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Marcel Prenant

Eugène Marcel Prenant, né le à Champigneulles et mort le à Paris[1], est un zoologiste et parasitologiste français.

Biographie

Origines et situation familiale

Marcel Prenant est le fils de Caroline Simon[2] et d'Auguste Prenant, professeur à la faculté de médecine de Nancy et de Paris[3] et membre de l’Académie de médecine de 1911 à 1927[4].

Il se marie en 1917 avec une agrégée de philosophie, Lucy Soto, union dont naîtront un garçon, le géographe André Prenant, et une fille, la philosophe Jeannette Colombel[2].

Formation et carrière professionnelle

Après l'obtention d'un double baccalauréat de mathématiques et de philosophie en 1909, il entre à l’École normale supérieure en 1911 et est licencié en sciences naturelles (1913)[5].

Au retour de la guerre, durant laquelle, officier dans l’infanterie, il est blessé en 1915[5], il reprend ses études et obtient l'agrégation de sciences naturelles en 1919 et un doctorat en 1922 avec une thèse intitulée : Recherches sur le parenchyme des platyhelminthes, essai d'histologie comparée[2].

De 1919 à 1924, il est préparateur à l’École normale supérieure. Jusqu’en 1928, il est chef de travaux à la Station biologique de Roscoff. Il devient alors maître de conférences à la faculté des sciences de Paris, puis professeur sans chaire (1931) et professeur titulaire (1937).

Engagement politique

Militant à la SFIO en 1913, Marcel Prenant opte pour le communisme lors de congrès de Tours en 1920[5]. Il participe activement au mouvement Amsterdam-Pleyel et est un des dirigeants du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes[2].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est officier près de Sedan avant d’être fait prisonnier par les Allemands. Prenant est libéré en 1941 car ancien combattant. Il est membre de la Résistance et réalise, pour les FTP, des modes d’emplois sur les armes utilisées par les résistants[2].

En 1942, il est chef d'état-major et chargé des relations avec les mouvements gaullistes. Marcel Prenant est arrêté par la Gestapo en janvier 1944 et déporté en juin au camp de Neuengamme où il tombe gravement malade et d'où il est rapatrié en [3]. Présent au premier Congrès du Parti communiste français depuis la Libération, il déclare à la tribune : « Salut à Maurice Thorez, le premier FTP de France ! » et la salle applaudit alors que Thorez a quitté l'armée depuis 1939 et a passé la guerre en URSS[6] - [7] - [8]. Après sa convalescence, il est élu député de la Marne à l'Assemblée constituante de 1945 et nommé membre du comité central du Parti communiste. En , il témoigne à Hambourg au procès de Neuengamme des atrocités commises au camp de Neuengamme.

Seul biologiste du comitĂ© central, il est amenĂ© Ă  examiner les thèses anti-gĂ©nĂ©tiques de Lyssenko. Or, ayant lui-mĂŞme dĂ©fendu l'idĂ©e que le nĂ©o-darwinisme Ă©tait parfaitement compatible avec l'idĂ©ologie du matĂ©rialisme dialectique[9] et, Ă  l'inverse d'autres intellectuels non scientifiques comme Louis Aragon, restant critique Ă  l'Ă©gard des contre-vĂ©ritĂ©s scientifiques imposĂ©es par le système stalinien, il ne montre guère d'enthousiasme Ă  soutenir la « science populaire Â» ainsi prĂ´nĂ©e par le lyssenkisme. Au XIIe Congrès du PCF en 1950, il est Ă©cartĂ© du ComitĂ© central, tout comme Jean Chaintron.

Il retrouve ce dernier, quand après le rĂ©fĂ©rendum de septembre 1958, il dĂ©missionne du parti et rejoint le groupe communiste oppositionnel « Unir pour le socialisme Â». En 1962 il devient le directeur de l'organe mensuel Le DĂ©bat communiste, oĂą s'expriment des communistes exclus du PCF, renommĂ© Unir-DĂ©bat Ă  partir de 1967[3]. Il quitte cette fonction après [10].

Distinctions

Marcel Prenant est décoré de la croix de guerre 14-18. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, promu officier puis commandeur en 1945[2].

Le prix Petit d'Ormoy de mathématiques de l'Académie des sciences lui est décerné en 1962[2].

Liste partielle des publications

  • 1924 : avec Georges Teissier (1900-1972), Notes Ă©thologiques sur la faune marine sessile des environs de Roscoff, cirripèdes, bryozoaires, hydraires, PUF (Paris) : 50 p.
  • 1933 : GĂ©ographie des animaux, Armand Colin (Paris) : 199 p.
  • 1933 : La Vie, l'Ă©volution des espèces et le marxisme, (Cahiers du Contre enseignement prolĂ©tarien, Paris, : 32 p.)
  • 1934 : Adaptation, Ă©cologie et biocoenotique, Hermann (Paris) : 60 p.
  • 1935 : Biologie et marxisme, Éditions sociales internationales (Paris) : 271 p. – rĂ©Ă©ditĂ© et augmentĂ© en 1948, Editions Hier et Aujourd'hui.
  • 1935 : Leçons de zoologie, Hermann (Paris) : 95 p.
  • 1936 : TraitĂ© de sciences naturelles, conforme aux programmes officiels des Écoles primaires supĂ©rieures, Carus (Paris) : 466 + xxviii p.
  • 1937 : Darwin, Éditions sociales internationales (Paris) : 323 p.
  • 1946 : Darwin, Éditions Hier et aujourd'hui (Paris) : 222 p.
  • 1951 : Les Problèmes de l'histochimie et la biologie cellulaire, Hermann (Paris) : xiii + 287 p.
  • 1971 : Clefs pour la biologie, Seghers (Paris) : 350 p.
  • 1980 : Toute une vie Ă  gauche, Encre (Paris) : 334 p.

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Charle Christophe, Telkès Eva. Prenant (Eugène, Marcel), in, Les Professeurs de la faculté des sciences de Paris, 1901-1939, Dictionnaire biographique (1901-1939) Paris : Institut national de recherche pédagogique, 1989. p. 235-238. (Histoire biographique de l'enseignement, 25).
  3. Jeannine Verdès-Leroux, « PRENANT Marcel [PRENANT Eugène, Marcel] [version J. Verdès-Leroux] », sur Le Maitron.
  4. Académie nationale de médecine - PARIS - Annuaire, cths.fr
  5. Yann Kindo, « PRENANT Eugène, Marcel », sur Le Maitron.
  6. TĂ©moignage de Roger Pannequin dans MĂ©moires d'Ex de Mosco Boucault, 1991, page 113
  7. "Mémoires d'Ex", série documentaire en trois parties réalisée par Mosco Boucault sur les anciens membres du PCF, de 1920 à 1989, diffusée en janvier 1991, par la Sept et FR3, puis éditée en livre, Troisième tome, «Suicide au Comité Central (1945-1955)»
  8. Vidéo du troisième tome du film de Mosco «Suicide au Comité Central (1945-1955)»
  9. Notamment dans le tout premier numéro de La Pensée (Revue du Rationalisme moderne) paru en 1939. Cf. L'affaire Lyssenko: 1948, Joël Kotek et Dan Kotek, Éditions Complexe, 1986 (ISBN 2-87027-187-5), 9782870271872, 238 pages.
  10. Cf. l'autobiographie de Marcel Prenant, Toute une vie Ă  gauche, p. 319-321.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christophe Charle et Eva Telkes (1989). Les Professeurs de la FacultĂ© des sciences de Paris. Dictionnaire biographique (1901-1939), Institut national de recherche pĂ©dagogique (Paris) et CNRS Éditions, collection Histoire biographique de l’Enseignement : 270 p. (ISBN 2-222-04336-0)

Liens externes

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