'installer à Roscoff. Inversement, l'affrètement offrait aux roturiers de s'élever au rang de la « noblesse dormante » et d'accéder parfois à la condition d' « annobliz »[102].

    Durant les années suivantes, la course est encouragée par Louis XI, personnellement impliqué dans la marine à travers la politique de son vice-amiral Guillaume de Casenove et très désireux depuis le traité de Caen de s'attacher des Léonards ambitieux et éloignés, sinon opposés[Note 15], au pouvoir ducal. C'est ainsi qu'il anoblit en 1480 l'armateur roscovite Tanguy Marzin.

    Ar vil de la Renaissance

    La construction de l'église fut à la fois une revendication d'autonomie politique et une ostentation ambivalente de richesses détournées des investissements.

    En 1500, le nouveau Roscoff se construit sept cents mètres plus au nord de Roscoff goz où quelques puits[103] permettent de débiter aux navires de l'eau douce. Le port prospère grâce à l'importation chaque hiver de Liepāja[104] en Courlande via Anvers, principalement par des navires de Lübeck qui en ont le monopole dans la Baltique, des graines de lin récoltées au milieu de l'été en Lituanie et choisies exclusivement[Note 16] par la « manufacture » toilière des crées[Note 17] du Léon. Toutes celles des parties de l'arrière-pays qui sont impropres à la culture du blé forment alors une zone de production de renom international[106], la seconde en France après la région de Rouen. Développée lentement durant la seconde moitié du XVe siècle, elle connait un boom à la Renaissance avec l'ouverture du marché anglais. La blancheur[Note 18] de cette toile de lin est appréciée pour faire du linge et sa régularité[Note 19] pour faire des voiles. Les toiles étaient réexportées du port de Morlaix, qui disposait d'un privilège[Note 20], sur toute la côte atlantique jusqu'à l'Espagne d'où étaient importés au retour vin et huile, via Bilbao[Note 21] puis à partir de 1530 Séville[108], et au Portugal[Note 22] ainsi que leurs nouvelles colonies[109]. C'est ainsi qu'en 1527 un navire armé pour le Brésil par le roscovite Jean Jarnet est coulé par la flotte portugaise en baie de Tous les Saints[110]. Dans ce réseau, Roscoff, à côté d'une activité interlope séculaire, devient le principal marché des semences de lin. Son bureau de contrôle, sous l'autorité du juge des Requaires, les fait distribuer par des commissionnaires dans le haut Léon qui produit la rosconne et sa marque finira par en monopoliser au XVIIIe siècle le réacheminement via les succursales installées dans les ports du Trégor, d'où sortent les gratiennes, et de Penthièvre, où sont produites les Bretagnes.

    Comme partout en Léon, le capital accumulé est sacrifié à des constructions religieuses de prestige. Notre-Dame de Croaz Vaz est érigée entre 1522, année du saccage de Morlaix par les Anglo-Espagnols, et 1545[Note 23]. La chapelle Saint-Ninien est construite à l'initiative de l'évêque[Note 24] et reçoit en 1538 l'assemblée capitulaire du minihy de Léon. Le 18 août 1548, la ville nouvelle accueille à son débarquement, le temps d'une prière[Note 25], Marie Stuart, reine d'Écosse âgée de cinq ans et promise au Dauphin François II pour réactiver l'Auld Alliance.

    Un an plus tard, le Parlement de Bretagne accède à la demande du bourg de devenir une paroisse indépendante du minihy du Léon (dont le siège se trouve à Saint-Pol-de-Léon) puis, en 1550, alors que les représentants de l'ordre ancien Claude de Coetlestremeur, seigneur de Penmarc'h, et Jean de Kermellec[Note 26], commandant du château du Taureau, se livrent à la piraterie sur les côtes du Léon et que la Réforme est au cœur des préoccupations, le roi Henri II l'autorise à se doter d'une milice municipale d'arquebusiers. Simultanément, l'évêque du Léon concède aux paroissiens sécessionnistes le droit de faire baptiser leurs enfants dans leur église. Entre 1575 et 1576, la ville est dotée par Monseigneur de Neufville d'un hospice pour indigents, l'hôpital Saint Nicolas, actuelle maison de retraite où subsiste la chapelle construite en 1598. Accusé d'attirer les pauvres sur le territoire de la paroisse, l'hôpital sera en 1715 réservé aux seules personnes installées dans celle-ci depuis plus de dix ans. En 1559, mille huit cents livres sont consacrées à la chaussée du bourg.

    La chapelle Sainte-Barbe.

    XVIIe siècle, âge d'or des armateurs

    De 1560[Note 27] jusqu'à la fin du XVIIe[Note 28], les terrains autour de l'église sont lotis par l'évêque-comte à des investisseurs[Note 29] du Léon, tels François Jaffres, marchand et gouverneur de l'église de Roscoff, en 1561[Note 30] ou Olivier Le Maigre[Note 31], pour construire des hôtels de négoce qui deviendront des résidences au XVIIIe siècle. Ils sont construits pour la seule traite, tel l'hôtel de Mathieu Le Hir du Carpont et de Keramanach en 1582[Note 32], ou pour servir en sous sol de magasin, voire de maison fortifiée, telle celle du corsaire Chrétien Le Pappe qui eut à se défendre en 1592 contre le régiment paysan de la Sainte Union de Morlaix conduit par Bras de Fer[112]. Ceux des bâtiments qui donnent, ou donnaient, sur le rivage participent au système défensif de la ville[Note 33].

    Le 17 mai 1595, le Duc de Mercœur, prétendant baillistre militairement allié aux Espagnols contre le roi depuis cinq ans, rétablit par lettres patentes le commerce avec Bilbao et Séville, principaux débouchés des crées. Trois familles de marchands basques s'installent à Roscoff[Note 34]. Roscoff sert aussi de refuge à plusieurs familles anglaises catholiques[Note 35] fuyant les persécutions commencées sous le règne d'Élisabeth Ire.

    Le 12 juin 1600, après un terrible hiver, est posée, à l'emplacement du cimetière des victimes de l'épidémie de décembre 1593, la première pierre de la chapelle Saint Roch et Saint Sébastien[Note 36], saints invoqués contre les épidémies et les persécutions religieuses. Cette double action de grâce décidée en décembre 1598 célébrait l'Édit de Nantes qui clôturait les cinq années de la guerre civile menée par La Fontenelle, pilleur de Roscoff en 1592[Note 37], et visait simultanément à obtenir la fin de l'hécatombe causée par l'épidémie recrudescente qui se prolongea au cours de l'année 1599. Un décret municipal de 1632 transformera le lazaret en prison mouroir pour tous les individus suspects de peste.

    Au tout début du siècle, Roland de Neufville érige le nord de la paroisse de Toussaint, c'est-à-dire la péninsule de Bloscon à l'est de l'actuelle rue Albert de Mun, en trève. Désormais les paroissiens, devenus relativement nombreux, pourront recevoir les sacrements, célébrer les mariages et les enterrements, sans se rendre à la cathédrale, siège du minihy. Cependant, dès 1611, l'ecclésiastique ville de Saint-Pol obtient la suppression du député aux États de Bretagne de l'orgueilleux et bourgeois Roscoff. Les marchands de celui-ci s'organisent dès l'année suivante en la « confrérie de Sant Ninian », équivalent de l'actuel conseil municipal. En dépit de sa démographie croissante, Roscoff continue de ne députer qu'un seul représentant sur les douze que compte le conseil de la ville de Saint-Pol où sont décidés les aménagements vicinaux et les taxes afférentes, ce qui est source de contestations éternelles.

    La chapelle Sainte-Anne, construite en 1640 sur fonds privés, achetée par la commune en 1967, sert aujourd'hui de lieu d'exposition.

    Autour de 1619, la chapelle Sainte-Barbe, protectrice contre les pirates et intercessrice pour les âmes défuntes sans absolution, est érigée à son tour[Note 38]. Deux ans plus tard, les Capucins sous la direction du Père Pacifique de Morlaix, ouvriront dans la paroisse, à la demande des habitants qui leur concèdent le terrain, un petit couvent dont le cloître sera achevé en 1682[Note 39]. Les Capucins, qui donnent des rudiments d'instruction à quelques enfants pauvres et soignent les malades, sont botanistes: ils acclimatent un figuier, qui deviendra une curiosité[Note 40], et introduisent d'autres plantes méditerranéennes dont en 1661 l'artichaut, qui deviendra la fortune de la région. En 1634, est inaugurée la chapelle des albâtres (cf. infra), qui vient remplacer le porche sud de Notre Dame de Croaz Vaz. En 1640, l'érection de la chapelle Sainte Anne, patronne de la Bretagne, grâce aux donations de Françoise Marzin, dame de Kerugant[Note 41], et Louis Ronyant, son mari, marque la fin d'une quinzaine d'années de peste et en 1643 le quai du port[Note 42] est achevé sur une longueur de cent quatre-vingt mètres après vingt-six ans de travaux.

    En 1649, Roscoff obtient de la Régence gouvernée par Mazarin confirmation des lettres patentes signées en 1600 par Henri IV l'autorisant à tenir une foire six fois par an. Tant la conjoncture économique qu'une prétendue opposition de la ville de Saint-Pol empêcheront la tenue de celles ci. En mars 1649, l'église s'offre des orgues que Thomas Harrison, Anglais catholique installé à Roscoff, livre vingt mois plus tard. Le recensement de 1664 comptabilise quinze navires attachés au port de Roscoff. En 1665 monseigneur de Visdelou met en place un règlement, très modeste[Note 43], concernant les tavernes.

    Roscoff est aussi à partir du XVIe siècle, avec Morlaix et Paimpol, un des premiers ports à armer à la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve, puis sur les côtes d'Islande. La morue salée était vendue en France et surtout en Espagne ; la Bretagne n'étant pas soumise à la gabelle, les pêcheurs picards et normands venaient à Roscoff s'approvisionner en sel à bon compte. Le trafic des faux-saulniers professionnels fut très actif jusqu'au XVIIIe siècle, assuré par une cinquantaine de bateaux de 50 à 100 tonneaux, venant principalement du port de Dieppe. Les armateurs de Roscoff prenaient leurs chargements de sel au Croisic. Avec le sel, les principales marchandises de mer étaient alors à la sortie les toiles de lin et le blé (à destination de ports comme Dunkerque, ainsi que vers l'Espagne et l'Angleterre), à l'entrée les vins et eaux-de-vie, l'huile d'olive, les merrains[113] et le thé[114].

    1665-1698 : taxes et smogleurs

    La chute de Nicolas Fouquet marque le début de la destruction économique et politique de la province sous le règne absolutiste du Duc de Chaulnes. La politique de Louis XIV et les mesures protectionnistes de Charles II[115] ferment les marchés anglais et hanséatique. La fiscalité imaginée par Pierre Deschien et la politique de manufactures d'état[Note 44] initiée par Colbert[108] ruinent le commerce libre. La décroissance de la production de lin, désormais concurrencée par celle du coton des colonies dont le prix de revient est artificiellement baissé par l'esclavage, et la baisse de fréquentation du port, désormais hors du jeu commercial atlantique, ne sont pas compensées par l'activité militaire ni par la course, dont Morlaix profite presque exclusivement[Note 45].

    Roscoff devient pour presque trois siècles le premier port de la contrebande avec les îles Britanniques. L'origine de ce développement est le Navigation Act, première loi sur la navigation signée par Cromwell en 1651, qui interdit à tout navire d'importer en Grande-Bretagne des marchandises qui ne viennent pas du pays auquel le navire appartient et qui assure le monopole de l'importation depuis les îles aux navires servis par des équipages au moins aux trois-quarts anglais et commandés par des capitaines anglais. Le trafic, qui connaitra son apogée au XVIIIe siècle en dépassant alors le volume des importations légales, profite de la proximité des îles Anglo-Normandes et devient, malgré les risques encourus, une activité économique essentielle aux populations du littoral tant britannique que français, faisant progresser la construction navales, marquant des territoires d'une architecture qui bénéficie de ces progrès techniques, forgeant des caractères, suscitant des légendes, rapprochant des populations d'une même origine que les frontières ont séparées, affirmant des altérités[116]. Les bateaux pratiquant ce trafic sont dénommés « smogleurs », déformation du mot anglais smuggler qui signifie « contrebandier »[117].

    Régulièrement réprimé, mais officieusement encouragé par Colbert puis par les partisans d'un mercantilisme industriel pour ce qu'elle affaiblirait les économies rivales, cette contrebande maritime prospérera jusqu'en 1784 quand William Pitt, premier ministre du roi George III, décidera d'abaisser les droits de douane, qui passeront par exemple pour le thé de 127 % à 12 %, et signera deux ans plus tard un traité de libre-échange avec l'ancien ennemi. Elle périclitera rapidement quand Napoléon III signera, le 16 avril 1856, le traité de Paris, qui abolira l'activité connexe de course en mer. Elle ne survivra pas au chemin de fer ni au désenclavement de la Cornouaille qui s'ensuivra.

    Le 30 novembre 1694, Sébastien Le Prestre de Vauban signe les plans de la transformation exécutée par La Renaudière, du fort de Bloscon en une importante batterie de treize canons fermée par un pont levis. Pour le financer, un impôt spécial est prélevé par la municipalité sur les habitants. Les merlons en gazon coûtent dix fois moins cher qu'une muraille et arrêtent les boulets sans dégâts. Le Bloscon devient le siège de la capitainerie de Saint-Pol-de-Léon qui s'étend de Ploujean à Cleder et dont la pièce maîtresse est le château du Taureau. La milice garde côtes était une corvée échue aux habitants regroupés en un bataillon sous le commandement d'un capitaine général. Sur le port lui-même, le fort de la Croix abritait une poudrière[Note 46] et un canon gardait la jetée face au rocher du Gran Quelen[Note 47].

    1699-1789 : guerres et calamités climatiques

    L'ancien port et son quai ouest prolongé d'un môle au XIXe puis d'une jetée piétonne au XXe. Les bateaux pouvaient, comme le montre une gravure du XVIIIe siècle, non pas venir à quai mais s'échouer sur les plages de Laber à Roscogoz et plus facilement sur celle qui est aujourd'hui le « vieux port ».

    En 1699, une tempête ensable deux cent cinquante hectares de terres agricoles à Santec où l'ensablement a commencé dès 1666, favorisant l'aménagement de nouveaux lotissements. La guerre de Succession d'Espagne stoppe presque totalement pendant dix ans le commerce du lin[Note 48] mais permet de rançonner les navires ennemis, comme le fit pour deux cent cinquante livres le capitaine Lair le 1er septembre 1705 dans le port de Cork où il s'était introduit sous pavillon anglais.

    La bataille navale quasi permanente n'engage guère directement les lougres roscovites qui en sont réduits à la course et au commerce interlope.

    En 1715, une autre tempête endommage le quai et en 1722 plus de cinquante centimètres de sable doivent être enlevés des rues de Roscoff. Le port a alors une capacité de cent vaisseaux de quatre à cinq cents tonneaux[119] mais la flotte est considérablement réduite (en 1730, elle ne compte que trois bateaux de pêche hauturiers venus de Normandie) mêmes si certains bâtiments naviguent au long cours entre Terre Neuve, Saint-Domingue et l'Île-de-France. Il faudra attendre le 19 février 1743 et une souscription de huit mille livres auprès de la société des armateurs roscovites réunis autour de messieurs de Portenoire et Sioch'an de Kersabiec, en conflit avec la ville de Saint-Pol qui refuse de contribuer, pour que la reconstruction du quai sur une longueur double soit achevée, les pierres provenant du Petit-Quellen, de l'île de Batz et de l'île Callot.

    Roscoff deviendra dès lors un chantier naval mineur mais recherché sous la marque de la dynastie Kerenfors, ce qu'il restera jusqu'à sa fermeture entre les deux guerres mondiales[Note 49] et qui construira en particulier en 1779 le senau La Duchesse de Chartres[120]. Le 10 octobre 1746, deux siècles après son aïeule, Bonnie Prince Charlie, échappé de sa défaite à Culloden, y débarque d'un corsaire, L'Hermine escorté par le capitaine malouin du Fresne. À cette époque, les batailles navales entre Anglais et Français étaient constantes. En 1756, un ingénieur est dépêché pour mettre en place les moyens de lutte contre l'ensablement. La tempête du 4 octobre 1765 abat la flèche du clocher et endommage le toit et le porche de l'église.

    Au tournant des années 1770, le port, qui avait perdu la plupart de ses marins durant la guerre de 1758, est sinistré par la disparition inexpliquée du maquereau qui abondait au large de Batz et dont les armateurs d'Honfleur et Fécamp s'étaient fait la spécialité en Bretagne[121]. La disparition de la « fortune de mer » et le déclin de la culture du lin sont palliés par la culture des pommes de terre initiée par Monseigneur de La Marche puis par le développement de celle des artichauts et autres primeurs, introduits un siècle plus tôt par les Capucins, qui est une agriculture spéculative basée sur la complémentarité des marchés saisonniers[Note 50]. Certains Roscovites sont ainsi poussés à les colporter en Maine, Anjou et Normandie.

    Pauvreté et récolte du goémon à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle

    Le recteur de la trève de Roscoff, dans une lettre écrite en 1774 adressée à l'évêque de Léon Jean-François de La Marche en réponse à son enquête sur la mendicité, proteste contre la déclaration du qui limite aux trois premiers mois de l'année la coupe du goémon. Il écrit (l'orthographe de l'époque a été respectée) :

    « L'objet du gouesmon est très intéressant pour le païs. Les règlements qui en interdisent la coupe pendant le mois d'août ou de septembre augmente beaucoup la misère d'une partie du bas-peuple et des riverains. Cette coupe, qui s'est faite de tous tems, sur cette côte, dans cette saison, sert presque uniquement au chauffage, et il l'est le seul pour ces pauvres gens. Point de bois sur la côte, d'aucune espèce. Celui qu'on y porte est d'une cherté exorbitante. Les landes y sont maigres, rares ; point de fougères. Cette coupe ne doit pas nuire aux trempes [utilisation du goémon comme engrais], car notre côte hérissée de rochers fournit abondamment de cet herbage [goémon]. La trempe a pour elle la coupe presque entière de février et tous les gouesmons de marée [goémon échoué] pendant l'année. Ces derniers ne peuvent servir au feu[122]. »

    À la suite d'une enquête organisée par une circulaire du du Préfet du Finistère, le conseil municipal de Roscoff répond (l'orthographe de l'époque a été respectée) : « Ceux qui ne se servent que de paniers doivent être autorisés à commencer la récolte du goëmon deux ou trois jours avant les cultivateurs pourvus de chevaux et de voitures » et souhaite que « chaque voiture de transport ne doit être accompagnée que de huit personnes, et chaque cheval de quatre, à moins que lé ménage ne soit plus nombreux. Il doit être défendu d'enlever pendant la nuit le goëmon apporté par les flots »[123].

    1789-1818: de la Révolution à la famine

    À la Révolution, le cahier de doléances du dénonce la concurrence déloyale des ports francs de Guernesey et d'Aurigny, l'insuffisance de l'entrepôt du port, l'incurie de la ville de Saint-Pol, les dîmes prélevées par celle-ci sans qu'elle n'aménage de route facilitant le transport des marchandises du port, les taxes décidées par la même ayant ruiné l'exportation vers l'Irlande et l'ouest de l'Angleterre ainsi que l'importation de thé et de rhum des Amériques. Il dit entre autres qu'il faut supprimer « les octrois ruineux obtenus pour des embellissements frivoles à Saint-Pol-de-Léon » et demande de bénéficier de « la liberté d'entreposer les eaux-de-vie d'Espagne, le rhum ou le tafia de l'étranger, comme Sa Majesté a accordé pour le genièvre de Hollande et le tafia de ses colonies (...) S'il est nécessaire de lever quelque droit sur l'exportation, qu'il soit assez modique, pour que le négociant pût le céder de ses bénéfices afin de le mettre en concurrence avec les îles de Guernesey et Origny (...) qui, par une exemption de tous droits (...), ont attiré chez eux tout ce commerce »[124].

    Le 31 janvier 1790, Roscoff se constitue unilatéralement en municipalité autonome de Saint-Pol-de-Léon[Note 51] et se choisit pour maire un marchand, Gérard Mège, qui, le 14 juillet, conduira lui-même la prière devant le refus du recteur, monsieur Boutin, lequel démissionnera du conseil municipal dès l'automne. Le 2 août, à l'occasion du pardon de la Portioncule, deux cents soldats républicains cantonnés à Saint-Pol viennent saccager Roscoff et violenter la population. La Constitution civile du clergé achève de faire de Roscoff un foyer de la résistance passive[125]. Sous la Convention nationale, de septembre 1792 à mai 1793, puis durant le premier semestre 1794, Roscoff devient un centre de déportation[Note 52]. Le 11 octobre 1794 est enfin inaugurée une route entre Roscoff et Saint-Pol. La proclamation du 9 mars 1795 du député Bruc rétablit la liberté de culte[Note 53] mais la constitution d'une Garde nationale le 9 juillet 1795 provoque la révolte dite des Pitiguet[Note 54].

    Le système continental, loin de relancer le commerce du lin et de ses semences, ferme le port et entraîne mécanisation et délocalisation.

    Le Directoire fait fermer de nouveau tous les lieux de culte et retourner dans la clandestinité les deux prêtres restants de la paroisse. L'activité portuaire est alors réduite à celles de transitaires de légumes desservant Brest, Morlaix et Landerneau. Le Consulat n'apaise en rien le conflit entre la population et la nouvelle administration : la ville, suspectée de rébellion, est mise en état de siège à deux reprises[Note 55], et le maire est accusé d'organiser la liaison entre le clergé et son évêque déchu, Monseigneur de La Marche[126], exilé à Londres. Finalement, le sous-préfet autorise de nouveau le clergé local le 2 mai 1800[Note 56] et rend Notre-Dame de Croaz Vaz au culte catholique le 30 octobre[Note 57].

    Tout en favorisant le « smoglage », contrebande aléatoire qu'exercent à Roscoff quatre navires, le Premier Empire et son blocus continental ruinent toute chance de reprise du commerce si bien qu'en mai 1810, l'armateur et maire de Roscoff Picrel chute dans la faillite retentissante du morlaisien Philippe Deleville[127].

    Cette crise économique se prolonge de 1816 à 1818 par une famine climatique.

    Essor des cultures maraîchères

    Ce n'est que vers 1790 que commença véritablement la culture maraîchère, même si antérieurement des jardins potagers existaient déjà, principalement aux alentours du port, pour approvisionner les habitants, mais aussi les navires en escale. Les pères Capucins furent les premiers à faire en grand la culture des légumes dans une propriété leur appartenant à partir de 1622[128]. Les conditions naturelles étaient favorables à la culture des légumes en raison du climat, de la fertilité naturelle des sols, de la fumure des champs en goémon et de la correction de la pauvreté des sols en calcaire grâce au maërl. Au début du XIXe siècle, durant la saison, les paysans de Roscoff chargeaient chaque jour de 10 à 12 charrettes de légumes qu'ils allaient vendre à Morlaix, à Brest, à Landivisiau, à Landerneau, voire à Quimperlé et à Lorient[129].

    L'oignon rose de Roscoff est une variété importée au XVIe siècle du Portugal, vendue au XVIIe siècle jusqu'en Su-de et en Russie ; au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, durant la saison, les paysans de Roscoff chargeaient chaque jour de 10 à 12 charrettes de légumes qu'ils allaient vendre à Morlaix, à Brest, à Landivisiau, à Landerneau, voire à Quimperlé et à Lorient, et même jusqu'à Paris vers 1830. Jacques Cambry qualifie la région roscovite de « jardin de la Bretagne », écrivant qu'elle « produit une incroyable quantité de légumes de toute espèce (...) : oignons, choux, navets, panais, choux-fleurs, asperges, artichauts ». Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la navigation à vapeur facilite l'expédition vers la Hollande et la Grande-Bretagne : des groupes de roscovites vont, sur leurs vélos surchargés, vendre des oignons au Pays de Galles, en Angleterre et jusqu'en Écosse.

    En 1828, le surpeuplement, conjugué au caractère saisonnier de l'activité agricole, déclenche l'histoire des Johnnies, marchands ambulants souvent roscovites partant vendre, entre fin juillet et l'Avent, leurs oignons rosés de Roscoff en Angleterre (Henry Olivier[Note 58] en fut l'initiateur). Désormais, l'agriculture cesse d'être une activité vivrière et renoue avec la vocation marchande de la cité.

    L'établissement d'une ligne de bateaux à vapeur de Morlaix au Havre en 1840, et surtout la création de la ligne ferroviaire de Paris-Montparnasse à Brest en 1865 favorisent l'essor des cultures maraîchères en leur ouvrant des débouchés plus étendus. Aucune parcelle ne reste plus inculte. Sans cesse fouillée, retournée, engraissée par des amendements nouveaux, la terre porte 3 ou 4 récoltes par an : choux-fleurs en hiver, artichauts à l'été, entre-temps ail à foison, pommes de terre, oignons[130].

    • Roscoff : l'arrivée des voitures d'oignons au port vers 1920 (carte postale)
      Roscoff : l'arrivée des voitures d'oignons au port vers 1920 (carte postale)
    • Roscoff : l'embarquement des oignons pour l'Angleterre (vers 1920)
      Roscoff : l'embarquement des oignons pour l'Angleterre (vers 1920)

    Roscoff et le Léon ayant le privilège de récolter les primeurs quatre, cinq et même six semaines avant l'Angleterre et l'Irlande et les Anglais cherchant en dehors de leur île l'appoint indispensable à leur subsistance, des services de cabotage à vapeur furent créés, facilitant l'exportation des légumes. À partir du 10 juillet 1839, une troisième génération d'agriculteurs-colporteurs roscovites, déjà habitués aux marchés de l'ouest de la France, bénéficie, grâce à l'initiative de la Chambre de commerce et d'Édouard Corbière, de la liaison hebdomadaire Morlaix-Le Havre assurée par les steamers de la Compagnie du Finistère[Note 59]. Les liens établis pour affaires et par mariages entre ces colporteurs et leurs interlocuteurs normands finissent par faire passer une grande part de l'épicerie de cette province aux mains d'immigrés bretons. La liaison au Havre relance la pêche[131]. En 1854, une campagne de travaux décidée par le département et renouvelée en 1870, rectifie la route qui mène à Morlaix, principal marché aux légumes de la région.

    En juillet 1858, 28 passeports sont délivrés à Roscoff pour l'Angleterre et le Pays de Galles, ce qui témoigne de l'amorce d'exportations légumières vers ces destinations[132].

    1818-1860 : surpopulation et émigration

    De 1817 à son décès, le 2 octobre 1820, Dorothy Silburne, qui avait hébergé et secouru Monseigneur de La Marche durant son exil à Holborn, est recueillie par le comte de la Fruglaye[Note 60] dans sa maison près de l'église d'où elle dépense la pension qu'elle a reçu de Louis XVIII à ses œuvres de bienfaisance[Note 61].

    Du 1er novembre au 6 décembre 1832, l'épidémie de choléra, qui sévit dans toute la France, tue quatre vingt-six roscovites. Devant l'incompétence des médecins locaux, deux médecins de la Marine sont dépêchés de Brest et mettent un terme à la surmortalité[133]. Le 8 avril suivant, la municipalité est contrainte par une loi d'assainissement votée par l'Assemblée d'ouvrir, en sus des cimetières de l'enclos paroissial et de l’hospice ainsi que celui de Santec, un quatrième cimetière, le cimetière du Vil. Cette même année 1831, des investisseurs brestois, espérant valoriser un polder de cent hectares, construisent la digue à écluse qui ferme le fond de l'anse de Laber, espérance déçue par l’opposition de la commune favorable aux goémoniers et à la libre pâture pratiquée par les santéquois.

    Les vapeurs à aubes de Corbière font entrer les colporteurs dans la modernité et convertit Roscoff en port pêche.

    Le bourg compte alors de nombreux indigents[134], journaliers et matelots au chômage entre deux emplois. L'alphabétisme est l'exception y compris chez les hommes d'affaires les plus expérimentés. Le budget de la commune, réduit à quelque quatre mille francs[135] issus principalement de l'octroi et des taxes sur le smoglage (importation de whisky), peine à l'entretien de la digue du Vil et des pavés, à la rémunération d'une dame des Postes, d'un cantonnier et, depuis 1831, de deux instituteurs, l'un à Roscoff même, l'autre à Santec. La commune s'en remet souvent à la tutelle du préfet[136]. Vers le milieu du XIXe siècle l'ossuaire désaffecté servit d'école[137].

    Réinvention de la station maritime

    Roscoff : vue prise de la petite jetée (dessin publié dans Félix Benoist, "La Bretagne contemporaine", tome "Finistère", 1867).
    Le port de Roscoff en 1873.
    Roscoff vers 1900 (lithographie d'Albert Robida).

    Machines à vapeur et mode des bains de mer

    La phase libérale du Second Empire puis, avec bien plus d'ampleur, la IIIe République voient Roscoff, dont le budget des années 1870 a plus que doublé en quarante ans[103], s'équiper de nouvelles infrastructures et entrer dans la modernité par étapes.

    Le transport de masse ne va pas sans catastrophes. Les naufrages de 1897 et 1899, plus encore celui du Hilda en 1905[142], donnent lieu à d'émouvantes commémorations au cimetière du Vil qui en conserve le souvenir. Plus souvent, les accidents (une charrette à l'eau, une chaloupe renversée…) ne sont que matériels mais ruinent en une saison deux générations d'une même famille.

    XXe siècle

    Le canot de sauvetage Philippes de Kerhallet en service à Roscoff entre 1897 et 1953 (Musée national de la Marine de Port-Louis).

    Le port au début du XXe siècle

    « Au début du XXe siècle le port de Roscoff connaît un trafic important grâce, en particulier, aux liaisons transmanches. Nombre de caboteurs et de longs-courriers y font régulièrement escale. La flottille se compose en majorité de cotres spécialisés dans la pêche aux filets et aux cordes (ou lignes de fond) ». Jacques de Thézac y inaugure l'Abri du marin, financé par une brestoise, Mme Kernéis, le . L' Abri ferma en 1952[143].

    Au début du XXe siècle environ 1 300 paysans léonard embarquent de Roscoff la seconde quinzaine de juillet[144]. De nombreux Johnnies originaires de Roscoff et des communes avoisinantes trouvèrent la mort lors du naufrage du Hilda le [145] ; la liste des victimes, membres des cinq compagnies Pichon[146], Quiviger[147], Jaouen[148], Calarnou[149] et Tanguy[150], est fournie par le journal L'Univers du 26 novembre 1905[151]. Le journal L'Ouest-Éclair décrit l'arrivée des victimes en gare de Roscoff et les scènes poignantes lors de leurs obsèques[152].

    Première Guerre mondiale

    Début août 1914, la mobilisation puis l'entrée en guerre de l'Empire britannique provoque des défilés patriotiques accompagnant les soldats à la gare ou au port dans lequel la population fraternise avec les touristes et habitants « grands bretons »[153]. Ceux qui ne sont pas mobilisés pour la défense de l'île-de-Batz ou le front forment spontanément une milice qui dès la fin de la Grande Retraite se dissout en même temps que l'enthousiasme[153]. La guerre reporte le projet de phare qui ne sera construit qu'en 1934.

    L'Entre-deux-guerres

    La jetée piétonne construite en 1967.

    En 1920, la commune de Santec, paroisse autonome depuis 1840, est créée sur une partie des terres de Roscoff, de Saint-Pol-de-Léon, et de Plougoulm. Attendue depuis près d'un siècle par les roscovites[154] - [155], l'inauguration en 1927 du pont de la Corde, doublant par la route le viaduc de la Penzé, améliore considérablement l'accès au marché de Morlaix. Cette route est celle du second plus important trafic du Finistère.

    La pêche sardinière disparaît de Roscoff pendant l'Entre-deux-guerres (22 bateaux sardiniers en 1922, aucun en 1938)[156].

    Le sanatorium hélio-marin de Perharidy est décoré au début de la décennie 1930 par des grands panneaux muraux peints par le peintre autodidacte Kerga et des œuvres de style Art déco du mosaïste Isidore Odorico[157].

    En 1937, les Capucins se réinstallent dans leur couvent vendu en 1793. L'année suivante commence la construction de l'aquarium, initialement destiné aux seuls chercheurs de la SBR.

    Seconde Guerre mondiale

    Le , l'occupant décide de détruire quelques parties du fort du Bloscon construit par Vauban pour y aménager sept blockhaus, quatorze casemates de tir et quelques autres ouvrages en béton, le tout accueillant une batterie de soixante hommes[158]. Début janvier 1944, c'est par cet élément du mur de l'Atlantique qu'Erwin Rommel commence sa tournée d'inspection jusqu'à Plérin[159].

    Le lundi , l'enterrement interdit par l'occupant de Franck Mac Dowell William Stout, aviateur néozélandais abattu la veille par la DCA de l'île-de-Batz, rassemble au chant du Libera deux à trois mille personnes de Roscoff, Saint-Pol et Santec[160] dont une centaine d'enfants portant des fleurs[Note 63]. La manifestation sera renouvelée le lendemain au cimetière du Vil.

    Développement et défis écologiques

    En 1953, l'institut de thalassothérapie Rockroum, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, rouvre et la station de la Société centrale de sauvetage des naufragés ferme[161]. L'aquarium Charles Pérez est achevé et ouvert au public, et le CNRS, dans une nouvelle aile, ajoute à la SBR des laboratoires d'océanographie dotés de leur premier navire, le Pluteus II. À partir du début des années soixante, le centre dirigé par Georges Tessier, jusqu'alors station estivale pour étudiants et chercheurs étrangers limités à la zone intertidale, accueille des équipes permanentes. Une seconde aile est construite en 1968. Pendant quelques semaines de mai, un comité de grève occupe les laboratoires.

    En août 1969, la jetée piétonne, permettant l'embarquement pour Batz à marée basse, est inaugurée après deux ans de travaux. Les flottes de navettes à touristes se développent. En 1972, a lieu la première liaison car-ferry avec l'Angleterre, au port en eau profonde de Bloscon dont les travaux avait commencé deux ans plus tôt. Dès l'année suivante, la coopérative dirigée par Alexis Gourvennec peut enfin livrer les artichauts à Plymouth.

    Le 21 mars 1978, le port est envahi par le pétrole échappé de l'Amoco Cadiz, brisé en deux devant Porsall à trente-deux milles marins de là. Certaines espèces de la flore disparaissent définitivement. La marée noire du Tanio touche Roscoff le 7 mars 1980[162] - [163].

    En 2001, la Chambre de commerce et d'industrie de Morlaix inaugure dans le nouveau port un quai de pêche et une criée, en remplacement de celle que la municipalité avait ouverte en 1988, puis en 2009 y commence la construction d'une marina pour six cent vingt-cinq plaisanciers.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1971 Célestin Seïté[Note 80] Agriculteur.
    1971 1977 Adrien Stéphan[Note 81] Médecin.
    1977 1983 Jean-Marie Paugam UDF-PR Entrepreneur dans le bâtiment
    1983 1995 Michel Morvan[164] UDF-PR Chirurgien-dentiste
    1995 2020 Joseph Séïté[165] DVD Assureur retraité / Loueur de gîtes / Écrivain [166]
    juin 2020 En cours Odile Thubert Montagne[167] Technicienne en imagerie médicale

    Conseil municipal

    Depuis 2020, la maire de Roscoff est Odile Thubert Montagne. Elle est accompagnée dans ses fonctions par cinq adjoints et dix-sept conseillers municipaux.

    Le conseil municipal des enfants : six binômes ont été élus le 16 janvier 2020, pour constituer le conseil municipal enfants pour la période 2020-2022[168].

    Communauté de communes et canton

    Haut-Léon Communauté[169] se superpose au canton et regroupe les quelque vingt mille habitants de huit communes de l'archidiaconé de Léon :

    Elle mutualise les moyens des communes pour mettre à la disposition des habitants différents services : marchés publics, centre aquatique, maison de l'enfance… Cette communauté de 116 km2 regroupait 19 611 habitants au recensement de 1999. Le président est le maire de Saint-Pol-de-Léon[170].

    Jumelages et parrainages

    La ville est la marraine de l’Altaïr, navire de la Royale construit en 1993.

    Économie

    Emplois

    La ville a une population active de 1 187 personnes soit 71,5 % (recensement 2017)[171] dont 39 agriculteurs.

    • 7,9 % sont chômeurs[172]

    Inactifs 28,5 % dont :

    • 8,1 % étudiants
    • 12,3 % retraités

    Activités

    La terre : les oignons AOC[173] de Roscoff.
    La mer : les viviers du Bloscon.
    La SBR, composante de l'Université Pierre-et-Marie-Curie, champion[2] et coordinateur[3] de la biologie marine européenne, accueille des étudiants de plusieurs pays.

    Le port de Roscoff - Bloscon à l'est de la ville ainsi que la Criée sont gérés par la CCI métropolitaine Bretagne 0uest.

    Une association locale organise tous les deux ans mi avril un salon nautique[181].

    Marché hebdomadaire le mercredi matin sur le port et vente de poissons et coquillages selon arrivage au vieux port par les pêcheurs locaux.

    Culture

    Langue bretonne

    En breton, la ville se nomme Rosko. Roscoff est une ancienne orthographe bretonne, le ff, signe de nasalisation ailleurs, étant muet en léonard.

    L’adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le 4 novembre 2008.

    À la rentrée 2016, 53 élèves étaient scolarisés dans les classes bilingues publiques (soit 27,6 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[182].

    Activités culturelles

    Art dramatique

    Musique

    Traditions

    Sciences

    Fêtes

    Johnny à Hampstead en décembre 2008. La fête, ce sera avant le prochain départ.
    • Le pardon. Le troisième lundi de juillet, après la messe de dix heures, a lieu le Pardoun Santez Barba. La procession, le long de l'itinéraire à l'intérieur de la ville pavoisée, dure de quatorze heures jusqu'aux vêpres. La guise est celle du haut Léon, pour les femmes, comme pour les hommes, noire, qu'un châle brodé vient parfois égayer. La coiffe des femmes est la chikolodenn. Le plus ancien des quatre cantiques du pardon est Santez Barba e Rosko[Note 82]
    • Le feu de joie. La veille du pardon, après vêpres, le recteur, rendu à la chapelle Sainte-Barbe au cantique Jesu, corona Virginum, allume pour la nuit au pied de celle-ci le tantad. Jusqu'avant guerre, toute fête, en particulier la Saint-Jean et la Saint-Pierre, donnait lieu à un feu. Organisé à tour de rôle par les maisons d'une même cordelée, chacun y allumait un flambeau propitiatoire pour son logis. Les enfants, et les belles, balancés par des bras vigoureux, étaient symboliquement et joyeusement purifiés au-dessus[61].
    • La bénédiction de la mer. Le dimanche de la mi-août, tout propriétaire d'un bateau est invité à le présenter pavoisé au large du vieux port. Le recteur entouré des autorités municipales se déplace en bateau avec une branche de buis vers chaque embarcation. Une gerbe est lancée à l'eau en souvenir des âmes péries en mer puis celles-ci sont rappelées au cours d'une cérémonie à quai.
    • Fête de la mer. Tous les ans, le dernier week-end de juillet.
    • Fête de l'oignon. Tous les ans, à la fin août, la ville propose la fête de l'oignon rosé de Roscoff, en hommage aux Johnnies.
    • Soirée Wizz, carnaval des étudiants de la SBR, vers Pâques.

    La maison des Johnnies[183] présente (hors week-ends) l'histoire des marchands d’oignons qui traversaient la Manche pour vendre leurs produits et ce, dès le milieu du XIXe siècle.

    Patrimoine

    Coucher de soleil sur l'île de Batz.

    Vestiges mégalithiques

    • Dolmen de Kerfissiec.
    • Lech de Reuniou dit Croaz covec (croix ventrue), près de Keravel (sud ouest du territoire de la commune). C'est une stèle étroite, sorte de menhir miniature taillé pour servir à la manière d'un cippe, semblable à de nombreuses autres dans le Léon, datant de l'âge du fer, soit au plus tôt le VIIe siècle av. J.-C., réutilisée pour faire le socle d'un calvaire beaucoup plus récent.
    • À proximité, à trois cents mètres du lieu-dit Leslec'h prononcé aurefois An Nes Lech, se dressait une triple allée couverte dynamitée en 1942 à la faveur de l'Occupation par le propriétaire du champ qui en était encombré[184].

    Monuments religieux

    • Calvaire de Roscogoz, en granit et kersanton, date de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle.
    • Église Notre-Dame de Croaz Batz[185]. Le parvis est enclos d'une muraille dans laquelle est incis un ossuaire du début du XVIIe et une chapelle funéraire.
    • Retable des albâtres[186] exposé dans une chapelle aménagée spécialement en 1634 dans le transept sud de Notre Dame. Du XVe, ce sont sept hauts reliefs ramenés de Nottingham qui représentent la Passion
    • Chapelle Sainte-Barbe
    • Chapelle Saint-Nicolas
    • Chapelle Sainte-Brigitte
    • Chapelle Sainte-Anne
    • Chapelle Notre-Dame de bonne Nouvelle (Introun Verchez Kelaou Mat), sise sur la route de Saint-Pol
    • Chapelle Saint-Ninien. Renommée chapelle de la Sainte Union à la fin des guerres de religion, a été détruite en 1932 pour construire le port. Elle était en ruine et la souscription recueillie pour la sauver, en particulier auprès d'un descendant des Stuarts, a été vaine. Il n'en reste que quelques traces.
    • Nœud d'une croix découvert en 1971 à Kerguennec lors de la construction d'une route et exposé à côté de la chapelle Sainte-Anne. Les quatre faces sont illustrées par Saint Yves, Sainte Véronique, la Sainte Face et un ange portant l'inscription « Y Rollan K Borlavdi sa Fam fet faire la cru 1619 » i.e. « Yves Rolland et Katell Borlaudi, sa femme, ont fait faire la croix en 1619 ». (Ne jamais toucher, pas même effleurer).

    Architecture civile

    • L'hôtel Le Maigre, 22 rue de l'Amiral-Réveillère, incendié par La Fontenelle en 1592, complété de deux ailes au XVIIe. La tourelle d'escalier à l'arrière semble être restée de la construction du XVIe.
    • La maison forte, bâtie au XVIe siècle par le corsaire Chrétien Le Pappe (Christian Le Pape), attaquée en 1592 par Anne de Sanzay de la Magnane, capitaine intéressé par la Sainte Union de Morlaix[112].
    • Le manoir de Kerestat, voisin de la chapelle de Bonne-Nouvelle, érigé par la famille Kergouvelen, demeure, en 1630 d'un armateur, James de Portenoire, puis du gouverneur militaire de Bretagne, le comte de Marbeuf.
    • La maison dite « de Marie Stuart » où Monseigneur de Chavigné, évêque-comte de Léon, aurait accueilli à son débarquement la future reine de France.
    • Le château de Laber ou château de la digue, à l'abandon, construit en 1890 par le colonel Geoffroy et sa femme, héritière du lorientais Laurent, sur un terrain de cinquante hectares acquis aux enchères par celui-ci le 10 novembre 1846, au terme de l'affaire de la Digue[187] - [188]. Veuve en 1901, elle mourut le 5 mai 1902, folle de douleurs à la suite de la noyade de son fils adoptif, Armand Follet, dans l'écluse de la digue le 11 août 1900, en léguant le château à l'Assistance publique, laquelle l'a concédé pour quatre-vingt-dix-neuf ans au Centre helio-marin le 8 juin 1920. Le château a été acquis par la communauté de communes du Pays Léonard en 2013[189] ; sa remise en état est incertaine[190].
    • Le phare, haut de vingt-quatre mètres, édifié en 1934 en remplacement d'une lanterne rouge qui datait de 1884 et était située au bout du môle. Sa lanterne de deux mètres de diamètre éclaire par occultation douze secondes sur deux secteurs d'un feu blanc jusqu'à quinze milles marins grâce à une optique fixe Henry-Lepaute à galets.

    Tableaux et mosaïques

    Personnalités liées à la ville

    Résidence d'Alexandre Dumas à l'été 1869 (cliché de 2009, avant rénovation de la façade).

    Entrepreneurs à Roscoff

    Savants

    Écrivains liés à Roscoff

    Guillaume Quiquer : Dictionnaire et colloques françois et breton (page de garde).
    • Guillaume Quiquer (1605 à Roscoff [?] - 16..) a écrit plusieurs livres franco-bretons dont :
      • "Dictionnaire et colloques François et breton", publié pour la première fois en 1626 à Morlaix. Ce livre a été réédité au moins 9 fois avant 1750[198].
      • "Le nomenclator latin-français-breton", publié pour la première fois en 1633[199] (réédité en 2000 par Skol [ (ISBN 978-2-911647-15-4)]).
    • François Nicolas Pascal de Kerenveyer, poète natif de Roscoff, initiateur du Club breton et général des armées de la Révolution.
    • Tristan Corbière, poète, y eut ses quartiers d'été, voyant dans Roscoff un « trou de flibustiers », un « vieux nid à corsaires ».
    • Jean Feutren, recteur de Roscoff de 1962 à 1977, historien bénévole de la commune[200] et éditeur du Catholicon[201] contenant un fac-similé de l'exemplaire de Quimper[202].

    Peintres de Roscoff

    Théo Van Rysselberghe,
    La Falaise de Perkiridy, 1889.

    Autres personnalités

    Infrastructures et services

    Cultes et cimetières

    La ville possède deux cimetières, un ancien, le cimetière marin du Vil, et un récent situé à la sortie sud de la ville, le cimetière de Kerminguy.

    Jardins

    Roscoff a obtenu quatre fleurs au Concours des villes et villages fleuris de France[205]. Plusieurs parcs et jardins peuvent être visités :

    Plages

    • Baignade surveillée : Rochkroum en saison (certains jours)
    • Baignade non surveillée
      • Plage du Ruguel, le, à l'entrée de la presqu'île de Perharidy, sur l'anse de Laber qui se vide entièrement sur plus d'un kilomètre à marée basse.
      • Traon Erc'h, petite plage au sud du Jardin Exotique de Roscoff.
      • Grande grève, sur la baie de Morlaix au sud de la précédente.

    L'office de tourisme met à disposition un fauteuil de baignade pour les personnes à mobilité réduite sur la plage de Rochkroum[209].

    Établissements scolaires

    La commune a deux écoles maternelles et primaires : l'école publique Les Moguerou et l'école privée Ange-Gardien. Il n'y a ni collège ni lycée. Ces derniers se trouvent à Saint-Pol-de-Léon et l'île de Batz (collège des Iles du Ponant).

    Ces écoles sont gérées par l’Inspection générale de l'inspection départementale de l’Éducation nationale, de Saint-Pol-de-Léon et par l'Académie de Rennes[210].

    Enseignement supérieur

    La commune héberge, au sein de la Station biologique de Roscoff, le département des sciences de la mer de la faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université.

    Sports

    La commune dispose d'une école municipale des sports[211], du stade Gérard-Martin[212], d'un complexe sportif Lagadennou (salle polyvalente et tennis)[213]. Le centre nautique est géré par une association[214].

    Santé

    Une maison de santé existe à Roscoff depuis 2021. Autres équipements de santé à Roscoff : une pharmacie, un centre de rééducation[215].

    Eaux et déchets

    La pollution aux nitrates fait proliférer les algues vertes dans le port de Roscoff, ici en juin 2013.

    Le traitement des déchets est assuré par la communauté de communes. Le tri sélectif se fait en bac individuel ou collectif en zone urbaine, en bac collectif en zone rurale. La déchèterie la plus proche est à Plougoulm.

    Maintien de l'ordre

    La commune s'est dotée d'une police municipale[216] et de vidéo surveillance.

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[30].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[31].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. La sterne de Dougall, protégée par Natura 2000, ne niche pas à Roscoff mais dans la baie de Morlaix.
    7. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    8. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    9. On observe une organisation mégalithique semblable, c'est-à-dire une forte concentration autour de l'estran, entre Ouessant, Molène et la côte, et dans une moindre mesure autour de la baie de Plounéour-Trez.
    10. Le premier des gisements d'étain en Europe a été, vers -2500, celui des Monts Métallifères d'où la civilisation du Wessex a importé la technique quatre ou cinq siècles plus tard. Le site de Galicie n'est véritablement entré en concurrence qu'ultérieurement, durant l'Antiquité romaine. L'épuisement de celui-ci a fini par donner la faveur aux sites de Petite Bretagne, de Cornouailles et Devon à partir du IVe siècle de notre ère[90]
    11. Le Léon n'est annexé qu'en 530 par le roi de Domnonée de la génération suivante, Deroch. Le conflit de succession entre le souverain de Domnonée et son vassal de Léon a donné le récit légendaire de Conomor qui se termine en 550 par l'Assemblée du Menez Bré et se prolonge par le mariage vers 575 du roi Judwal avec Pritelle, fille du comte de Léon, Ausoche (cf. Saint Judicael).
    12. Les datations vers 460, soit une génération après les missions de Germain d'Auxerre, de la première chapelle à l’origine de l’abbaye de Fineterre, et d'une maison baptismale à l'origine de l'église de Ploudalmézeau, laissent supposer que le futur Léon n'a pas été laissé de côté par ces missions. Il est à noter que Palladius est le fils du préfet du prétoire, Exuperantius.
    13. Ce phénomène, peut être lié à un arrêt momentané du Gulf stream (Roscoff est à la latitude de Terre-Neuve), se renouvellera à l'hiver 1568-1569, où une banquise se formera devant Bordeaux sur une hauteur de plus d'un mètre et demi (ibidem). À l'hiver 1620-1621, seuls les ports de Dunkerque et Calais furent gelés.
    14. Le fort était alors sur le territoire de la paroisse de Saint-Pierre du minihy de Saint-Pol, Rosco goz étant sur celle de Toussaints.
    15. Sur l'opposition du Léon au centralisme ducal et son jeu de bascule avec la France, cf. les Communes petitiones Britonum adressées en 1235 à Louis IX, qui se prolongent, après le démembrement qui s'ensuivit du Léon, dans les prétentions de la famille de Trémazan à travers les alliances françaises de Tanneguy IV du Chastel.
    16. Le lin cultivé en Bretagne dégénérait par épuisement des sols. Il eût fallu une rotation septennale pour que la terre produise de nouveau une graine de qualité suffisante.
    17. Le mot français vient du breton crez, qui signifie chemise[105]
    18. Le fil, et non la toile comme ailleurs, était blanchi.
    19. Une norme a été définie par la Confrérie de la Sainte Trinité instituée à Morlaix le 5 mai 1452 puis redéfinie en 1547 et en 1736.
    20. Son origine est inconnue mais repose peut-être sur le tabou, ou sa levée, jeté sur les tisserands que les bretons appelaient cacouz, qui étaient relégués dans des quartiers à part, tel celui de La Madeleine à Saint-Pol-de-Léon, et qui étaient assimilés à des réfugiés espagnols venus après la défaite de Roncevaux. Ce privilège, attesté dans une ordonnance de police de 1502, est remplacé en 1780 par des lettres patentes partageant le monopole de cette exportation avec les seuls ports de Saint-Malo et de Landerneau mais alors la production de crées a déjà presque cessé.
    21. Le Trésor Royal espagnol vendait un sauf-conduit pour un port unique à un agent privé qui en négociait à son tour les droits d'exploitation à des marchands qui devaient se regrouper en compagnie pour en assurer l'acquittement[107].
    22. À la fin du XVe, le Morlaisien Jean Coatanlem est amiral du Portugal.
    23. Elle était alors beaucoup plus petite qu'aujourd'hui. Le clocher ne sera ajouté qu'en 1585 et le chevet en 1600 en même temps que son chœur refait. La chapelle sud est ajoutée en 1634 et la chapelle nord en 1701.
    24. par le chanoine Traonelorn, recteur de Plougoulm, suppose-t-on, peut-être pour contrebalancer les velleités d’indépendance des Roscouins s'affirmant par la construction de Notre-Dame de Croaz Vaz.
    25. À la chapelle Sant Dreinion ou Saint-Strignon, identifiée par les savants de l'Église à saint Ninien, détruite en 1932. Le soir même, la future reine de France dormait au palais épiscopal de Saint-Pol.
    26. Originaire de Taulé, présent à la montre de l’évêché de Léon faite à Lesneven le 25 septembre 1503[111]
    27. 9 rue Amiral-Réveillère vers 1560, 19 rue Amiral-Réveillère en 1570, 2 rue Armand Rousseau en 1603, Maison Kerjeffic 2 rue Armand Rousseau en 1604, 22 rue de l'Amiral-Réveillère en 1607, 12 rue Amiral Courbet.
    28. 10 et 57 rue Albert de Mun, 31 rue Gambetta.
    29. Les principaux contributeurs à la milice recensés en 1599 sont Bastien Le Gac de Kersanton, H. Plougoulm, Yvon Guillou, Christien Pape, Hiérosme Hervé, Nicolas Thépaut, Jean Dirou, G. Le Faou.
    30. 25 rue Amiral-Réveillère.
    31. 22 rue Amiral-Réveillère
    32. 18 rue Albert de Mun.
    33. Par exemple la maison du passage Louis Noir, 9 rue Gambetta, est dotée d'échauguettes.
    34. Cygaray, Cheberry, Deregary. Une anse de la côte au sud de l'actuel jardin exotique se nomme Porz ar Vascoun, écrit Bascoun, c'est-à-dire Port aux Basques.
    35. Au XVIIIe, on recense les familles Barett, Copinger, Groenlaw de Neuville et Diot. John Copinger était un contrebandier originaire de Cork en Irlande établi à Roscoff vers 1760.
    36. Confisquée comme bien national, vendue en 1813 comme matériau de construction, elle sera démolie en 1833 pour faire deux maisons voisines. Il n'en reste qu'un muret clos entre Pen ar Creach et Roch Hievec (Penn ar C'hreac'h et Roc'h Illienec, orthographe universitaire), au-dessus de la petite anse sablonneuse de Porz Elenec, au sud du port en eau profonde, ainsi que son clocher qui garnit depuis 1821 la chapelle Sainte Barbe.
    37. Une pointe rocheuse, qui se découvre traitreusement à marée basse entre l'île Verte et l'île aux Bourguignons, porte son nom. L'objet de ses rapines conduites au milieu des incendies et des viols étaient l'or et l'argent en monnaies ou en vaisselle ainsi que les armes auxquelles s'ajoutaient quelques otages enlevés pour rançon.
    38. Le culte en a été ramené d'Anvers, premier port d'Occident à l'époque, où la flotte bretonne était alors la plus nombreuse.
    39. D'une capacité de quinze personnes, le couvent n'abrite en 1790 que neuf moines.
    40. Planté en 1634, il couvrait plus de 700 mètres2 quand il a été rasé, en 1987, pour faire un parking.
    41. Descendante du corsaire du XVe siècle.
    42. Actuelle promenade Tristan Corbière
    43. Interdiction de vendre des spiritueux aux principales heures de messes et obligation de la présence d'un gendarme durant les bals.
    44. La taxation des droits de douane de 1779 a porté le coup de grâce.
    45. Cf. avertissement adressé le 20 septembre 1745 par Pratmenou-Helliés, syndic des classes, aux pilotes de Roscoff (Archives municipales citées par l'abbé Feutren). Les corsaires attachés au port de Roscoff sont connus par les archives des amirautés de Morlaix et de Brest. Tout armateur important qui organisait un transport de marchandises prenait une lettre de course pour pouvoir faire en chemin quelques bonnes prises, c'est-à-dire conformes au droit de la guerre et respectant les sauf conduits. Un jugement rendu à Morlaix devait valider la nature de la prise.
    46. Il a été remplacé par la SBR. Des éléments de ses fondations apparaissent toujours dans le rempart au-dessus du sable de la plage.
    47. À chaque bordée, des carreaux des riches demeures situées sur la place de l'église derrière le fort étaient brisées et devaient être remboursés. Cf. réclamation de Picrel, Provendier et Girault du 26 septembre 1799[118]
    48. À une douzaine d'exceptions près telle celle du 21 octobre 1711, date à laquelle le cent tonneaux Le Pigeon Blanc, commandé par le lübeckois Jean Nipps, livre graines de lin, cuivre, fer, acier, laiton, etc.
    49. Il fut le seul en France à construire un clipper trois mâts, une goélette armée pour Terre-Neuve. La marque Kerenfors subsistera encore après la Seconde Guerre mondiale jusqu'à ce que le chantier périclite complètement.
    50. Par exemple, la production roscovite fournit sur un même marché de Rennes en mars ce que la production paimpolaise fournit en mai.
    51. Confirmé le 19 février par l'Assemblée nationale en vertu de son décret du 14 octobre 1789. Le 15 janvier 1792, Santec décidera de son rattachement à Roscoff plutôt qu'à Saint-Pol.
    52. Loi du 26 août 1792 sur la déportation des prêtres réfractaires. Les déportations reprendront après le coup d'état du 4 septembre 1797.
    53. Notre-Dame de Croaz Vaz est rendue au culte catholique le 6 juin 1795, le culte de la Raison étant transféré à la chapelle Sainte-Anne puis à la chapelle du couvent. Les paroissiens soupçonnés d'avoir fréquenté le prêtre assermenté se voyaient obligés à une repentance humiliante sous peine d'excommunication.
    54. Les soldats, deux cent huit, mal nourris, se servaient eux-mêmes dans les champs en pommes de terre, gâchant le reste de la récolte. La police de la municipalité, laquelle porta plainte auprès du général Hoche les 29 juillet et 1er août, fit la chasse aux chapardeurs mais deux furent assassinés par des cultivateurs. Les paysans firent la grève de livraison de bois et de linge.
    55. Du 3 au 15 mars 1796 du 4 avril au 9 mai.
    56. Les tracasseries cesseront définitivement le 24 juin 1801 après un arrangement entre Monseigneur de La Marche en exil et le sous-préfet de Morlaix, Monsieur Duquesne, sur la formulation d'une déclaration à faire par les prêtres auprès de la mairie, soit trois semaines avant le Concordat.
    57. Le 20 novembre 1800, la municipalité avait transféré ses cérémonies républicaines à la chapelle Sainte-Anne.
    58. Henry Olivier, cultivateur à la ferme du Roz à Roscoff affrèta le premier une gabare chargée d'oignons pour Plymouth en 1828.
    59. Ouverte par les morlaisiens Vacher et Tilly avec la collaboration d'un correspondant du Havre, Édouard Corbière, qui deviendra en 1844 président de la Chambre de commerce. Le premier steamer de cent trente-sept tonneaux, Le Morlaisien, fut doublé en 1842 par un autre de cent soixante-dix sept tonneaux, Le Finistère.
    60. C'est Monsieur de la Fruglaye qui prévint, en février 1791, Monseigneur de la Marche de son arrestation imminente.
    61. Son monument, érigé contre l'ancien ossuaire dans l'enclos de Notre Dame de Croaz Vaz, date de 1829.
    62. La source du grand lavoir (Len vras) est captée sous la rue des Capucins et son ru, actuelle rue Brizeux, canalisé.
    63. L'entrée de l'église ayant été interdite au corps par la menace des armes des soldats allemands, le recteur, qui dut toutefois renoncer à un service pour toutes les victimes de la guerre, convoqua en sonnant la cloche la population le lendemain à onze heures à une messe et une mise en terre au cimetière du Vil qui causa une grande émotion. Il y avait environ quatre mil personnes surveillées par les soldats impuissants.
    64. Michel Lesquin, né le à Morlaix, décédé le à Roscoff. Il était le père du navigateur Guillaume Lesquin connu pour son naufrage aux îles Crozet.
    65. Jérôme Picrel, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    66. Jacques Bagot, né le à Le Plessis-Lastelle (Manche), décédé le à Roscoff.
    67. Yves Deschamps, né le 6 messidor an VII () à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    68. Édouard Lesquin, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    69. Alphonse Joseph Bagot, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    70. Théodore Audren de La Boissière, né le à Morlaix, décédé le à Roscoff.
    71. Léopold Deschamps, né le à Roscoff, décédé après 1872.
    72. Gilbert Ludovic Le Dault, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    73. Henry Fallague, né le à Rouen, décédé le à Roscoff.
    74. Élie Lahalle, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    75. François Petel, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    76. Pierre D'Herbais de Tun, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    77. Jean Daniélou, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    78. François Quément, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    79. Joseph Person, né le à Roscoff, décédé le à Morlaix.
    80. Célestin Seïté, né le à Roscoff, décédé le à Roscoff.
    81. Adrien Stéphan, né le à Roscoff, décédé le à Amilly.
    82. Quarante et une strophes dont
      Ni Ho salud gant levenez, - Nous Vous saluons dans l'allégresse,
      Ni Ho salut Hor Patronez. - Nous Vous saluons, Notre Patronne.
      C'houi ro d'eomp ho relegou, - Vous nous fîtes don de vos reliques,
      Ni ro D'eoc'h hor c'halounou. - Nous Vous offrons nos cœurs.
      Meulomp leun à joa, - Louons pleins de joie,
      Meulomp Santez Barba. - Louons Sainte Barbe.
    83. Un ange représenté sur une des quatre faces montre le nom des donateurs inscrits sur la face visible ici : « Y Rolland K Borlavi sa fem fet faire la cru 1619 (Y. Rollan, C. Borlaudi, sa femme, ont fait faire la croix en 1619) ». Sur deux des autres faces, Saint Yves et Sainte Véronique.

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    101. Les mêmes armateurs se trouvent à Morlaix et Roscoff selon le calendrier de leurs chantiers. L'avantage de Roscoff était en particulier d'être éloigné du contrôle de l'amirauté.
    102. Cf. le cas emblématique du morlaisien Jean Coatanlem.
    103. J. Feuntren, Bulletin paroissial no 222, Paroisse de Notre Dame de Croaz Batz, Roscoff, avril 1968.
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    113. Bois de chêne, de châtaignier, débité en planches et utilisé surtout dans la tonnellerie
    114. Résumé d'un article de M. Hérubel, paru dans la revue "Bulletin de la Société de géographie" publié par le journal La Croix no 12656 du 17 juin 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k261875w/f3.zoom.r=Tudy.langFR
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    146. La Compagnie dirigée par Jean-François Pichon (né le au Raz en Roscoff) a eu 14 victimes, la plupart originaires de Sibiril
    147. La Compagnie dirigée par Louis Quiviguer (né le à Lesleaou Bras en Cléder) a eu 15 victimes, originaires de Roscoff et Cléder, et quatre survivants
    148. La Compagnie dirigée par Paul-Marie Jaouen (né le à Kerscao en Plouescat) a eu 14 victimes, la plupart originaires de Plouescat et Cléder
    149. La Compagnie dirigée par Jean-Marie Calarnou (né le à Kerfissien en Cléder) a eu 12 victimes, la plupart originaires de Cléder
    150. La Compagnie dirigée par Louis Tanguy (né le à Plougoulm, mais domicilié à Sibiril) et comprenant notamment ses trois fils Guillaume, Claude et Jean, a en tout eu sept victimes
    151. Journal L'Univers, n° du 26 novembre 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k712546d/f4.image.r=Cl%C3%A9der?rk=21459;2
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    153. J. Feuntren, Bulletin paroissial no 242, Paroisse de Notre Dame de Croaz Batz, Roscoff, avril 1970.
    154. Délibérations du conseil municipal, Archives Municipales, 14 mai 1845, citées in J. Feuntren, Bulletin paroissial no 221, Paroisse de Notre-Dame de Croaz Batz, Roscoff, mars 1968.
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    Annexes

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    • A. Tanguy, Santec 1666-1920 - De l'ensablement de la localité à son érection en commune, Anthologie, Santec, 1999
    • Sous la direction de Maurice Dilasser, Patrimoine religieux de Bretagne, Le Télégramme, 2006.

    Articles connexes

    Liens externes

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