Tractus Armoricanus et Nervicanus
Le Tractus Armoricanus et Nervicanus (parfois en français division armoricaine et nervienne ou division armoricaine et nervicane) est le nom de l’administration militaire chargée du contrôle de toutes les côtes de Boulogne à la Gironde. Son existence est attestée pour la première fois en 425 dans la Notice des Dignités. Cette administration succède à celle supposée du Tractus Belgicae et Armoricae, mentionnée par Eutrope en 369[1], elle-même issue de la partition dans le courant du IVe siècle du Litus Saxonicum en deux commandements, l'un insulaire, et l'autre continental[2].
Le tractus Armoricanus et Nervicanus est placé sous le commandement du Dux tractus Armoricanus et Nervicanus, un « duc » (grade militaire de l’armée romaine).
Références
- Extrait de la Notitia dignitatum, section XXXVII. Dux tractus Armoricani. :
Version en latin[3] | Traduction |
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Sub dispositione viri spectabilis ducis |
Sous les ordres de l’honorable duc |
Une Armorique agrandie
La fédération armoricaine est une alliance des peuples gaulois vivant entre Seine et Loire contre les Romains lors de la conquête de Jules César.
Les Romains reprennent le nom d’Armorique au IVe siècle, lors de la création du Tractus Armoricanus et Nervicanus[4]. La province romaine militaire d'Armorique s'étend alors de l'estuaire de la Gironde à celui de la Somme et au-delà .
L'interprétation d'un tractus[5] armoricain au sud de la Loire a donné lieu à une confusion déjà ancienne entre Blaye en Gironde et Blavet dans le Morbihan. Félix Le Royer de La Sauvagère démontre dès 1770 l'erreur commise un siècle plus tôt par Adrien de Valois, qui plaçait Blavia en Bretagne à l'emplacement de l'actuel Port-Louis, alors qu'il s'agit bien de Blaye, sur l'estuaire de la Garonne : Praefectus militum Carronentium, at Blabia[6], ce que confirme également Joseph Loth, éminent linguiste et historien français né à Guémené-sur-Scorff : « le nom de Blavet n'apparaît pour Port-Louis qu'au XVe siècle[7] - [8]. »
Notes
- Grannona n’a pas été identifié avec certitude ; de nombreuses communes littorales de la Seine-Maritime à la Loire-Atlantique ont été proposées sans qu’il soit possible de trancher.
Références
- Jean-Christophe Cassard, Les Bretons et la mer au Moyen Ă‚ge, Presses universitaires de Rennes, , 195 p. (ISBN 978-2-86847-296-0 et 978-2-7535-2626-6, lire en ligne), p28
- Sylvain Janniard, « Le Nord de la Gaule, de Probus à Valentinien III : le cadre politique et militaire », Villes et fortifications de l’Antiquité tardive dans le Nord de la Gaule, sous la direction de Didier Bayard et Jean-Pascal Fourdrin, Revue du Nord - N° 26 HORS SÉRIE COLLECTION ART ET ARCHÉOLOGIE,‎ , p29
- Notitia dignitatum, section XXXVII sur Vicifons, la Wikisource latine.
- (en) Texte intégral anglais Tractus Armoricanus...
- tractus
- Félix Le Royer de La Sauvagère, Recueil d'antiquités dans les Gaules, enrichi..., p. 298-303, Paris, 1770. Lire en ligne
- L'Émigration bretonne en Armorique du Ve au VIIe siècle de notre ère, Rennes, 1883, réédition Slatkine Reprints Paris-Genève-Gex 1980 (ISBN 2-05-100102-2), consultable sur la bibliothèque numérique de l'université Rennes-2
- https://archive.org/stream/lmigrationbreto00lothgoog#page/n70/mode/2up/search/Garronensium+