Liepāja
Liepāja /liepaːja/ (en lituanien : Liepoja ; en allemand : Libau ; en polonais : Lipawa ; en russe : Либава, Libava, ou Лиепая, Liepaïa ; en yiddish : ליבאַװע, Libave) est une ville côtière de Lettonie.
Liepāja (de) Libau | |
Héraldique |
Drapeau |
Façade Art nouveau d'un immeuble dans la ville basse. | |
Administration | |
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Pays | Lettonie |
Rajons | Liepāja (lielpilseta) |
Maire | Jānis Vilnītis |
Code postal | LV-3400 |
Démographie | |
Population | 78 144 hab.[1] (2016) |
Densité | 1 294 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 56° 30′ 42″ nord, 21° 00′ 50″ est |
Superficie | 6 040 ha = 60,4 km2 |
Localisation | |
Les symboles de la ville sont un lion rouge (symbole du Courlande) et un tilleul vert sur fond blanc. Elle possède également un hymne appelé Pilsēta, kurā piedzimst vējš (« la ville où est né le vent »).
Situation géographique
Liepāja est située sur les rives de la mer Baltique, située à peu près à 200 km à l'ouest de Riga. Elle est accessible par car et par train depuis Riga en à peu près 3 heures. Liepāja dispose aussi d'un aéroport, la liaison aérienne est assurée avec la capitale de juin à septembre.
Histoire
Liepāja a été fondée par des pêcheurs curoniens. On retrouve son nom évoqué pour la première fois en 1253, alors qu'elle s'appelait Lyva. L'ordre de Livonie, sous l'égide de l'ordre Teutonique, lui a donné les statuts de ville, sous le nom de Libau en 1263, nom qu'elle garde jusqu'en 1919. Le nom actuel, Liepāja, a commencé à être usité après 1560 par les quelques paysans lettons venus s'y installer. En 1625, le duc Frédéric Ier de Courlande a accordé à Libau le droit d'être une ville à part entière, droit que le roi Sigismond III de Pologne a approuvé en 1626.
Libau et la Courlande sont passés sous administration russe en 1795 au cours de la partition de la Pologne. Libau fait désormais partie du gouvernement de Courlande. La ville devient un port majeur de la mer Baltique pour la Russie, et devient aussi le port principal d'embarquement des immigrants, le plus souvent juifs, à destination des États-Unis.
Sur une population totale de 43 734 habitants au tournant du XXe siècle, les protestants — allemands ou lettons — étaient au nombre de 19 988, suivis des Juifs (10 860), des orthodoxes — surtout russes ou lituaniens — (9 485) et des catholiques — surtout polonais ou lituaniens — (3 170).
La population se répartit en 1900 par groupe ethnique ou linguistique :
- Juifs : 10 860 ;
- Allemands : 10 210 ;
- Lettons : 9 945 ;
- Russes : 9 133 ;
- Lituaniens : 2 184 ;
- Polonais : 986 ;
- Autres : 416.
Elle est occupée à partir de par l'armée allemande. Le port est bombardé par les cuirassés de la marine impériale allemande à l'été 1915, au cours des combats pour la prise du golfe de Riga qui l'opposent à la marine impériale russe. La ville est occupée jusqu'à la fin de l'année 1918. S'ensuivent des combats entre bolcheviks et mercenaires allemands, anciens soldats démobilisés appuyés par une partie de la population locale, pour la course à l'indépendance. Pendant une courte période en 1919, alors que toute la Lettonie est occupée par les bolcheviks, Libau devient Liepāja et accueille le siège provisoire du gouvernement du pays. Les Germano-baltes sont presque tous chassés.
La ville fait partie de la république socialiste soviétique de Lettonie à partir de 1940 pendant quelques mois.
La ville est assiégée entre le et le . Elle est occupée par l'armée allemande et redevient Libau. La population juive locale, environ 7 000 personnes avant la guerre, fut presque totalement exterminée par les nazis et les collaborateurs locaux. La plupart de ces meurtres en masse eurent lieu dans les dunes de Šķēde au nord de la ville. Moins de trente juifs étaient encore en vie à la fin de la guerre à Liepāja. La ville fait partie de la poche de Courlande pendant la guerre. La plupart des bâtiments de la ville sont détruits pendant les assauts. L'Armée rouge prend la ville le , à la suite de la reddition des nazis. Elle rentre dans le giron de l'URSS et reprend son nom letton.
La ville est reconstruite par les architectes soviétiques Krouglov et Zagare entre 1953 et 1957. Port militaire et commercial, la ville est une ville fermée pendant toute la période soviétique. Même les habitants des alentours doivent disposer d'un permis spécial pour y pénétrer.
Population
En 2010, la population de la ville se répartissait de la manière suivante selon l'origine nationale :
- Lettons : 52,9 %
- Russes : 32,2 %
- Ukrainiens : 5,2 %
- Biélorusses : 3,5 %
- Polonais : 1,1 %
- Autres : 2 %
Au recensement de 2011, la population de la ville comptait 83 415 habitants.
En 2013, la population de la ville se répartissait de la manière suivante selon l'origine nationale :
- Lettons : 55,65 % 40 889
- Russes : 30,31 % 22 268
- Ukrainiens : 4,82 % 3 540
- Biélorusses : 3,38 % 2 480
- Lituaniens : 3,12 % 2 292
- Polonais : 1,05 % 771
Économie
Liepāja est un port dont les eaux sont toujours libres des glaces, ce qui le rend très actif. La ville dispose d'industries métallurgiques, sucrières et textiles. Elle dispose aussi de chantiers navals et sert de point pour des exportations de nourriture et de bois (la Lettonie est couverte à presque 50 % de forêts).
L'importance de l'industrie métallurgique a donné son nom à l'équipe de hockey et de football de la ville : les Metalurgi.
Culture
- Le théâtre de Liepāja fondé en 1907 est le plus ancien théâtre professionnel en Lettonie.
- Le musée sur la perspective Kūrmājas 16 est le plus grand musée de la région de Kurzeme.
Tourisme
Liepāja se définit aussi comme une ville touristique et une cité balnéaire.
- Port de Liepāja.
- Marché.
- Église Sainte-Anne.
Architecture
Les monuments d'architecture sont :
- Église luthérienne de la Sainte-Trinité, consacrée en 1758, dont les orgues sont remarquables
- Cathédrale catholique Saint-Joseph, consacrée en 1762, près de la place du Marché
- Église orthodoxe de la Sainte-Trinité, construite en 1867
- Église luthérienne Sainte-Anne, construite en 1587
- Karosta (le port de guerre), ex-port militaire
- La cathédrale navale Saint-Nicolas (orthodoxe russe) qui servait de club aux matelots durant l'époque soviétique, construite en 1901-1903 dans le port actuel de Karosta (autrefois Port-Alexandre-III).
- La prison (dans laquelle on peut passer la nuit sous bonne garde mais en été uniquement)
- La rade du port
- Les forteresses
- La galerie des arts temporaires "K.Maksla"
- Château de Karosta (Virsnieku pils, le château des officiers)
- Beaucoup de maisons et bâtiments historiques ou soviétiques abandonnés
- Le pont pivotant (détruit par un bateau le , il est en cours de reconstruction). Il a été achevé par la société de construction de Levallois-Perret en 1906[2].
- Le marché
- Quelques bâtiments Art nouveau
- Théâtre municipal
- Divers musées
- Centre-ville et alentours, contenant un grand nombre de maisons en bois ouvragées, mais souvent laissées à l'abandon.
Lieux touristiques
- La plage de sable fin, entourée d'une grande aire de loisir. Des fragments d'ambre issus de forêts fossilisées englouties sous la Baltique échouent fréquemment sur le sable. On les trouve en cherchant attentivement parmi les algues. Le morceau d'ambre le plus gros du monde a d'ailleurs été trouvé non loin.
Les environs sont aussi d'un grand intérêt pour les amateurs de nature, avec une réserve naturelle qui héberge des chevaux et des vaches sauvages sur la rive Est du lac de Liepāja. son accès est restreint, vous devrez vous renseigner à l'office de tourisme.
Personnalités
- Meir Atlas (1848-1926), rabbin de la ville
- Mirdza Ķempe (1907-1974), poétesse lettonne
- Édouard Tissé (1897-1961), cinéaste
- Balys Dvarionas (1904-1974), compositeur
- Marina Chafroff (1908-1941), résistante russe en Belgique, condamnée à mort et exécutée
- Arvīds Jansons (1914-1984), violoniste et chef d'orchestre
- Morris Halle (1923-), linguiste
- Igo (en) (1962-), chanteur de rock
- Paul Max Bertschy (de) (1840-1911), architecte
- Jēkabs Janševskis (1865-1931), romancier
- Imants Kalniņš (1941-), compositeur letton
- Kristaps Porziņģis (1995-), basketteur
- Theodor von Fircks (1812-1872), écrivain et publiciste
- Anastasija Sevastova (1990-), joueuse de tennis
Notes et références
Article connexe
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Hymne de la ville