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Traité de Paris (1856)

Le traité de Paris du met fin à la guerre de Crimée (1853-1856). Entré en vigueur le , il déclare la neutralité de la mer Noire et interdit la navigation aux navires de guerre et la construction de fortifications. Il marque un coup d'arrêt pour l'influence russe dans la région.

Les plénipotentiaires au congrès de Paris, 1856. De gauche à droite en commençant par le rang du haut : comte Cavour, marquis de Villamarina, comte de Hatzfeldt, Benedetti (secrétaire), Mohammed Djemil Pacha, baron de Brunnow, baron de Manteuffel, comte de Buol, baron de Hübner, Aali Pacha, comte de Clarendon, comte Walewski, comte Orloff, baron de Bourqueney, lord Cowley
Les participants par pays : France, Autriche, Royaume-Uni, Russie, Sardaigne, Turquie, Prusse

Traité général de paix et d'amitié

Le traité proclame l’intégrité de l’Empire ottoman, qui est désormais admis à participer aux avantages du droit public et du « concert européen », et Constantinople semble désormais à l’abri du « projet grec » des Russes, qui échouent à faire de la mer Noire un « lac russe » (après avoir été un « lac turc ») : cette mer devient un espace géopolitique commercial dédié à des activités pacifiques.

Le traité reconnaît l’autonomie (héritée du Moyen-Âge) des principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, toujours tributaires de la « Sublime Porte » (depuis le XVIe siècle) et place cette autonomie, ainsi que celle de la Serbie (acquise en 1817) sous la garantie collective des puissances, ce qui porte en germe l’indépendance de la Roumanie et de la Serbie, qui seront reconnues au congrès de Berlin (1878).

L’Empire ottoman porte à la connaissance du congrès le « Hatti-Humayoun », firman du sultan Abdülmecit Ier, émis le , qui reconnaît l’égalité de tous les habitants de l’empire, quelle que soit leur religion, sans pour autant abolir le système des « millets » qui les regroupe par confession.

En 1871, la Russie profite de la défaite française lors la guerre franco-allemande de 1870 pour dénoncer les clauses de la démilitarisation de la mer Noire.

DĂ©claration sur le droit maritime

Les plénipotentiaires signent également, le , une déclaration sur le droit maritime. Elle est le résultat d'un modus vivendi passé entre la France et le Royaume-Uni en 1854, qui concernait originellement la guerre de Crimée[1] :

  • Ces deux puissances avaient reconnu qu'elles n'opèreraient pas la saisie de biens ennemis sur des bateaux neutres ou de biens neutres sur des bateaux ennemis. Les belligĂ©rants avaient Ă©galement dĂ©clarĂ© qu'ils ne dĂ©livreraient plus de lettre de marque (abolition thĂ©orique de la guerre de course).
  • La DĂ©claration de Paris confirme ces règles et y rajoute le principe que les blocus, pour ĂŞtre obligatoires, doivent ĂŞtre effectifs.
  • Elle pose Ă©galement le principe de la libertĂ© des dĂ©troits maritimes. Elle sera complĂ©tĂ©e par la Convention de Constantinople sur la libertĂ© des canaux interocĂ©aniques en 1888.
  • Il met en place des dispositions relatives Ă  la neutralisation de la mer Noire et au statut international des dĂ©troits du Bosphore et des Dardanelles.

Signataires

Les 52 Ă‰tats qui ont adhĂ©rĂ© Ă  cette dĂ©claration sont les principaux États de l'Ă©poque hors Espagne et États-Unis. Les États-Unis, qui souhaitaient obtenir une exemption complète de prise en mer pour la propriĂ©tĂ© privĂ©e, ont retirĂ© leur adhĂ©sion formelle, leur amendement n'ayant pas Ă©tĂ© acceptĂ© par toutes les puissances.

En 1861, au début de la guerre de Sécession, les États-Unis ont pourtant annoncé qu'ils respecteraient les principes de la déclaration pendant les hostilités. Ils ont fait de même en 1898 pendant la guerre contre l'Espagne en affirmant que la politique du gouvernement des États-Unis dans la conduite des hostilités serait de se conformer aux dispositions de la Déclaration. Les règles contenues dans cette déclaration ont été considérées plus tard comme faisant partie du droit international général et même les États-Unis, qui n'y sont pas formellement partie, suivent ses dispositions.

Les participants selon le graveur Auguste Blanchard, d'après un tableau d'Édouard Dubufe

Notes et références

  1. Orlando Figes, (en) The Crimean War : A History, Picador, New York 2012, (ISBN 9781250002525), pp. 413-414

Annexes

Bibliographie

  • Martens, Nouveau Recueil gĂ©nĂ©ral des traitĂ©s et autres actes relatifs aux rapports de droit international, première sĂ©rie, vol. XV, p. 791-792.

Iconographie

Articles connexes

Liens externes

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